Un auteur anonyme vient de publier un petit essai pamphlétaire sur le fonctionnement des FCPI qui commence à faire parler de lui (dans le site du mensuel Capital ainsi que dans Agoravox).
" FCPI : Financiers Complaisants, Pratiques Inavouables "
Il est édité au format papier à compte d’auteur à quelques milliers d’exemplaires et est également téléchargeable à partir du lien ci-dessus.
L’essai dénonce des pratiques de certains FCPI qui sont assez connues du Landerneau et qui dans certaines circonstances peuvent être douteuses, et dans d’autres, ne sont qu’une gestion saine et justifiée de leur business. En gros : la prise de contrôle de la société financée, l’éviction des dirigeants, et le pillage de la propriété intellectuelle par divers experts ou membres de comité de sélection qui travaillent dans des groupes industriels concurrents (ceci étant d’ailleurs un side effect du fonctionnement des FCPI qui ne leur profite pas forcément). Tout y passe. Les sociétés et fonds ne sont cependant pas citées dans le livre.
L’auteur qui souhaite conserver l’anonymat m’a contacté et m’a exposé ses motivations. C’est un retraité qui a une longue expérience dans l’industrie informatique et à des postes de responsabilité très élevés. Il a été marqué par le récit de quelques uns de ses amis entrepreneurs à qui sont arrivées des mésaventures avec leurs investisseurs. Il a alors souhaité mobiliser l’opinion pour faire pression sur les FCPI à l’origine des pratiques douteuses qu’il dénonce.
Le manque d’éthique dans la conduite des affaires est certainement courant en France relativement à d’autres pays occidentaux. Mais l’auteur lance un signal d’alarme qui pourrait effrayer outre mesure les entrepreneurs en herbe en train de mener leur levée de fonds. Je nuancerai donc les propos de l’auteur pour au moins trois raisons :
- Parce que ce qu’il dénonce ne concerne pas que les FCPI, mais les relations entre investisseurs et startups en général. Le FCPI est un véhicule d’investissement particulier à la France (avec les FCPR), surtout dans les avantages fiscaux qu’il procure aux investisseurs. Les déboires racontés dans l’essai sont peu liés aux spécificités des FCPI. On trouve de telles pratiques dans tous les pays du monde. On peut aussi en trouver dans la relations entre business angels et entrepreneurs.
- Les cas décrits sont extrêmes et il ne faut pas en faire des généralités. Ils semblent très liés aux situations courantes en France de créateurs d’entreprises qui sont surtout des inventeurs, avec une idée intéressante, mais peu aptes à l’exécuter dans la création d’une entreprise. A la fin, ils se sentent dépossédés de leur idée. A mon sens, dans le monde de l’innovation, une idée a beaucoup moins de valeur que la capacité opérationnelle à la transformer en succès commercial.
- Un entrepreneur qui fait appel à du financement de capital risque doit savoir que l’investisseur va vouloir “réaliser” son investissement dans un délai de quelques années (3 à 7 selon les business) du fait de la durée de vie de son fond. C’est structurel, inévitable. La réalisation est soit une introduction en bourse (très rare), soit une revente à un autre fond (passe), et le plus souvent, une sortie industrielle (revente à une plus grosse entreprise). L’auteur dénonce l’appât du gain des investisseurs. C’est leur métier que de générer un retour sur investissement. Mais on trouve aussi pas mal d’entrepreneurs attirés par le gain et une sortie rapide. La mésentente peut intervenir si l’entrepreneur veut conserver à la fois l’autonomie et la direction de son entreprise alors que l’investisseur souhaite la revendre et/ou en changer la direction pour la préparer aux phases suivantes de sa croissance.
Le cri de l’auteur pourrait aussi exacerber cette attitude courante chez certains entrepreneurs un peu frileux qui se disent : je préfère ne pas chercher de financement privé pour éviter de perdre le contrôle de mon entreprise. Attitude qui en général aboutit à créer des nanostructures qui ne peuvent pas croitre. La plupart des gazelles (dans l‘industrie du numérique) ont bénéficié de l’accélérateur d’investissements privés – en plus des aides publiques au démarrage. L’accélérateur du financement est inévitable dans les industries qui bougent vite car il permet d’acheter du temps. Sans temps, on est dépassé par ceux qui vont plus vite. Dans l’Internet, notamment, la plus grande barrière à l’entrée est la rapidité d’exécution !
On entend beaucoup parler d’initiatives visant à transformer les chercheurs en entrepreneurs. Les entrepreneurs en herbe en France (dans la hightech) issus du monde scientifique et technique ont trop souvent un déficit énorme d’aptitudes et de compétences pour se lancer dans un projet d’entreprise. Il leur manque un sens du marché, du business et de la communication, à défaut de compréhension de la compta et de la finance. C’est en partie lié à notre système d’enseignement et même aux valeurs culturelles et à l’histoire de notre pays (bien survolées dans “Une histoire de France” d’Alain Minc qui fait remonter nos retards économiques à la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 )! Ces manques de réflexes “business” amplifient les décalages entre entrepreneurs et investisseurs.
L’intérêt de l’ouvrage est finalement de rappeler en creu les précautions d’usage à prendre lorsque l’on fait appel au financement privé de fonds d’investissement en capital risque comme : blinder son pacte d’actionnaire, protéger sa propriété intellectuelle et éviter une trop grande dilution de son capital. J’évoque certains de ces points dans le Guide sur l’accompagnement des startups hightech que je pourrai d’ailleurs mettre à jour de ce point de vue là.
Mais gardons la tête froide : les entrepreneurs ont besoin des business angels, des VCs, des FCPI, pour financer leurs projets. Sans compter les aides publiques évidemment ! Aides qui compensent notamment la faiblesse et la lenteur de notre marché intérieur. Je m’explique : quand il fait appel à des investisseurs privés, l’entrepreneur souhaite éviter une trop grande dilution de son capital. Pour ce faire, il doit pouvoir valider sa société à au moins le double (en pre-money) des financements recherchés (c’est expliqué en détail dans mon guide). Sans financements publics et en s’en tenant au marché français, la valorisation de la société avec juste un proto d’un produit serait bien trop faible. Le financement public d’amorçage permet de créer le produit et de commencer à le vendre. Cela permet d’augmenter la valeur de la société et de limiter la perte de contrôle au premier investissement dilutif privé. Aux USA, la taille du marché intérieur et sa réactivité permettent de créer plus rapidement de la valeur, même avec peu de capital, et ensuite de faire plus rapidement appel à du financement privé. L’intérêt des aides publiques à l’innovation n’est donc pas seulement de compenser les lacunes du financement privé, notamment des business angels, mais aussi de compenser la faiblesse de notre marché intérieur. Même des pays comme Israël qui sont connus pour le dynamisme de leurs startups, proposent des financements publics d’amorçage significatifs à leurs startups !
Quant au fonctionnement même des FCPI et plus généralement des VCs, reste à imaginer quelles régulations éventuelles mettre en place pour limiter les abus qui sont décrits par l’auteur du pamphlet…
A vous de réagir, histoire de passer à autre chose qu’Oséo… :).
Reçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :
…Vous faites bien de rappeler des principes importants dans le financement des startups dont le rôle des investisseurs après la phase d’amorçage. Il ne faudrait pas que les startups prennent peur vis à vis du capital risque et des FCPI qui quand même ont bien soutenu les créateurs depuis 10 ans avec le label oseo.
……Cependant vous remettez le couvert à la fin de votre article avec le rôle du financement public pour l’amorçage pour avoir le temps de négocier au mieux (valorisation) devant les investisseurs après la mise au point du produit. Et donc on fait à nouveau référence aux moyens d’oséo pour cette phase du tout début. Et on n’a toujours pas de réponses de la part des intéressés, à savoir la direction d’oséo.
….Le prêt participatif Amorce (PPA) n’est il pas destiné à financer cela ? Vous connaissez ce financement d’oséo ???…..
http://www.oseo.fr/votre_projet/innovation/aides_et_financements/financements_bancaires/pret_participatif_d_amorcage
L’entreprise doit avoir bénéficié avant d’une aide à l’innovation d’oséo ou du concours de la recherche ou de tout autre aide à l’innovation de la région. C’est un prêt. Je n’en connais pas le taux. Mais il paraît qu’il permet aussi de financer le programme d’innovation.Peut être que c’est sélectif aussi comme solution. Vous connaissez ??
votre lecture du livre FCPI, Financiers Complaisants aux Pratiques Inavouables, et une lecture très technique voire partisanne.Il semblerait que vous ne soyez pas d’accord avec l’auteur, c’est votre droit. Si j’en juge par vos premiers propos, il vous semble être de la “bonne et saine gestion” de faire ce qui est décrit dans ce livre. Des faux en écriture,des augmentations de capital sans commissaire aux avantages particuliers,vous semblent des principes “sains et de bonne gestion”.Bravo !
Allons, soyons un peu sérieux Monsieur!.quand bien même ces cas seraient extrêmes, ils ne se chiffrent plus sur les doigts d’une main, ni de deux, mais bientôt de dix! quantité négligeable ? peut-être pour vous, mais vous n’avez manifestement pas vécu cette situation de l’intérieur, ni eu un de vos amis proches qui se soit fait virer comme un malpropre car il avait un trop grosse par du gâteau.
plusieurs suicides recensés en raison de ces méthodes malhonnêtes, cela ne vous suffit pas pour que vérité soit dite ? et encore, nous ne connaissons pas encore toute la vérité sur ces affaires. par contre quotidiennement la liste des catastrophes enfin révélées s’allonge.
Vous faites une confusion fâcheuse Monsieur:
les FCPI ne sont pas en cause. ce sont certainement de bons outils.Par contre les gens qui administrent certains FCPI, et hélàs toujours les mêmes,commettent ce que loi ne permet pas.
pour un kilo d’oranges vous êtes en préventive.
pour une entreprise ….continuez donc.
Non Monsieur, il n’est plus question de laisser de tels agissements perdurer.
Non Monsieur il n’est pas question de jouer les robinets d’eau tiède face à de telles pratiques.
car je suis prêt à parier en date d’aujourd’hui que d’ici à quelques semaines, vous serez surpris -et nous aussi- du nombre de personnes spoliées, volées et salies.
au fait, j’oubliais… laissez tout de même un pu de valeur à l’idée, car lorsqu’ il n’y en aura plus, il n’y aura plus besoin non plus de capacité à transformation commerciale.
je suis déçu de cette prise de position qui témoigne d’une volonté d’ignorance que j’aurais envie de qualifier de malsaine à l’égard du phénomène iventif.
Au rique de vous décevoir, Monsieur, j’affirme que les inventeurs ne sont pas tous des professeurs Nimbus, ni des ânes ayant eu une vision lumineuse.
Justement c’est parce qu’il y a invention que la mise sur orbite commerciale peut et doit exister.
ce que vous affirmez me fait penser à ces génies de la musique contemporaine qui savent tout et qui sont incapables de produire un son correct avec un instrument, mais qui vous apprennent à déformer ce son pour le rendre “intelligible” par la musique dite contemporaine.
@Jean : libre à vous de me faire dire ce que je n’ai pas écrit… ! Mais ne me méprenez pas. Je ne mets pas dans le même sac les personnes qui utilisent des procédés malhonnêtes dans les FCPI et ceux qui sont réglos. Bien sûr, certaines pratiques que vous rappelez et qui sont citées dans le livre sont illégales. Mais d’autres qui sont aussi jugées scandaleuses par les entrepreneurs sont justifiées d’un point de vue business et ne sont pas forcément malhonnêtes ou illégales dans leur mise en oeuvre.
Je connais des cas précis de startups qui se sont fait avoir par des FCPIs. Mais aussi des cas où le renvoi du dirigeant était justifié. Et une majorité de cas où la relation s’est bien déroulée.
Supposons qu’il y ait entre 10 et 20 cas extrêmes comme vous le soulignez. C’est à comparer à 600 projets financés par an. Je ne sais pas dire si 3% de malhonnêtes dans une profession est élevé ou pas. Mais cela fait 97% de cas “normaux” tout de même. Tout ceci n’ayant aucune valeur statistique au demeurant, faute d’étude précise. J’espère comme vous que si il y a eu spoliation et violation de la loi, les entrepreneurs lésés obtiendront réparation en justice (ça prendra certainement du temps, malheureusement).
Mais ne transformons donc pas l’existence de personnes malhonnêtes dans ce métier en une condamnation du métier. C’est le risque dans ce genre de dénonciation. Dans tous les métiers, malheureusement, nous avons des gens malhonnêtes. Même dans ceux qui sont censés créer, représenter ou faire appliquer la loi !
Sinon, pour ce qui est de la valeur relative (et pas absolue !) des idées comparée à la capacité d’exécution, je maintiens mon propos basé sur l’observation d’un nombre incalculable de projets. Tout du moins dans l’industrie du numérique. Sans compter le facteur chance et les circonstances qui conditionnent aussi pas mal les succès.
Et sur la forme, s’il vous plait, débattons sans invective !
@ Olivier, naturellement nous sommes tentés de tomber dans le piège de la polémique!
je tiens moi aussi le pari que dans moins d’un mois nous aurons connaissance de plus de 10% des cas. nous en reparlerons le moment voulu.
au delà de cette guerre des chiffres, il est inconcevable d’accepter une seule idée de tricherie et de malversation. de quel côté qu’elle fût. Si un fondateur a commis l’irréparable, qu’il en porte les conséquences.
