Dans ce troisième article d’une série de quatre sur le lancement de la Freebox V6, je vais traiter des aspects économiques et concurrentiels :
- Les prix de la Freebox V6 et sa structure de couts pour Free : est-ce que l’augmentation du tarif est justifiée par les nouvelles fonctionnalités ?
- Un peu de sémantique sur l’innovation chez un FAI : peut-on dire que Free est innovant ? Idem pour les autres opérateurs ?
- Une comparaison détaillée avec la SFR Neufbox Evolution, l’autre offre la plus récemment mise à jour chez un FAI en France. Le match est-il si inégal ?
- Le point sur la situation des autres opérateurs et offres du marché au regard de la Freebox V6. Quelle influence l’annonce de Free pourrait-elle avoir sur leur stratégie ?
- Et terminer avec quelques enjeux pour Free, en termes de positionnement, de situation de marché, d’abord du marché du mobile, etc.
L’article suivant clôturera cette longue série détaillée en portant sur l’organisation et les équipes de Free qui sont derrière ce lancement.
Prix de la Freebox
Comme vous le savez tous maintenant, Xavier Niel a annoncé que l’abonnement à la Freebox restait à 29,99€, un tarif inchangé depuis sa sortie au début des années 2000 alors que les produits de consommation courante ont augmenté entre 20% et 30% si ce n’est plus.
Petit détail : il augmente le prix de 6€ dans le cas d’un dégroupage total en ADSL comme en FTTH (fibre optique). Cela correspond au cas où les clients n’ont plus de ligne téléphonique France Télécom. Ils ne payent plus qu’un abonnement à Free et n’ont qu’un numéro de téléphone en 09.
L’abonnement à la ligne téléphonique France Télécom lorsque l’on est en dégroupage partiel est de 17€ par mois. En passant au dégroupage total et à la Freebox (comme à la SFR Neufbox Evolution), on paye donc seulement 19€ de plus. Cela reste tout de même très abordable.
Côté prix, d’autres changements sont intervenus, … ou pas :
- La hotline sera entièrement gratuite pour les abonnés de la Freebox V6.
- Les appels téléphoniques vers les mobiles en France seront gratuits et de manière illimitée. Une grosse économie potentielle. En rêvant un peu, elle pourrait même s’étendre à terme à d’autres formules comme l’exploitation du Femtocell comme on le fait avec FreeWifi pour le wifi.
- La mise à jour à la V6 pour les abonnés existant s’effectue comme avant avec un tarif dégressif démarrant à 120€ et avec 30€ de moins par année d’ancienneté d’abonnement avec sa dernière Freebox, le tout dans un lieu stable (un déménagement remettant le compteur à zéro). Vous m’excuserez au passage des arrondis des prix à l’Euro le plus proche dans mon propos.
- La Freebox V6 reste “gratuite” (comprise dans l’abonnement) pour les nouveaux abonnés, une pratique courante dans cette industrie.
- La facture pourra s’alourdir avec la taxe “Sarkozy/Baroin” lorsqu’elle sera en vigueur. Cela sera affiché de manière explicite dans la facture des abonnés.
SFR et Free ont augmenté leur prix à l’occasion de la sortie de nouvelles offres. Mais quid d’Orange et Bouygues Télécom ? S’ils embrayent le pas en augmentant leur tarif actuel, la loi oblige les FAI à permettre la résiliation d’abonnements sans frais. Ce qui peut augmenter le churn (perte d’abonnés) de ces opérateurs au profit de SFR ou de Free. L’autre option consistant à attendre la sortie d’une prochaine box pour changer les tarifs, ce qu’Orange semble en mesure de faire plus rapidement que Bouygues Télécom.
Free génère actuellement un ARPU (revenu moyen par client) mensuel de 36€ et quelques, au même niveau que SFR. Cela représente donc environ 6€ de vente de services additionnels dans lesquels on comptait jusqu’à présent : les communications téléphoniques vers les mobiles ou les numéros spéciaux payants, l’abonnement à Canal+ et autres chaines TV optionnelles, la vidéo à la demande, l’achat de jeux et la hotline payante, l’achat d’accessoires (Freeplug supplémentaire, etc). Free a comme objectif d’augmenter cet ARPU, notamment avec la VOD qui se développe très rapidement avec des taux de croissance qui frôlent les 80%. L’enrichissement du Freestore sera un autre moyen d’augmenter le panier moyen.
Cout de la Freebox
Un très bon article de Clubic a fait un tour d’horizon de la structure du prix (de location) et du cout de fabrication de la Freebox V6. Il estime le cout matériel de la Freebox V6 à environ 200€. Le tableau auquel ils font référence et qui reprend le cout des composants affiche des prix peut-être un peu élevés, notamment pour l’Atom Sodaville. Mais les couts de certains composants, d’assemblage et de l’emballage ne sont pas inclus. Il est probable que le total soit donc assez juste du point de vue de l’ordre de grandeur. A 200€, il est amortissable en environ sept mois par l’opérateur, un client conservant sa box pendant au moins quatre ans en moyenne. Même si cela montait à un an d’amortissement, le business du FAI resterait profitable.
Il faut cependant tenir compte de ce que Free est un très bon client de nombreux fournisseurs de composants. Il est de facto le premier client mondial en volume d’Intel pour le Sodaville avec 2 millions d’unités achetées. Il n’est pas évident que Sony, Logitech et Boxee représentent un tel volume de manière cumulée. Il en va de même pour d’autres composants comme ceux du CPL (courant porteur). Par contre, pour d’autres composants tels que les tuners TNT, il est un client comme les autres fabricants de set-top-boxes hybrides. On peut en tout cas faire confiance à Free pour tirer les prix vers le bas du fait de ses volumes d’achats.
