Depuis début 2008, et de manière plus appuyée depuis octobre, le gouvernement français a réorienté les priorités d’Oséo sur les gazelles, ces PME qui sortent du stade de la startup et doivent grandir pour atteindre la taille critique.
Dans le même temps, poussé par des restrictions budgétaires, Oséo et sa branche Innovation semblent complètement chambouler la donne dans les aides aux entreprises en création : réduction des aides et avances, changement des règles en cours de route et absence de transparence pour les startups.
Mon propos est de relayer quelques retours de startups rencontrées ces dernières semaines. Retours qui sont loin d’être anecdotiques et qui justifient un véritable cri d’alarme : les changements de priorité du gouvernement sont en train de déstabiliser la chaîne du financement de l’innovation au point de mettre en danger de nombreuses startups, alors même que le rôle de l’Etat devrait être de les aider à traverser la crise quand le financement privé se fait défaillant.
Comprendre les évolutions du budget d’Oséo innovation
Les aides à l’innovation concernant les startups (avances remboursables, financement de la R&D) sont couvertes par le budget d’Oseo Innovation. Ce budget aurait été divisé par deux à 320 millions d’euros en 2009 par rapport à 2008 selon Le Monde qui indique “la dotation d’Oseo Innovation, qui est un acteur clé du financement des PME de biotechnologie, a été divisée par deux, à 320 millions d’euros en 2009” ‘(dans cet article, ci-dessous).
Mais cette information n’est pas vérifiable. Le budget 2007 d’Oséo Innovation était de 365m€. Oséo ne communique pas sur son budget pour l’année en cours et il faut attendre encore quelques mois pour disposer de son rapport d’activité de l’année précédente, 2008. Le budget d’Oséo est intégré à la Loi de Finances 2009 dans celui de l’économie, mais sans que l’on puisse clairement y identifier ce qui alimente Oséo, d’autant plus que l’Etat n’est probablement pas sa seule source de financement (il y a aussi la CDC, etc). On en est donc réduit à interpréter ce que l’on entend de toutes parts : le budget d’Oséo Innovation aurait diminué sur 2008 et sur 2009, entrainant un ralentissement du traitement des dossiers des startups, une diminution des avances remboursables et un durcissement des conditions d’obtention de ces avances ou aides.
En 2008, Oséo Innovation aurait même épuisé son budget dans certaines régions comme l’Ile de France dès le mois de juillet. Ces budgets sont en effet saucissonnés par région. Certaines régions à fort potentiel technologique (Ile de France, Grenoble, etc) consomment leur budget bien plus rapidement que des régions avec des économies plus traditionnelles. Et il n’y a pas de transvasements possibles entre régions. Pour certaines startups, un financement est parfois bien plus facile dans certaines régions que dans les régions dites encombrées.
L’impact sur les startups
Principal symptôme : les conditions d’obtention des avances remboursables.
Les avances remboursables d’Oséo sont conditionnées par un montant équivalent en fonds propres. Le ration était couramment de 1 pour 1. Deux startups m’ont indiqué la semaine dernière qu’Oséo avait conditionné son avance remboursable de financement de la R&D du projet par un équivalent de cinq fois le montant en fonds propres pour l’une, et six fois pour l’autre ! En changeant brutalement les règles du jeu alors que ces startups suivaient le processus de due diligence comme il se devait. Pourtant, le taux d’aide sur le cofinancement de la R&D est pourtant affiché comme allant de 25% à 60% – donc au pire, un ratio de 1 pour 4 entre l’avance Oséo et apport de fonds propres autres.
Une startup qui attendait 100K€ pour financer sa R&D se voit imposée du jour au lendemain de faire une levée de fonds de 600K€ en phase d’amorçage, alors qu’elle tablait sur une levée de 100K€ et quelques ! Sans compter que son dossier était parfois bloqué depuis 2008 car les budgets 2008 étaient consommés. Ce multiple de taux de financement en fonds propres est quasiment un arrêt de mort vu qu’une telle levée est assez difficile à réaliser en ce moment et surtout en très peu de temps. Est-ce que Oséo et l’Etat ont conscience de cette conséquence ?
Ces avances remboursables ne sont bien entendu qu’un dispositif d’Oséo Innovation. Il y a aussi notamment la garantie des prêts bancaires. Mais ces prêts sont aussi de plus en plus difficiles à obtenir auprès des banques !
Les startups se voient souvent répondre par Oséo que “les gazelles ont la priorité”. C’est parfois une excuse bidon permettant d’éviter de dire ouvertement à l’entrepreneur que son projet ne tient pas la route ou que les budgets sont à sec, comme ce fut le cas pendant l’été 2008 dans certaines régions.
La difficulté d’obtention des avances remboursables serait anecdotique si elle n’était pas un point clé du financement de la R&D de tant de startups technologiques. En fait, Oséo semble faire tout à l’envers d’après les startups que j’ai rencontrées : ils garantissent un investissement d’amorçage de FCPI mais alourdissent la délivrance des avances remboursables qui permettent justement de créer de la valeur dans la R&D pour faciliter l’obtention d’investissements de FCPI. Comme si Oséo se focalisait surtout sur l’aval et pas sur l’amont de la chaine de l’innovation. Ils mettent même en veilleuse des startups qu’ils ont en portefeuille et qui comptaient sur Oséo pour avancer dans leur croissance.
La logique voudrait certainement que les aides à la création d’Oséo soient peu plus sélectives. Le nombre de projets farfelus financés par Oséo est significatif (mais je n’ai pas d’indicateur…). Un filtrage un peu plus sérieux serait de bon aloi. Mais les startups aidées après ce filtrage devraient l’être avec les mêmes conditions qu’avant. Or cela ne semble pas être le cas. On ne comprend pas dans le mode opératoire d’Oséo si le tri est plus sévère ou les conditions de financement sont plus restreintes, ou les deux à la fois !
En enlevant le tapis sous les startups en phase d’amorçage, Oséo risque fort d’accélérer un détournement des investissements privés vers ces startups. Car les fonds privés, notamment les fonds dits “TEPA” pourraient s’orienter vers des investissements moins risqués, donc vers les gazelles en forte croissance.
La focalisation sur les gazelles
Depuis 2006, le gouvernement a donc décidé de privilégier les aides aux PME dites ETI, “entreprises de taille intermédiaires”, appelées communément les “gazelles”, ces PME en forte croissances à même de créer un maximum d’emplois et aussi, à générer des exportations. D’où le Programme Gazelle qui labellise les gazelles (2000 sociétés labellisées en 2006) et structure diverses aides, les principales relevant de financement de trésorerie et de mise en réseau.
Ce plan à destination des gazelles a été renforcé avec le lancement en décembre 2008 d’un plan de relance lié à la crise économique. Le plan de relance en est une prolongation naturelle : il contient des mesures de financement diverses de la trésorerie des entreprises qui fournissent de grands donneurs d’ordre publics et privés. Avec notamment, Avance+ qui est une avance sur créances, sorte d’affacturage. Il y a aussi un fond de garantie spécifique pour le renforcement de la trésorerie des PME. Il prend la forme de prêts de 2 à 7 ans pouvant aller jusqu’à 1,5m€. Prêts qui ont tendance à se substituer au rôle des banques, qui malgré leur recapitalisation et les prêts de l’Etat, ne jouent plus véritablement leur rôle.
L’Etat se contente de prendre en compte que quelques uns des facteurs pour lesquelles nos PMEs ne grandissent pas assez vite comme chez nos voisins allemands avec leurs Mittelstands. Il compense les difficultés de paiement par les grands donneurs d’ordre au lieu de modifier par la loi ces conditions de paiement qui sont en décalage complet avec ce qui se passe chez nos collègues européens. Il alimente les BFR (besoins en fonds de roulement).
Il reste cependant à traiter d’autres points qui ralentissent nos gazelles : les charges sociales, la flexibilité du marché du travail rendant dans l’ensemble les patrons plus prudents dans les embauches, la structure patrimoniale des PME, le manque d’ambition, ou les ambitions vite ratiboisées par l’écosystème qui décourage et enfin, surtout, le manque d’orientation à l’export. On pourrait aussi ajouter que les PME n’attirent pas assez les jeunes diplômés, plus friands des entreprises du CAC40, surtout à la sortie des grandes écoles. Et aussi des pratiques managériales parfois d’un autre âge, qui limitent la capacité d’innovation des équipes.
Bref, s’il est censé d’aider les gazelles, il serait bon de traiter l’ensemble des problèmes qui les affectent, pas juste une partie.
Déshabiller Pierre pour habiller Paul…
Même si la lisibilité financière des dispositifs d’Oséo n’est pas évidente, le message est clair : moins d’aide pour les startups en création et plus d’aides aux PME, tous secteurs d’activité confondus. En quelques sortes, un moyen de soutenir l’emploi existant au détriment de la création d’emplois dans un futur plus lointain. Quand on se remémore les lacunes du plan France Numérique 2012 concernant l’entreprenariat, cela ne fait que renforcer une impression de malaise.
Ce changement d’équilibre mérite réflexion ! En France, les aides publiques sont à la fois le résultat d’un interventionnisme public fort et d’une faiblesse structurelle du financement privé de l’innovation, que ce soit au niveau de l’amorçage avec les business angels ou du développement avec le venture capital (VCs). Avec un phénomène d’oeuf et de poule, relié en grande partie à la fiscalité du pays (cf cette comparaison entre les cercles vertueux de la Silicon Valley et le grippage équivalent en France).
En temps de croissance, l’Etat peut diminuer son intervention en dynamisant le financement privé, en particulier par une politique fiscale adaptée. C’est ce qui a été réalisé avec la bien contestée loi TEPA de 2007 et la fameuse exonération d’ISF pour les investissements dans les PME (peut-être l’une des rares dispositions de cette loi qui avait du sens, mais qui n’a pas donné lieu à une communication grand public car elle aurait été assimilée à un “cadeau pour les riches”). Les garanties de prêts bancaires d’Oséo relèvent d’une démarche similaire. Elles créent un effet de levier pour déclencher des financements privés.
Mais en temps de crise, le financement privé se délite. C’est dans un tel cas que le financement public est particulièrement justifié. D’où l’interventionnisme à gogo des états pour relancer les économies, que ce soit en soutenant les banques de diverses manières, ou en soutenant l’investissement par de grands travaux. Et enfin, malgré des résultats incertains, une relance de la consommation (qui consiste à financer du pouvoir d’achat aujourd’hui par une augmentation de la dette sur les générations futures, dette qui présente la caractéristique d’enrichir ses détenteurs).
Or, en ce moment, le gouvernement a fait des choix budgétaires qui vont indirectement assécher le “pipe” des startups en amont. On privera ainsi le pays de startups qui pourraient devenir des gazelles avec la reprise économique. Et ces choix budgétaires sont vraiment curieux car l’emphase mise sur les gazelles représente des milliards d’Euro – surtout lorsque l’on intègre le plan de relance, alors que l’effort qui était consenti pour les startups ne dépassait pas 350m€ chez Oséo. On a donc déshabillé un petit Pierre pour habiller un grand Paul qui était déjà bien mieux habillé !
Améliorer la méthode
Comme toute réduction de budget, celle qui semble concerner Oséo Innovation sur les startups a été faite en catimini. Pas de communication claire et ouverte. Pas de coordination avec l’écosystème du financement de l’innovation. Pas de mise en perspective de l’impact de ces changements sur la chaîne complexe du financement de l’innovation.
On ne sait même pas vraiment qui a décidé quoi dans l’histoire. Est-ce Luc Chatel (en charge de l’Industrie), est-ce Christine Lagarde, sa Ministre de tutelle à Bercy ? Est-ce que cette décision a été documentée, communiquée explicitement ? Est-ce que ces réallocations sont aussi le résultat de luttes internes à Oséo dont j’ai eu vent, entre la branche innovation et les autres branches, à vocation très financière (anciennement BDPME). Où ont-elles été simplement imposées à Oséo par le gouvernement ? Très souvent, les décisions les plus importantes sont prises de la manière la plus légère – sans véritable concertation ni réflexion – et il semble que ce fut le cas pour ces réallocations budgétaires.
Voilà en tout cas une opportunité d’amélioration de sa communication pour le gouvernement et pour Oséo : indiquer comment évoluent ses moyens financiers et l’impact que cela a sur les demandeurs d’aides, garanties et autres avances.
Si vous avez des informations sur les évolutions réelles du budget d’Oséo Innovation, n’hésitez pas à les partager. Tout comme si vous avez vécu comme entrepreneur les déboires racontés plus haut. Ou au contraire, si tout s’est bien passé avec Oséo Innovation pour vous.
Et la relance par le numérique ?
Tout ce qui vient d’être évoqué concernait les startups de tous secteurs confondus. Mais sur le numérique, on n’est pas plus avancé. C’est même plutôt le désert des Tartares : le numérique est absent des plans de relance de l’Etat par l’investissement, même dans la rhétorique. Nos plans de relance industriels font très “20 ième siècle”, focalisés qu’ils sont sur les infrastructures. Sur des projets forts utiles, mais qui ne positionnent pas forcément la France dans la modernité, les nouveaux marchés et l’immatériel.
Nathalie Kosciusko-Morizet pourra peut-être faire ici la différence par rapport à son prédécesseur qui avait quelque peu négligé la “relance par l’offre” dans son plan France Numérique 2012. Au vu de ce qui se passe en ce moment, la Secrétaire d’Etat en charge du numérique et son équipe devront se pencher sur la vraie vie des startups et sur l’impact de décisions budgétaires comme celle qui a affecté Oséo. Il est encore temps d’agir…
Et si en lançant cette alerte, je n’ai fait que crier au loup et me tromper, alors… tant mieux !
Reçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :
Ma petite pierre à l’édifice :
42stores a été soutenue par l’OSEO (Haute-Normandie) en octobre-novembre 2008 sous forme d’une avance remboursable, de la moitié des fonds propres.
Le dossier a été traité avec une rapidité exemplaire.
A aucun moment, je n’ai remarqué de frein.
Même si, il faut aussi remarquer que certain fond sont maintenant fléché pôle de compétitivité (notamment au niveau des régions)…
Merci Olivier,
Cela confirme au moins une chose : une différence notable de traitement selon les régions, que j’évoque dans l’article.
Au delà des avances remboursables OSEO permettait de financer la phase de faisabilité économique et technologique: Vous êtes un porteur de projet ( donc pas encore un créateur) et vous avez besoin de faire intervenir un prestataire externe pour avancer sur la réalisation du prototype, embrayer sur une étude de marché, déposer un brevet…
Il était donc possible d’obtenir une subvention…et bien ce type d’outil tend a disparaître…
Si l’on suit le post d’Olivier on risque de constater la même évolution que celle sur la filière capital investissement: ceux qui faisaient du capital risque ont migré vers le capital développement puis le capital transmission (LBO).. laissant la phase amorçage orpheline…si OSEO fait de même…je vais avoir de plus en plus de mal à motiver les jeunes étudiants à se lancer dans la création d’entreprise innovantes…
Si l’on poursuit la tendance actuelle dans 10 ans la création d’entreprises innovantes relévera d’une caste qui regroupera ceux qui ont les moyens financiers…
Bonjour Jean-Philippe,
Toi qui suit de près l’actualité du financement des startups dans ton excellent blog, aurais-tu justement des informations sur l’évolution exacte du budget d’Oséo Innovation qui est en question ici ?
