A la découverte d’Ubuntu

Publié le 14 mars 2007 et mis à jour le 4 avril 2009 - 65 commentaires -
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Après le débat sur les bundles OEM de Windows et ma récente visite du Salon Linux, je m’étais dit qu’il fallait mettre à jour ma connaissance de Linux en tant que système d’exploitation pour le poste de travail. Lorsque j’étais chez Microsoft, je testais une distribution Linux à peu près tous les ans depuis 1998, sur un disque amovible d’un desktop. Mais je n’allais généralement pas jusqu’au bout faute de temps et de patience. Depuis, Linux a bien évolué et j’ai donc pris le parti de tester la distribution Ubuntu, l’une des plus populaires du moment, en allant jusqu’au bout, à savoir reconstituer un environnement de travail complet. Et sur un laptop!

J’ai utilisé un CD-ROM Live CD Ubuntu 6.06 Dapper qui était inclu dans “Linux Pratique” daté d’août-septembre 2006 sachant que la version la plus récente d’Ubuntu est la 6.10 datant d’octobre, que j’ai installée par mise à jour de la première. Je l’ai installé sur un laptop Asus récent mais sans rien toucher à la configuration Windows (Vista) et à son disque dur, en utilisant un disque dur externe connecté en USB2. On pourra évidement préférer le téléchargement d’une image ISO du CD-ROM le plus récent d’Ubuntu (Edgy 6.10) et sa gravure chez soi.

Le résultat de cette expérience était au départ plutôt mitigé. Le temps que m’a pris cet apprentissage a été bien long. Il aurait été sûrement plus court si j’avais reçu un Linux préinstallé et tout bien configuré sur une machine. Car dès qu’un pépin se présente, c’est une véritable galère et si Ubuntu/Linux fonctionne bien, est rapide et fiable, on n’y retrouve pas tous ses petits. Malgré tout, avec Ubuntu, Linux a fait d’énormes progrès et rien ne s’oppose à ce qu’ils continuent sur cette lancée et continuent à s’améliorer en menaçant de plus en plus sérieusement la position de Microsoft.

Je suis allé presque jusqu’au bout de cette découverte et une fois que l’on maitrise les astuces et le mode opératoire d’Ubuntu et des forums communautaires, notamment en mode commande, on se prend au jeu et on est bien content de maitriser un peu la situation. Je ne ferais pas pour autant d’Ubuntu mon système d’usage principal, comme on le verra à la fin de ce post.

Voyons-voir ce vécu un peu plus en détail:

Les choses qui fonctionnent et que j’apprécie

  • La rapidité et fiabilité de l’ensemble de l’interface utilisateur semble meilleure que sous Windows (XP comme Vista). Il y a très peu de temps de latence dans l’interface, et je n’ai pas rencontré ces différents bugs de l’Explorer de Windows, qui subsistent d’ailleurs sous Vista et ralentissent parfois le déplacement de dossiers sur le bureau. Mais une fois la machine chargée avec tous ses drivers et applicatifs chargés, et à condition d’utilisation équivalente, la différence est moins évidente.
  • La rapidité du réseau, qui semble aussi meilleure que sous Windows, en particulier en Wifi.
  • La possibilité d’installer Ubuntu sur un disque USB externe, juste conditionnée par la capacité du PC à booter en USB, par configuration du BIOS. C’est le mode d’installation que j’ai choisi pour ne pas du tout toucher à la configuration Windows Vista de mon laptop. Quand je veux utiliser Linux, je connecte ce disque externe au laptop, c’est tout.
  • La grande richesse applicative disponibile en open source sous Linux. Elle est notamment exploitable par l’utilitaire Synaptic qui propose une bibliothèque de logiciels que l’on peut sélectionner et ensuite installer. L’outil se charge d’identifier toutes les dépendances des logiciels entre eux et de télécharger les bibliothèques (système) nécessaires à chacun de ces applicatifs. On peut alors lancer l’installation de plusieurs logiciels en une seule passe, et sans avoir à rebooter le PC à la fin de l’installation. Une version plus orientée “utilisateur” que Synaptic est proposée avec la fonction Add-Remove Programs (illustration ci-dessous) qui décrit chaque application proposée et indique une note de popularité (c’est presque du Web 2.0…). Ce genre de brique est propre au monde de l’open source et pourrait difficilement voir le jour chez Microsoft. En effet, soit ils proposeraient des logiciels commerciaux et cela serait un peu plus complexe, ne serait-ce que pour taper dans le porte-monnaie, ou bien, ils le feraient à l’instar d’un SoftPedia ou d’un Telecharger.com, pour les freeware et shareware, mais seraient peu motivés économiquement à le faire.

  • Mon scanner est reconnu, c’est un vieil Epson 1640 datant de 2001 et en mode “plug and play” dynamique qui fonctionne bien. C’est un gros progrès par rapport à il y a quelques années. Par contre, l’information utilisateur pourrait être améliorée car si les périphériques sont reconnus, l’interface ne l’indique pas forcément à l’utilisateur.
  • Le support de la molette de la souris, bête mais bien pratique.
  • Ma petite télécommande KeySpan est supportée en mode plug & play. Elle me sert à passer les slides d’une présentation sans fil.
  • On travaille en “mode user” et pas en mode administrateur et on risque donc moins d’altérer la configuration de la machine par une fausse manipulation. Comme dans Vista, cela a un prix car il faut souvent passer au mode administrateur pour l’installation de périphériques, d’applications et certaines modifications de paramètres systèmes.
  • Les communautés actives qui dépannent les utilisateurs, notamment sur le site Ubuntu.fr, avec de nombreuses FAQ et de nombreux tutoriels rédigés de manière très pédagogiques et très bien mis en page. La plupart des problèmes que j’ai rencontrés sont documentés et donnent lieu à la proposition de solutions. Avec un bémol comportemental que l’on verra plus loin et le fait que parfois, il y a trop de solutions contradictoires proposées.
  • Le support de Windows Live Messenger (ou MSN Messenger) est possible via l’outil aMSN. Ca fonctionne nickel mais on pourra préférer GAIM qui est multi-protocole et supporte notamment Yahoo.
  • La lecture de mails Hotmail en mode POP3/SMTP sous Evolution via une bidouille un peu complexe documentée ici, qui n’a pas à ma connaissance d’équivalent sous Windows et qui est au demeurant un peu lente à l’exécution. Mais ça marche!
  • La lecture possible de partitions NTFS de Windows Vista. Mais pas l’écriture dessus. Certaines extensions le permettent mais sont assorties d’avertissements sur les risques de perte de données. Cela provient de ce que les spécifications complètes NTFS ne seraient pas disponibles pour les développeurs de logiciels libres. La distribution “live” Knoppix propose l’écriture sur NTFS.
  • La migration des contacts et calendrier d’Outlook dans Evolution en plus du mail, via l’utilitaire Outport qui s’installe sous Windows et fonctionne même avec Office 2007 sous Vista. Mais les accents ne passent pas bien!
  • L’utilitaire VLC, déjà disponible sous Windows, et qui permet notamment de regarder la TV ADSL provenant de ma Freebox (en direct, sachant qu’il existe des solutions pour gérer et programmer ses enregistrements).

Les choses qui fonctionnent mais après quelques difficultés

  • Il faut maitriser le mode commande dès que l’on veut un peu modifier la configuration de la machine. C’est inacceptable pour le commun des mortels. Les contributeurs aux forums de discussion Ubuntu considèrent que c’est le prix à payer pour savoir se servir correctement de Linux. A ce tarif là, ils ne sont pas près de démocratiser Linux ! Même si Ubuntu est l’un des Linux les plus conviviaux.
  • L’installation de pilotes de périphériques est délicate dès lors que le matériel n’est pas automatiquement reconnu. Les forums donnent des informations différentes et parfois contradictoires sur la manière d’installer les pilotes. J’ai traversé une expérience longue et difficile pour installer un driver nVidia GeForce Go 7300. Surtout pour pouvoir utiliser la résolution native du portable (1280×800) et un second écran en moniteur d’appoint. Il m’a fallut plusieurs heures de galère pour y arriver! Et j’en suis venu à bout avec cette méthode, qui n’a d’ailleurs pas marché du premier coup. Certaines limitations sont d’ailleurs liées au BIOS nVidia, que l’on retrouve également dans les drivers sous Vista. nVidia ne permet pas de faire en sorte que l’écran du laptop soit le moniteur principal – qui contient le bureau, ses menus et icones – en cas de double écran.
  • J’ai eu toutes les peines du monde pour configurer la carte son sur mon laptop. En consultant les forums Ubuntu sur le sujet, je suis tombé sur un tas d’explications contradictoires, la plus courante consistant à recompiler le driver de la carte son (Intel ICH7). Je me suis lancé là dedans avec le téléchargement des codes sources, des bibliothèques et des outils de compilation. Mais sans succès: au bout de course, j’avais des erreurs de compilation! Erreurs générées semble-t-il à un problème de configuration qui n’incluait pas les bonnes définitions dans les fichiers sources. Mais je suis persistant, et j’ai finalement trouvé une solution qui consistait à ajouter une simple ligne dans un fichier de configuration. Mais évidement, toujours en passant par le mode commande!
  • La configuration réseau était difficile et défaillante au début. DHCP ne fonctionnait pas, m’ayant obligé à configurer une adresse TCP/IP statique. De nombreux utilisateurs semblent avoir rencontré ce problème. Ensuite, j’ai configuré à la fois Wifi et Ethernet, et cela a fonctionné après une validation de la configuration, mais pas à chaque fois. Après un reboot, le réseau n’est pas là. Alors que la carte est reconnue, qu’un ifconfig (équivalent d’IPCONFIG de Windows) donne bien une stack réseau bien installée. Est-ce un problème de matériel ou de logiciel, allez savoir! Surtout que maintenant, cela fonctionne bien, sans que je sache pourquoi!
  • Pas facile de configurer le port SMTP pour le client de messagerie Evolution. Il faut chercher dans un forum pour découvrir qu’il faut ajouter ce port après l’adresse du serveur SMTP.
  • La configuration Samba pour accéder en réseau au laptop sous Ubuntu à partir de Windows et réciproquement. C’est faisable, bien entendu, mais c’est un peu lourdingue par rapport à Windows qui l’est déjà pas mal!
  • La gravure de CD/DVD, un autre casse-tête que j’ai résolu à la longue, et sans savoir vraiment comment.
  • Wine, la couche de compatibilité Windows, que j’ai pas eu le courage de tester car, une fois encore, ce n’est pas bien facile à configurer.

Je dois cependant reconnaître qu’une partie de mes galères sont liées à une manipulation un peu hors norme que j’ai réalisée: j’ai en fait d’abord installé Ubuntu sur le disque USB externe connecté à un laptop (à processeur AMD), puis fait tourner cette installation à partir d’un autre laptop (sous Intel) et avec une configuration différente (notamment au niveau son et réseau). Ce qui est intéressant, c’est qu’il était possible de booter dans ces conditions. Ce qui l’est moins, c’est que le système était un peu paumé et que la remise à plat n’était pas évidente. Il serait intéressant de voir comment configurer un tel système (sur disque USB) pour lui faire supporter dynamiquement des configurations matérielles différentes.

Les choses qui ne vont pas ou manquent

Ce sont des remarques assez générales qui ne sont pas trop handicapantes pour Linux et Ubuntu.

  • Cela commence avec une légère complexité de la gestion de l’installation des logiciels Linux dès lors que l’on sort de la liste des logiciels proposés par Synaptic. Mais on peut installer des paquets Debian sans trop de difficultés, je l’ai fait pour installer Skype. Il est bien dommage que les processus d’installation de logiciels soient l’un des facteurs de divergence entre les distributions Linux car c’est une fonction critique pour le grand public.
  • La trop grande fragmentation de Linux avec ses versions qui ont toujours quelques chose d’incompatible entre elles, que ce soit les drivers (qu’il faut donc parfois recompiler) ou les “paquets” d’installation de logiciels applicatifs. Cette fragmentation génère une grande déperdition d’énergie et surtout, limite la concentration de force de la communauté open source pour faire réellement concurrence à Microsoft là où des logiques de standardisation et de “masse” sont incontournables. Comme je l’ai lu quelque part: “A distro a day keeps adoption at bay” (vaguement: une distribution Linux par jour éloigne le jour de l’adoption de Linux).
  • De la même manière, il y a aussi trop d’applications redondantes dans l’univers de l’open source. Avec finalement, plein de logiciels “moyens” (comme dans les freeware/shareware Windows d’ailleurs), alors que s’il y en avait moins et plus d’efforts communautaires sur les principales, elles seraient de meilleure qualité. Cela montre les limites du modèle communautaire: certains développeurs préfèrent trop souvent refaire la nième version d’un logiciel courant que d’améliorer l’un d’entre eux, il n’y a qu’à voir les milliers de logiciels “à parents uniques” dans les 143562 projets gérés sur SourceForge. Cette déception concerne aussi bien l’aspect fonctionnel que l’esthétique, qui est en général bien tristounette. Un exemple: la gestion des photos où je n’ai pas trouvé mon bonheur avec la palanquée de logiciels sous Linux. Pour l’instant, c’est Photo Gallery, intégré dans Windows Vista, qui a ma préférence. Pour une raison simple : il permet de visualiser en vignettes les photos d’un répertoire et de ses sous-répertoires. C’est bien pratique pour l’organisation. Quand est-ce qu’un logiciel libre fera cela? Ce n’est pas bien sorcier!
  • Côté matériel, je n’ai pas pu connecter un appareil photo Canon en mode USB. J’obtiens un sybillin message d’erreur : “couldn’t claim the USB device”. Et le mode hibernation ne fonctionne pas. C’est semble-t-il lié à la difficulté pour Linux de mettre la “carte” nVidia en veille parce que ses spécifications ne sont pas ouvertes. Là encore, il y a une bidouille pour y arriver, mais je n’en suis pas venu à bout.
  • L’interface utilisateur (Gnome) rappelle un peu celle de Windows 95/98. Elle n’est pas bien évoluée même si on peut la personnaliser. C’est un choix de Gnome que de faire simple. Un exemple: les icones utilisées dans la barre de tâche ne sont pas bien lisibles, ce qui rend difficile l’identification des applications en mémoire pour les sélectionner. On ne peut pas facilement faire un glisser / déplacer d’un programme du menu Applications vers le bureau, la création de racourcis est un peu laborieuse. L’interface de KDE – que l’on peut utiliser sous Ubuntu – est plus sophistiquée de son côté.  J’ai aussi testé la bêta de Beryl, une interface qui a quelques points communs avec celle de Windows Vista, mais qui se contente d’améliorer la cosmétique avec force paramétrage (incroyable!) sans toucher pour autant aux fondamentaux, notamment de la manipulation de fichiers.
  • La suite OpenOffice 2.x, qui me ramène en gros en 1997 et ne sait pas encore lire les fichiers d’Office 2007 (ce qui ne saurait tarder puisque ceux-ci utilisent un format XML qui est documenté, et en voie de devenir un standard aussi bien que l’est maintenant celui d’OpenOffice).
  • L’absence du support de certains autres formats propriétaires comme le DVR-MS de Windows Media Center. Mais ce n’est pas la faute des développeurs du monde du libre, et plutôt celle de Microsoft qui n’a pas ouvert ce format (à ma connaissance, même pour la version sans DRM).
  • Enfin, l’attitude de certains contributeurs des communautés qui considèrent qu’il faut être en gros sysadmin pour “mériter” d’utiliser un PC (sous Linux) et que les habitudes (de simplicité) prises sous Windows sont mauvaises. Cette attitude renforce le sentiment de dépendance des utilisateurs vis à vis des informaticiens et nuit au déploiement de Linux dans le grand public.

Voir également cet inventaire à la Prévert (en anglais) qui est en phase avec ma propre expérience.

Autres distributions testées

Ubuntu a ceci de particulier que le projet est financé par un richissime citoyen d’Afrique du Sud, Mark Shuttleworth. C’est un cas unique pour les distributions Linux qui émanent soit de communautés soit d’entreprises commerciales (RedHat, Mandriva, etc) à orientation service. Cas unique car il y a donation non pas simplement de temps, mais d’argent pour financer un travail professionnel à destination communautaire.

Ne me contenant pas d’Ubuntu pour cette prise en main, j’ai testé quelques autres distributions Linux au passage:

  • Knoppix 5.1.1: très complète avec un CD-Live, mais sans instruction pour l’installation sur un disque dur dans les menus et le bureau et des indications contradictoires récupérées sur Internet, aucune ne fonctionnant. En fait, il semble que cette distribution ait la particularité d’être faite pour des Live CD et pas pour être installée sur disque dur. C’est donc plutôt un “Linux d’évaluation” qu’autre chose. La documentation et les forums sont plutôt sybilins, ou orientés experts. J’ai trouvé un tutoriel sur Internet me permettant de transférer cette distribution “Live” sur une clé USB de 1 Go. J’en suis venu à bout et, ainsi, je peux booter sous Linux avec une simple clé et sur n’importe quel PC. C’est assez pratique.
  • Mandriva One: le boot sur le CD génère plein d’erreurs et te laisse en plan en mode commande. Laissé tomber…
  • OpenSuSE 10.2: j’ai installé cette distribution sur un autre disque dur externe. Cela s’est plutôt bien passé même si c’est un peu long… en fait, autant qu’une installation de Vista. Le réseau et le son étaient bien configurés d’emblée, le setup est de qualité “pro”. La liste des logiciels installés n’est pas énorme. L’interface est sous KDE, et paramétrée bizarrement, notamment pour la navigation dans les logiciels installés que je trouve bien lourde.

Si MacOS était un OS libre tournant sur un laptop Intel de base, je le testerai bien aussi… :).

Conclusion

Après ces installations, j’en ai conclu que Ubuntu était effectivement un bon choix de distribution Linux pour l’utilisateur “bureautique” (cf mon “bureau” Ubuntu ci-dessous).

