Comme prévu, voici la dixième édition du guide sur l’Accompagnement des startups high-tech en France.
Et oui, le guide a maintenant près de trois ans d’ancienneté ! J’avais diffusé sa première édition au travers de ce blog, tout juste naissant en mai 2006. Et vous êtes maintenant des milliers à le télécharger chaque année.
Comme les précédentes, cette dixième édition est le fruit de rencontres, de vécu, d’expériences, de débats dans ce blog (au sujet d’Oséo, des FCPI, du financement de l’innovation en général) et de conférences telles que Capital Week qui avait lieu au début de ce mois. Je continue à mettre à jour ce guide, encouragé par les nombreux entrepreneurs, jeunes et moins jeunes, que je croise quotidiennement et qui apprécient de trouver dans un document unique des réponses à 360° sur les questions qu’ils se posent au sujet de leur startup en cours de création, ou déjà créée.
Alors, quoi de neuf docteur dans cette version, téléchargeable ici ou en cliquant sur l’image ci-dessus ?
Il y a tout d’abord une nouveauté que j’ai bien l’entention de généraliser : l’intégration d’un texte de deux pages d’un contributeur externe, Christian Pineau de la société BoostYourStartup, basée dans la Silicon Valley, sur le modèle de « subsidiary as a service », pour la création d’une filiale aux USA par le biais d’une société de service spécialisée. Ayant lu les précédentes versions du guide, il m’avait en gros indiqué qu’il trouvait que la partie sur l’international était un peu maigre. Je lui répondu “qu’à cela ne tienne, à toi de compléter !”. Ce qu’il fait ici, et que je vous propose de copier, si vous avez un service innovant à proposer aux startups, ou plus simplement un témoignage sur votre vie d’entrepreneur.
Sinon, nous avons également un tas de choses :
- Un encart sur les salaires des dirigeants de startups et des compléments sur les processus de recrutement.
- Un petit point sur les business models du matériel, sachant que ce chapitre pourra être étendu par des témoignages externes.
- Un gros encadré de deux pages sur de bonnes pratiques de leadership et de management, inspiré d’une intervention que j’ai pu faire en mars 2009 dans la conférence lemobile2.0.
- Une mise à jour sur les programmes d’aide aux startups des industriels du secteur avec Bouygues Télécom Initiatives, Orange Partner, SFR, Nokia, nVidia, Google, Ernst & Young et Deloitte & Touche. Le tout complété par un tableau de synthèse de ces programmes.
- La création d’un chapitre à part sur les prêts d’honneur, ainsi que sur toutes les aides d’Oséo.
- La refonte du chapitre sur les business angels pour y intégrer notamment plus d’informations sur les fonds et holding ISF ainsi que sur les SIBA (Sociétés d’Investissements de Business Angels).
- L’ajout d’un encadré « Faut-il se méfier des FCPI » inspiré d’un article sur le même sujet publié sur ce blog en mars 2009 et qui se focalise sur les précautions à prendre.
- Un tableau sur les pôles de compétitivité du numérique avec quelques statistiques intéressantes montrant ceux qui sont le plus ouverts aux PME indépendantes.
- Quelques compléments au chapitre sur le Crédit Impôt Recherche, un sujet bien débattu dans ce blog.
- Un nouveau chapitre sur la Caisse des Dépôts, France Investissement et le Fond Stratégique d’Investissement complété d’un schéma sur l’ensemble du financement de l’innovation en France qui reprend le contenu de cet article récent.
- La réorganisation du tableau de prestataires de services autour des startups, triés par catégorie d’activité et mis à jour avec notamment les ajouts de Lincoln Associés, BoostYourStartup, Attineo, Merioneo et Vianoveo.
- L’ajout du tableau de bord de Paris Business Angels dans les annexes qui donne une bonne idée de l’activité d’un club de business angels.
Plus, des détails deci delà, une mise à jour contextuelle (la crise, etc) de certains textes, des corrections, des suppressions de dispositifs, organismes ou événements qui ont disparu.