Sans “hard data”, nous en sommes réduits à des observations ponctuelles et on pourra toujours nous rétorquer qu’il s’agit d’exceptions !
Olivier
Bonjour Monsieur Ezratty
Merci de cet article qui met en lumière quelques constats que je confirme, de ma position de conseil spécialisée dans le financement de la R&D depuis 15 ans.
J’aimerais rajouter quelques élèments :
– Le budget Oséo 2009 a fondu de 40% par rapport à 2008.
– Il demeure cette année encore tout à fait insuffisant pour l’Ile de France et en particulier pour Paris.
– Face à la difficulté de servir tout le monde, Oséo a effectivement posé ds critères de sélection orientés vers la PME de croissance ainsi que la “rupture technologique”.
Je souhaite placer cette évolution dans une double perspective : celle de la fusion ANVAR/BDPME il y a 3 ou 4 ans et celle de l’évolution récente du crédit impot recherche.
– L’évolution actuelle d’Oséo innovation a une logique si nous la replaçons dans le cadre de la fusion opérée il y a quelques années entre la BDPME et l’ANVAR, fusion à mon sens contre nature. La BDPME (aujourd’hui Oséo financement) et l’ANVAR (auj. oséo innovation) n’ont ni les mêmes approches, ni les mêmes cibles. Pourtant, on tente depuis le départ de créer des produits communs entre les deux et malheureusement,c’est bien la logique financement qui a déteint sur celle d’Oséo innovation. La logique d’Oséo financement est celle de la PME de croissance, celle du prêt bancaire, uniquement accordé aux entreprises à beaux bilans (donc exit les start ups innovantes). L’évolution que vous décrivez est aussi à replacer dans ce contexte et nous pouvons même poser la question de la nature de l’aide innovation d’ici quelques années : on peut supposer la disparition progressive ou le confinement de l’avanace remboursable à taux zéro en cas de succès commercial pour son remplacement par du prêt avec taux d’intérêt, quelque soit l’issue commerciale du projet.
– Il faut également replacer la chute du budget Oséo dans la perspective de l’augmentation du crédit impot recherche (CIR). L’état semble vouloir soutenir la R&D davantage via le CIR (qui est une véritable subvention pour les entreprises non bénéficiaires) que via Oséo. Seul hic, et il faut bien connaitre le CIR pour cela : la barrière à l’entrée est plus forte. Là où Oséo innovation finance de la R&D très appliquée, voire parfois de service, le CIR lui est beaucoup plus restrictif en matière de nature de R&D et soyons clairs,si les textes du CIR étaient suivis à la lettre, seule une poignée de PME y aurait droit car tout est très orienté R&D amont : verrous technologiques, obstacles scientifiques … Si ceci ne pose aucun problème dans certains secteurs comme la biotech, ce n’est pas le cas dans les technologies de l’information où la généralisation de l’open source et la formidable créativité logicielle ont déplacé les efforts de la R&D technologique à la R&D plus marketing, éditoriale, bref … le service. Donc, même si l’on pourait croire que le CIR vient compenser à terme la baisse Oséo, en pratique, ses conditions d’accès n’ont rien de simple.
Au de là de cette mise en perspective, je souhaite ajouter :
– Oséo, lors de l’éclatement de la première bulle Internet avait joué un rôle de soutien formidable pour les PME : là où nous avions constaté un repli de l’investissement privé capital risque, Oséo a réellement assuré et soutenu énormément de projets. Ceci ne se renouvellera pas aujourd’hui.
– je voudrais enfin tempérer quelques points.
Oséo continue à aider des PME non gazelles, parce que dans les faits, vous avez certains chargés d’affaires qui demeurent sensibles à l’entrepreunariat, à la start up, aux beaux projets et qui de fait, mettent parfois de coté les directives hiérarchiques, et donnent effectivement un coup de pouce à des projets. Vous en avez effectivement d’autres qui vont pretexter de cette nouvelle orientation pour ne pas prendre les projets dont ils n’ont pas envie. Ceci c’est la part de l’humain. Mais il est vrai qu’il faut s’attendre, d’ici quelques années, à ce que les plus volontaires des chargés d’affaires n’aient plus les mêmes marges de manoeuvre.
– Je voudrais également tempérer votre titre “Oseo Asphixie les atart ups”.
Tout d’abord la règle du 1 pour 1 en terme fonds propres / aides. Les gens d’Oséo devrait cesser de l’énoncer car non seulement effectivement c’est au cas par cas, mais en plus, elle n’est pas justfiée. Il est de nombreux cas où Oséo fait bien de prévoir de demander plus de fonds propres au vu de la fragilité de certaines sociétés, sans quoi elle peut tout aussi bien dans certains cas jeter son argent (qui est celui du contribuable) par les fenetres. On ne peut pas demander à Oséo de ne pas mener une analyse financière poussée d’un coté et de l’autre stigmatiser la mauvaise utilisation de l’argent public. Ce n’est pas ce que vous faites dans votre article, mais il faut comprendre également que ces institutions sont regardées par la cour des comptes, par Bruxelles et qu’elles doivent également montrer qu’elles allouent les aides avec une certaines rationalité économique.
Plus que jamais, les entrepreneurs doivent considérer l’aide publique pour ce qu’elle est réellement : une cerise sur le gateau, pas une manne essentielle à leur survie, sans quoi effectivement, ils seront asphyxiés.
Merci encore pour votre article car il est très important que la situation de l’innovation en France soit montrée telle qu’elle est réellement.
Voila une analyse fort intéressante du soutien aux entreprises et je la trouve bien paradoxale: pour moi, une start-up devrait être une gazelle alors que la PME patrimoniale a moins velléité à croître rapidement (je parle de croissance de 50-100% annuelle). Opposer gazelles aux start-up est donc pour moi un peu mystérieux… Fusionner BDPME et Oseo était une erreur? On ne devrait pas mettre startup/gazelles et PMEs dans le même panier? La gazelle c’est bien Business Objects qui n’était plus une PME. Et au fait, BO a-t-elle eu besoin de l’Anvar à l’époque. je dois dire que je n’en ai aucune idée. Il serait donc bien utile qu’une agence publique est une transparence totale de ses comptes et de ses activités. Mais c’est sans doute un rêve…
Karine,
Merci pour ces compléments qui confirment bien la direction que prend Oséo. La fusion avec la BDPME est effectivement à l’origine des évolutions d’Oséo vers le rôle d’une sorte de banque. Ce qui était l’ANVAR a tendance a être noyé dans la masse et à perdre de son influence.
Ce que je dénonce dans l’article est à la fois l’évolution en tant que telle mais la méthode (ou l’absence de méthode) employée par Oséo Innovation. Oséo communique plutôt peu et de manière peu transparente sur les évolutions de ses offres et des règles du jeu. Tout du moins sur son site web et dans sa communication institutionnelle. Après, avec les chargés d’affaire Oséo, cela dépend évidemment des personnes. Les startups qui m’ont témoigné leur aventure racontaient comment Oséo Innovation a changé les règles du jeu en cours de route pendant le traitement de leur dossier. Ce sont ces changements qui asphyxient les startups encore plus que les nouvelles règles elles-mêmes. Oséo n’échappe visiblement pas à cette malédiction des grandes organisations et du gouvernement qui peinent à communiquer et à faire de la pédagogie.
Pour ce qui est du CIR, effectivement, le gouvernement a mis le paquet dessus. C’était d’ailleurs un des moyens d’afficher une augmentation des budgets de la recherche par Valérie Pécresse en 2007. Mais le CIR a tendance a être plus consommé par les grandes entreprises (en partie, par effet d’aubaine) que par les startups. De plus, les grandes entreprises ne sont pas bien informées de ce qu’elles peuvent faire appel à des startups labellisées Oséo (liste ici) pour sous-traiter des projets de recherche en profitant du CIR. Enfin, le CIR est un remboursement sur une dépense qui a eu lieu. Et sans capacité d’investissement au départ, la startup ne peut pas profiter du CIR ! Donc, le CIR est bien trop « aval » dans le cycle de l’innovation pour avoir du sens pour les startups en phase de démarrage.
Enfin, le CIR comme toutes ces aides présentent l’énorme inconvénient d’être uniquement orientées vers le financement de la R&D. La technostructure française est encore ancrée dans ses convictions selon lesquelles innovation = R&D. Les aides vont donc avec. L’avantage des avances remboursables d’Oséo Innovation, c’est qu’elles étaient moins rigoureuses que le CIR sur l’aspect « recherche ». Oséo n’a pas de ressources pour véritablement contrôler l’usage qui est fait de ses avances alors que c’est le fisc (Services d’Imposition des Entreprises) qui contrôle la bonne application du CIR. Et de manière assez tatillonne.
Au passage, quelle est votre source publique sur la baisse de 40% du budget Oséo ? On parle d’Oséo Innovation ou d’Oséo tout court pour ces 40% ?
Hervé,
En effet, la notion de gazelle est toute relative. La réalité doit être plus prosaïque, l’effort sur les gazelles doit toucher en majorité des PME à croissance relativement modérée car il n’y a pas 2000 PME qui ont des taux de croissance de plusieurs dizaines de % en France, sinon, cela se saurait et elles embaucheraient massivement ! Et attention, quand on parle de gazelle, il s’agit de tous les secteurs d’activité, pas que de la high-tech.
Pour ce qui est de la transparence des comptes, je ne jetterai pas la pierre à Oséo. Ils publient chaque année un rapport d’activité complet et leurs comptes financiers. Il faut certes pas mal de patience pour les décrypter mais c’est possible. La difficulté se situe dans l’indisponibilité d’informations de ce type sur l’année en cours. Aujourd’hui, on dispose des comptes 2007 d’Oséo. On aura les comptes 2008 vers le milieu du printemps. Oséo n’affiche pas son budget en cours ni son évolution. Ce qui les concerne est noyé dans la Loi de Finances et est indéchiffrable pour le novice. C’est pourtant cette information qui permettrait d’améliorer la lisibilité de sa stratégie et de ses orientations.
Rebonjour
Tout à fait en ligne avec votre réponse Olivier, en particulier sur les auters inconvénients du CIR, dont la trésorerie !
La dimininution des 40% ne concerne qu’oséo innovation.
Pour la réponse d’Hervé, bien entendu, on devrait mettre Start up et gazelles dans le même panier. Mais quand on est banquier, on est plutot tenté de les distinguer ….
Un élèment que je souhaiterais rajouter. Pour moi, ce qui asphyxie en premier lieu les start ups, c’est le manque de capital risque à l’early stage. Car sans cela, Oséo ou non, une entreprise innovante ne tient pas. Oséo, tout comme l’état, ne peut se substituer à cette masse d’argent privée, absolument vitale pour le dynamisme de l’innovation !
Karine.
Olivier,
Merci pour votre appréciation et de plus vous m’avez donnez un idée pourquoi ne pas les interroger directement ? je vais tenter une itw dans ce sens…
Pour confirmer la différence entre le CIR et les Aides OSEO, l’étude de marché, la phase de production (sous la forme d’amortissement) et de commercialisation pouvaient être prises en charge par OSEO pas le CIR…
A suivre donc
Olivier,
En cours de création d’une startup technologique, je comptais sur Oseo pour nous aider à réduire notre temps de développement en faisant appel à des ressources externes. Ton article n’est pas vraiment rassurant pour nous.
Enfin, si il faut faire sans Oseo, nous ferons sans aide.
Par contre, je ne comprend pas bien la logique qui pousse à réduire le budget 2009 de 40%, alors que le budget de 2008 n’a permis d’aider que 50% des startups qui l’auraient mérité (je fais référence au budget épuisé en juillet 2008 à Paris).
Axel,
Il ne faut pas laisser tomber Oséo pour autant. Ils n’ont pas coupé le robinet, juste ralenti son débit ! Si ton projet est de qualité, il peut très bien passer avec succès leur processus de sélection.
Quand au rationnel de la réduction, c’est à la fois le résultat de contraintes budgétaires (que l’on peut comprendre) et de réallocations vers les gazelles (ce qui est plus discutable).
Philippe, bonne idée pour l’itw. Tu peux par exemple essayer de contacter Laure Reinhart, directrice d’Oséo Innovation. Je l’ai croisée en novembre dernier et c’est elle qui m’avait expliqué la réorientation d’Oséo sur les gazelles, mais on n’avait pas parlé des modalités précises de cette réorientation ! Elle a pris ses fonctions chez Oséo en octobre 2008, en provenance du Ministère de la Recherche.
Olivier
Il faut aussi chercher les raisons de cette situation en prenant en compte d’autres facteurs plus pratiques et terre à terre.
L’un des plus intéressants est tout simplement de se placer dans la peau d’un conseiller oseo :
Qu’est ce que je préfère ? :
1- rencontrer 20 startups en amorçage pour n’en financer que 10 à hauteur de 50K€, et donc monter 10 dossiers, les défendre et surtout les suivre.
2- rencontrer 4 gazelles, choisir les 2 qui m’ont été amenées ou recommandées par des “copains”, et les financer à hauteur de 250K€.
Dans le second cas, j’ai 7 à 5 fois moins de travail, d’embêtements et surtout mes responsables ne pourront pas venir me reprocher que sur les 10 dossiers que j’ai défendu dans le premier cas, 3 seulement ont rencontré leur marché et les autres sont mortes.
Ceci dit, pour l’amorçage en France, il faut plutôt favoriser l’arrivée de fonds privés par des mesures incitatives fiscales comme l’a déjà permis un volet de la loi TEPA.
C’est beaucoup plus intelligent que de créer des officines semi publiques dont le fonctionnement est quasi opaque.
Olivier, est-ce qu’il s’agit vraiment des mêmes conseillers ? Je croyais qu’il y en avait qui étaient spécialisés sur les startups (Oséo Innovation) et d’autres qui étaient spécialisés sur les PME (Oséo Financement).
Je suis sinon 100% d’accord sur la nécessité de dynamiser les financements privés. La loi TEPA/ISF a eu du bon de ce côté là, mais ce n’est qu’un petit bout du chemin. Et il faut être réaliste : de nombreux business angels ont pris un gros bouillon avec la baisse de la bourse de plus de 40% pendant 2008. La conséquence directe est simple : leur patrimoine aura baissé d’autant (selon la part de leur patrimoine en valeurs mobilières boursières) et donc, leur ISF va baisser… donc, leur capacité et leur volonté d’investissement. La “moisson” d’investissements avant juin ne sera donc pas aussi bonne qu’en juin 2008. D’autant plus qu’en 2008, le processus d’investissement était quelque peu chaotique si ce n’est amateur et qu’il va probablement se professionnaliser un peu cette année, et être redoublé d’une prudence accrue de la part des investisseurs.
Quand aux VCs, ils sont encore plus frileux qu’ils l’étaient déjà et ont tendance à se focaliser sur les sociétés qu’ils ont déjà en portefeuille.
