Hystérie économique

Publié le 15 mars 2009 - 30 commentaires -
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La France est devenue hystérique et perd tout bon sens économique. Sa classe politique avec. Ce n’est pas nouveau, mais à force de remettre en cause la financiarisation de l’économie, la récession a amené l’opinion à mettre dans le même sac toutes les tares de l’économie de marché et son fonctionnement normal. Résultat : on jette l’eau, le bébé et le bain de l’économie à la casse. Pas facile de raison garder en pareille occasion !

L’exemple de Total

Le récent rafut autour de Total en est une belle illustration. Ses “profits et ses licenciements scandaleux” remplissent nos journaux et font parler politiques de gauche, de droite, et les syndicats. Seul François Fillon a eu le relatif courage d’aller à contre-sens de l’opinion et de calmer les ardeurs vengeresses contre la première entreprise de France en chiffre d’affaire. Ardeurs générant des glissements sémantiques tels que la confusion des genres entre réductions d’effectifs et licenciements. Sans compter l’usage abusif de la “spéculation” là où il n’a pas lieu d’être.

Vous en connaissez beaucoup des entreprises de matières premières dont les profits baissent (surtout en valeur absolue) tandis que les cours desdites matières premières augmentent ? Et que dire d’une entreprise qui déciderait délibérément de continuer à produire au même rythme des matières dont la demande baisse à l’échelle locale comme mondiale ? Ca existait bien en RDA et en Union Soviétique. Mais est-ce raisonnable aujourd’hui ? Bref, que dire d’une entreprise qui n’adapterait pas son outil de production à l’évolution du marché alors que ces décisions d’adaptation prennent du temps à être mises en oeuvre ? En gros, les uns et les autres recommandent à Total de ne pas s’adapter à son environnement changeant. Et d’autres demandent des prélèvements dans les profits “exceptionnels” de Total.

Comme je l’avais fait en juin 2008, j’aimerai bien remettre un peu les pendules économiques à l’heure au sujet de Total (sachant que je n’ai aucun intérêt dans cette entreprise).

De quoi parle-t-on au juste ? Regardons d’abord les chiffres à tête reposée. Malgré l’augmentation (puis la baisse) du prix du pétrole, le résultat net du groupe Total  a en fait baissé sur 2008 par rapport à 2007. A la fois en valeur absolue et en pourcentage du chiffre d’affaire. Avec une marge nette passée de 8,6% à 6,1% de son chiffre d’affaire. Les 13,9 milliards de “profits” annoncés sont en fait le résultat d’ajustements de comptes qui ne sont pas liés à l’activité récurrente. On a bien évidement plus entendu parler des 14 milliards que des 6% qui n’ont rien d’extraordinaire !

TotalPicture2

Six pour cents de marge ! Tout ce boucan pour une telle marge ? C’est une marge des plus moyennes dans le CAC 40 même pendant la crise ! Elle impressionne en valeur absolue du fait du CA de Total. Certains imaginent que les profits on augmenté au même rythme que le prix du pétrole sur la première partie de 2008. Au final, le chiffre d’affaire a augmenté de 13%, impacté par le dernier trimestre 2008, à la baisse de 10% par rapport à 2007.

Les dividendes de Total font aussi scandale. Sur 2008, ils sont de 2,28€ par action, à peu près le tiers du résultat net. Sachant que chaque action vaut actuellement 37,8€, cela fait un rendement annuel de 6%. C’est pas mal par rapport à des placements standards (assurance vie, livret A, etc). Mais ce taux assez élevé est lié à la dévaluation actuelle des valeurs boursières, y compris pour les sociétés qui se portent bien. La plupart des détenteurs de l’action Total l’ont acquise à un cours plus élevé. Lorsque l’action était à plus de 50€ en juin 2008, son rendement de dividende était alors d’environ 4%, soit le rendement pépère d’une assurance vie. Assurances vies de retraités qui sont d’ailleurs alimentées par ce genre de dividendes. Et ces dividendes sont tout sauf “spéculatifs” car pour en profiter, il faut avoir détenu longuement les actions. Les actionnaires de Total, français comme étrangers (40% de l’actionnariat) ne bénéficient donc pas d’une rente anormalement élevée avec ces dividendes. On ne peut pas à la fois mettre au ban de la finance les investissements spéculatifs qui ont généré la crise financière actuelle et ce genre d’investissement assez pépère !

On critique aussi Total pour son erreur de communication sur la restructuration industrielle que le groupe vient d’annoncer. Elle concerne quelques centaines de personnes et se traduit par une création nette d’emplois. Les politiques semblent n’avoir même pas lu le communiqué de presse de Total qui annonce sa petite restructuration. Après l’avoir lu, on voit bien qu’il y a une adaptation justifiée de l’outil industriel de Total (dont au passage la profitabilité de la branche Chimie semble en chute). Il faudrait être un vrai spécialiste de cette industrie pour en comprendre les tenants et les aboutissants. On voit que Total fait attention à ne pas licencier de salariés et à réduire graduellement les effectifs par départs (plus ou moins) naturels en retraites.

Que devrait faire Total ? Quelques pistes…

  • Recréer autant d’emplois qu’il en supprime et aux mêmes endroits et proposer des conditions de départs avantageuses à ses salariés concernés.
  • Expliquer comment les salariés profitent de la bonne rentabilité du groupe. Cela mérite un examen approfondi, au regard des pratiques dans les autres groupes français.
  • Aller probablement encore plus loin dans les investissements dans les énergies renouvelables. Ségolène Royal a une fois encore demandé à ce que les profits de Total soient taxés pour financer les énergies renouvelables alors même que Total annonçait un tel investissement dans le solaire photovoltaïque. Certes, modéré en valeur (70m€ et 100 emplois), il est du même ordre de grandeur que les 46,5m€ injectés par le CEA et EDF Energies Nouvelles (complété d’aides publiques…) dans un projet équivalent, PV Alliance, qui est situé en Isère à Bourgoin Jallieu. Ces deux projets sont encore marginaux au regard de l’enjeu et des investissements équivalents en Allemagne et en Chine.

Mais les ajustements nécessaires ne justifient pas le boucan de cette semaine ! Ni les propositions de quasi-soviétisation de son activité issues du Parti Socialiste qui décidément n’a pas encore fait son aggiornamento économique et surfe avec un peu trop de facilité sur le mécontentement actuel. Sans compter Laurent Vauquiez qui en réagissant sur l’émotion n’a fait qu’attiser le feu (cf les commentaires de cet article de Rue89, c’est éloquent).