Côté télécom, le dégroupage total coute à Free 11€ dont 9€ sont reversés à France Télécom, selon une décision de l’ARCEP. Ce montant est jugé très élevé par l’opérateur. Mais il semble plutôt dans la tranche basse en Europe. Le dégroupage partiel coute quant à lui 5€ au FAI (source: rapport de gestion Iliad S1 2010). Cela veut donc dire que le différentiel de cout du dégroupage total vs partiel est maintenant supporté à 100% par le consommateur et pas par l’opérateur. Une sorte de vérité des prix. En réalité, c’est beaucoup plus compliqué que cela car ça dépend des zones, dites dégroupées ou pas. Mais cela donne l’idée.
Free doit aussi absorber les couts des fameux tickets GAMOT (Guichet d’Accueil Maintenance Opérateur). Ils sont chèrement facturés par France Télécom à Free lorsque ce dernier lui transmet une demande de vérification de synchronisation de ligne. Très souvent, les techniciens de Free interviennent sur le site du client pour vérifier l’installation – aux frais de Free – avant d’envoyer ce ticket. Tout cela a un cout.
Il en va de même pour la hotline qui est maintenant gratuite pour les abonnés de la V6. Un appel entrant vers des équipes techniques dure en moyenne 7 minutes. On peut en estimer à la louche le cout à environ 1€ par minute (je vous passe le détail sur le calcul). Supposons qu’un client appelle en moyenne deux fois par an, cela fait un cout additionnel d’une quinzaine d’Euros par an, soit un peu plus de un Euro par mois. Donc, aux alentours de 15% de l’augmentation de prix de 6€. A la louche toujours.
Enfin, il y a l’évolution des droits que Free doit payer pour son bouquet de chaines TV qui a plutôt tendance à s’enrichir comme chez tous les opérateurs. Chaque nouvelle chaine TV représente des centimes ou dizaines de centimes par abonné et par mois.
Tout ça pour dire que l’augmentation du prix de la Freebox est en grande partie justifié. Il est plus proche de la structure de cout du FAI entre dégroupage total et partiel. Il permet aussi d’absorber les nouveaux services compris dans l’abonnement.
Free a défini un prix de marché très bas dans le monde des FAI en sortant le premier une offre triple-play. Il continue de proposer un excellent rapport qualité/prix aux consommateurs. Et il reste très profitable.
Qu’est-ce qu’une innovation chez un FAI ?
Dans certains forums et chez quelques journalistes, j’ai pu lire que cette Freebox “n’était pas innovante”. La raison ? Il ne s’agit que de l’intégration de briques existantes déjà bien courantes.
Encore un malentendu sur la sémantique de l’innovation. Une innovation, c’est surtout une nouvelle technologie ou un nouveau service qui est diffusé auprès du marché, si possible en volume. En amont des innovations se trouvent des “inventions”, souvent des procédés techniques nouveaux, éventuellement brevetés. L’innovation comme les inventions relèvent d’une généalogie complexe. C’était un peu le sens de mon premier article sur les entrailles de la Freebox V6 : montrer ici comme ailleurs, qu’un matériel comprend des composants qui eux-mêmes comprennent d’autres composants emboités en poupées russes. C’est pareil dans le logiciel. L’interface utilisateur de la Freebox V6 dépend ainsi de la puissance de l‘Atom Sodaville qui elle même repose sur le “bloc d’IP”, PowerVR SGX535 d’Imagination Technology. A chaque niveau se situent des introductions d’innovations technologiques et un environnement concurrentiel donné.
L’innovation relève aussi très souvent de l’intégration de nouvelles technologies dans des produits. Et la majeure partie des innovations sont incrémentales. Elles améliorent à la marge les fonctionnalités offertes.
Dans le cas présent, les innovations par l’intégration sont très nombreuses puisque la Freebox V6 est une première avec : une télécommande gyroscopique/accéléromètre, une manette de jeux (certes, filaire et d’entrée de gamme), un disque dur dans la gateway dont le rôle est ainsi revalorisé comme serveur domestique, un processeur Atom et la capacité pour des jeux 3D, une interface utilisateur moderne, l’accès aux informations d’AlloCiné, la base DECT intégrée, un lecteur Blu-ray. Ce n’est pas suffisant pour être innovant ?
SFR a aussi innové avec sa Neufbox Evolution avec une clé 3G intégrée, la solution Femtocell, une interface modernisée, une interface disponible sur tous les écrans (PC/Mac, smartphone, tablettes), une faible consommation électrique et un soucis affirmé d’éco-responsabilité. Au total, ils ont moins innové que Free mais ils ont tout de même innové. La question clé n’est pas binaire : innovation ou pas d’innovation. Mais de savoir si les innovations sont bien placées, répondent bien aux besoins des utilisateurs et feront changer la donne en termes de parts de marché. Nous y reviendrons.
Positionnement par rapport à la concurrence
Avec sa Freebox V6, Free s’attaque comme certains l’ont décrit à de nombreux acteurs du marché de l’électronique de loisirs : non seulement à ses homologues FAI, mais également à un tas d’acteurs qui ont leur place dans le salon : Apple, Google, Sony, Microsoft, et tant d’autres.
L’analyse concurrentielle peut se faire par cercles concentriques. Je vais commencer par SFR et sa Neufbox Evolution dont j’avais couvert l’annonce en allant autant que possible dans les détails. Pourquoi SFR ? Parce que c’est le premier opérateur FAI à avoir mis à jour son offre avec pas mal de nouveautés, annoncées il y a un mois. Et Free attendait que SFR sorte du bois pour annoncer sa nouvelle Freebox.
