En à peine deux décennies, le numérique a transformé tout un tas d’industries, parfois violemment. Il a entrainé de nombreuses migrations de valeur, souvent au profit de grandes sociétés américaines avec en tête les fameux “GAFA” (Google, Apple, Facebook, Amazon).
La plupart de ces migrations de valeur sont liées à des mécanismes d’intermédiation et à Internet, comme avec Amazon dans le commerce, Google dans la publicité, Netflix dans la vidéo et plus récemment Uber face aux taxis. On utilise maintenant le barbarisme de l’Uberisation pour décrire une migration de valeur liée à l’intermédiation de services, provoquée par un acteur transnational qui devient rapidement dominant sur son marché et a été généralement copieusement financé par le capital risque. S’y ajoute aussi la Nestification, décrivant une migration de valeur équivalente dans l’univers des objets, qui concerne par exemple l’électroménager, les portes-clés, les porte-monnaies, les montres et l’éclairage, et qui pourrait mettre en danger les acteurs traditionnels de ces marchés s’ils ne suivaient pas la mode des objets connectés.
Il est maintenant de bon ton d’extrapoler ces transformations et de faire trembler tous les secteurs d’activité. Aucun ne serait à l’abri. Faute d’adopter les canons flous de la “transformation numérique” et de “l’innovation ouverte”, tous seraient menacés dans leur existence même.
Le CEO de Cisco, John Chambers aurait indiqué que 2/3 des grandes entreprises disparaitraient d’ici vingt ans (source : 75% du S&P 500 aurait disparu d’ici 2027 d’après Innosight, l’estimation étant très empirique). La majorité des entreprises serait menacée par des startups sorties de nulle-part comme Facebook. Le comble de l’histoire est que Cisco est aujourd’hui et mauvaise passe et menacé, non pas par une startup mais par une entreprise de taille équivalente, le chinois Huawei. C’était autrefois une startup, lors de sa création en 1988, juste quatre ans après Cisco. Leurs histoires sont en fait plutôt parallèles.
La menace de disparition peut donc provenir de n’importe où : aussi bien de startups que de grands groupes existants.
Je vais essayer de répondre à deux questions clés dans cette série d’articles :
- Quels sont les facteurs qui ont entrainé des migrations de valeur dans les secteurs qui se sont faits désintermédiés jusqu’à présent. Nous verrons que dans de nombreux cas, plusieurs facteurs se cumulent.
- Quelles seraient les recettes pour éviter que cela se produise dans d’autres secteurs. Cela ne dépend pas que de l’innovation ouverte au sens où la majorité des entreprises l’entendent. Parfois, le numérique exerce des pressions déflationnistes inéluctables qui nécessitent de changer jusqu’à son cœur de métier !
Définir l’Uberisation
Toutes les entreprises commencent donc à se faire du mouron. Elles sont effrayées à l’idée de devenir les prochains Kodak ou Nokia. Le dernier en date à lancer l’alarme était Maurice Levy dans une interview au Financial Times de fin 2014, relayée par “La Tribune”.
Les grandes entreprises ont lancé tous azimuts des démarches d’innovation ouverte avec la volonté de s’entourer de startups pour dénicher le “next big thing”. J’avais eu l’occasion de décrire comment les grandes entreprises françaises abordaient la question des startups dans une série d’articles pendant l’automne 2014. En soulignant que derrière toute la quincaillerie de l’accompagnement des startups se cachait le point clé de la culture d’entreprise.
L’innovation ouverte promue par Henri Chesbrough dans son livre fondateur “Open Innovation” sorti en 2003 serait-elle la panacée ? Avec un peu de recul, je me dis que ce n’est pas du tout évident. On a d’ailleurs du mal à identifier des grandes entreprises qui ont véritablement performé grâce à l’innovation ouverte, notamment aux USA. Combien ont réussi à surfer sur les étapes de transformations radicales de leur marché sans encombres et grâce à de l’innovation ouverte ? Les entreprises mises en exergue par Chesbrough dans son ouvrage étaient IBM, Intel et Lucent. les deux premières sont en difficulté aujourd’hui et la troisième a été acquise par Alcatel en 2006, l’ensemble qu’il forme aujourd’hui étant aussi à la peine.