Il n’est pas question de condamner ni le métier ni les outils, il est question de condamner les gens qui ne respectent pas la règle du jeu qui s’appelle la loi, simplement la loi.
voulez-vous que nous fassions une enquète nationale, et connaître enfin le chiffre exact de start up qui se sont fait avoir avec le ratio d’emprise ? qui doit strictement ne pas dépasser 35%
et en ce cas bien précis, les fonds sérieux respectent ce ration, mais le fonds qui ne le sont pas utilisent une astuce pour contourner la loi en toute impunité :
je ne vous apprendrai pas qu’un fonds n’est ni une personne physique ni une personne morale, c’est simplement une ligne budgétaire dans une société de gestion.
alors, disposant de 10 lignes par exemple, ils disposent de 10 fonds, et malgré le fait qu’ils portent tous des noms différnets – innovation 1, innovation 2, etc….chaque fonds porte le nom royal de véhicule d’investissement, mais ces véhicules sont bien gérés PAR LES MEMES !!
et lorsqu’une Société de Gestion arrive à prendre 70 % d’une société en utilisant cet artifice strictement interdit mais jamais dénoncé et jamais contrôlé, comment cela s’appelle t’il ?
et c’est ce nombre d’abus, illégaux qu’il faut connaître.
Ils ont encore d’autrres ficelles et nous allons les dénoncer l’une après l’autre car ce n’est pas de la polémique, c’est du renseignement, de l’information.
et là encore cher Olivier, nous aurions des surprises à conaître la vérité !!!
pourquoi, ces lignes budgétaires que sont les FCPI ne sont elles pas tenues de publier leur comptabilité ??
j’aurai encore quelques autres remarques à formuler.notamment sur le fait que les jeunes entrepreneurs de doivent pas avoir peur, ni manquer de courage car nous allons sans tarder leur fournir un classement des fonds, avec moultes preuves à la clé, bien physiques bien tangibles quant aux comportement normaux et loyaux des uns mais aussi des gens qu’ils ne faut pas qu’ils frquentent sous peine d’y perdre leur chemise et hélàs comme certins,peut-être leur vie.Et, au passage, si l’action de la holding mère en prend un coup, ce ne sera que justice.
je vous remercie d’avoir publié ce communiqué car au delà de références que l’on pourrait taxer de personnelles, il permet à des vieux comme moi de remplir une mission inattendue de précaution.
c’est peut être le privilège de l’âge que de jouer le Saint Bernard pour les jeunes pousses n’est ce pas ?
J’applaudis des deux mains l’évolution vers une plus grande transparence sur les métiers qui ne le sont pas assez.
Si effectivement, vous arrivez à publier – sans risque juridique – des informations précises sur le fonctionnement des FCPI, un classement, etc, vous aurez effectivement accompli une oeuvre de salut public aidant bien les jeunes entrepreneurs.
Ceci étant, il est déjà difficile d’avoir une simple liste des startups en France, même financées par des fonds d’investissement. Alors, l’enquête sur les ratios d’emprise, pourquoi pas. Mais dans ce monde opaque où les sociétés non cotées ne publient presque jamais leurs résultats, la tâche sera plus qu’ardue !
Au USA, c’est plus simple. Cf la CrunchBase, dont l’équivalent reste à créer chez nous.
Au passage, il serait intéressant de comprendre si et comment la crise actuelle modifie les comportements des FCPI “voyoux” que vous dénoncez.
Olivier,
nous sommes aujourd’hui déterminés à faire en sorte q’un seul élément régisse toutes ces recherches, toutes ces informations : la vérité.
avec preuves à l’appui.
il n’est pas question d’affirmer l’exemple que j’ai donné dans ma précédente communication sans avoir les preuves en mains des assemblées générales d’augmentation de capital sans convocation ni rapport du commissaire aux avantages particuliers, ce qui est formellement interdit.
ce sont des faits, établis, et bien réels.
et là, les dirigeants ne sont peut-être pas armés pour détecter ou prévoir toutes ces obligations de formalités. d’autant que dans la plupart des cas ce sont les conseils des fonds qui rédigent les documents
là encore il y a beaucoup à dire.
alors comment cela peut-il arriver ?
une fois, dans une société, certes ! je l’admets.
quoi que …
mais que cette tactique fasse partie de ce que j’appelle désormais la modélisation de la méthodologie du kidnapping d’entreprise, je ne suis plus OK.
il y a un excellent site aux states qui vous donne le classement des fonds, avec une note résultant des apréciations des expériences des uns et des autres avec transmission de preuves de faits avérés.
cela a considérablement nettoyé le paysage.
les gens sérieux n’ont eu qu’à se féliciter et les autres se sont fait tous petits avec bon nombre de procès qui curieusement n’ont pas trainé. aux states cela va très vite dans le domaine.
Je ne peux pas encore répondre sérieusement à votre dernier paragraphe, mais j’en prends bonne note afin de faire remonter les informations.
J’en profite poçur vous demander d’excuser les quelques fautes de frappe que je découvre en relisant mais trop tard! je fais partie de la génération de ceux qui ont appris à écrire avec une plume sergent-major et pas un clavier de PC.
(il s’agit bien du ratio et pas de la ration)mais vous aviez bien sûr compris.
Cette initiative, tant par le fond que la forme, risque fort d’avoir l’effet inverse de celui affiché d’aider les entrepreneurs:
A/sur la forme:
cela ressemble fort a un réglement de compte d’entrepreneurs désenchantés;écrire avec autant de véhémence , un livre 100% à charge de la sorte revient a jeter le bébé avec l’eau du bain.
De plus, pourquoi rester dans l’anonymat? De quoi les auteurs ont ils peur puisqu’ils pretendent pouvoir documenter leurs dénonciations? Un pamplet traditionnellement utilise l’humour comme arme; la rancoeur transpire tellement ces 48 pages que ce n’est meme pas drole.
B/sur le fond, il y a quand meme des graves omissions (volontaires ou pas) et erreur d’appréciations qui sont génantes:
-Les FCPI sont des outils, pas des entités juridiques; faire le proces des FCPI, c’est faire le proces des couteaux de cuisine ou de la voiture.
-Pourquoi une telle focalisation sur les FCPI? les dérives dénoncées sont les memes pour les VC/Biz Angles, banquiers, financiers et de maniere generale a toute autres personnes physiques ou morales impliqués dans les opérations de haut de bilan.
-Les gestionnaires de FCPI sont surtout des spécialistes de la finance des PME, rarement des experts sectoriels et encore moins ayant des velleités industrielles. Lorsqu’elles procedent a une augmentationde capital qui leur fait dépasser leur tx d’emprise légal, c’est parce que la PME va mal ; la plupart des gestionnaires ne demandent qu’a rester minoritaire et accompagnateur et n’ont pas pour vocation de gerer directement ou indirectement la PME.
-Effectivement quand les choses vont mal, la nature humaine reprend le dessus avec ses exces que tout lemonde connait.
Après ces accusations anonymes sur des sociétés et individus isolés et non cités, j’espere voir une phase plus constructive avec des vraies propositions. Un ami entrepreneur américain m’a parlé d’une site web, autre que la base techcrunch, ou les entrepreneurs notaient les VCs et financiers avec lesquels ils faisaient des affaires.
Evidement, ce site pour lequel j’espere que des lecteurs de ce blogs pourront donner les coordonnées, etait public , tous les commentaires et les sociétés indiquées etaient tous clairement mentionnés. Dans ce genre d’excercice , l’anonymat n’est pas la meilleure arme.
Jean Eudes Queffélec
Entrepreneur, qui s’est pris aussi des belles gamelles avec des investisseurs financiers,mais pas pour autant adepte du “tous pourri”
Cher Jean-Eudes,
Vous aurez la confirmation de votre point A en regardant qui est le propriétaire de l’URL du site qui publie le livre.
J’avais vu un reportage il y a quelques années sur cette affaire où un expert en PI dénonçait ce qu’Olivier mentionne au début (certains entrepreneurs sont des bons inventeurs mais peu aptes à gérer le développement ou a croissance de la société…).
Je suis assez d’accord avec vous, il y a sûrement de mauvaises pratiques. Mais de là à généraliser à l’ensemble de la profession des financiers (qui dans le milieu du venture sont souvent des entrepreneurs devenus financiers).
Bertrand
Jeune entrepreneur en herbe qui n’a pas peur des financiers mais qui fera appel à eux le plus tard possible;
A noter que cet entrepreneur n’intervient pas du tout dans le secteur du numérique (il s’agit de la santé). Et qu’il est situé dans le pays basque.
Dans son histoire, l’entrepreneur a été en relation avec le VC sans leveur de fond, une pratique courante dans le secteur hightech. Le leveur est un prestataire de service qui joue un rôle d’intermédiaire et de conseil permettant de sécuriser une levée de fonds correcte dans des termes (le pacte d’actionnaire) qui ne lèse pas l’entrepreneur. Il y a probablement d’autres bouts de l’histoire qui manquent puisque l’on n’a pas le son de cloche du fond d’investissement, son qui doit passer dans le cadre d’une procédure judiciaire visiblement encore en cours.
L’histoire est en tout cas pleine de bizarreries à commencer par l’l’inexplicable cession par LBMA, la boite en question, de sa propriété intellectuelle (on suppose que c’est au fond d’investissement). Ce qui est tout bonnement incroyable. Mais s’explique peut-être par la situation de cessation de paiement de LBMA au moment de la levée de fond.
Cela fait penser à la technique de l’accordéon. Cf http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=19929 qui évoque un autre cas, aussi dans le secteur de la santé.
…Si l’on tente de prendre un peu de recul, tout ce qui se dit sur ce blog depuis plusieurs semaines, confirme l’extrême fragilité des startups du numérique ou de la santé (biotechs)… fragilité encore plus extrême dans ce contexte de crise. Car les difficultés des startups comme des PME plus classiques vont s’accroître. Ces entreprises doivent aussi trouver leur marché et ce dernier se dérobe un peu sous leurs pieds. Sans compter que certaines de ces entreprises détiennent des technologies stratégiques pour le plus long terme. Le FSI ne sauvera que les plus importantes d’entre elles. Un cadre juridique “public” serait utile pour aider ces startups à se défendre. Notamment si elles sont aidées en amont par l’Etat français et l’occurrence le contribuable. Tout ceci doit aussi être relié avec les stratégies d’intelligence économique
http://www.intelligence-economique.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=13
Enfin, si oséo garantit les pertes éventuelles du FCPI, il faudrait faire cesser les tactiques malhonnêtes de certains pour valoriser les startups au détriment de leurs fondateurs…
J’ai consulté la video de M. Hemmery, victime d’une arnaque. Sa PME (Pays Basque) était à capitaux familiaux, puis un FCPI est entré dans son capital. Le personnel a été licencié (sauf 1 personne)…etc. M. Hemmery aussi a été licencié et il a l’impression d’avoir été spolié (pillé)… Il indique cependant qu’il ne faut pas prendre sa désaventure pour une généralité. Ils sont 17 entrepreneurs dans son cas d’après lui. Le capital risque pour l’innovation en France fonctionne bien. Simplement, il faut que l’entrepreneur sache se défendre avec son propre cabinet juridique pour éviter de se faire avoir. Attention à ce que vous signez !!!
http://www.dailymotion.com/video/x4w4lc_pascal-hemmery_webcam
Peut être que le FCPI mentionné pourra donner des explications, après le procès. Il ne faut pas lui jeter la pierre tout de suite.
Est il vrai, comme l’indique M. Hemmery, que le FCPI ne peut pas prendre la majorité dans le capital et que c’est hors la loi ?
On connaît des cas d’entrepreneurs chercheurs qui ont été remplacés par des “financiers” à la tête de leur entreprise pour gérer la croissance, le chercheur demeurant cependant responsable des la RD de la boîte. Parfois cela marche très bien avec une complémentarité. Parfois, cela vire au cauchemar. Ces 2 dernières années ont été sans doute des années de folie du fric à tout prix…. On en connaît l’issue aujourd’hui, avec la crise. Il est temps de redevenir ETHIQUE dans tous les domaines… y compris dans celui ci.
@OlivierEzratty : en trois nuances, vous avez magistralement résumé la méfiance, le malaise et l’équivoque 😉
1) Le FCPI poursuit une mission incompatible avec l’objectif à moyen terme de l’entrepreneur : il veut faire x10 rapidement et n’hésite guère à transformer le BP de l’entrepreneur pour servir ses intérêts. C’est assez pervers : il vend de la défisc ISF, bénéficie de l’image de la start up innovante, roule pour le compte de sa société (mère) de gestion, prend le contrôle de tous les organes de direction pour y parvenir et est couvert par une garantie en cas d’échec ! Tout est donc permis, y compris la liquidation organisée et la récupération de brevets à moindre coût. Triste morale que celle du larron précipité par l’occasion qu’il procure.
2) Les vieux préjugés inventeurs-entrepreneurs sont tenaces… Si les HEC / ESCP contribuaient en masse à la création d’entreprise cela se saurait. La plupart conseillent aimablement, mais très peu sont acteurs de l’innovation. En revanche, nous possédons un vivier de chercheurs, de jeunes ingénieurs inventifs et brillants qui n’hésitent pas à passer la porte des incubateurs. Leur parcours est admirable. Pendant plusieurs années, ils passent 60 h par semaine à développer ces projets et leur donner vie. Ceux-là ont l’entreprise dans l’âme. Le prétexte de la capacité opérationnelle est le lieu commun des mauvais financiers. Aux US, on les encadre, on les forme et on mise avant tout sur leur capacité à développer l’innovation. Allez demander à Brin et Page, quand ils ont lancé Google, quelle était leur stratégie financière ? ! ! Ne nous trompons pas de curseur.
3) Sur le contenu du livre, c’est à un point stupéfiant qu’il serait dangereux de généraliser comme vous le soulignez. Mais le seul fait que ces pratiques fussent exposées invite à les décortiquer sérieusement. Il serait inacceptable de constater leur existence sans appeler à leur sanction. Souhaitons qu’une enquête soit rapidement déclenchée : c’est le minimum, vu le niveau de ce réquisitoire. La profession a tout à y gagner.