Ce qui arrive à ceux qui ne s’adaptent pas

Tout ceci illustre un phénomène bien ancré en France : la difficulté d’adapter le tissu industriel aux enjeux du moment. C’est ce débat qui devrait avoir lieu. Car des adaptations industrielles sont toujours nécessaires. On doit alors parler de désinvestissements et d’investissements, de reconversion de personnels, de formation, d’insertion des jeunes, et de préparation du futur. Oui, Total a certainement des progrès à faire de ce point de vue là à la fois dans le fond et dans sa communication. Mais serait-il audible dans un tel climat passionné ?

N’oublions pas qu’une grande partie des emplois perdus sont le résultat d’un manque d’adaptation et d’innovations. Ils sont évidemment amplifiés par la baisse de la consommation liée à la récession. Mais aussi à des erreurs stratégiques dont le management des entreprises concernées est responsable.

Trois exemples récents montrent à quel point le retard à l’allumage pénalise l’emploi et ce qui se passe lorsqu’une entreprise tarde à s’adapter au lieu de préempter les changements de marché :

  • Les 3Suisses et la Camif qui ont annoncé des vagues de licenciements (respectivement 750 et 509 annoncés en décembre et novembre 2008). Alors que des sociétés de VPC comme RueDuCommerce, PriceMinister et VentePrivée se portent à merveille. Un exemple de destruction-création de valeur Schumpetérienne où les 3Suisses et la Camif ne se sont pas assez rapidement adaptés à la nouvelle donne Internet du marché. Avec des marques vieillottes, des catalogues et des offres qui n’ont pas assez évolué en fonction des changements de modes de consommation.
  • Sony France qui ferme une usine de production de … bandes magnétiques dans le Sud-ouest. Il s’agit là d’une entreprise japonaise. Mais n’était-il pas prévisible qu’il faudrait un jour mettre en veilleuse cette production de bandes VHS alors que cela fait des années que leur consommation a chuté au profit des DVD et autres supports numériques ? Par quoi remplacer une telle usine chez Sony ? Pas par une usine de mémoire car l’investissement est énorme et pas forcément justifié à cet endroit là. Sony a été visiblement imprévoyant et pas très citoyen dans son approche emploi de la révolution du numérique.

Il y a d’autres exemples étrangers bien connus, comme Kodak et Polaroid dans la photo qui ont tardé à s’adapter au numérique. Polaroid vient de lancer une imprimante photo, la PoGo, qui est innovante, mais avec des consommables chers et une qualité d’impression très moyenne sur de tous petits formats ne me semble pas destinée à un grand succès. 

Je ne m’étendrai pas par contre sur la crise qui affecte l’industrie automobile et ses équipementiers (cf les licenciements chez le constructeur de pneus Continental). Il est difficile d’y détecter une crise passagère ou une remise en cause durable de ce secteur d’activité. C’est probablement les deux à la fois… Et là, le principe de Schumpeter va fonctionner à plein ! Et ça va saigner !

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Publié le 15 mars 2009 Post de | Communication, France, Innovation, Politique | 37396 lectures

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Les 30 commentaires et tweets sur “Hystérie économique” :

  • [1] - Pierre a écrit le 15 mars 2009 :

    Bonjour,

    Merci de remettre tous ces chiffres en perspective. La pensée unique à l’encontre de Total est irritante. Je crois que la seule évocation un peu à contre courant que j’ai entendue sur les médias nationaux est celle d’un “journaliste” de l’émission de Thierry Ardison sur Canal+. Et encore il l’a fait dans le ton de l’émission, ce n’était donc pas forcément le meilleur endroit et la meilleure façon de le faire.
    Cela m’étonne que vraiment personne dans les grands média ne prenne le temps de faire le travail d’analyse et d’explication tel que vous pouvez le faire dans ces lignes. N’y a-t-il donc personne avec un peu de sens critique dans les rédactions des grands journaux télévisés ou papier ?

  • [2] - Fabien a écrit le 15 mars 2009 :

    Malgré tout nombre de grandes entreprises pressent le citron de leur soustraitants, sous couvert de la crise…
    Total est à la base une compagnie d’Etat (Compagnie française des pétroles) et sa création n’a pu se faire que parce qu’il y avait une raison nationale
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Total_(entreprise)
    On ne peut pas comparer l’histoire de ce groupe, à ce que connaissent nos startups sensées devenir des grandes demain…
    Idem pour EDF…
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Électricité_de_France
    Il faut tenir compte de l’histoire française pour en comprendre son présent.

  • [3] - macha a écrit le 15 mars 2009 :

    Salut. On passe à total maintenant? Tout ce que je sais, comme je l’ai dit dans un post précédent, c’est que Total a le Fonds souverain chinois (le China Investment Corporation, CIC) parmi ses actionnaires… Si vous voyez ce que je veux dire. Je ne veux pas me répéter… Vous savez ce que je pense de tout ceci
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/02/20/l-offensive-mondiale-de-la-chine-pour-securiser-ses-matieres-premieres_1158113_3234.html
    http://www.objectif-chine.com/2008/06/08/fonds-souverains-chinois-une-declinaison-de-l%E2%80%99art-de-la-guerre/

    D’autant que Mme Lauvergeon d’Areva en appelle aussi à l’Etat pour renforcer ses moyens (avec des fonds souverains du Moyen Orient parait il…??)
    http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?&ID_NEWS=100018036

    bravo !!! On pourra toujours leur supplier de faire ceci ou cela…

  • [4] - Fabien a écrit le 16 mars 2009 :

    Ce n’est pas la CIC mais la SAFE chinoise qui est actionnaire de TOTAL. C’est carrément le ministère des affaires étrangères chinois. Mais a priori, ce ministère investit partout dans le monde. Si AREVA a aussi besoin de fonds, comme les banques, et si d’autres grands groupes sont dans le même état… je me demande si la priorité sera donnée aux startups en recherche de fonds. On a tout intérêt à préserver les FCPI. Ceci dit, si les cours de bourses chutent encore plus, certaines moyennes grosses entreprises vont aussi se tourner vers les FCPI, car leur capitalisation boursière sera inférieur à 150 Millions d’euros et donc elles seront eligibles au label FCPI… aussi. Que fait notre Caisse des Dépôt gérant du FSI (Fond souverain stratégique française) dans le contexte actuel ? Ca part dans tous les sens…

  • [5] - Laurent a écrit le 16 mars 2009 :

    Au-delà du seul cas Total, je constate surtout que l’opinion est perdue et (de plus en plus) prête à entendre des discours populistes type NPA.

    J’avoue ne plus avoir de conviction sur l’origine de la responsabilité : La (faible) responsabilité sociale des entreprises ? La (faible) culture économique de l’opinion et des media (les deux vont ensemble) ? Le (fort) impact des nouveaux types d’actionnariat sur la gouvernance des entreprises ? Sans doute un peu de tout ça… Mais sans analyse claire, comment trouver des solutions ?

