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8 commentaires ont été soumis sous ce pseudo et avec le même email.
Le premier commentaire date du 2 mars 2009 et le dernier est du 30 avril 2009.
Chapeau bas…
Voir aussi le BE 162 sur le capital risque : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/58687.htm
Bizarre l’interview d’Antoine Colboc dans les Echos : http://www.lesechos.fr/info/france/4841777-il-faut-revoir-le-financement-des-pme-innovantes.htm
Il dit : « Le FIP est un fonds régional destiné au développement de la PME sur un marché avéré, alors que le FCPI est destiné à financer la recherche et l’innovation technologique. »
Pourtant l’actualité est emplie de nouveaux labellisés OSEO qui n’ont rien à voir avec les start ups naissantes mais qui sont déjà bien implantées et même internationalement. Dernièrement, on apprenait par exemple que Sword Group (cotée sur EURONEXT Paris – 150 millions € de capital et un CA consolidé > 200 millions €) « retrouvait » son statut d’entreprise innovante reconnu par Oséo. Et Sword Group de communiquer : « Avec l’obtention de ce label, les FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation) peuvent dorénavant prendre une participation dans le capital de Sword Group. Sword ouvre ainsi potentiellement son actionnariat à de nouveaux institutionnels dont les investissements s’inscrivent dans la durée. »
Cette évolution indique que dans les années à venir le financement de nouvelles entreprises issues de la recherche risque encore de diminuer. L’autre question est : « à quoi servent les FCPI » ?
@bonjourbonjour. On est hélas obligé d’y passer. Aujourd’hui vous ne levez plus un rouble sans ce précieux sésame. On le déplore tous, mais force est de constater qu’en ayant institutionnalisé ce processus à l’extrême, on a peu à peu condamné les autres circuits. D’où la fronde des porteurs de projet.
@hervé. Plutôt d’accord avec votre critique. Ce que décrit Bille est un système tellement académique qu’il souffre d’asepsie. Il n’y aurait donc qu’une seule voie, balisée strictement avec des arrêts obligatoires à de petites guérites chargées de délivrer le visa pour l’étape suivante ? « C’est une activité très contrôlée » comme le souligne Fabien : « et si personne ne veut investir dans votre entreprise, c’est qu’il y a une raison »… Difficile de se satisfaire de cette rhétorique : avant d’obtenir son label, le créateur est déjà passé devant de nombreuses commissions qui ont jugé son projet et lui ont accordé des aides. Pourquoi, subitement, ce processus serait-il stoppé ? Pour des raisons de gros sous tout simplement ? Ou bien l’entrepreneur n’est pas assez malléable ? Ou son profil pas assez opérationnel ? Toutes raisons qui conduisent à justifier un échec mais n’entraînent pas la taverne à revoir son menu.
@Fabien. Quand vous dites : « Ce qui intéresse les fonds c’est la valorisation de votre technologie qui crée votre avantage concurrentiel et donc votre avance et votre potentiel de croissance sur un marché mondial », c’est le discours officiel. La métaphore de Bille, moins convenue, du carrossier automobile, souligne les paradoxes de l’écosystème. L’ingénieur présente un moteur ; les mécaniciens le reçoivent et indiquent qu’ils disposent des pièces pour lancer le bolide dans la course, mais le garagiste décide de refaire la peinture, ses clients étant plus attachés à marger sur l’argus… La concession se porte bien, ses clients restent fidèles, mais jamais elle n’alignera de véhicule au départ d’un grand prix. Les organisateurs de la course peuvent avoir des regrets.
D’accord avec vous sur OSEO. Cuisiné à toutes les sauces, l’indigestion nous guette.
@Bille. Qu’est devenu votre projet ?
@OlivierEzratty : en trois nuances, vous avez magistralement résumé la méfiance, le malaise et l’équivoque 😉
1) Le FCPI poursuit une mission incompatible avec l’objectif à moyen terme de l’entrepreneur : il veut faire x10 rapidement et n’hésite guère à transformer le BP de l’entrepreneur pour servir ses intérêts. C’est assez pervers : il vend de la défisc ISF, bénéficie de l’image de la start up innovante, roule pour le compte de sa société (mère) de gestion, prend le contrôle de tous les organes de direction pour y parvenir et est couvert par une garantie en cas d’échec ! Tout est donc permis, y compris la liquidation organisée et la récupération de brevets à moindre coût. Triste morale que celle du larron précipité par l’occasion qu’il procure.
2) Les vieux préjugés inventeurs-entrepreneurs sont tenaces… Si les HEC / ESCP contribuaient en masse à la création d’entreprise cela se saurait. La plupart conseillent aimablement, mais très peu sont acteurs de l’innovation. En revanche, nous possédons un vivier de chercheurs, de jeunes ingénieurs inventifs et brillants qui n’hésitent pas à passer la porte des incubateurs. Leur parcours est admirable. Pendant plusieurs années, ils passent 60 h par semaine à développer ces projets et leur donner vie. Ceux-là ont l’entreprise dans l’âme. Le prétexte de la capacité opérationnelle est le lieu commun des mauvais financiers. Aux US, on les encadre, on les forme et on mise avant tout sur leur capacité à développer l’innovation. Allez demander à Brin et Page, quand ils ont lancé Google, quelle était leur stratégie financière ? ! ! Ne nous trompons pas de curseur.
3) Sur le contenu du livre, c’est à un point stupéfiant qu’il serait dangereux de généraliser comme vous le soulignez. Mais le seul fait que ces pratiques fussent exposées invite à les décortiquer sérieusement. Il serait inacceptable de constater leur existence sans appeler à leur sanction. Souhaitons qu’une enquête soit rapidement déclenchée : c’est le minimum, vu le niveau de ce réquisitoire. La profession a tout à y gagner.
4) Je vous vous rejoins sur l’idée d’un financement public d’amorçage, pourquoi pas. S’il pouvait offrir un bouclier contre les dérives pré-citées, soutenir les premiers pas de l’entreprise sur un marché plutôt que la contraindre à mal diluer son capital pour devenir une proie, le binôme innovateur-financier aspirerait sans doute à partager meilleur fruit. Mais des dogmes devront tomber – la période est plutôt faste 😉
@Energo et Bonjour Bonjour. Merci pour votre confirmation sur la garantie Sofaris et les liens OSEO. Il est quand même très difficile de s’y retrouver dans ce dédale financier, à savoir qui garantit quoi exactement et comment ces garanties sont partagées. Je ne sais pas si vous avez vu ce papier sur Agoravox, voir ici : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=52496 mais ça fait froid dans le dos… L’actualité se télescope : d’un côté OSEO et l’AFIC publient les résultats de leur étude qui indique que 4,4 milliards d’euros dont 2,2 milliards ont été investis dans des entreprises innovantes (d’ailleurs quid de la répartition légale 60-40 au profit des entreprises innovantes, ces chiffres sont bizarres), et de l’autre des entrepreneurs apportent une autre vision de ces mécanismes avec des témoignages pour le moins troublants. Vers qui se tourner pour lever des fonds ? C’est bien beau d’avoir son label OSEO, mais si c’est pour se faire avaler ensuite… Il y a un énorme besoin de visibilité et de confiance.
J’ai une question naïve concernant la garantie de des financements en capital-risque. J’ai lu qu’Oseo pouvait garantir jusqu’à 70 % des sommes investies. Cela veut dire quoi exactement ? Des sommes investies par qui et de quel type de garantie s’agit-il ? En cas d’accident qui est remboursé de quoi ?