4) Je vous vous rejoins sur l’idée d’un financement public d’amorçage, pourquoi pas. S’il pouvait offrir un bouclier contre les dérives pré-citées, soutenir les premiers pas de l’entreprise sur un marché plutôt que la contraindre à mal diluer son capital pour devenir une proie, le binôme innovateur-financier aspirerait sans doute à partager meilleur fruit. Mais des dogmes devront tomber – la période est plutôt faste 😉
Emploi des jeunes et créations d’entreprises. Face au chômage, nombre de jeunes diplômés tente l’aventure. Résultat : ils n’ont pas les moyens pour le faire. Que faut il ? Augmenter les charges pour payer le chômage des jeunes diplômés ? Ou augmenter l’apport de l’Etat pour faciliter la création d’entreprise ? La génération soixante huitarde qui a de bonnes retraites ou qui dispose d’un patrimoine (ISF), doit reverser cette argent (business angels) sous une forme ou une autre, par la redistribution ou la solidarité. Nos impôts doivent servir à favoriser l’entrepreneuriat et l’innovation. Enfin, il y a l’incubation et les pépinières. Le coût d’installation, le coût des bureaux… Bref, il faut diminuer les frais, contrôler et casser la spéculation immobilière qui freine tout, qui fait qu’un salaire de 1 500 euros ne permet pas de vivre et qui du coup pénalise aussi celui qui embauche et qui souhaite maîtriser sa masse salariale. Enfin, il faut éviter que le travail et l’entrepreneuriat ne profite qu’aux jeunes des couches sociales aisées qui biensûr peuvent les premiers se passer des aides de l’Etat et qui pourtant sont les mieux placés (réseaux, coup de pouce de papa…) pour en profiter et font en sorte d’en bénéficier les premiers. Ce message s’adresse aux ultralibéraux qui continuent, malgré la crise, à sabrer le rôle de l’Etat. La dette que les jeunes devront payer plus tard est celle de la folie du milieu financier, des spéculateurs.., pas celle des plus pauvres. Et quand je vois en plus, que des fonds d’investissement pille les idées des créateurs, s’en est trop.
Mme Sabine Herold, qui intervient ce soir sur Ripostes sur France 5, qui représente le parti d’une nouvelle alternative libérale, est aussi salariée chez Chausson Finance (spécialiste de la levée de fonds pour les PME innovantes). Elle souhaite bannir les charges sociales qui affectent le marché du travail. Elle souhaite réduire le rôle de l’Etat. Il serait interessant de savoir ce qu’elle pense de tout ceci et de la situation des startups et de leur financement (y compris par le capital risque). Cela doit être paradoxal dans sa tête.
http://www.viadeo.com/fr/profile/sabine.filliasherold
@startuper : digressions et nuances…
Sur le premier point, le décalage entre le cycle du VC et celui de l’entrepreneur n’est pas si élevé que cela dans le numérique, et en particulier dans l’Internet où les succès (ou les échecs) se construisent assez vite. Il en va différemment dans des industries plus traditionnelles et même dans la santé où les risques sont plus élevés, et le retour sur investissement beaucoup plus lointain.
Sur votre second point concernant les inventeurs et entrepreneurs, ce qui m’a surpris dans la Silicon Valley, c’est qu’on y trouve des inventeurs-entrepreneurs ou des ingénieurs-entrepreneurs, mais effectivement pas plus d’entrepreneurs qui viennent de business schools qu’en France. La différence culturelle des USA vs la France créé cependant un avantage pour les entrepreneurs US à profil technique: leur éducation leur a donné plus confiance en eux-mêmes, ils savent bien s’exprimer en public, communiquer, et vendre (au sens: promouvoir). Ils ont aussi une meilleure culture économique en général. Donc, d’accord avec vous : il faut mieux former nos ingénieurs, universitaires et chercheurs à ces différentes dimensions: économie, entrepreneuriat, marketing et communication. De nombreuses écoles d’ingénieur ont une filière d’entreprenariat et même un incubateur. Les universités scientifiques ont du chemin à rattraper dans ce domaine.
Sinon, au delà des moyens de financements, les succès américains sont très liés à la taille et au dynamisme de leur marché intérieur (tout du moins, hors crise…). D’où la nécessité pour nos entrepreneurs français d’attaquer rapidement le marché US s’ils veulent réussir à l’échelle mondiale. C’est un mal nécessaire (mal au sens: aller créer des emplois aux US au lieu de les créer tous en France, etc).
Sur le point 3), je pense que les cas relatés dans le livre sont à la fois scandaleux mais extrêmes et rares (grève de la faim…). Surtout dans l’IT.
@Macha : il y a beaucoup de yakafaucon dans vos propositions ou celles de Sabine Herold que vous mentionnez. Bannir les charges sociales ? Mais comment financer alors la protection sociale (plus de 500 milliards d’Euro par an) ? En augmentant les impôts sur le revenu ? La TVA ? La CSG/RDS (ce qui serait neutre pour les revenus salariés, mais pas pour ceux du capital) ? Plus facile à réclamer qu’à faire. Ou alors, bannir les charges juste pour les startups au même titre que les restaurateurs demandent une TVA à 5%. Ca fait assez catégoriel comme revendication. Et puis, pour la R&D, c’est quasiment déjà le cas. Nous avons déjà en France un système où le coût de la R&D est le plus subventionné au monde (en % du coût réel). Par contre, il serait intéressant de creuser des pistes sur les couches défavorisées et les “banlieues”. Il faut, au moins avec quelques exemples, montrer que la puissance publique peut aider de jeunes entrepreneurs issus de ces milieux puissent réussir. Le succès entraine ensuite l’envie et d’autres succès dans une spirale positive. Well, dans un monde bien orchestré…
M. Ezratty, vous avez été salarié de Microsoft ?
Que pensez vous des initiatives de ce groupe américain pour exploiter au mieux les idées de nos startups françaises ? Microsoft a signé le Pacte PME
http://www.pactepme.org/grand-compte/2012/microsoft-france
Je trouve dangereux cette encerclement de la finance et du grand capital (grandes entreprises) autour des startups françaises. Etes vous de mon avis ? Rien ne peut se faire sans eux. Et j’apprends qu’en plus les grands groupes vont aider les PME à exporter avec Pacte PME International.
N’est il donc pas possible de se développer avec une plus grande autonomie grâce au soutien de l’Etat ? Je trouverais cela plus “républicain”… Plutôt que de tout faire reposer sur le financement privé et les grands groupes…
Macha,
microsoft ne prend jamais de participations dans les startups soutenues par ses initiatives comme IDEES ou BizSpark.
Signer le pacte PME, c est un engagement a effectuer plus d’achats aupres des PMEs francaises.
Un exercice ou Microsoft figure a la 5eme place du classement pour la france, devant bien des grands groupes ‘franco-francais’.
@Macha : Microsoft a en effet la particularité d’avoir été l’une des premières entreprises de technologies à mettre en place un programme d’aide aux startups françaises. Il a heureusement été suivi d’initiatives équivalentes de groupes français tels que Bouygues Telecom et SFR. Mais aussi de l’américain Sun Microsystems. La faiblesse relative des groupes français du secteur s’explique en partie par la faiblesse industrielle du pays dans le secteur des TIC. Seuls les opérateurs télécoms aident vraiment les startups aujourd’hui (FT a été l’un des premiers avec son fonds d’investissement Innovacom). Dans les TIC, une majorité d’acquisitions de startups sont faites par les sociétés étrangères: comme Kelkoo acquis par Yahoo en 2004, ILOG acquis en 2008 par IBM ou Business Objects, acquis par SAP en 2007. Ces deux éditeurs de logiciels étaient dans le TOP 10 français. Comparativement, Microsoft a acquis trois éditeurs français en tout et pour tout, et depuis 2006, et de petite taille (moins de 20 employés pour deux d’entre eux, et moins de 100 pour le troisième). Contrairement aux frayeurs de certains acteurs français, Microsoft n’a donc pas ponctionné la valeur technologique française. Pas même non plus avec son laboratoire de recherche conjoint avec l’INRIA qui partagera les travaux générés.
Comme nos grands acteurs industriels locaux ne sont pas bien en forme (Alcatel, Thomson, Sagem/Safran), l’élément clé de stratégie pour le pays, c’est d’encourager nos startups et PME à devenir rapidement mondiales et à s’établir aux USA (au moins avec un bureau commercial). C’est indispensable pour atteindre la taille critique. C’est donc aussi important – si ce n’est plus – que de soutenir financièrement la R&D qui à mon sens est trop prioritaire en France. C’est le rôle d’Ubifrance et de certaines aides Oséo à l’exportation, et l’objectif des Missions Economiques situées dans les Ambassades de France, qui sont relativement méconnues. On parle aussi de fonds d’investissements souverains, mais la France a du mal à en constituer faute d’excédents budgétaires ou commerciaux.
Mais tout cela n’est pas “républicain” au sens de la démocratie. Ne mélangeons pas les concepts !
C’est du capitalisme et de la concurrence mondiale accompagnés par les états. Cela permet de créer ou protéger des emplois. C’est prosaiquement économique plus que républicain !
Pour ma part, après avoir longtemps travaillé pour une entreprise américaine et y avoir beaucoup appris, je suis content de mettre ce savoir – et ce que j’ai appris après – au service d’entreprise françaises et de les aider à justement se développer aussi rapidement que possible. D’où l’existence de ce blog et des documents que vous pouvez y trouver qui facilitent la veille industrielle (mes rapports de visite du CES de Las Vegas, des comptes rendus d’événements et de voyages) ou l’entrepreneuriat (le guide sur l’accompagnement des startups, des propositions pour le gouvernement dans le domaine).
Vous citez Ilog. Oui quel dommage… Ils avaient été bien aidés par l’Etat eux aussi… Le secteur des TIC n’est pas un marché européen, mais américain. Le seul secteur où nos entreprises peuvent avoir le leadership, c’est dans l’énergie et l’environnement ainsi que dans l’agroalimentaire. Pour le reste, on a des idées, mais on n’a pas le marché pour les exploiter. C’est ce type de problème qui fait aussi sans doute que l’Etat réfléchi là où il met l’argent du contribuable : cet argent doit être directement utile à l’emploi et aux entreprises sur le territoire français. Pour les aides européennes, le territoire c’est l’Europe, en fonction de ce que chaque Etat met.
Devenir rapidement mondiale et s’établir aux USA ??? Et puis quoi encore ?
Nos grands groupes européens sont mal en point ? Ceux américains aussi… Profitons en pour que nouvelles entreprises émergent et surtout chez NOUS.
Quelques réactions sur ces échanges passionnants:
– j’ai passé 6 ans dans un fonds de capital risque dont je peux parler avec d’autant plus de liberté que je l’ai quitté en 2003. Pas une seule fois, je n’ai vécu l’expérience de pratiques douteuses ou frauduleuses. Cela n’a pas valeur statistique, mais si j’ajoute aux investissements, les milliers de Business Plans reçus et analysés, cela fait déjà pas mal.
– il y a un problème fondamental dans la high-tech: l’asymétrie de l’information et de la situation. Fondamentalement l’entrepreneur et l’investisseur n’ont pas la même connaissance du projet et n’ont en effet pas tout à fait les mêmes intérêts même si a priori ils cherchent tous à créer de la valeur. N’oubliez pas que le taux de succès des start-up est extrêmement faible…
– la Silicon Valley, j’en parle très longuement dans mon livre “start-up”, est différente de l’Europe pour de multiples raisons. Olivier mentionne à raison la taille du marché américain, la plus grande sensibilité aux (voire connaissance des) affaires. J’aimerais ajouter tout simplement l’effet séducteur: tous mes “classmates” dans la Valley pensaient et même rêvaient start-up. Quand je vois la situation en 2009 dans les écoles d’ingénieur, on est encore loin du compte. Cela crée évidemment une masse critique considérable aux USA, que nous n’avons pas ici et de plus notre culture n’est pas très favorable à l’esprit start-up.
Pour terminer, je crois qu’il y a des brebis galeuses dans tous les métiers et quand il y a de l’argent sans doute plus encore. Il y a des chercheurs malhonnêtes (peu), des entreprises et des financiers malhonnêtes. je ne crois pas et j’espère ne pas me tromper
Macha, devenir international et s’implanter aux USA ne signifie pas abandonner nos emplois en France, au contraire. Il vaut mieux avoir une boite de 3000 personnes dont un tiers aux USA et un tiers en France dans la R&D qu’une boite française de 50 personnes non ? Car ensuite, cela permet d’exporter et d’améliorer notre balance commerciale et de créer des emplois en volume en France.
Les grands succès français de l’IT sont justement ceux qui se sont implantés rapidement aux USA : Dassault Système a eu Boeing comme client bien avant Airbus, Business Objects s’est implanté dans la Silicon Valley 18 mois après sa création, ILOG a une grosse implantation aux USA, L’Oréal est sérieusement implanté au Japon et a une filiale US (Maybelline), etc. A contrario, Bull a toujours été faible aux USA (et faible dans plein d’autres domaines) en se sentant trop longtemps protégé par le marché français, à défaut d’Européen.
Dans l’IT, il faut avoir des stratégies mondiales car c’est le seul moyen d’obtenir de bonnes économiques d’échelle (surtout dans le logiciel et l’Internet, mais aussi dans les composants), d’influencer le marché, etc. Economies d’échelle veut dire plus grandes marges et capacités d’investissement et de croissance, et aussi d’acquisition de startups, notamment françaises. La chaine alimentaire des startups française est rompue car justement, il n’y a pas assez de groupes français voire européens ayant la taille critique pour acquérir nos startups locales, enrichir quelques créateurs qui deviendraient à leur tour business angels, etc.