Toutes les thèses managériales occupant les librairies d’aéroports américains depuis des décennies et qui mettaient en exergue les “best practices” de grandes entreprises ont été en effet balayées par les difficultés rencontrées ensuite par ces mêmes sociétés. C’est le cas du fameux “In search of excellence” de Tom Peters et Bob Waterman, paru en 1982. Ce best seller du management expliquait que les sociétés qui réussissaient associaient huit caractéristiques dont l’orientation client, la rapidité d’action et une culture entrepreneuriale. Il s’appuyait sur une étude statistique et un framework créé par la société de conseil McKinsey.
Dans les entreprises citées comme best practices en 1982 se trouvaient Digital et Wang, toutes deux disparues depuis ! Le lot commun des bouquins de management ! Entre temps, ces bouquins constituent un beau business de plus de un milliard de dollars et aussi un business de formations et conférences pour dirigeants. En s’occupant des océans bleus des autres, ils ont créé le leur ! D’autres livres ont été publiés par Tom Peters pour affiner le modèle. Celui-ci tournait toujours autour du client, de l’implication du management, de l’esprit entrepreneurial, de l’expérimentation et de la rapidité d’action (cf cette intéressante analyse “In Search of Excellence – Past, Present and Future”). On en retrouve encore les thèses dans les ouvrages d’aujourd’hui. Tous ces bouquins de management qui se sont succédés depuis plus de 30 ans tournent autour du même pot, en se réactualisant un peu à l’ère numérique.
A l’époque, on parlait beaucoup de qualité avec le modèle Toyota qui avait balayé les constructeurs automobiles américains. C’est devenu le “lean” qui vise au contraire à aller très vite dans la mise sur le marché des innovations et à viser la qualité minimale acceptable par les clients (le “Minimum Viable Product”).
Des migrations de valeur ont eu lieu “avant le numérique”, comme les cafés qui se sont fait concurrencés par les fast foods puis ces derniers concurrencés par les Starbucks reproduisant l’atmosphère des cafés. Ikea a aussi fait du mal aux magasins de meuble traditionnels. L’Internet a accéléré ce phénomène. Les secteurs d’activité touchés ces deux dernières décennies sont innombrables : la musique, le commerce de détail, la presse écrite, la télévision, les hôtels et restaurants, les taxis, les agences immobilières, la Poste et aussi les agences matrimoniales. La plupart avaient en commun de ne pas être des grandes entreprises gérées en suivant les canons des méthodes de management de consultants en organisation.
Ces migrations violentes ont aussi touché des pans entiers des acteurs du numérique qui eux l’étaient souvent. Il s’agissait même dans de nombreux cas d’entreprises relativement jeunes. On ne compte plus les disparus chez les constructeurs de mini-ordinateurs propriétaires et tournant sous Unix, de stations de travail, de PC et même chez les éditeurs de logiciels. Les startups naissent et meurent aussi, c’est leur lot commun. Les “Second Life” disparaissent du radar en quelques années. Il faut aussi ajouter les développeurs de sites web et d’applications mobiles de nombreuses startups, tous à la merci des changements de “terms and conditions” des grands acteurs de l’Internet (encore les affreux GAFA).
Sont maintenant dans la “hit list” de l’uberisation et de la nestification : les banques, les assurances, les enseignants, les professions médicales, les métiers juridiques, les agences de communication, les fabricants de matériel électrique, l’horlogerie suisse et les constructeurs automobiles. Il n’y a bien que les fabricants de ciment ou les acteurs des matières premières qui peuvent se sentir plus ou moins à l’abri, même s’ils sont toujours à la merci des variations brutales des cours provoquées notamment par le trading à haute fréquence.
Les grandes entreprises ne sont pas les seules touchées par les migrations de valeur. De nombreuses PME, professions libérales et métiers divers sont également concernés ou le seront un jour : les petits commerçants, les libraires et disquaires, les médecins, les enseignants, etc. Faut-il leur recommander de faire de l’innovation ouverte ? De créer des concours de startups à la noix ? Pas si simple car ils avancent en ordre dispersé !
La réponse apportée par le marché à cette menace lancinante est actuellement proposée sous la forme de la “transformation digitale”. Cette appellation fourre-tout veut tout et rien dire à la fois. S’en sont emparés une palanquée de sociétés de services, de conseil et de communication, d’éditeurs de logiciels et de constructeurs, devenus comme par enchantement des Harry Potter de la transformation digitale.