  • [6] - macha a écrit le 16 mars 2009 :

    Bonjour. Populiste non. Logique, oui. Avec les objectifs sur le développement durable, en fait, toutes ces boites soit disant stratégiques ne devraient plus l’être (pétrochimie, nucléaire…). On s’en fout un peu : il faut développer des activités peu consommatrices d’énergie (c’est cela la vraie idée). Biensûr pour le nucléaire, c’est dangereux de tout refiler au Moyen Orient. Mais c’est un peu tard déjà.

    L’avenir est aux entreprises qui démarrent avec peu de moyens et restent en France. Comme cela, pas besoin de faire appel aux fonds en tout genre. On reste entre nous et on créé des emplois pour nous. La France ne compte pas sur le plan mondial : qu’est ce que cela peut nous faire, à nous, citoyens français. Il n’y a que nos gouvernants qui ont un peu les boules. Nous on s’en fout. On veux être tranquilles et autonomes surtout (restons petits, c’est bien aussi).

    La liberté n’a pas de prix. De toute façon, l’Europe ne nous protège même pas. Alors, elle n’a pas de leçons à nous donner non plus…

  • [7] - Guillaume a écrit le 16 mars 2009 :

    Macha. Nous avons besoin de grands groupes comme Total, Areva, EDF, Renault, etc. Ils représentent la France à l’étranger ! Ce sont eux qui préservent notre balance commerciale et qui font rentrer des recettes utiles ensuite pour honorer notre couverture sociale et d’autres investissements. Nous n’avons pas le choix je pense. Ce qui est inquiétant c’est le manque de transparence des fonds étrangers qui alimentent le capital de ces entreprises.
    La Chine et le Moyen Orient sont aussi victimes de la crise. Cele peut dégénérer si un rebond n’est pas prévu d’ici fin 2009.
    Globalement, on va peut être vivre en accéléré la fin d’un monde et le renouveau d’un autre. J’espère sans guerre…
    Sur l’idée d’activité peu consommatrices d’énergie et d’investissement en haut de bilan, je me pose des questions quand même… Est ce possible ? Est ce souhaitable ? Le marché national n’est pas suffisant pour une entreprise innovante. Le retour sur investissement est trop faible. Cela ne vaut pas coup… Il faut produire des biens industriels et des services à haute valeur ajoutée, qui s’exportent. Pour exporter, les marchés doivent être ouverts. Le protectionnisme n’est pas souhaitable.
    Enfin, dans la libre entreprise, il faut accepter que certains chefs d’entreprises s’en aillent ou se fassent avoir. C’est le monde des affaires. Pour les emplois, de toute façon, ce ne sont pas des emplois de fonctionnaires. Les gens doivent s’adapter et ne pas s’attendre à rester toute leur vie dans la même PME ou la même filiale de grand groupe. Tout doit bouger très vite.
    On a une bonne protection sociale, cela permet de s’en remettre.
    Non on n’a pas le choix. Il faut être ouverts et foncer vers l’extérieur pour ramener de quoi manger ici…

  • [8] - macha a écrit le 16 mars 2009 :

    Ils délocalisent aussi. Leur stratégie est mondiale et leurs investisseurs aussi sont étrangers. Vous comprenez ? Ils nous ramènent peut être des recettes effectuées ailleurs, mais ils ne nous donnent pas des emplois de proximité. Ils ne nous considèrent que comme de simples consommateurs. Les startups veulent leur ressembler, c’est ridicule. Elles suivent ces grands groupes pour avoir des miettes en échange. Et en outre, ces petites boîtes voient filer sous leurs yeux des aides qui vont tout droit vers le secteur automobile par exemple, sans contrepartie…
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=52372

    C’est cette capitulation du grand capital qui va être dénoncée le 19 mars prochain. Occasion pour nous de demander à ce qu’une autre économie soit mise en place. Tout ce que vous avez pu apprendre sur l’économie, va devenir caduque !!
    http://www.ladepeche.fr/article/2009/03/16/574308-Emploi-les-syndicats-predisent-une-mobilisation-sans-precedent-ce-jeudi.html

    Il faut en profiter pour tout changer. N’oublions pas que le plus gros pourvoyeur d’emploi en France, c’est la PME, le petite entreprise… pas la grosse.
    http://www.romandie.com/infos/news2/090315162211.l1y4zfz3.asp

  • [9] - François-Xavier a écrit le 16 mars 2009 :

    La Caisse des dépôts (actionnaire de la garantie) ne tente t-elle pas quelque chose là ? En distillant des informations bizarres (je ne dis pas qu’elles proviennent de la CDC) sur la dangerosité des FCPI, en abaissant le montant des aides obligeant les startups à lever des fonds supplémentaires (et donc à se mettre en danger, sous couvert de la garantie oséo)… etc… la CDC ne cherche t-elle pas à s’imposer sur le territoire du financement des PME Innovantes ? Car il sera facile ensuite de dire aux élus : “vous voyez, cet acteur, la caisse, devient central pour tout”… A terme, l’aide directe disparaîtra (et toute la souplesse qui allait avec) au profit d’une part, du financement en fonds propres d’amorçage (à travers la CDC Entreprises et France Investissement), d’autre part, du crédit d’impôt recherche (aide indirecte). Peut être qu’une partie du personnel d’Oséo (celui de l’innovation) va devoir plier bagage ou renoncer à son métier initial? Je trouve que la CDC devrait plutôt s’occuper du Fonds souverain pour sauver des entreprises stratégiques, parfois plus grosses, plutôt que de s’occuper des startups. En outre, elle a aussi une mission dans le domaine du logement social… On va en avoir besoin. Et enfin, je ne pense pas que les syndicats de la caisse apprécient de voir la CDC prendrent des risques dans les entreprises… Tout pourrait basculer aussi pour la CDC…

  • [10] - Pierre Jol a écrit le 16 mars 2009 :

    @François. Il vaudrait mieux que la Caisse des dépôts ne s’occupe pas d’investissement en capital, car on voit ce qui s’est passé avec EADS lorsqu’ils ont racheté les parts :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Caisse_des_d%C3%A9p%C3%B4ts_et_consignations

    Le politique est tout aussi dangereux que le financier dans ce domaine (accords de complaisance, etc).

    Pourquoi l’aide directe d’oséo (à l’innovation) ne serait elle pas un quasi fonds propres ? Une partie demeure en fonds propres (pendant la durée du projet), l’autre en avance à taux 0 (comme actuellement). Cela correspondrait bien aux attentes des startups du numérique. Une fois que l’entreprise a un produit fini et déjà des clients, il est plus facile pour elle de trouver des investisseurs (si besoin) et de négocier à son avantage, plutôt qu’au tout début, simplement pour respecter le ratio 1 pour 1 (fonds propres / aide).