Il n’y a aucune fatalité à ce que le leadership français ne s’exerce que dans l’agroalimentaire, l’énergie, l’aérospatial et le luxe ! Le marché à exploiter est dans tous les cas le marché mondial, pas le marché français. Se recroqueviller sur le marché français est la plus grande erreur à commettre d’un point de vue macroéconomique, et c’est malheureusement une erreur courante dans l’IT plus qu’ailleurs. Surtout dans la mesure où notre marché intérieur de l’IT est mou au regard de celui de nombreux autres pays européens (cycles de vente longs, peur du risque, poids du secteur public, délais de paiement, conservatisme des dirigeants, etc). La France ne pèse qu’environ 3% du marché mondial de l’IT !
Donc, si l’argent public aide une boite de l’IT à s’implanter aux USA (cela arrive), cela aide à créer des emplois en France. Sauf si bien sûr, la boite abandonne entièrement le territoire français comme ce fut le cas avec Seesmic qui s’est implanté directement aux USA. Mais dans ce cas, l’Etat n’aide évidemment pas du tout.
Vous touchez tous là un point sensible. Les pôles de compétitivité accroissent notre visibilité à l’international, font la promotion des savoir faire français dans divers domaines et favorisent les collaborations. Les grandes entreprises sont interessées. Le pôle Systematic est un exemple (pour le numérique ; il y aussi Cap Digital) parmi tant d’autres biensûr (il ne faut pas oublier les pôles très performants dans d’autres régions)
http://www.systematic-paris-region.org/fr/index.html
Cela donne du travail, des marchés, à nos meilleurs éléments et c’est donc très important. L’intérêt c’est que ce n’est pas de la simple soustraitance. Les pouvoirs publics soutiennent les programmes collaboratifs (hors ou à l’extérieur des pôles). C’est un concept porteur. Qu’en pensez vous ?
Aie aie aie !
Bien que le sujet soit passionnant, nous voilà maintenant suffisamment éloignés de la question fondamentale pour qu’il semble intéressant de faire une petite synthèse de ce qui se dit.
problème exposé : certains FCPI n’ont pas une conduite reglo et font du hors piste avec la loi. avec les conséquences dénoncées.
résultat des courses : on tourne autour du financement des statup, du financement de la protection sociale et…. le thême aujourd’hui développé dans cette publication me semblait simple : il existe dans le “marché” des sociétés de gestion et des FCPI des gens qu’il ne faut fréquenter à aucun prix, stop.
Pour faire encore plus simple, les auteurs du livre ont eu la coutoisie -ou la bonne éducation – de ne pas révéler les noms de ces gens en dénonçant des faits. Eux,par contre ne manque pas de se reconnaitre évidemment dans ces propos, mais le public ne les connait pas (encore).
Ce livre est une Alerte ayant pour base des faits précis, mais tellement incroyables et innatendus …..qu’il est incroyable et inattendu que des noms certainement connus soient mêlés à ces affaires, ce qui est bien sûr un caillou dans la chaussure de cette haute et intouchable profession dont tout le monde reconnait-y compris les auteurs du livre- qu’elle a un rôle essentiel (pour ne pas dire capital)dans le dévelopement de l’initiative,de l’inventivité et de l’entreprise.
deux solutions : soit la profession fait le ménage et enlève son ou ses cailloux de la chaussure, ce qui est fort peu probable, ou bien les très respectables cailloux en question font le ménage à l’intérieur et demandent des comptes à leurs directeurs de participations qui les ont transformés en cailloux.Point barre.
Les auteurs du livre se disent bien elevés(pour l’instant du moins)pour ne pas communiquer des noms ainsi dans le grand public. cela ne se fait pas. Devoir de reserve? machination ? courtoisie ? Peu importe, et c’est dommage. les faits étant avérés,cela s’appellerait un acte de salubrité publique.
Le site américain mentionné dans le début de la discussion, qui permet aux entrepreneurs de noter les VCs (à la fois les sociétés de gestion et les individus) avec qui ils ont travaillé, s’appelle « The Funded » (http://www.thefunded.com/).
On trouve dans le lot quelques fonds européens, voire français.
Le site a d’abord été lancé de manière anonyme, avant que son auteur, Adeo Ressi, ne tombe finalement le masque dans un entretien accordé au magazine Wired fin 2007 : http://www.wired.com/techbiz/people/magazine/15-12/ff_funded
M. Dedieu. C’est bien de dénoncer les abus (éventuels) du capital risque. Mais vous savez, comme il n’y a plus d’argent dans les caisses publiques, l’Etat laissera faire (car il a besoin du financement privé), voire même, imposera certaines discrétions. L’Etat n’a plus les moyens de ses ambitions, ni même de ses aspirations morales… et encore moins dans un champs qui concerne la libre entreprise et du coup le libéralisme dans le bon sens du terme.
Mais il nous reste encore la libre expression. Vous faites bien d’informer malgré tout. On ne sait jamais…
Olivier. Excusez moi. Mais je ne parviens pas à apprécier ces considérations mondiales alors que nous subissons une crise sans précédent.
Si le marché visé par une startup est trop gros pour elle, alors elle n’a qu’à pas le viser, du moins, tout de suite. Il y a tant de jeunes hautement diplômés qui veulent jouer les bill gates: ils ne sont même pas capables de créer 10 emplois, alors que la nation a financé leurs études et misé sur leur potentiel.
Je sais bien que cette surenchère à l’international est encouragé par les pouvoirs publics à l’heure actuelle. Mais ces derniers feraient mieux de protéger nos frontières, comme le font la Chine et les USA nonobstant.
La razia continue. Je lis les événements sur le portail de l’administration de soutien des PME : maintenant il y a une sorte de “Tech tour” pour que les investisseurs anglosaxons ou asiatiques (voire mafia russe) viennent se servir chez nous (acheter nos boites en somme)
http://www.oseo.fr/a_la_une/agenda/evenements/tech_tour
L’argent n’a vraiment pas d’odeur… Je ne pense pas que l’Etat chinois ferait de même de son côté.
Bonsoir à tous. Je vois que l’on revient à ce que j’indiquais sur l’autre article. Les startuppeurs doivent apprendre à être moins gourmands (à tous les niveaux) et donc à se passer des VCs le plus longtemps possible. Sachez générer du chiffre d’affaires avant tout pour gagner votre liberté. Et, si vous le pouvez, préférez les capitaux familiaux. Un ancien startupper, Jérémie Berrebi donne aujourd’hui ce type de conseils, c’est pour dire
http://www.berrebi.org/2008/05/08/5-conseils-importants-aux-nouveaux-startuppeurs/
Il précise aussi que ceux qui cherchent à se faire un beau salaire se trompent en créant leur boîte… Méfiez vous de tout, et comptez en francs (comme Jérémie), cela nous permet de mieux comprendre la réalité qui nous entoure. Redescendez sur Terre !!!
@macha : je persiste et signe, il faut d’un point de vue macro-économique que nos PME exportent plus. Et c’est vrai dans les TICs. Libre à vous de préférer le repli sur soi et le protectionnisme. Mais dans un scénario de sortie de crise, c’est le meilleur moyen d’enfoncer le pays. Je sens que nous ne serons pas d’accord sur pas mal de points sur la stratégie économique du pays !
Bien entendu, les startups ne doivent pas grandir plus vite qu’elles ne le peuvent. Certaines peuvent cependant sortir du lot pour devenir internationales: avec une bonne équipe, avec un produit ou un service capable de servir tous les pays (souvent, des technologies d’infrastructure transversales), avec de bons financements, du culot, et de l’aide bien placée. Seuls quelques startups répondent à ces critères. Mais il en faut !
Pour faire un parallèle, pensez-vous qu’il faudrait qu’Airbus ne construise des avions que pour l’Europe ? En fait, on a bien ce cas de figure avec le Rafale, que Dassault Aviation et le pays n’arrivent pas à exporter. Résultat, on le paye cher (dans le budget d’investissement de la défense) et avec nos impôts…
@Fab : oui, on peut être modeste et avancer à petits pas. Mais là encore, cela ne suffit pas d’un point de vue macro-économique. Pour gagner à l’échelle planétaire, il faut aller vite. Et surtout plus vite que les autres. Sans pour autant être trop en avance par rapport au marché. En allant à la vitesse de la 2CV, on ne risque pas de conquérir des marchés mondiaux. Question d’ambitions. On a besoin des deux : d’un vivier de nombreuses petites startups et de quelques unes qui vont bien grandir et devenir des leaders mondiaux. On peut aussi n’élever que du plancton et le revendre aux fermes de poissons. Mais c’est un petit business dans la chaine de valeur !
Si vous voulez. Mais Airbus a bénéficié d’aides européennes sans précédent, pour que la mayonnaise prenne. Ce sont de grosses industries (main d’oeuvre importante) qui sont restées sur le territoire anglais, français et allemand (sous le regard inquisiteur des Etats). Ne confondons pas avec les startups du numérique qui ne rêvent que d’une chose : profiter des aides ici et filer aux US ensuite, quitte à prévoir de se revendre à Microsoft, Intel, IBM ou autres… voire à lever un maximum de fonds auprès du capital risque pour faire fortune. Pensez vous sincèrement que ces startups numériques souhaitent grossir à tout prix ? je parle des emplois biensûr. Peut être aurons nous la joie de voir cela de notre vivant. Qui sait. Et pour les startups biotechnologiques c’est pareil. Beaucoup d’argent de dépenser pour les recherches scientifiques sans fin… et après aurevoir.. Et pour ce qui concerne Seesmic, je crois que c’est la startup de Loic Lemeur qui s’était occupé, il me semble, de la campagne de communication sur le net de notre Président : ah bravo. beau patriotisme. Il nous a carrément laissés tombés pour vivre son rêve américain (avec la crise qui bat son plein là bas, ça va faire mal pour lui)…
Bien sûr qu’il y a des entrepreneurs qui cherchent à faire des gains rapides. Mais heureusement qu’il y a aussi des Bernard Liautaud pour créer des Business Objects ou des Pierre Harren pour créer ILOG. Vous direz que c’était le bon temps des années 1990. PLus récemment, il y a eu la création de Soitec (vous connaissez?, une boite qui fait 300m€ de CA principalement à l’exportation, située dans la région de Grenoble). LaCIE ne se porte pas trop mal non plus. Dans le numérique (pas juste dans l’Internet), il y a de la place pour des boites françaises d’envergure internationale ! Sortez de ce défaitisme et de cette vision négative des choses, qui ne nous fera pas avancer bien loin !
Mais je crois que je ne vais pas réussir à vous convaincre à sortir de votre négativisme. Donc, je vais arrêter là.
Au fait, Airbus a tout de même monté des partenariats avec des constructeurs étrangers pour pouvoir exporter. Notamment en Chine et aux USA. Et les aides européennes auraient fait chou blanc si Airbus s’était contenté du marché européen.
Macha. Je confirme les dires d’Olivier. Soitec est une très belle entreprise (essaimage du CEA) à Grenoble; Elle est même protégée par le Fond souverain (CDC), je crois, ce qui prouve qu’avec la baisse en bourse elle pourrait être avalée par des étrangers. Elle avait créé beaucoup d’emplois en très peu de temps (plus de 400) !!!
…Il me semble qu’elle a bénéficié au tout début des aides. Elle fait partie du pôle Minalogic. Elle a absorbé une autre startup bien connue, Picogiga… Bon effectivement,il y a aussi d’autres entreprises qui ont eu plus de difficultés comme STMicro. Monter des partenariats internationaux facilitent grandement les exportations. Biensûr, l’important c’est que l’entreprise ne parte du territoire national. Pour vous donner un peu raison Macha, il est clair que monter des partenariats ou quitter le territoire, il faut choisir. Les entreprises citées par Olivier n’ont pas quitté le territoire et sont restées françaises ou européennes. C’est cela qu’il faut viser pour notre commerce extérieur. Voilà, je pense vous avoir mis tous les 2 d’accord.
Le problème de ces cas extrêmes (moins isolés qu’il ne semble) est qu’ils viennent ternir une confiance déjà passablement entamée. Le récit est hélas plausible et le pedigree de l’auteur écarte les mauvaises suspicions. A mon sens cette alerte doit être prise avec la plus extrême attention. Les faits rapportés sont totalement inacceptables. J’ai essayé de vérifier deux ou trois points du bouquin. On nage en plein juridisme. Celui concernant les ratios d’emprise me paraît le plus douteux : la loi a effectivement fixé des seuils, l’AFIC les a confirmé dans une de ses FAQ mais les libellés des règlements de fonds ne sont pas d’une grande clarté. Il est tout à fait possible que nous nous trouvions face à des interprétations illégales. Si des juristes pouvaient nous éclairer ? Autre interrogation : les fonds sont-ils autorisés à user sans limites des apports en comptes courants ? Ces écritures permettent facilement de récupérer une majorité sans effort : en sous-capitalisant d’abord, en soutenant ensuite une faiblesse de trésorerie, on peut s’affranchir légalement des seuils, contre menace de liquidation. Quels sont, d’autre part, les textes qui régissent cette garantie OSEO ? Où les trouver ? Dans quelles conditions les fonds sont-ils autorisés à la mettre en œuvre ? L’opacité sur ces opérations est telle qu’inévitablement on voudrait saisir la mesure.
Je comprends enfin les réticences de l’auteur au grand déballage. Confessons même l’habileté. Ces révélations sont suffisamment graves pour que les medias s’en saisissent.
FCPI OU FCPR deux appelleations qui laissent sous entendre nque toute entreprise nouvelle est risquée!! et c’est vrai mais ce que l’on ne décripte pas dans ces intitulés c’est que ce risque ne concerne que les créateurs!! en effet les sociétés de fonds au vu de leurs résultats semble trés bien se porter.