Quand y regarde de près, la plupart des plans de “transformation digitale” proposés par ces prestataires relèvent d’une approche au premier degré de cette transformation : adopter les outils numériques pour améliorer le fonctionnement de la société et sa relation avec les clients. Cela passe par la création de site web, d’applications mobiles et par une présence dans les réseaux sociaux. Au mieux, par la mise en place d’un processus et d’un outil de CRM (Customer Relationship Management) au gout du jour. Pour paraphraser le “IT doesn’t matter” de Nicholas Carr en 2003, “Digital Transformation doesn’t matter” une fois que tout le monde a fait la même chose ! Même si l’on sait que nombre d’entreprises sont très en retard de ce point de vue-là.
Dans la version “DeLuxe”, la transformation digitale comprend une démarche d’innovation ouverte construite autour de l’accompagnement de startups sous des formes diverses et variées que j’avais pu détailler dans la série d’article sur “Les nombreux visages de l’innovation ouverte”. J’y évoquais dans la dernière partie les éléments de culture d’entreprise qui facilitent l’innovation sur ce mode.
Comme un grand nombre de méthodologies, l’innovation ouverte engagée sous le prisme étroit de la relation avec les startups est largement insuffisante. La plupart des entreprises qui se lancent dans ces démarches devraient prendre plus de recul pour appréhender la nature des disruptions qui affectent les nombreux secteurs touchés par le phénomène de l’uberisation. L’identification des pistes stratégiques est liée à la compréhension des grands mouvements de migration de valeur générés par le numérique. Et surtout, à du bon sens !
Nous allons dans cette série d’articles couvrir tour à tour les thématiques suivantes :
- La résolution d’insatisfactions clients, l’un des principaux moteurs des innovations aussi bien incrémentales que de rupture. Les entreprises et les industries capables de bien identifier ces insatisfactions et de les réduire grâce aux technologies ou à une culture du service client ont plus de chances de s’en sortir. Là, nous sommes plutôt dans les méthodes classiques mais bonnes à rappeler.
- Les défragmentations de marchés qui doivent être provoquées plutôt que subies pour éviter l’uberisation, par des stratégies de plateformes, de standards ou via de l’innovation par intégration. Cette approche est moins souvent abordée dans les méthodes de gestion de l’innovation.
- La baisse des prix et la démocratisation, qui relèvent entre autres de la Loi de Moore, et qui doivent être bien comprises. Elles entrainent des repositionnements, soit vers des marchés de volume très “scalable” soit vers des niches de marché plus profitable, soit sur des marchés adjacents.
- Les bouleversements de l’équilibre produit et service liés à des économies d’échelle pour un sens et à la commoditisation des produits dans l’autre sens. Qu’est-ce qui va déplacer l’équilibre dans un sens ou l’autre sens et est-ce contradictoire ?
- Les réductions des couts apparents avec l’UGC et le fait-maison qui créent une spirale déflationniste, en particulier dans l’économie du savoir et des contenus.
- La numérisation des savoirs qui est en train de bouleverser de nouveaux métiers protégés jusqu’à présent. Et des métiers exercés dans des marchés très fragmentés, qui cumulent donc les fragilités sectorielles. Comment ces métiers peuvent-ils s’adapter ?
- Les ratages de ruptures technologiques qui sont tout aussi importants dans les industries numériques que l’uberisation d’industries non nativement numériques. D’où viennent-ils ? Qui a réussi à s’en sortir grâce aux startups dans l’histoire récente ? Pourquoi le passage de l’expérimentation à l’industrialisation est-il si critique ?
- Un petit clin d’œil avec l’uberisation de l’Etat et comment il peut réagir.
- Et enfin, un rappel de taille : les innovations de rupture interviennent souvent en cassant les règles, voire les lois et autres jurisprudences, un sujet rarement traité dans les livres de management ou sur l’innovation ouverte !
Commençons donc par le premier de ces thèmes.
Résolutions d’insatisfactions clients
Une grande partie des innovations, surtout incrémentales, s’appuient sur l’existence d’insatisfactions clients. Une innovation règle souvent un ou plusieurs problèmes identifiés ou latents de grandes masses de clients. Les problèmes et besoins tournent essentiellement autour du triplet temps-argent-émotion. Il faut juste en comprendre le dosage !
L’exemple le plus classique est justement Uber. La société a été créée par le serial-entrepreneur et investisseur Travis Kalanick parce qu’il n’arrivait pas à trouver un taxi à Paris un jour de neige, précisément le 8 décembre 2011 pendant la conférence LeWeb. Alors qu’aucune voiture ne pouvait circuler dans Paris ce soir-là ! Le fait est que ce mythe fondateur amplifiait une insatisfaction bien ancienne vis à vis des taxis et ce, dans de nombreuses grandes villes. Pas qu’à Paris ! Uber a été conçu pour corriger ces insatisfactions : avec un service de qualité et un outil numérique mobile utilisant la géolocalisation des VTC permettant d’améliorer la qualité réelle et perçue du service.
