Checkpoint sur le grand emprunt et le numérique

Publié le 20 novembre 2009 et mis à jour le 4 avril 2019 - 25 commentaires -
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Michel Rocard et Alain Juppé ont remis leur rapport à Nicolas Sarkozy au sujet du grand emprunt ce jeudi 19 novembre 2009. Il est disponible sur le site web de la Présidence de la République.

Je vais ici en faire le point faisant écho au séminaire Grand Emprunt et Numérique organisé par NKM en septembre dernier. J’avais fait part de quelques réserves à l’époque (partie 1, 2 et 3). Voyons ce qu’il en est.

Le numérique est concerné à des degrés divers dans ces propositions. Des sept axes,  un est dédié au numérique (le 7), et deux vont bénéficier à ce secteur d’activité (le 1 et le 2).

Priorités du grand emprunt

On sait que la commission propose un grand emprunt de 35 Md€. Si l’on prend 10% de l’axe 1 sur l’enseignement supérieur et la recherche et 20% de l’axe 2 sur les PME innovantes, cela donne avec l’axe 7 un total de 6,1 Md€, soient 17,4% des investissements proposés dans le plan. C’est assez substantiel quand on compare celà aux sources de financement existantes (voir des données ici et ). Donc, ceux qui criaient au loup au début de l’année en dénonçant un plan de relance qui avait initialement ignoré le numérique ne vont pas être déçus ! D’autant plus que les propositions sont “vues de haut” plutôt bien senties. Mais c’est souvent dans les détails que se nichent les difficultés ou les erreurs d’analyse.

Je vais donc faire un petit point sur ces propositions à la méthode classique bons points / mauvais points.

Plutôt bien… mais à creuser

  • Le rapport place bien la France dans la compétition mondiale (dans l’introduction).
  • Il démontre une volonté de bien faire dans la gestion des fonds qui seront alloués. Il propose la création de Comités de surveillance. Comme ces bonnes volontés sont souvent contournées dans la pratique, espérons que cela sera fait avec sérieux. La composition des dits comités en dira long sur le sujet.
  • Axe 1 (universités/recherche) : la focalisation des investissements sur quelques pôles universitaires d’excellence (5 à 10). Cette approche va-t-elle tenir face aux coups de boutoir des régions, élus et autres lobbies qui vont pousser leur filière ou leur établissement, aboutissant à un résultat similaire à nos 71 pôles de compétitivité ? Je mets ma main à couper que le résultat ne sera pas “5 à 10”, mais “10 à plus…”. Et si je me trompe, alors, tout sera parfait !
  • Axe 1 : la compréhension du besoin de valorisation des résultats de la recherche. Avec l’écueil habituel d’une vision trop traditionnelle des processus d’innovation (de la R&D aux produits puis aux marchés). Les innovations de rupture viennent rarement de ce genre de circuit, tout du moins dans l’immatériel et le numérique.
  • Axe 2 : la volonté d’améliorer le financement en fonds propres des PME innovantes, par le biais notamment du financement direct ou indirect de fonds d’investissement. Cela pourrait compenser la baisse des levées de fonds des VC et des FCPI qui a démarré en 2009 et impactera leur capacité d’investissement dès 2010. Mais est-ce que cela va compenser une déficience du marché, là où la puissance publique doit intervenir en théorie ? En première approche oui. Mais à y regarder de près, non. Le marché est logique : il n’investit pas là où les rendements ne sont pas bons. Et celui des fonds d’investissement dans l’innovation en France n’est pas bon car les sociétés ne grandissent pas assez, les sorties ne se font pas ou se font trop vite, les grandes entreprises françaises font peu d’acquisition (même lorsqu’elles se portent bien). Ce n’est donc pas seulement un problème de financement. C’est aussi un problème de compétences notamment ventes/marketing/communication, de volonté, de style de management, d’exportations, de gestion même du circuit de l’innovation, de marché intérieur timoré, etc. Là, on ne traite que de la partie financière de l’équation. Comme toujours et c’est bien dommage. On entend parler aussi de fonds sectoriels mais les secteurs ne sont pas définis. Le logiciel était dans les rangs, mais là, suspens…
  • Axe 2 : la création de budgets supplémentaires pour Oséo à fin de financer l’amorçage des entreprises innovantes. 1,5 Md€ est très significatif par rapport au budget d’Oséo Innovation qui est de 271md€ en 2009 et s’inscrit dans un total d’aides à l’innovation d’environ 700m€ quand on intègre l’ancienne AII, les pôles de compétitivité et le Concours National des Entreprises de Technologie Innovantes. Donc, cela fait “fois trois” d’un coup. Le rapport ne précise pas sur combien d’années ce financement doit être étalé. Il serait sage de l’indiquer. La commission se contredit un peu car d’un côté (page 43), elle indique que les budgets doivent être gérés de manière étanches par rapport à l’existant. Dans ce cas précis sur Oséo, le budget n’est qu’une augmentation des moyens d’une organisation dont la dotation de l’Etat a baissé dans la catégorie en question (le financement de l’innovation). Le risque est grand de voir l’enveloppe traditionnelle d’Oséo Innovation baisser encore l’année prochaine malgré les précautions de langage de la commission. A surveiller de près…
  • Axe 7 : le financement des infrastructures de très haut débit, pour 2md€. L’intention est bonne. Bravo si cela impulse le déploiement du très haut débit en France et en phase avec la création de startups dans les usages associés. Mais j’écrivais après le séminaire grand emprunt numérique en septembre 2009 que cela améliorerait surtout la couverture géographique mais sans générer d’impact économique majeur. Le rapport fait référence à un effet de levier sur les 20 à 40 Md€ nécessaires dans le privé pour déployer la fibre en France, en s’appuyant sur l’exemple coréen. Mais l’exemple coréen n’est pas réplicable car ce pays est essentiellement concentré sur trois zones urbaines (Séoul = plus de 40% de la population du pays !). La fracture géographique ne les concerne pas vraiment. Donc le fonctionnement de cet effet de levier mériterait d’être précisé pour la France. Ces 2 Md€ serviront seulement à financer les zones faiblement habitées (dites zones 3 pour l’ARCEP) où l’investissement privé ne peut pas être rentable.