Surtout de part ses tutoriaux, bien mieux rédigés que ceux des communautés “plus geeks” associées aux autres distributions. Mon expérience personnelle avec Ubuntu n’a rien d’original. D’autres l’ont également tentée, et largement documentée, comme cet excellent “30 days with Linux” lui-aussi lié à une évaluation d’Ubuntu.

D’un point de vue pratique, réaliser ce genre de migration nécessite d’avoir toujours un second PC sous la main pour pouvoir accéder aux forums et autres sites Web indispensables au dépannage de l’installation, et, encore mieux, avoir un “geek” sous la main ou être autosuffisant de se point de vue là.

Ceci étant, je n’ai pas “migré” sous Linux, loin s’en faut. J’ai sous la main un laptop bien configuré avec Linux sur un disque externe, et aussi sur une clé USB, que je peux utiliser en parallèle avec Windows selon les besoins, comme des tests de logiciels, ou de compatibilité diverse. Cela peut dépanner, comme ce fut le cas pour facilement récupérer une partition d’un laptop que Windows ne voulait pas “me rendre” (partition de backup installée par les constructeurs). C’est aussi un élément de “culture informatique” maintenant incontournable.

Ceci n’a pas empêché de voir Ubuntu adopté par l’Assemblée Nationale pour le remplacement des PC des députés et de leurs assistants parlementaires en juin 2007. Remplacement dicté par des considérations économiques et politiques plus que techniques. Mais aussi liées, indirectement, au fait qu’il ne sera jamais difficile pour un député de trouver un “geek” pour le dépanner dans sa circonscription. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

Quelques considérations me font continuer pour l’instant à employer Windows (Vista) comme principal système d’exploitation:

  • L’ergonomie d’ensemble, notamment pour la gestion et la manipulation de fichiers tout comme la gestion des raccourcis sur le bureau.
  • La facilité d’installation des applications et des pilotes de périphériques, même si ces derniers ne fonctionnent pas toujours très bien comme ces maudits pilotes nVidia qui posent problème également sous Vista, pour le mode “dual screen”.
  • La gestion des photos, notamment avec l’outil Photo Gallery intégré dans Vista et le support de mes appareils photo Canon.
  • Le support de Microsoft Office (2007 dans mon cas), qui reste toujours plus agréable et complet qu’OpenOffice, ainsi que d’une palanquée d’autres logiciels – souvent d’origine Microsoft – qui n’ont pas d’équivalent véritable sous Linux. Je n’ai pas encore été au bout du test de Wine et de Mono pour voir comment les applications Windows étaient supportées sous Ubuntu.
  • Le reste de mon existant applicatif Windows qui ne passe pas intégralement sous Wine.

Je dois reconnaitre que malgré l’arrivée de Vista, la différence entre Linux et Windows est de plus en plus ténue. Comme j’ai pu l’écrire précédemment, c’est la fragmentation du monde Linux, notamment pour l’installation des applications, et le besoin de passer au mode commande dans un trop grand nombre de circonstances, qui permettent à Microsoft de dormir en paix pour quelque temps. Ce sont des considérations qui limitent sérieusement la capacité de Linux à devenir un système d’exploitation pour “les masses” et diffusé via la grande distribution.

Mais pour combien de temps quand on voit Dell se réintéresser à Linux? Là est la question!

RRR

 
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Publié le 14 mars 2007 et mis à jour le 4 avril 2009 Post de | Logiciels, Logiciels libres, Microsoft, Photo numérique | 125048 lectures

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Les 65 commentaires et tweets sur “A la découverte d’Ubuntu” :

  • [1] - rthomas a écrit le 14 mars 2007 :

    Bravo pour votre blog et de ce test Linux que je voulais faire depuis longtemps.

    Dell est confronté au problème du choix d’une éventuelle distribution. Construire une image grand public c’est un gros travail. Si derrière les ventes ne suivent pas c’est à fond perdu. Je n’ose imaginer le support technique Dell sur le sujet.

    Comme la communauté Linux veut tellement du Dell, pourquoi la communauté ne créerait pas l’image d’installation pour Dell? Elle pourrait ainsi aussi s’occuper du support technique.
    Si elle réussit à tomber d’accord!

    Rémi

  • [2] - Tristan a écrit le 14 mars 2007 :

    Très très bon papier, Olivier, bravo ! J’ai utilisé Ubuntu pour ma part lors de sa première version (4.10), alors que j’avais décidé de ne pas accepter le CLUF de XP SP2 (non merci, pas de DRM chez moi).

    Depuis, la distribution a fait de gros progrès, il faut dire qu’une nouvelle version sort tous les 6 mois ! Les changements d’une version à l’autre ne sont pas toujours très importants, mais ils vont dans le bon sens.

    J’ai sensiblement la même perception que toi des limites de Linux, en particulier sur la multiplication des distros. Toutefois, Ubuntu fait preuve d’un “momentum” impressionnant et semble rallier bien des suffrages en se transformant de facto en distro incontournable (en plus d’être gratuite). Ca en fait un excellent candidat pour Dell, par exemple. J’ajouterai que les difficultés que tu as pu rencontrer sont liées au fait que tu n’a pas eu un constructeur qui faisait l’intégration à ta place des différents drivers, ce qui reporte sur chaque utilisateur ce fardeau.

    C’est bien pour ça que l’action “Détaxe” est importante, mais je sais là que nos avis divergent… 🙂

    –Tristan (utilisateur principalement de Mac et accessoirement de Xubuntu sur Linutop)

  • [3] - kris66 a écrit le 14 mars 2007 :

    Ceci n’a pas empêché de voir Ubuntu adopté par l’Assemblée Nationale … …il ne sera jamais difficile pour un député de trouver un “geek” pour le dépanner dans sa circonscription..

    Et de consulter les informations confidentielles y résidant.

  • [4] - Olivier Ezratty a écrit le 15 mars 2007 :

    Kris, les informaticiens sont tous les jours confrontés à des informations confidentielles: dans la défense, dans le renseignement, dans la RH des entreprises, etc. Et à vrai dire, les députés manipulent moins d’informations confidentielles qu’il n’y parait puisque leur action est très publique. Bien sur, leurs relations avec des groupes de pression doivent rester un tant soi peu confidentielles.

    Tristan, oui, j’avais remarqué cette montée en puissance d’Ubuntu depuis quelques mois. Une bête comparaison des distros Linux avec Google Trends montre cette évolution de manière éclatante. Ubuntu est une rupture intéressante pour au moins trois raisons: c’est un projet résolument tourné vers le confort des utilisateurs, et ce n’est pas une initiative commerciale comme peut l’être un RedHat, un Novell Suse ou un Mandriva, et en même temps, elle est bien financée grâce à un riche donateur. Couplé à sa montée en puissance, cela peut créer un nouveau rapport de force et générer un standard de facto. Chose qu’une distro commerciale classique ne serait pas en mesure de réussir. Mais il y a encore du pain sur la planche. Il faut une rupture “philosophique” pour se mettre résolument du côté de l’utilisateur. Aucune action courante, y compris l’installation d’un matériel (en particulier, qui n’est pas “dans la machine” et ne pourrait donc pas être pris en charge par la préinstallation d’Ubuntu par un constructeur) ne devrait requérir l’usage du mode commande à la “sudo gedit /etc/X11/xorg.conf ou sudo apt-get machinbidule etc”.

    Rémi, la “communauté” n’a pas d’existence juridique ou contractuelle pour un constructeur. Ce n’est pas une entité “solide”. La boite de Mark Shuttelworth peut éventuellement jouer ce rôle, appuyée par la “communauté”.

  • [5] - Yannick Lejeune a écrit le 15 mars 2007 :

    Olivier, je vote pour toi prochain ministre des nouvelles technologies. Ce papier dans ta position, il fallait le faire (j’applaudis l’honnêteté intellectuelle).

    Juste un point :
    “Wine, la couche de compatibilité Windows, que j’ai pas eu le courage de tester car, une fois encore, ce n’est pas ”
    C’est quoi la suite ?

  • [6] - Olivier Ezratty a écrit le 15 mars 2007 :

    Oui, il y a effectivement un trou.

    Je voulais écrire: ce n’est pas bien facile à configurer. Et la portée est limitée: relativement peu d’applications ont été testées avec Wine et la liste disponible ne contenait pas les applications qui m’intéressaient.

  • [7] - jlancon a écrit le 15 mars 2007 :

    Superbe compte-rendu, bien détaillé et bien explicatif. Sans doute le genre de rapport que je n’ai jamais eu le temps/courage d’écrire après avoir installé Kubuntu à côté de mon XP pro. Bravo et merci.

  • [8] - OAO a écrit le 15 mars 2007 :

    Essaye de continuer encore un peu, on découvre les avantages ergonomiques de Linux après les inconvénients, car ceux-ci sautent aux yeux. Par exemple les bureaux virtuels, ou le surligner/coller (ça choque que ça ne marche plus lorsque tu retourne sur un windows). Ou essaye plus de logiciels, on ne tombe pas du premier coup sur celui avec lequel on tombera amoureux 😉

    Sinon très bon billet.

    Mais Ubuntu ne peut pas tout résoudre, car la plupart du temps c’est les logiciels sous-jacents qui ne sont pas parfaits. Par exemple les problèmes de configuration de xorg.conf devrait être résolu par la suppression de ce fichier et un réglage auto dans xorg7.3: cf http://blog-libre.fr/?2007/02/13/56-bientot-debarasse-du-si-deteste-xorgconf

  • [9] - virtuo a écrit le 15 mars 2007 :

    Les seuls points noirs soulevés par l’auteur sont du à la non-ouverture des standarts matériels et logiciels… provoqué par Microsoft principalement, et à l’attente d’un environnement qui serait le plus proche de Windows. Il faut arrêter de prendre windows comme une sacro-sainte référence, et revoir un peu les impliquations sous jacentes au modèle que l’on utilise (licence, idéologie…).

    Quand à la remarque sur OpenOffice.org, je me demande s’il ne s’agit pas là d’un gros Troll des cavernes bien poilu:

    “La suite OpenOffice 2.x, qui me ramène en gros en 1997 et ne sait pas encore lire les fichiers d’Office 2007 (ce qui ne saurait tarder puisque ceux-ci utilisent un format XML qui est documenté, et en voie de devenir un standard aussi bien que l’est maintenant celui d’OpenOffice).”

    Pensez-vous réellement que les deux logiciels sont comparables en terme de fonctionalités/ergonomie/formats ?

    Quand à OpenXML, il n’est pas encore normalisé, et j’espère bien qu’il ne le sera pas… C’et vrai que plus de 7000 pages de documentation, ils ont pas chômé chez Microsoft… (pour fermer leur prétendu format ouvert).

    Enfin une autre remarque, tout le long de cet article j’ai l’impression en vous lisant, que c’est au développeurs du monde libre de s’adapter, et de gérer les formats du monde propriétaire (avec toutes les complications que ça suppose: ces formats sont fait pour être complètement opaques, même avec une documentation). D’un avis personnel, les dévelopeurs du monde libre ont déjà perdu trop de temps à ce petit jeu. Puis quel intérêt d’aller se prendre la tête sur du wmv ou autre ? Aucun…

    Donc si Microsoft fait un format drmisé à mort, il assume, et ses utilisateurs aussi, mais n’en faisont pas reproche au monde libre.

    Excusez moi si ce commentaire parrait un tant soit peu agressif, mais certaines lignes de cet article mais vraiment fait rire (noir).

    Bonsoir,
    Virtuo

  • [10] - Gilgam a écrit le 15 mars 2007 :

    bonjour

    bravo pour cet article, je suis particulièrement intéressé, étant ro mac et depuis peu pro Linux. Windows j’avoue l’avoir au travail dans le cadre d’une application dédiée professionnelle. Quand vous parlez de :

    L’ergonomie d’ensemble, notamment pour la gestion et la manipulation de fichiers tout comme la gestion des raccourcis sur le bureau.

    je crois que vous auriez du utiliser du MAcOSX, je n’ai encore vu aucun OS lui arrivant à la cheville en terme de productivité…
    je vous prête même une machine si vous voulez 😉

    Cordialement

    G

  • [11] - imbolcus a écrit le 15 mars 2007 :

    Il ne faut pas oublier qu’un “sudo vi /etc/modules.conf” est facilement remplacable par un “applications”->”accessoires”->”editeur de texte” puis “fichier”->”ouvrir->selectionner /etc/modules.conf, faire la modif et enregistrer.

    Mais dans un tutorial, je trouve qu’il est plus pratique pour un debutant de copier coller une commande que de (mal) suivre un (long) chemin dans des menus et des ecrans de configuration.
    De toute facon, il ne comprendra pas plus ce qu’il fait graphiquement qu’en lancant une commande.

    C’est effectivement plus pratique pour un debutant mais aussi pour celui qui aide car l’erreur eventuelle de manipulation est detectable immediatement. Le resultat est detectable immediatement aussi.
    Un probleme quelconque pendant les manipulations ? un copier-coller de toute la session permet de voir tout ce qu’il s’est passe.
    Bref, il ne faut pas denigrer une ligne de commande surtout lorsqu’elle est aussi pratique et bien faite que celle de linux.

    Je pense franchement que les GUI sont necessaires et utiles mais une ligne de commande ne doit pas etre mal consideree. Et je ne vois que les utilisateurs convaincus de windows denigrer cet outil… peut etre que celle de windows les a degoute ?

    Concernant votre article, il est assez juste. A part les petites remarques trollesques sur la cosmetique de certaines applis (OOo entre autres) sans meme parler des fonctionnalites (car c’est ce qui importe plus au final que des boutons bleus au lieu des gris – et combien de clients de MS utilisent toujours O97 ?).
    Sinon je remarque que la plupart des “problemes” que vous soulevez concernent soit des drivers proprios, soit des formats/protocoles proprio soit un probleme “d’acclimatation” au modele de developpement et de fonctionnement du Libre.
    Pour les 2 premiers points, il est difficile pour le LIbre de faire quoique ce soit a part passer outre les lois de certains pays contre le reverse engeering et/ou pousser encore et toujours les constructeurs/editeurs a prendre en compte linux. Pour le dernier, un peu d’habitude et de temps reglera l’affaire 😉

    Merci pour votre temoignage.

    Imbolcus

  • [12] - Laurent a écrit le 16 mars 2007 :

    Je suis d’accord avec Virtuo : dans une large mesure, les inconvénients que tu présentes d’Ubuntu ne sont pas intrinsèques, mais des conséquences de la position dominante de Microsoft.
    Dans un monde avec 95% d’Ubuntu et 0.7% de Windows, on dirait aussi que c’est la galère pour installer des driver sous Windows, qu’il faut recompiler son noyau etc.
    Allon-y point par point.
    «
    Il faut maitriser le mode commande dès que l’on veut un peu modifier la configuration de la machine.
    »
    C’est faux. C’est juste un air que se donnent les geeks sur les forums. C’est aussi dû au fait qu’il est plus simple de dire «tapes telle commande» que «cliques sur tels boutons». Dans mon expérience (4 ans), je sais tout faire sans ligne de commandes.
    Ce tutoriel d’installation qui devrait suffire pour toute «personne lambda» contient zéro lignes de commandes :
    http://wiki.cerkinfo.be/howto:ubuntu_edgy

    «
    L’installation de pilotes de périphériques est délicate dès lors que le matériel n’est pas automatiquement reconnu.
    »
    Largement dû à la position dominante de Windows : les constructeurs ne font aucun effort pour fournir des drivers. Cela dit, la communauté à une dynamique qui se prête mal à accepter les efforts si ils existaient.
    Il y a un modèle d’interaction à inventer entre la communauté et les constructeurs. Pour moi, il ne fait aucun doute que les consructeurs trouveraient un bon modèle en deux semaines si Ubuntu avait 20% des parts de marché.

    «
    J’ai eu toutes les peines du monde pour configurer la carte son sur mon laptop.
    »
    Moi pas. J’avais ça il y a 3 ans. Fais peut-être une installation propre directement sur le PC destiné à recevoir l’OS. C’est ce que 98% des utilisateurs de Windows fait.
    Et encore une fois, le problème ne se pose pas sur un PC pré-installé ou certifié.

    «
    La configuration réseau était difficile et défaillante au début.
    »
    Ici, tu poses une très bonne question :
    «Est-ce un problème de matériel ou de logiciel, allez savoir!»
    Si c’est purement logiciel, alors ok. Mais dans la majorité des cas, ce genre de problèmes vient encore du manque de considération des constructeurs. Probablement encore un effet de la position dominante de Windows.

    «
    Pas facile de configurer le port SMTP pour le client de messagerie Evolution. Il faut chercher dans un forum pour découvrir qu’il faut ajouter ce port après l’adresse du serveur SMTP.
    »
    Je ne dément ni confirme : je n’utilise pas Évolution. En tout cas, il s’agirait d’un problème réel, non lié à la position dominante de MS.

    «
    La configuration Samba pour accéder en réseau au laptop sous Ubuntu à partir de Windows et réciproquement.
    »
    Ici on est à fond dans le problème de la position dominante de Windows. C’est bien Windows qui a un problème pour se faire voir de Linux, et non le contraire. C’est donc à classer dans les inconvénients de Windows, et dans les avantages de Linux. Windows se cache derrière des protocoles fermés, et ensuite on engeule Linux parce qu’il ne voit pas Windows ?!?

    «
    La gravure de CD/DVD, un autre casse-tête que j’ai résolu à la longue, et sans savoir vraiment comment.
    »
    J’utilise k3b (KDE); en trois clics je grave. Sous Gnome, il y a aussi un truc simplissime pour graver. Là je ne vois pas de quels problèmes tu peux parler.
    Attention que Ubuntu est _différent_ de Windows. Donc en utilisant des réflèxes Windowzien sous Ubuntu, on peut tourner en rond pendant longtemps. Tout comme quelqu’un d’habitué à Ubuntu aurait dû mal à faire des trucs triviaux sous Windows (comme utiliser le multi-bureau ;))

    À propos de Wine :
    «
    Et la portée est limitée: relativement peu d’applications ont été testées avec Wine et la liste disponible ne contenait pas les applications qui m’intéressaient.
    »
    C’est le problème de la fermeture de Windows. La mauvaise qualité de Wine est bien un inconvénient de Windows, et non de Linux. C’est Windows qui a une structure qui rends difficile le portage des applications vers Linux.