Un investisseur lambda s’interroge sur la loyauté d’un prestataire de service (financier) que représente la société de gestion de fond qui engrange des bénéfices en faisant prendre les risques par les autres: OSEO,INVESTISSEMENT GARANTIE EX SOFARIS, CREATEURS et BAILLEURS DE FONDS PARTICULIERS. En effet comment expliquer la profitabilité d’une entreprise qui propose à ses clients des investissements dont il est couramment admis que seulement 10 % aboutissent et survivent??? sûrement un miracle de l’ingéniérie financière!! totalement incompréhensible pour un investisseur rural et désabusé que je suis!!
Bon courage aux créateurs, merci à OSEO quand aux sociétés de fonds….!!!
Il y a confusion. Le FCPI est un OPCVM, un véhicule d’investissement. Ceux qui prennent des risques (minimes quand même) sont les très riches particuliers qui placent donc leur argent à travers ces fonds. OSEO garantit les risques de ces particuliers (pas sur tous). Après la société de gestion de ces fonds peut faire des profits sur son activité globale dans la mesure où elle ne dispose que d’une partie en FCPI (avantage fiscal pour les particuliers sur les PME innovantes), l’autre partie peut concerner des entreprises non innovantes (donc hors avantage fiscal), plus grosses, moins risquées peut être, etc… Grosso modo, elle ne met pas tous ses oeufs dans le même panier. Donc je ne vois pas pourquoi les sociétés de gestion de FCPI ne feraient pas de profit. C’est quoi ce binz ??
Pour le pauvre entrepreneur qui s’est fait avoir car il n’a pas eu la présence d’esprit de signer avec son propre avocat le pacte d’actionnaires, que voulez vous y faire ??? C’est naïf comme comportement dans les affaires. Avec tout cela, j’insiste que nos hommes gestionnaires ou entrepreneurs nous foutent la trouille…parfois. Tout ce qui compte c’est de ne pas se faire piller par les étrangers.
Or je constate que M. Ricol (le Médiateur du Crédit) en appelle aux investisseurs de tout poil pour conforter les fonds propres de nos entreprises… pour leur redonner des capacités d’emprunt supplémentaire (un supermarché du crédit ; c’est l’overdose). Il s’agit a priori d’actionnaires minoritaires…. on voit, on verra… Il ne restera plus grand chose pour les petites entreprises et les startups…
http://www.lejdd.fr/cmc/economie/200911/ricol-de-nouvelles-solidarites-emergent_192699.html
René Ricol, le médiateur du crédit depuis 5 mois, fait partie de la Caisse des Dépôts (CDC). Il est président de France Investissement, le fonds de fonds de la CDC qui est sensé abonder les fonds de capital investissement (3 milliards d’euros à investir). La Caisse veut aussi exister en tant que soutien des PME, notamment des PME innovantes. Elle est actionnaire d’OSEO Financement et OSEO Garantie…. Avec son action de médiateur, René Ricol dore bien le blason de la Caisse, “Mme Propre du financement en fonds propres”… et du “Fond Souverain pour les investissements stratégiques”… En fait, chaque acteur institutionnel (banque, fonds, CDC…) tente de se placer sur ce marché stratégique, autour des PME aidées par ANVAR. La CDC va bientôt profiter du service en ligne interne d’OSEO de rencontres entre les PME innovantes aidées et les fonds professionnels (ceux de l’AFIC, et non le contribuable ISF) pour communiquer sur cette action. C’est ce que dit René Ricol dans l’article du JDD que tu mets en avant dans ton post. Pendant ce temps là, les dotations de ANVAR (OSEO Innovation) fondent comme neige au soleil…
Lien vers France Investissement
http://www.france-investissement.fr/france-investissement
@Fab. C’est cousu de fil blanc… Je n’avais pas fait gaffe. C’est vrai ce que tu dis sur CDC. C’est bien l’actionnaire de l’oséo garantie bancaire. J’ai trouvé un graphique explicite sur le site de l’oséo. J’ai vérifié aussi dans leur rapport annuel
http://www.oseo.fr/notre_mission/qui_sommes_nous/organisation
La boucle est bouclée. Du haut au bas de bilan… Mais si l’Etat investit en fonds propres directement grâce à la Caisse des dépôts, puis finance l’innovation par le crédit d’impôt recherche (d’où les baisses du budget de l’anvar) et ensuite garantie les prêts bancaires… Ca va permettre de supprimer définitivement l’aide à l’innovation, et le label pour les FCPI !!! Chouette !!!
Olivier Ezratty, croyez vous que le livre sur le soit disant scandal des FCPI soit une manipulation de l’opinion ???
Non, je ne le crois pas. L’auteur m’a contacté et c’est quelqu’un de respectable qui n’est pas susceptible d’être ainsi manipulé. En plus, il n’habite pas en région parisienne ! Par contre, les effets induits du bouquin seront peut-être surprenants en effet.
Mais la boucle décrite n’est à mon sens pas liée au désengagement progressif d’Oséo sur les startups. C’est un obscur arbitrage qui n’a pas été mis sur la place publique et qui n’a pas été votée par nos élus (sauf à ce que des élus des Commissions des Finances de l’Assemblée ou du Sénat aient déchiffré le détail de la loi de finance qui est assez opaque sur le sujet).
On attend d’ailleurs toujours des explications officielles d’Oséo sur ces changements. Pour l’instant, on peut dire que leur communication n’est pas très ouverte. Ils n’ont pas réagit non plus à diverses sollicitations comme celles du Comité Richelieu dont j’ai croisé deux représentants récemment.
@Olivier. Pensez vous que tout va passer devant l’approbation des élus ? C’est la cuisine interne d’Oséo et éventuellement aussi de ses ministres. Il va forcément y avoir des chamboulements. Quand on a marié la carpe et le lapin (vous vous rappelez), a t-on demandé l’avis des élus ? Que voulait savoir le comité richelieu ? Que vient il faire dans cette affaire ?
Le Comité Richelieu est à l’origine du pacte PME, qui a notamment amené Oséo à créer le programme Passerelle qui permet aux grandes entreprises de faire appel à des startups pour mener des programmes de R&D, avec Crédit Impôt Recherche. Il semblerait que le programme Passerelle ait aussi fait les frais des réorientations récentes d’Oséo (mais non communiquées officiellement).
Bien entendu que tout ne passe pas devant les élus. Mais là, c’est un peu fort de café. C’est une décision administrative qui change en cati-mini la politique d’aide à l’innovation en pénalisant les startups en phase d’amorçage ! Ce n’est pas bénin.
Mais bon, il vaut mieux être café-restaurant pour obtenir gain de cause… !
Passionnant cette manip. Si nous assistons à une baisse réelle du budget de l’aide, on accroît par conséquent les besoins en fonds propres, et cela met en avant le rôle du financement en capital, et peut être aussi de la Caisse des Dépôts et Consignations dans ce cadre. Mais vont ils s’interesser pour autant aux startups en phase d’amorçage ? Les investisseurs peuvent ils se passer de l’aide en amont ?
Et si le vidage de caisse d’Oséo innovation à Paris (et peut être aussi à Lyon, Bordeaux, Marseille…) en 2008, poussée a priori par la branche bancaire d’oséo selon l’article du Monde, n’avait il pas servi justement à dire : on a fait beaucoup on passe à autre chose. Ou bien vidons l’aide pour passer à autre chose… c’est incompréhensible (ou peut être trop évident). On marche sur la tête. Les aides Passerelle étaient des subventions pour les PME, en financement parallèle avec les grands groupes (CIR) pour un même projet. Elles n’existent plus?
@olivier. Merci pour l’explication sur Pacte PME et ses liens avec oséo. On s’y perd un peu avec toutes ces fusions qui ont finalement recréé ailleurs d’autres structures pour flinguer l’aide (qui pour l’instant dépend de l’Etat au sein d’une société bien distincte, si je comprends bien le graphique d’organisation d’oséo). Je reviendrai pour connaître la suite. Salut.
Puis-je peux permettre un (gentil) coup de gueule. Peut-être parce que Macha me perturbe. Je vous conseille la saine lecture des raisons pour lesquelles Paul Graham quitte Boston pour la Silicon Valley
Je comprends que l’on soit choqué par certaines méthodes ou par la perte de valeur créée en France lorsque Ilog se fait racheter par IBM, mais sans blague, pendant ce temps la Silicon Valley avance (même si la crise va sans doute être grave). Mais dans l’innovation high-tech, je ne crois pas que le problème soit local, mais avant tout global…
Il y a un article interessant des Echos sur le dispositif de sauvetage des startups stratégiques (commissaire à l’intelligence économique, Alain Juillet) qui a permis de financer 17 jeunes pousses en trois ans. On y parle de Gemplus racheté par un fond américain… Mais l’article (daté du 10 mars) n’est plus accessible en ligne.
Voir le blog
http://blogs.lesechos.fr/
Rôle du FSI
http://www.lesechos.fr/info/france/4840334-le-fonds-souverain-francais-peine-a-definir-sa-doctrine.htm
Ce soucis des fonds propres semble alerter malgré tout la puissance publique.
En lisant certains exposés, nous assistons à une caricature de l’innovateur du 21e siècle. Rescapé du concours Lepine ou presque, dépourvu de sens commun, il ne saurait s’entourer et signerait n’importe quoi. Partant de ce constat, la thèse que plus malins que lui s’empareraient des ses actifs et de son job deviendrait plausible… Tout cela ne parait pas très sérieux !
Pour les côtoyer régulièrement et depuis plusieurs années, une majorité suscite l’admiration et j’ai une autre image de ceux que j’ai pu rencontrer. De profil technologique certes, ils n’en sont pas moins de redoutables animateurs d’équipe. Ils remplissent les fonctions qui leur sont assignées avec rigueur et ont le souci de préserver et développer le capital immatériel de leur entreprise, qu’il s’agisse du capital client ou de l’offre : capital humain, capital fournisseur, le système d’information, l’IP, R&D, le capital actionnariat, etc. La plupart ont déployé dans l’entreprise une politique de veille et d’intelligence économique à l’égard de leurs concurrents, y compris étrangers. De ce que j’ai pu comprendre, les défiances constatées viennent de l’intérieur, des présumés partenaires.
Cette recrudescence apparaît au moment où les ressources financières se restreignent. Le phénomène s’était déjà produit au début de la décennie, au temps de la bulle internet, laissant ici et là des milliards d’euros et de dollars s’échapper de ces start-ups. Bon nombre de fonds qui s’étaient embarqués avec elles sont restés sur le carreau. Ils ont perdu à ce moment-là beaucoup d’argent et ont été amenés à déployer des méthodes extrêmement radicales. Après cette période très formatrice pour les deux camps, certains ont pu garder de mauvaises habitudes. Le danger de ce mauvais remake c’est encore et toujours de caricaturer l’entrepreneur.
Qui a encore parlé de la Silicon Valley ? C’est Hervé ? Vous avez vu ce qui s’y passe actuellement : un chômage grandissant dans les IT. Et un appel à la main d’oeuvre bon marché par l’immigration. Chose que les USA et UK ne veulent pas… Préférence aux candidats vivant aux USA… Quand tout va mal, les solutions radicales sont prônées… Pourquoi pas chez nous.
Lire
http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39387675,00.htm
Et la global enterprise, c’est bon on a compris. Global OK, mais avec un épicentre quelque part quand même… Quand on se fait tout bonnement racheté, comme Gemplus et Ilog… par des Américains, c’est un échec pour la France. J’en suis désolée pour les fondateurs qui ont dû tout faire pour l’éviter certainement. La commission de Alain Juillet pour l’intelligence économique, n’a rien fait finalement. Elle n’a pas su, elle ne connaît pas assez ce milieu.
Imaginez si le contraire arrivait ? SI on achetait des startups américaines à tour de bras, en profitant de la crise là bas ??? Les Américains crieraient au scandale. Ils ont tout fait déjà pour empêcher le déploiement de la carte à puce à l’époque, alors pour le reste… vous imaginez. Idem quand nos grands groupes remportent des marchés chez eux… Non, ils sont protectionnistes, bien plus que nous.
Il faudrait que l’oséo, l’administration des PME et des startups, alerte quand il y a risque de rachat par l’étranger d’une startup stratégique, pour que tout soit mis en oeuvre pour l’empêcher.
On a aussi notre Silicon Valley : le pôle systematic par exemple, ou Cap Digital, ou Minalogic, ou Derbi, etc…
bonsoir. JM Hullot, vous connaissez ? Il a été débauché de l’Inria par Steve Jobs pour fonder NexT dans les années 80. Il a collaboré depuis Paris (labo de R&D) avec Apple. JM Hullot a conçu ce qui est encore la base des systèmes d’exploitations d’aujourd’hui : l’exploitation des concepts objets pour concevoir les interfaces utilisateurs (plateformes pour Mac OS X). Il est aussi à l’origine du développement de l’iPhone. Ensuite, il y a eu de l’eau dans le gaz avec Apple (désaccords… problème de propriété intellectuelle ?). JM Hullot a créé sa startup sur Paris il y a un an : Fotonauts. Est il lui aussi sponsorisé par Microsoft ?
http://www.ecoms.fr/wordpress/ecoms/les-recherches-de-monsieur-hullot/
http://en.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Hullot
http://images.businessweek.com/ss/08/08/0811_creative_commons/9.htm
Je connais Jean-Marie Hulot et sa start-up Fotonauts. J’ai évoqué ce projet dans ce post en septembre dernier au moment de sa présentation au TechCrunch 50 : http://www.oezratty.net/wordpress/2008/lcosystme-des-logiciels-photo-5/. Et il n’est pas sponsorisé par Microsoft. D’ailleurs, Microsoft ne sponsorise par les startups. L’éditeur a bien des programmes d’accompagnement de startups (IDEES et BizSparks) mais il ne s’agit pas de sponsoring.