    La Caisse finance les fonds de capital risque et n’intervient jamais directement auprès des startups jusqu’à présent. Encore heureux, sinon bonjour l’énormité du truc à mettre en place.

    C’est l’Etat qui dote l’aide à l’innovation, et non la Caisse des dépôts : c’est une avance à taux 0 (on ne fait pas d’argent avec de l’argent, donc on ne pratique pas de taux d’intérêt pour cette mission d’intérêt plutôt général…). C’est plus équilibré ainsi je trouve. Ne mettons pas tout dans le même panier effectivement.

    Enfin, je ne pense pas que nos grandes entreprises, signataires ou non du Pacte PME (le fameux machin), ne soient très utiles au développement de nos startups. Elles feront tout pour les empêcher de se développer. Barrage aux nouveaux entrants…

    Pour TOTAL, je suis d’accord avec Macha. Cette entreprise n’a jamais été très claire. C’est du chinois tout ça…

    Je trouve que Wauquiez est bien plus courageux que Fillon !!! Franchement. Fillon courageux… au secours.
    Regardez le dernier commentaire de Wauquiez (après celui de Total) concernant cette fois Continental :
    il dit que les salariés ont raison de porter plainte, car ce groupe n’a pas respecté les règles d’information
    http://www.liberation.fr/economie/0101554882-wauquiez-les-salaries-de-continental-auront-raison-de-porter-plainte

    Excusez, cher olivier, mon emportement. C’est macha qui doit m’inspirer ou plutôt les faits d’actualité…

  • [11] - Guillaume a écrit le 16 mars 2009 :

    Non. La CDC est irréprochable. Heureusement qu’elle est là pour nous venir en aide lorsque c’est nécessaire (elle prête l’argent à des taux plus avantageux), même si elle subit la crise elle aussi. Elle a enregistré des pertes en 2008 pour la première fois de son histoire. On se souvient aussi de Natexis, la filiale de Caisse d’Epargne et Banque Populaires qui a perdu plus de 2 milliards (si ce n’est pas 6)… Il me semble que c’est M. Perol qui avait négocié la création de cette filiale.
    Les intérêts sont énormes avec le Livret A, qui permet de prêter aux PME justement…
    Enfin, Challenges indiquait que François Drouin, – l’actuel Pdg d’OSEO et ex-Président du Crédit Foncier et collaborateur Caisse d’Epargne -, est un homme honnête. Il a démissionné du Crédit Foncier (filiale de la Caisse d’Epargne) quand les folies ont commencé et il s’y opposait
    http://www.challenges.fr/business/20080131.CHAP1023427/pourquoi_lecureuil_doit_trouver_3_milliards.html
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Caisse_d'%C3%A9pargne
    http://www.lexpansion.com/economie/actualite-entreprise/affaire-perol-acte-ii_177096.html

  • [12] - macha a écrit le 18 mars 2009 :

    Adieu au bouclier fiscal ? C’est déchainement médiatique. C’est donc un peu foutu pour les business angels aussi du coup. Peut on savoir combien de contribuables ISF ont investi dans des PME l’année dernière ? Le capital des petites boites va en prendre un coup. Où trouver des fonds maintenant? Autant je ne suis pas fana du grand capital, autant j’étais assez pour les business angels. Peut être que ceux qui investiront plus de 50 000 euros bénéficieront d’une ristourne?

  • [13] - Olivier Ezratty a écrit le 18 mars 2009 :

    L’éventuelle fin du bouclier fiscal ne remet pas forcément en cause l’investissement des business angels si l’exonération d’ISF ne disparait pas au passage pour les investissements directs ou indirects (via FCPI…) dans les startups. Il serait même intelligent d’en augmenter le plafond (50K€). Il vaut mieux créer une dépense fiscale utile qui est réinvestie dans l’économie (cette exonération ISF) qu’une dépense fiscale tout court sans contrepartie (le bouclier fiscal).

    A court terme, je ne crois pas que le bouclier fiscal ai vraiment changé la donne sur le nombre de business angels en France. Les statistiques de Bercy montrent qu’il n’y a pas eu énormément de retours depuis deux ans. La réversibilité des mesures fiscales explique cela. Les allemands ont résolu le problème en intégrant leur bouclier fiscal dans leur constitution. On n’est pas prêts de le faire.

    Je n’ai pas les stats en tête, mais il me semble que la loi TEPA a eu un impact très important sur le nombre et les investissements de business angels. Plusieurs centaines de millions d’Euros investis, ce qui est énorme.

  • [14] - Toppaz a écrit le 18 mars 2009 :

    Le gros problème c’est que les française (en majorités, il y a quelques exceptions bien entendu) sont complètement déconnectés de la réalité économique et mondiale.

    Restons petit, vendons en France, ayons une politique fiscale confiscatoire, interdisons le licenciement, les patrons sont les méchants, les employés sont les gentils, partageons les profits (mais surtout pas les risques pour le pauvre employé), taxons à 90% les méchants riche (ben oui parce que ces gens là ne vont pas du tout partir … non non non), augmentons les salaires, réduisons le temps de travail, payons les jours de grèves, etc..

    C’est un cercle vicieux où les medias diffusent ce genres de bêtises d’un autre âge provenant de la gauche et des syndicats (qui usurpe la noble tâche syndicale en étant des organes politiques de gauche et d’ultra gauche et non des défenseurs des salariés), ou les parties et hommes politiques reprennent ca en cœur (PS, NPA et même parties de droites ..) pour pouvoir se faire élire et aimé du peuple (c’est plus facile de dire ce que les gens veulent entendre finalement que d’expliquer la complexe réalité).

    Du coup, la France est le seul pays qui n’a pas compris que par exemple, la question n’est pas de savoir si on veut la mondialisation ou pas .. elle est là depuis quasiment 20 ans ! Tout le monde l’a compris sauf les français.

    Il y a une dérive populiste à tous les niveaux qui me fait vraiment douter que la France puisse encore s’adapter. Je suis halluciné de voir les commentaires débiles des gens sur Total (cf ton lien dans ton article Olivier) ou d’autres entreprises … Y’a-t-il encore quelques neurones en France ?

    Aucune connaissance de l’économie, aucune réflexion, des solutions bien simplistes pour des gens qui gobent tout ca comme des ânes, aucun recul, aucune analyse critique …
    Et les premier à acheter des produits chinois les moins cher possible dans des hard discount en faisant 50 Km pour y aller avec leur voiture pour économiser 10 centimes d’euro sur un paquet de pâtes. Chercher l’erreur ..

    Cela fait plus de 10 années que je suis parti de France à cause de cela, et la monté du populisme et des pensés de l’ultra gauche en devient effrayante. Triste France …
    Pour être entrepreneur en France, il faut vraiment avoir du courage..