    «
    Je dois cependant reconnaître qu’une partie de mes galères sont liées à une manipulation un peu hors norme que j’ai réalisée:
    »
    C’est le moindre que l’on puisse dire. Franchement je crois qu’à cause de ça ton étude ne vaut rien ou pas grand chose. En tout cas, la partie “configuration” et “compatibilité matérielle” de ton étude est entièrement à jeter à la poubelle. Et le peu qui peut subsister est en général de la faute de la position dominante de Microsoft.
    La partie “utilisabilité” est par contre intéressante.

    «
    Cela commence avec une légère complexité de la gestion de l’installation des logiciels Linux dès lors que l’on sort de la liste des logiciels proposés par Synaptic.
    »
    Question presque tout à fait sérieuse : est-ce que ça existe, quelque chose qui n’est pas dans la liste ? Oui ? Quelque chose dont le grand public a besoin ? Et dont le besoin n’est pas purement induit par la position dominante de Microsoft ?
    Ah bon. Moi je n’en ai aucun.

    «
    Il est bien dommage que les processus d’installation de logiciels soient l’un des facteurs de divergence entre les distributions Linux car c’est une fonction critique pour le grand public.
    »
    Je ne crois pas parce que si le grand public est aussi mauvais en informatique qu’on le dit, ils ne verra pas la différence entre une distribution et une autre. Il prendra l’ordinateur avec sa Linux pré-installée et verra dans le livre fourni avec où trouver la liste des applications à instaler (synaptic pour les débian ou confdrake pour les mandriva ou autre) et s’en contentera. Le grand public n’est pas censé être conscient que son voisin a un menu d’une couleur différente. Puis ce grand public s’est bien habitué à différentier du lait entier, écrémé ou demi-écrémé. La légende selon laquelle c’est critique pour le grand public de devoir s’habituer à des différences d’un système à l’autre, cette légende est complètement dûe à la position monopolistique de Microsoft dans l’informatique. Dans tous les autres domaines commerciaux, les gens connaissent des dizaines de marques différentes pour le même produit. La position de l’informatique complètement uniformisée par MS est tout à fait exceptionelle.

    «
    La trop grande fragmentation de Linux avec ses versions qui ont toujours quelques chose d’incompatible entre elles, que ce soit les drivers […]
    »
    Ça, je crois que c’est un problème pour les constructeurs qui auront plus de mal à faire des drivers pour Linux que pour Windows. Je ne crois pas que ça pénalise l’adoption de Linux dans le grand public. La personne qui ne veut pas se poser de questions, s’installe aujourd’hui une Ubuntu-Edgy Eft et puis ne change plus de système jusqu’au moment d’acheter un nouvel ordinateur. Qu’entre les deux il ait sauté une ou dix versions, ça n’est pas un problème.
    Quand tu donnes des arguments pareil, je me demande si tu ne compares pas implicitement l’incomparable, c’est à dire une Windows pré-installée à laquelle on ne touche jamai jusqu’à en réacheter une autre avec le prochain ordinateur avec une Ubuntu à installer soi-même avec la volonté de rester toujours à la pointe du progrès. On n’a qu’à s’en foutre de suivre l’évolution au jour le jour, et tout va bien.

    «
    De la même manière, il y a aussi trop d’applications redondantes
    »
    Ça, c’est un bien parce qu’on peut avoir plusieurs approches du même problème. C’est enrichissant.
    Par contre, pour la suite tu as raison, mais encore détourné par la position dominante de MS. Tu compares un logiciel payant avec des logiciels gratuits. Quand Ubuntu aura 20% des parts de marché, tu verras que ton application préférée existera sous Linux moyennant finances.
    Plus généralement, toute plainte de Linux Vs Windows sur le nombre d’applications *commerciales* disponibles est une conséquence de la position dominante, et non une comparaison intrinsèque.

    «
    Côté matériel, je n’ai pas pu connecter un appareil photo Canon en mode USB. J’obtiens un sybillin message d’erreur : “couldn’t claim the USB device”.
    »
    Possible. De ce côté là, Linux n’est pas toujours au point. C’est difficile de séparer quels sont le problèmes linuxiens purs et ceux qui sont générés par la fermeture des protocoles et le je m’en foutisme des constructeurs.
    Quoi qu’il en soit, dans un monde non dominé par MS, les appareils photos qui fonctionnent sous Linux seraient clairement indiqués, et le problème n’apparaîtrait pas.

    «
    Et le mode hibernation ne fonctionne pas.
    C’est semble-t-il lié à la difficulté pour Linux de mettre la “carte” nVidia en veille parce que ses spécifications ne sont pas ouvertes. Là encore, il y a une bidouille pour y arriver, mais je n’en suis pas venu à bout.
    »
    Tu le dis toi-même : position dominante de Microsoft. Que Nvidia fasse des drivers corrects, et on en reparlera. (parce qu’il y aura à reparler : le mode veille foire même avec du matériel bien supporté)

    «
    L’interface utilisateur (Gnome) rappelle un peu celle de Windows 95/98. Elle n’est pas bien évoluée même si on peut la personnaliser.
    »
    Là, je ne suis pas du tout d’accord. L’ergonomie de Gnome est nettement mieux pensée que celle de Windows (toutes versions confondues). Par contre au niveau des couleurs flashi, Gnome est effectivement “morne”, là où Windows XP est carrément kitch. KDE permet d’avoir un environnement aussi coloré que Windows XP; a titre personnel, je préfère la kitch de DKE/Windows au “sérieux” de Gnome. Mais c’est tout à fait une question de goûts et de couleurs. Au niveau de l’interface au sens ergonomique du terme, Gnome est largement supérieur à KDE et Windows. (je dis ça en tant qu’utilisateur de KDE)

    «
    J’ai aussi testé la bêta de Beryl, une interface qui a quelques points communs avec celle de Windows Vista, mais qui se contente d’améliorer la cosmétique avec force paramétrage (incroyable!)
    »
    Béryl étant sorti avant Windows Vista, je dirais plutôt que Windows Vista a quelque points communs avec Béryl, mais se contente d’en améliorer l’utilisabilité du système en ne donnant pas autant de possibilités pour perdre son temps à faire des effets alucinants.
    Ici, tu as vraiment prit Windows comme référence; c’est une déviance que tu as souvent. D’ailleurs Windows comme Linux, c’est Mac qui nous a tous humilié sur le coup !

    «
    La suite OpenOffice 2.x, qui me ramène en gros en 1997 et ne sait pas encore lire les fichiers d’Office 2007
    »
    Si je n’avais pas lu le reste de ton texte (qui est mesuré et précis), j’aurais simplement cru à un troll débile et velu. Je retourne le compliment : avec MS-Office 2007, je me croirait retourné à OOo d’il y a 1000 ans parce que MS-Office 2007 ne lit pas les sxw !
    Au niveau de la compatibilité des formats, c’est bien MS-Office qui est incompatible avec ses concurrents, et non le contraire.

    «
    L’absence du support de certains autres formats propriétaires comme le DVR-MS de Windows Media Center. Mais ce n’est pas la faute des développeurs du monde du libre, et plutôt celle de Microsoft qui n’a pas ouvert ce format (à ma connaissance, même pour la version sans DRM).
    »
    J’irais même plus loin : la possibilité qu’à Windows de gérer ces formats est un inconvénient de Windows parce qu’il tends à l’utilisateur le piège de l’enfermement. L’existence même de ces formats est une conséquence (et une cause) de la position dominante de Microsoft.

    «
    Enfin, l’attitude de certains contributeurs des communautés qui considèrent qu’il faut être en gros sysadmin pour “mériter” d’utiliser un PC (sous Linux) et que les habitudes (de simplicité) prises sous Windows sont mauvaises.
    »
    Tu as raison : certains sont très hautins. Mais parfois, c’est vrai que certaines habitudes prises sous Windows sont mauvaises. Comme le fait de télécharger un install.exe sur internet pour installer un programme par exemple, ou encore de ne pas naviger avec des onglets ou de ne pas utiliser de multi-bureau.
    D’autre part, Linux n’a pas l’ambition de faire comme Windows; il a l’ambition de faire mieux (hum), et donc différent. Il est tout à fait normal de devoir changer certaines habitudes.
    Donc quand quelqu’un vient sur un forum avec «Sous Windows, je clique sur ces trois boutons et ça fait ce que je veux; je ne trouve pas ces boutons, c’est que Linux n’est pas très ergonomique», il y a souvent des réactions épidermiques. Surtout que souvent la solution linuxienne est simplement de cliquer sur trois boutons différents…
    Donc effectivement pour maîtriser son Ubuntu en venant de Windows, il faut le mériter; il y a un réapprentissage à faire. Tout comme le jour où ma mère voudra retourner à Windows, elle aura du mal. Elle est complètement formatée Ubuntu.
    Mais typiquement, la manie qu’ont les linuxiens à faire croire que si tu ne sais pas taper de lignes de commandes t’as qu’à utiliser Windows est énervante. D’une part parce qu’elle est méprisante pour la personne qui veut faire l’effort de découvrir quelque chose de nouveau, ensuite parce qu’elle discrédite Linux en perdurant la réputation de “c’est pour ceux qui s’y connaissent” et enfin parce que cette pseudo-indispensabilité de la ligne de commande est un manque de respect pour le travail de toutes les personnes qui ont rendu possible toutes les manipulations ubuntiennes en mode graphique.

    pfff c’était long !

    Bonne soirée
    Laurent

  • [13] - Samuel MARTIN a écrit le 16 mars 2007 :

    Pour ma part jamais eu de problème avec le dhcp. Mais chose étrange depuis la version edgy eft je ne passe plus par l’interface graphique de configuration réseau,en effet cette dernière ne scanne plus les réseaux wifi environants. Un simple sudo iwlist scan + sudo dhclient eth1 permet de récupérer le réseau puis une ip.

    Je suis un ancien utilisateur de windows et personnellement je trouve plus simple l’utilisation d’ubuntu mais à une condition que tous soit installé évidemment avant, comme c’est le cas pour windows. C’est uniquement dans ce cas là que l’on peut vraiment comparer ces deux OS.

    Finallement, pour concevoir, développer des projets Web, Linux semble être un meilleur choix dans la mesure où la plupart des serveurs tournent également sous cet OS. Les ajustements lors des uploads sont plus rares a affectuer.

  • [14] - Olivier Ezratty a écrit le 16 mars 2007 :

    Quelques réactions à certains des commentaires ci-dessus:

    – Ne mettez pas tout sur le dos de Microsoft et des formats propriétaires! A part quelques exceptions, les formats et protocoles de MS sont maintenant documentés et exploitables dans le monde du libre. C’est le cas des formats d’Office 2007 par exemple. Se plaindre de la complexité des formats d’Office 2007 donne un peu trop dans la théorie du complot. N’est-ce pas un peu plus simplement parce que MS Office a un périmètre fonctionnel plus large que celui d’Open Office? Et peut-être aussi parce que MS fait des choses compliquées. C’est plus un travers d’ingéniering (il y en a chez MS comme ailleurs) qu’un complot contre les logiciels libres. Brandir le spectre de la “trollisation” d’un écrit n’élève pas le débat. En tout cas, ce n’est pas comme cela que je conçois.

    – La fragmentation de Linux, notamment pour l’installation d’applications, n’est pas le fait de Microsoft! C’est un problème d’organisation des communautés de développement libres. Elles ont leurs travers, et des travers humains similaires à ceux que l’on trouve dans les entreprises: conflits d’égos, besoin de différentiation des distro commerciales, trop grand nombre de projets qui réinventent la roue au lieu d’améliorer ce qui existe, etc. Cela concerne la gouvernance des développements distribués du libre.

    – La communauté Linux doit savoir faire son autocritique si elle souhaite progresser. La discipline nécessaire pour toucher un marché de volume est très contraignante, j’en ai évoqué les contours à plusieurs reprises. Ne pas les accepter , ne pas les traiter suffisamment proactivement fera perdurer un handicap certain à Linux. Le lobbying politique ou juridique (“détaxe Windows” & co) ne changera pas la donne et la réalité du marché. N’oubliez pas que Microsoft sait aussi faire ses méa-culpas et s’améliorer. S’il y a eu des ratés dans le dev et le lancement de Vista, ils les corrigeront!

    – Dans ce paysage, Ubuntu est un véritable “game changer” car ils ont résolument pris le parti de l’utilisateur à contre courant de l’approche orientée “geeks” qui prédomine encore trop dans le monde du libre ET dans un modèle non commercial au premier abord. Les évolutions de la version d’Ubuntu qui sortira en avril vont d’ailleurs dans le bon sens et confirment cette démarche.

    – Cette réaction sur le mode commande ou sur le fait que maitriser Ubuntu “cela se mérite” est une attitude risquée. Un utilisateur, cela se mérite! Ce n’est pas l’utilisateur qui doit mériter le produit. Même s’il s’agit d’un logiciel gratuit. Il ne faut pas inverser la proposition quand on ambitionne de toucher des millions d’utilisateurs!

    – Beryl et Vista: ce dernier est en bêta depuis des lustres (2003)! Donc c’est exagéré de sous-entendre que MS a pompé dans Beryl. Et franchement, le paramétrage de Beryl est tellement “ouvert” qu’il ressemble à un cockpit de 747! C’est vraiment “too much”! MS ne copie d’ailleurs pas assez quant il le devrait: par exemple, il n’y a toujours pas d’accélérateur clavier sous Vista pour créer un répertoire. Alors que cela existe sur MacOS depuis longtemps (Pomme-N) et sous Gnome (Shift-Ctrl-N).

    – Certaines galères dans mon expérience sont effectivement liées à l’installation à la mano sur mon laptop, je l’ai bien reconnu. Mais d’autres sont indépendantes (notamment sur les appareils photo).

  • [15] - Olivier a écrit le 16 mars 2007 :

    Bon article, merci beaucoup de votre curiosité.

    Mais je trouve qu’il manque dans les points positifs de linux la mise à jour de tous les composant d’ubuntu par un système simple et quasi-automatique (les mises à jour de sécurité peuvent même être faite de manière totalement invisible) dont on peut régler la fréquence.
    Non seulement ce qui est « installable » se trouve dans synaptic mais des mises à jour régulières s’appliqueront à l’ensemble de ce qui est installé.
    De même une mise à jour vers la version supérieur fera passer tout le système ainsi que tous les programmes installés vers leur version la plus récente.
    C’est sans équivalent sous windows. Et pour avoir installé des ubuntu à des néophites complet en informatique je peux assurer que c’est un énorme atout.

    Dans la prochaine version d’ubuntu (sortie en avril) l’écriture sur les partitions ntfs sera installée d’office (la manipulation sous edgy est simplissime : tout est dans synaptic).
    Quoi qu’il en soit, là encore ce n’est pas un problème de linux mais de windows qui refuse de donner ses spécifications et qui,en plus, bien que possédant celles des systèmes de fichier de linux ne sait pas les lire par défaut (alors ils sont reconnus comme étant bien plus stables).
    Avez-vous avez essayé de lire votre disque dur externe en ext3 depuis windows ? C’est pire qu’archaïque. Diriez-vous là aussi que c’est la faute de linux ? Un peu de cohérence, svp.

    Cet article montre bien une chose : la méconnaissance des problèmes lié à la non divulgation des source et l’utilisation de monopoles, et les graves fautes de raisonnement que cela entraîne.

    Linux a encore bien des progrès à faire mais il est triste de voir que sa principale difficulté réside dans la fermeture opposé par la concurrence à l’ouverture prônée par la communauté.

    Pour finir, à l’assemblée nationale, il y a une société qui va être « embauchée » pour la maintenance, comme windows l’est pour les postes qu’ils installent. Société qui sera donc soumise à des règles de confidentialité : ce ne sont pas les membre forum unbunt-fr qui vont le faire… Ne confondons pas une utilisation dans un cadre privé et dans un cadre professionnel (je ne compte pas le nombre de forum windows avec des informations contradictoires qui permettent de faire sauter la base de registre en un clignement de paupières… )

    Bien à vous,
    Olivier (non informaticien, non ingénieur, n’a jamais écris une seule ligne de code de sa vie… simple utilisateur)

  • [16] - Agrou a écrit le 16 mars 2007 :

    Bonjour,
    pour gérer vos photos sous ubuntu je vous conseille d’essayer digikam, qui est un logiciel assez complet pour gérer votre collection et qui permet en plus de faire quelques retouches.

    Concernant la multiplicité de logiciels libres qui font la même chose, il est vrai que dans certains cas ils sont vraiment trop nombreux. Mais l’un des avantages d’un code source ouvert c’est éventuellement de pouvoir s’en resservir (ou s’en inspirer) pour faire un autre logiciel. De plus cela crée une saine émulation entre les projets (KDE-Gnome par exemple).

  • [17] - Laurent a écrit le 16 mars 2007 :

    «
    – Ne mettez pas tout sur le dos de Microsoft et des formats propriétaires! A part quelques exceptions, les formats et protocoles de MS sont maintenant documentés et exploitables dans le monde du libre.
    »

    Facile ! Ils “documentent” depuis 6 mois, et la communauté devait réagir immédiatement !?! Il n’en reste pas moins que la majorité des documents MS-Office que je reçois (heu non pas la majorité, la totalité) sont des bons vieux doc et ppt; totalement fermés.
    Les formats libres linuxiens sont documentés depuis toujours, et MS n’a jamais bougé le petit doigt pour les implémenter. Il est à l’heure actuelle plus simple d’utiliser un format MS (documenté ou non) sous Linux qu’un format libre sous Windows. Au niveau des formats, l’incompatibilité est bien un problème qui se situe dans la très grosse majorité du côté de MS.
    Et puis là encore, c’est comparer l’incomparable et oublier de tenir compte de la position dominante. En effet, quand Ubuntu aura 50% des parts de marché, il y aura des traitements de texte à 600 euros (c’est la différence de prix entre MS- et Open-Office) qui tourneront sur Ubuntu et qui sauront lire les deux formats.