Les startups vont donc avoir des difficultés à se financer par tous les canaux simultanément. Il n’est pas question de créer une officine de plus (il y en a effectivement assez) mais de faire en sorte que celle qui joue un rôle pivot dans l’écosystème du financement ne se dérobe pas à sa mission centrale au moment où on en a le plus besoin, et du fait d’une baisse de son budget dont le timing me semble plus que contestable.
Après, les startups pourront aussi être créatives, par exemple, en montant des partenariats de R&D avec des grands groupes, qui bénéficient eux, d’aides Oséo spécifiques, via le programme Passerelle.
La situation en Ile-de-France est un peu atypique, par rapport aux autres régions. La région parisienne est celle (avec Rhône-Alpes et PACA entre autres) où se concentre le plus grand nombre de créateurs d’entreprises innovantes. Les demandes de ces profils sont donc plus fortes auprès d’OSEO dans la Capitale qu’ailleurs.
Les conseillers OSEO en Ile-de-France sont particulièrement sollicités et répondent rapidement aux très nombreuses demandes, et ils se doivent du coup aussi d’être plus sélectifs. L’Ile-de-France représente le plus fort volume d’aides à l’innovation par rapport au volume national. Mais il est vrai que le potentiel économique de cette région est historiquement très fort et le soutien à l’innovation peut être en deça de ce qu’il devrait être (malgré un effort très marqué du conseil régional de son côté, et de l’Etat via OSEO de l’autre). OSEO se doit aussi d’être équitable du point de vue budgétaire avec les autres régions qui ont besoin d’attirer des entrepreneurs pour le développement économique et l’emploi.
Même avec des taux d’aide peut être plus avantageux dans d’autres régions, certaines start up (santé, numérique) préfèrent de loin démarrer en Ile-de-France qu’ailleurs, en raison des ressources scientitifiques et universitaires présentes (pôles de compétitivité des TIC, de la santé…), des infrastructures et de l’image que confère la Capitale à l’international.
Ensuite, ces entreprises ne progressent pas forcément très rapidement en effectif dans la région, en raison du coût des locaux à Paris, à moins d’être fortement capitalisées. Elles délocalisent le plus souvent par la suite leur production, voire même leur centre de R&D en province… C’est en ce sens, qu’elles profitent ensuite à d’autres régions.
Ce sont des points à ne pas négliger pour comprendre aussi la situation qui est plus nuancée qu’on ne pourrait le croire.
Les régions plus “industrielles” (Rhône-Alpes par exemple) disposent de davantage d’entreprises de taille intermédiaire et peuvent donc plus facilement répondre aux objectifs actuels du gouvernement sur cette cible, pour le maintien des emplois et les vocations à l’export. Enfin, les toutes petites régions se battent pour attirer chez elles des start ups, mais ce n’est pas évident, même avec la politique des pôles de compétitivité, car on voit bien que seuls les grands pôles mondiaux (en Rhône-Alpes et en Ile-de-France notamment) attirent du monde et de l’argent pour l’instant.
Le sujet est délicat et à manier avec précaution. Il touche certes au financement de l’innovation, mais aussi à l’aménagement global du territoire…
Merci pour ce complément précis qui confirme les propos des uns et des autres dans cet article et les commentaires.
Il n’en reste pas moins que si dans le même temps, le budget en question est réduit de 40% (ce qui reste à vérifier), la pénurie est dure à gérer pour Oséo et explique que le propos de mon article ne soit probablement pas qu’anecdotique.
Comme Olivier de 42Stores (1er commentaire) je suis dans une startup à Rouen. Et il ne semble pas avoir (je suis dans la partie “tech” pas “commerciale”) de problème de financement.
Il faut dire qu’à Rouen possède une concentration de société technologique bien inférieur à l’Ile de France ou tout le monde “s’entasse”.
Je vous encourage donc, tous et toutes ,à penser à venir travailer en province ou les ingénieurs sont tout aussi bons (la preuve se sont des wagons entiers qui débarquent tous les jours dans les gares aprisiennes) qu’à paris.
Nous (“tekos”) ne demandons qu’à exprimer (et développer) nos talent dans des startup 🙂
Pourvu que cela dure pour vous…
Car la baisse du budget des avances remboursables d’Oséo pour les startups ne manquera pas d’affecter aussi les régions en 2009.
Cf article du Monde et une dépêche AFP reprise dans Les Echos qui couvre une conférence de presse d’Oséo de ce matin, sans mentionner cette baisse de budget significative.
Il reste à récupérer le tableau avec les budgets 2007, 2008 et 2009 par région pour en avoir le coeur net… ! Pas sûr que cela puisse sortir facilement du siège d’Oséo !
J’ai lu les articles dans la presse. Ils mentionnent bien une baisse de la dotation pour l’innovation, sachant qu’ils en ont déjà beaucoup fait pour l’innovation l’année dernière. Je ne vois pas trop le rapport. Si OSEO n’avait pas absorbé l’Agence de l’innovation industrielle l’année dernière, je ne sais pas si l’Etat aurait bien doté le budget d’OSEO consacré aux PME innovantes technologiques en 2008.
Est ce la mort prochaine de l’aide à l’innovation ? Va t-on devoir passer par sa banque pour obtenir un prêt à la R&D garanti ? Mais lorsque l’on démarre, on n’a pas de bilan à présenter et les banquiers ne croient pas à nos prévisions. C’est peut être pour cela que la partie bancaire d’OSEO fait le forcing pour cibler l’aide à l’innovation sur les entreprises de taille intermédiaire qui disposent d’une activité bien établie et donc clientes potentielles de banques… C’est louche quand même.
Evidemment dans les régions moins innovantes, les directions d’OSEO sont contentes de trouver le moindre projet à financer pour justifier leur activité. Mais ne vaudrait il pas mieux bien doter les régions qui ont de projets d’innovation et en volume ? C’est normal que les grosses villes attirent. Il y a tout un tas d’avantages à cela. Qui irait se terrer dans la Creuse ?
Il y a le concours du ministère de la recherche pour les start up de la recherche publique. Mais quand on n’est pas issu de la recherche, comment fait on ? Mon ami vient de s’inscrire cette année à ce concours, sur Lyon, et n’ose pas trop y croire. La sélection est stricte aussi (100 à 200 lauréats par an seulement). S’il n’est pas pris , il ira voir OSEO. C’est forcé. La procédure est plus souple et surtout plus rapide.
Dans le jargon Oséo, il est souvent fait allusion à la vague notion d’innovation alors qu’il n’en est rien pour de nombreuses PME qui sont sur des business traditionnels qui ne se transforment pas énormément. L’innovation sous-entend : “nouveauté mise sur le marché” et si possible forte croissance. Il y a confusion des genres notamment avec le plan de relance qui consiste à soutenir les besoins de fonds de roulement de PME qui sont mises à mal par la crise. Mais ces PME ne sont pas forcément innovantes.
Oséo parle de 5000 entreprises innovantes aidées et c’est par contre assez crédible.
Pour ce qui est du concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes, les données 2008 sont : 170 lauréats sur 1174 dossiers reçus, donc une chance sur 7 de gagner. 15% des lauréats n’étaient pas issues d’un labo ou d’une université. J’en connais au moins 2 dans le tas ! Quand au prix, il s’agit d’une subvention et pas d’un prêt, mais cette subvention est conditionnée comme les avances Oséo par un apport en fonds propres. Et dans un ratio qui n’a pas l’air d’augmenter comme chez Oséo. Il est en général de 1 pour 1.
Ce concours est plutôt une bonne initiative, à ceci près qu’il se pose toujours la question des critères de sélection: scientifiques et/ou perspectives économiques et capacité de l’équipe à délivrer ?
Pour ce qui est de la fusion avec l’AII, il y a beaucoup à redire. J’avais l’année dernière essayé de décortiquer ce qu’il était advenu des subventions du méta-projet Quaero. On y voyait que les grandes entreprises récupéraient 38% des subventions alors qu’elles n’en ont franchement pas besoin (dans le cas de France Télécom qui récupérait 6,5 m€). Ca fait déjà une trentaine de startups avec une avance de 200K€ chacune, sachant que le budget de l’AII était fait de subventions et pas d’avances…
Enfin, les startups peuvent aussi creuser du côté des pôles de compétitivité. Le plus souvent en acceptant de devenir partenaires de grandes entreprises. Et étant localisé dans la bonne région puisque ces pôles sont des couples domaine technique/région.
Sophie B.
“Evidemment dans les régions moins innovantes, les directions d’OSEO sont contentes de trouver le moindre projet à financer pour justifier leur activité.”
En quoi pense tu que certaines régions sont moins innovantes que d’autres ?
Certes, en nombre de projets l’IDF domine mais en terme de qualité je ne vois pas pourquoi OSEO devrait se rabatre sur des projet “tres moyens” alors qu’il y en a de très bons.
Mais ces pôles de compétitivité sont ils des lieux sûrs pour les PME ? Peuvent elles être certaines de ne pas perdre la partenité de leurs innovations au profit des grands groupes? Ca m’a l’air un peu compliqué d’y accéder. Je n’y crois pas trop. Il faut obligatoirement mener de la recherche collaborative et parfois c’est un peu lourd.
Par ailleurs, je croyais que plus de 60% des lauréats du concours étaient issus de la recherche et de l’université. C’est ce que Pécresse prônait l’année dernière… justement pour justifier l’apport du ministère dans ce cadre (si non on ne voit pas trop pourquoi…)
Sophie, 85% des projets lauréats du concours du Ministère de la Recherche sont issus du supérieur ou de la recherche (je disais que 15% n’en sont pas issus!). On est donc en phase.
Pour les pôles, je suis tout autant circonspect, mais cela semble dépendre des endroits et des secteurs d’activité. Certains pôles comme Cap Digital donnent la part belle aux PME, d’autres sont clairement trustés par les grandes entreprises.
Laurent a sinon raison d’insister : les projets ne sont pas à priori de moindre qualité en région. Mais il ne sont pas pour autant plus mauvais dans les régions à forte densité et un déséquilibre des aides pour des raisons d’aménagement du territoire va finalement les désavantager !
Par contre, quand il s’agit de projets nécessitant un fort écosystème, ils sont peut-être désavantagés. Dixit un copain qui est à Lyon et que cela divisait par deux ses chances de réussite. Résultat : il passe la moitié de son temps en IDF.
La régionalisation des aides pose d’autres problèmes: une multiplication et la redondance des instances et des variations dans les aides qui rendent le système assez incompréhensible.
Sans subventions et aides de l’état, le problème est d’ailleurs voisin aux USA. Les boites de la hightech se concentrent dans la Silicon Valley au grand damne des autres régions. Il n’en reste pas moins que c’est là où les choses se passent. Où les talents se concentrent. Ou le capital risque est disposé à investir (pas loin de ses ouailles). Après, il y a d’autres pôles, comme la santé dans la côté est, la pub, les médias et (feu?) la finance à NYC, ou encore l’automobile à Détroit (enfin, pour ce qui va en rester…). Mais aucun n’est à la hauteur de la SV.
Olivier
Entre les annonces et la réalité le fossé est grand. Il n’y a pas que les banques dans la vie ! Ce n’est pas le même monde.
ANVAR c’est fini c’est ça ?
Le concours de la recherche ne permet pas de financer grand chose. J’ai reçu 30 000 euros l’année dernière. Maintenant je suis en panne. J’ai postulé pour le concours de cette année. Si je suis sélectionné, il me faut attendre septembre ou novembre prochain pour avoir la sub complémentaire. Je vais bientôt lever des fonds. L’aide d’OSEO est indispensable comme label. Le chargé d’affaires m’a bien aidé sur mon plan de financement, les questions de propriété intellectuelle et pour trouver des partenaires.
Mon problème, ce n’est pas la trésorerie (ça c’est pour les vieilles boîtes). Je n’en suis pas là. Je ne sais plus quoi faire. Quel gâchis. Côté conseil régional et CCI, ce n’est pas leur job de faire du soutien aux start up et la R&D. L’innovation n’est pas une question régionaliste. Ce n’était pas le moment de nous foutre dans un bourbier pareil.
Bonsoir !
Aux US, c’est 30 milliards de dollars d’aide pour le numérique grâce à Obama. Et sur les technos vertes, je pense qu’ils vont mettre le paquet.
L’artice des Echos sur OSEO est sommaire. Pas indiquée la baisse du budget Innovation en France. Heureusement que les autres médias sont plus précis. Le président d’OSEO a beau jeu de dire qu’il n’a jamais autant financé l’innovation que l’année dernière. Ca veut dire… passez ya rien à voir…pour la suite. Superbe.
En faisant un petit calcul tout simple… Si OSEO-ANVAR doit financer maintenant des ETI, des grosses sociétés quoi, qui ont de gros fonds propres… OSEO pourra t-il suivre en montant d’aide (à hauteur des fonds) ? Avec une baisse de son budget ? C’est illogique. Dans 2 mois c’est plié.
Pour les créations d’entreprises, côté banques, il y a le PCE. Mais pour 45 000 euros de prêts maxi. On va pas bien loin avec ça. A si, on peut monter une épicerie (et encore), c’est pas trop risqué. Et à quel taux ?
J’oubliais le PPA (Prêt Participatif d’Amorçage) : combien d’entreprises peuvent en bénéficier chaque année ? Une petite centaine ? Là aussi, il faut être cautionné à fond.
OSEO ne fera bientôt plus que de la garantie de financement privé (banques, capital risque)… Comme ces derniers limitent les risques ou requièrent une aide d’OSEO en amont, cela promet un gros carnage sur la high tech.
L’Etat se désengage sur le soutien à l’innovation. C’est clair maintenant. Mais est ce normal ? Doit on l’accepter ? Et l’accompagnement ?
BDPME + ANVAR = BDPME ???
Petit tour de passe passe…
Il n’ont pas encore fusionné totalement les structures. Mais demain ? Le site web de l’organisme parle de “métiers” bien distincts… Ouais… On y croit à fond.
Avec la suppression de la taxe professionnelle, les régions n’auront même plus les moyens de compenser.
Guillaume
J’avais eu la même réaction que vous sur les Echos, mais leur article n’est que la reprise à chaud d’une dépêche de l’AFP qui couvre une conférence de presse d’Oséo. Il ne faut donc pas leur jeter la pierre sur l’analyse, qui pourrait arriver dans le numéro d’aujourd’hui ou plus tard.
Obama et ses 30 milliards ? Attendons un peu pour voir et nuancer. Sachant que si ils existent bien, ils seront orientés vers la création d’infrastructures haut débit. Mais pas pour l’aide aux startups qui ont aussi des difficultés outre-Atlantique. Sachant que le point de départ, c’était 30 milliards de dollars de capital risque et autant d’investissements de business angels injectés dans l’innovation par an. A comparer à environ 2 milliards d’Euros toutes sources de financement confondues pour la France. Plus de 20 fois plus aux USA alors que les ratios économiques devraient être au pire de 1 pour 10 et plus idéalement de 1 pour 5.
Olivier,
Votre blog et vos réseaux peuvent-ils vous permettre de faire entendre la voix des startups auprès des décideurs de ce pays ?