Plutôt moins bien, mais pas forcément désespéré

  • Le rapport est assez succinct. Les analyses et les justifications sont très superficielles. Par exemple, la version détaillée de l’axe 7 sur le numérique prend 5 pages en tout et pour tout. Pour être précis : 124 à 128. Pour 4 Md€ d’investissement, cela ne fait pas lourd le business plan comparé aux paperasseries demandées aux startups qui demandent 150 K€ ! C’est le propre de l’action politique que d’effleurer la surface des choses, surtout quand cela sort de son domaine de compétence. Mais là, c’est le pompon.
  • La vision proposée est naturellement focalisée sur le financement et sur ses modalités générales (sinon, pourquoi un emprunt…). Cela limite la portée de l’analyse sur les facteurs de succès non financiers de l’innovation, même si le rapport préconise une gouvernance précautionneuse pour gérer et évaluer des investissements. Donc, il n’y a pas d’analyse de l’existant ni de propositions de réallocations. A noter ce très intéressant rapport du conseil des prélèvements obligatoires remis en octobre 2009 qui met un peu les pieds dans le plat sur certaines absurdités des aides aux entreprises. En est-il tenu compte ?
  • Le côté obscur habituel du processus de décision qui n’en est pour l’instant qu’au stade des propositions, qui passe ensuite par l’Elysée et nos représentants nationaux. Interviendra alors le découpage géographique des aides, le clientélisme, etc. Comment s’en prémunir véritablement et le plus en amont possible et pas seulement dans l’évaluation à postériori ? En amont, le rapport n’indique pas qui a été consulté (des centaines de personnes, oui, mais où et qui ?).
  • Axe 1 (universités) : le modèle proposé tourné “vers la connaissance” et donc de l’immatériel est séduisant mais c’est un fourre tout pratique qui n’est pas forcément bien défini. Construire des Airbus fait-il partie de la connaissance, ou d’une logique industrielle avec des usines (et l’on se bat pour les conserver en France) ? Ou les deux ?
  • Axe 1 : pas un mot sur le besoin de mieux mélanger les disciplines dans les pôles universitaires d’excellence. On parle de “pluridisciplinarité”, mais sans le définir. Quid de l’association des sciences dites molles et dures ? C’est une bonne pratique dans les universités américaines qui ne semble pas reproduite en France. Ainsi, le pôle universitaire en devenir de la Vallée de Chevreuse (Orsay, Gif, Saclay, Joy, Palaiseau) concentre surtout des grandes écoles et universités scientifiques. Il y a juste HEC, un peu décentré, à Jouy-en-Josas. Quid de la santé, du droit, de la sociologie ? Les approches transversales sont pourtant les mieux à même de faire germer des innovations. Pas la culture en bouillon d’ingénieurs ! Même chose dans les aides à l’innovation (axe 2) où rien de spécifique n’est dit sur la partie “business” de l’innovation. Pourtant, l’un des déficits, un peu tabou, en France dans le domaine, et surtout dans le numérique, ce sont les compétences business.
  • Axe 2 (financement des PME innovantes) : on ajoute 2 Md€ pour financer les ETI/PME, mais sans évoquer les différents facteurs qui expliquent le trou démographique d’entreprises de cette taille en France. Donc, on rebascule dans la logique du financement. Qui s’ajoute aux 6 Md€ déjà injectés en début d’année dans le Fonds Stratégique d’Investissement dont le pipe n’est pas suffisant pour avancer. Un FSI qui vient d’investir dans DailyMotion…
  • Axe 2 : la création de nouveaux fonds d’investissement. Il y a d’ailleurs un “Fonds d’innovation sociale” dont le périmètre sectoriel qui n’est pas défini ne va forcément améliorer notre compétitivité. Dans la mesure où il s’agit souvent de services locaux, et pas de création de valeur donnant lieu à des exportations. Les services à la personne, cela ne s’exporte pas !
  • Axe 2 : au sujet du financement PME innovantes pour Oséo, cette permanence de l’inflexibilité sur la proportion des fonds propres qui doivent être apportée par le privé (au moins 50%). Avec un contre-sens montrant une incompréhension des modes de financement des entreprises innovantes. Je cite “La part d’Oséo dans le financement bancaire total ne devant jamais excéder 50%. Cette exigence permettrait de s’assurer d’un réel effet d’entrainement du secteur bancaire et d’un partage des risques”. A moins de considérer que les business angels et les fonds de capital risque font partie du financement “bancaire” ! Est-ce que l’apport de fonds publics va automatiquement augmenter les fonds privés associés ! C’est loin d’être évident. Les banques resteront frileuses sur les PME innovantes dont elles ne comprennent pas le business, surtout dans l’économie de l’immatériel. Les FCPI auront toujours du mal à lever des fonds. Quand aux business angels, on a atteint un palier – certes significatif – avec les exonérations d’ISF. Il aurait été intéressant d’associer ce dispositif avec des propositions visant spécifiquement à augmenter les investissements privés. Ou bien alors, proposer une révision du dogme du ratio de fonds propres !
  • Axe 6 (transports de demain) : circonspection devant les 2md€ proposés pour financer l’industrie aéronautique et spatiale de demain. Comment cela se compare aux budgets de R&D d’EADS, de l’Onéra et de l’ESA ou Arianespace ?
  • Axe 7 (numérique) : la création d’une “agence du numérique”, parait-il suggérée par NKM, qui aurait ainsi “son administration” (modulo le mode de gouvernance et l’indépendance éventuelle d’une telle agence). Quelle gouvernance ? Une agence avec un budget “one shot” ? Quel budget de fonctionnement, qui sera récurrent tout de même ? Malgré les précautions prises dans la méthode proposée, il y a un risque énorme de gaspillages et de clientélisme. Car il propose de créer un “fonds de numérisation de la société” doté de 2 Md€ pour le financement amont de projets soit l’équivalent de 40 appels à projets à la sauce serious gaming / web 2.0 ! Mazette ! A titre de comparaison, le budget de l’INRIA est de 186 m€. En prenant un coût total de 60K€ pour un ingé par an (optimiste, basé sur un salaire de débutant de 30K€ en moyenne, qu’on trouve rarement dans les startups), cela représenterait 33000 années/hommes. Si l’on suppose que le plan est étalé sur 5 ans, cela fait donc un financement de près de 7000 ingénieurs par an dans les startups du numérique. Or, il s’en crée environ 2000 par an maximum, sachant que dans le tas, il y en a quelques centaines qui ont de l’avenir. L’Etat n’a pas sous la main les ressources pour tier et sélectionner autant de projets ! Autant dire que la sélectivité tomberait à l’eau en pareil cas. Ou bien ce dispositif va encore servir à financer par effet d’aubaine les (quelques) grandes entreprises du secteur et déjà habituées des pôles de compétitivité et autres sources de financement public. C’est sûr que si on balance 150 m€ chez Bull pour financer une infrastructure de cloud computing, cela partirait vite. On apprend sinon page 125 que cette agence du numérique sera intégrée à la “future délégation nationale du numérique”. Il s’agit de l’entité dont la création était recommandée dans le plan Besson… datant d’il y un an déjà. Par ailleurs, ces fonds sont des avances remboursables et des prêts. Pourquoi les séparer d’Oséo Innovation et créer un guichet de plus ? N’est-il pas trop focalisé sur la recherche et l’expérimentation alors que, c’est un paradoxe, l’essentiel des innovations d’usage dans le numérique ne sont pas purement technologiques au sens R&D du terme ?