    «
    C’est le cas des formats d’Office 2007 par exemple. Se plaindre de la complexité des formats d’Office 2007 donne un peu trop dans la théorie du complot. N’est-ce pas un peu plus simplement parce que MS Office a un périmètre fonctionnel plus large que celui d’Open Office? Et peut-être aussi parce que MS fait des choses compliquées. C’est plus un travers d’ingéniering (il y en a chez MS comme ailleurs) qu’un complot contre les logiciels libres. Brandir le spectre de la “trollisation” d’un écrit n’élève pas le débat. En tout cas, ce n’est pas comme cela que je conçois.
    »

    Ça, on verra à l’usage … en attendant, c’est un fait objectif que dans leur format OpenXML, Microsoft réinvente souvent la roue, il y a beaucoup de choses qu’ils redéfinissent sans rien ajouter. Dans d’autres, ils redéfinissent pour améliorer, c’est vrai. En tout état de causes, Novell travaille déjà à une implémentation dans OOo de ce format. Je crois que dans peu de temps il sera plus facile de lire un OpenXML dans OOo qu’un ODF dans MS-Office (parce que dans ce deuxième cas, il faut installer un greffon supplémentaire).
    De plus je rappelle que MS a déjà fait le coup de l’ouverture avec RTF. Format documenté et interopérable. D’une version de Word à l’autre, ils ont unilatéralement modifié le format (de façon non documentée) de façon à forcer l’incompatibilité.
    Excuses donc si on crie au troll, mais Microsoft s’est dans le passé (et dans le présent encore) trop souvent comporté comme un ennemi (plutôt que comme un concurrent); alors maintenant on a du mal à faire confiance. Et la question des formats est une des plus épineuses.

    «
    – La fragmentation de Linux, notamment pour l’installation d’applications, n’est pas le fait de Microsoft!
    »

    Ok. Un point. Mais ce n’est pas un inconvénient non plus. Ça a des tonnes d’avantages. D’autre part, est-ce que tu connais des logiciels libres sous Windows qui font mieux ? Je crains qu’à ce niveau tu compares ce que tu peux avoir en payant sous Windows avec ce que tu peux avoir gratos sous Ubuntu. Quand Ubuntu aura 50% des parts de marché, tu auras tes logiciels propriétaires payants qui feront tout aussi bien que ce dont tu as l’habitude.

    «
    – La communauté Linux doit savoir faire son autocritique si elle souhaite progresser. La discipline nécessaire pour toucher un marché de volume est très contraignante, j’en ai évoqué les contours à plusieurs reprises. Ne pas les accepter , ne pas les traiter suffisamment proactivement fera perdurer un handicap certain à Linux. Le lobbying politique ou juridique (”détaxe Windows” & co) ne changera pas la donne et la réalité du marché. N’oubliez pas que Microsoft sait aussi faire ses méa-culpas et s’améliorer. S’il y a eu des ratés dans le dev et le lancement de Vista, ils les corrigeront!
    »

    Cela est vrai, mais et alors ? La communauté a maintenant produit un environnement qui est intrinsèquement plus simple à installer et utiliser que Windows. Les problèmes que tu pointes au niveau des applications ne sont pas tellement du ressort des contributeurs libres : eux ils développent pour s’amuser et mettent leurs travaux à disposition des autres; ils n’ont pas à faire des choses qui ne leur plaît pas dans l’unique but de faire plaisir au windozien qui, sous Windows, payant 50 euros un logiciel et s’imagine qu’il serait normal d’avoir exactement le même à zéro euros juste parce que son environement s’appelle Ubuntu plutôt que Windows.
    C’est aux commerciaux de faire la différence, et de proposer des solutions linux payantes aussi bien que ce qu’ils font déjà pour Windows.
    Ce qui est de la faute de la dynamique libre (et c’est dommage que tu n’en parles pas parce que c’est là que ton argument devient vrai) c’est que la variabilité des spécifications du kernel rend le travail des commerciaux plus difficile; en particulier la création de driver. Mais là encore, je suis sûr que le jour où 30% de la clientèle d’un constructeur de matériel dépendra de sa compatibilité Linux, ils trouveront une solution; ne fut-ce que ne supporter que deux ou trois distributions. Par exemple, ils se focaliseraient maintenant sur Feisty Fawn et ne publieraient des drivers que pour lui durant les 3 prochaines années.

    «
    – Cette réaction sur le mode commande ou sur le fait que maitriser Ubuntu “cela se mérite” est une attitude risquée. Un utilisateur, cela se mérite! Ce n’est pas l’utilisateur qui doit mériter le produit. Même s’il s’agit d’un logiciel gratuit. Il ne faut pas inverser la proposition quand on ambitionne de toucher des millions d’utilisateurs!
    »

    Mouwais … le problème est qu’on a lobotomisé l’utilisateur. Or pour bien utiliser un ordinateur (c’est vrai sous Windows aussi) il faut un peu s’y conaître. Les gens qui ont des virus sous Windows dans mes connaissances sont toujours des gens qui n’y connaissent rien. Faire croire aux gens qu’on peut utiliser un ordinateur sans rien apprendre, c’est criminel; c’est ce qui sous Windows provoque les virus, les pannes, les dépannages à 50 euros de l’heure, …
    Disons que sous Windows, on veut faire simple tandis que sous Linux on veut faire bien. Là où le simple et le bien se rejoignent, c’est le pied c’est Ubuntu; ailleurs, ben y’a un choix à faire entre avoir des virus sous Windows par manque de connaissances ou bien se renseigner un peu et devenir quelqu’un «qui s’y connaît». Je ne crois pas une seule seconde que les gens sont majoritairement intrinsèquement trop bête pour se mettre dans la seconde catégorie.
    Sur le point particulier de la ligne de commande, je rejoins ce qui a été dit plus haut : pour quelqu’un qui aide sur un forum, c’est nettement plus simple et plus efficace. Si tout le monde utilisait Ubuntu, on dirait que les windoziens sont hautains parce qu’ils veulent tout faire en mode graphique et qu’ils rechinent à la ligne de commande. Quoi qu’il en soit, sous Ubuntu le seul truc que je ne sais pas faire sans ligne de commande, c’est un montage ssh.
    En fait, le point précis sur lequel tu as raison est celui-ci : à force de se dire que les lignes de commandes sont plus pratiques que leur équivalents graphiques pour décrire des opérations à faire, on fait perdurer le mythe que la ligne de commande est obligatoire. Et ce mythe est très dommageable à Ubuntu.
    C’est pourquoi j’ai tapé le tutoriel http://wiki.cerkinfo.be/howto:ubuntu_edgy qui décrit tout ce qu’on a besoin de savoir sans une seule ligne de commande (et sans rien faire de technique). C’est dommage que la communauté libre n’en produit pas plus, des tutos comme ça.

    «
    – Beryl et Vista: ce dernier est en bêta depuis des lustres (2003)!
    »
    Presque en même temps que les premières beta de 3D linuxiennes en fait (peut-être 2004)… enfin sur ce point précis, la question n’est pas de savoir qui de béryl ou Vista a copié l’autre, mais au mieux de savoir qui a été le moins humilié par Mac !

    «
    – Certaines galères dans mon expérience sont effectivement liées à l’installation à la mano sur mon laptop, je l’ai bien reconnu.
    »

    Tu as oublié de préciser quelle était la porté de cette reconnaissance : c’est juste que la moitié de tes critiques sont à simplement à mettre à la poubelle sans autre formes de procès … en en particulier TOUTES les critiques sur la reconnaissance de matériel. Je me devais de le signaler 😉
    Note qu’après avoir fait une installation propre, il y aurait sûrement encore des trucs à dire…

    «
    Mais d’autres sont indépendantes (notamment sur les appareils photo).
    »
    exact. Mais il en reste peu. Pour l’appareil photo, il faut voir si c’est la faute à un protocole fermé du type particulier d’appareil ou à une réelle déficience d’Ubuntu (les deux sont possibles). Mais là encore, sur un réel marché de concurrence, il y aurait un logo Ubuntu sur l’emballage de l’appareil qui ferait en sorte que l’on serait facilement capable d’éviter les appareils non supportés.

    En résumé, je crois que sans aucune mauvaise foi, on trouve de la position dominante de MS (volontaire ou non de la part de Microsoft) derrière la grande majorité des problèmes que l’on rencontre sous Ubuntu; en particulier quasiment tous les problèmes de matériel et disponibilité de logiciels sont dûs à la position dominante de MS (ça fait quasiment toutes tes critiques, sauf celles sur la mentalité des libristes et peut-être l’appareil photo).
    Ensuite, il faut un tout petit peu de mauvaise foi pour mettre les autres problèmes sur le dos de MS; mais quand on veut, on y arrive ! (par exemple quand je dis que la ligne de commande, c’est bon pour tout le monde et que c’est Mirosoft qui a lobotomisé les gens dans le but de les rendre incapable d’utiliser cet outil fabuleux qu’est la ligne de commande)

    J’ai encore une remarque très générale : et la liberté ?
    http://ploum.frimouvy.org/?62-de-la-liberte-la-face-meconnue-de-l-informatique
    Tu limites ton étude à un aspect purement technique et ergonomique. Mais est-ce que ça vaut les privations de liberté qu’on doit accepter dans le cluf ?
    Est-ce que ça vaut le fait que mon gouvernement stoque mon casier judiciaire sur un ordinateur sous Windows et est incapable de me garantir que Microsoft n’y a pas accès (réel : j’ai posé la question) ? Est-ce que ça vaut que le CDH (un parti politique belge) réponde à mes questions en format doc, ce qui rend le débat démocratique belge réservé aux clients de Microsoft ? Même question pour la télévision publique belge qui diffuse en wmv ? Et ma section locale de Croix-Rouge qui exige que j’écrive mes articles pour leur journal en Word ? Et quand on achète un ordinateur, on nous impose Windows; tu ne te sens pas humilié que par défaut le vendeur te prenne pour un crétin incapable d’utiliser autre chose que Windows ? Et les DRM qui te prennent pour un voleur par défaut ? (sur les DRM, Microsoft n’est pas *tout* le problème, mais MS est quand même une des grosses pièces du problème)
    Même si du point de vue purement “utilisateur final”, Windows était plus simple, est-ce qu’il ne fait pas aussi tenir compte du fait que la position dominante de Microsoft est un problème de société, et un problème de démocratie ?

    Bonne journée
    Laurent

  • [18] - marc a écrit le 16 mars 2007 :

    Il faut avouer que depuis le dernier unix-like signé Microsoft (Xenix 2.2.1)(en floppy 5,25″)(et ses étiquettes bleues)(qui a osé dire “j’étaits pas né !”), l’on peut constater quelques améliorations. Ah… si l’aventure de la “couche Posix” de NT avait pu continuer sérieusement :-)))))))

    Ceci dit, je pense (sans le moindre esprit trolleur) que certains problèmes d’installation que vous avez rencontré auraient pu être évités avec un code un peu plus “debian” qu’Ubuntu. Et plus précisément avec Mepis, un presque-jumeau du Linux Sud-Africain, nettement moins bien supporté mais un poil plus orthodoxe.

    Je vais tenter de monter une config semblable sur une gamelle “external Sata”… j’avoue jusqu’à présent avoir évité de tenter le diable, en installant mes linux soit sur un disque indépendant, soit au sein d’une VM. Prudence est mère de la porcelaine

    Marc

  • [19] - virtuo a écrit le 16 mars 2007 :

    Laurent a fait un très bon commentaire, et je rejoins sa pensée. Merci Laurent 🙂

    Par rapport à la réponse de l’auteur:
    “- Ne mettez pas tout sur le dos de Microsoft et des formats propriétaires! A part quelques exceptions, les formats et protocoles de MS sont maintenant documentés et exploitables dans le monde du libre. C’est le cas des formats d’Office 2007 par exemple. Se plaindre de la complexité des formats d’Office 2007 donne un peu trop dans la théorie du complot. N’est-ce pas un peu plus simplement parce que MS Office a un périmètre fonctionnel plus large que celui d’Open Office? Et peut-être aussi parce que MS fait des choses compliquées. C’est plus un travers d’ingéniering (il y en a chez MS comme ailleurs) qu’un complot contre les logiciels libres. Brandir le spectre de la “trollisation” d’un écrit n’élève pas le débat. En tout cas, ce n’est pas comme cela que je conçois.”

    `Brandir le spectre de la “trollisation”` n’élèvera peut-être pas le débat, mais pour l’amorcer encore faudrait il faire des comparaisons moins hasardeuses (et mieux argumentées) que “La suite OpenOffice 2.x, qui me ramène en gros en 1997 et ne sait pas encore lire les fichiers d’Office 2007”.

    Cordialement,
    Virtuo

  • [20] - Yota a écrit le 16 mars 2007 :

    Pour avoir testé plusieurs apn (dont plusieurs canon reflex ou compact) sans aucun soucis sous Ubuntu 6.6 et 6.10, je ne comprends pas trop le pb. La norme sous jacente est usb-storage, parfaitement maitrisée sous Linux : lecteur de carte, disque usb… se lisent sans pb !

  • [21] - Olivier Ezratty a écrit le 16 mars 2007 :

    Merci à tous pour vos commentaires. Petites réponses rapides:

    – Olivier: bon point sur Synaptic. C’est effectivement une force d’Ubuntu qui n’a pas d’équivalent sous Windows. Windows Update ou “Microsoft Update” n’ont pas encore la même portée. Bon point également pour la difficulté de lire ext3 à partir de Windows! D’ailleurs, je m’apprêtai à faire la recherche du moyen de réaliser cette connexion…

    – Agrou: j’ai testé Digikam dans lequel j’ai configuré mon canon G7 et re-erreur: “Failed to connect to camera…”. L’avantage de l’open source que vous évoquez est justement son talon d’Achille (le syndrome du “forking”). Il pourrait être corrigé dans pas mal de cas, et sans renier les principes du libre. Par exemple, une concentration des efforts sur un Digikam ou équivalent permettrait d’avoir un logiciel de gestion de photo plus étendu, un peu comme TheGIMP qui est devenu aussi bon (et extensible) que Photoshop.

    – Virtuo: pour la comparaison OpenOffice et Office 2007, je pourrais m’y lancer et cela ferait une autre grosse “tartine” (quelques pages de post). Il subsiste des différences qui me gênent en tout cas, au delà des histoires de fichiers. Mais là aussi, il y a convergence fonctionnelle, c’est vrai. Les plus gros “plus” d’Office 200X concernent d’une part son interface utilisateur “plus léchée” si je puis me permettre, et des liens étroits avec l’offre serveur MS (Exchange, Sharepoint), donc pas ouverts-blablabla… et je ne les utilise pas du tout.

    – Yota: je ne suis pas le seul à avoir ces pbs avec les Canon. J’ai trouvé des utilisateurs ayant le même pb que moi sur les forums Ubuntu (US et Fr). La plupart les avaient résolu en ajoutant l’ID de leur appareil dans le fichier de config. Mais pour moi, cela n’a pas marché. Peut-être un pb de hardware en effet. Ou une incompatibilité entre bibliothèques installées.

  • [22] - eclipse a écrit le 16 mars 2007 :

    Je ne comprends pas comment une personne découvrant Linux et l’Open Source peut elle blogger un article probablement excellent, accompagnée à droite par une de tonne de publicité. Apparemment Ubuntu a tendance a monté à la tête de certaines personnes. Donc je ne peux pas retenir ce site comme étant une bonne chose pour la Caumunauté Linux.

    Bonne journée !

  • [23] - Olivier Ezratty a écrit le 16 mars 2007 :

    Monsieur “Eclipse”, quel beau jugement de valeur que celui-ci! Que Ubuntu me monte à la tête! Pourquoi un site devrait-il être une bonne ou une mauvaise chose pour la communauté Linux? Le monde se divise-t-il comme cela en deux?

    Je ne suis ni un “transfuge” de Microsoft qui serait passé au libre, ni au contraire un ayatollah défenseur de Microsoft. Je m’exprime librement pour faire partager mes expériences, donner quelques avis et sans arrière pensée. Avis qui pourraient d’ailleurs aider les uns et les autres si pris comme tels.

    La pub? Oui, ce site est ma vitrine car je suis indépendant. C’est clair, j’ai annoncé la couleur en créant ce blog. Mais au moins, il n’y a pas de Google Adsense à droite et à gauche tout de même!

  • [24] - Olivier Ezratty a écrit le 16 mars 2007 :

    Pour Laurent :

    – Les utilisateurs de Windows ont été lobotomisés ? Avec cela, il ne reste plus beaucoup de cerveaux complets dans le monde parmi ceux qui utilisent un ordinateur! Tu montres par ton argumentation une ambigüité : d’un côté, tu milites pour un Linux simple et encense à juste titre Ubuntu, de l’autre, tu enfonces le clou sur la déformation subie par les utilisateurs de Windows. Désolé, il faut respecter ces gens si tu souhaites qu’ils passent le cap de Linux ! Le fait que j’ai rencontré quelques difficultés alors que je suis plutôt assez « technique » par rapport à la moyenne est un signe qui ne trompe pas. Certes, des non-informaticiens ont adopté Ubuntu. Mais quelle en est véritablement la proportion ? Mais la complexité d’un PC sous Windows est réelle également. C’est d’ailleurs presque un miracle qu’il y ait je crois environ 13 millions de PC dans le grand public en France, l’essentiel sous Windows.