Alors voici que voilà un petit tableau de comparaison (version PDF) qui donne une idée de l’ampleur des nouveautés de la Freebox au regard de celles de SFR. Si jamais il comportait des inexactitudes, ce qui est fort possible, n’hésitez pas à me les signaler par commentaire ou par email. Je les corrigerai dès que possible.
Le verdict visuel est sans ambigüité : Free a beaucoup plus innové que SFR dans cette nouvelle génération de box. SFR a bien introduit quelques nouveautés, mais elles sont moins radicales, plus incrémentales, que celles de Free. Comme le choix du processeur qui aurait pu être plus hardi, même en restant chez ST Microelectronics. Il subsiste cependant quelques nouveautés chez SFR que l’on n’a pas chez Free, comme le support de la clé 3G de dépannage. Une idée intéressante, mais dont la praticité devra être testée dans la durée. L’autre point sur lequel SFR a des efforts à faire concerne l’ouverture de sa plateforme. Ils devront revoir cela pour capter un écosystème car la bataille de la télévision connectée devient clairement une bataille d’écosystèmes de contenus et d’applications. Par contre, il est fort probable qu’ils joueront sur les prix et sur une offre quadplay comme Bouygues Télécom pour préserver leurs parts de marché.
Quid des autres acteurs du marché ? Je vais être plus rapide :
- Orange prépare aussi sa nouvelle génération de box. Elle devrait sortir en 2011. La set-top-box TV aura le même processeur que celui de la Freebox Player : un Atom Sodaville. Donc, une même réserve de puissance et un même support logiciel de base (Linux, C++, OpenGL, Flash, Java, etc). Orange pourrait innover à son tour en étant le premier à fournir une solution de télécommande gestuelle pour piloter sa box, nom de code Keenu. Son prototype était déjà démontré au CES en 2009 (cf mon rapport CES de l’époque). Il cherche aussi à “casser la baraque” avec une interface utilisateur très innovante dont les prémisses étaient démontrées au CES 2010 dans le keynote d’Intel, avec un prototype de set-top Samsung. Mais le projet a évidemment pris du retard. Orange me semble être le concurrent le plus sérieux de Free. Pas seulement parce que c’est le leader en parts de marché. Mais aussi parce qu’il maitrise une plus grande part de l’engineering de son offre alors que SFR et Bouygues Télécom font tous deux appel à beaucoup de sous-traitance.
- Bouygues Télécom se distingue par une offre très compétitive en termes de prix, surtout pour le quadruple play. C’est grâce à cela qu’il s’est taillé une bonne place sur le marché et a même devancé Free en captation de nouveaux abonnés ces derniers mois. Le marché de l’ADSL n’est donc pas sensible qu’aux innovations mais aussi au prix. Surtout pour ceux des utilisateurs qui veulent du haut débit pour avant tout surfer sur Internet. Bouygues Télécom est en retrait côté fonctionnalités, surtout sur sa STB TV. Comme tous les opérateurs, il prépare sa prochaine génération. Ils sont maintenant en position de devenir innovateurs sur ce marché. Ils en ont en tout cas la volonté. Bouygues Télécom et Free seront de farouches concurrents lorsque ce dernier lancera son offre mobile et probablement une offre quadplay associée.
- Numericable se distingue par une offre haut débit qui monte à 100 Mbit/s et sur une très bonne qualité d’image TV liée à ce débit. Je ne peux pas en dire beaucoup plus car je ne les connais pas bien contrairement aux précédents.
- Canal+/CanalSat est un opérateur hybride “over the top” avec ses set-top-box TV qui reçoivent la TV par satellite. Le satellite une qualité de service TV très bonne (le débit y est le meilleur) et à un cout de diffusion faible, c’est l’avantage du satellite. Leur offre multi-écrans est de bon niveau pour les abonnés “5 étoile”. L’offre de contenus de Canal – tant les chaines que la VOD – est également disponible chez les FAI, Free compris. L’originalité technologique de Canal+ est son support grandissant de la XBOX comme set-top-box TV. Ils n’ont pas fini dans ce domaine et pourraient bien surprendre début 2011.
- Apple TV : je l’ai couverte ici. Pas de TV broadcast, donc limitée pour l’instant dans les contenus disponibles. Ce n’est pas encore un concurrent sérieux en France. Mais cela pourrait le devenir avec des offres intégrées de chaines TV streamées profitant du haut débit en “over the top”.
- Google TV : même commentaire. La solution est encore bancale pour un tas de raisons : pas de guide de programme digne de ce nom, solution très Internet mais pas bien associée aux chaines TV broadcast. La force : la fonction de recherche de vidéo, le coeur de métier de Google. La menace pour Free et les autres FAI : l’annonce possible d’un support de Google TV chez Samsung et LG au CES.
- TV connectées autres : bien moins riches fonctionnellement que les box des FAI. Mais ce sont des concurrents très dangereux à terme pour la partie set-top-box de tous les FAI. D’ici quelques années, les FAI devront peut-être développer une offre “client léger” tournant sur ces TV, qu’elles fonctionnent sous Google TV ou pas.
- Windows Media Center et ses PC pour salon sont trop compliqués pour toucher le marché grand public. C’est ce que j’utilise mais c’est une usine à gaz. Le devenir de WMC pourrait être de se retrouver en OEM dans des set-top-boxes. Pour l’instant, on manque de recul. L’interface de cette solution était pendant longtemps l’une des plus élégantes du marché. Elle a été mise à jour avec Windows 7 mais la roadmap n’est pas bien claire. Il n’est pas évident que Microsoft souhaite persévérer dans ce marché.