Donc … ?

Bref, modulo la partie qui concerne les universités qui n’est pas trop mal, il y a plus d’argent dans ce plan que d’intelligence mise à le rendre opérationnel et bien intégré à l’existant. Parfois, les proportions frisent la gabegie compte-tenu du dimensionnement du marché. Et je ne me suis pas penché sur les autres priorités (santé, environnement durable, ville)…

Il serait temps que la puissance publique ait une vision systémique globale des mécanismes de l’innovation au lieu de traiter presque tout par le biais du financement. Est-il totalement illusoire d’avoir une telle attente ? Pour ma part, je ne suis pas dans la “protestation permanente”. Cf le guide pour les entrepreneurs et les 29 propositions qui sont toujours d’actualité !

Sur le sujet du grand emprunt, vous pourrez aussi lire cet article tout aussi circonsancié sur 01Net.

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Publié le 20 novembre 2009 et mis à jour le 4 avril 2019 Post de | Enseignement supérieur, Entrepreneuriat, France, Innovation, Politique, Startups, Technologie | 37858 lectures

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Les 25 commentaires et tweets sur “Checkpoint sur le grand emprunt et le numérique” :

  • [1] - Michel Nizon a écrit le 21 novembre 2009 :

    “il y a plus d’argent dans ce plan que d’intelligence mise à le rendre opérationnel et bien intégré à l’existant.”

    Pourriez vous proposer des actions concrètes et détaillées pour renverser le sens de cette phrase sans doute malheureusement prophétique, qui serait pourtant le garant du succès de l’opération emprunt ?

    • [1.1] - Olivier Ezratty a répondu le 21 novembre 2009 :

      Il y en a plein ce blog.

      Exemples: http://www.oezratty.net/wordpress/2009/sminaire-numrique-grand-emprunt-part-2/ et http://www.oezratty.net/wordpress/2008/soutien-des-29-propositions-pour-les-assise-du-numrique/

      Quelques pistes en vrac (pour développer l’industrie du numérique en France) :

      – Développer les compétences marketing, ventes, communication dans les filières scientifiques (ingénieurs, universitaires). Avant le financement, c’est la principale lacune dans notre pays.

      – Financer des incubateurs dans un maximum d’établissement, quitte à provoquer des regroupements pour atteindre la masse critique. Financer les projets des élèves en amont pour les encourager à se lancer. Le financement peut couvrir l’appel à des professionnels externes pour des formations “business” ciblées.