Vous citiez Nathalie Kosciusko-Morizet. Ne pouvez-vous pas aller la voir pour mettre en place un statut de la startup (numérique ?), qui permette, par exemple de ne pas payer de charges patronales pendant 4 ans ? Les startups n’ont pas forcément de réseau, j’ai l’impression qu’elles ne sont représentées par personne. Un club existe pour l’économie numérique (Club énergie numérique) mais il est l’émanation de grands patrons tout de assez focalisés sur l’accès au numérique.
Un tel club pourrait avoir pour objectifs :
– De faire des propositions au gouvernement pour faciliter la création de startups, leur viabilité et leur transformation en gazelles de demain.
– D’aider les startups grâce à des personnes comme vous ou Karine (C ?) ou des outils appropriés à leur développement (Bureaux virtuels, DSI externalisé, DRH externalisé, un truc étonnant : gérant externalisé !…)
– De permettre aux startups de se connaître et de voir si des synergies, des collaborations étaient possibles.
Pour ma part, je participerais volontiers et activement à un tel club.
Bonjour Olivier,
Merci pour ton intervention une fois de plus très pertinente.
Je voudrais cependant apporter un témoignage positif car OSEO nous à beaucoup aidé dans notre développement quand les investisseurs n’étaient pas encore au RDV en démarrant avec un PCE puis une aide à l’innovation.
Nous avons rencontré des interlocuteurs de qualité, très à l’écoute et conscients de nos difficultés.
Aujourd’hui quand la situation économique se tend il faut maintenir la reconnaissance sur les aides qui nous sont apportées mêmes si nous en aurions voulu un peu plus.
Je retiens aussi les propos de Marc Antoine sur l’opportunité d’insister sur l’impérieuse nécessité de trouver les moyens de faire encore plus pour cet univers numérique source d’innovation et d’emplois.
Pour info : l’association Renaissance Numérique joue un rôle non négligeable dans cette démarche.
Pour les entreprises d’IDF : la région va relancer d’ici mars un appel a projet PM’UP doté de subventions
Bon courage
Bonjour à tous,
Juste pour vous signaler un article du figaro d’aujourd’hui : http://www.lefigaro.fr/entreprise/2009/02/11/05011-20090211ARTFIG00324-oseo-se-flatte-d-avoir-sauve-plus-de-40-000-emplois-.php
Bien entendu, aucune mention du la baisse de 40% du budget innovation évoqué dans les commentaires…
Encore un article bien vague et qui ne relève d’aucune analyse de la part du journaliste…
@Marc-Antoine : il existe déjà pas mal d’associations qui militent en faveur des startups : Croissance Plus (PME de croissance), l’IE Club (assez orienté web) ou l’AFDEL (pour le logiciel) pour n’en prendre que quelques unes. Mais il est vrai qu’il n’y a pas d’association professionnelle 100% dédiée aux startups. Ce qui s’explique d’ailleurs assez facilement : seules les boites établies peuvent consacrer un peu de ressources bénévoles à ce qui relève du lobbying. D’où des associations où les membres actifs sont souvent issus de boites de taille critique. Sans pour autant que les startups soient exclues. Mais il est clair que les startups se feront toujours moins entendre que les groupes divers qui occupent la rue en ce moment. Pour ce qui est de NKM, j’aurai sans doutes l’occasion de faire passer le message un de ces 4. Stay tuned. Sachant qu’il y a une base de travail : les 29 propositions que j’avais rassemblées pour les assises du numérique avec différentes associations comme l’IE Club, l’Echangeur PME et CyberElles.
@Alex : heureusement qu’il y a des cas positifs et on en trouvera des centaines. Ce qui gêne aujourd’hui, c’est une baisse de régime d’une organisation et d’un processus qui avaient trouvé leur place et qui structuraient le reste de l’écosystème du financement des startups.
@Stanislas : le Figaro écrit tout de même que
Oséo a consacré l’an dernier 800 millions au financement de l’innovation car elle a repris les dossiers de l’ex-Agence pour l’innovation industrielle, lancée par Jacques Chirac quand il était président de la République. «Nous n’avons jamais autant financé l’innovation», se félicite François Drouin, indiquant que plus de 5 000 entreprises innovantes ont été accompagnées. Après ce pic, la somme va redescendre cette année à 500 millions.. Ne jetons donc pas trop la pierre aux journalistes. Le Fig a eu 24h pour écrire cet article. Il suffit que le journaliste ne soit pas bien branché avec ce secteur pour louper ce qui ne va pas. La journaliste du Monde (Annie Kahn) est tombée sur ce post par le truchement d’une recommandation d’un ami commun et la veille de la conférence de presse d’Oséo (que j’ignorais totalement). Donc, un peu par hasard.
Le site oseo.fr est encore plus opaque. Il vient d’annoncer la conférence, mais pas mention de la baisse du budget. C’est langue de bois ?
http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/oseo_activite_2008_et_engagements_pour_2009
Guillaume, J’ai trouvé sur un blog les mésaventures d’un jeune entrepreneur innovant pour obtenir un simple PCE (Prêt bancaire à la Création d’Entreprise) d’oséo. Il démontre bien que les banques n’aiment pas l’innovation.
http://blog.van-proosdij.fr/2009/01/10/hsbc-et-creation-dentreprise-lerreur-de-casting
C’est étonnant ce manque d’info sur les vrais chiffres d’oséo entre la part bancaire (sofaris) et la part de soutien à la recherche=développement (anvar). On ne sait plus quoi penser. Sur leur plaque “oséo s’engage” de la conférence d’hier, ils mettent pourtant l’innovation en première page et même l’avance remboursable et les jeunes pousses. Est ce un produit d’attrait simplement ? Sorte de tête de gondole ? Pourquoi pas, mais si on ne peut pas facilement obtenir un prêt à la banque pour créer sa boîte, cela va devenir un peu dur…
Je recommande la lecture des 29 propositions d’Olivier, c’est très intéressant (voir lien en commentaire….29!).
Je suis notamment à 100% d’accord sur l’Essonne. On y trouve HEC et Polytechnique (j’espère que ces écoles ont la bonne idée de travailler ensemble, pour que les marketeux d’HEC aident les ingénieurs de Polytechnique). On y trouve aussi System@tic…..
Mais l’accès y est déplorable!
Soit on se tape des bouchons, soit Metro + RER +Train +Bus +marche à pied.
29 n’est pas un chiffre rond, alors je vous propose:
30, Développer les réseaux ferrés et routiers de l’Essonne.
…. heu, je ne dis pas que c’est le point le plus important de votre document!
Bonsoir tous. J’ai lu les propositions d’Olivier.
Effectivement il faudrait augmenter le financement de l’innovation, surtout privé. Mais le principe du capital risque est de limiter les pertes pour optimiser les gains, surtout en période de crise, la sélection est encore plus drastique. Le capital investissement s’est beaucoup développé en France et a investit des milliards ces dernières années. Le principe est ensuite de se retirer avec une plus value… (ils vont attendre un peu trop longtemps maintenant.) Une petite poignée de privilégiés en bénéficie. Moins de 5% de projets retenus. Et encore, lorsque l’Etat a misé en amont sur les entreprises en question, par les FCPI ou l’aide, la plupart du temps.
Avec le dernier éclatement de la bulle internet, les investisseurs sont prudents… Ils ne peuvent pas se perdre d’accroître leur risque de perte. Et avec les prévisions de récession mondiale (cf. FMI et BIT), le bon investisseur privé ne va pas jouer au bon samaritain (ce n’est pas son job). Oséo garantit certains fonds de capital risque (comme si cela ne suffisait pas). En période de crise, l’Etat est le seul à jouer à contre-cycle, en investissant directement (+ retour direct vers lui si cela marche, normal) pour relancer la machine qui sinon à tendance à se replier, à végéter… D’où les milliards injectés dans le plan américain. Obama a bien indiqué ce rôle indispensable de la puissance publique. Les USA vont devenir protectionnistes, parce qu’ils n’ont pas envie que l’Europe profite de ce plan de relance.
Il ne tient qu’à nous de sauver nos emplois, notre économie… avec ou sans les autres. Et à tous ceux qui se plaignent sans arrêt des charges et autres impôts, je dirais que la solidarité doit primer aujourd’hui. La loi TEPA c’est bien, mais cela ne permet pas vraiment de financer les fonds propres des entreprises et cela a fait perdre plus de 15 milliards d’euros à l’Etat, qui auraient pu être investis dans autre chose, et entre autres, l’innovation.
Guillaume, nous en saurons plus sur la baisse du budget dans la publication des comptes 2008 détaillés. Visiblement, ils ne sont pas intervenus mardi pendant la conférence de presse d’Oséo. Il faudra attendre encore quelques mois pour disposer des comptes 2008. Et pour 2009, attendre le printemps 2010… :).
Anne, n’est-ce pas un peu rapide de dire que les banques n’aiment pas l’innovation dans le cas de Louis van Proosdij de Fairplay TV ? En effet, il a obtenu son prêt (et son projet est très intéressant, il me l’a présenté il y a quelques semaines). C’est surtout le process qui ne fonctionnait pas bien dans la banque !
Marc-Antoine, il semble que le gouvernement se soit lancé dans la création d’un gros pôle recherche/industrie dans la zone Saclay/Orsay/Palaiseau et cherche à se coordonner avec les parties prenantes pour les infrastructures. Mais cela n’a pas l’air facile effectivement. Et les moyens financiers vont manquer.
Sylvie, les 29 propositions mériteraient certainement une petite réactualisation post-crise. Elles datent de juillet 2008, la préhistoire économique… ! J’y évoquais le besoin de mieux soutenir très en amont les projets de jeunes entrepreneurs. En temps de crise, le curseur entre financement public en amont et privé en aval mérite effectivement d’être déplacé vers l’aval du fait de la défaillance du privé. Dans le cas d’Oséo qui nous occupait initialement dans ce thread, le glissement se produit à l’envers. Ce qui est complètement incompréhensible. Ceci étant, il y a toujours du risque dans un investissement. Et même Oséo cherche à minimiser les risques. Mais les seuls qui prennent véritablement un risque dans l’investissement sont les business angels car ils investissent leur propre argent. En amont, les associations comme Scientipôle où je suis expert et membre du comité de sélection comme Oséo investissent l’argent du contribuable, pas le leur. En aval, les VCs investissent aussi l’argent des autres. Avec certes un intéressement, mais pas de risque en cas l’échec, seulement un “upside” en cas de réussite. Le manque de business angels en France traduit deux phénomènes: une culture du risque plus faible qu’aux USA, et aussi, plus prosaiquement, le fait qu’il y a moins de réussites économiques, tout du moins dans le secteur hightech. Ah, et puis aussi, l’ISF qui a discrètement fait fuir la moitié des vraies grandes fortunes du pays. Pour la loi TEPA, la seule partie qui a généré des investissements est l’exonération d’ISF pour les prises de participation dans des PME innovantes ou dans des FCPI/FCPR. Mais cela ne représente que quelques centaines de millions d’Euros sur 15 milliards. Dans la loi TEPA, c’est la diminution des droits de succession qui me semblait être la mesure la plus contestable et la moins républicaine. L’éviter permettait de dégager 4 milliards d’Euros je crois. En bonne gestion, cela aurait été cela d’économisé dans l’appronfondissement de la dette… Avant qu’on lâche totalement le lest dans les différents plans de relance post-Lehman.
Le sujet n’est pas nouveau:
http://www.ifrap.org/L-ANVAR-detruit-l-innovation,0506.html
L’ANVAR était déjà un boulet (>20% de frais de fonctionnement dans le budget, à titre de comparaison, son homologue en Israel est à moins de 1% de frais et les prêts sont obtenus dans la semaine). La fusionner avec la BDPME n’a fait que créer un nouveau millefeuille administratif destiné à héberger les serviteurs de l’état en manque de mission.
L’état peut faire l’économie de ces machins:
– au lieu de distribuer des sous, il en fait économiser via la fiscalité et les allègements de charges,
– transformer Oséo en banque privée de l’innovation, mise en concurrence avec les autres acteurs du marché des financements.
L’IFRAP encore ce machin ? Décidément, 30 ans de lutte inutile de la part de vieux grincheux toujours en train de chercher à casser tout type de service public… et prêts à dire que seule la loi du marché vaincra. Si ANVAR (OSEO Innovation) est si inutile, pourquoi les entrepreneurs accourent pour obtenir un financement de leur part ? Le financement privé a besoin de l’appui OSEO pour prêter à son tour. Mais comment se fait il que durant la crise actuelle l’IFRAP ose encore taper sur la tête de l’ANVAR. C’est lamentable. Et vos témoignages sont nuls.
Sabrina. De toute façon, le soutien à l’innovation c’est 0,1% du budget de l’Etat. Je ne vois pas pourquoi ces personnes de l’IFRAP viennent nous rabâcher les soit disantes économies de bout de chandelles que pourrait faire l’Etat en supprimant oséo=innovation. Les coûts logistiques d’OSEO-innovation sont inférieurs à 8% du budget alloué. Le personnel d’oséo (soit le 1/3 de l’effectif total d’oséo, dont la grosse part est un personnel dédié au financement bancaire et à la garantie) n’est pas “fonctionnaire”, mais est régit par un contrat de travail de droit privé. Quand je lis, “transformer oséo en banque privée de l’innovation”, cela me fait doucement rigoler. C’est pratiquement déjà le cas. Et au fur et à mesure du désengagement de l’Etat, les prises de risque sont moindre. D’où le coup de colère d’Olivier.
Il n’y a pas eu 800 M€ d’aides directes Innovation d’OSEO en 2008. Le site web présente la conférence du président d’oséo en indiquant que 2008 a permis 800 millions d’aide directe, mais c’est faux. Le montant n’était que de 520 millions en 2008 et pour 2009, c’est 320 millions.
Il y a eu en 2008 :
– 300 M€ d’aide directe (non encore complètement conclus) pour les gros programmes ISI (innovation stratégique, grosses PME ; ex-A2I),
– 280 M€ pour garantir des prêts bancaires (donc ce n’est pas de l’aide directe à l’innovation) et donc doter le fonds national de garantie (sofaris, oseo garantie)
– et seulement 220 M€ pour l’aide directe à l’innovation classique (anvar/oseo innovation), dont une part pour les startups, et un pourcentage en augmentation pour les entreprises plus mures (effectif supérieur à 50 ou 100 personnes).
Pour 2009, la garantie des seuls prêts bancaires bénéficie de plusieurs milliards de la part de l’Etat (voir le plan de relance pour la trésorerie des boîtes), donc elle n’a pas besoin de prélever sur le budget dédié à l’innovation. Par contre, l’aide à l’innovation directe passe de 520 millions à 320 millions de dotation de l’Etat, dont une centaine de millions pour les gros programmes stratégiques collaboratifs de l’ex-AII (projets ISI)…
Les milliards annoncés sur d’autres actions sont en fait des prêts bancaires garantis : on compte le montant de la garantie, mais surtout le montant des prêts accordés par les banques elles-mêmes. La garantie est une assurance en cas de non remboursement d’une partie du prêt accordé à la PME. ELle peut ne pas être utilisée. Donc on peut se flatter en milliards, mais la réalité est tout autre.