Comme d’habitude, vos feedbacks et contributions sont les bienvenus :
- Vous êtes entrepreneur et souhaitez témoignez de votre parcours, des bonnes pratiques et astuces de l’entrepreneuriat en France.
- Vous êtes prestataire de services dans l’écosystème de l’innovation et souhaitez faire connaitre vos activités.
- Vous êtes un acteur du secteur public national ou régional et souhaitez compléter ou corriger une information sur vos dispositifs.
- Vous êtes investisseur privé et souhaitez aussi apporter votre témoignage sur ce que vous attendez des entrepreneurs.
N’hésitez pas à me contacter !
Prochaine version : d’ici la fin de l’été, et en fonction de l’actualité.
Reçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :
Il y a quelques petites erreurs.
Page 80 – L’Agence de l’innovation industrielle n’est pas en charge des pôles de compétitivité mais du programme ISI (Innovation Stratégique Industrielle), qui finance des projets collaboratifs (hors pôles de compétitivité), au sein d’OSEO. C’est ce qui reste de l’ancienne AII. Et à la différence des pôles de compétitivité, les projets peuvent rassembler des entreprises de différentes régions. Ce sont des avances remboursables (pour une grosse part) et des subventions (phase recherche) : les montants sont en moyennes de 5 à 8 millions d’euros par projet, pour une durée de cinq ans en général.
En fait, c’est le FUI (Fonds Unique Interministériel) qui finance les projets de R&D collaboratifs (même zone) des pôles de compétitivités. Il est, pour l’instant, géré par la DGCIS (direction générale de la compétitivité, des l’innovation et des services) à Bercy. Ce fonds sera bientôt transféré à Oséo (d’après ce que le patron d’Oséo a indiqué il y a un an). Ce sont des subventions exclusivement destinés aux projets retenus dans le cadre des appels à projets spécifiques.
Enfin (page 77), la baisse du budget OSEO innovation globalement est due à l’existence du FUI et à la montée en puissance du CIR (on a retiré plus de 120 millions d’euros à l’aide pour le donner au CIR, pour l’année 2009). Le financement des jeunes entreprises en Ile de France reste une priorité, mais le tarissement du budget oblige à serrer au maximum les vis et à jouer sur plusieurs types de financement…
Reste à faire le bilan de tout cela un jour. Réunir les financements nationaux autour d’OSEO ne serait pas une mauvaise initiative pour créer de la cohérence et couvrir tous les besoins de façon plus confortable qu’actuellement. Le rescrit fiscal est aussi confié à OSEO en 2009 : on pourra bientôt lui demander si les dépenses que l’on déclare sont éligibles ou non et cela vaudra “OK” pour le fisc.
On pourrait aussi imaginer intégrer le mécanisme du Pacte PME à OSEO, ainsi que le financement de l’amorçage (CDC).
Comme cela on pourrait disposer d’une véritable structure de financement de A à Z, comme la Small Business Administration aux US.
Merci Guillaume pour ces corrections. J’ai intégré les deux premières dans une “silent release” qui est à jour sur le site. Pour les évolutions du financement d’Oséo, je ne traite pas du détail faute d’informations fiables sur le sujet.
Le bilan ? Oui, il serait utile. La Cour des Comptes s’en occupe en ce moment parait-il.
Tout intégrer dans Oséo ? Pourquoi pas, mais pas avec la gouvernance actuelle qui fait trop la part belle à la branche “banque” de l’organisme. Et un peu de distribution créé un minimum de “tolérance aux pannes”.
Je suis allé sur internet ce qui se dit de la SBA après le post de Guillaume.
Le mécanisme de garantie des prêts est aussi très fort aux Etats-Unis d’après ce que l’on peut voir sur le site de cette agence SBA. C’est la plus grosse demande de la part des PME en général pour avoir accès aux crédits des banques, qui constitue quand même le vecteur de financement le plus basique pour l’activité des boîtes. Le financement de la R&D, c’est pour la “crème”. Et il y a l’accès à la commande publique (le nec plus ultra).
Comment comprenez vous le fonctionnement de la SBA Olivier, car je crois que vous avez des contacts entrepreneurs aux US aussi ?