    Merci à toi Olivier de faire passer un peu de réalisme dans le monde fantasmatique ultra gauchiste français.

  • [16] - macha a écrit le 18 mars 2009 :

    Toppaz. J’apprécie moyennement votre réflexion, vous qui avez quitté la France. Surtout quand on comprend d’où vient la crise actuelle. Vous ne manquez pas de culot avec votre vision ultralibérale qui nous mène droit au mur, comme vous le savez. L’ultra gauche n’existe pas. Arrêtez de fantasmer.
    Vous vous moquez des gens qui sont obligés de faire des kms oui pour acheter moins cher. S’ils pouvaient acheter plus cher ils le feraient, croyez moi. L’Europe est un des continents les plus chers en raison de l’Euro (monnaie forte face au dollar). Vous saviez ?
    La France a parfaitement compris la mondialisation et ses conséquences, justement. Très bien. Avant les autres.

    On a poussé les gens à sur-consommer et donc à acheter chinois aussi. Nous n’avions pas ces produits vendus des clopinettes grâce à l’exploitation d’une main d’oeuvre asiatique.

    La droite au pouvoir, s’aperçoit concrètement aujourd’hui des difficultés et sont outrés, oui, du comportement malhonnête de certains grands patrons, qui ont les moyens. Ce ne sont pas les petits patrons qui sont en cause ici. Les belles idées des présidentielles s’évaporent sous le poids des réalités, des conséquences d’un monde non régulé et attiré par le seul appat du gain.

    Pour être entrepreneur en France, il ne faut pas être comme vous. Il faut être bien mieux encore… Les petits entrepreneurs exceptionnels sont restés en France. Autant le dire haut et fort. Les médiocres sont partis.

    D’autres souhaitent revenir… aussi. Car l’ailleurs aujourd’hui, ce peut être aussi l’enfer.

  • [17] - Olivier Ezratty a écrit le 19 mars 2009 :

    @Macha : le point de vue de Toppaz n’est pas à prendre à la légère. Il n’est en effet pas isolé. C’est un point de vue partagé par une grande majorité des expatriés français qui développent rapidement un regard assez critique sur la métropole une fois installés qui aux USA ou ailleurs. Ce point de vue est également partagé par ceux des expatriés qui reviennent en France après plusieurs années passées à l’étranger. Tout leur semble alors plus compliqué, plus lourd, plus difficile pour gérer n’importe quel business. Tout en appréciant certains aspects du système français dont ils peuvent alors bénéficier, qui n’existe pas aux USA, notamment au niveau de la protection sociale et de la quasi gratuité de l’enseignement scolaire voire supérieur.

    Macha, vous avez un point de vue diamétralement opposé, tendance isolationnisme et “seule la France a tout compris” de la crise, de la mondialisation, et à promouvoir la thèse du “tous pourris dans le libéralisme”. Un point de vue radical qui manque peut-être d’un peu de recul et d’autocritique sur le système français.

    On ne vous départagera pas facilement !

    Je crains néanmoins que la France n’ait pas tout compris, que collectivement, elle se soit embarquée dans un délire auto justificatif de ses travers (complexité de l’administration nationale et locale, complexité des lois, conservatisme économique, culture sociale très conflictuelle). La mise au ban de toute l’économie libérale sous couvert de dénonciation de la rapacité de quelques uns est un raccourci qui obscurcit le jugement et qui permet de ne pas traiter nos faiblesses structurelles.

    Certains voient malgré tout loin et se posent la question de la sortie de crise. Est-ce que tout ce boucan anticapitaliste à la limite de la “pensée unique” va nous préparer à bien sortir de la crise dans la compétition économique actuelle ? Pas évident…

  • [18] - macha a écrit le 19 mars 2009 :

    Olivier. Mais que voulez vous exactement ? Qu’on laisse faire les licenciements ? Et après on verra ? Oui le Français a le tempéramment de la révolte. C’est vrai. Mais c’est une façon comme une autre de réagir. Et nous avons souvent raison de ce point de vue. Après il faut agir de manière constructive, je suis d’accord avec vous. Il nous faut sortir par le haut. Aux US, Obama n’est pas si loin de la révolte aussi. Il a été élu aussi pour cela après 10 années catastrophiques de républicanisme mal gérées.

    Je viens d’entendre que dans le cadre du bouclier fiscal, en France, de très riches contribuables viennent de se voir retourner l’équivalent de 30 années de Smic, en moyenne chacun (soit entre 7 et 10 milliards de perte fiscale pour la France, qui seront épargnées par ces contribuables ou mal placées). Trouvez vous que ce soit le moment ?

    Je ne suis pas pour laisser filer le déficit. Il faut tout mettre à plat et orienter l’argent de façon intelligente. Là où c’est tout de suite impactant pour l’emploi. Je suis désolée, mais c’est quand même essentiel l’emploi.

    Pour y faire face, les Français sont de plus en plus nombreux à se mettre à leur compte
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5ib_RXKps-PNzh_iFimB34J0i19Xg
    Le salariat n’est pas la panacée. Ils l’ont compris.

    Le secteur tertiaire va progresser, face à une industrie en crise. Et sans doute que le secteur numérique donnera l’exemple.

    Je maintiens donc que l’avenir est au “petit” et non au gros seulement. Les gros se coordonnent, les petits aussi. C’est du collectif intelligent.

    Au Japon aussi le gouvernement fait un plan pour l’emploi avec des dépenses publiques. Nous ne sommes pas les seuls.
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jaenuMC52dCLcmRxw_QBSJUBvySQ

    Trichet de la BCE est très inquiet face au risque du protectionnisme. La crise est une crise de confiance selon lui.
    Je vous assure que le risque est grand que les populations envoient tout balader
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20090317trib000356174/jean-claude-trichet-les-trois-atouts-pour-sortir-de-la-crise.html

    Enfin, Gordon Brown le grand argentier de l’UK, regrette de ne pas avoir réfréné l’appétit des marchés quand il était ministre des finances. C’est le mea culpa «le laissez-faire économique a vécu» selon lui
    http://www.lefigaro.fr/international/2009/03/17/01003-20090317ARTFIG00443-crise-economique-les-regrets-de-gordon-brown-.php

    Non. Par rapport à ce qui va se passer dans la rue dans d’autres pays (en particulier anglosaxons et asiatiques), les Français sont et seront très très raisonnables…. car ils ont toujours su freiner et tout freiner justement…

  • [19] - Toppaz a écrit le 19 mars 2009 :

    Cher Macha & Thierry,

    Je me permettrai de vous conseiller de sortir de notre belle France, voyager mais surtout travailler ailleurs, travailler avec d’autres personne d’autre pays, d’autre cultures, etc ..
    Etant maintenant dans un autre pays, mes interlocuteurs ne savent pas que je suis Français et je peux vous dire que l’image de la France est déplorable à l’étranger lorsque les personnes vous parle honnêtement sans Français autour (et je ne parle pas d’américain là .. mais d’européens)

    Vous êtes surement très représentatif du mouvement de pensé qui me fait peur en France.