L’article de la conférence de février 2009:
http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/oseo_bilan_2008_et_engagements_pour_2009
Les annonces de 2008
http://www.oseo.fr/a_la_une/dossiers/fonds_propres_capital_risque_tepa_investisseurs_pme/sommaire/oseo_aide_a_passer_le_relais
http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/oseo_integre_l_aii_et_cree_un_nouveau_programme
Il va falloir être vigilants…
Bonjour. Aide + CIR + Pôles = 4 milliards E. Les echanges sont très interessants pour comprendre les sommes en jeu. D’un côté de 5 à 10 milliards pour soutenir les prêts bancaires, de l’autre, environ 4 à 5 milliards pour soutenir la recherche appliquée des entreprises. Le seul inconvénient réside dans le fait que l’ensemble des soutiens à l’innovation ne sont pas encore regroupés au sein de la Branche Innovation d’OSEO : le fonds des pôles est géré par la DGE (soit 700 millions d’euros, voire 1 milliard) ; le Crédit d’impôt Recherche (CIR)+ Concours Création, du ressort du ministère chargé de la Recherche (soit 1 à 3 milliards pour la seule année 2009, avec remboursement immédiat des créances dans la veine du plan de relance), et l’aide à l’innovation est gérée par OSEO innovation-anvar.
Lorsque tout sera regroupé, les comptes seront plus clairs. Mais on voit qu’il y a équilibre. Le seul problème, ce sont les startups effectivement, qui ne sont ni dans les pôles, ni dans le CIR et peu dans l’aide… Il faudrait connaître le pourcentage exact de celles qui parviennent à être soutenues par la puissance publique (y compris par les villes et régions, avec les incubateurs et aides régionales), en dehors du financement haut de bilan (business angels, capital d’amorçage…). De toute façon, l’ensemble des interlocuteurs compte sur oséo pour donner le “la” sur telle ou telle entreprise : une aide innovation déclenche souvent tout le reste.
Bon point. Avec la forêt des aides, il est difficile d’avoir une vision d’ensemble. Cela fait d’ailleurs vivre par mal de sociétés qui conseillent les startups pour leur faire récupérer des aides, valider leur CIR, etc. Et qui se rémunèrent souvent au %. Donc, une perte en ligne des financements. La complexité nourrit la complexité…
Il me semble qu’environ un tiers des aides qui vont aux pôles de compétitivité sont destinées aux PME. Après, combien de startups dans ces PME, il n’y a pas d’indicateur !
Un autre problème est généré par notre système d’aides complexe : la lenteur. Le concours du Ministère de la Recherche est pas mal, mais aligné sur remise de dossier en janvier, annonce des gagnants en juin, et étalement ensuite sur plus d’un an de l’aide en fonction des capitaux propres levés. Le traitement d’un dossier chez Oséo peut prendre plusieurs mois. Chez des BA et VCs aussi d’ailleurs.
Il faudrait apprendre à faire tourner tout cela plus vite! La rapidité d’action est une aussi forte barrière à l’entrée que toute protection de la propriété intellectuelle !
Si le concours n’existait pas, il y aurait tout simplement une aide directe oseo (financée sur fond du ministère de la recherche) au fil de l’eau, tout au long de l’année dédié aux start ups et c’est tout. Là, avec le système du concours, il y a embouteillage les premiers mois de l’année, une forte sélection (car résultats de recherche publique privilégiés). Résultats en juin et paiement en fin d’année…
Avec une aide classique (en subvention) les délais seraient raccourcis.
Si c’était plus simple… ce serait moins compliqué :). Mais les organisations préfèrent faire plus compliqué pour contrôler leur pré-carré. La relation entre Bercy et la rue Descartes est des plus alambiquées !
Reste à savoir si le processus de sélection du concours est réalisé avec plus de soins que celui d’Oséo, ou le contraire. Chez Oséo, une startup a (ou avait…) je crois plus d’une chance sur deux d’être aidée. Avec le concours, c’est une sur sept.
Et pour répondre à Marc (commentaire 35), la diminution globale des impôts si on supprimait Oséo n’enclencherait pas directement une augmentation du nombre de business angels en France ni à fortiori de VCs. N’oublions pas que le manque de BA en France dans les TIC provient de ce qu’il n’y a pas eu assez de succès chez nous. Et que les plus gros succès ont donné lieu à pas mal d’expatriations du fait de l’ISF. Ce dernier n’est pas prêt de disparaitre. Et le bouclier fiscal comme l’exonération de la loi TEPA pour investissement dans les PME innovantes est une avancée mais il n’est pas à l’abri d’une disparition à la prochaine alternance politique.
Je crois qu’oseo a pour tutelles justement Bercy et le ministre de la Recherche. C’est ce qui permet de faire la jonction entre 2 ministères peu enclins à travailler ensemble. Oséo sert de passerelle. Mais ce qui serait bien aussi c’est qu’oséo nous présente des bilans consolidés de toutes les actions menées sur la recherche et l’innovation des entreprises, que les budgets proviennent de tel ou tel ministère, peu importe. Après il y a la pub que les ministres veulent se faire, mais oséo sait les mettre en valeur. Il suffit de voir ce qui est fait pour le concours de pécresse par exemple, ou pour l’aide à l’innovation avec novelli et chatel. On a aussi oublié de parler des règles de Bruxelles qui régissent l’aide directe d’Etat en France. L’aide à l’innovation est concernée : il y a plusieurs degré d’innovations à prendre en compte, avec du coup des montants d’aide plus ou moins élevés en fonction du risque et de la techno. L’aide directe aux entreprises doit être exceptionnelle. Avec le CIR on pourrait contourner en ne respectant pas et en priant pour qu’il n’y ait pas de redressement fiscal derrière. Je pense qu’il faut améliorer les règles aussi au niveau de Bruxelles pour que la France puisse souffler un peu.
Ma constatation des derniers 6 mois: si vous voulez faire financer votre start-up dans le climat actuel, partez ou restez en région!
les FVPI/FIP/FCPR, certes leur montant sont encore modeste mais une part non négligeable sont reglementerement réservé pour les start up.
En bretagne notamment, je vois les fonds gestionnaires de FVPI/FIP/FCPR proactivement en déficit de bons dossiers start up, venir chasser en IDF pour encourager des bons projets start up de se relocaliser dans l’ouest. Par exemple, vous mettez votre siège social et votre R&D a Rennes (2 heures de TGV de Montparnasse et vous gardez bien sur le commercial sur Paris.
Couplé avec les aides OSEO qui efectivement sont moins sollicitées en province, le financement start up via ces fonds régionaux reste dans les temps actuel une valeur sure. J’ai vu des dossiers se boucler en moins de 3 mois.
My 2 cents
Jean Eudes
Je confirme que l’aide publique devient cruciale face à la frilosité actuelle (et future) des investisseurs. Ces derniers se recentrent sur leur portefeuille et se lancent difficilement sur de nouveaux projets. NKM a affirmé récemment que son secrétariat pourrait apporter une rallonge budgétaire pour les startups numériques, mais pense t-elle à oseo ? Peut elle apporter un budget complémentaire à cette organisation qui connaît bien les besoins de ce type d’entreprise ? Le crédit d’impôt recherche profite surtout aux grands groupes et aux entreprises moyennes, cibles pourtant des pouvoirs publics via oséo, ce qui est illogique. Il faudrait permettre à oséo anvar de retrouver son métier initial. Cela fait 6 mois que je cherche désespérément des fonds complémentaires pour mon entreprise, et en vain. Je suis en statut JEI. Oséo m’impose une levée de fonds de 100 000 euros supérieure au montant de l’aide, pour me lancer avec un prévisionnel plus confortable dans le contexte économique incertain actuel. Je le comprends, mais vais y parvenir ? Si Oséo me finançait plus fortement, cela me permettrait de tenir un peu plus longtemps et peut être d’attirer plus facilement les VCs. Pourquoi cette obsession pour les Entreprises Moyennes à grosses? Ont elles besoin d’aides à l’innovation? Je lis dans la presse que telle ou telle grosse PME obtient 2 à 4 millions d’oséo. Cela me met mal à l’aise alors que j’ai tant besoin d’argent. Mon équipe est payée avec quasiment rien. Cela ne peut plus durer. Il faut m’aider pour que je puisse arriver jusqu’au marché. Après cela ira mieux. Je ne comprends pas. Le Monsieur Plan de Relance a t-il des marges de manoeuvre ? Avec nos pauvres 26 milliards d’euros, par rapport aux 50 voire 80 milliards allemands, cela ne tient pas la route. Ou bien il faut qu’oséo se détourne des grosses boîtes et se recentre sur les entreprises plus petites, et l’occurence les créations d’entreprises technologiques et innovantes.
Pouvez vous faire quelque chose M. Ezratty ?
Ca y est la presse se réveille : http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/02/10/les-petites-societes-innovantes-deplorent-l-abandon-des-pouvoirs-publics_1153295_1101386.html
(article du monde de Annie Kahn 😉
Et l’IFrap répond en arguant qu’il ne faut rien attendre de l’Etat pour les startup si ce n’est des aides fiscales :
http://www.ifrap.org/Oseo-n-investira-plus-dans-les-start-up,1097.html
Qu’en pensez-vous?
Le Monde n’a pas tardé à se réveiller puisque l’article d’Annie Kahn est sorti à peine trois jours après le mien !
Pour ce qui est de l’IFRAP, leur point de vue est toujours un peu extrême sur les dépenses de l’Etat.
On pourrait tourner l’argumentaire à l’envers : aider les startups là où le risque est très élevé et où le financement privé est défaillant est peut-être plus utile et censé que de le faire là où le risque est plus faible et où le financement privé fonctionne beaucoup mieux. Dans le financement à fort risque, il y a beaucoup moins de concurrence du privé ! Idem dans la recherche fondamentale.
Les évolutions récentes de la politique d’Oséo Innovation déstabilisent trop rapidement le financement d’amorçage des startups sans que cela corresponde à une politique concertée. Si le gouvernement affichait une véritable politique avec un véritable transfert d’activité du financement d’amorçage aux BAs, on pourrait voir le bout du tunnel. Mais on en est loin. Le relai est bien loin de fonctionner.
Ceci étant, je suis d’accord avec le besoin d’avoir plus de business angels dans les phases d’amorçage comme cela fonctionne aux USA. Et aussi d’avoir un dispositif fiscal qui favoriser encore plus les fonds d’amorçage. Cela fait partie des 29 propositions pour le plan numérique, qui datent de juillet dernier.
Mais l’aflux de business angels ne peut pas intervenir comme cela en peu de temps. Tout d’abord, il n’y a pas suffisamment de succès locaux pour amorcer la pompe (tout du moins dans l’IT). Ensuite, la moitié des fortunes se sont exilées à cause de l’erreur originelle de la création de l’ISF qu’on l’apprécie ou pas. Et si le bouclier fiscal et les exonérations diverses d’ISF ont limité les départs, ils n’ont pas généré de retours significatifs. Pourquoi ? Parce qu’on ne change pas de vie du jour au lendemain, et que la politique fiscale française est tout sauf stable (les allemands on résolu le problème en intégrant le bouclier fiscal dans leur constitution je crois).
Olivier. Mais les fonds en amorçage existent et les fortunes pour investir aussi en France, avec des défiscalisations en tout genre. Pourquoi les startups ont donc tant de mal à réunir des fonds privés à leur démarrage ? Les sociétés que citent Zimmern de l’IFRAP tels que Priceminister de Kociusko Morizet, n’ont pas eu besoin de OSEO. Mais désormais le Pdg de Priceminister investit dans des startups et il est premier (en tant qu’investisseur) à conseiller le recours à l’aide à l’innovation d’oséo. Je crois que l’on confond la startup de technologie innovante et la startup d’innovation de services, qui ne rentre pas forcément dans le cadre de l’aide à la R&D pure. C’est le cas de PriceMinister à ces débuts, de Mille Mercis, etc. Mais des startups comme Eurofins Scientific, MailinBlack, Genfit, Cellectis… doivent beaucoup à anvar. Le niveau de R&D est bien supérieur.
http://www.oseo.fr/a_la_une/paroles_d_entrepreneurs/sur_lci/eurofins_scientific
Le public mal intentionné mélange tout. M. Zimmern est en lutte contre Anvar et désormais Oséo innovation depuis plus de 30 ans. C’est maladif chez lui. Il y a des raisons personnelles contre le premier président de ANVAR au début des années 80. Et maintenant il continue par principe, car il ne veut pas reconnaître qu’il a tort.
En quoi oséo innovation concurrence le capital risque ? France Investissement (CDC) détient plus de 2 milliards d’euros pour soutenir le capital risque en France. Une initiative de Jacques Chirac
http://www.netpme.fr/actualite-entreprise/650-deux-milliards-d-euros-pour-developpement-pme.html
http://www.france-investissement.fr/
Résultat : quedal. Alors pourquoi les VCs hésitent ??? Pourquoi de telles sélections ?
Si oséo innovation n’existait pas (avec l’action très forte des régions), les prises de risque de la part des VCs seraient encore inférieures. Et le principe qui est de dire que dans les pays anglosaxons les aides sont réduites, il faut aussi regarder les autres formes de soutiens publics qui profitent exclusivement à leurs startups au détriment des nouveaux entrants venus de l’étranger. Ils se montrent libéraux vis à vis de nous, mais ils le sont beaucoup moins en réalité…
Regardez donc les 50 000 comptes américains (fraude fiscale) qui devront être dévoilés par la banque suisse UBS… à la demande toute récente de l’Etat américain.
Les temps ont bien changé…
Je suis d’accord avec Guil. Un nombre très important d’entreprises innovantes n’auraient jamais vu le jour sans l’Anvar et maintenant OSEO. Je ne citerai pas le nom de mon entreprise, mais en l’occurence, lorsque je l’ai créée, pas un BA, pas un fond de capital risque ne misait sur moi. Après avoir été aidé par Anvar à l’époque, les portes se sont ouvertes. Et j’ai pu lever jusqu’à 4 millions d’euros. Je pense que les analyses de cet organisme rassurent sur le projet et le rendent plus crédible aux yeux des partenaires.
Au sein d’OSEO notre misson est de faire du pognon sans risque, le vrai métier de banquier..c’est la course au PNB, au toujours plus..
L’innovation on s’en tape, ce qu’on souhaite c’est de preter qu’aux boites riches….
Azer, qui êtes vous ? Un collaborateur d’oséo, versus banque (bdpme) ? C’est étonnant cette réflexion. Si oséo devait devenir une simple banque, je ne vois pas l’intérêt. Je crains effectivement pour les jeunes créateurs qui démarrent avec peu d’argent.
Aide publique et prêt bancaire font bon ménage ces temps-ci pour partager les risques. C’est là que l’on voit l’intérêt de rapprocher anvar et bdpme. Il y a actuellement des projets qui se financent pour 1/3 avec l’aide à l’innovation (anvar, oseo innovation) et l’autre 1/3 en prêt garanti (oseo financement garantie, bdpme/sofaris).