    – Concernant la liberté, il ne faudrait pas confondre cette notion avec celle de confort. En effet, un fichier .doc peut être ouvert avec un viewer gratuitement téléchargeable sur le site de Microsoft au même titre qu’un Adobe Acrobat Reader (voir http://www.microsoft.com/downloads/details.aspx?familyid=95E24C87-8732-48D5-8689-AB826E7B8FDF&displaylang=en). Et ceci, depuis de nombreuses années. Sans compter le fait que ces fichiers sont lisibles par OpenOffice depuis également longtemps. Enfin, Microsoft a lancé – certes sous la pression de certains gouvernements et de leurs Cadres Communs d’Interopérabilité – le développement de convertisseurs ODF pour Office. La société française CleverAge a été impliquée là dedans. Et du côté de Microsoft Corp, la personne en charge est Jean Paoli, chez eux depuis 1996 et auteur, il faut le rappeler, de la première spécification de XML du W3C. XML qu’il a contribué à faire adopter par une grande partie des logiciels chez Microsoft. Il est aussi derrière l’initiative des convertisseurs ODF/OpenXML. Même topo avec le WMV qui est lisible avec VLC sous Ubuntu. Et standardisé sous la forme VC1 je crois. Pour ce qui est de ton casier judiciaire sous Windows, trois petits points : 1) Microsoft s’en tape, 2) Microsoft n’a aucun moyen et ni intérêt à le récupérer, 3) Il y a plein de sociétés qui en savent énormément sur toi (notamment ta banque) et c’est plutôt de ce côté-là qu’il vaudrait mieux déplacer ta paranoïa.

    – Par contre, ce qui est moins connu, c’est que tout logiciel utilisé dans un pays doit être validé par le gouvernement (précisément pour ce qui est de la France: le DCSSI qui dépend du SGDN et qui sous-traite une grande partie de ses évaluations techniques à la DGSE – vas sur Wikipedia pour voir ce que font ces organismes – et aux USA, cela concerne le FBI et la NSA, et ainsi de suite dans les autres pays). Cette validation a pour objet d’assurer que la Justice pourra obtenir le déchiffrement de tout document sur un ordinateur. Pas à distance, mais lorsqu’un disque dur a été saisi lors d’une perquisition. Cela concerne d’ailleurs aussi bien les formats propriétaires à la Microsoft que les autres. Pour ce qui est de la garantie du non accès à distance, elle est difficile à fournir. Cela nécessiterait un audit sécurité approfondi qui ne concerne pas que Windows, mais également le réseau, les serveurs, les bases de données, les sites Web, les firewalls, etc. Et ton Ministère de la Justice belge n’a peut-être pas envie de rentrer dans ces considérations. Cela pourrait d’ailleurs être embarrassant. Pas à cause de Windows, mais des procédures de sécurité du Ministère en question. Les organisations bien sécurisées sont plutôt rares, c’est bien connu !

    – Pour terminer, les DRM m’agacent aussi en tant que consommateur. Mais je les évite : je n’ai pas de DRM sur mes PC. Ma musique ? Ce sont mes CD audio que j’ai rippés moi-même ! Les films ? Des DVD, du Canal+ et de la TNT enregistrée sur Media Center sans DRM. Avec Canal+, tu n’as d’ailleurs pas à te poser la question du DRM car les contenus ne peuvent pas sortir en numérique de leur boiboite on ne peut plus fermée (MediaSat comme Pilotime). Finalement, avec un PC, tu as tout de même beaucoup plus de libertés que sur d’autres matériels ! Mais cela risque de changer si le PC devient le réceptacle généraliste de contenus payants fournis par des tuyaux.

  • [25] - animimotus a écrit le 16 mars 2007 :

    @Olivier Ezratty : vous deviez vraiment changer de clavier :p

    Juste qq remarques :
    Il aurait été sûrement plus court si j’avais reçu un Linux préinstallé et tout bien configuré sur une machine.

  • [26] - animimotus a écrit le 16 mars 2007 :

    @Olivier Ezratty : vous deviez vraiment changer de clavier :p

    Juste qq remarques :

    Il aurait été sûrement plus court si j’avais reçu un Linux préinstallé et tout bien configuré sur une machine.

    Effectivement, vous voulez parler de la honteuse vente liée de Windaube, il faut casser ce genre de monopole en effet. J’espère qu’on va finir par faire des procès aux assembleurs, revendeurs, administrations françaises : reste les mairies, les conseils généraux, les régions, etc, dilapidant l’argent du contribuable dans des licences non justifiées. Sans doute un prochain enjeu ? Il faudrait porter ce problème au niveau Européen, voir un cran au dessus 🙂

    Il faut maîtriser le mode commande dès que l’on veut un peu modifier la configuration de la machine. […]. A ce tarif là, ils ne sont pas près de démocratiser Linux!

    Le tarif est celui de 0 euro HT, environ 0 euro euro TTC et des facilités d’administration à distance pour tous les parcs informatiques y compris des mini-parcs particuliers comme il existe de plus en plus dans les familles 😉
    0 euro, le prix de la liberté. La liberté se gagne je crois surtout quand on a été tenu longtemps en semi-esclavage.

    Pour l’instant, c’est Photo Gallery, intégré dans Windows Vista, qui a ma préférence. Pour une raison simple : il permet de visualiser en vignettes les photos d’un répertoire et de ses sous-répertoires

    digikam ? gwenview ? picassa ?

    La suite OpenOffice 2.x, qui me ramène en gros en 1997 et ne sait pas encore lire les fichiers d’Office 2007 (ce qui ne saurait tarder puisque ceux-ci utilisent un format XML qui est documenté, et en voie de devenir un standard aussi bien que l’est maintenant celui d’OpenOffice)

    Les députés français passent à OOo, ils ont sans doute des besoins au dessus de la moyenne des français pour le préférer à un Office onéreux car corrigeant les bugs de la version précédente qu’à coup de cosmétique : est-ce bien nécessaire ? Je connais des DGRH qui ne savent même pas faire une macro dans leur tableur, c’est pour dire :p

    Mais aussi liées, indirectement, au fait qu’il ne sera jamais difficile pour un député de trouver un “geek” pour le dépanner dans sa circonscription. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

    Mdr. Et ils ont un bras aussi long que ça pour se servir de la communauté en ligne ou celle des lugs ou de leur service informatique ? ^^
    + irc + bouquins en fr + revues + forum + services pros + …

    Sinon il est pas mal votre billet, pas toujours faux parfois un peu de mauvaise foi… Aussi je le prends bien au second degré mais je suis pas sûr que tout le monde l’a senti :p

    Mdr ^^

    (votre parseur est un peu difficile donc je reposte, désolé :p)

  • [27] - Olivier Ezratty a écrit le 16 mars 2007 :

    Cher Animimotus,

    – Des procès? Cela ne mêne à rien si l’alternative n’est pas encore au point. Mon billet montrait qu’on n’en était pas loin, mais qu’il y avait encore du taf

    – Digikam ? Gwenview ? Picassa ?
    Je les ai testés tous les trois.
    Les deux premiers ne permettent pas de visualiser les images de sous-répertoires d’un coup.
    Le dernier le fait, mais n’affiche pas les images par répertoire, mais par date. Il manque de flexibilité de ce côté là mais est par contre très sympa graphiquement.
    Donc, les seuls que je connaissent qui fassent cela bien sont Photo Gallery (dans Vista) et Digital Image Pro (aussi de MS, mais payant). Pour une fois qu’ils ont un point d’avance en ergonomie, je ne vais pas me plaindre!

    – Les députés? Ils n’ont pas choisi Ubuntu pour la plupart. Comme dans pas mal de boites, le choix est venu comme cela et quidé par quelques uns. L’équipement concernait à l’origine les assistants parlementaires. Ce sont eux qui font le boulot des députés et il y en a pas mal chez ces derniers qui n’utilisent toujours pas de PC, Windows comme Linux! J’en vois au moins 2 sur les 3 en tête des sondages de l’élection présidentielle!

    – La gratuité n’enlève rien au besoin de faire simple. Comme le disait Jamie Zawinski, un ancien développeur de Mozilla en 2000, “Linux is only free if your time has no value” (citation partielle, la totale sur http://www.jwz.org/doc/linux.html). Ses critiques de Linux (vs Unix) ne sont plus forcément valables en 2007, mais cette notion de temps reste importante. Je ne dis pas que l’on ne perd pas de temps sous Windows. Mais parfois, surtout au démarrage, Linux donne l’impression d’en perdre pas mal pour obtenir certains résultats.

    Pour tous, il y a un point marrant: personne n’a vraiment noté que je n’avais pas évoqué la question de la sécurité et des virus. Du point de vue du libre, c’est un point fort de Linux. Mais tant que l’on n’a pas été attaqué et que l’on utilise les bonnes règles d’hygiène sous Windows – et Vista est assez bien foutu de ce côté là – on ne voit pas trop la différence avec Linux.

  • [28] - Ziplace a écrit le 16 mars 2007 :

    Bon billet, je vais moi aussi sensiblement en ce sens. Les distibutions et les versions de distributions multiplient les problèmes.

    J’en suis à ma 4ieme installation de Ubuntu (je ne compte pas les experiences sous Suze, Mandrake…) et malheureusement àmon 4ieme abandon par manque de patience.

  • [29] - Francois a écrit le 16 mars 2007 :

    Merci et bravo pour votre excellent post.

    – J’ai côtoyé récemment l’administration publique dans le cadre de mon travail. La tendance Open Office semble être une tendance de fond, et pas seulement à l’Assemblée Nationale ! Un argument juridique existe sur le sujet : le Code de Marchés Publics impose à l’Administration de remettre en concurrence ses fournisseurs à intervalles réguliers. Difficile à appliquer pour les licenses Microsoft !

    – Il me semble d’autre part que l’utilisation que vous faites de Linux (OS bootable sur disque ou clé USB) est plus difficile à obtenir avec Windows. Ce n’est évidemment qu’un simple avis pour avoir réalisé les deux solutions. Les boots Windows que j’ai réalisés sont par ailleurs beaucoup plus lents que leurs équivalents Linux. (je suis preneur de toutes vos suggestions !)

    – A titre personnel, j’aimerais pouvoir utiliser un poste de travail sous Linux mais j’ai fini par abandonner : il y a trop de problèmes d’interopérabilité entre les solutions bureautiques

    – Et pour terminer, je suis totalement en phase avec ce que j’ai pu lire ici sur les formats propriétaires et le “syndrome du fork” qui touche les distributions Linux. Je me mets à la place des constructeurs qui n’ont peut être pas les moyens de tester et de corriger leurs drivers pour toutes les distributions. J’aimerais quand même qu’ils fassent plus d’effort. Le cas de nVidia est un bon exemple : il a fallu attendre beaucoup trop longtemps avant d’avoir un driver stable et une procédure (relativement) simple pour l’installer. Et pourtant leurs produits sont présents sur des millions de PC ! On ne peut que constater que ce serait plus simple avec un nombre limité de distributions.

  • [30] - Colar a écrit le 16 mars 2007 :

    “C’est un choix de Gnome que de faire simple. Un exemple: les icones utilisées dans la barre de tâche ne sont pas bien lisibles, ce qui rend difficile l’identification des applications en mémoire pour les sélectionner. On ne peut pas facilement faire un glisser / déplacer d’un programme du menu Applications vers le bureau, la création de racourcis est un peu laborieuse.”

    Laurent a exprimé plus haut beaucoup des remarques que j’aurais pu faire, je me rabats sur la citation ci-dessus qui m’échappe totalement.

    J’ai sous les yeux les icônes de ma barre de tâche et je ne penses pas réussir à me tromper entre celle de Firefox et celle de ma console ou d’un fichier txt ou d’un dossier, etc. En outre, la barre des tâches est redimensionnable au cas où la vue baisserait.

    Pour le glisser déposer, je ne comprends pas. Clic-gauche et clic-roulette font un drag & drop classique et le clic-droit propose des options qui me semblent suffisantes (ajouter au tableau de bord – ajouter au bureau – ajouter comme tiroir).

    Sinon, bon billet et bel effort d’ouverture quand même.

  • [31] - virtuo a écrit le 16 mars 2007 :

    “- Concernant la liberté, il ne faudrait pas confondre cette notion avec celle de confort. En effet, un fichier .doc peut être ouvert avec un viewer gratuitement téléchargeable sur le site de Microsoft au même titre qu’un Adobe Acrobat Reader (voir http://www.microsoft.com/downloads/details…)”

    A mince ça ne marche pas sous Linux 🙁

    “Sans compter le fait que ces fichiers sont lisibles par OpenOffice depuis également longtemps.”

    Utilisant OOo depuis un petit moment, je dois dire que j’ai souvent été confronté à des fichiers (.doc ou .xls) illisibles ou la lisibilité très limitée du fait de la mise en page…

    Bon j’arrête de troller votre article 🙂

    Juste une remarque par rapport aux drivers: Il y a dans l’ensemble beaucoup de distributions Linux, mais beaucoup sont basées sur le même noyau… Bon après il est certain que si on prend dans la famille de Unix, ça fait plus de différences. Mais dans tous les cas, il suffirait que les constructeurs publient les spécifications de leur matériels pour que la communauté leur apporte un soutien de le développement de drivers performants (et ouverts, c’est ce qui gène pas mal de monde).

    Bonsoir,
    Virtuo

  • [32] - TOnin a écrit le 16 mars 2007 :

    visualiser en vignettes les photos d’un répertoire et de ses sous-répertoires. C’est bien pratique pour l’organisation. Quand est-ce qu’un logiciel libre fera cela? Ce n’est pas bien sorcier!

    Et bien jBrout permet une telle chose, de plus il est orienté mots clés IPTC ce qui en fait un logiciel libre très prometteur.

    Il marche même sur mandriva que tu ne devrais pas laisser tomber si facilement 😉 (je trouve juste dommage que tu te sois tant vexé pour un problème de reconnaissance de -ton- matériel – comme tu le souligne, le logiciel libre n’a pas toutes les cartes en main de ce coté là)

  • [33] - Gilles a écrit le 17 mars 2007 :

    Bon billet et bonne présentation malgré le bô troll général 🙂
    Le formatage de cervô par Microsoft fait-il office de pare-feu ? 😀

  • [34] - Meodudlye a écrit le 17 mars 2007 :

    Olivier Ezratty qui essaie Linux!
    On aura tout vu, parce que je me souviens d’un temps pas si lointaint que ça ( c’était sans doute écrit sur son contrat de travail chez MS) ou les seuls qualificatifs qui allaient avec Linux étaient : inutile, dépassé, nul. Bon, cela n’empêche pas la mauvaise foi (comme par exemple ici: “C’est semble-t-il lié à la difficulté pour Linux de mettre la “carte” nVidia en veille parce que ses spécifications ne sont pas ouvertes.”) Comme si qqn qui a travaillé si lgtps chez MS pouvait ignorer que c’est précisément la fermeture des specs du matériel qui empêche leur fonctionnement optimal sous Linux. Mais il y a du progrès.

    Avec un peu de patience, on finira peut-être par lire Mr Ezratty dire du bien de Linux?

  • [35] - Olivier Ezratty a écrit le 17 mars 2007 :

    Cher Meodulye,

    Vous trouverez difficilement la trace d’un tel mépris de ma part pour Linux ou n’importe lequel des concurrents de Microsoft! Et d’ailleurs, de même pour d’autres comme moi chez Microsoft qui pouvaient s’exprimer sur le sujet: Laurent Ellerbach, Stéphane Kimmerlin, ou le font maintenant, comme Marc Gardette ou Bernard Ourghanlian. On pouvait critiquer mais pas mépriser, ni d’ailleurs personnaliser le débat. Tandis que certains dans les forums du libre s’attaquent souvent à l’intégrité des gens qui ne leur plaisent pas.

    J’ai toujours fait en sorte de respecter les concurrents et cela étonnait d’ailleurs pas mal de gens qui m’ont vu intervenir au nom de MS dans des conférences. Et pour ce qui était de Linux, je prenais la peine de l’utiliser un tant soi-peu pour m’en faire une opinion personnelle, et pas juste inspirée par les documentations concurrentielles évidemment partiales pondues par Microsoft Corp. J’ai poursuivi ici cette démarche personnelle en y consacrant beaucoup plus de temps et d’autant plus que je pouvais m’exprimer librement. D’ailleurs, le résultat ne doit pas plaire énormément à Microsoft car ils ne se rendent pas forcément compte des progrès de Linux que je présente.

    Me traiter de mauvaise foi alors que justement, je mets le point sur la fermeture des specs matérielles de nVidia! Les bras m’en tombent. Cela me rappelle certaines tendances politiques ou religieuses qui considèrent comme des ennemis tous ceux qui n’adoptent pas leur programme ou mode de pensée à 100%! Comme les gardiens du temple d’une orthodoxie et d’une vérité absolue.

    Dans son blog, Tristant Nitot trouve que mon post était équilibré. Merci à lui de respecter ainsi le point de vue des autres!