- XBMC (pour le Marco, private message) est une solution open source tournant sur PC pour les geeks qui cherchent à consommer des contenus libres ou piratés avec une belle interface utilisateur. On ne peut pas accéder aux chaines TV premium avec. Comme pour Windows Media Center, le marché est très limité. Même habillé dans une petite Boxee.
Enjeux pour Free
Free a misé gros sur cette annonce. C’est un élément clé d’une stratégie de reconquête du marché. Voici quelques enjeux qui se dessinent pour l’opérateur après cette annonce de la Freebox V6 :
- Tarifs : comment faire passer la pilule sur l’augmentation de 6€ par mois de la facture des abonnés qui sont en dégroupage total ? Cette augmentation est voisine des 5€ supplémentaires que l’on a chez SFR pour la Neufbox Evolution, justifiés par le côté “haut de gamme” de cette nouvelle offre. Chez Free, c’est un moyen de déporter sur le consommateur une grande part de la facture qu’il reverse à France Télécom. SFR et Free ont ouvert le bal ensembles dans l’augmentation des prix qui semblait inéluctable. Pas certain donc que cela soit si dommageable à Free.
- Mobile : comment faire patienter le marché en attendant son offre mobile ? D’où cette annonce de l’appel gratuit illimité vers les mobiles qui permet de faire baisser la facture mobile des consommateurs et donc, par ricochet de rendre un peu moins cher le total Freebox + abonnement mobile tiers. Il n’en reste pas moins que les offres quadplay de Bouygues Télécom sont moins chères que ce total. Pour les clients “cheap”, Free n’est la solution la plus économique. Tout du moins tant que son offre mobile n’est pas disponible. Même si l’offre de set-top-box de Bouygues est pour l’instant bien en deçà de celle de la Freebox V6.
- Juridiques et règlementaires : Xavier Niel indiquait dans l’annonce que Free pourrait subir des attaques de ce point de vue là. Il y a l’overlay d’informations sur les chaines TV, la facilité d’usage de BitTorrent qui provoque un peu l’HADOPI, les taxes diverses créées par l’Etat, le déploiement des infrastructures mobiles avec les antennes dans les villes, le bazar sur la neutralité des réseaux, etc. Le département juridique de Free a du pain sur la planche !
- Positionnement : Free essaye de faire le grand écart et a positionné son offre comme “très simple d’emploi”. Donc en gros, comment toucher Madame Michu tout en restant “geek friendly” ? Ca me semble réalisable. L’un n’empêche pas l’autre.
- Evolutions : Free doit faire évoluer le logiciel de la Freebox car pas mal de choses manquent encore. Certaines sont liées à des accords à obtenir avec les ayant-droits et notamment les chaines de télévision (pour ce qui concerne l’EPG). Il faudra aussi tenir compte des feedbacks des premiers utilisateurs. Et il y a tout le travail de fiabilisation sur une nouvelle plateforme matérielle et logicielle. Les développeurs de Free ont encore énormément de pain sur la planche ! Cette manière de faire évoluer régulièrement son logiciel constitue une autre manière de comparer les différents FAI. Free est plutôt généralement bon de ce point de vue là. Free devra aussi continuer d’innover côté matériel. Quid du support de Groveland, le successeur de Sodaville ? Du support d’une webcam pour de nouveaux usages comme la visioconférence ? Du Femtocell ?
- Applications : Gameloft, c’est bien. Mais Free devra rapidement créer un SDK pour les développeurs. L’enjeu est de créer un véritable écosystème applicatif pour le FreeStore, et le plus rapidement possible pour prendre un peu de court les autres opérateurs.
- Multi-écrans : l’offre démarre avec un bon support de l’iPad et l’iPhone. Il faudra supporter d’autres systèmes d’exploitation (Android pour commencer) et peut-être aussi améliorer l’expérience TV sur PC/Mac. Et petit à petit faire en sorte que la plus grande partie des contenus disponibles sur la TV le soient également sur ces autres écrans. C’est pour l’instant sérieusement limité du fait des ayant-droits. Et puis se pose la question des autres écrans TV du foyer. Faut-il une seconde Freebox Player ? A quel prix ? Ou bien Free va-t-il supporter certaines TV connectées d’une manière ou d’une autre. Il devra le faire un jour où l’autre.
Il faut ajouter enfin l’impératif pour Free d’arrêter l’hémorragie des abonnés d’Alice depuis l’acquisition de ce FAI. Une grande partie de ces abonnés avec une Freebox V5 carrosée aux couleurs d’Alice. Les nouveaux abonnés et la base installée vont migrer vers la Freebox V6. Celle-ci semblerait avoir stoppé net le “churn” de ces abonnés.
Voilà pour cette rapide analyse concurrentielle et des enjeux de ce lancement.
Pour le prochain et normalement dernier épisode, je vais rentrer dans l’organisation humaine de Free, parler un peu du making of de cette box, et aussi du marketing du FAI, en pleine transformation.
Tous les articles de cette série sur le lancement de la Freebox Révolution (V6)
1 – Les entrailles de la Freebox 6 (46, 13576)
2 – Les logiciels et contenus de la Freebox 6 (30, 11698)
3 – La concurrence de la Freebox 6 et ses enjeux (24, 3873)
4 – Les vrais gens et le marketing de Free (9, 2182)
Reçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :
Encore bravo et merci Olivier pour ces analyses que peu de (pseudo) journalistes savent offrir.