Lire l’article de Sud Ouest
http://www.sudouest.com/gironde/actualite/rive-gauche/article/509950/mil/4201415.html
Je ne trouve pas cela idiot. L’entreprise bénéficie de 2 expertises : l’une technique/économique, l’autre financière, avec l’opportunités d’être mis en contact avec d’autres partenaires.
Bonsoir. Ce sujet est très interessant et mérite d’être alimenté. Une page sur “wikiversité” est consacrée à ce thème
http://fr.wikiversity.org/wiki/Quelques_t%C3%A9moignages_sur_la_vie_des_start-up/Que_peuvent_faire_les_pouvoirs_publics_%3F
Le secrétaire de la section socialiste de Fontenay dans le 94 (lieu d’implantation du siège social d’oséo) s’interesse de près aux problèmes de financement des startups et des baisses de budget d’oséo dans ce cadre.
http://dd2007.parti-socialiste.fr/2009/02/16/la-politique-industrielle-de-nicolas-sarkozy-contre-les-start-up/
Le plus drôle (comme quoi ce n’est pas nouveau), Loic Le Meur l’année dernière a déjeuné avec Eric Besson (prédécesseur de NKM) sur ce sujet épineux du financement des start up du numérique. Il dit qu’en Israel l’Etat investit directement dans le capital des start up (ce qui bien sûr contredit les dires de Mister Zimmern…. qui dit tout et son contraire biensûr). Loic dit que si Oséo faisait cela, on crierait au scandale. C’est tout à fait vrai, puisqu’Anvar (oseo innovation) l’a tenté avec ses BSA en 2000, et que les hordes de VCs et la CDC s’y sont opposés…. Ououou… L’Etat n’était pas un mauvais investisseur (pas du tout) et ses choix étaient très judicieux… contrairement aux imbécilités que l’on entend sur l’incompétence de l’anvar oseo dans ce domaine… Ma boîte avait bénéficié de ces BSA et Anvar a fait une belle opération. Résultat, anvar a dû se défaire de ces bons de soucriptions en actions pour que les VCs cessent de lui taper dessus. Maintenant, plus personne n’investit en amorçage et on baisse le budget de l’aide à l’innovation. C’est du tout faux.
http://loiclemeur.com/france/2008/09/djeuner-avec-er.html
Allez. Bon courage. Demandez à Loic d’organiser le web09 sur ce sujet du financement.
Quelle belle année….
Bonsoir,
Merci pour cet article qui, avec bien d’autres (Cf. article sur Le Monde du 11/02/2009), fait le constat de la dérive d’OSEO vers le métier de pur banquier.
Cela a été relevé dans de nombreux commentaires, le soutien aux jeunes entreprises innovantes semble désormais trop risqué pour OSEO qui préfère financer des entreprises déjà fortement capitalisées, qui garantiront un remboursement de l’avance, plutôt que des entreprises innovantes en création.
Il est vrai que cette tendance est plus ou moins forte selon les régions mais, en abandonnant le financement de la phase d’amorçage, OSEO nous oblige – acteurs locaux de l’innovation (Régions, ARI, …) – à imaginer des solutions pour pallier cette carence(Incubateurs, Fonds d’amorçages, …).
Bonne continuation.
Le rapprochement des deux structures anvar et bdpme était déjà un acte contre-nature avec d’un côté un organisme qui dispose d’une solide expertise de l’innovation et d’un sens aigu du service public, et de l’autre d’une banque qui n’a pour seul souci que d’équlibrer son compte de résultats et faire du chiffre, banquiers qui au passage ne se rendent même pas compte que sans le soutien de l’état ils n’existeraient plus depuis longtemps…
Les budgets innovation ont été corrects ces trois dernières années pour faire passer la pilule de la disparition de l’anvar, mais aujourd’hui,ils fondent comme neige au soleil, et on peut être inquiet quant au soutien des JEI. Même si on voyait bien que des choses devaient évoluer pour l’anvar, iln’en demeure pas moins que bon nombre de JEI comme nous n’existeraient pas aujourd’hui sans le soutien au départ de cet organisme qui reste ( restait ) le plus compétent en matière de soutien public à l’innovation (accompagnement ET financement).. Au lieu de le renforcer en moyens et champs d’action, l’état préfère le sacrifier sans que l’on en comprenne vraiment le sens. Toujours curieux cette inconstance de l’état dans la conduite des politiques essentielles à la compétitivité de nos entreprises et de nos territoires….Bruxelles peut continuer de démonter notre pays…
La genèse du cycle économique, l’innovation est presque devenue un mal nécessaire!
En quelques années nous avons au moins réussi dans l’hexagone à créer dans l’inconscient collectif une image fort négative de l’innovation, telle qu’elle ne représente plus aujourd’hui que du risque. Désormais le financement du renouveau du cycle économique ne peut s’entendre qu’avec un arsenal de mesures fiscales et de garanties. Un label à même été créé pour tracer et rassurer les différents intervenants de la filière. Une entreprise innovante n’a d’intérêt pour les business angels, les industriels, les fip, les fcpi, ou des banques d’affaires qu’après qualification par Oséo. Cette agence nationale est au moins célèbre pour la qualité de ces évaluateurs en grande majorité experts non-indépendants, ses critères d’éligibilité, les délais d’attribution qu’elle pratique, sans oublier ses émoluments : 2600€ par label attribué, ce qui soulève d’autres problèmes. Ce sésame est pourtant à double tranchant. Il est à la fois sélectif et veut répondre à trop d’items. L’évaluation des projets se fait sur les critères technologiques, la conformité aux axes des pôles de compétitivité, le niveau d’inventivité… . Pour simplifier le propos, les aides accordées ne concernent que des efforts de R&D, qu’ils soient de rupture ou plus souvent incrémentiels. Parler de communication ou de marketing c’est introduire le trouble dans l’esprit des chargés de mission d’Oséo qui soupçonneraient des dépenses non éligibles et déguisées. Le plus souvent ces questions sont détournées, l’obligé reconnaitra lui-même qu’il n’a aucune compétence dans le domaine (!) de surcroit pour des questions d’éthique, de loyauté vis-à-vis des entreprises concurrentes, Oséo ne saurait intervenir dans un domaine commercial…
De facto pas un euro n’est alloué aux tests commerciaux, au marché d’amorce. Il n’est pas question de remettre en cause le business modèle des start-ups, mais promouvoir un modèle selon lequel une entreprise deviendra prospère uniquement sur des dépenses de R&D sans concrétisation de l’offre ? En fait, ce modèle est efficace pour les brokers de société, des sociétés de gestion de fcpi par exemple. Pour elles la ligne vente n’a pas à être valorisée. Cela n’aura pas de réelle incidence lors de la revente de la pépite à un groupe pourvu d’un réseau commercial.
J’ai une question naïve concernant la garantie de des financements en capital-risque. J’ai lu qu’Oseo pouvait garantir jusqu’à 70 % des sommes investies. Cela veut dire quoi exactement ? Des sommes investies par qui et de quel type de garantie s’agit-il ? En cas d’accident qui est remboursé de quoi ?
@Energo : je suis 100% d’accord, l’ensemble du système des aides publiques en tout genre est bien trop orienté sur la R&D en France, grand pays des Corps de l’Etat et d’ingénieurs (j’en suis un pourtant…). On confond innovation et invention, on oublie qu’au sens exact, une innovation, c’est une solution qui a rencontré son marché. Mais on finance leur création plus que la rencontre en question.
Par contre, il n’est pas exact d’affirmer que “pas un euro nest alloué aux tests commerciaux”. Il existe pas mal d’aides diverses pour l’international, la propriété intellectuelle, et pour faire appel à des services divers. Elles sont surtout régionales (CRITT/ARITT).
Par contre, je serais curieux de comprendre comment fonctionnent les expertises des projets chez Oséo. J’ai entendu dire qu’ils les faisaient de plus en plus en interne, et pas via des experts indépendants.
@startuper : je crois qu’Oséo garanti seulement les prêts bancaires. On appelle cela des prêts “sofarisables”, du nom de la Sofaris, qui a été intégrée dans Oséo au moment de la fusion ANVAR/BDPME. Les investissements en capital des VCs et des Business Angels ne sont pas “sofarisables”. Quand ils perdent leur investissement, ils perdent tout. Pour ce qui est des FCPI, j’ai un doute mais ne pense pas que les investissements dans des FCPI (le véhicule le plus courant pour les VCs avec les FCPR) soient couverts par la garantie de 70%. D’autant plus que les FCPI intègrent des investissements en capital, pas sous forme d’avances ou de prêts en compte courant.
Les aides d’Etat sont régies par Bruxelles, d’où l’accent sur la R&D (voir ce qui se dit sur ce sujet, cela vous éclairera)
http://www.6minutes.be/FR/Artikel.aspx?ArtikelID=13485&RubriekID=84
Le régime notifié de l’aide à l’innovation se trouve sur le site d’oséo
http://www.oseo.fr/votre_projet/innovation/aides_et_financements/aides
OSEO garantit aussi les FCPI, et certains réseaux professionnalisés de BA. Donc c’est très très bien.
Lire le détail à cet endroit :
http://www.oseo.fr/a_la_une/dossiers/fonds_propres_capital_risque_tepa_investisseurs_pme/sommaire/oseo_aide_a_passer_le_relais
Pour les aides à la commercialisation de l’innovation, il y a le CDI (Contrat de Développement Innovation)
http://www.oseo.fr/notre_mission/notre_offre/innovation/financements_bancaires/contrat_de_developpement_innovation
et biensûr les aides régionales (mais inégal selon les régions). A ce stade (commercial), le risque est moins élevé (preuve du concept faite), et le financement privé doit jouer son rôle…
Si vous avez d’autres questions n’hésitez pas (aussi) à contacter directement OSEO. Ce sera plus simple. A bientôt.
Merci beaucoup pour la précision sur la garantie des FCPI. Je n’en connaissai pas bien le mécanisme.
Comme quoi, le risque est sérieusement réduit pour ce qui les concerne. Tant qu’ils en acceptent la règle de partage pour le cas du succès. Sait-on quelle est la part des FCPI qui est ainsi couverte par Oséo ?
Sinon, puisque vous avez l’air d’être chez Oséo, il serait intéressant de vous voir réagir sur le propos de l’article et l’évolution des conditions d’accès aux avances remboursables pour les startups en phase d’amorçage.
Une amorce de solution, l’offre créative,
Face à l’abondance de nouveaux produits ou services, le consommateur final ne sait plus quelle offre choisir. Faute d’acquérir un bien qui ne lui correspond pas, il a besoin d’être guidé dans la définition de son besoin, c’est le rôle de son fournisseur de référence.
Ce professionnel clef est à la croisée des chemins entre besoin pressenti et offre technologique. C’est avec lui que l’offre créative peut se construire. La rencontre du chercheur technologue en amont du processus industriel est indispensable avec ce référent, le plus souvent visionnaire à trois ou cinq ans, il est à même de conduire aux pistes d’exigence non encore formalisées. Cette pratique implique directement le consommateur via son fournisseur de référence qui maitrise le ‘’décodage’’. La méthode est telle quelle va jusqu’à proposer une individualisation du produit par une combinaison d’options. La formule fait recette regardez notamment les concept-car néo-rétro, la F.500! 22 000 combinaisons différentes d’un même modèle!
Cette démarche plus proche du marché pourrait davantage convaincre sur le réel potentiel. Conduite tout au long du cycle de développement, elle réduit le besoin de financement du BFR pendant la période d’amorçage et serait de nature à instaurer davantage de confiance auprès des partenaires. De facto traduite dans un business plan plus réaliste, le contrat avec les financeurs poserait des bases plus loyales.
En réponse à votre question Olivier, le budget 2009 est sensiblement le même que celui de 2007. Maintenant, doit il être plus élevé dans le contexte actuel ? Ou plus adapté dans certaines grosses régions ? Pour les startups ? …
Enfin, pour l’amorçage, OSEO soutient l’émergence et le développement des réseaux de business angels, y compris avec son service “capital pme” qui fonctionne bien (très belle initiative).
Toute entreprise de technologie innovante devrait démarrer avec des fonds propres suffisants. Il ne s’agit pas de n’importe quelle entreprise. Cette typologie est très fortement capitalistique.
Startuper : Je vous témoigne que les avances remboursables de l’Anvar étaient elles-mêmes sofarisées ainsi que les avances en compte courant et les prises de participations de la part d’un fcpi. Le collège de fondateurs d’une start-up s’est vu refuser cette garantie consécutivement à une demande de prêt personnel auprès d’une banque classique alors qu’il préparait une nouvelle augmentation de capital. La raison invoquée était que l’enveloppe de garantie Sofaris de 2.2M€ avait été épuisée, 450 000k€ d’aide à l’innovation de Anvar + 150 000k€ pour un fonds de développement de proximité + 1.5M€ pour deux fcpi.
Olivier E. : Concernant les experts, il en existe aux moins deux catégories. Ceux qui participent aux commissions d’attribution d’aide des guichets régionaux. Ils assistent en outre les représentants directs ainsi que le délégué régional de Oseo-Anvar. Ces experts crédibles, sont directeurs de recherche dans de grands groupes où ils exercent dans le même secteur d’activité que celui dans lequel vous êtes censés développer votre innovation…pour qui travaillent-t-ils ? Il parait que c’est incontournable, afin que leurs avis soient pertinents ! En terme de confidentialité…, ils sont tenus par le secret et ont signé, c’est rassurant, mais pas avec vous le porteur de projet, il y a cinq ans avec le précédent directeur de l’incubateur régional…Ha, vous êtes en démarche d’extension de brevet sous priorité, dommage, il faudra bien vous y faire, sans quoi vous ne pourrez obtenir quelque aide que ce soit !
Pour la deuxième catégorie d’experts, ceux qui interviennent dans le cadre d’une expertise technique, diligentée par Oséo-Anvar, c’est un peu différent, ce sont également des personnes de l’art, des professionnels aux nombreuses références très pertinentes et qui ont également signé…Ils exercent le plus souvent des missions longues dans des cabinets-conseils qui ont pour clientèle d’autres industriels. Ils sont engagés comme chef de projet dans le même secteur industriel…, c’est très intéressant, tantôt d’expert… Nous aimerions les consulter plus souvent, après avoir pu vérifier à minima qu’ils ne seraient être en conflit d’intérêts ! De toutes les manières, ils sont tenus au secret et en dehors du budget d’une start-up, probablement un peu trop mal habitué !
@Bonjour bonjour : si le budget est le même qu’en 2007, les modalités d’obtention pour les startups semblent bien révisées. Est-ce logique ? Je serais intéressé et nos lecteurs avec, d’obtenir le budget exact d’Oséo Innovation à périmètre constant (hors AII) sur 2006, 7, 8 et 9. Et si possible par région. Est-ce que ces données sont publiques ou “confidentiel défense” ?
Pour ce qui est des fonds propres qu’une startup techno se devrait d’avoir, c’est plus facile à dire qu’à faire, surtout quand le créateur de l’entreprise est primo-entrepreneur et n’a pas de réseau personnel étendu ! Il y a assez peu de business angels dans ce secteur car il n’y a pas eu beaucoup de réussites et notre fiscalité ISF a fait partir certains des plus gros investisseurs potentiels. Les banques sont plutôt frileuses, avec ou sans crise. Bref, obtenir des fonds propres n’est pas une sinécure, même pour les bons projets.