Voici la liste des soutiens (assistance, prêts, garantie, commerce extérieur, etc) :
http://www.sba.gov/aboutsba/sbaprograms/index.html
Le fonctionnement du SBIR (soutien au transfert et programme de financement de la R&D des PME)
http://www.sba.gov/aboutsba/sbaprograms/sbir/index.html
Le programme SBIR proprement dit
http://www.sba.gov/aboutsba/sbaprograms/sbir/sbirstir/sbir_sbir_description.html
J’avoue ne pas bien comprendre le fonctionnement de ce système qui a priori sert un peu de modèle pour nos systèmes ici. Peut être qu’à l’avenir le soutien à l’innovation passera par la mise en place de programmes spécifiques ? Ou bien devons nous avoir un modèle propre à la France ou à l’Europe ? En Allemagne, ce sont les landers, en Espagne il y a une agence, comme au Luxembourg et en Suède…
On s’éloigne un peu du guide pour les startups en France, mais si on pouvait faire un comparatif ce serait très interessant.
En indiquant en conclusion de votre guide, qu’en France il y a pléthore d’aides (le tout Etat centralisateur issu du colbertisme…) : cette multitude d’aides apparentes ne cachent elles pas un manque réel de moyens ? Y a t-il davantage de soutien public ici qu’ailleurs ??? Si tout était regroupé, comme aux Etats-Unis, et si l’on comparait, peut être que l’on découvrirait que la France consacre en réalité peu de moyens à la recherche en entreprises (% de son PIB) par rapport à d’autres pays… J’ai pu lire que même au niveau de l’Europe, le montant du financement était en deça de ce qu’il devrait être (% du PIB).
Et dernière question. Pourquoi la CDC et OSEO ne regroupent pas leurs moyens numériques pour faire se rencontrer startups et investisseurs. Je suis allé sur http://www.appuipme.fr/ (le service lancé par Novelli dernièrement) et ce nouveau site ne mentionne pas Oséo, mais uniquement CDC, France Investissement, FSI, etc.
De son côté, Oséo à son http://www.capitalpme.oseo.fr/
et http://investnet.capitalpme.oseo.fr/
Il y a une présentation générale
http://www.apce.com/cid87128/hervenovellialanceaujourdhuiledispositifappuipmeaveclacaissedesdepotsetoseo.html
Bref, tout cela pourrait être regroupé un jour… tout en gardant les spécificités des uns et des autres ?
Au fait : vous avez sans doute reçu votre déclaration d’impôt. Vous avez pu constater la part belle soit disant de nos impôts pour l’enseignement et la recherche. Là aussi, il faudrait définitivement séparer “enseignement” de “recherche”… pour avoir une vision réaliste des choses. Je ne suis pas certaine que la France consacre autant à la recherche, comme elle le croît.
Bonjour,
Merci pour ce travail!
Une fois de plus je l’ai publié ici: http://fr.calameo.com/books/000000039a6dd45cee3ee
Bonne continuation
Chapeau bas…
@Fabien : bien sûr qu’il y a aussi des aides aux PME aux US. Avec beaucoup de similitudes et quelques différences :
– Le SBA apporte surtout une fiscalité intéressante pour les investisseurs dont on peut dire que nous avons maintenant à peu près l’équivalent en France.
– Il apporte aussi des garanties de prêts bancaires pour les PME, très voisin de ce que fait Oséo Garantie. A ceci près que les banques ont titrisé ces prêts aux USA. Un peu comme avec les subprimes. Si les PME US allaient très mal, on aurait alors quelques autres Lehman sous le coude…
– La commande publique joue un rôle plus fort dans la R&D que les aides directes à la française. Il est préférable d’avoir des clients que des aides lorsque l’on entreprend ! Mais cette commande est très orientée vers les grands groupes industriels. Il me semble que les grands labos d’université (Stanford & co) en profitent plus que les startups technologiques.