Les entreprises et secteurs menacés sont souvent ceux qui manquent d’empathie client, qui ne comprennent pas ce qui ne va pas et comment les transformations technologiques peuvent mettre en danger leur position acquise. Les sociétés du câble aux USA font partie du lot. Relativement protégées par des monopoles locaux, elles sont connues pour la faible qualité de leur service. Et elles ont perdu des millions d’abonnés dès que des offres alternatives sont apparues et en particulier le triple-play des opérateurs télécom AT&T et Verizon. Quand un marché fermé s’ouvre à la concurrence, les positions acquises sont toujours difficiles à conserver. C’est ce qu’a observé France Telecom / Orange quand le marché s’est ouvert en France avec l’arrivée de SFR, Bouygues Telecom et Free, dans le fixe comme dans le mobile.
Une insatisfaction peut être absolue ou relative. Pour les taxis, elle était absolue car ils avaient peu de concurrence jusqu’à l’arrivée des VTC. Dans d’autres secteurs, elle est relative à ce que peut faire la concurrence et à la connaissance qu’en ont les clients.
On peut aussi observer des résistances futiles aux évolutions techniques et des usages, comme ces groupes hôteliers américains qui veulent bloquer la 4G et les hotspots Wi-Fi des opérateurs pour pouvoir vendre leur accès à Internet. Il faut dire que certains ont la main lourde ! Au Wynn de Las Vegas, un hôtel plutôt haut de gamme, l’accès Wi-Fi à la journée est à $100, hors taxes ! Plus du double d’un forfait 4G de 2 à 4 Go sur un mois !
Un autre exemple d’insatisfaction : les prix des trains et du TGV sur certaines destinations, surtout quand ils augmentent ou deviennent imprévisibles du fait des pratiques d’optimisation de la SNCF (le fameux “yield management”). D’où l’émergence de Blablacar qui commence à sérieusement concurrencer le train en réduisant d’un facteur deux à trois le prix de trajets.
D’autres sociétés ou secteurs d’activité sont menacées par ces insatisfactions clients : le secteur de la réparation, les garagistes, les plombiers, les sociétés de télésurveillance ou encore Canal+, dans la lignée des opérateurs du câble aux USA. A chaque fois, elles risquent de se faire désintermédier ou bien de se faire concurrencer par des solutions moins chères.
Ces insatisfactions sont amplifiées dans les marchés très régulés ou en présence de quasi-monopoles. Les régulations peuvent avoir tendance à bloquer l’arrivée d’innovations attendues par les clients et amplifier leur insatisfaction. Nous en avons des démonstrations avec les taxis et l’intense bataille juridique entre leurs syndicats, le gouvernement, le Conseil d’Etat et les sociétés de VTC. Nous avons aussi la fameuse chronologie des médias et le château de cartes du financement de l’audiovisuel français qui bloque tout un tas d’innovations dans les modes de consommation (SVOD, …). Le domaine de la santé n’est pas en reste avec des lobbies médicaux prêts à bloquer nombre d’innovations sans compter le fameux DMP (Dossier Médical Personnalisé).
Les marchés du numérique sont souvent “bifaces” et pas forcément équilibrés. Il y a d’un côté des annonceurs ou des offreurs de produits et de services et de l’autre des consommateurs et clients. Entre les deux, un intermédiaire. Celui-ci a tendance à accentuer la concurrence entre les offreurs. Parfois, l’équilibre est rompu. C’est ce qui s’est passé avec Groupon qui mettait en relation des clients avides de promotions et réductions et des fournisseurs avides de nouveaux clients. Les réductions y sont très significatives et Groupon en capte une bonne partie (environ 40% du CA généré chez les marchands). Au point que les vendeurs y perdent non pas juste l’équivalent de leur budget marketing d’acquisition de nouveaux clients mais vont jusqu’à perdre de l’argent, sans que les nouveaux clients reviennent après avoir profité des promotions. Malgré tout, Groupon poursuit son chemin et fait environ $8B de CA. Dans le détail, on se rend compte qu’ils patinent sur le marché américain – terre déjà brûlée ? – et qu’ils croissent à hors des USA. Parfois, les insatisfactions peuvent se retourner contre les disrupteurs !