Est-ce que la typologie des entreprises hightech est “fortement capitalistique” ? Pas sûr. Et par rapport à quoi ? Au contraire, dans l’Internet et le logiciel, on peut démarrer avec des moyens relativement modestes au regard de ce qui est nécessaire dans l’industrie manufacturière, dans la santé et même dans le commerce en général (du fait du besoin de fond de roulement, du coût des usines, etc).
@Energo : vous pourriez élaborer un peu plus ? Que proposez-vous précisément ?
Mais si ces startups ne génèrent aucun chiffre d’affaires pendant 3 ans (au moins), n’ont elles donc pas besoin d’avoir des fonds propres conséquents pour passer toute cette phase d’amorçage ? Je suis assez d’accord avec la personne d’Oséo. Mais c’est plus difficile dans le contexte actuel. C’est sûr. Tout dépend du projet. J’en connais qui ont des ambitions au dessus de leurs moyens et qui ont des business models irréalistes.
Concernant les fonds propres et le crédit d’impôt pour favoriser le “love money”, est-ce qu’un proche qui investit 20K€ par augmentation de capital dans une société de 100K€ de capital (pour un total après augmentation de 120K€)détient forcément 1/6 des parts de l’entreprise? Ou peut-on diminuer la dilution au même titre qu’avec des VC’s ou des business Angels (où l’on s’entend sur la part détenue)?
Concernant la difficulté du moment de trouver des fonds… Est-il vraiment plus risqué d’investir dans une startup que de placer son argent en Bourse ? 😉
C’est sûr que c’est moins risqué que la bourse…
NKM va peut être réussir à trouver quelques dizaines de millions d’euros de plus pour compléter le budget d’oséo sur l’innovation dans le numérique ? J’ai lu dans la presse qu’elle tentait de faire entendre sa voix auprès de Devedjian. Si les startups ont des commandes publiques en amont (infrastructures), cela leur permettra de générer plus rapidement du chiffre et régler le soucis des capitaux propres, l’aide à l’innovation d’oséo n’étant qu’un complément, un levier.
J’ai appris tout récemment que les problèmes de budget concernent l’agence parisienne d’Oséo surtout (voire peut être toutes les agences sur l’Ile de France). Trop de demandes en 2008, beaucoup de reports sur 2009… Ce doit être une galère pour eux aussi. Sinon, concernant le budget d’oséo j’ai trouvé un rapport du sénat (avant 2007, ce n’était pas fameux)
http://www.senat.fr/rap/r06-220/r06-2201.html
La régression des crédits (à périmètre constant) se trouve surtout entre 2002 et 2004. Il y a eu un désengagement marqué de l’Etat à ce moment là. Sans doute en raison d’une volonté (Raffarin) de tout transférer aux régions (sans le transfert de financement qui va avec), alors que ce transfert ne peut être que limité. Il y a eu une erreur de stratégie je pense. D’où la nécessité de rapprocher ANVAR de la BDPME (économies d’échelle ?). Anvar est passé d’un budget de 80 millions d’euros annuels à plus de 150 millions à partir de 2006. L’Etat est trop inconstant dans ses dotations à l’innovation. Il a peut être dû aussi penser au financement qu’il devait mettre sur les pôles de compétitivité et tout récemment il n’en voulait plus que 10 mondiaux.
Un rapport de l’OCDE (du 3 mars) préconise un soutien marqué à la création d’entreprise, au renouvellement du tissu industriel, avec un accroissement de la concurrence sur le marché des produits. Il indique que les aides sectorielles (automobile) sont inefficaces et injustes.
http://www.usinenouvelle.com/GlobalDocs/usn/Objectif-croissance-2009.pdf
Le gouvernement va peut être réagir positivement aussi sur les startups innovantes ?
Il y a aussi le grand rassemblement du 5 mars à la Défense : les créateurs vont gonfler des ballons (oséo est partenaire). Cela semble concerner les créations d’entreprises classiques ou peut être aussi les startups, ce qui signifie qu’oséo est conscient du problème et souhaite nous soutenir ?
http://www.15millionsdeballons.fr/
Une startupeuse…
Tu oublies qu’OSEO se concentre maintenant sur les PME de plus de 5O personnes. Avec un budget en baisse et une réorientation de stratégie (dixit contrat fixé par Bercy) vers les boîtes plus grosses (avec un vrai bilan)… on n’est pas sortis de l’auberge.
http://www.lentreprise.com/3/4/article/19200.html
C’est bien de préserver l’emploi existant des entreprises moyennes, les reprises d’entreprises… pour freiner les dépôts de bilan, mais c’est de même louable de soutenir les nouveaux entrants (les jeunes cadres qui se lancent) qui vont aussi créer de l’emploi d’un nouveau genre, de nouvelles façon de travailler, de produire (c’est le moment)… Il n’y a pas que le numérique, il y a aussi les technos vertes, éco-innovations… Tous ces nouveaux secteurs ont besoin de soutien. Oséo va devoir revoir une partie de son programme pour 2009… si des compléments lui sont apportés. Il n’est jamais trop tard !
Attention aussi au nouveau statut d’auto-entrepreneur qui induit en erreur et laisse penser que c’est facile de se lancer, avec le chômage grandissant (lire l’article et les échanges avec la médiation) :
http://www.jobetic.net/Creer-votre-entreprise-Reflechissez-bien-!_a1892.html
M. Ezratty,
le Crédit Agricole est utilisé pour faire débat et donner des conseils à Oséo alors que cette banque vient d’annoncer ce matin une chute record de ses bénéfices et son implication dans les subprimes !!!
Peut on être objectif – quand on est recapitalisé par l’Etat – pour donner des leçons à la banque oséo?
http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/rencontre_debat_industriels_expert
http://www.latribune.fr/entreprises/banques-finance/banque/20090304trib000350879/credit-agricole-les-resultats-chutent-en-2008.html
http://www.easybourse.com/Website/article/4839-credit-agricole-une-victime-francaise-de-la-crise-du-subprime.php
M. Ezratty, je n’ai pas les chiffres exacts pour le budget et la répartition régionale. Mais ils seront sans doute disponibles en juin (rapports d’activité).
L’année 2008 a été exceptionnelle en terme de projets soutenus sur le plan national. C’est une période un peu à part. Enfin si vous avez l’air de dire que sur internet on peut démarrer avec des moyens modestes, encore faut il que les demandes d’aides soient aussi modestes… Ce n’est pas toujours le cas, au regard des fonds propres des fondateurs et des perspectives de rentabilité très éloignées… L’entreprise doit respecter l’équilibre de son plan de financement. L’aide est un levier et ne se substitue pas au reste.
L’année 2009 sera sans doute propice à un davantage de réalisme. S’il s’avère que dans certaines régions, il y a un manque important en terme de ressources publiques à proposer, le nécessaire sera sans doute fait. Je l’espère. Il faut de la transparence. Les échanges sont toujours très enrichissants. A bientôt.
Energeo. Je ne partage pas ton avis sur les experts diligentés par oséo ou les ministères. Si les projets sont expertisés uniquement par les conseillers oseo, on reproche à ces derniers de ne pas avoir d’expériences suffisantes pour juger. Si oséo fait appel à des experts extérieurs, on crie au risque de divulgation ou de conflit d’intérêt. Quand on demande un soutien on prend forcément un risque. Il faut être vigilant et le signaler à Oséo pour limiter au maximum les problèmes.
C’est pareil quand on fait entrer un capital risqueur. Il y a des avantages et des inconvénients. Mais si on prend toutes les précautions possibles pour se défendre, cela peut passer.
Dossier 01 Informatique. Les startups qui témoignent ne semblent pas tristes de voir l’aide à l’innovation (avance taux 0, remboursable qu’en cas de succès) disparaître. Elles se contentent du Crédit d’impôt recherche et des prêts bancaires avec la garantie oséo…….
……..Les témoignages indiquent que les banquiers oséo savent apprécier toutes les dimensions de leur projet. Mais alors, il n’y a donc plus de problèmes!!! On s’est inquiété pour rien !. Vous témoignez aussi dans l’article M. Ezratty. Qu’en pensez vous ?
le voilà le lien :
http://www.01informatique.fr/infrastructures-stockage-serveurs-116/financement-innovation-47846/
A priori, le recours au crédit bancaire serait utilisé en échange de l’ouverture de son capital à des capital risqueurs. C’est ce que préfèreraient, d’après l’article, certains entrepreneurs. Il est clairement dit qu’avec la baisse du budget de l’aide à l’innovation, oséo demande des montants élevés de fonds propres.
Il y a aussi la louange faite au Pacte PME et au Small Business Act.
La bancarisation d’Oséo semble plaire au grand nombre.
Le PDG de OSEO fait un chat ce soir à 17H, l’occasion de lui faire part de toutes les inquiétudes mentionnées sur ce blog 😉
http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/ch_t_avec_francois_drouin
@Pierre Jol : merci pour le pointeur. Le dossier de 01 est assez complet et plutôt bien fait car il brosse un tableau large de la situation. Je n’en tirerai cependant pas des conclusions hâtives du genre “les startups préfèrent le CIR et les garanties de prêts bancaires aux avances remboursables”. Les startups interrogées sont matures et ont dépassé le stade de l’amorçage: Talend vient de lever 12 millions d’Euros (notamment chez Balderton) et en a levé 20 millions au total. Cela arrive à quelques dizaines de boites par an sur des milliers ! Wengo a levé 6m€….
Pour déchiffrer un tel article, il faudrait aussi pouvoir savoir d’où viennent les boites citées. Les contacts sont-ils fournis par Oséo ? Sont-ils des contacts habituels de journalistes ? J’aurais préféré voire interrogées des startups en phase d’amorçage qui sont celles qui ont le plus besoin d’Oséo en ce moment. Je n’en ai pas vu de citées dans l’article ! A part peut-être Open CS. et les boites qui sont en cours d’instruction chez Oséo n’oseront pas témoigner à visage découvert !
En tout cas, on voit bien qu’en sortant le budget issue de l’AII, le budget Oséo Innovation pour l’amorçage a bien baissé. Et les business angels sont loins d’avoir pris le relai, tout du moins dans le secteur du numérique. Et surtout pas dans les ratios de fonds propres maintenant demandés par Oséo. On est passé de 1 à 1 à 1 à 5 voire plus alors que l’effet TEPA n’a pas généré un afflux d’investissements de business angels dans un ratio de 1 à 5 par rapport à la baisse du budget d’Oséo si vous suivez…
Sinon, je suis cité par reprise d’extraits de cet article. Mais les journalistes ne m’ont pas contacté pour approfondir la question.
@Stanislas: oui, startups en phase d’amorçage, profitez-en pour vous exprimer !
Oui profitez en. Le Tchat avec F. Drouin se fait sur les echos.fr
http://www.lesechos.fr/info/chats/300332917-financement-des-entreprises-comment-faire-face-a-la-crise-.htm
…après 01 qui n’a pas pu interroger les start-up en amorçage, ni oser demander des compléments à M. Ezratty……….
……… voici désormais le bug informatique du ch@t de M. Drouin sur le site du quotidien Les Echos, qui n’a pu répondre aux dernières questions… Nous verrons demain s’il parvient à répondre. !! Pour l’instant CIR et garantie semblent suffire selon lui. Pourvu qu’il ne soit pas sous l’emprise d’une omerta… concernant les startups. Ou peut être ne peut il prendre la mesure réelle de la situation ? Qu’en pensez vous Olivier ?
L’argument du CIR ne tient pas pour moi car c’est une économie fiscale sur une dépense qu’il faut avoir effectué… et donc financée ! A l’exception des projets de recherche commandités par des grands groupes. Projets qui ne sont pas forcément tournés vers de la création et commercialisation de produits et qui pourraient bien transformer les startups en mini-labos ou mini-Altran.
La garantie fonctionnerait bien si les banques jouaient mieux le jeu pour aider les startups. Mais par les temps qui courent, elles ne sont pas moins frileuses qu’elles ne l’étaient déjà avant. Même aux USA et sans crise, les startups ne pouvaient pas faire ainsi confiance aux banques.
Restent les business angels, l’ultime espoir. Ultime espoir fondamental puisqu’ils jouent un rôle clé dans d’autres pays comme les USA ou le Royaume Uni. Mais malgré tous les efforts louables des associations comme France Angels, de ses associations membres, et de l’impact TEPA, le monde des BA est encore sous-dimensionné pour créer le pipe de startups en amorçage.
A mon sens, la position d’Oséo ne tient pas compte de la réalité d’aujourd’hui du financement des startups et du fait que si il est certain qu’elle doit évoluer vers plus de financement privé, cela ne peut pas se faire brutalement, surtout en temps de crise.
Le patron d’Oséo fait du “damage control”. La plupart des boites et organisations en difficulté ont du mal à reconnaitre les erreurs, donc elles les nient pour commencer. Savoir dire “il y a un problème, on le reconnait et voilà comment on va le traiter” n’est pas une posture de communication classique, malheureusement. Mais je n’ai pas encore lu le transcript du chat de Monsieur Drouin.
Ceci étant, je ne suis pas contre un peu plus de sélectivité au niveau d’Oséo dans la labellisation des projets et l’octroi d’aides diverses. Je préfèrerai cela à des demandes délirantes de taux de financement. Ce que les startups qui m’ont contacté demandent, ce sont aussi des règles stables et des délais prévisibles dans leurs relations avec Oséo.
Il faut notamment tenir compte des besoins des jeunes créateurs d’entreprises (parfois brillants) mais qui n’ont pas de fortunes personnelles (familiales) ni de réseau dans l’industrie. Et je ne parle même pas de ceux qui proviendraient de zones difficiles (dites “banlieues”)…
….vous avez bien raison. Mais ne pensez vous pas que le remplacement de l’aide directe et de l’accompagnement personnalisé est souhaité par le gouvernement ? ce dernier n’a t-il pas voulu en somme tout transférer aux banques, au privé ? et avec la crise (et la cause de cette crise) il est franchement dans l’embarras maintenant? !!!!….
……oséo n’est il pas en train de supprimer le métier initial de soutien à l’innovation (aide et accompagnement) au profit du rescrit fiscal (pour le CIR) et de la garantie ? Ne pensez vous pas que les quelques subventions restantes ne le seront que pour les pôles de compétitivité et les projets en collaboratifs un peu lourds?
Pierre et Olivier, si oséo est amené à sélectionner encore plus les projets, que vont ils prendre ? Je crois que la sélection est déjà là malheureusement. Ca veut dire quoi un “bon projet” selon M. Drouin ?? Une idée interessante ou un projet déjà bien ficelé sur le plan du financement (fonds propres, chiffre d’affaires déjà réalisé…) ??? Quelle définition avons nous tous du “bon” ??? Pour ce qui est de l’incitation fiscale à l’innovation, je trouve que si on rembourse la créance du CIR tout de suite, pourquoi du coup ne pas tout simplement privilégier l’aide directe telle qu’elle existe et qui en outre nous permet d’avoir un vrai contact avec quelqu’un???