– Dans le numérique, l’écosystème privé fonctionne bien mieux qu’en France car il a généré de nombreux succès mondiaux créateurs de richesse mécaniquement redistritbutive dans l’écosystème hightech alors que la France a plutôt généré des échecs industriels (plan calcul, Bull, Alcatel, Sagem, Thomson).
Mais dans le concert européen, malgré tous ses travers, la France n’a finalement pas trop à rougir. OK, les anglais ont plus de business angels que nous, mais combien de startups y ont réussi à l’échelle mondiale ? Pas tant que cela…
Je serai moi aussi intéressé par une meilleure compréhension des SBIR / SBA dont on parle souvent en Europe comme une solution au développement des start-up. Je dois noter une chose. Je me suis amusé depuis quelques semaines à analyser les entreprises sorties de Stanford ou créées par des alumni. J’en suis à 600 entreprises (mais il y en a évidemment beaucoup plus). Les SBIR n’apparaissent que très rarement et en majorité pour aider des start-up lifestyle , je parle en général d’un expert qui donner du consulting, des services. Je vois rarement les SBIR présents pour des start-ups qui ensuite sont allées chercher du capital risque. J’avais eu il y a quelques années une conversation avec un tel expert, basé à Boston qui m’avait indiqué que les SBIR avaient plutôt cette vocation en effet. Toute la question est de savoir si ces mécanismes favorisent vraiment la croissance ou la survie.
De toute façon, les fondateurs de startups ne sont interessés que par une chose : se faire racheter par un grand groupe anglosaxon pour y travailler ensuite comme salariés… Cela favorise les sorties pour les VCs et BA aussi avec de belles plus-values. Mais quid du rôle d’une aide publique ? Si elle est remboursée, ça va, si ce sont des subventions, cela ne va plus du tout… notamment si on perd l’entreprise et les emplois qui vont avec…
J’ai lu le guide et il est pas mal foutu. Vous allez finir par le rendre payant ? Je le sens… Vous comptez lever des fonds vous aussi ?
@Guillaume : lorsqu’ils sont acquis par un groupe anglo-saxon, les fondateurs quittent souvent le groupe en question au bout d’un an et quelques, soit la durée contractuelle pour bénéficier de l’ensemble de la compensation financière du rachat. Et quand ils sont encore jeunes, pour créer une autre entreprise. Exemple archi-connu : Pierre Chappaz (Kelkoo, Wikio), mais aussi Gilles Babinet (Musiwave, suivie de 3 startups), etc. Il y a aussi des rachats par des groupes français, mais à des valos moins bonnes. Comme notre écosystème local est moins dynamique et international qu’aux USA, l’argent vient de là où il est, c’est tout simple.
“L’argent” de la vente peut rester en France pour créer d’autres emplois … tant que les bénéficiaires ne s’expatrient pas. Autre histoire archi-racontée : Denis Payre, cofondateur de Business Objects, qui s’expatrie en Belgique car il ne peut pas payer l’ISF dont il est redevable à l’époque sur des actions qu’il ne peut pas revendre car bloquées un certain temps. Pour ne pas tomber en faillite personnelle, il s’expatrie, et créé ensuite Kiala, en Belgique…
@Macha : non, je n’ai pas prévu de vendre ce guide. Et l’éditer en papier ne me semble pas approprié car il doit évoluer trop fréquemment. La publication Internet et ouverte reste le meilleur moyen de diffusion. Ce guide comme mes autres publications sur ce blog alimentent indirectement et très bien mon activité de conseil.
Zimmern a encore frappé. Il continue de demander la suppression de Anvar, alors que cette agence a quasiment disparu déjà. OSEO étant devenue une pure banque avec des règles privées.
http://www.ifrap-2012.org/Malgre-tous-les-budgets-de-l-Etat-la-France-loin-derriere-pour-l-innovation,1153.html
Je suppose qu’il veut donc parler des exonérations fiscales pour la R&D (CIR) et des pôles de compétitivité (1 milliard d’euros) ? Puisqu’Anvar est supprimée mais que d’autres structures ont été créées par Nicolas Sarkozy.
Il précise que c’est au privé de tout financer en matière d’innovation. Et si c’est trop risqué (ou non financé par le privé), c’est que le projet n’est pas viable.