    J’analyse votre remarque :

    1 – Etant donné que j’ai quitté la France, je suis un traitre à la patrie, un médiocre … ou un troll au choix ! Je n’ai donc pas le droit de m’exprimer ..
    Je suis vraiment désolé de ne pas penser comme vous et d’avoir encore la liberté de le faire ..

    2 – Vous êtes persuadé que la France est dans l’ultralibéralisme.. Franchement, encore une fois, aller voir au USA ce que c’est l’ultralibéralisme. (que je ne revendique pas, comme souvent la vérité est dans la modération d’un coté comme de l’autre et je reste convaincu du rôle de régulateur de l’état, la seule question est ou on place la limite).

    3 – « On » a poussé la gens à surconsommer.. Qui est le « On » ? Le vilain grand capital ? l’ultralibéralisme.. ? Il y a toujours le spectre d’une grande manipulation générale..

    Et finalement ..

    4 – Les français sont les meilleurs, la France à tout compris, les vrais entrepreneurs son Français … alors là .. que dire ! Il n’y a pas plus américain que ca comme réaction !
    C’est en se remettant en cause, en tirant des conclusions sur ces erreurs passés que l’on fait progresser les choses .. et comme tout est parfait en France mais qu’il y a des pb majeurs, il faudra m’expliquer pourquoi mon cher Macha. Ha .. oui .. j’ai oublié, pardon .. la faute à l’ultralibéralisme ..

    Pour finir sur une note positive ..

    Je partage votre avis sur une “caste” des grands patrons en France qui se partagent les rôles (et de bons salaires). Mais il faudrait pour cela changer les choses en profondeur .. en commençant par la formation .. l’éducation nationale .. et là, bon courage pour changer quelque chose dans ce domaine en France.

  • [20] - macha a écrit le 19 mars 2009 :

    Toppaz. Le tchat est interessant. Car nous abordons des questions essentielles pour la suite. Comment pouvez vous dire que notre éducation nationale est mauvaise. Ce n’est pas exact. Le classement de Shangaï sur les universités laisse à désirer (info très orientée par les lobby) si vous voulez mon avis. Nous ne déposons pas assez de brevets ? Et alors ? Tout n’est pas brevetable en particulier dans les sc. du vivant ou l’informatique. Nous avons une main d’oeuvre très qualifiée vous le savez. Il est très interessant aujourd’hui de faire faire sa R&D en France et en Europe.

    Les Américains sont bien plus patriotes que nous. Nous ne sommes si chauvins que cela. Justement.

    La France n’est pas dans l’ultralibéralisme. Nous avons tout fait pour freiner cela. C’est ce que j’explique dans mon 2e post.

    L’image de la France est déplorable aux USA dites vous ? A bon ? Peut être. Mais celle des Américains n’a pas été fameuse non plus, et pourtant nous les aimons quand même.

    Ne vous inquiétez pas. Je connais les Etats-Unis et plein d’autres pays. En Europe, nous avons l’habitude de beaucoup voyager… et notre culture est beaucoup plus ouverte qu’ailleurs…

    Je sais que vous vous sentez un peu mal à l’aise et que vous aimeriez retrouver votre terre natale. Nous vous attendons et vous accueillerons le mieux du monde.

    Si vous restez aux US, n’ayez pas peur de dire que vous êtes Français. Ici on n’a pas peur de dire d’où on vient. On ne craint rien.

    Dites en quoi vous êtes si bien là bas ?

  • [21] - fabio a écrit le 19 mars 2009 :

    NMK n’est pas contente. La direction de Dailymotion lui reproche de laisser un «courant de pensée anti-Internet prospérer» dans la majorité.
    http://www.20minutes.fr/article/312367/High-Tech-NKM-repond-a-Dailymotion.php

    Voici la lettre
    http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/Dailymotion_NKM.pdf

    Nathalie indique que Dailymotion est le moins bien placé pour lui donner des leçons.
    A priori Daily a des soucis perso avec Nadine
    http://www.lepoint.fr/actualites-technologie-internet/injures-morano-depose-une-plainte-historique-contre-dailymotion/1387/0/325505

    Plus sérieusement, les fondateurs de Dailymotion s’étonnent que dans le plan de relance rien de sérieux ne soit prévu pour les nouvelles technos. Et la loi Hadopi n’arrangerait rien non plus. Tout bloquer rien qu’en France, cela n’a pas trop de sens. Cette régulation de l’accès au contenu (droit d’auteur) doit être pensée au niveau mondial. Il faut reconnaître que les auteurs avec le web sont déboussolés. Mais c’est à eux de se vendre autrement que par les voies classiques. Ils n’innovent pas assez. C’est donc aux acteurs du net de les y aider, autrement ils ne vont pas être contents et vont aller voir Christine (Albanel, pas Lagarde)….
    http://eco.rue89.com/2009/03/18/nkm-et-la-loi-hadopi-silence-ca-tourne-au-vinaigre

    Olivier, un nouvel article en vue ???

  • [22] - Suzy a écrit le 19 mars 2009 :

    Le web est la nouvelle liberté d’expression qui fait peur aux politiques. Ils vont tenter de tout bloquer, de récupérer des IP, etc… et ensuite il y aura une loi sur la liberté numérique d’expression, comme au temps de l’expansion de la presse écrite il y a plus d’un siècle. Je ne pense pas que mme Koziusko pourra faire grand chose dans le contexte actuel. Mais il est certain que l’industrie du numérique doit être soutenue en France. Il y a beaucoup de talents à promouvoir. Il ne faut pas tout confondre. Dailymotion est un beau succès (110 personnes en effectif) et une rentabilité dès cette année 2009. Il est normal que leurs dirigeants essaient de se défendre et de défendre leurs homologues du net. C’est une action remarquable. Nous les remercions pour cela.

    Pendant ce temps là, les traders de Natixis font la gueule et vont manifester (c’est le monde à l’envers) d’après leur syndicat. Les spécialistes du détournement (trouver la faille pour faire un max de blé)
    Regardez la video, c’est hallucinant. C’est cela qu’il faut arrêter, pas le reste
    http://www.newzy.fr/videos/crise-financiere/trader-et-syndicaliste-chez-natixis.html

    Travailler pour le plaisir, pour un salaire décent (mais pas plus)… pour créer de l’emploi, de la valeur ajoutée scientifique, éducative… C’est possible encore ?