@Energo et Bonjour Bonjour. Merci pour votre confirmation sur la garantie Sofaris et les liens OSEO. Il est quand même très difficile de s’y retrouver dans ce dédale financier, à savoir qui garantit quoi exactement et comment ces garanties sont partagées. Je ne sais pas si vous avez vu ce papier sur Agoravox, voir ici : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=52496 mais ça fait froid dans le dos… L’actualité se télescope : d’un côté OSEO et l’AFIC publient les résultats de leur étude qui indique que 4,4 milliards d’euros dont 2,2 milliards ont été investis dans des entreprises innovantes (d’ailleurs quid de la répartition légale 60-40 au profit des entreprises innovantes, ces chiffres sont bizarres), et de l’autre des entrepreneurs apportent une autre vision de ces mécanismes avec des témoignages pour le moins troublants. Vers qui se tourner pour lever des fonds ? C’est bien beau d’avoir son label OSEO, mais si c’est pour se faire avaler ensuite… Il y a un énorme besoin de visibilité et de confiance.
Ce livre va t-il paraître officiellement ? Il est accessible en ligne sur http://www.fcpi-pratique.com/. Mais pour combien de temps ? Cela fait froid dans le dos. Mais peut être que cela ne concerne qu’une petite poignée de startups malheureuses qui se sont fait avoir par des financiers véreux… Avec une telle méfiance maintenant sur les investisseurs, nos entreprises ne vont pas pouvoir se développer convenablement. SI maintenant les entreprises répugnent à se faire financer par le privé où va t-on ? Je ne vois pas comment l’Etat peut remplacer le financement en fonds propres. Vous savez vous ? A moins qu’il ne faille tout simplement mettre de l’ordre.
en tout cas mon amie a posé une question précise au président de oséo et il ne m’a pas répondu du tout dans son chat. sur le site des echos, il a dû sélectionner à mort. rien sur les créations d’entreprises comme les nôtres. cela prouve bien qu’il est embarrassé. il ne parle que de tréso, de transmission d’entreprise, etc. ça fait pas très jeune
Je relisais votre article sur les startups asphyxiées. Et il y a un hic. Si une startup demande 100 KE d’aide maxi et qu’oséo lui demande en échange d’augmenter ses fonds propres de 600 KE, c’est que le financement global du projet, jusqu’à la commercialistion (date à partir l’entreprise doit rembourser l’aide), l’impose. Non ? Qui vous dit que les dépenses prévues par l’entreprise les 2 années suivantes (hors R&D) ne sont pas élévées (alors qu’il n’y a pas de chiffre d’affaires) et que de nouveaux apports (fonds privés) sont donc nécessaires ? Demander ce type de soutien public à oséo peut être l’occasion de réfléchir à la qualité de son business plan… D’autant que si l’entreprise ne génère aucun chiffre d’affaires, le recours au crédit bancaire est très délicat. L’aide publique se situe sur la R&D uniquement. Après il n’y a plus malheureusement que le financement en fonds propres (haut de bilan). Ou alors il faut tout revoir au niveau des règles actuelles de financement des entreprises.
Très bien vu ! Votre remarque soulève un autre lièvre, celui de la valorisation et du timing de la première levée de fonds.
En général, les business angels ne financent pas les projets “sur papier”. Ils financent des projets où il y a un produit presque prêt à être commercialisé. Or comme vous le dites, l’aide Oséo sert à financer la R&D, donc la création du produit.
En demandant des fonds propres de plus de 500K€, Oséo pousse donc les entrepreneurs à aller au delà de ce qui est raisonnable pour ne pas trop diluer le capital (financements non dilutifs : PCE, prêts d’honneurs, apports personnels, love money).
Si l’entrepreneur qui n’a pas encore de produit doit lever disons 400K€, il devra trop diluer son capital et trop tôt dans le cycle de vie de sa startup.
En l’état, le financement au démarrage de la startup devrait être non dilutif (pas de prise de participation dans le capital), et ne le devenir que lorsque la startup peut commencer à vendre son produit, générer du CA et à avoir une valorisation raisonnable limitant la dilution. Les spécialiste indiquent qu’à chaque tour, et surtout dans les premiers, il faut éviter de diluer son capital à plus de 20%-30%.
La qualité du BP ? Le niveau d’exigence monte en effet, tout le monde le sait. C’en est quasiment fini des plans de startups Internet avec un revenu publicitaire qui démarre à deux ans. Je vois de très nombreux projets btoc qui deviennent des projets btob avec une vente de services (souvent en SaaS) à des intermédiaires (sites web, entreprises). C’est plus rassurant sur le papier, mais n’est pas plus évident à réussir dans la mise en oeuvre car il faut vendre à la mano les projets un par un à des entreprises pas toujours perméables aux innovations, et avec des cycles de décision assez longs. L’exigence numéro un d’un nouveau service ou produit est de créer de la valeur pour les clients et de ne pas relever du “nice to have”. C’est là que le bât blesse en général.
Vous indiquez qu’en plus de l’aide, les financements en amont “non dilutifs” à privilégier sont : le PCE (40 KE maxi), les prêts d’honneurs (là aussi très limité en montant ; 7 ou 10 KE?), le love money (les copains, les parents…)…. Donc bien en deça de 100 KE. Il faut donc que les startups disposent d’un model moins gourmand, avancent pas à pas (avec une activité alimentaire)…. autrement c’est la dilution. On bien il faut hériter…
Les startups (ou créations d’entreprises) peu gourmandes en capitaux se situent souvent dans des activités “moyennement innovantes”… Les entreprises de l’informatique et du net sont coûteuses. Quand vous devez embaucher des ingénieurs pour du développement, les salaires sont rarement au ras des paquerettes. Justement, n’est ce pas à ce niveau que des économies doivent être faites. Certains patrons ne s’offrent que le smic et encore. Pourquoi pas leur équipe ?
Les prêts d’honneur sont généralement limités à 20K€ par personnes. Dans les associations des Réseaux Entreprendre et de France Initiative (dont Scientipole Initiative où j’officie fait partie), une équipe peut obtenir jusqu’à 60K€ de prêt d’honneur.
Quand Oséo demandait un ratio de 1 pour 1 de fonds propres, l’ensemble des aides cumulées et les fonds propres permettaient de démarrer avec 300K€ pour ceux qui se débrouillaient bien. En plus, certains bénéficient du bonus du concours national de la recherche (250K€, mais aussi conditionnés par les fonds propres, ratio de 1 pour 1). Un bon projet Internet pouvait ainsi se lancer avec 500K€ pour créer le produit et commencer à le “diffuser”.
Embauche d’ingénieur ? Nombre de startups font appel à des stagiaires d’écoles d’ingénieur avec une exonération d’une grande partie des charges sociales.
Autre source de financement bien connue, mais pas adaptée aux jeunes qui sortent de l’enseignement : les Assedic couplées au travail en équipe. Trois anciens cadres aux Assedic, dont au moins un développeur, peuvent démarrer un projet avec peu de moyens (dans l’immatériel) et financés pendant 18 par les Assedic. J’en croise régulièrement !
Vous citez les plus chanceux, à savoir un petit nombre (combien par an ?).
1 – Pour obtenir 140 KE maxi via le concours (en création développement, sinon c’est 40 KE en émergence), il faut déjà être lauréat (retenu par le comité de sélection) : 150 lauréats par an sur toute la France, dont la moitié en création développement, sur toute la France pour 3000 candidats ; il y a les concours régionaux (mais les montants d’aide sont moins élevés encore)
2 – Pour les prêts d’honneur, combien obtiennent jusqu’à 60KE de prêts, à Paris par exemple, chaque année ? La moyenne est plutôt de 10 KE.
3 – Pour le PCE : c’est plutôt 20 KE de prêt en moyenne accordé (40 KE c’est le plafond, dont 7 000 par oséo
Donc, en moyenne, la grande majorité des créateurs démarre avec 5000 euros de fonds personnels, + 40000 euros de prêts (car ces prêts, PCE et prêts d’honneur doivent être remboursés et ils sont donc limités aux capacités du créateur). En gros, cela fait 50 000 euros de fonds propres en moyenne. Les montants de projets à mener coûtent aux alentours de 250 KE (minimum) sur 12 ou 18 mois. Oséo peut aller jusqu’à 100 000 euros (grand maximum pour l’instant, puisqu’oséo n’est pas un fonds d’investissement en amorçage, enfin pas encore…). Si en outre, le créateur a déjà investi sur son programme (il est donc en débit…), je ne vous raconte pas de déphasage…
Les plus chanceux sont soutenus dés le démarrage par des investisseurs individuels (entrepreneurs, retraités, etc) et peuvent cumuler un peu plus de 600 KE de fonds propres. Mais leurs besoins sont aussi élevés pour leurs programmes (dès projets qui vont jusqu’à 1 million d’euros de dépenses sur 2 ou 3 ans), alors qu’ils n’ont pas généré encore 1 centime de chiffre d’affaires, et ne comptent pas en faire avant la fin de leur programme forcément…
Ce n’est pas qu’une question de chance !
Mais je ne sais pas quelle est la proportion des projets qui rassemblent 300K€ sans levée de fond.
Un projet candidat sur 7 obtient l’aide du concours national de la recherche (moyenne de 225K€ je crois pour la partie développement, et de 45K€ pour la partie émergence, les projets en incubation).
Chez Scientipôle, plus de 60 projets par an obtiennent des prêts allant de 20K à 60K€, dépendant du nombre de fondateurs demandant ce prêt.
Ceux qui arrivent à être sélectionnés pour le concours peuvent en effet s’en sortir un peu mieux (et surtout s’ils sont suivis à la trace par le ministère et oséo jusqu’au bout, et présentés aux investisseurs…). Le degré d’innovation requis est relativement élevé, et le concours privilégie aussi les projets issus de la recherche publique, les candidats avec un beau CV (chercheur, polytechnique, etc). En somme, Monsieur Tout le Monde ;)))
Les prêts d’honneur sont effectivement essentiels aussi et jouent un rôle de plus en plus important. Mais le montant est quand même limité pour la plupart des personnes qui le demandent.
Enfin, il y a la question du coût des projets de R&D. Vous ne pouvez pas nier qu’ils ont augmenté de façon exponentielle depuis 5 ou 7 ans… Souvenez vous des projets qui demandaient 600 000 francs à 1 million de francs de développement (soit 90 KE à 150 KE)… C’était déjà considéré comme coûteux. Aujourd’hui, cela paraît ridicule. Le problème, c’est que le financement public n’a pas forcément suivi et reste non plus…
Et pour les stagiaires en informatique… ce n’est pas ce que les startups utilisent le plus. Le plus souvent elles embauchent des experts dans un domaine précis, justement pour mettre au point des merveilles… Et ces experts, il faut les payer. Il sont parfois débauchés de grands groupes ou d’entreprises de renom…
L’Afic et Oséo ont publié la semaine passée une étude ou ils se félicitent des bons résultats du secteur. 4.4 Mds d’euros collectés pour 2.2 Mds d’euros placés dans les entreprises innovantes, ces chiffres traduisent à eux seuls la performance de l’action à n’en pas douter. Toutefois, quelques éclaircissements pourraient être nécessaires :
Si l’on applique la règle des 60% du placement dans les entreprises innovantes éligibles, qu’advient-il des 440 M€ manquants ? Cette somme finance le fonctionnement des deux organismes ? Celui des 35 sociétés de gestion évoquées ?
8 sociétés financées sur 10 sont labellisées Oséo, il y aurait donc 20% de sociétés qui bénéficient du financement pour l’innovation sans être innovantes,
Ce rapport n’explique pas une autre performance, celle de ces sociétés de gestion des fcpi. Ces sociétés financières affichent des résultats nets très confortables allant de 25 à 60% et plus. Ces ratios supplantent très largement les bénéfices des sociétés innovantes qu’elles détiennent dans leur portefeuille et censées soutenir! Ce sont ces start-ups qui sont normalement la cible de la mesure en place par Bercy en faveur de l’innovation?
?
Hasard du calendrier ou réponse des institutionnels, depuis plusieurs semaines différents médias se font l’écho de la parution d’un livre ’’Financiers Complaisants Pratiques Inavouables’’. Il y est relaté des méthodes peu flatteuses à la faveur de certains directeurs de participation de ces sociétés de gestion de fcpi…
Le contenu intégral du livre est téléchargeable sur un blog http://www.fcpi-pratique.com . On peut y lire également qu’un collectif d’entrepreneurs s’apprête à publier des révélations pour dénoncer les agissements félons…
Sous-entendu également un projet de classement des VCs comme cela se pratique pour d’autres corporations, les enseignants ou les médecins, sur le modèle en place aux États-Unis. http://www.thefunded.com met en ligne chaque semaine un classement réalisé par au moins cinq membres selon des critères de correction, de loyauté dans les affaires, de qualité d’accompagnement c’est très intéressant.
Il n’y aurait pas que Oséo qui asphyxie les startups !
Ce sujet est traité dans un post récent. Cf http://www.oezratty.net/wordpress/2009/faut-il-se-mfier-des-fcpi/. Et il s’avère que l’un des fonds accusés par les auteurs (pas nominativement, mais on peut en trouver la piste, cf les commentaires du post sur le sujet) s’avère être l’un des deux plus gros investisseurs du second semestre 2008 d’après l’indicateur de Chausson Finances.
Au passage, le rendement du capital risque et des FCPI est assez faible en France en moyenne. Cf cet exemple dans http://www.boursorama.com/investissez/fcpi/cour_catego.phtml. Je crois qu’il était de l’ordre de 4 à 5% ces dernières années. On est loin des fantasmes des 60% et même des 15% des hedge funds (à ne pas confondre avec les fonds de pension anglo-saxons qui vont rarement au delà de 7%/8% – hors période de crise bien entendu).
@Suzy (commentaire 69 que je viens de déspammer…) : n’est-ce pas un peu court de considérer que parce que le Crédit Agricole a été affecté par la crise des subprime, tous ses experts sont incompétents ? D’autant plus que cette banque a plutôt bien résisté à la crise et tout de même fait des bénéfices !
La crise a montré comment le comportement et l’intérêt individuel avec les divers bonus a, en large part, été à l’origine des dérives. Le fonctionnement d’OSEO dépend aussi largement du comportement des conseillers qui varie considérablement suivant les personnes et suivant les régions. Ce qui dommageable pour les start-up c’est qu’il est plus complexe, aléatoire et consommateur de temps de déchiffrer les arcanes de cette organisation opaque que développer son propre projet. Comme pour agir avec la complexité du mille-feuilles des collectivités territoriales, il faut s’entourer d’experts es-rouages administratifs, et suivre le conseil judicieux d’un fonctionnaire averti : “à votre niveau de R&D vous devriez avoir un subventologue !”.
Ca y est . La Ville de Paris vient à la rescousse en signant une convention avec Oséo pour le financement des startups dans la Capitale !!!
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gudG66mgf69EXXShg46-NdtryMgw
Après tout, il n’y a pas que les projets collaboratifs des pôles. Mais je trouve que tout ceci est bizarre. Pourquoi tout n’est pas regroupé à Oséo, avec des décideurs variés (pôles, régions, incubateurs, cdc, etc) pour la sélection des projets ?