Comment éviter ce syndrome ? Tout simplement, en écoutant ses clients et en développant une empathie pour eux et leurs problèmes et en améliorant ses offres en conséquence. Cela nécessite une capacité à se remettre en cause en permanence et à ne pas s’endormir sur ses lauriers. Il faut en parallèle faire beaucoup de veille technologique, des usages et une veille sociale pour identifier les solutions permettant de résoudre les problèmes des clients. Il faut aussi savoir gérer les priorités.
Les besoins des clients s’articulent souvent autour de trois axes :
- Gagner plus ou dépenser moins, pour les foyers comme pour les entreprises.
- Gagner du temps ou ne pas en perdre, pour l’utiliser là où il apporte le plus de bénéfices économique ou émotionnel selon les cas.
- Et surtout, vivre des émotions positives, avec des contenus, des relations interpersonnelles, des produits design, des produits qui aident à rester en forme et qui aident à “la réalisation de soi”.
En complément de cette démarche, une audience doit être suivie comme le lait sur le feu : les jeunes ! Ils influencent l’adoption des nouveaux usages sur une bonne partie du reste de la population car ils sont plus rapides à la détente. Et il faut distinguer de ce point de vue-là deux types de jeunes : ceux qui étudient et ceux qui viennent de rentrer dans la vie active. Ils ont des besoins différents qu’il convient de distinguer. Les premiers ont une vie sociale plutôt développée et les seconds créent un cocon familial en se mettant en couple et en ayant généralement des enfants.
C’est là que le “numérique” intervient : en plus de permettre la création de nouveaux services, il permet d’entretenir un lien avec les clients dans les deux sens : en les écoutant et en leur parlant, autant en 1/many qu’en 1/1. Il permet d’identifier les influenceurs du marché, les effets de mode, etc. Les stratégies digitales servent donc entre autre à améliorer l’orientation client de l’entreprise. Mais autant les grandes entreprises disposent de moyens et peuvent le faire, autant les professions libérales et PME sont moins bien armées.
Ce nous amène aux défragmentations de marchés, qui sont traitées dans l’article suivant.
Reçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :
J’ai trouvé cet article excellent.
Il mets les mots sur le phénomène de “l’uberisation”.
Je me suis senti concerné, “toolmappisant” les services de dépannages urgents (plombiers/serruriers/clim/élec).
Cdlt
Fabien Trouche
Superbe (premier) récap’, on attend la suite : )
Une erreur: Uber a été fondé par Travis Kalanick, pas par Jason Calacanis, qui est effectivement serial entrepreneur mais dans les startups média (Mahalo, etc), et qui est un investisseur du premier tour d’Uber. Sa newsletter Launch est l’une des meilleures sur l’actu de la Silicon Valley.
Bonne semaine !
M
En effet, je confonds toujours les deux, les ayant vus à leWeb plus ou moins la même année…
Corrigé !
Nonobstant tous les efforts marketing et commerciaux cités, il me semble difficile pour des entreprises +/-traditionnelles, dont les actionnaires attendent non seulement une croissance mais une profitabilité régulière et constante, de lutter contre un prédateur surcapitalisé comme Uber qui a levé 5,5 milliards de dollars en dette et en capital pour investir dans les nouveaux services et l’acquisition de client. L’Uberisation c’est aussi une stratégie capitalistique. Qu’en penses-tu?
Je traite ce sujet dans la seconde partie. Il n’existe pas beaucoup d’autres solutions qu’une uberisation préventive du marché par ses acteurs en place. Cela demande une approche collaborative complexe à mener mais pas impossible.
erratum : $6,5 milliards (c’est tellement d’argent que j’ai du mal à compter…;-))
La SNCF se fait uberiser par Blablacar comme expliqué dans l’article, et aussi par Capitaine Train sur la vente de billets de train, Capitaine Train offrant un service plus rapide et plus ergonomique (cf http://fr.ugal.com/blog/captain-train-versus-voyages-sncf)
En tous cas, j’ai hâte de lire la suite. Merci pour ce billet.
Bonjour Mathilde,
Capitaine Train est un cas intéressant en effet. Pour l’instant, ils n’ont pas encore uberisé la SNCF ou la Deutsche Bahn. Ils sont présents officiellement dans trois pays : France, Allemagne, Italie, mais leur trafic semble surtout venir de France (source : Google Trends). C’est donc un service local.