+1 pour XBMC, c’est geek c’est vrai, mais ça fonctionne, pour preuve Boxee l’a mis en boite et Free aurait pu le faire…
Excellente analyse (comme toujours)
Excellente analyse en profondeur. Merci beaucoup.
Concernant le “slot femto” du frebox server, je n’avais lu ça nulle part ailleurs, ça m’intéresserait que tu en dises un peu plus. Autant je ne vois aucun avenir à l’offre femto de SFR, surtout à ce prix, autant pour Free ça peut constituer un support de couverture vital au moment où ils lanceront leurs offres mobiles. On pourrait imaginer que la signature d’un contrat 4P de Free comporte une option gratuite ou peu chère de femto…
Sinon j’ai été surpris de ne pas voir un partenaire de type Google TV dans cette offre, peut-être n’est-ce qu’une question de timing. En tous cas, Free a à mon avis plus intérêt à être partenaire (surtout avec la puissance du brand Google) que de développer en interne sur ce type de fonctions.
Pour ma part j’attends surtout d’avoir reçu ma box pour tester l’ergonomie. Ca a toujours été un point faible (doux euphémisme) de Free, et ce qu’on voit pour le moment semble prometteur, mais rien ne remplace l’usage…
Bonjour Benoit,
Une STB sous Google TV serait un véritable suicide pour un FAI à court terme. Les “terms & conditions” de Google leur enlèveraient une grande liberté. C’est déjà le cas sous Android. Aujourd’hui, Google TV est plutôt une solution pour la consommation de contenus en “over the top”.
De plus, le produit est en V1, pas sec du tout et ce n’est pas une solution IPTV. Quand à son interface, elle est centrée sur la fonction de recherche. Une UI de STB, c’est beaucoup plus que cela. Et puis, si tu veux un épouvantail pour les chaines TV, c’est le bon.
Si Google TV réussit bien dans les TV connectées, cela pourrait amener les FAI à les considérer d’ici quelques années.
Bravo pour cette troisième analyse, du même niveau que les précédentes !
Je rajouterai d’autres points différentiants par rapport à la concurrence:
– le fait de positionner la partie “server” de la box comme “serveur de contenu personnel” et d’en fait un “NAS pour le peuple”, prêt à l’emploi et toujours disponible. C’est très malin, et cela ouvrira la voie à beaucoup de nouvelles applications(outre le contournement HADOPI…) en permettant par exemple au FAI de se poser en défenseur de la vie privée de l’abonné, vis à vis des google et autre Facebook. Une sorte de “Home cloud” quoi. Pour moi des deux box c’est la plus innovante et différentiante. Accessoirement le fait d’y intégrer le disque dur permet de réduire la taxe sur la copie privée…
– La maîtrise de l’OS couplée au choix d’un matériel “future proof” sur la partie Player permettra à Free de faire évoluer son offre facilement, là où d’autres resteront en retrait du fait de l’externalisation des compétences ou du choix d’un matériel peu évolutif. Orange sera théoriquement le concurrent le plus dangereux sur cette partie, et disposera en plus des économies d’échelle liées à sa base de clients internationale.
– Enfin n’oublions pas que cette freebox sera couplée à une offre fibre optique de type “P2P” (et non GPON) et un coeur de réseau mobile full IP ce qui permettra de l’utiliser vraiment comme un élément du réseau free (fixe et mobile). Avec à la clé plus de liberté pour lancer des services convergents comme des femtocells directement intégrées au coeur réseau, ou mettre en place un CDN P2P avec cache local chez l’abonné.
Maintenant va se poser la question des $€£ car déployer la fibre, un réseau mobile tout en finançant l’achat des nouvelles box ça fait beaucoup de sorties court terme pour des revenus à long terme…
Excellent.
Pouvez-vous mettre votre tableau Excel sur google doc pour pouvoir le consulter plus facilement ?
Le PDF ne suffit pas ?
Moi, je n’ai pas de PDF.
Je n’arrive à attraper qu’un JPG assez flouté quand on l’aggrandit…
Le lien était dans le texte…
“Alors voici que voilà un petit tableau de comparaison (version PDF) qui donne une idée de l’ampleur des nouveautés de la Freebox au regard de celles de SFR. ”
Comme on dit chez les technies: RTFM…
juste un mot sur l’augmentation de tarif, si elle justifiée d’un point de vue technique, sur le plan sémantique Niel s’accroche à son 29,99, hors c’est bel et bien à terme la fin du 29,99€ et donc de l’inflation pur jus comme la baguette…
Free n’est plus un opérateur low cost. (rôle dévolue à Alice).
La justification avancée sur le dégroupage est totalement fumeuse, cette opération est hyper rentable(-10€pourFT). Et free dégroupe comme un dingue.
La fibre à 30€ n’existera pas comme prétendu, feu le “forfait unique” client désormais annexé à une boite.
Ce qui perdure dans l’esprit free c’est le tout compris.
cela rassure sur la volonté d’XN de proposer de l’illimité dans les futures offres free mobile.
Admettons donc 40€+30€ pour une offre globale on arrive à 70€, tout de même, une facture telecom de 455 balles/mois, pour un utilisateur moyen voulant simplement disposer des services incontournables le futur coutera cher.