  • [23] - Gui a écrit le 19 mars 2009 :

    Dailymotion peut contacter Oséo pour trouver un soutien et une écoute.

    Ce que veut dire NKM c’est que Dailymotion a peut être aussi quelques problèmes personnels de type économique, comme toutes les entreprises actuellement d’ailleurs.

    Mais en dehors de cela, les 2 vrais fondateurs de Dailymotion, Benjamin Bejbaum et Olivier Poitrey, ont été remplacés par Mark Zaleski, un Anglais très sympathique au demeurant et très compétent pour rendre cette pépite du net rentable face à Youtube et autre.
    http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39381730,00.htm
    http://www.lesechos.fr/management/carre-vip/300231506-mark-zaleski-faire-murir-dailymotion.htm

    Ce ne doit pas être une mince affaire, car les recettes publicitaires baissent avec la crise. Il faut jouer des coudes, avec son réseau en France (et ce n’est pas gagné pour lui) pour avoir des soutiens. Je dis bravo à Dailymotion. Je m’excuse d’avance pour Mme Moreno mais je lui conseille de ne pas trop faire attention aux commentaires sur elle et d’autres sur le net ; c’est la rançon de la gloire. Elle doit soutenir Dailymotion avant tout. Notre startup du numérique.

    Les investisseurs (capital risque pensaient que l’entreprise pourrait être rapidement cotée en bourse pour en obtenir des plus values. Mais avec la crise, cet objectif est reporté. Il va falloir tenir encore 2 ans.

    La rentabilité est prévue d’ici fin 2009.
    http://www.silicon.fr/fr/news/2007/09/03/nouveau-tour-de-table

    J’ai entendu le Président de l’oséo et il est à nouveau dans la presse pour nous conseiller de ne pas attendre le dernier moment. Appelez les !!! :
    http://www.capital.fr/a-la-une/interviews/chefs-d-entreprise-n-attendez-pas-le-dernier-moment-pour-renforcer-votre-tresorerie-362808

  • [24] - macha a écrit le 19 mars 2009 :

    N. Kociusko critique Rogard, le resp. contenu de Dailymotion pour cette lettre malvenue selon elle. Mais en fait c’est elle qui a mis l’affaire sur le devant de la scène par communiqué de presse. Martin Rogard est un ex resp. multimédia du ministère de la culture de droite, et il en a fait beaucoup pour les jeux video et le net justement.

    La loi Hadopi est ridicule. Dailymotion avait refusé de signer en 2007. Ils font des efforts pour limiter les contenus illicites sur leur plateforme, c’est déjà bien.

    Non, là Nathalie démontre qu’elle se sent mal à l’aise dans son secrétariat, car tout se décide plutôt à Bercy (Lagarde) et à la Culture (Albanel) pour l’industrie du numérique justement… et bientôt à la Famille avec Moreno (c’est dingue). Un secrétariat numérique pour rien en somme. Pas de budget, pas de force de frappe.

    NKM est une biologiste plutôt fortiche dans l’environnement. C’est dommage. Et avec son frère dans le même secteur numérique, ce n’est pas bon pour la neutralité.

    Ou alors il faut que NKM sorte de ses gongs vraiment, se prononce. Sinon elle ne sera pas crédible. Elle ne dit rien.

    Il faut se bouger un peu Madame !!!!!

  • [25] - Guillaume a écrit le 19 mars 2009 :

    Martin Rogard avait dénoncé en 2008 le manque de financement pour l’innovation des startups du net françaises, qui seront les futures “google”. Car la R&D en France est devenue au top de ce qui se fait dans le monde dans ce domaine. Il damne le pion à Mme NKM sur ce point. Voyant qu’elle ne demandait rien à Devedjian ou Sarkozy pour le plan de relance dans ce domaine, il y est allé au flan et il a bien fait!!! Les voyages en Corée et au Japon c’est bien (sans doute pour montrer à Fillon qu’elle aussi était la bienvenue dans ces contrées, après la punition que le PM lui avait infligée en ne l’invitant pas à son voyage officiel au Japon), mais la réalité “France” c’est encore mieux. Les modèles d’ailleurs ne sont pas les modèles d’ici
    Lire l’interview accordée au Monde il y a un an par M. Rogard :
    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2008/05/30/martin-rogard-la-france-ne-manque-pas-d-atouts-en-recherche-et-developpement-la-difficulte-c-est-le-financement_1051570_651865.html
    Que fait Olivier Ezratty en ce moment ??? Il a disparu ? Il écrit un article ? Il aide Nathalie ?
    Lire ce blog aussi
    http://www.couchet.org/blog/index.php?2009/03/19/370-quand-nathalie-kosciusko-morizet-remballe-martin-rogard

    Enfin, je tiens à dire que les fondateurs de Dailymotion (Benjamin et Olivier), sont réellement partis de rien, avec très peu de diplômes (rien au niveau de Grandes Ecoles). Juste la folle passion de l’informatique. Cela donne de l’espoir pour les autres
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Poitrey
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Bejbaum

  • [26] - macha a écrit le 19 mars 2009 :

    NKM ne peut pas dire officiellement qu’elle est contre la loi Hadopi sinon elle serait à nouveau taxée de non solidarité envers le gouvernement (comme du temps où elle a refusé la loi sur les OGM). Il est tombé dans le piège que lui a tendu le ministère de la culture (Mme Albanel) et de la Famille (Mme Moreno).

    Elle ne peut que se taire dans le contexte actuel. Il faut la soutenir car elle est le seul recours pour soutenir l’industrie numérique. Martin Rogard ferait mieux de l’aider plutôt que de se servir d’elle. Ceci dit, si elle ne dispose d’aucun levier, ni de réseaux suffisants au sein même du gouvernement, je ne sais pas comment elle fera.

    Je lui conseille fortement de se rapprocher de Mme Lagarde et de M. Novelli. Le numérique est plus proche d’une problématique de type économique (compétitivité). Le contenu (sur lequel elle voulait pourtant se placer) n’est pas le bon angle.

  • [27] - Olivier Ezratty a écrit le 19 mars 2009 :

    @Guillaume & @Fabio : patience, je regarde ce que je pourrais bien écrire au sujet de cette loi HADOPI qui fait tant jaser, et au delà de cette passe d’arme assez émotionnelle entre DailyMotion et NKM. Et j’ai aussi une activité professionnelle qui m’occupe pas mal. Je ne suis pas à temps plein sur mon blog…

    @Suzy : n’en ajoutons pas à la théorie du complot ! Ce n’est pas l’intention du pouvoir, ni son intérêt, de vouloir fliquer l’expression sur Internet. Ne confondons pas la lutte contre le piratage et ses moyens contestés et contestables, et la liberté d’expression.