Le phénomène de l’uberisation provient plutôt d’acteurs transnationaux et au passage, très bien financés, ce qui n’est pas encore le cas de Capitaine Train.
Côté ergonomie, leur site est peut-être plus rapide mais on est obligé de se créer un compte pour démarrer une résa et par exemple, comparer les prix avec ceux de la SNCF. Sur le site de la SNCF, l’identification n’est pas nécessaire pour avoir accès à l’inventaire et aux prix.
Si la différence de service n’est située que dans l’ergonomie du site et pas dans le prix (ce qui pourrait se comprendre vues les marges), alors le bénéfice utilisateur n’est pas forcément suffisamment grand pour attirer la majorité d’entre eux.
En étant un peu dur, cela me rappelle ces nombreux projets de startups dont la mission est de créer un réseau social “plus ergonomique que Facebook”. Un plus dans l’ergonomie serait sympa face à Facebook mais pas suffisant pour les tuer. C’est pareil dans la résa. La proposition de valeur doit être radicalement différente pour emporter le morceau à grande échelle.
La plus grande concurrence de la SNCF provient des travel sites généralistes qui vendent de tout (transports, hôtels, etc).
Olivier
Bravo Olivier ! Juste préciser que toutes les industries qui permettent une place de marché ‘Full-stack” peuvent être “uberisées”. Une marketplace full-stack est une place de marché qui, non seulement met en relation acheteurs et vendeurs, mais élimine toutes les frictions associées. C’est, par exemple, le cas d’AutoRéduc-Occasions, la 1ère plateforme sécurisée de vente de voitures entre particuliers 🙂
Amitiés,
José
Autoréduc? Un conseil, contentez vous de faire ce que vous savez faire, cad écouler les surplus de stocks du VN. Pour le VO, c’est pas dans vos gènes et ne le sera jamais. Et si vous insistez pour prétendre le contraire, alors cela montrera que vous n’avez rien compris à l’analyse d’Olivier. Vous en faites juste une récupération. Désolé Olivier,pour cet écart HS.
Bonjour, toutes les critiques sont bienvenues, mais nous ne partageons pas celle-ci. En effet, qu’y a-t-il de plus naturel que d’aider nos clients à revendre, dans les meilleures conditions, le véhicule acheté auparavant sur AutoRéduc ? Pourquoi ne serait-ce pas dans nos gènes et pourquoi cela ne correspond pas à l’analyse d’Olivier ? Merci d’avance
A lire votre réponse, en fait, je comprends ce que voulait dire DropC: votre coeur de métier est d’offrir des véhicules neufs déstockés. votre activité VO est uniquement drivé par les reprises que vous récuperez de vos clients qui achettent du VN. Et c’est tout! Vous avez les mêmes pratiques que tous vos concurents. A lire une annonce VO sur votre site, je me pose plus de questions en quittant votre site, qu’au moment où je suis rentré! Et ce n’est pas en faisant une pâle copie d’un site étranger que vous allez Uberiser le secteur Auto.
Merci pour votre commentaire. Permettez-nous de répondre que :
1. Seule une startup peut “uberiser” une industrie (ce n’est pas obligatoire mais c’est la règle)
2. Une startup est une organisation à la recherche d’un business modèle soutenable
3. Nous avons toujours affirmé que le VN était le point de départ d’AutoRéduc pour créer une marque, mais que notre objectif était de verticaliser le secteur Automobile.
Répondant à vos remarques sur notre concept de reprise, pour lesquelles nous vous remercions sincèrement, nous voudrions préciser que notre activité VO n’est pas seulement drivée par les reprises de nos clients, puisque tout particulier peut annoncer son véhicule sur AutoRéduc en le faisant expertiser chez lui par un expert agréé indépendant, le but étant justement de capturer le marché des VO entre particuliers.
Cette expertise à domicile du véhicule par un expert indépendant donne une sécurité à l’acheteur s’il ne souhaite pas se déplacer pour l’essayer et nous permet de proposer notre promesse de vente ou reprise dans les 2 semaines.
Juste conclure qu’il n’y a pas de pâle copie d’un site étranger, mais 4 startups qui se copient entre elles à la recherche du BM modèle parfait. Le nôtre est conçu en tenant compte des spécificités européennes, qui permettent, justement, encore plus de disruption qu’aux US, puisqu’ici il est tout à fait possible de vendre un véhicule neuf 100% en ligne.