A l’époque on achetait notre magnétoscope, on payait 200fr à FT et c’était marre …
Gros defaut de la freebox v6: pas de connexion possible d’un téléphone filaire notamment d’un central téléphonique . Actuellement je possède une freebox v4 connecté en filaire à mon central téléphonique . J’ai voulu contacter le service technique pour savoir s’il existait une sortie RJ11 pour un téléphone filaire , on m’a assuré que oui alors que sur les photos on voit bien qu’il n’existe qu’une entrée RJ11 pour l’arrivée de la ligne!!! Les techniciens m’ont avoué être non formés et ignorants sur le sujet!!! Toujours aussi mauvais le SAV free avec du personnel non compétent et un accés incroyablement complexe…
Objection votre honneur:
Sur les photos (par exemple sur darqroom de l’article précédent), on voit au contraire qu’il y a un RJ11 marqué DSL (à côté du connecteur FIBRE) et un autre marqué PHONE (à co^té des USB).
Bonjour Olivier,
Connaissez-vous SocialCompare pour créer, partager et publier des tableaux comparatifs (collaboratifs et interactifs sur votre blog)?
Peut-être que cela pourrait vous intéresser?
Voici un exemple de comparatifs en rapport avec votre billet:
Freebox Revolution vs SFR Neufbox Evolution
http://socialcompare.com/fr/comparison/freebox-revolution-vs-sfr-evolution-hxbiw3k
Historique des versions de Freebox
http://socialcompare.com/fr/comparison/comparatif-freebox-v4-vs-v5-vs-v6
Freebox Révolution vs Consoles de jeux
http://socialcompare.com/fr/comparison/freebox-revolution-vs-console-de-jeux-hvi70c5
Cordialement
Vanina
dale cooper@ L’offre optique sera toujours à 29.99. le supplément de 5.99 n’est là que pour le dégroupage total sur la boucle local cuivre. En fibre optique il n’y a pas de dégroupage, donc cela ne le concerne pas.
MARCOUNET@ Il y a bien un port téléphonie sur le boitier Serveur. La liaison DECT est un “plus”, d’ailleurs l’adaptateur gigogne/rj11 est toujours fourni pour ceux qui n’ont pas possibilité de mettre leur tel directement en rj11.
Je découvre les analyses d’Olivier. C’est vraiment perspicace, sans baratin, du vrai travail de pro. Merci.
Encore merci pour cette analyse.
Ce que je n’arrive pas à voir dans toutes ces analyses et commentaires, c’est la capacité à Free de vendre ses offres: comment luter face à des Bouygues, SFR et Orange qui possèdent un réseau de boutiques ?
De plus, à la vue des premières captures, j’ai l’impression que l’offre de SFR est bien mieux pensé pour vendre de la VoD et de la catchup que celle de Free, i.e. le contenu premium est plus mis en avant chez SFR. Du coup, cette visibilité réduite de la VoD (couplé à un lecteur BlueRay) en plus du surcout de cette boite ne risque-t-elle pas de diminuer les revenus de Free ?
Peut-on avoir plus de précisions sur la Femto additionnelle ? c’est une supposition ou confirmé par XN ?
Enfin, sur l’aspect NAS, il est assez surprenant pour un ISP qui fournit les logs à l’Hadopi de se positionner en “opérateur de confiance” pour les données numériques. C’est un vrai service +, mais cela peut etre à double tranchant.
Jusqu’à présent, Free a réussi à vendre plus de 4,5 millions de Freebox sans boutique. Les réseaux de boutiques et les campagnes d’appels sortant des autres FAI constituent en effet un avantage concurrentiel pour eux. Mais ces boutiques sont justifiées par la complexité du choix d’un mobile et de l’abonnement associé, dans le maquis des offres des opérateurs. Avec la Freebox, c’est beaucoup plus simple. En fonction de son numéro de téléphone et/ou adresse, le site de Free propose les offres ADSL dégroupées ou pas, élibilité FTTH ou pas, etc.
Avec le lancement de leur offre mobile, la question se reposera certainement pour Free mais je ne serai pas étonné qu’ils choisissent de ne pas avoir de boutique. Et au passage, d’avoir une offre illimitée très simple à packager et vendre. Histoire de casser la baraque comme ils l’ont fait avec le triple-play à 29,99€ (ce sont des suppositions de ma part, pas des informations).
Côté VOD, les offres SFR et Free sont assez voisines. On rentre dans un ou plusieurs portails de VOD. C’est tout.
Mais il est vrai que l’intégration d’un lecteur BD va à l’encontre d’une tendance nette à la dématérialisation de la consommation de films. C’est le choix du “tout en un”, et le résultat de feedbacks utilisateurs qui souhaitent simplifier leur installation à côté de leur TV.
Surcout ? La SFR Neufbox Evolution est à 35€ et la Freebox V6 est à 36€ en dégroupage total (ADSL et FTTH) et à 30€ en dégroupage partiel.
Femto : suppositions pour l’instant.
NAS : aucun log de FAI n’est fourni à l’HADOPI. Ce sont les adresses des Freenautes qui sont pris la main dans le sac du peer to peer par les sociétés d’ayant-droits. Le FAI fait juste le rapprochement entre adresse IP et abonné. Et il le fait parce que c’est la loi. Que peuvent-ils faire d’autre ? Ils ont résisté tant qu’ils pouvaient au point de pousser le gouvernement à publier un décret précisant la manière dont ces données devaient être fournies. Mais la loi peut évoluer, et dans le pire, c’est sûr. S’il advenait qu’un gouvernement encore plus répressif que l’actuel faisait évoluer la loi HADOPI au point de demander aux FAI de surveiller les données intégrées dans les STB, et bien, les utilisateurs utiliseraient alors une autre solution. Et puis là, ce serait vraiment la fin des haricots !