  • [36] - Laurent a écrit le 17 mars 2007 :

    «
    Les utilisateurs de Windows ont été lobotomisés ? Avec cela, il ne reste plus beaucoup de cerveaux complets dans le monde parmi ceux qui utilisent un ordinateur! Tu montres par ton argumentation une ambigüité : d’un côté, tu milites pour un Linux simple et encense à juste titre Ubuntu, de l’autre, tu enfonces le clou sur la déformation subie par les utilisateurs de Windows.
    »

    Ok, je précise. Je préconise une Ubuntu facile au sens de «Il faut que ça marche sans lignes de commandes, et sans recompiler quoi que ce soit». Mais je crois qu’il est important que les gens aient de la culture générale sur l’informatique.
    Ce n’est pas bien de faire croire aux gens qu’on peut utiliser un ordinateur sans rien y connaître ni sans s’y intéresser un peu. C’est un minimum que d’être capable de passer Windows -> Mac -> KDE -> Gnome en pouvant s’y retrouver au moins pour les tâches usuelles; avoir un peu de “sens de l’informatique”. De la même manière que quand on conduit une voiture, c’est bon de savoir quelque trucs de bonne conduite, sinon tout le monde en pâtit.
    Ne pas oublier par exemple que si *TU* as un virus, *JE* risque du spam (si le virus vole mon adresse dans ton carnet); or les virus n’arivent qu’aux gens à qui on a fait croire que “l’informatique c’est facile il suffit de cliquer sur tels boutons et ça fait tout ce qu’il te faut”… ok c’est vrai, en cliquant sur les boutons ça va quotidiennement… mais ce n’est pas assez pour “entretenir” son ordinateur. Les gens qui croient que cliquer sur trois boutons est une utilisation raisonnable de l’informatique (“ça marche, c’est tout ce que je demande”) sont en réalité des boulets pour l’ensemble de la société, de la communauté informatique.
    Disons qu’il faut pouvoir se servis quotidiennement d’un ordinateur sans réfléchir, mais il faut pouvoir se poser des questions.

    «
    Désolé, il faut respecter ces gens si tu souhaites qu’ils passent le cap de Linux ! Le fait que j’ai rencontré quelques difficultés alors que je suis plutôt assez « technique » par rapport à la moyenne est un signe qui ne trompe pas. Certes, des non-informaticiens ont adopté Ubuntu. Mais quelle en est véritablement la proportion ? Mais la complexité d’un PC sous Windows est réelle également. C’est d’ailleurs presque un miracle qu’il y ait je crois environ 13 millions de PC dans le grand public en France, l’essentiel sous Windows.
    »
    En fait, je crois qu’on ne parle pas toujours de la même chose. Toi tu prends un point de vue purement pragmatique, tu compares l’état du *marché* de Windows avec l’état du *marché* de Linux. Moi je compare Windows et Ubuntu *intrinsèquement*. La différence est que, de mon point de vue, les problèmes liés à la position dominante de Microsoft (je crois qu’on est d’accord qu’ils sont majoritaires, même si on peut franchement en discuter certains) ne sont pas des arguments contre Ubuntu, mais des raisons de plus de passer à Ubuntu, parce qu’à partir du moment où le monopole d’une société commence à s’auto-entretenir, on a dépassé un cap qui est néfaste pour la société. Ce n’est plus le choix du client qui fait l’utilisation d’un système, mais la contrainte du marché.

    «
    Concernant la liberté, il ne faudrait pas confondre cette notion avec celle de confort. En effet, un fichier .doc peut être ouvert avec un viewer gratuitement téléchargeable sur le site de Microsoft au même titre qu’un Adobe Acrobat Reader (voir http://www.microsoft.com/downloads/details.aspx?familyid=95E24C87-8732-48D5-8689-AB826E7B8FDF&displaylang=en).
    »
    C’est pour Windows. Combien ça coûte Windows ? Non, ce n’est pas gratuit. Même si la vente liée et la facilité de piratage a fortement tendance à cacher le prix. Il ne faut pas confondre un produit gratuit avec un produit qu’on a payé, mais qu’on doit aller chercher soi-même. Le programme que tu cite, tu le payes quand tu achètes Windows, sauf que ce produit que tu as payé, il ne t’est même pas livré.
    Toujours est-il que non, il n’y a pas moyen de lire un doc sans être client de MS. Et là-dessus, OOo ne change rien. Lis bien cet article :
    http://www.microsoft.com/belux/fr/executivecircle/cases/?case=adecco
    Microsoft est parfaitement conscient que l’incompatibilité entre MS-Office et ses concurrents pose des problèmes insurmontables à énormément de gens et de sociétés, et que ces problèmes jouent en leur faveur (pure force de la position dominante : parce qu’objectivement, dans cet article ce sont les Wordiens qui ont des problèmes avec les StarOffice, et non le contraire). L’incompatibilité entre MS-Office et ses concurrents est utilisé par Microsoft comme argument de vente ! «Achetez nous parce qu’avec notre produit, vous ne pourrez pas communiquer avec ceux qui utilisent des solutions concurrentes».
    Tant que cet article restera sur le site de Microsoft, je sera psychorigide : l’incompatibilité est volontaire, elle est calculée et est un atout commercial, Microsoft en est conscient et exploite ça au maximum. Tout ce que leurs histoires d’ouvertures me fait, c’est peur. Je me demande où est l’arnaque. Ou alors qu’ils commencent par retirer cet article.

    «
    Sans compter le fait que ces fichiers sont lisibles par OpenOffice depuis également longtemps.
    »
    C’est faux. J’ai encore eut un gros problème il y a moins de deux mois : d’une signature dans un document doc qui n’est pas passée à OOo et qui aurait pu me coûter une bourse d’étude. L’incompatibilité était donc critique. J’ai dû hurler pour avoir un pdf en urgence. Mais quelqu’un de moins au fait que moi des problèmes n’aurait pas pensé au pdf; la politique de MS sur son incompatibilité volontaire lui aurait été fatale.
    L’article que je t’ai donné de Microsoft sur Adecco fait bien le point. La compatibilité OOo-MS n’est en tout cas pas suffisante pour une utilisation intensive. La compatibilité est suffisante pour une utilisation usuelle; mais quand on a une inforation capitale à faire passer, on ne peut pas compter sur OOo; c’est Word qu’il faut.
    Ce qui est lisible avec OOo, c’est les parties du format Word qui ont été reverse-ingénieurées. Pas les macros par exemple, ni les fontes précises, d’où d’insurmontables problèmes de mise en page.
    Bref, doc est impropre à être un standard d’échange de données.

    «
    Enfin, Microsoft a lancé – certes sous la pression de certains gouvernements et de leurs Cadres Communs d’Interopérabilité – le développement de convertisseurs ODF pour Office.
    »
    Je crains les grecs et les cadeaux qu’ils font. Toujours est-il que ça reste du plug-in à installer. Ça ne change pas fondamentalement la donne : quand tu es sous OOo et qu’on t’envoye un .doc, tu devras demander à ton correspondant d’installer un plugin et de t’envoyer un odf ? Ça revient plus ou moins au même que la situation actuelle où tu lui demanderais d’installer OOo. Sauf que maintenant il faut un téléchargement de 30Mo plutôt que 200.
    Leurs ouvertures de formats est un bien incontestable, ok. Mais d’une part j’ai peur; tant que l’article Adecco sera sur leur site, et tant qu’ils se comporteront en ennemi, je me demanderai où est l’arnaque. D’autre part, le fait que ce soit fait sous le pression montre qu’effectivement Microsoft a besoin de concurrence. C’est la preuve ultime de ce que je dis : quand ils font quelque chose d’ouvert et de bon pour tout le monde, c’est sous la pression de la concurrence. Pour le bien du monde, Microsoft a besoin de concurrence.

    «
    Pour ce qui est de ton casier judiciaire sous Windows, trois petits points :
    1) Microsoft s’en tape,
    »
    Question de principe. Il n’y a pas que moi dans la vie : MS a *peut-être* un accès à tous les casiers judiciaires *du monde*.
    «
    2) Microsoft n’a aucun moyen et ni intérêt à le récupérer,
    »
    Pour ce qui est des moyens, je demande à voir. Via une mise à jour, ils peuvent ouvrir un back door n’importe où n’importe quand, non ? Quant à l’intérêt. Ok, *le mien* ils s’en foutent. Mais quand même : pour les caméras de surveillance dans la rue, on crie à big brother pour beaucoup moins que ça.
    Je rappelle tout de même qu’ils n’ont jamais expliqué précisément ce que la NSA avait codé dans Windows Vista.
    Microsoft, en Chine et en Palestine, a déjà activement participé à la lutte contre la liberté d’expression sur internet. Alors les voir avoir un contrôle sur 95% des ordinateurs mondiaux, c’est trop. Et avec les DRM, le contrôle s’accentue.

    «
    Finalement, avec un PC, tu as tout de même beaucoup plus de libertés que sur d’autres matériels ! Mais cela risque de changer si le PC devient le réceptacle généraliste de contenus payants fournis par des tuyaux.
    »
    Et tu sais qui veut en même temps favoriser ce devenir des ordinateur et forcer les DRM sur leur dernier OS ?

    En ce qui concerne la liberté, je crois que via mes arguments sur la Croix-rouge, le CDH et des journaux parlé de la RTBF (VLC ne lit pas les wmv sous Linux: le conseil européen a été très clair là-dessus : il n’est légalement pas possible d’avoir un support Linux pour wmv), il est un fait que le monopole de Microsoft pose des problèmes de société et de démocratie. Moi je suis un idéaliste, un idéologue; je suis un mec qui croit qu’il faut accepter des inconvénients pour construire un monde meilleur. Du coup je dis que les problèmes de liberté sont plus importants que les problèmes d’ergonomie. Je préfère donc avoir un portable avec une webcam non reconnue qu’apporter mon soutien financier à une société dont la puissance est un problème. Du coup, chaque fois qu’un inconvénient d’Ubuntu est lié à la position dominante de MS, je le considère comme une raison de plus de choisir Ubuntu, et non comme un frein.

    Il faudrait voir ce que déjà donnerait ton expérience avec une installation propre. Parce que à la limite, voici mon expérience de Windows Vista (c’est du vécu):
    Incapable de s’installer sur une deuxième partition étendue (là où une Ubuntu était opérationnelle avant que Vista ne me la détruise), or c’est là que j’avais la place pour la mettre. Fini. Windows Vista n’a donc ni son ni réseau, pas d’interface graphique, pas de lecteur vidéo, … seuls les trois premiers écrans de l’installation fonctionnent, mais ces trois premiers écrans ne sont pas suffisants pour mon utilisation usuelle.
    Bref, en faisant des installations bizarres, tout est possible, et Vista ne s’en sorte vraiment pas très honorablement.

    Est-ce que tu pourrais écrire ce que tu crois avoir eut comme problèmes que quelqu’un aurait également comme problèmes si il achetait un ordinateur avec Ubuntu préinstallé, certifié par le constructeur. Comme ça, on y voit plus clair.

    Moi je retiendrais ceux-ci :

    (1) Pas facile de configurer le port SMTP pour le client de messagerie Evolution[…]

    (2) L’interface utilisateur (Gnome) rappelle un peu celle de Windows 95/98. Elle n’est pas bien évoluée même si on peut la personnaliser […]

    (3) Enfin, l’attitude de certains contributeurs des communautés qui considèrent qu’il faut être en gros sysadmin pour “mériter”[…]

    Ce sont les trois points négatifs que tu as eut de ton expérience Ubuntu qui à mon avis peuvent arriver à n’importe qui, même en achetant une Ubuntu pré-installée sur un véritable marché de concurrence.
    (1) Tu as raison; j’espère que tu as reporté le bogue, ça aiderais le suivant 😉
    (2) Je ne suis pas d’accord, mais ok. Si tu trouves ça moche et embrouillé, y’a pas de raisons que quelqu’un d’autre puisse trouver ça moche et embrouillé. Moi je trouve que Gnome est moche mais super intuitif.
    (3) D’ac.

    Bon WE
    Laurent

  • [37] - Olivier Ezratty a écrit le 17 mars 2007 :

    Laurent,

    Merci pour ta contribution.

    Pour la culture informatique, oui, ce serait bien si celle des utilisateurs était plus développée. Mais ce n’est pas incompatible avec un usage en mode graphique. Je me considère comme quelqu’un d’assez “cultivé” en informatique, et pourtant, le mode commande me gonfle, sauf s’il faut automatiser quelque chose (je fais par exemple mes backups en mode commande avec l’utilitaire robocopy, un utilitaire MS maintenant intégré dans Vista).

    Toi tu parles d’Ubuntu, mais un autre m’a parlé de Mepis, d’autres ne jurent que par une pûre Debian. C’est ça le problème qui doit être réglé. Pour le grand public, les constructeurs et les éditeurs de logiciels, la diversité des distros Linux est un handicap. Quand je suis arrivé chez MS (début 1990) et en particulier au moment du lancement de Windows NT, MS utilisait l’argument de la fragmentation d’Unix pour gagner des parts de marché sur les serveurs. Partant de pas grand-chose, MS est arrivé à plus de 60% de parts de marché en 5 ans sur les serveurs, aux dépends à la fois de Novell et d’Unix. Cette fragmentation d’Unix les a aidés, notamment pour séduire les éditeurs de logiciels. Sur le poste de travail, l’histoire se reproduit dans l’autre sens: MS est dominant, et la concurrence (Linux) est fragmentée. Pour régler le problème, il faudrait créer une autre forme de dominance, pourquoi pas celle d’Ubuntu. Cette dominance pourrait à la rigueur être acceptée si l’initiative de Shuttleworth restait sous la forme d’une sorte d’ONG non commerciale. Mais si elle était récupérée par une boite commerciale, n’aurait-elle pas des travers similaires à ceux de Microsoft et ne serait-elle pas combattue par les autres tendances du mouvement Linux?

    Pour ce qui est des docs Word publiés par des organismes publics en Belgique, je vais être d’accord avec toi sur un point: ils ont tord d’utiliser ce format et devraient adopter le PDF comme le font la plupart des autres organismes. Il ne faut pas confondre format d’édition et format de diffusion, c’est tout. Comme pour la CAO, il vaut mieux transférer un objet en DXF ou équivalent que dans le format natif d’Autocad, CATIA ou autre PTC. En France, le PDF est généralisé pour le transfert de document. Et Office le supporte en export soit nativement (via plug-in dans Office 2007) soit via un freeware externe pour les autres Office (via l’excellent PDF Creator par exemple) ou encore avec les outils commerciaux (bien chers…) d’Adobe.

    L’étude de cas de Microsoft Belgique est pour moi une erreur de marketing flagrante. Les gars du marketing de Microsoft n’auraient pas du ainsi mettre en évidence ce qui relève de la notion “d’économie de réseau” mais de bénéfices utilisateurs plus tangibles. C’est disons une méthode “bourrine” de gens qui croient bien faire mais font mal. Au passage, dans les boites, cette économie de réseau joue aussi en faveur d’Excel. Les financiers ont développé des tonnes de macros ou add-ins pour XL. Et là encore, cela rend difficile des migrations ailleurs. Mais l’économie de réseau est contournable si la proposition de valeur du concurrent est disruptive. La dominance de MS n’empêche pas par exemple Google de se lancer dans un autre paradigme: la suite bureautique en ligne. On va voir ce que cela va donner avec les moyens qu’ils mettent dessus.

    Les problèmes de lecture avec OpenOffice devraient être traités par la publication du format OpenXML pour ce qui concerne Office 2007. Tu te méfies de MS, mais MS répond à la pression du marché, notamment du secteur public. Ils savent s’adapter et dans le bon sens. L’économie de réseau en leur faveur est tellement forte qu’ils peuvent encore lâcher du lest!

    Pour ce qui est de la NSA, deux points: l’intégralité du code source de Windows est maintenant auditable par les gouvernements étrangers. Et je crois, des millions de développeurs ont maintenant accès au code via Shared Source. De plus, pour en avoir parlé avec les gens responsables du développement de Windows aux US, cette histoire n’a aucun sens, surtout pour une boite qui 1) fait plus de 65% de son CA hors des USA, 2) a une indépendance par rapport au gouvernement américain (même de Bush) qui parfois peut étonner et 3) reste une boite de développeurs purs et durs dans sa R&D. Les relations de MS avec la NSA sont les mêmes que celles que MS a avec les services de sécurité et de renseignement des grands pays occidentaux. La NSA se “contente” d’intercepter les communications dans les têtes de réseau d’opérateurs américains et au niveau des pays d’Echelon (Australie, Nouvelle Zélande, Royaume Uni, Canada). Elle travaille en mode interception de télécommunications: elle décrypte, elle filtre, elle analyse. Mais elle a plus de facilités à le faire sur les liaisons vocales téléphoniques que sur les liaisons Internet. L’histoire de 9/11 nous le rappelle bien. Je te conseille la lecture de “Body of secrets”, un gros pavé qui raconte le fonctionnement de la NSA si tu veux en savoir plus.

    Maintenant, tu vas dire que même si le code source est là, on peut toujours planquer quelque chose dedans que personne ne verra. Alors, c’est aussi possible pour quelqu’un de mal intentionné dans le libre, vu le nombre de contributeurs! Et de toutes manières, prouver que quelque chose n’existe pas sera toujours impossible. C’est plus facile de prouver que quelque chose existe. Pour espionner les PC du monde entier, il y a un truc qui est pourtant bien connu et qui est accessible sans avoir besoin de la NSA: tu prends tous les trous de sécurité identifiés et patchés régulièrement autant sous Windows que sous Linux. Il y a toujours un % des ordinateurs qui ne sont pas mis à jour avec les derniers correctifs. Et cela donne des fenêtres de vulnérabilité que les pirates comme les Etats peuvent exploiter. D’où les efforts et les débats associés pour réduire ces fameuses fenêtres de vulnérabilité. Chez MS, la réactivité est variable et s’améliore. Dans Linux, elle est assez bonne également, mais pas toujours répercutée rapidement par les “packageurs de distros”.

    Microsoft en Chine et en Palestine (là, je ne savais pas?) a participé à la lutte contre la liberté d’expression sur internet? Ils ont du faire comme Google et autres Yahoo et se plier à certaines règles locales pour appliquer des filtres sur leurs moteurs de recherche. Cela a bien fait débat, je te l’accorde. Mais quels choix avaient-ils? Quitter la Chine? Pas évident.