Cdt.
Bref…Il n’a rien compris..
Bonsoir,
Nous allons mettre fin à tous ces intermmédiaires avec l’opendata sans commissionnaire.
Ecoutez mon intervention pour ARTE: https://docs.google.com/file/d/0B55Y56DI_-XmN294Vno3NlhPSGs/edit?usp=docslist_api
“Transparence, Honnêteté et Confiance”, SAM VTC solidaire. #opendataGratuit #économiecollaborative #VTC
LOL
Bonjour. A voir au sujet de l’insatisfaction client, les travaux biens connus de Christensen et les clients sur-servis, particulierement sensibles à une rupture par le bas. Une orientation client trop marquée amène au sur-service et néglige les non-consommateurs.
Il appelle cela le “price undercut” qui consiste à démocratiser une offre en s’en tenant à l’essentiel et en baissant les prix. Cela conduit à élargir le marché.
C’est une logique que l’on trouve à la fois dans les offres low-cost et dans celles qui bénéficient de la loi de Moore. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut négliger les insatisfactions clients !
“Eviter l’uberisation”
Prenez le temps de lire. Vraiment.
http://t.co/xrktHPlQiD
Excellent : “Comme éviter de se faire Uberiser : 1” de @olivez sur http://t.co/1PJ6AsVXUa
Comme éviter de se faire “Uberiser” (y compris pour les collectivités territoriales?) http://t.co/GzZdilnCTQ par @olivez
Comment éviter de se faire “uberiser” ? Ma réponse : en proposant un service fiable mdrrrr http://t.co/iYnWucwBnC (papier intéressant btw)
Toi tu va te faire uberiser !
http://t.co/dyZbWCq5Ik http://t.co/D84QrRLgLd
Très intéressant “Comme éviter de se faire Uberiser : 1” de @olivez sur http://t.co/7VJCVxdsSs @ryancoyne @FredericUtzmann @mazaic
“Comme éviter de se faire Uberiser : 1” de @olivez sur http://t.co/eNBPWN1y7l
Merci à @olivez pour son analyse.
‘Le #numérique permet d’entretenir un lien avec les clients dans les deux sens’ by @olivez #Uberisation #crowd http://t.co/nm0Cq2znUN
Plusieurs articles par @olivez sur l’#uberisation et les moyens de s’en prémunir http://t.co/1QlYP4wFHC
Eviter de se faire Uberiser en gérant la disruption http://t.co/1NTQTWiR6A
“@MichelleBlanc: “Comme éviter de se faire Uberiser : 1” de @olivez sur http://t.co/LHrSS6XQev à lire vie G+ P. Mawas” très intéressant
Le concept d’uberisation : grandes entreprises, attention aux start up ! http://t.co/v0ewxQ82g0 #innovation
Must read ! “Comme éviter de se faire Uberiser : 1” de @olivez sur http://t.co/IrZzbb4oaM” @HuguesMeili @jerema17 @Niji_Digital
Hello,
Je découvre ton blog Olivier, et je reviendrai !
Juste un commentaire pour dire que ta conclusion résume brillamment la cause de ses changements : l’insatisfaction et le manque d’empathie.
Les entreprises innovent dans tous les sens mais oublient l’essentiel la satisfaction du client.
Que ça soit une grosse entreprise qui néglige n’importe lequel de ses consommateurs en lui vendant un produit qui rend l’âme deux semaines après la fin de garantie ou le petit restaurant qui accueille ses clients par une soupe à la grimace, tous ne considèrent pas la satisfaction client, l’empathie et le client comme un humain, comme primordiale !
Les taxis grognent je comprends, leur licence est hors de prix, et ils se font défoncés par Uber, mais c’est la loi du marché, les systèmes mis en place sont fait pour être changé.
Il faudra que beaucoup comprennent qu’on ne peut pas vivre que sur des acquis, en créant sa condition puis en fermant les portes derrière soi en fermant les yeux.
L’évolution à ça de bon, et même moi qui suis coach, j’imagine très bien qu’un jour, moi ou un autre auront développé une appli, un système, ou un objet connecté qui aura éradiqué le métier de coach. Who knows !