Merci pour votre avis. Effectivement, les boutiques se “justifient” + pour le mobile que pour le fixe: je serais cependant curieux de connaitre le nombre de vente ADSL vs Mobile dans les boutiques Orange/Bouygues/SFR…
> Côté VOD, les offres SFR et Free sont assez voisines. On rentre dans un ou plusieurs portails de VOD. C’est tout.
Justement, le “carré” VoD sur le carrousel d’accueil de la SFRBox est bien plus visible à mon goût que le petit menu de Free: meilleure visibilité –> + de ventes ? Free, avec l’intégration du BD, a voulu faire plaisir à ces clients Geeks, mais à la fin, c’est tout de même une entreprise qui doit faire un minimum de bénéfices, surtout avec les investissements à venir pour la fibre et le mobile. Pour cela, il faut pouvoir vendre des contenus premium (i.e. films/séries/applis). Apple a réussi à créer un écosystème homogène, mais c’est Apple !
> Surcout ? La SFR Neufbox Evolution est à 35€ et la Freebox V6 est à 36€ en dégroupage total (ADSL et FTTH) et à 30€ en dégroupage partiel
Je pensais surtout au surcout du matériel (Freebox v5 vs Freebox v6)
Concernant l’Hadopi, je suis aussi de ton avis: on ne peut cependant pas lutter contre les “mythes et rumeurs” mais aussi les a priori que pourraient avoir les gens.
Le lecteur de Blu-ray pour faire plaisir aux geeks ? N’est-ce pas un peu exagéré ? Si le Blu-ray ne concernait que les geeks, il n’y en aurait pas plein les rayons à la Fnac et dans la grande distribution en général !
(J’aime cette technique de réponse qui consiste à ne répondre qu’à ce qui n’est pas complètement clair ! :o)
Effectivement ce n’est pas clair dans mon message : je disais donc que Free, a voulu faire plaisir à ces clients Geeks, mais à la fin, c’est tout de même une entreprise qui doit faire un minimum de bénéfices, surtout avec les investissements à venir pour la fibre et le mobile. Pour cela, il faut pouvoir vendre des contenus premium (i.e. films/séries/applis) et l’intégration du Blue Ray n’aide pas non plus à vendre + de films en VoD.
(mais non le Blue Ray n’est pas une fonction Geek :o)
Le tarif sera bien de 36€ en FTTH, plusieurs salariés de Free l’ont confirmé, et ceux qui ont demandé le renouvellement au début ont reçu un mail rectificatif.
Thanks. Je corrige à la fois le commentaire ci-dessus et le texte de l’article.
Et bravo pour tes articles.
Orange ne semble pas attendre la sortie d’une prochaine box pour augmenter ses tarifs suite à l’augmentation de la TVA.
La mise à jour des tarifs sera effective dès le 1er février. Les abonnés ont commencé à être informés.
Pour le moment leur stratégie pour éviter la fuite d’abonnés est de jouer sur un gain de points fidélités si l’abonné accepte dès maintenant cette augmentation.
L’information concernant les droits de résiliation arrivant plus tard via une prochaine vague de communication 🙂
http://assistance.orange.fr/hausse-de-la-tva-offres-internet-haut-debit-ou-fibre-1271.php
le Femtocell n’y est pas dans la V6 ? Xavier Niel n’a pas dit que le Femtocell était dans la V6, oui mais ….
n’a pas dit le contraire !! tous les composant de la V6 sont non identifiable !!
Effectivement, il y a deux scénarios imaginables :
– Les composants sont déjà dans la gateway et il reste à les activer par logiciel. Auquel cas l’option serait probablement gratuite compte-tenu des habitudes de Free.
– Ils n’y sont pas et nécessitent un add-on matériel qui pourrait s’intégrer dans son logement libre. A quel prix ? 200€ comme chez SFR ?
Sachant que l’activation du femto chez Free devrait probablement intervenir lorsque son offre mobile sera disponible et pas avant.
Dans les deux cas, il y a aussi des infrastructure à mettre en place du côté de l’infrastructure réseau de l’opérateur. Ce fut le cas pour FreeWifi (l’accès au Wifi des autres Freebox pour un abonné) qui a été rendu disponible plus de 2 ans après la disponibilité des Freebox V5. Il fallait créer des millions de tunnels VPN pour assurer l’identification des utilisateurs.
Quelques billes glanées sur les composants nécessaires : http://www.thinkfemtocell.com/System/femtocell-components-and-building-blocks.html
http://www.thinkfemtocell.com/System/femtocell-gateway-components-and-location.html
Vous avez fait une erreur dans le tableau :
l’extension par tranche de 80Go du disque dur de la NeufboxTV 6 est de 15 euros à payer une seule fois, et pas par mois.
Ah, en effet, c’est + logique. Je corrige de ce pas.
Autre petite remarque : rien n’a filtré sur le composant DSL. Il est plus que probable que ce soit un Broadcom (pour PHY-R), mais se pourrait-il que Free ait intégré un composant supportant à la fois l’ADSL2+ mais aussi le VDSL2 ? En effet, avant l’été dernier, France Telecom envisageait d’utiliser le VDSL2 sur la boucle locale http://www.itespresso.fr/tres-haut-debit-le-vdsl2-appelle-a-la-rescousse-dans-les-zones-peu-denses-35582.html/3
“Il est à noter que si l’utilisation du DSL à la sous-boucle locale se répand, l’opportunité d’utiliser la technologie VDSL2 en France devrait être réexaminée, puisque le DSL serait utilisé sur des lignes de longueur réduite.”
http://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/rapport-parlement-thd-zones-rurales-sept10.pdf
Aucune idée !
Quel est l’investissement nécessaire pour un FAI pour supporter VDSL2 du côté des infrastructures et dans la relation avec France Télécom ?