Microsoft parraine, créé des incubateurs, fait la promotion de réseau de BA comme Software Business Angels… Offre son équipement en échange (il y a forcément une arrière pensée commerciale, technologique, politique…) Alors peut être que Fotonauts est aussi parrainé. Je ne l’ai pas vu dans la liste du site IDEE, mais j’ai vu de belle startup comme Sinovia.
Je sais que microsoft a eu chaud avec la vague des startups dans le monde qui pronaient l’open source… Le groupe a aussi eu des ennuis avec Bruxelles
http://www.01net.com/editorial/405187/microsoft-joue-un-jeu-dangereux-avec-les-brevets-logiciels/
C’est peut être une nouvelle façon de conserver son monopole. C’est de bonne guerre. On verra par la suite… Il y a quelques procès pour violation de brevets (Eolas…), mais qui ne veulent rien dire… sans doute
http://www.jeuxvideo.com/news/2009/00032568-microsoft-poursuivi-pour-90-millions-de-dollars.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Microsoft
Microsoft n’a pas créé d’incubateur à ma connaissance ! Que le groupe ai des ennuis divers, là, oui, certainement. Mais on s’éloigne vraiment des FCPI…
Si, il aurait créé un incubateur à Lille
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39380605,00.htm
Biensûr, c’est un partenariat pour créer une plateforme d’accompagnement. Cela ressemble quand même beaucoup au travail des incubateurs. Les commentaires qui suivent dans l’article de Zdnet, ne sont pas douillets…par contre.
On ne s’éloigne pas tant que cela du problème de certains FCPI. Au départ, c’est pour aider et après… C’est le monde des affaires quoi. Mais je vous l’accorde, il ne faut pas créer de suspicion inutile. Se méfier de tout ce qui vient du privé, de la finance ou de la grande entreprise internationale, ce serait peut être un peu dur, voire impossible….
A mon sens l’incubateur de Lille est un incubateur de la ville de Lille aidé par Microsoft (probablement très symboliquement). Et pas le contraire. Sinon, il y en aurait aussi un à Paris…
Effectivement, évitons les fixations sur Microsoft dont l’impact potentiel sur le transfert de technologies vers les US de nos startups françaises est microscopique. Ce d’autant plus qu’à part les trois acquisitions récentes de petites boites, Microsoft n’a pas de participations dans les startups françaises, une approche qui a été par contre retenue par les trois opérateurs télécoms (FT, Bouygues, SFR).
@macha oui j’ai parlé Silicon Valley, région qui a connu des crises majeures (1983, 1992) et qui s’en est remise, qui fait ses crises de claustrophobie et de nationalisme comme tout le monde dans ces cas là (mais étudiez les analyses de Saxenian ou Zhang et vous verrez l’importance des migrants là bas). Mieux, elle s’est bâtie à partir de gens très frustrés de leur situation (locale ou professionnelle) et qui y ont trouvé un environnement hyper favorable. Encore une fois lisez mon livre si vous voulez en savoir plus.
Et j’enfonce le clou: Boston vient de sortir une étude sur le role du MIT. Même constat de créativité et de création de valeur.
Non, malheureusement, nous n’avons pas de Silicon Valley. Nous avons des approches très centralisées, dirigistes, jacobines et ces clusters ne se sont jamais développés comme cela. Metcalfe (inventeur d’Internet) est cité dans le rapport: “nobody is in charge”. La décentralisation est une des grosses forces de ces clusters. Je comprends votre point de vue, mais vous devriez regarder plus en détail ces régions car leur culture y est unique, avec plus de forces que de faiblesses, je crois (malgré les crises 🙂 )
Bonjour, je découvre naïvement le champ de bataille mais ce bouquin a fini par atterrir dans mon email (via les copains de l’incubateur) et je voudrais placer deux mots parce que je suis interloqué. J’ai l’impression que tout le monde fait mine de découvrir ? Je ne sais pas si les milieux parisiens bien-pensants se rendent vraiment compte de la situation ? Je n’ai pas de diplôme en finance, je ne suis qu’ingénieur et carbure sur un nouveau procédé de roulement à billes (chacun son truck…). Vous dire, d’abord, qu’il n’y pas que le numérique dans le business. Toutes les success stories à la une des journaux nous rabâchent le dernier vazypoopoo.com ou l’histoire de ce fils d’HEC qui a mis au point (même pas lui) une API révolutionnaire pour autolustrer son iphone !
La réalité c’est qu’OSEO distribue son label à ceux qui nouent la cravate du bon côté ou acceptent de souper au bénitier. Ce blason a du plomb dans l’aile. C’est le label bio du FCPI qui lui permet tranquillement de remplir son panier. J’ai été approché : mon projet a été audité, laminé et refondu dans le but (heureusement qu’un copain s’est renseigné) d’être refourgué à un client du portefeuille (à l’étranger en plus de ça). La belle affaire ! Savez-vous combien de projets sont à l’arrêt faute de financements ou de refus de ce label (une belle stat à sortir) et combien d’entreprises meurent étouffées dans la coquille ? Sortez de Paris, visitez les régions, redescendez dans les pépinières, les incubateurs et les labos, là où les innovations sont conçues, vous y découvrirez un monde nouveau, généreux et pétillant, garni de lutins dégourdis et motivés qui ont envie d’entreprendre mais sont bâillonnés par ce système pervers et une poignée de croque-morts.
Alors oui et re-oui, tordons le cou à l’omerta.
(merci de votre attention, pardonnez le cri, mais ça fait du bien)
PS1- C’est quoi la mission de ces FCPI ? Gérer la défisc ISF pour le compte de leur maison mère ou financer des entreprises innovantes ? Cet antagonisme est un cul-de-sac. C’est le coeur du débat et la source des dérives.
PS2- Partout éclosent des trophées de l’innovation (il y a même du speed-dating du financement maintenant ! ). Je vous conjure d’écouter les conversations de buffet des nouveaux Mr Bean de la finance, c’est qqchose… On y croise même des “agents” de fonds, des déterreurs de pépites attirés par le filon. Pas de place pour l’innovation dans cette corporation : ce sont des carrossiers automobiles (cf. PS1).
PS3- Je m’auto-modère pour finir. Il existe des gens très bien chez OSEO (et même chez les fonds) qui connaissent ces problèmes mais sont coincés dans l’armure du dispositif. Que ces affaires éclatent enfin, qu’ils puissent parler et livrer leur expérience.
Bille. Non Oséo ne fait pas n’importe quoi. Le label “entreprise innovante” pour l’accès aux FCPI n’est pas attribué à la légère justement. C’est une activité très contrôlée. Rien à voir avec les cravates. Et pour le remplissage de panier, pas besoin de FCPI non plus. Si personne ne veut investir dans votre entreprise, c’est qu’il y a une raison, indépendamment du label FCPI. Ce qui intéresse les fonds c’est la valorisation de votre technologie qui créé votre avantage concurrentiel et donc votre avance et votre potentiel de croissance sur un marché mondial. Maintenant on peut aussi remettre en question tout cela. Oséo n’y est pour rien. C’est déjà assez compliqué comme cela pour eux. Ils sont en première ligne avec le Plan de Relance pour la trésorerie des entreprises. On s’en sert comme pompiers et aussi comme “bonne à tout faire” et comme “faire valoir”. Si des financiers (dans le cadre des FCPI) ont mal fait leur travail, c’est à eux qu’il faut s’en prendre. Personne ne veut prendre aucun risque aujourd’hui. C’est un comble. Un peu d’éthique et de bon sens nous feront le plus grand bien.
@bille je vais redire différemment ce que j’ai vécu ces vingt dernières années et dit plus haut: j’ai fait mes études et ma thèse dans le système français bien pyramidal ou il faut les bons diplômes et les bons labels. Et puis j’ai passé deux ans dans la Silicon Valley ou ni les uns ni les autres n’avaient la moindre valeur. Alors évidemment on peut y voir la loi de la jungle. Moi, j’y ai vu que les gens avec des idées pouvaient les développer sans passer sous les fourches caudines d’une seule autorité. Maintenant cela a de nombreux défauts aussi… sauf que, du labo d’où je suis sorti (un gros labo, une centaine de doctorants en permanence), j’ai compté 36 start-up, $900M de capital-risque, 7 IPO. Or ces étudiants aidés par leur profs n’ont pas eu à passer par oseo, ca n’existe pas la-bas, ni par un seul fonds de capital risque, car ils ont nombreux sans compter les BAs. Je ne cherche pas à embellir la Silicon Valley, mais à montrer un écosystème complètement différent, où la réussite n’est pas liée à un système ou un processus unique. Maintenant c’est clair aussi, les financiers n’investissent pas pour la beauté de la technologie, mais pour faire un profit maximum. Quoique… les business angels qui sont souvent d’anciens entrepreneurs mettent des sous parfois pour des raisons très peu rationnelles (par exemple Bechtolsheim, un allemand, fondateur de Sun qui a mis $100k dans une idée folle de deux gamins dont un russe, Brin, parce qu’il connaissait et respectait le prof, Cheriton, qui lui a montré la techno)… pas de label Oseo, ce jour-là
@hervé. Plutôt d’accord avec votre critique. Ce que décrit Bille est un système tellement académique qu’il souffre d’asepsie. Il n’y aurait donc qu’une seule voie, balisée strictement avec des arrêts obligatoires à de petites guérites chargées de délivrer le visa pour l’étape suivante ? « C’est une activité très contrôlée » comme le souligne Fabien : « et si personne ne veut investir dans votre entreprise, c’est qu’il y a une raison »… Difficile de se satisfaire de cette rhétorique : avant d’obtenir son label, le créateur est déjà passé devant de nombreuses commissions qui ont jugé son projet et lui ont accordé des aides. Pourquoi, subitement, ce processus serait-il stoppé ? Pour des raisons de gros sous tout simplement ? Ou bien l’entrepreneur n’est pas assez malléable ? Ou son profil pas assez opérationnel ? Toutes raisons qui conduisent à justifier un échec mais n’entraînent pas la taverne à revoir son menu.
@Fabien. Quand vous dites : « Ce qui intéresse les fonds c’est la valorisation de votre technologie qui crée votre avantage concurrentiel et donc votre avance et votre potentiel de croissance sur un marché mondial », c’est le discours officiel. La métaphore de Bille, moins convenue, du carrossier automobile, souligne les paradoxes de l’écosystème. L’ingénieur présente un moteur ; les mécaniciens le reçoivent et indiquent qu’ils disposent des pièces pour lancer le bolide dans la course, mais le garagiste décide de refaire la peinture, ses clients étant plus attachés à marger sur l’argus… La concession se porte bien, ses clients restent fidèles, mais jamais elle n’alignera de véhicule au départ d’un grand prix. Les organisateurs de la course peuvent avoir des regrets.
D’accord avec vous sur OSEO. Cuisiné à toutes les sauces, l’indigestion nous guette.
@Bille. Qu’est devenu votre projet ?
A hervé et startuper. Rien n’empêche les startups en France de trouver des business angels. Il n’y a aucun frein !!! En quoi Oséo est responsable de tous ces problèmes de fonds propres ? On n’est pas obligé en France de passer systèmatiquement par OSEO (je veux parler des aides d’Etat, régies par Bruxelles, et qui existent aussi dans d’autres pays). Je crois que vous faites confusion et qu’il vous faut chercher un bouc émissaire… Me trompe je ? Et l’aide à l’innovation est aussi largement décentralisée aussi(pouvoir des Régions depuis plusieurs années déjà)…
Je réagissais simplement à l’importance trop grande accordée à oseo (dans ces échanges ou en général) dans le soutien aux start-ups. les Business Angels sont en effet essentiels. Je faisais simplement une comparaison sur les différences culturelles entre France et USA et sur la manière d’aborder le lancement et la croissance des start-up. Nous cherchons trop de labels. Mais je crois que je suis d’accord avec votre commentaire.
@bonjourbonjour. On est hélas obligé d’y passer. Aujourd’hui vous ne levez plus un rouble sans ce précieux sésame. On le déplore tous, mais force est de constater qu’en ayant institutionnalisé ce processus à l’extrême, on a peu à peu condamné les autres circuits. D’où la fronde des porteurs de projet.
@startuper et hervé. Oui je suis d’accord avec vous. Mais vous savez, chacun tente de renvoyer la faute aux uns et aux autres quand personne ne veut prendre de décisions par soi même. Lorsqu’un financeur vous dis “non” parce qu’il n’y a pas le “label”… c’est qu’il choisit la voie la moins désagréable de dire “c’est pas moi, c’est l’autre”…. Vous comprenez. Il faut savoir déchiffrer. Les bons projets trouvent toujours preneurs. A bientôt et bon week end.
Oséo et toutes les aides à l’innovation qu’Hervé dénonce quelque peu sont des cautères sur jambe de bois, et en quelque sorte, le pansement que la puissance publique à trouvé pour colmater une situation dont elle est partiellement responsable.
Première erreur originelle dont le pays n’arrive toujours pas à se débarrasser : l’ISF, qui en plus de 25 ans a fait fuir entre le tiers et la moitié des grandes fortunes du pays (cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Expatriation_fiscale). L’ISF a été créé et déployé au moment même où la notion de business angel apparaissait et où l’économie numérique explosait. Triste coincidence ! C’est une des principales raisons de notre déficit de business angels de haut calibre (en capacité d’investissement). Ensuite, il y la faiblesse de notre secteur IT local. Les principaux entrepreneurs en nombre qui ont réussi en France dans la hightech sont des créateurs de SSII. Avec en général, des fortunes plus faibles que celles que les créateurs d’entreprises de technologies (hardware, software et même Internet) ont pu créer dans d’autres pays. Et une expérience qui n’est pas nécessairement en phase avec les besoins en compétences des entreprises de technologie qui doivent croitre rapidement à l’international. De surcroit, rares sont les entreprises françaises du secteur high-tech qui ont mis en place des plans de stock-options pour leurs managers. Aux USA, beaucoup de business angels sont d’anciens cadres de grands groupes et pas seulement des fondateurs d’entreprises. Pour un Sergei Brin, un Larry Ellison ou un Bill Gates, il y a des centaines si ce n’est des milliers d’anciens de leurs entreprises respectives qui sont devenus des business angels. Bien plus rare en France !