      – Rapprocher physiquement les filières sciences “molles” et “dures” dans les pôles universitaires pour augmenter les chances de création d’équipes pluridisciplinaires dans les startups.

      – Ne pas se contenter de financer à qui mieux mieux les projets en amont dans la R&D, et intervenir plus sur l’aval du “go to market” et notamment de l’international. Pourquoi pas un “Crédit Impôt Innovation” focalisé sur les TPE ?

      Je note au passage que la partie “universités” du plan pourrait améliorer l’internationalisation des compétences dans les établissements français, avec un effet positif indirect sur l’entrepreneuriat.

      – Revoir la progressivité de la fiscalité entre investissement direct, via des fonds ISF, et les FCPI/FCPR.

      – Développer le réflexe “client” en augmentant la commande publique dans le numérique en lieu et place des subventions et aides diverses. Cela peut nécessiter de revoir le mode de gestion des projets dans les Ministères et administrations centrales.

      – Beaucoup de travail dans le symbolique sur la culture du risque, la mise en valeur des jeunes qui entreprennent et réussissent.

      – Il y aurait beaucoup à dire aussi sur le fonctionnement du capital risque en France. D’où viennent les équipes et comment elles fonctionnent. Cela relève du privé.

      – Trouver des moyens, pourquoi pas fiscaux, pour encourager les grands groupes à faire des acquisitions de startups et lutter contre le NIH (“not invented here”) qui est très puissant en France.

      Les lecteurs de ce blog ont déjà eu l’occasion de faire des propositions et commentaires. Il y en a quelques unes sur :
      http://www.oezratty.net/wordpress/2009/la-performance-relle-du-capital-risque/ et http://www.oezratty.net/wordpress/2009/rsultats-de-lappel-projets-serious-gaming-et-web-2-0/.

      • [1.1.1] - macha a répondu le 24 novembre 2009 :

        Je suis d’accord avec vous Olivier sur la nécessité de rapprocher les équipes “sciences molles” (marketing, social…) et “sciences dures” (recherche industrielle, etc). Les deux vont de pair.

        Pour le financement des phases aval des projets, il peut y avoir autre chose que ce foutu crédit d’impôt quand même. On voit qui l’utilise comme d’habitude. Ce ne sont certainement pas les startups qui ont besoin d’être conseillées et qui ont besoin d’avance de trésorerie immédiate et d’un suivi de leurs besoins de financement dans le temps. Je ne sais pas, peut être que ce crédit d’impôt Innovation serait efficace aussi. En tout cas, le crédit d’impôt recherche n’est pas très bien évaluable en ce moment selon Valérie Pécresse.

        Pourquoi Oséo ou une autre banque, n’inventerait il pas un prêt à taux de 2% pour financer cette phase aval de mise sur le marché, en association (pool) avec d’autres banques ou investisseurs ? C’est compliqué à monter ?
        N’est ce pas ce qu’a l’air de dire cette dame de l’Oséo, Annie Geay ?
        http://www.strimoo.com/video/17549224/Grand-emprunt-itw-d-Annie-Geay-Dailymotion.html

  • [2] - Michel Nizon a écrit le 21 novembre 2009 :

    vous écrivez:

    “Développer les compétences marketing, ventes, communication dans les filières scientifiques (ingénieurs, universitaires). Avant le financement, c’est la principale lacune dans notre pays.”

    et ci-dessous un extrait du règlement de l’APP “serious games” qui finance volontairement en excluant ces compétences…:

    “Les résultats du projet de R&D ne devront pas être commercialisables en l’état mais devront demander des adaptations et
    développements supplémentaires avant une éventuelle mise sur le marché.”

  • [3] - macha a écrit le 22 novembre 2009 :

    Je n’ai pas bien compris. L’agence numérique est créé pour faire de la sélection de projets (avec qui ? la DGCIS ?) ou pour financer aussi directement les nombreux projets qui en auront besoin ? Parce que dans ce cas, ils vont devoir embaucher beaucoup de monde (c’est très chronophage). Et je ne vois pas où se trouve l’économie. Pourquoi la Caisse des dépôts n’a pas été choisie pour financer les infrastructures du numérique ? Pourquoi l’ADEME (Agence de l’environnement) est éludée dans les énergies renouvelables ? Et pourquoi on n’a pas mutualisé le budget “innovation” dans l’enveloppe générale “FUI / Pôle, Aide à l’innovation ” qui est gérée par l’Oséo ?

    Si j’ai bien compris le rapport, du côté de l’Oséo, cela va permettre de faire du prêt participatif (bancaire), ce qui n’est pas mal pour financer les phases aval (commercial, marketing…)et pour financer l’amorçage (avec le PPA, prêt participatif aussi, mais d’amorçage). Mais côté “Aide” pure (subvention, avance remboursable taux 0), je ne pense pas que le budget soit concerné par le grand emprunt, bien au contraire. Comme vous le signalez Olivier, il est fort possible que le budget de l’aide à l’innovation de l’Oséo sera massacré à l’avenir. Ce qui est fort dommageable, car c’est tout de même plus transparent et plus pratique pour l’entrepreneur que les appels à projets et les grosses machineries qui ont été choisies dernièrement.

    Je croyais que Nicolas Sarkozy était le promoteur des fusions en tout genre pour éviter les gaspillages dans les services publics et pour faciliter les démarches des entreprises. De même qu’il prône habituellement le partenariat avec le privé. Et là, on voit fleurir des agences publiques nouvelles (numérique, énergies renouvelables…) en veux tu en voilà….