Qu’en pensez vous ?
Il y a un ancien de l’Anvar qui vient de reprendre une boîte en Bretagne. C’est pour dire
que le soi disant “fonctionnaires” d’Oséo Anvar n’ont pas peur d’entreprendre, même en période de crise
http://www.lejournaldesentreprises.com/editions/35/actualite/entreprise-du-mois/les-craquelins-de-st-malo-un-ancien-d-oseo-a-la-barre-01-05-2009-68489.php
Le point de vue de Zimmern manque certainement de nuance. Je me demande s’il croise souvent des startups, notamment dans le secteur du numérique, s’il connait les notions de financements non dilutifs et de valorisation, etc.
Si on l’écoutait, on laisserait le privé financer (ou pas…) l’innovation et se débattre avec des rendements actuellement nuls du capital risque. La logique du marché ferait donc que le financement de l’innovation serait abandonné car trop risqué, et avec pas assez de retours financiers. Belle perspective, proche de la saignée des docteurs du moyen-âge.
Zimmern pourrait creuser un peu le pourquoi du manque succès de nos startups, du déséquilibre trop fort en faveur des aides publiques à la R&D au détriment du reste qui conditionne encore plus le succès des innovations (ventes, marketing, international, écoute du marché et des besoins clients, expérimentation, etc), du rôle des grands groupes, de la culture d’innovation du pays dans son ensemble.
S’il n’est pas déraisonnable de vouloir augmenter la part du privé dans le financement de l’innovation, il faudrait pour rendre le propos crédible proposer une véritable stratégie progressive pour y arriver…
Il faudrait aussi benchmarquer sérieusement ce que font les autres pays européens. S’il est certain que la France est assez imaginative en dispositifs publics d’aide à l’innovation, je ne serais pas étonné qu’il y en ait aussi beaucoup ailleurs. Et n’oublions pas que l’Europe n’est pas véritablement une référence. Ce n’est pas un bon terrain de jeu pour les startups, notamment dans le numérique. Le marché intérieur est trop fragmenté, malgré l’espace économique européen et l’Euro. La monnaie ne suffit pas à homogénéiser les marchés !
J’ai trouvé un peu par hasard sur la toile, une évaluation de l’action de l’Anvar dans les années 90, réalisée par un cabinet indépendant (Technopolis), qui a aussi audité d’autres structures de soutien à l’innovation dans le monde. Cela peut vous être utile pour vos recherches futures sur le sujet… Le rapport démontre que l’aide directe par rapport au CIR est surtout très utile aux créations d’entreprise (et moins pour les entreprises plus matures, bien que ces entreprises soient interessantes car remboursant mieux). Tout y est très bien expliqué. Et en outre, il indique que le système français était déjà très en avance par rapport à d’autres.
Donc, des enquêtes il y en a déjà eu. Attendons les prochaines.
Voici le rapport Technopolis :
http://www.technopolis-group.com/resources/downloads/reports/259_rapport.pdf
Intéressant quoiqu’un peu ancien, ce rapport datant de 2001 et de l’époque où l’ANVAR prenait même des participations dans les sociétés, pratique arrêtée depuis. L’étude repose sur du déclaratif courrier+téléphone des startups interrogées donc la méthodologie est sujette à caution. Si on vous prête de l’argent et que l’on vous demande ensuite si cela vous a aidé, vous répondez généralement positivement…
Que des aides de l’Etat aient aidé ces entreprises à créer leur produit et que l’apport de fonds propres leur ait permis de se développer, cela tombe sous le sens. Surtout si le processus d’obtention n’était pas trop lourd. Et on sait que l’efficacité du dispositif dépend de la qualité des équipes qui le gèrent.
Oui, la France est en “avance” dans la diversité de ses aides à l’innovation. Presque trop tant il y en a. Et le rapport point du doigt le fait qu’à cette époque, il n’y avait pas d’accentuation mise sur la partie commercialisation. Et c’est loin de s’être amélioré depuis dans l’ensemble du dispositif public d’accompagnement de l’innovation. Notamment du fait du CIR qui en fait complètement abstraction et consomme près des deux tiers du budget de l’Etat consacré à l’innovation.