    @Gui : pour ce qui est de DailyMotion, je serais curieux de voir où ils en sont côté cash. Je ne serais pas étonné qu’ils n’aient pas beaucoup de cash devant eux, comme un grand nombre de startups aujourd’hui. Ce qui, au delà de la théorie du complot du téléguidage par l’équipe d’Albanel, pourrait aussi expliquer leur énervement. Enervement qui n’a d’ailleurs pas l’air de porter spécifiquement sur la loi HADOPI.

  • [28] - Guillaume a écrit le 21 mars 2009 :

    Rogard a répondu à l’invective NKM. Effectivement, il parle de l’industrie du web et de relance éco et pas de la loi Hadopi. Nathalie va devoir être claire sur ce qu’elle prévoit pour financer la R&D de ces startups très prometteuses. Oséo pourrait être intéressé, car son président clame que son budget innovation a baissé cette année. Des efforts peuvent être consentis par Oséo si cela en vaut la chandelle pour la relance et la sortie de crise par le haut
    Le gouvernement aura beau jeu de dire qu’il a fait le maximum avec le crédit d’impôt recherche… C’est ce qu’il dit un peu partout. Mais cet outil est il adapté dans le contexte actuel ? Les entreprises ont besoin d’une avance de trésorerie qui ne soit pas trop lourde à gérer pour la suite. Le taux 0 et la transformation en subvention si échec, est un outil très appréciés. Le plan de relance concerne surtout les entreprises traditionnelles avec leurs banques, pour renforcer les crédits de trésorerie (investissements matériels, investissements commerciaux… et non en R&D).
    Voir réponse de Martin Rogard en bas de l’article
    http://www.lepoint.fr/actualites-societe/pour-nathalie-kosciusko-morizet-la-politique-passe-aussi-par/920/0/327716

  • [29] - Jean-Sébastien a écrit le 24 mars 2009 :

    Bonjour Olivier,
    Votre analyze fait place au bon sens ce qui manque, à mon avis dans la presse, aujourd’hui. Le cas de l’usine de Pau est consternant: la baisse de la demande pour ces produits n’a sans doute pas grand chose à voir avec les problèmes économiques actuels mais est plus dû à une évolution technologique. On parle beacoup, ces derniers jours de l’usine Heuliez qui assemble principalement une voiture commercialisée depuis au moins 10 ans. La fin de la production n’est là encore pas liée directement à l’évolution de la situation économique.
    Plus généralement l’industrie automobile, certes affaiblie par la récession, a totalement raté les enjeux environnementaux très présents chez le consommateur depuis 2007, la majorité des modèles hybrides n’arriveront qu’en 2011/2012. Ils auraient dû être commercialisés dès l’été 2008 avec un baril de pétrole à plus de 145$.
    Les ouvriers vont payer ces retards d’adaptation du tissu industriel avec des périodes de chômage (chose terrible pour l’ensemble de la société). Des leçons devraient être tirées et les responsables (politiques, économiques etc) plus vigileants par la suite afin de prévenir de telles situations et d’adapter l’outil industriel aux évolutions futures.

  • [30] - herve a écrit le 24 mars 2009 :

    J’arrive un peu tard dans le débat et je me contente d’un copié-collé du Monde que j’ai beaucoup aimé Peut-être démagogique, mais à voir. Tout cela pour dire qu’il y a sans doute crise économique mais que la financiarisation de l’économie mérite la critique également…

    Le patron de Swatch donne des leçons de “capitalisme responsable”

    Il se place délibérément à contre-courant des patrons ultralibéraux. Même si le groupe Swatch, numéro un mondial de l’horlogerie, a effectivement pâti de la crise, son PDG, Nick Hayek, l’a affirmé haut et fort lors d’une conférence, mercredi 18 mars, à Genève : “Pour une entreprise cotée en Bourse, qui annonce une chute de bénéfice, réduire de 10 % l’effectif permet de faire remonter le titre. Cela ne marche pas comme cela chez nous. Il n’y aura ni licenciement ni recul des investissements chez Swatch. Nous acceptons d’avoir un rendement amoindri et de ne pas être les chouchous de la Bourse.”

    Nick Hayek, le fils du fondateur du groupe, fait partie des patrons qui disent clairement ce qu’ils ont sur le coeur. Même sur des concurrents. “Richemont nous a annulé des commandes. C’est un groupe qui n’a pas de dettes, mais s’il gagne moins, sa direction punit tout de suite le personnel, et a introduit du chômage partiel chez Cartier. Ce qui n’empêche personne de continuer à voler en avion privé…”, dénonce-t-il en aparté. Ce trublion de l’industrie suisse s’est même offert cette année un petit frisson en apposant sur les rapports de gestion du groupe un avertissement : “Attention, cette publication n’est pas recommandée aux acrobates et jongleurs du cirque financier actuel…”

    Le groupe Swatch, qui compte dans son portefeuille une vingtaine de marques de montres, toutes ciblées sur une clientèle différente (Swatch, Tissot, Longines, Calvin Klein, Omega, Breguet, Blancpain…) a effectivement annoncé, jeudi 12 mars, des résultats 2008 en berne, à l’image de l’horlogerie helvétique. Son bénéfice net s’est inscrit en baisse de 17,4 % à 838 millions de francs suisses (566,4 millions d’euros) pour un chiffre d’affaires quasiment stable à 5,7 milliards de francs suisses. Le raffermissement du franc suisse face à l’euro ou au dollar a pesé sur les comptes du groupe, à hauteur de 233 millions de francs suisses.

    Cela n’empêche pas Nick Hayek de tempérer ces résultats : “C’est quand même le deuxième meilleur bénéfice de l’histoire du groupe. On peut vivre avec un tout petit peu moins d’argent.” M. Hayek assure avoir “dans l’idée de faire mieux qu’en 2008”. Tout dépendra “des taux de change et de ce qui va se passer aux Etats-Unis”. Il compte sur les atouts intrinsèques de son groupe, comme “la diversité des marques en portefeuilles, la stratégie d’innovation technique, la production intégrée ou encore la faiblesse des dettes”.

    Même si les détaillants ont parfois “baissé leurs commandes de 40 % ou 50 %”, cela permettra de “reconstituer des stocks” et de poursuivre la recherche et le développement (150 millions d’euros y seront consacrés en 2009), explique le PDG de Swatch. S’il s’est refusé à toute compression de personnel dans l’horlogerie, sa belle théorie n’a pas été appliquée dans tous les domaines. Le groupe de 24 000 salariés a eu recours au chômage partiel en début d’année pour 300 personnes qui travaillent dans ses filiales de composants destinés à l’automobile ou à la téléphonie mobile. L’une des trois sociétés concernées, Micro Crystal, repart normalement et vient de mettre fin aux réductions de journées travaillées.




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