Seconde erreur : un système d’aide et une stratégie industrielle qui a toujours favorisé les grandes structures, et de préférence les perdants pour ce qui est de la hightech (Bull étant l’exemple emblématique). Cela continue encore avec les pôles de compétitivité et les missions de l’Agence de l’Innovation Industrielle qui ont été intégrées l’année dernière dans celles d’Oséo Innovation. Le trou démographique des PME qui sévit dans tous les secteurs économiques nous handicape encore plus dans la hightech car c’est une industrie où les économies d’échelle sont plus élevées que dans la moyenne (comme dans la grande distribution ou l’agroalimentaire). L’approche du Small Business Act américain est souvent montrée en exemple. Elle a au moins un mérite : remplacer des aides diverses par des commandes. Aider des entreprises à rencontrer leur marché et à travailler pour de vrais clients (certes, du secteur public, et souvent de la défense) est probablement plus efficace de des subventions ou avances diverses.
Troisième erreur: la fonctionnarisation de la recherche qui a démarré au début des années 80 et dont l’Etat a bien grand mal à se dépêtrer (cf les remous actuels liés à la réforme du statut des enseignants-chercheurs). Ne parlons pas du faible lien organique entre les universités et même les grandes écoles, avec les entreprises privées.
Quatrième erreur: une classe politique professionnalisée qui ne perfuse pas assez avec le privé. Secteur privé qu’elle ne comprend donc pas, comparativement avec la classe politique américaine.
Cinquième facteur, qui n’est pas une erreur en soi, mais un contexte historique, culturel et éducatif pénalisant : la relation au risque, à l’économie, à l’argent.
Sachant qu’une part de tous ces facteurs existent dans le reste de l’Europe, et dans une moindre mesure dans le Royaume Uni (où il y a dix fois plus de business angels qu’en France).
Beaucoup d’oeufs et de poules pour expliquer la situation de l’investissement privé dans notre pays ! Pour en sortir, il faut certainement déployer une stratégie progressive. Tout en évitant les abus de la fameuse “financiarisation de l’économie” tant dénoncée pour de bien bonnes raisons. Mais pour l’instant, on n’en voit pas encore la couleur.
@bonjourbonjour. Enfilez un col d’ingénieur et une perruque et filez à la cafet’ d’un incubateur. Lancez le débat sur « comment tu fais toi pour choper OSEO ? » et relancez sur les Business Angels, vous comprendrez mon témoignage… Ma critique a été mal perçue (c’est de ma faute, pardonnez-moi, bonjourbonjour, je me suis un peu emporté). Je ne voulais pas dire qu’OSEO faisait n’importe quoi et attribuait son label à la légère, j’alertais sur les sujétions aberrantes du système. Je persiste à juger, après des centaines d’heures passées à vouloir faire entrer mon projet dans l’unique moule franchouillard autorisé, que ce cadre produit des effets bien plus dévastateurs qu’il ne paraît. Et surtout qu’il y a un vrai vrai problème au moment de financer. Je relance d’une métaphore que tout le monde comprenne : le business du FCPI c’est beurrer les choux qu’on lui apporte et les revendre pour le compte d’une crémerie. Le business de l’entrepreneur c’est multiplier les choux et vendre des pièces montées. Deux métiers peu compatibles. Les dérives viennent du fait que le FCPI n’accepte plus que les choux d’une seule pâtisserie et qu’il marge sur le beurre avec, en plus, une garantie du laitier ! La morale c’est que le FCPI fait son beurre quand l’entrepreneur compte ses choux. Tout le monde semble satisfait parce que le bilan est à l’honneur des vaches et des bailleurs de pâture mais le laitier devrait surveiller son cholestérol et s’interroger sur la qualité des pièces montées, l’avis des consommateurs et la concurrence étrangère. .
@startuper. Mon projet est en attente du bon FCPI => j’attends avec impatience le deuxième volet du bouquin (mais pourrait bien finir au Japon
@olivier. La France a tout testé. La centralisation, la décentralisation, le financement public, le financement privé, la défiscalisation, le retour des grosses fortunes (loi Tepa…), les clusters, l’enseignement supérieur… j’en passe et des meilleurs. Mais les Français critiquent toujours. C’est peut être cela qui gêne aujourd’hui les acteurs. Tout le monde cherche un responsable. La France a fait beaucoup pour ses petites entreprises comme pour ses grands groupes industriels. Les Etats-Unis ne sont pas la panacée, ni le Japon.
Concernant le SBA à la française porté par le Comité Richelieu. Il se trouve que pour que la PME trouve des commandes auprès des grands comptes, encore faut il qu’elle ait un produit à proposer. Et là encore, ce développement se finance par les fonds propres et quelques aides. Les PME innovantes ont dans la grande majorité des grands comptes dans leur portefeuille clients. Ce n’est pas nouveau.
Il y a des fortunes en France (peut être plus qu’ailleurs) mais elles ne veulent pas investir dans l’entreprise. C’est sur cette frilosité anormale qu’il faut travailler.
Avec les “Madoffés” aux US… sans doute qu’il y aura moins de business angels à l’avenir. Les grosses fortunes vont diminuer. Il va falloir que les entrepreneurs aux US comme en France travaillent de manière collaborative pour partager tous les frais et recourir ponctuellement aux aides et aux BA, puis aux VCs de façon très calculée.
Ne voyons pas tout en noir. Restons optimistes, comptons sur nos atouts et notre tenacité pour nous en sortir et surtout sortir la collectivité du marasme.
Hervé et Fabien. Oui comptons sur nous même. Car quand on voit les difficultés du gouvernement avec un grand comme Total qui licencie quand même. On peut se poser des questions. Biensûr qu’il faut dégraisser parfois, mais est ce le moment alors que le groupe a les moyens de garder ses effectifs quelque temps encore ?
Il paraît que depuis les privatisations Balladur (comme Total et d’autres), nos grandes entreprises hautement stratégiques ne sont plus à capitaux français. La stratégie est mondiale et donc nos problèmes d’emploi sur le territoire national, ceux là s’en tapent le coquillard. Il aurait fallu garder ces grandes entreprises sous contrôle de l’Etat français un point c’est tout. On aurait eu des marges de contrôle et d’ingérance plus grandes. C’est que fait la Chine : un communisme bien pensé. Oui je le vous le dis.
Maintenant plus rien ne nous appartient. Microsoft (qui se est bien américain à tout point de vue) fait semblant de nous aider.
Vous verrez. Il va falloir tout repenser et reprendre nos billes… (n’est ce pas bille?). La Finance et le Grand Capital s’en est mis plein les fouilles avec la mondialisation. Arrêtons les !!!
Fabien, non la France n’a pas tout testé car la France n’a pas toujours diagnostiqué ce qu’elle devait changer. Elle a toujours eu tendance à complexifier au lieu de simplifier. Et elle excelle dans les demi-mesures ou les mesures mal exécutées.
Les clusters ? Oui, testés, mais il y en a bien trop car on a saupoudré l’approche, du fait d’un clientélisme indécrotable.
La régionalisation ? Oui, mais sans simplifier le découpage administratif sur lequel la commission Balladur est bien mal en peine d’y changer quelque chose sérieusement. Et qui se prend évidemment l’opposition des élus locaux de tous bords.
Le retour des grandes fortunes ? Il n’a pas encore eu lieu pour une raison simple : toutes les mesures de la loi TEPA sont réversibles à la prochaine alternance politique. Avec une opposition qui déclare d’ailleurs bien prête à le faire. On ne rentre pas en France pour repartir dans quatre ans…
L’enseignement supérieur ? Ca avance bien doucement.
Etc.
Par contre, je suis d’accord sur le besoin de pousser les grandes fortunes à investir dans les entreprises. Ceci étant il ne faut pas oublier qu’une grande part de ces fortunes sont des parts dans des entreprises !
Et puis, la France a ceci de particulier qu’elle réussi plutôt pas mal d’un point de vue économique malgré tous ses handicaps structurels. C’est ça le miracle français ! Que serait-il si on affinait un peu l’ensemble ?
@Olivier et @tous
merci pour les échanges qui prouvent à quel point le sujet est sensible. Mon impression générale, ma conclusion est qu’il y a une opposition d’un côté entre le fait que l’état, la société devraient contrôler, agir plus encore et de l’autre sur une culture qui ne serait pas adaptée au monde et/ou à la croissance des start-up. Même l’élément fiscal ne me convainc qu’à moitié. Je vis en Suisse, beaucoup de grosses fortunes, une fiscalité pas favorable et pourtant la même difficulté. Pourquoi, parce que ces grosses fortunes ne sont pas intéressées par les start-up. Aux USA, les BAs sont bien souvent en effet, comme tu le dis, Olivier, d’anciens cadres, mais j’ajouterai de start-up. Mon impression est donc que on peut essayer tout ce qu’on veut, encore faut il que le terrain soit fertile. Ni Total, ni l’État ne me semblent avoir bien compris qu’une start-up c’est bien souvent et avant tout une aventure individuelle, même si bien sûr un individu ne fait pas tout. Je trouve tout de même chouette qu’à partir d’un sujet polémique (les tricheurs), nous ayons pu tous élever le débat ce qui ne doit pas empêcher, en effet, d’éliminer les brebis galeuses, qui. à elles seules, ne peuvent expliquer nos échecs et difficultés…
Sur cette histoire de FCPI, comment mettre fin au palabre ? J’ai noté quelques interventions remarquables ici ou là, des témoignages singuliers et même des solutions tout à fait crédibles pour reconstruire un dispositif de meilleure facture et plus favorable à l’innovation. Mais il y a urgence à stopper l’hémorragie. Si des entrepreneurs ont été victimes de gestionnaires malhonnêtes, ces derniers doivent être confondus rapidement. Car nous n’avons hélas pas de système de rechange à proposer. Le danger serait de ne rien faire et d’accroître la défiance des souscripteurs. Le résultat serait catastrophique pour les entreprises.
Déjà, en début d’année, il a fallu revoir le mécanisme des holdings d’investissement en limitant le nombre d’actionnaires, car on avait constaté qu’il était détourné de son intention (l’investissement de proximité) au profit d’opérations purement fiscales.
En ces temps de crise, il y a paradoxalement de plus en plus d’assujettis ISF. Ce n’est pas un mal, c’est une chance ! A condition qu’une partie de cette épargne reparte dans le circuit économique. Clairement, aujourd’hui, il faut encourager les souscripteurs dans cette voie et bien plus encore : il faudrait les honorer. Je trouve fascinants les résultats de l’étude AFIC-OSEO dont la communication célèbre beaucoup les fonds, un peu les entreprises et pas du tout les épargnants. De surcroît, on ne comprend pas grand chose aux performances de sortie des FCPI. Du reste, est-ce si important que cela ? Leur mission n’est-elle pas de propulser des entreprises sur des marchés ? Elles prennent des risques, certes, mais bénéficient de garanties d’Etat, ce qui n’est pas le cas des entreprises financées. Alors donc ? Ces FCPI devraient être des mousquetaires de la croissance, pas des cagnottes à ISF, sinon les assujettis continueront à les considérer comme des gadgets à défiscaliser, non comme un levier économique.
Il y a urgence à redonner confiance à ce type d’investissements et communiquer sur ses valeurs morales. Il y a urgence à mieux encadrer ces fonds, redéfinir leur mission, se débarrasser des margoulins et se concentrer sur le seul objectif qui compte : fabriquer de la valeur ajoutée.
Il faudrait mettre en valeur ces nouveaux business angels, ex-fondateurs de startups. Je pense à Kosciusko (priceminister), de Guilhermier (photoways), Babinet (musiwave, eyeka…), Chappaz (Kelkoo, wiki…), Oriane Garcia (caramail…), Marc Simoncini (Meetic.fr)… Ces entrepreneurs là entourent déjà un certain nombre de nouveaux projets de créateurs d’entreprises… Ils ont bien réussi et réinvestissent maintenant argent, temps et réseaux dans de nouvelles startups. Leur présence crédibilise les entreprises et facilitent l’accès aux financements complémnentaires.
C’est ce que France Angels est sensée faire
http://www.franceangels.org/
Certains commencent à s’associer à l’initiative Paris Mentor
http://www.parisdeveloppement.com/la-technopole-parisienne/lanimation-de-paris-technopole/programme-paris-mentor.html
0n les retrouve aussi en partie chez Croissance Plus
http://www.croissanceplus.com/
Enfin, oséo pourrait aussi parler des business angels qui investissent à travers son service “capital Pme”, au départ pour profiter de la loi Tepa, mais peut être aussi pour se rendre utiles (carnet d’adresses, savoir faire…) auprès de ces jeunes entrepreneurs.