Je pars lire les autres articles
A+
Jordane
Qu’appelle-t-on “l’ubérisation” en entreprise ? Quelles en sont les conséquences ? Comment l’éviter ? http://t.co/ADOiscwDvk via @olivez
Passionnante série d’articles sur le thème “Comment éviter de se faire Uberiser” par @olivez sur http://t.co/y38duLmDfd
http://mashable.com/2015/02/23/magic/ – Magic, la logique Uber appliquée à TOUS les services.
la transformation numérique expliquée par Olivier Ezratty… où les chapitres d’un livre à lire http://t.co/RijvVQElfG
Un excellent commentateur de la transformation numérique. Et un nouveau néologisme : l’Uberisation :)- https://t.co/OqLwpho9G5
Si les néologismes #uberisation #nestification ne vous parlent pas encore, voici quelques articles de qualité sur le…http://t.co/t8uj1mWMMG
Je viens de finir la série d’articles de @olivez.. Instructif ! https://t.co/vMz9VAb0Vp
Une piste à creuser c’est la notion de smart city ou smart territoire. L’idée est de remplacer, dans la mesure du possible, tous les services offerts par les grands acteurs internationaux et même davantage sur un territoire donné :
Prenons le plateau de Saclay en périphérie parisienne qui abrite nombreuses universités et grandes écoles, des villes de taille moyenne et un reste d’agriculture. Les services possibles sont :
des infos sur les universités concernées, la livraison de colis, les transports dont le covoiturage ou les taxis, la fourniture directe de produits frais par des agriculteurs locaux, la recherche de babysitters ou de cours du soir, la publicité et les informations locales au quotidien….
L’accès se fait via un Wifi local gratuit pour ceux qui sont sur le territoire et via une infrastructure internet pour permettre l’accès à distance.
L’intermédiation peut alors redevenir sous contrôle des acteurs locaux. A eux de se renouveler et d’utiliser cet outil collectif mis à leur disposition par l’aménagement du territoire.
Brillant article sur “la Uberisation”! A ne pas manquer #Uberisation https://t.co/dme7skJ3KR
Une série d’articles remarquablement bien documentés et pertinents sur les changements sociétaux et la technologie http://t.co/U2PiXknTNM
@Cedric_Temple : au sujet de l’Uberisation de certains marchés : http://t.co/eDtY5cGOXC
“la “transformation digitale”. Cette appellation fourre-tout veut tout et rien dire à la fois” via Instapaper http://t.co/t0fkYvWl25
“Une grande partie des innovations, surtout incrémentales, s’appuient sur l’existence d’insatisfactions clients” v… http://t.co/iuBkJg1zLV
“Les entreprises et secteurs menacés sont souvent ceux qui manquent d’empathie client, qui ne comprennent pas ce q… http://t.co/2T6SqNXzTg
Super intéressant. Part faible à l’innovation, les niches. Mais c’est excellent.
“Ces insatisfactions sont amplifiées dans les marchés très régulés ou en présence de quasi-monopoles” via Instapaper http://t.co/9CKhDDka0x
“Comment éviter ce syndrome ? Tout simplement, en écoutant ses clients et en développant une empathie pour eux et … http://t.co/WZG7DRtzK4
“Les besoins des clients s’articulent souvent autour de trois axes :” via Instapaper http://t.co/gJkVWAiYus
“Gagner plus ou dépenser moins” via Instapaper http://t.co/JbgWO2K9pN
“Gagner du temps ou ne pas en perdre” via Instapaper http://t.co/6jJOnaO2dn
“Et surtout, vivre des émotions positives” via Instapaper http://t.co/BJFeUiyk8c
“Les stratégies digitales servent donc entre autre à améliorer l’orientation client de l’entreprise” via Instapaper http://t.co/ccJE9juCYY
Excellente série de 6 articles sur l’ubérisation par le brillant @olivez
“Comment éviter de se faire Uberiser” sur http://t.co/qbJ4iZedVt
Comprendre la problématique de l’#Uberisation : http://t.co/bKn5rJq5mF @olivez
“Uberistation” – opportunités dans certains secteurs, menaces pour d’autres: Comment éviter de se faire “uberiser” ?
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Comprendre l’ubérisation par Olivier EZRATTY… Très très fouillé…
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“Comment éviter de se faire Uberiser : 1” excellent article de @olivez http://t.co/6Aa1pBpl1D
Viens de résumer 80 pages sur l’uberisation en 4 mn de direct sur France Info avec @MathildeMunos ! Version longue : http://t.co/c9P06O7liq
Le numérique a entrainé de nombreuses migrations de valeur, souvent au profit de grandes sociétés américaines.
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Intéressant mais je voudrai savoir Comment éviter de se faire “uberiser”