N’est-ce pas un peu redondant avec l’investissement dans le FTTH qui touche d’abord les zones denses ?
L’investissement pour dégrouper au sous répartiteur est forcément plus important que le dégroupage au répartiteur.
Cependant, cela reste moins cher que de déployer de la fibre directement chez l’abonné (on réutilise la paire de cuivre classique pour les derniers mètres) et surtout moins contraignant (pas de négociations avec les syndics, pas de travaux de co-proprieté…)
Cela pourrait etre un bon moyen a un cout raisonnable de proposer une montée en débit.
Côté équipement d’accès, Free développe ses propres DSLAM à base de solutions Broadcom et je ne pense pas que ce soit très compliqué de faire une révision de mini dslam (pizza box) pouvant s’intégrer dans un sous répartiteur et qui soit compatible VDSL2.
Pour ce qui est de la partie multi-érans du comparatif, lorsque vous parlez de l’interface web d’SFR c’est de ça : http://tv.sfr.fr/tv-pc/ ou d’autre chose ?
Free a le même : http://tv.freebox.fr/
En revanche il ne me semble pas qu’SFR ait une offre équivalente au multiposte de free http://www.free.fr/adsl/pages/television/multiposte.html
Ou alors ce service est vraiment bien caché dans les méandres de leur sites …
Cette option m’intéressant au plus au point pourriez-vous m’éclairer 🙂
et toujours dans la même partie que signifie “chaîne TV en direct“ ?
Pour ce qui est de l’envoie du tech chez SFR vu que vous avez noté à creuser; je me permet d’apporter un peu d’infos ayant travaillé à la hotline chez eux.
Le ticket incident est ouvert au FOT (Front Office Technique : hotline niv.1) suite à un appel client.
Si le soucis le nécessite, un ticket GAMOT est envoyé par le FOT à FT (France Télécom) une fois l’intervention de FT effectué (3-5 jours ouvrés) le ticket apparaît dans la corbeille BOT (Back Office Technique : hotline niv.2). Selon la réponse FT un tech peut être être envoyé chez le client.
NON, attendez ce n’est pas fini !
Le client est rappelé sous 48h (maximum contractuellement, généralement 24h) par le prestataire pour la prise de RDV (oui c’est sous traité). A cela s’ajoute généralement 24-48h de plus pour la date de RDV effective (sauf indispo du client).
C’est à dire qu’à partir du moment où la procédure permet l’envoie d’un tech par le BOT il se passe entre 2 et 4 jours avant l’intervention du tech (auquel il faut ajouter le délai d’intervention FT) donc depuis le premier appel pour signaler l’incident il peut se passer 5 à 9 jours avant de voir un tech (en sous traitance)
Si c’est un problème de TV, il faut retirer le délai de FT ce qui laisse 2 à 4 jours avant de voir un tech. Mais un maximum de manipulations va être faite au tél avec le client pour éviter le plus possible d’envoyer un tech.
Les cas autres que des problèmes sur la ligne ou de TV ne justifie pas l’envoi d’un tech. (sauf accord niv.3)
Chez Free (expérience client cette fois), la procédure de RDV est faite directement par le conseiller Free au premier appel (du moins si le problème justifie l’envoi d’un tech) et les tech ne sont pas sous traités.
Pour SFR, ce que j’ai vu dans leur showroom est l’interface de leur STB fonctionnant quasiment à l’identique en mode web sur un PC. Le lien http://tv.sfr.fr/tv-pc/ semble correspondre au service pour regarder la TV en direct. La nouvelle interface intègre cela plus l’accès aux fonctions média center, à la VOD, etc. C’est actuellement un plus de SFR par rapport à Free.
Pour Free et http://tv.freebox.fr/, il s’agit de l’interface TV direct. Elle ne reprend pas celle de la Freebox, autant V5 que V6, ni les autres fonctions de la STB.
La TV en direct, c’est la capacité de regarder une chaine TV en live (pas en différé). Dans l’offre SFR, certaines chaines sont intégrées dans l’interface smartphone/tablette/web commune avec celle de la STB. Pour ce qui est de l’interface Free pour tablette/smartphone que j’ai pu voir le jour du lancement, les chaines TV en direct ne sont pas comprises. Tout du moins pour l’instant. Ce n’est pas un problème technique mais plutôt de bouclage des accords avec les chaines TV qui acceptent cela (TF1 et M6 le refusant pour tous les FAI pour l’instant).
L’enjeu pour les opérateurs est d’homogénéiser les services proposés et l’interface utilisateur sur les différents écrans couverts (TV, tablette, smartphone, PC/Mac). Sachant bien entendu qu’il y a des ajustements entre les modes d’interaction télécommande, souris et tactile.
Sinon, merci pour ce retour très détaillé de l’expérience utilisateur d’accès aux supports techniques de SFR et Free. Le processus est en effet beaucoup plus intégré chez Free, notamment parce que rien n’est réalisé en sous-traitance.
Un point à souligner avec la free & non négligeable pour ceux qui sont amené à démenager régulierement:
En cas de déménagement, la période comptée au niveau de l’ancienneté est celle qui va de cette action jusqu’à validation d’une nouvelle opération.
Conséquence: J ‘etais cliente chez free depuis 2004 & suite à un déménagement l’année derniere, je dois payer plein pot la nouvelle freebox, aucun geste commercial ne m’a été accordé, je suis contrainte à continuer de fonctionner avec ma freebox de 2004 ou payer comme un nouveau client = politique de fidélisation FREE à revoir ds notre monde moderne ou la mobilité est devenue courante !