Bonjour,
une question que les entrepreneurs salariés peuvent se poser et qui peut utile de mentionner dans votre (excellent) document :
quid des ASSEDIC pour les dirigeants+-actionnaires- salariés en cas d’échec (dépôt de bilan) de la boite?
Même régime qu’un employé?
Pour que les aides puissent s’intéresser à la phase commerciale, il faudrait que Bruxelles arrête de tout régenter en vérifiant sans arrêt si oui ou non il y a distorsion de concurrence, chaque fois que l’on veut aller un peu plus loin dans le soutien. Il est clair que le régime de l’aide en France dépend du bon vouloir des directives européennes. C’est un peu dommage. Ce foutu traité de Lisbonne n’a rien arrangé en mettant en avant la sainte loi de la libre concurrence. On l’avait déjà compris, mais nos responsables politiques ont voté pour… Il ne faudra pas s’étonner si les préoccupations des citoyens désormais se déplacent un peu, en remettant en cause quasiment le mode de fonctionnement de l’entreprise, avec l’emprise de l’actionnariat sur le salariat.
Et il y a aussi le statut de l’auto-entrepreneur qui est paraît il une réussite. Quelle conséquence sur le tissu des entreprises nouvelles ? Il semble que cela créé une concurrence entre entrepreneurs : ceux qui paient des charges, ceux qui n’en paient. Le droit au chômage ensuite aussi. L’auto-entreprise vaut pour les métiers de consultant. Mais sans doute que de jeunes chercheurs ou diplômés se lancent aussi pour créer des pré-startups avec ça…
@Boris : je ne sais pas trop. Un lecteur aurait-il la réponse ?
Le chômage est un système assuranciel. Pour y avoir droit, il faut avoir cotisé pendant une durée minimale.
Qu’importe si on est actionnaire ou dirigeant, tant qu’on est salarié et qu’on a cotisé assez longtemps, on peut avoir droit aux indemnités de l’assedic.
Olivier, si vous avez l’intention de mettre à jour votre “guide de l’entrepreneur” comme vous l’indiquez sur Twitter, je vous suggère fortement d’expliquer aux créateurs de bien s’insérer dans leur éco-système : pôles, incubateurs, région/ville, Etat, banques, réseaux associatifs. Aujourd’hui, tous ses acteurs travaillent main dans la main pour se partager les efforts de façon ciblée. Pour ce qui est d’Oséo, cet organisme continue de bien correspondre aux attentes des entrepreneurs, car son mode d’accès et de fonctionnement finit par être moins compliqué que les autres, et les délais de financement sont plus courts que les appels à projets et autres concours en tout genre… Demandez autour de vous. Vous constaterez… Et surtout faites en sorte que les grands esprits en débat chez NKM sur le grand emprunt ne considèrent pas les PME que comme seuls intégrateurs des innovations numériques ; elles sont aussi “conceptrices” de ces innovations et elles ont besoin de financement pour les mener. Le grand emprunt ne doit pas être englouti dans les seules infrastructures en fibre optique… Hervé Novelli n’est pas le meilleur représentant des PME innovantes ; il ne parle que des charges sociales, de son système d’autoentreprise… Son discours est un peu “vieillot”. Estrosi est noyé par les problèmes de plans sociaux de l’industrie. Pécresse ne pense qu’aux régionales en Ile de France et aux laboratoires. NKM n’est pas bien positionnée et tente de tirer la couverture à elle au détriment de plein de choses…
OK, je note. Surtout la notion “d’écosystème local”. En tout cas, il faut se faire aider, c’est sûr, pour éviter une déperdition d’énergie. Les incubateurs sont un bon point de départ.
Pour les plans du gouvernement sur l’emprunt, après avoir assisté au séminaire organisé aujourd’hui (jeudi 10 septembre 2009), on peut dire qu’il n’y aura pas que du haut débit dans l’emprunt. Mon CR arrivera d’ici la fin du week-end…