    Rien n’empêche NKM et la délégation du numérique de travailler en tant que pilote avec la Caisse des dépôts, Oséo et tous les autres partenaires. Ce serait plus cohérent. Et surtout, il ne faudrait pas que l’agence numérique se rapproche de l’Oséo et de la Caisse des dépôts pour leur balancer seulement (après) le boulot le plus ingrat (gérer les gros soucis de financement des projets). Le mieux serait de les associer en amont. C’est la moindre des choses. Pourquoi cela n’a pas été fait ? C’est bizarre quand même tout ça. Ca sent le “copinage” et l’opportunisme pour permettre à certains fonctionnaires de ce recycler sans perdre leur statut (non ?)….

    • [3.1] - Olivier Ezratty a répondu le 22 novembre 2009 :

      J’ai l’impression qu’à force de vouloir isoler les budgets et éviter les réallocations sauvages, la commission recommande l’usage de structures à part, ou d’organisations existantes avec des budgets bien à part. Mais ils dérogent pour une part avec Oséo.

      D’un point de vue financier, le plus inquiétant est l’histoire des ratios de financement publics/privés. Ce n’est pas parce que l’Etat décide de mettre quelques milliards dans l’innovation que le financement privé va abonder automatiquement. D’autant plus que les masses sont considérables. Et que la commission n’a pas fait de propositions spécifiques pour dynamiser l’investissement privé au delà des mécanismes déjà en place dont on connait les effets (pas mauvais, mais pas illimités).

      Les 2 milliards d’Euros de projets numériques sont à mettre en regard du petit milliard investi chaque année par le capital risque en France, avec une grosse moitié dans le numérique. Tant que les conditions de succès des startups en France ne s’amélioreront pas, le rendement du capital risque y sera mauvais et cela handicapera sa capacité à lever des fonds. Et la commission est loin d’avoir mis le doigts sur ces conditions, à part peut-être sa vue sur l’enseignement supérieur.

      Les prêts des banques ? Elles abondent, certes, mais restent ultra-prudentes, surtout dans les TPE innovantes et dans le numérique.

      Il y a donc un truc sérieux qui cloche dans le dispositif. Qui pourrait aboutir à des sommes non investies. Elles seront peut-être placées sur les marchés financiers en attendant… 🙂

      C’est le travers de ces propositions un peu théoriques qui manquent de vision d’ensemble de l’écosystème de l’innovation. On s’en tient au simpliste “les ETI manquent de financement pour alimenter leur croissance”…

      • [3.1.1] - Sylvain a répondu le 24 novembre 2009 :

        Le Pacte PME du Comité Richelieu n’est il pas le grand perdant du Grand Emprunt ? L’Etat (marchés publics) préférant passer directement commande auprès des grandes entreprises (et quelques PME) via les appels à projets pilotés par de nouvelles agences ? Finalement, c’est une nouvelle façon de faire financer par les grands comptes publics une partie de la R&D (secteurs santé, tourisme, etc)

  • [4] - boris D. a écrit le 23 novembre 2009 :

    Bravo Olivier pour cet article et son contenu.

    Que tu sois entendu!

    Un créateur de start-up.

    Boris

  • [5] - Vincent a écrit le 24 novembre 2009 :

    Je suis votre blog de temps en temps, en y trouvant toujours des analyses de qualité (je suis un grand fan du CR du CES, ou je trouve tjs des trucs que je n’ai pas vus, même en étant sur place…)

    Vous écrivez, et je suis 100% d’accord avec vous, que le problème principal pour les start-ups françaises provient du fait que l’écosystème ne permet pas d’envisager une sortie par rachat pour ceux qui investissent et prennent des risques.

    Imaginons un instant que ce problème soit résolu ; que Renault, Thalès, Airbus, EDF, etc.. rachètent des petites sociétés innovantes (et sachent les intégrer…) au même rythme que Google & Co aux US. Cela créerait un appel d’air qui pousserait pas mal d’entrepreneurs potentiels, et d’investisseurs, à franchir le pas.

    Une bonne utilisation de cet emprunt pour le domaine du numérique serait donc d’inciter les grosses boites à racheter les petites qui innovent. Une incitation fiscale par exemple…

    • [5.1] - Olivier Ezratty a répondu le 24 novembre 2009 :

      C’est en effet une piste à explorer.

      En ayant en tête:

      – Que si cela pourrait avoir du sens dans les industries non numériques où nous avons des leaders mondiaux en relative bonne forme, c’est moins évident dans les industries numériques où nos leaders industriels locaux sont soit en déclin (Alcatel, Sagem, Thomson, …) soit n’ont pas de véritables visées internationales dans le numérique (les telcos à part FT, les groupes médias, etc). Pour qu’il y ait rachat, il faut une dynamique de croissance et de conquête de marchés, et à l’échelle mondiale.

      – Que c’est autant une affaire culturelle et de structure des élites, que de finance. La fiscalité pourrait effectivement inciter à réaliser des fusions/acquisitions, mais il faudrait en évaluer les effets pervers induits. On a déjà le Crédit Impôt Recherche dont la part affectée aux grandes entreprise pèse lourdement sur les dépenses fiscales de l’Etat. Est-ce que par exemple les modes de management à la française sont adaptées à un processus d’acquisition ? Est-ce qu’une grosse boite française peut appliquer les méthodes de Cisco et Google dans ce domaine ?

