-

Après plusieurs années de longue gestation, rallongée par la pandémie covid-19 et un bon nombre d’aléas politiques, le plan quantique national a enfin été lancé le jeudi 21 janvier 2021 par le Président de la République Emmanuel Macron à l’occasion d’une visite du laboratoire C2N du CNRS sur le Plateau de Saclay.
Ce moment était attendu de longue date par les acteurs du domaine qui commençaient à s’impatienter. Si l’État est souvent critiqué pour avoir tendance à vouloir se mêler de tout, il était attendu au tournant dans ce domaine. En effet, les technologies quantiques relèvent d’un investissement à long terme et avec une forte pondération de recherche publique, le tout dans un paysage mondial où tous les États se sont engagés dans cette course. On est en plein dans les attributions de l’état entrepreneurial, un motto popularisé par l’économiste italo-américaine Mariana Mazzucato dans le fameux The Entrepreneurial State: Debunking Public vs. Private Sector Myths (2013).
[...]
-

Dans mon post précédent portant sur le compte-rendu du CES 2021, je faisais état de l’étonnante présence de trois startups quantiques dont deux issues des Pays-Bas (Qblox et Orange Quantum Systems). Les exposants français comprenaient aussi quelques sociétés des deep techs, notamment celles qui officient dans le champ des composants électroniques telles que STmicroelectronics et Sequans ou celles des batteries.
Elles n’étaient cependant pas bien nombreuses en proportion. Est-ce une faiblesse de la French Tech de ne pas avoir de startups réellement deep techs, à la bordure des “hard techs”, celles qui essayent de repousser très loin les limites de la science et des technologie ? La question reste ouverte et est liée à la capacité à générer des startups à partir des travaux de chercheurs, que ce soit pas les vocations de chercheurs-entrepreneurs ou pas le rapprochement entre chercheurs et entrepreneurs.
[...]
-

Nous voici à la fin de ce CES 2021 que l’on ne peut plus qualifier de “Las Vegas” puisqu’il avait lieu sur Internet, et plutôt aligné sur le fuseau horaire EST (New York / Washington).
Cette photographie de début d’année de l’état de l’offre technologique du moment ne pouvait pas s’analyser de la même manière que d’habitude. La découverte des nouveautés, qu’elles proviennent de grandes entreprises établies, de PME ou de startups, ne bénéficiait pas de la sérendipité de la visite d’un salon physique. La capacité des exposants à se faire connaître par leurs relations médias était encore plus déterminante que d’habitude pour sortir du lot. Cela semble avoir été préjudiciable aux startups qui ne bénéficiaient pas de l’appel d’air de la zone Eureka Park des éditions précédentes ou qui ne faisaient pas appel à des agences de relations publiques pour se faire connaître auprès des médias.
[...]