    Pour les DRM, il faut raisonner un peu stratégiquement. La raison d’être des DRM sur les PC est de faire accepter à l’industrie des contenus – notamment cinéma et TV – une ouverture vers le monde du PC. Ces industries sont paranoiaques, dans une certaine mesure à juste titre, de la numérisation à tout crin des contenus. MS comme Apple ont créé des DRM qui sont un cheval de Troie pour faire entrer ces contenus dans leurs softs/hard. Sinon, ils ne sortiraient jamais en numérique de boitiers propriétaires de la tête au pieds (comme c’est encore le cas pour la télé satellite cryptée). Je vois bien le topo à moyen terme: les DRM sont des usines à gaz, ils limitent trop les droits des utilisateurs “légaux” et seront peut-être à terme rejetés. Ce jour là, le PC aura gagné contre l’industrie du “consumer electronics”. Mais il y aura de la résistance!

    Pour ce qui est de VLC, il peut lire “légalement” du WMV (standard VC1). Mais pas celui qui est crypté. Ne généralise pas au format WMV.

    Je suis d’accord sur le fait que mon expérience avec Ubuntu était alambiquée. Mais mon PC n’était pas préinstallé avec Vista non plus! Je l’y ai installé moi-même avec une image ISO du DVD téléchargée sur MSDN auquel je suis abonné. Je suis donc passé par toutes les étapes d’une installation à la mano. Installation que j’ai d’ailleurs racontée avec j’espère la même objectivité que pour Ubuntu (cf http://www.oezratty.net/wordpress/2006/buena-vista/) et qui ne fait pas forcément plaisir à MS (comme mon CR sur Office 2007 sur http://www.oezratty.net/wordpress/2007/vista-fiesta/). Mon matos a été mieux détecté effectivement, mais j’ai eu des problèmes avec les drivers nVidia en mode double-écran. Ces drivers sont mal écrits, même pour Vista, et cela a d’ailleurs déclenché une forte réaction des clients, notamment aux USA, poussant nVidia à “se bouger”.

    Pour ce qui est de Gnome, sais-tu comment on créé facilement un “shortcut” sur le bureau pointant sur un dossier sans avoir à créer d’abord un shortcut qui apparait dans le dossier en question et que l’on doit alors déplacer sur le bureau?

  • [38] - djib a écrit le 17 mars 2007 :

    Bonjour,
    Bravo pour ce billet qui sait garder une objectivité certaine. Le point sur lequel je suis le plus d’accord est certainement le fait d’avoir un “geek” sous la main pour pouvoir accompagner une migration sous Linux.
    Merci pour ce billet !

  • [39] - Laurent a écrit le 18 mars 2007 :

    «
    Pour la culture informatique, oui, ce serait bien si celle des utilisateurs était plus développée. Mais ce n’est pas incompatible avec un usage en mode graphique. Je me considère comme quelqu’un d’assez “cultivé” en informatique, et pourtant, le mode commande me gonfle, sauf s’il faut automatiser quelque chose (je fais par exemple mes backups en mode commande avec l’utilitaire robocopy, un utilitaire MS maintenant intégré dans Vista).
    »
    Eh bien, comme la ligne de commande n’est pas indispensable sous Ubuntu, tu dois être content 😉 Mais il faut accepter que c’est beaucoup plus facile pour le gars (bénévole) qui aide sur un forum de dire “tapes telle ligne, et dis-moi ce qu’il répond” que “clique sur tel bouton, va dans le second onglet, coche la troisième case et puis clique sur “appliquer” et dis-moi ce qu’il se passe”.

    «
    Toi tu parles d’Ubuntu, mais un autre m’a parlé de Mepis, d’autres ne jurent que par une pûre Debian. C’est ça le problème qui doit être réglé.
    »
    Des distrib grand public, il n’y en a pas mille (mois que de sortes d’essence pour voiture que toutes les pompes fournissent ou que de formules d’abonnement GSM) : Mandriva, Suse, Ubuntu, à la limite, Red Hat. Ce n’est absolument pas prohibitif, surtout que ce que l’utilisateur final voit, c’est finalement la même chose tout le temps : soit Gnome soit KDE. Que les commerciaux s’occupent d’avoir quelque chose qui fonctionne sur ces 3 ou 4 distributions-là, et la communauté s’occupera du reste; un gentooiste ne se plaindra jamais de devoir recompiler son noyau avec des modules hackés à la main. Mais la diversité des distribution est une force de Linux. En effet, d’après le type d’utilisation qu’on veut faire de son PC, les mecs motivés choisiront la distribution qui leur convient le mieux. Si on est un paranoïaque de la stabilité, on prendra une Debian stable, si on est simple d’esprit (comme moi), on prend Ubuntu, si on veut compiler, on prends Gentoo, etc.
    Chaque utilisation spécifique a sa distribution. En tout état de cause, pour les utilisateurs simples, le choix n’est pas énorme.
    Que ce soit pour acheter du papier de brouillon, une calculatrice, des biscuits au chocolat, un GSM, une voiture, un pot de peinture ou n’importe quoi, les gens ont des dizaines de choix à faire (dont certains critiques : prendre un mauvais abonnement GSM peut coûter cher, prendre de la mauvaise peinture peut faire des dégâts, …). Toutes les industries du monde ont pu s’adapter au choix. Pourquoi pour les OS, ce serait un “handicap” ?
    Cela dit, j’essaie quand même de propager Ubuntu, parce que je crois qu’il est bon qu’au niveau des Linux *grand public* on n’en ait pas 10.000, pour la raison exacte que tu invoques. Je trouve que maintenant en termes de distributions grand public, on est déjà largement en-dessous du seuil critique où la diversité est gérable. En tout cas, on est largement en-dessous ce que toutes les autres industries du monde acceptent.

    «
    Pour ce qui est des docs Word publiés par des organismes publics en Belgique, je vais être d’accord avec toi sur un point: ils ont tord d’utiliser ce format et devraient adopter le PDF comme le font la plupart des autres organismes. Il ne faut pas confondre format d’édition et format de diffusion, c’est tout.
    »
    Et pourquoi les gens confondent ? À cause des adages bien connus “tout le monde a Word”; “ça marche, que demander de plus ?”, … bref, de la position dominante. Dans mon entourage, je suis considéré comme le gars un peu spécial qui a un ordinateur bizarre qui ne sais même pas lire des doc, et qui emmerde son monde en demandant des pdf … “c’est quand même plus simple d’envoyer le doc hein !”

    «
    Les problèmes de lecture avec OpenOffice devraient être traités par la publication du format OpenXML pour ce qui concerne Office 2007. Tu te méfies de MS, mais MS répond à la pression du marché, notamment du secteur public. Ils savent s’adapter et dans le bon sens. L’économie de réseau en leur faveur est tellement forte qu’ils peuvent encore lâcher du lest!
    »
    Je n’ai pas compris tout ton passage sur l’«économie de réseau». Tu fais référence au développement des applications “web2” ?

    À part ça, il ne faut pas oublier que si ne fut-ce que la fonte utilisée n’est pas libre, on peut avoir des problèmes critiques de mise en page. Ça c’est une chose qui fait que de nombreux acteurs vont quand même avoir des problèmes de compatibilité, format ouvert ou non.
    La deuxième est qu’il ne fait que peu de doutes dans mon esprit que MS va sortir un OpenXML2 qui sera très légèrement incompatible avec le OpenXML(strict iso), mais qui sera tellement mieux que c’est celui-là qui sera utilisé “par défaut”.
    Que va-t-il se passer alors ? Tu reçois un fichier OpenXML2 (autant incompatible ave OOo que l’est maintenant doc, c’est à dire très peu, mais assez pour dissuader de nombreuses entreprises); bon. Tu demandes à l’envoyeur de t’envoyer la même chose, en sélectionnant le format OpenXML(strict iso). Finalement rien n’a changé par rapport à aujourd’hui : l’utilisateur de OOo est encore l’emmerdeur qui ne sait même pas lire OpenXML “que tout le monde a”. Et mieux : au moment de faire “enregistrer sous” et de sélectionner “OpenXML(strict iso)”, un pop-up apparaît “Attention, ce format ne supporte pas certaines fonctions; des pertes de formatage sont possibles, voulez-vous vraiment blablabla”.
    Science fiction ? Paranoïa ? Microsoft a déjà fait le coup pour détruire RTF. Et, quitte à me répéter,tant que l’article sur Adecco sera sur le site de MS, c’est qu’ils n’ont pas oublié que la pure force du monopole couplée à une incompatibilité calculée est leur meilleur atout.
    http://www.microsoft.com/belux/fr/executivecircle/cases/?case=adecco
    Bref, je ne crois pas en la bonne foi de MS quand ils font de l’ouverture de format. Steve Balmer avait déclaré qu’il préférait mourir que supporter ODF dans MS-Office moins de 3 mois avant qu’il le fasse. Il a donc sciemment menti (ils n’ont pas tout codé en 3 mois); dans quel but, sinon décourager l’adoption de ODF ?

    «
    Microsoft en Chine et en Palestine (là, je ne savais pas?) a participé à la lutte contre la liberté d’expression sur internet? Ils ont du faire comme Google et autres Yahoo et se plier à certaines règles locales pour appliquer des filtres sur leurs moteurs de recherche. Cela a bien fait débat, je te l’accorde. Mais quels choix avaient-ils? Quitter la Chine? Pas évident.
    »

    Ce n’est pas ce que tu crois. En Palestine, MS a nominativement dénoncé un journaliste à l’armée Israélienne (c’est plus fort que Google qui censure en Chine). Et en Chine, ils ont volontairement fourni aux autorités de logiciels conçus pour traquer des cyberdissidents. MS ne s’est pas contenté de censurer mais a activement aidé à la recherche d’opposants. (en sa cachant derrière l’argument “nous ne sommes pas responsable de ce que les autres font du matériel qu’on fournit”)
    http://web.amnesty.org/pages/ec-110506-action-fra
    http://www.amnestyinternational.be/doc/article3314.html?var_recherche=microsoft

    Ah et pour tes deux questions, les réponses sont «oui» et «ça dépends». Oui, ils avaient le choix de travailler pour qu’Internet transforme la Chine plutôt que le contraire, et non, ils n’étaient pas d’office obligés de quitter la Chine. Il fallait voir si les autorités chinoises allaient préférer “tout internet” ou “pas d’internet”. Selon, ils restent ou ils s’en vont.
    Cela pour dire que Microsoft a déjà prouvé qu’entre le pouvoir et les libertés, le choix est clair. Microsoft a prit une part active dans la lutte contre la liberté d’expression sur internet; rien que pour ça, il y a un problème éthique à acheter Windows.
    La question est de savoir si les libertés fondamentales de un milliard de personnes valent les 3 inconvénients d’Ubuntu que j’ai extrait comme étant les inconvénients *réels*. Question purement éthique, et non pragmatique parce que sans l’aide de Microsoft, la Chine se serait bien débrouillée, ne fut-ce qu’en développant une distribution Linux officielle et obligatoire. Mais il ne faut pas croire que sans Microsoft “d’autre l’auraient fait”. Quel autre acteur il y a sur le marché de l’OS ?

    «
    Pour les DRM, il faut raisonner un peu stratégiquement. La raison d’être des DRM sur les PC est de faire accepter à l’industrie des contenus – notamment cinéma et TV – une ouverture vers le monde du PC. Ces industries sont paranoiaques, dans une certaine mesure à juste titre, de la numérisation à tout crin des contenus.
    »
    Là tu te trompes : les DRM n’ont pas un but de protéger quoi que ce soit. La Sabam (l’équivalent belge que la SACEM) a été très claire sur ce point : ça ne sert pas à lutter contre le piratage. À propos d’Apple, ils disent que c’est Apple qui impose les DRM pour renforcer leur dominance avec ipod
    http://blogs.gnome.org/view/xclaesse/2006/12/26/1
    La Fnac et un vendeur de Apple m’ont confirmés que les DRM n’avaient rien à voir avec le piratage.
    Ici, Microsoft va même jusqu’à expliquer comment craquer la protection wmv :
    http://www.microsoft.com/windows/windowsmedia/knowledgecenter/howto/mp11/burn.aspx
    En cherchant deux secondes sur le site d’ipod, tu trouves la même chose. Et quand tu demande à MS ou à Apple pourquoi il y a des DRM alors qu’on peut les craquer par simple gravure, invariablement, ils répondent qu’il n’y a pas moyen de craquer. Alors tu répètes, et tu dis que oui, la protection est cassée quand tu graves. Ensuite, plus de réponses. Juste un accusé de réception de la question.
    En insistant lourdement, j’ai même eut un mail de Microsoft qui m’a dit ne pas comprendre pourquoi les industries du disque utilisaient wma parce qu’en effet, ça ne protège pas les droits d’auteurs.

    Franchement, entre MS et les maisons de disque, je ne parierais pas sur qui impose les DRM à l’autre. En tout cas, en l’état MS est *le seul* à gagner quelque chose. Les majors y perdent, les vendeurs y perdent, les clients y perdent. Et même les acheteurs de Vista y perdent : moins de liberté sur sa propre machine, système alourdi, prix plus élevé (MS a dépensé de l’argent pour développer tout ça!). Et Microsoft gagne quoi ? L’éviction de Linux du marché de la musique numérique, et la levée d’une taxe sur les baladeurs pour le support wma. Tout comme ils ont déjà levé une taxe sur les clefs USB par pure incompatibilité de Windows avec autre chose que vfat.
    Bref, les DRM c’est néfaste, ça pue (au sens que ça ne sert manifestement pas au but officiel) et Microsoft ne se contente pas du tout de “jouer le jeu” : ils inventent, développent et encouragent.

    «
    Pour ce qui est de VLC, il peut lire “légalement” du WMV (standard VC1). Mais pas celui qui est crypté. Ne généralise pas au format WMV.
    »

    Je vais faire un point précis de la situation. Jusqu’il y a deux mois, il n’y avait pas de moyens légal de lire un wmv sous Linux : il fallait le paquet m32codecs, qui est illégal parce qu’il embarque un dll de Windows. Donc oui, VLC sous Windows lit légalement les wmv, mais pas sous Linux. Sans w32codes, pas de wmv, ni cryptés, ni non-cryptés. Le conseil Européen qui publie ses sessions publiques en wmv non crypté a d’ailleurs écrit en toute lettres dans sa FAQ qu’un support Linux ne pouvait être apporté légalement.
    Très récemment (disponible en natif sous Feisty Fawn), wmv a été reverse-ingénieuré.
    Mais il faut être très clair : un format lisible par ingénierie inverse n’en devient pas un format acceptable. C’est du court terme. Ça reste inacceptable et contre-démocratique que la RTBF publie ses journaux en wmv, autant que le CDH publie ses documents en doc. Ils n’ont pas à compter sur le fait que des gens vont bénévolement perdre des centaines d’heures à décoder un format. Et d’ailleurs, ils n’attendent jamais que le format soit inversé pour l’utiliser.
    L’utilisation de formats fermés et une faute contre la démocratie, et le monopole de Microsoft encourage cela. N’est-il pas plus simple de lire sous Windows un wma qu’on ogg ? Une partition vfat que ext3 ?

    «
    Je suis d’accord sur le fait que mon expérience avec Ubuntu était alambiquée. Mais mon PC n’était pas préinstallé avec Vista non plus! Je l’y ai installé moi-même avec une image ISO du DVD téléchargée sur MSDN auquel je suis abonné. Je suis donc passé par toutes les étapes d’une installation à la mano. Installation que j’ai d’ailleurs racontée avec j’espère la même objectivité que pour Ubuntu (cf http://www.oezratty.net/wordpress/2006/buena-vista/) et qui ne fait pas forcément plaisir à MS (comme mon CR sur Office 2007 sur http://www.oezratty.net/wordpress/2007/vista-fiesta/). Mon matos a été mieux détecté effectivement, mais j’ai eu des problèmes avec les drivers nVidia en mode double-écran. Ces drivers sont mal écrits, même pour Vista, et cela a d’ailleurs déclenché une forte réaction des clients, notamment aux USA, poussant nVidia à “se bouger”.
    »

    Il faut rester objectif : même si un ordi n’est pas “certifié Vista”, les constructeurs font quand même des efforts pour qu’ils le soit. Et comme tu le dis, la pression des utilisateurs mécontents de Vista fait “se bouger” les constructeurs. Pas celle des utilisateurs de Linux.
    Toute la différence est que si tu as un matériel mal-fonctionnant sous Vista, tu attends et ça va aller mieux dans deux semaines 😉 Windows, qu’il soit Vista ou XP n’a pas de gloire a faire fonctionner le matériel mieux qu’Ubuntu : les constructeurs travaillent depuis des années avec MS pour faire fonctionner leurs matériels.

    «
    Pour ce qui est de Gnome, sais-tu comment on créé facilement un “shortcut” sur le bureau pointant sur un dossier sans avoir à créer d’abord un shortcut qui apparait dans le dossier en question et que l’on doit alors déplacer sur le bureau?
    »
    Je n’utilise pas Gnome, mais pour ce que je devine de la philosophie du truc, il faut simplement prendre le dossier à la souris, et le déplacer vers le bureaux en enfonçant la touche “ctrl”. Alors il va proposer de copier, lier ou déplacer.

  • [40] - Olivier Ezratty a écrit le 18 mars 2007 :

    Réponse à Laurent:

    “Je n’ai pas compris tout ton passage sur l’«économie de réseau». Tu fais référence au développement des applications “web2″ ?”

    Non, je fais allusion à un principe économique qui est très courant dans la high-tech: c’est le bénéfice qu’obtient un acteur lorsque le nombre croissant de ses utilisateurs ou des acteurs de son écosystème favorise sa position sur le marché. Cette notion peut-être complétée d’une autre: “l’adhérence de plate-forme” (platform stickiness). Plus une plate-forme est complexe à supporter, plus son écosystème (produits et services complémentaires) y adhère fortement et est difficile à migrer ailleurs. C’est ce qui favorise Windows car l’adhérence à la plate-forme est forte et elle n’est pas facilement substituable. L’adhérence au Mac est également forte. Mais l’adhérence à ta chaine hifi est faible car tu peux remplacer facilement les éléments. Parce que les interfaces de ta chaîne sont non seulement standard (audio analogique ou numérique, etc) mais également relativement simples techniquement.