      En attendant, il y a aussi la possibilité, appliquée dans la moitié des cas, de rachat par de grands industriels étrangers, souvent américains. Mais avec des valorisations souvent modestes car ces startups n’ont pas eu le temps, les moyens et les compétences pour grandir assez vite. Résultat : les acquisitions portent plutôt sur des technologies que sur des “marchés”.

      • [5.1.1] - Sylvain a répondu le 24 novembre 2009 :

        Sans blague. L’objectif est de donner à manger aux grosses boîtes ? Il y a d’autres techniques pour cela. Le grand emprunt ne doit pas servir à cela. Se faire racheter et se faire jeter après ?

  • [6] - Olivier Ezratty a écrit le 24 novembre 2009 :

    Effectivement, cela n’aurait pas de sens d’utiliser un emprunt pour financer une dépense fiscale. Quelle qu’elle soit.

    La question reste cependant posée de l’équilibre de la “chaîne alimentaire” de l’innovation qui est rompu en France à différents niveaux dont celui des acquisitions permettant aux investisseurs de retrouver leur mise.

    L’investissement d’un business angel ou fond d’investissement dans une boite suppose une “sortie” à terme d’environ 5 à 10 ans pour être large. Quatre principaux scénarios sont possibles :
    – La revente à un groupe industriel, le cas le plus fréquent. En France, plus de 40% des sorties sont des reventes à des groupes américains dans la hightech.
    – La revente à un autre fond d’investissement. Arrive en seconde position. Ce sont souvent des fonds anglo-américains (cf Gemalto, Sagem, Pages Jaunes, etc). D’où la création du FSI en France, sorte de fond souverain.
    – L’introduction en bourse. Elles se font rares en ce moment. Les marchés sont prudents.
    – La non revente et le bénéfice de dividendes. Mais cela ne correspond pas au profil des investisseurs dans l’innovation. C’est une variante du second cas, dans des fonds non spéculatifs type obligataires.

    Si toutes les voies de sortie d’assèchent, y compris la première par ce que l’industrie locale est trop faible, et bien, pas de sortie, donc pas de bon retour d’investissement, et donc pas d’investissement dynamique. C’est un cercle vertueux complexe !

    Un rachat ne veut pas dire non plus “rejet” ensuite. Seules certaines acquisitions aboutissent à cela. Soit qu’elles sont ratées dans l’absolu, soit qu’il s’agit de racheter un concurrent gênant. C’est tout de même assez rare.

  • [7] - Sylvain a écrit le 24 novembre 2009 :

    Dans ce cas, il serait préférable de favoriser les collaborations entre entreprises nationales ou européennes de différentes taille du même domaine, en Europe prioritairement. D’où l’intérêt des programmes collaboratifs ou en partenariat. Afin de préparer des regroupements futurs, plutôt au bénéficie d’entreprises de taille intermédiaire -ETI (type 300/500 ou 5000 personnes), pour les amener à devenir leaders mondiaux. Cela permettrait de freiner la vente de nos technos à nos concurrents américains ou asiatiques. En outre, il faudrait mettre à l’honneur le principe des obligations convertibles ou BSA non spéculatifs, avec les fonds d’Etat souverains. Il est plus qu’urgent de protéger nos entreprises et tout l’argent public (ou via l’emprunt peu importe) mis en elles.
    Autrement, tout ceci devient absurde. Car on sait qu’à terme les entreprises sont totalement propriété des américains qui les dépècent, les vides et les détruisent sur notre territoire. On connaît des exemples.
    Pour financer les investissements de croissance externe des ETI, il existe des solutions spécifiques, d’où sans doute l’intérêt d’Oséo pour cette cible. C’est dans ce sens qu’il faut aller et non pas livrer nos petites entreprises innovantes aux fonds d’investissements américains qui n’ont aucun lien avec nos préoccupations sociales et économiques ici. C’est cela aussi le “développement durable”.

    • [7.1] - Olivier Ezratty a répondu le 25 novembre 2009 :

      Décrire le phénomène les achats par les boites ou fonds US n’est pas une approbation de ma part. Par contre, il ne faut pas à la fois rejeter ces derniers et d’éventuels rachats par des groupes français. L’innovation, ce sont des startups qui se font racheter ou croissent à une taille respectable (ETI ET au delà). Mais si on n’a ni l’un ni l’autre en France, on est bien avancé…

      Par ailleurs, les efforts de coordination à l’échelle européenne ou française de manquent pas (fonds FP6/7 Européen, pôles de compétitivité). Ils concernent le plus souvent des projets “amont”, très R&D, et malheureusement pas très stratégiques pour les entreprises participantes et la collaboration est rarement dans la commercialisation. Résultat : faible impact business dans l’ensemble. Les 2 Md€ des projets numériques du grand emprunt risquent bien de prendre cette pente glissante.

      La collaboration n’est pas une mauvaise approche d’Open Innovation très amont. Mais elle ne fonctionne pas bien dans l’immatériel (l’Internet, les logiciels) et elle n’aboutit pas structurellement à des succès commerciaux. Et l’on retombe à la case départ des lacunes de la chaine alimentaire des innovations provenant des startups.

      Seule exception notable : les efforts de standardisation à l’échelle européenne (le GSM, le DVB, les travaux de l’ETSI, etc).