Bizarre l’interview d’Antoine Colboc dans les Echos : http://www.lesechos.fr/info/france/4841777-il-faut-revoir-le-financement-des-pme-innovantes.htm
Il dit : « Le FIP est un fonds régional destiné au développement de la PME sur un marché avéré, alors que le FCPI est destiné à financer la recherche et l’innovation technologique. »
Pourtant l’actualité est emplie de nouveaux labellisés OSEO qui n’ont rien à voir avec les start ups naissantes mais qui sont déjà bien implantées et même internationalement. Dernièrement, on apprenait par exemple que Sword Group (cotée sur EURONEXT Paris – 150 millions € de capital et un CA consolidé > 200 millions €) « retrouvait » son statut d’entreprise innovante reconnu par Oséo. Et Sword Group de communiquer : « Avec l’obtention de ce label, les FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation) peuvent dorénavant prendre une participation dans le capital de Sword Group. Sword ouvre ainsi potentiellement son actionnariat à de nouveaux institutionnels dont les investissements s’inscrivent dans la durée. »
Cette évolution indique que dans les années à venir le financement de nouvelles entreprises issues de la recherche risque encore de diminuer. L’autre question est : « à quoi servent les FCPI » ?
Je vous recommande La lutte avec l’ange d’Elen Riot pour une vision lucide de la relation entre entrepreneurs et “VC” en France.
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=22139
http://www.amazon.fr/Entrepreneurs-investisseurs-entre-confiance-all%C3%A9geance/dp/2296014305/
Bonjour,
Investisseur fidéle en FCPI depuis 10 ans:
Par conviction puisqu’en orientant une partie de mon épargne vers les FCPI je souhaite contribuer à la création des emplois de demain
Par interêt fiscal pour bénéficier de la réduction d’impot de 25%
Par interêt économique puisque le rendement de ce type de placement devait être interessant.
Avec dix ans de recul, car c’est le malheureusement le laps de temps qu’il fallait laisser aux FCPI pour faire leurs preuves et relever les premiers compteurs: le bilan est trés mitigé:
1) les pratiques de certains fonds semblent plus que contestable
2) le niveau des frais est trés élevé
3) les rendements ne sont pas forcément au rendez vous voir des chutes de valeurs de l’ordre de 90%
4) les résultats des sociétés de gestion sont d’ailleurs plus qu’éloquant
Cependant, je pense qu’il ne faut pas jeter le principe des FCPI aux sorties car ils ont un role à jouer dans le financement des entreprises.
Si vous êtes un investisseur de convictions, quelques régles de bases sont à respecter:
1) bien choisir la société de gestion
2) s’interesser à son investissement
3) rechercher les produits avec un niveau de frais raisonnable (à la longue si les sociétés de gestions se rendent compte que c’est un argument commercial elles feront peut être des efforts compte tenu de la concurrence)
Je viens de créer un blog sur ce sujet afin d’apporter une aide aux choix des FCPI.
J’évoque et je recherche également des voix alternatives d’investissements.
Toute contribution sera la bienvenue.
http://finance-perso.blogspot.com/
Bonjour,
Je viens de compléter mon blog d’un grand classement des sociétés de gestion des FCPI sur la période 1997 – 2006.
Pour répondre à la question initiale, il faut effectivement se méfier des FCPI
Bonsoir,
j’ai lu le pamphlet cité en référence.
Vous semblez partir du postulat que le contenu dudit pamphlet est avéré. Admettons.
Au-delà des faits, sur lesquels je n’ai aucune information, et sur lesquels je ne me prononce donc pas, je m’interroge sur une autre question :
Parfois, un créateur d’entreprise est manifestement dépassé, et incapable de mener sa société à la réussite industrielle et économique. Y a-t-il en France un tabou à rappeler ce simple fait ? Qu’un créateur d’entreprise est souvent un homme seul et qu’il peut se laisser aveugler par ses propres convictions ? Et à rappeler que dans certaines circonstances, l’intérêt de l’entreprise prime sur la conservation par le créateur de son “bébé” ?
En effet.
J’ai pu traiter de ce sujet dans deux articles plus récents :
http://www.oezratty.net/wordpress/2009/cas-difficile-entrepreneur-isole/
http://www.oezratty.net/wordpress/2010/feedback-entrepreneurs-qui-vont-dans-le-mur/
La défiscalisation liée aux FCPI sera t-elle maintenue ou va t-on tenter de tuer bébé avec l’eau du bain ? Tout ce scandale cousu de fil blanc pour supprimer les FCPI.. c’est un peu gros comme ficelle non ? A qui profite le crime ? Bien sûr qu’un placement en FCPI est risqué pour un particulier ; il s’agit d’entreprises risquées qui peuvent se planter ou générer un jack pot.
http://www.lesechos.fr/patrimoine/bourse/020492054551.htm
En attendant les récentes études démontrent l’utilité des FCPI pour le financement des PME innovantes et la création d’emplois directs. Par contre la loi TEPA avec les exonérations ISF n’est pas assez cadrée, ne profite pas vraiment aux PME innovantes et constitue un gros manque à gagner pour l’Etat. Je pense cependant que le fait d’inciter les business angels à investir de petites sommes à l’amorçage d’entreprises, aide bien les entrepreneurs au début.
http://www.votreargent.fr/fiscalite/les-fcpi-sont-ils-menaces_132637.html
http://www.lefigaro.fr/impots/2010/06/18/05003-20100618ARTFIG00574-l-isf-rapporte-de-moins-en-moins.php
je pensais que tu plaisantais. mais les médias en font déjà l’écho. Que peut on faire pour sauver les FCPI ? Il y a une blogueuse qui en parle
http://blog.usinenouvelle.com/innovation/financement/faut-il-sauver-le-soldat-fcpi/
http://www.boursereflex.com/actu/2010/06/29/L_AFG_cherche_des_solutions_a_la_fin_des_avantages_fiscaux_des_FIP_FCPI
En effet, les FCPI et les VC qui vont avec sont sérieusement menacés, et par au moins trois facteurs cumulés :
– Le rabotage des niches fiscales.
– La règlementation prudentielle qui se met en place au niveau européen (dont Solvency 2 pour les assurances)
– La crise financière qui dans l’absolu rendent les levées de fonds plus difficiles auprès des banques
Résultat, on se dirige discrètement vers une nationalisation des FCPI, déjà entamée avec le dispositif France Investissement et qui va se développer par le biais du Grand emprunt, tout du moins pour ce qui concerne le numérique.
Cf quelques articles plus récents de ce blog que celui-ci sur le sujet :
http://www.oezratty.net/wordpress/2010/siximes-rencontres-xange/
http://www.oezratty.net/wordpress/2010/chamboulements-financement-innovation/
http://www.oezratty.net/wordpress/2010/tentative-decryptage-grand-emprunt/
http://www.oezratty.net/wordpress/2009/financement-public-et-priv-de-linnovation/
je ne pense pas avoir bien compris. Cela signifie que les seules levées de fonds se feront via le FSI, donc la caisse des dépôts, et les prises de participations indiquées par nkm avec le grand emprunt pour le numérique ?
Ca voudrait dire que l’Etat met la main au capital des entreprises les plus stratégiques du numérique pour éviter qu’elles ne soient trop rapidement revendues par les fonds d’investissement ?
Si c’est cela, que vont devenir les autres startups considérées (peut être à tord) comme moins stratégiques ? Etre financées en fonds propres par les BA avec la loi Tepa pour quelques centaines de milliers d’euros?
Que devient le label Oséo pour les FCPI ? Est il remplacé par le nouveau label “entreprise innovante” des pôles de compétitivité également attribué par une filiale de la caisse des dépôts (Polinvest)? En plus ce sont des prestations facturées aux entreprises !!! Sacré détournement !!!
http://competitivite.gouv.fr/les-financements-des-poles/label-entreprises-innovantes-652.html
Info sur Polinvest
http://lise.region-limousin.fr/lise/actualites/elopsys_s_associe_a_polinvest_pour_aider_les_entreprises_dans_leur_recherche_de_financement
http://lise.region-limousin.fr/lise/content/download/652/4996/version/1/file/PPT_Polinvest_avril_2010.ppt
J’ai trouvé l’info sur le site LISE du Limousin. Un site monté par la caisse a priori.
Oséo met en avant son contrat participatif pour les fonds propres dans une enquête récente. Mais ce contrat participatif est un prêt ! Ca n’a rien à voir ! N’y aurait il pas un dindon dans l’histoire ? J’ai l’impression que l’équipe Oséo s’est fait voler quelque chose… et qu’on lui laisse l’enfer… Faire du prêt (si les banques le veulent bien). Ils vont mourrir !
http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/pme_et_eti_renforcez_votre_haut_de_bilan
Beaucoup de questions auxquelles je vais tenter de répondre, mais n’étant pas une “autorité” en la matière !
“Cela signifie que les seules levées de fonds se feront via le FSI, donc la caisse des dépôts, et les prises de participations indiquées par nkm avec le grand emprunt pour le numérique ?”
Non, quand je parle de levées de fonds des VCs, je parle de leurs levées de fonds à eux, pas des startups chez eux. Les fonds de VCs sont alimentés par de l’argent qui est “levé” dans les banques, les assurances et chez les particulier. La CDC intervient en direct ou dans des fonds de fonds en étant une des sources de ces VCs. Vu le trou d’air du moment, il ne serait pas étonnant que leur participation augmente pour éviter un désastre.
“Ca voudrait dire que l’Etat met la main au capital des entreprises les plus stratégiques du numérique pour éviter qu’elles ne soient trop rapidement revendues par les fonds d’investissement ? ”
Oui, c’est un peu le rôle du FSI. Mais il intervient sur un nombre assez réduit de PME, de tailles variables.
“Si c’est cela, que vont devenir les autres startups considérées (peut être à tord) comme moins stratégiques ?”
Bien, elles suivent le cours normal de l’existence, qui est le plus courant. Attention, être financé par le FSI n’est pas forcément bon signe…
“Etre financées en fonds propres par les BA avec la loi Tepa pour quelques centaines de milliers d’euros? ”
Cela couvre en général les phases d’amorçage du cycle de vie des startups. Les VC interviennent généralement plus tard.
“Que devient le label Oséo pour les FCPI ? Est il remplacé par le nouveau label “entreprise innovante” des pôles de compétitivité également attribué par une filiale de la caisse des dépôts (Polinvest)? ”
A ma connaissance le label FCPI “de base” n’a pas disparu. Ceci étant, le nouveau label me semble un peu superflu. La tendance gouvernementale à favoriser la R&D collaborative me semble dangereuses dans sa généralisation. Elle éloigne souvent les startups des marchés et des clients.
“[…] ce contrat participatif est un prêt ! Ca n’a rien à voir ! N’y aurait il pas un dindon dans l’histoire ? J’ai l’impression que l’équipe Oséo s’est fait voler quelque chose… et qu’on lui laisse l’enfer… Faire du prêt (si les banques le veulent bien). Ils vont mourrir ! http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/pme_et_eti_renforcez_votre_haut_de_bilan”
Cela fait un bon bout de temps que l’activité de financement principale d’Oséo relève du prêt. Cela glisse même vers la garantie de prêts bancaires.
Si si. Le label FCPI est menacé. Je lis un peu partout que le couperet va tomber. La journaliste de l’UN le dit clairement aussi. “l’avantage fiscal lié au fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI), arrive à échéance fin 2010. Or, avec la chasse aux niches fiscales qui s’annonce –enfin- ce dispositif est menacé.”
Et puis à Oséo il n’y a pas que les prêts bancaires ou la garantie. L’aide à l’innovation existe toujours. C’est de l’avance taux zéro. C’est bien géré et ça marche. Et c’est justement lié aux levées de fonds des FCPI. Ca va disparaître aussi ? C’était bien fichu pourtant.
Tout cela manque d’explications et de pédagogie. Tout se fait dans le dos des entreprises. C’est dommage.
Il faut se méfier des bruits qui courent. Ils sont souvent contradictoires. Et ont tendance à refléter à la fois la complexité du sujet (le rabotage des niches fiscales) et l’indécision politique sur le sujet.
Tant que le projet de loi de finance 2011 n’est pas officialisé, tout cela n’est que conjectures ou ballons d’essais. Plusieurs Inspecteurs des Finances planchent sur le dossier en ce moment. Ils doivent remettre un rapport avec préconisations AVANT la rédaction du projet de loi de finances. Le gouvernement arbitrera ensuite.
On peut alerter sur les dangers de certaines mesures. Différentes associations professionnelles comme l’AFIC s’en chargent en ce moment. La publication du rapport de l’IGF permettra de le faire sur des bases sérieuses (je crois, en juillet).
Sinon, chez Oséo, en sus des prêts et avances, l’aide à l’innovation reste assez faible en masse (aux alentours de 30K en général). En tout cas pour les startups que je peux croiser dans le numérique.
Les 30 KE dont vous parlez sont de la subvention pour les phases amont des projets innovants de créateurs(faisabilité). Avec le désengagement actuel de l’Etat sur l’aide directe (qui est pourtant mieux gérée que le CIR), ce sont les régions et les départements qui financent pour moitié avec Oséo ce type de phase de démarrage.
Ensuite, les avances remboursables concernent les développements des programmes, et elles peuvent tourner autour de 300 KE voire beaucoup plus, en partage avec l’entreprise et ses partenaires (actionnaires, associés). Les avances remboursables sont versées en plusieurs tranches ce qui permet de bien suivre le projet et d’arrêter le versement si le projet capote complètement en cours de route (pour X raisons), ce qui est une façon de bien gérer l’argent du contribuable (contrairement au CIR qui file sans contrôle sur le type de projet ni ses résultats).
Oséo dispose d’une plateforme reconnue de gestion de l’avance remboursable qui est un outil de financement nécessitant un certain savoir-faire. On peut tout tracer et rendre des comptes.
René Ricol en est un fervent défenseur de cet outil, surtout dans le contexte actuel de réduction des dépenses publiques ou de gestion “responsable”.
Bonjour, je suis un chef d’entreprise qui exerce dans la recherche, le devellopement et la vente de concepts et d’inventions de produits mondialement innovants. Au vu du nombre incroyable d’inventeurs qui se font spolier leurs idées, sans aucune inquiétude de notre République.
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