  • [8] - Guillaume a écrit le 24 novembre 2009 :

    L’ADEME, l’ANR et OSEO vont faire partie de comités de pilotage pour suivre les fonds réservés à la mobilité et aux énergies renouvelables. Suivre ? Cela veut dire quoi ?Rien n’est dit sur le numérique pour l’instant. Avez-vous des infos fraiches là-dessus? Sinon pour le financement des PME innovantes, ce n’est pas un fonds d’intervention type “soutien à l’innovation” (par de la subvention par exemple) pour les PME qui serait voté, mais un refinancement d’OSEO lui-même(partie banque), de 500 millions en fonds propres et de 1 milliards pour faire des prêts avec les banques. Ce n’est pas pareil du tout là. En gros, on renfloue les caisses de l’activité bancaire d’Oséo. Mais pourquoi ? Ya un soucis ?
    http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/l_emprunt_national

    Enfin, pourquoi Mitterand demande 700 millions pour la numérisation des biens culturels ? Ca ne peut pas être pris en compte par la délégation à l’économie numérique ?
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5inUTuEL0ZUClzlGrT7AyzDKIiYhw

    On n’y comprend plus rien. A vous lire… Et merci pour toutes ces informations si pertinentes.

    • [8.1] - Olivier Ezratty a répondu le 25 novembre 2009 :

      A ce que j’ai compris Oséo aurait peut-être besoin d’un refinancement du fait de défaillances de PME en 2009/2010 qui affecteront ses comptes. Cela pourrait toucher Oséo Garantie en premier, qui est le réassureur interne du groupe Oséo, et réassure aussi les banques qui prêtent aux PME. Mais ce n’est pas ce qui est proposé dans le cadre du grand emprunt.

      En tout état de cause, le budget qu’il faudrait alimenter est en priorité celui d’Oséo Innovation, pas le reste, qui couvre surtout les PME “classiques” (innovantes ou pas). Mais il y a une approche intéressante consistant à permettre au FSI d’abonder des financements en fonds propres d’Oséo. Ce qui peut résoudre le pb de ratios de fonds propres évoqué dans mon article.

      La demande de Frédéric Mitterrand ? Je demande à voir le détail, très certainement surévalué. Bouffer plus du tiers des 2 Md€ des projets numériques (track 7) du grand emprunt pour numériser la culture française ne me semblerait pas du tout raisonnable. Son impact économique me semble douteux. Cela aurait du sens si dans le même temps il y avait aussi un effort d’investissement pour développer l’efficacité du tourisme en France. En gros, pour utiliser notamment des services innovantes TIC (mobilité, etc) et améliorer le service client par un peu de formation, histoire d’augmenter le panier moyen (ARPU) des nombreux touristes qui passent dans notre pays.

  • [9] - Guillaume a écrit le 30 novembre 2009 :

    Olivier. Vous avez vu dans la presse, un président de tribunal de commerce dans le Rhône démissionne. Il est dégoutté par le comportement des banques et affirme qu’Oséo fait tout son possible. Pour de tous petits montants de crédits, les banques demandent des garanties d’Oséo ou refusent tout simplement, créant des cessations de paiement et des faillites. Ce professionnel n’en peut plus psychologiquement, c’est trop dur à assumer pour lui. C’est incroyable non ? Qu’est ce que ça doit être pour le personnel d’Oséo qui vit cela tous les jours dans toutes les régions
    Lire l’article ici
    http://www.leprogres.fr/fr/region/l-ain/ain/article/2358266,179/Le-president-du-tribunal-de-commerce-demissionne.html

  • [10] - ane a écrit le 15 décembre 2009 :

    Le numérique est un axe clé du Grand Emprunt. Le Président de la République vient d’annoncer un fonds national pour le numérique, avec un investissement de 2 milliards d’euros pour l’équipement en très haut débit. Par ailleurs, les usages du numérique bénéficieraient de 2,5 milliards.
    Est-ce que cela signifie que tous, habitants des villes ou des zones rurales, allons être équipés en fibre optique dans les prochaines années ? Il y a une réelle attente des français, depuis les annonces de certains opérateurs il y a 2 ans … mais aujourd’hui, on ne voit pas arriver la fibre. Les opérateurs jouent la ” course à l’escargot “.

  • [11] - ane a écrit le 15 décembre 2009 :

    La réglementation n’est pas encore définie, mais n’est-ce pas un prétexte ? En tant que professionnels du secteur, nous pensons que la logique économique ne permet pas d’apporter la fibre optique à tous les français, ni par l’investissement privé, ni par l’argent public.
    http://www.deguisement.net

  • [12] - macha a écrit le 20 décembre 2009 :

    On sait désormais qu’il n’y aura pas création de nouvelles agences. Ceci dit le fonds national pour l’économie numérique placé directement auprès de NKM elle-même reliée à Matignon, ressemble à une nouvelle agence. Mais l’Ademe conserve son rôle dans les énergies renouvelables (c’est bien).

    Christine Lagarde a annoncé taxer les bonus 2010 des banques. Et dans son projet 2010 de loi de régulation du système bancaire, elle intègre aussi cela (je n’ai peut être pas très bien compris) :
    “le texte propose de fusionner Oseo financement,garantie et innovation pour renforcer la lisibilité de l’action d’Oséo”…

    Cela me semble quand même rassurant, vous ne trouvez pas ? Mais pourquoi l’associer à la régulation bancaire ? Vous avez des infos ?

    http://www.boursier.com/vals/ALL/france-eco-le-gouvernement-devoile-ses-projets-en-matiere-de-regulation-bancaire-et-financiere-news-363043.htm

    http://www.gouvernement.fr/gouvernement/regulation-bancaire-et-financiere

    Le texte complet présenté à l’assemblée nationale
    http://www.assemblee-nationale.fr/13/projets/pl2165.asp

  • [13] - Guy a écrit le 20 décembre 2009 :

    @macha. Ce n’est pas une fusion mais une absorption. La branche bancaire d’Oséo absorbe tout, y compris l’activité de soutien à l’innovation. Il suffit de lire le projet de loi qui devrait être voté d’ici juin 2010, juste après les élections régionales. Et plus inquiétant, Oséo ne serait plus un établissement public, mais deviendrait une société anonyme, avec une participation de l’Etat d’au moins 50% (au début). On assiste bien à un début de privatisation de l’établissement. L’avenir de l’aide publique nationale à l’innovation est compté. Je ne trouve pas cela rassurant, contrairement à vous. Enfin, le budget de fonctionnement de l’établissement qui autrefois concernait la branche “innovation” s’applique à Oséo dans son ensemble, mais uniquement sur les coûts engendrés. De ce fait, les salariés de l’ancien oséo-innovation vont sans doute disparaître, ou du moins, devoir faire du prêt à taux d’intérêt pour se rémunérer eux-mêmes… Comme les salariés de la partie bancaire et de la garantie. Je me demande si les startups (les plus risquées donc les moins rentables) seront toujours soutenues par l’établissement, ou si elles devront se tourner exclusivement vers le FSI et son nouveau fonds d’amorçage (élitiste) de 500 millions d’euros. J’ai l’impression que cela va poser un petit problème. Mais dans le contexte actuel des déficits publics, cela risque de passer. Le texte doit être accepté par les assemblées et il faut attendre que le décret soit voté pour que tout ceci soit appliqué.

    • [13.1] - Olivier Ezratty a répondu le 20 décembre 2009 :

      Cette fusion était écrite dans le marbre depuis longtemps. C’est surtout une affaire de gouvernance et de statuts juridique car la fusion est opérationnelle dans les faits sur le terrain depuis quelques années.

      Par contre Oséo ne peut pas être remplacé par le FSI. Oséo gère des subventions et des prêts tandis que le FSI investit au capital des entreprises. Ce dernier n’a pas du tout la capacité à traiter plus de quelques dizaines de sociétés par an. Alors qu’Oséo en sert des milliers.

  • [14] - Guy a écrit le 20 décembre 2009 :

    Fusion déjà sur le terrain ? Je ne crois pas. C’était un rapprochement des équipes dans les mêmes locaux, mais pas une véritable fusion. Chaque équipe gardait son métier et son organisation : financement, garantie, innovation. Et pour cause, puisque l’aide à l’innovation est un financement public très spécifique tandis que le co-financement bancaire est privé (jusqu’ici). Dans le cas d’une fusion-absorption les conséquences sociales et les changements de missions risquent d’être marqués. En l’occurrence, la société absorbante (la banque) reprend tous les actifs, mais peu décider plus tard des licenciements au détriment des salariés absorbés, considérant que “un seul salarié” peut tout faire : tout type d’intervention (soutien innovation, garantie, financement bancaire). Et donc si l’on considère qu’il y a doublon dans les postes, on peut faire du licenciement économique pour motif organisationnel, au lieu de faire un plan social coûteux. Ceci dit, pour 1 600 personnes, ce serait absurde. L’effectif global de l’entreprise est très faible déjà. Cela ne permettrait pas aux salariés de travailler convenablement, vu la différence des métiers. Mais tout est possible, surtout si l’Etat se désengage petit à petit… Il est plus facile de dire que l’on fait des économies sur un “petit truc” en réalité, mais marquant médiatiquement, que de bouger de grosses structures ou des effectifs pléthoriques dans les ministères (par exemple). Cela fait un “effet d’annonce” supplémentaire pour pas cher. Les conséquences seront plus marquantes pour les entreprises ; les plus risquées ne seront pas financées par les prêts participatifs et les subventions n’iront qu’aux gros programmes collaboratifs de R&D (pour l’instant) avec une mise en relation plus forte avec les grandes entreprises potentiellement “acheteuses”. Le financement de l’innovation se fera au sein même des universités, tandis que l’on considèrera que les PME ne sont pas sources d’innovations et donc finançables exclusivement par le système bancaire, si elles sont rapidement rentables. A moins que cela ne permette à de nouvelles agences publiques de naître avec d’autres effectifs (ministériels) en mal de placement.

  • [15] - marie a écrit le 20 janvier 2011 :

    alors …A votre avis, le bilan ??
    cela serait interessant au moment des milliers de sites ecommecerce naissent … avec l’espoir de faire super fortune. Est ce que le point 7, a pris le dessus sur le point 1 !!
    http://www.foiegrasavenue.fr/
    Amities
    Marie.

  • [16] - Olivier Ezratty a écrit le 20 janvier 2011 :

    Ca ne va pas vraiment dans le bons sens.
    Cf http://www.oezratty.net/wordpress/2010/comment-tirer-parti-du-grand-emprunt/
    et http://www.oezratty.net/wordpress/2010/aleas-fiscalite-encouragement-innovation/.

    C’est parti dans le beans des appels à projets divers. Les aides par projets au détriment des aides génériques. L’Etat qui se veut expert sectoriel…




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