    “Bref, je ne crois pas en la bonne foi de MS quand ils font de l’ouverture de format. Steve Balmer avait déclaré qu’il préférait mourir que supporter ODF dans MS-Office moins de 3 mois avant qu’il le fasse. Il a donc sciemment menti (ils n’ont pas tout codé en 3 mois); dans quel but, sinon décourager l’adoption de ODF ?”

    Je ne sais pas ce que Steve a dit sur le sujet, mais il n’a pas menti pour autant. Il a simplement accepté de changer d’avis ce qui est très différent. C’est même probablement Jean Paoli qui a du obtenir cela. Si un mec dit une connerie et accepte de se dédire et d’accepter de la corriger, et bien, c’est mieux que de perdurer dans l’erreur.

    Pour ce qui est de MS en Chine et en Palestine, l’information que tu donnes ne fournit pas le point de vue de MS. Point de vue que je ne connais d’ailleurs pas. Laissons les
    s’exprimer sur le sujet. Il y en une centaine de gars de MS qui lisent régulièrement ce blog. Il y en a bien un qui pourrait nous expliquer cela non?

    Sur les DRM, je me trompe? Parce qu’un organisme belge pense ceci, ou un clampin chez Apple ou la Fnac cela? Tu as déjà vu sur un sujet complexe tout le monde d’accord? Le monde n’est pas binaire comme cela. Ce que je te dis, je l’ai vécu chez MS, c’est tout. Le DRM est un truc pour faire accepter le rôle du PC dans les médias. L’impact sur la dominance de MS est un “side effect” indirect qui les arrange mais qui n’est pas la motivation première. Microsoft n’est pas une personne, ce sont près de 80000 employés, et sur des sujets complexes, il est rare qu’ils aient tous le même avis. Cela dépend d’ailleurs de leur propension à lire des documents de “talking points” de la Corporation, documents souvent assez longs, nombreux et pas faciles à assimiler. Dans une boite, pas mal de gens s’expriment en confondant leur avis, leur interprétation et l’avis officiel… quand il existe. Donc, ne t’étonnes pas si tu trouves des incohérences dans les avis de ces boites.

    Pour Gnome, j’ai en fait trouvé la solution. Il faut faire CTRL-SHIFT-drag-and-drop avec un dossier, ou bien faire ALT-drag-and-drop pour avoir le choix de ce que l’on fait à l’arrivée (déplacer, copier, créer un lien). C’est un peu moins intuitif que sous Windows, où l’on fait juste “bouton-droit-drag-and-drop”. Et sur Mac, cela doit si cela se trouve être encore plus facile.

  • [41] - Laurent a écrit le 18 mars 2007 :

    Pour l’effet réseau, tu as exprimé une bonne partie de ce que je pensais de MS : leur monopole s’auto entretient. Moi j’ajoute que c’est néfaste, et que c’est sufisament néfaste pour tout le monde pour que cela vaille la peine de faire un effort.

    En ce qui concerne le revirement de Steve, j’ai pas assez insisté sur un point : il a refusé catégoriquement tout support ODF à un moment où _a posteriori_ on sait que MS était déjà en train de développer le fameux plugin. Il n’ont quand même pas tout fait un trois mois non ?
    Ou alors, comme tu le dis plus bas, MS c’est 8000 personnes et certains codaient déjà un support ODF alors que Steve ne le savait pas. Possible.

    «
    Pour ce qui est de MS en Chine et en Palestine, l’information que tu donnes ne fournit pas le point de vue de MS. Point de vue que je ne connais d’ailleurs pas. Laissons les
    s’exprimer sur le sujet.
    »
    Ne verse pas dans la mauvaise foi hein. Amnesty international est impartial; c’est pas comme si je citais Richard Stalmann. Amnesty international écrit des lettres à Microsoft (cf les liens que je t’ai donné). Si MS voulait se défendre, ils n’avaient qu’à répondre. Or, pas de traces d’une réponse à Amnesty sur le site de MS.
    Non non; il ne faut pas nier l’évidence : Microsoft a activement participé à la lutte contre la liberté d’expresion sur internet. C’est un fait. Microsoft ne vaut éthiquement pas mieux que nike, total fina ou toute autre marque régulièrement dénoncées par les associations de défense des droits de l’homme.

    «
    Il y en une centaine de gars de MS qui lisent régulièrement ce blog. Il y en a bien un qui pourrait nous expliquer cela non?
    »
    Y’a bien des gens de MS qui ont lu les lettres d’Amnesty et qui aurait pu faire un communiqué à propos de cela non ? 😉
    Toujours est-il que sur un sujet aussi grave, une explication dans un commentaire de blog ne sera pas suffisant. Si Microsoft a quelque chose à dire, il faut une page sur http://www.microsoft.com.
    Mais je veux bien un commentaire sur un blog qui donne un lien vers une réaction officielle.

    «
    Sur les DRM, je me trompe? Parce qu’un organisme belge pense ceci, ou un clampin chez Apple ou la Fnac cela? Tu as déjà vu sur un sujet complexe tout le monde d’accord? Le monde n’est pas binaire comme cela. Ce que je te dis, je l’ai vécu chez MS, c’est tout. Le DRM est un truc pour faire accepter le rôle du PC dans les médias. L’impact sur la dominance de MS est un “side effect” indirect qui les arrange mais qui n’est pas la motivation première.
    »
    Heu c’est pas juste deux clampins. C’est Steve Jobs aussi qui déclare les DRM inutiles (tout en continuant à en produire hein), c’est Aplle.com et microsoft.com qui contiennent des pages qui expliquent comment craquer leurs propres DRM. La FNAC distribuait des CD vierges lors du lancement de FNACmusic pour montrer l’inutilité des DRM. Et Virgin média les a déclaré néfastes également. Et les CD protégés ont été complètement retirés du marché.
    Un fait objectif est que seul Microsoft et quelque maisons de disques disent encore que les DRM ont un avenir et sont un bien pour la musique numérique… ah non c’est vrai, Bill Gates a déclaré qu’*en l’état* c’était inutile.

    Un fait objectif est que tels qu’ils existent aujourd’hui, ils ne combattent absolument pas le piratage, et que Microsoft n’a rien à gagner ni à perdre à ce qu’on pirate de la musique. Je ne vois donc absolument pas de raisons commerciales évidente pour laquelle MS déployerait tant d’énergie à créer des DRM. Pour faire plaisir aux maisons de disque ? Pourquoi MS préferait faire plaisir aux disquaires qu’à leurs clients.
    J’ai mené mon enquête à ce propos. J’ai écrit à la FNAC, à la SABAM, à Microsoft, à la Fédération internationale de l’industrie du disque, à Apple et à je ne sais plus quels autres organismes… *AUCUN* —pas un— ne m’a répondu quand j’ai demandé à quoi servent les DRM sachant qu’une gravure déprotège. Ah si ! C’est vrai : Microsoft m’a répondu que les DRM ne servent effectivement à rien et qu’ils ne comprennent pas pourquoi les maisons de disques utilisent wma.
    Quant à la SABAM c’est gentil pour la Belgique de les traiter “d’un organisme belge” comme si c’était pas grand chose. C’est quand même *LA* société qui défend les artistes en Belgique.

    Enfin bref, on ne va pas s’engueuler ici sur les DRM. Si tu n’es pas d’accord que les DRM sont un problème et que le monopole de MS en est une partie motrice, c’est pas grave. Tant qu’on est d’accord que pour une raison ou pour une autre, la société a besoin de créer de la concurrence à MS, je suis content.
    Mon propos initial était juste une série d’exemples qui montraient que le monde serait meilleur si Microsoft descendait en-dessous d’un seuil critique de parts de marché qui les contraindrait à l’interopérabilité. Disons que les DRM n’étaient pas le meilleur exemple alors.

  • [42] - Olivier Ezratty a écrit le 19 mars 2007 :

    Laurent,

    L’histoire en Israël pourrait très bien arriver en France si quelqu’un menaçait d’une manière ou d’une autre la “sécurité nationale” du point de vue du gouvernement. Ils pourraient demander une saisie d’informations au niveau des FAI par exemple (Free, Wanadoo ou autre). Les FAI se conformeraient alors à la loi en vigueur en France. Je crains fort que c’est ce que MS a fait en Israël où la question du nucléaire est très sensible pour la sécurité du pays. Les Etats considèrent, qu’on l’aime ou non, que leur sécurité nationale est au dessus de la liberté individuelle de quelqu’un qui la menacerait. Et les entreprises n’ont pas beaucoup d’autres choix que de se conformer à cela. Sinon, elles mêmes peuvent être alors considérées par ces Etats comme des menaces à cette sécurité nationale.

    Je ne vais sinon pas rentrer dans cette histoire de DRM qui est un véritable sac de noeuds. Je mettais surtout en évidence les incohérences naturelles qui peuvent avoir cours dans l’expression de la stratégie des entreprises que tu cites. Quand c’est le boss qui s’exprime, c’est plus clair comme pour Steve Jobs. En attendant, je demande à voir quand il supprimera le DRM de iTunes et des iPod. On verra si les actes sont alignées sur les paroles. Et on découvrira que ce n’est pas forcément le cas, du fait des pressions des ayants droits de contenus qui sont plus importantes que tu ne l’imagines dans cette histoire.

    Sinon, pourquoi diable ne peut-on toujours pas enregistrer sur un Media Center PC (Windows ou Linux) des émissions de télévision satellite en numérique qui proviennent de bouquets payants (en France en tout cas)? Tu ne vas tout de même me faire croire que c’est à cause de Microsoft qui chercherait ainsi à protéger son monopole! Alors qu’en fait, c’est plutôt Canal+/Sat qui protège sa position!

    L’économie de réseau te semble néfaste, mais c’est une réalité qui profite au leader dans de nombreuses circonstances, comme celle d’une “forte adhérence de plate-forme”. Et le cas du système d’exploitation est assez unique de ce point de vue là. Mais pour lutter contre cette dominance, il ne faut pas juste compter sur la notion de liberté, mais sur des notions macro-économiques et de structure de l’industrie, que j’évoquais dans mes différentes réponses et mon post, et qui sont incontournables pour faire réussir un initiative comme Ubuntu. A ce que j’en vois, Ubuntu est en tout cas déjà une menace sérieuse pour MS et ils ne vont pas rester inactifs.

  • [43] - Laurent a écrit le 19 mars 2007 :

    Mettons pour Israël si tu veux. Si ça te fais du bien, tu peux croire que Microsoft a été contraint de participer à ce qu’Amnesty appelait déjà une “violation des droits humains” avant qu’is agissent, crois le.
    En tout cas quand il s’agit de respecter la loi, ils sont plus rapide pour violer des droits fondamentaux que pour fournir de la documentation à la commission européenne. Comme quoi, quand c’est dans leur intéret de ne pas respecter des décisions de justice, apparemment ils trouvent les moyens de ne pas céder tout de suite aux pressions.

    N’empèche que pour la Chine, Microsoft a sacrifié la liberté d’expresion d’un milliard de personnes pour éviter que la Chine ne développe des alternatives à Windows. C’est pas tout de nier pour Israël; si tu veux nier la nature contre-éthique d’utiliser Windows, tu dois encore nier ça. Ou trouver une excuse comme quoi ils n’avaient pas le choix.

    «
    Je mettais surtout en évidence les incohérences naturelles qui peuvent avoir cours dans l’expression de la stratégie des entreprises que tu cites.
    »
    Je trouve que “incohérence naturelle” est un mot un peu faible pour la faille grosse comme une maison que représente la gravure. Il y a quand même des responsables de projets qui ont une vue d’ensemble. Il y a des gens qui ont planifié et pensé le système. Il y a des gens qui ont fait des choix, prit des décisions et qui ont dû en rendre compte à la direction. Ces personnes savent parfaitement bien que leur système ne protège pas du tout les droits d’auteurs.
    Il est absolument impossible que les maisons de disques soient contentes du système actuel.
    Alors soit le but est autre (ce qui est, je crois, le cas au moins dans le chef de MS et Apple), soit il y a un sale coup qui nous attend pour les prochaines années; il y aura des pleurs, des cris et des grincements de dents (ce qui est je crois le cas dans le chef des maisons de disque).
    Tu dois te rendre compte que tant que ce que tu fais est possible (càd riper des CD), le système de DRM est *totalement* inutile, et ça, les directeurs de MS, Apple et des maisons de disques en sont tout à fait conscient.
    La seule manière d’éviter le piratage est d’obtenir un contrôle *complet* de l’ordinateur du pirate potentiel (c’est à dire de tout le monde). La moindre faille dans le système met tout par terre : si une seule personne parvient à déprotéger, les réseaux p2p propagent le fichier.
    Et devine quel est l’OS qui vient de sortir et qui permet ce contrôle absolu, ou tout au moins fait un grand pas supplémentaire dans ce sens ?

    «
    Tu ne vas tout de même me faire croire que c’est à cause de Microsoft qui chercherait ainsi à protéger son monopole! Alors qu’en fait, c’est plutôt Canal+/Sat qui protège sa position!
    »
    Plusieurs points.
    1. Il ne s’agit pas que d’enregister. Il s’agit ne fut-ce que _regarder_.
    2. Il ne s’agit pas de “protéger sa position” : les journaux parlés de la RTBF sont un service public financé par mes impôts.
    3. Il ne s’agit pas de canal*/Sat, mais de TF1, France2, France3, CNN, BBC, RTBF, RTL, les cessions du conseil Européen, de télé-Québec et j’en passe d’autres … bref : *tout* le monde audiovisuel.
    4. Ce n’est pas Microsoft que j’acuse, c’est sa position dominante. Pourquoi la RTBF est capable de diffuser en wmv (ce qui est un acte contre-démocratique) ? Parce que “tout le monde a Windows”. Sinon, ils seraient contraint d’utiliser un format libre.

    5. Au départ, tu avais dit que VLC pouvait lire wmv non crypté sous Linux. Est-ce que maintenant tu es d’accord que ce n’est pas le cas ? (au fait près que ça vient d’être ingénieuré inversément, ce qui n’est pas une excuse)

    Je ne dit pas que tout est de la faute nominativement de Microsoft. Ce n’est pas Microsoft qui fait pression sur la Croix-rouge pour que son journal communal soit écrit en Word. Et pourtant, c’est le cas : un linuxien n’a pas le droit d’écrire dans ce journal.

    Ce que je dit, c’est que sa position monopolistique fait en sorte que beaucoup de gens ne se posent pas de questions, et que cela est néfaste pour tout le monde.

    L’économie de réseau n’est pas spécialement néfaste à tout les coups. Mais le cas de Microsoft est particulier. Existe-t-il une autre société qui a 95% des part de marché *planétaire* sur un domaine aussi central que les système d’exploitation ?
    Je ne crois pas que les termes économiques usuels sont applicables à MS. Ils sont dans une situation économique unique dans l’histoire.

    Mais finalement, si sur tout ce que j’ai dit il n’y a que sur ces points que tu n’es pas d’accord, je suis déjà content.

    Bonne semaine
    Laurent

  • [44] - Olivier Ezratty a écrit le 19 mars 2007 :

    Laurent, arrêtons la discussion qui commence à se faire longue. Passe à autre chose!

  • [45] - traaf a écrit le 19 mars 2007 :

    Concernant l’installation sur disque externe, il est possible, en faisant du copier/coller de fichiers, et en éditant manuellement un fichier de configuration, de disposer d’un système sur disque USB bénéficiant de la reconnaissance matérielle du live CD à chaque démarrage. Bien sur, le démarrage est un peu plus long, mais le système boote sur n’importe quelle machine en conservant la configuration de l’utilisateur. La manip est détaillé ici, il faut encore mettre les mains dans le cambouis, mais le jeu en vaut la chandelle.

  • [46] - François a écrit le 19 mars 2007 :

    Bonjour,

    Intéressant de voir Ubuntu au travers d’un regard Windowsien…

    Ceci-dit, je voudrait signaler que pour administrer des machines, que se soit Windows ou Linux, le recours à la ligne de commande est encore le plus efficace. J’ai quelques serveurs qui tournent sous windows, et sans la ligne de commande on en ferait pas grand chose.

    De plus, décrire une action sur une interface graphique est long, fastidieux et imprécis. Comparativement, 4 lignes de scripts shell en copié collé, c’est bien plus efficace.

    Je suis par contre tout à fait d’accord avec vous sur la complexité du monde open-source. Il y a beaucoup de documentation, mais tous toujours d’une très bonne qualité, ou pour de vieilles versions sans rapport avec votre version, ce n’est pas toujours facile à ce niveau.

    D’un autre côté, si vous pouviez me dire où trouver un référentiel sur les différentes variantes de Windows Scripting Host , je suis preneur. Entre-nous, même sur Technet ce n’est ni précis ni clair et encore moins complet.

  • [47] - Laurent a écrit le 20 mars 2007 :

    Ok; laissons. Si toutefois par hasard il y a une personne parmi la «centaine de gars de MS qui lisent régulièrement ce blog» qui trouve une explication aux accusations d’Amnesty, je suis preneur. Qu’il n’hésitent pas à me mettre un lien et du texte dans un commentaire sur mon blog (même si la note courante n’a rien a voir — ce qui est râre ;))

    Parmi toutes les questions que nous avons traité ici, celle-là me semble critique, et comme elle est non-technique, elle mérite un suivit plus particulier : elle ne va pas d’arranger avec le temps juste à coup de code C.

    Bonne continuation
    Laurent

  • [48] - Ploc a écrit le 29 mars 2007 :

    Bonjour,

    J’ai lu votre billet avec intérêt et attention. C’est un article de qualité, qui apporte des critiques justes. Mais c’est aussi un billet qui présente quelques travers que je vais tenter de présenter ici.

    Ce billet est un billet écrit par quelqu’un qui connaît bien windows, qui a une bonne connaissance technique du produit phare de Microsoft et qui tente de comparer une alternative en le comparant à ce dernier. Or je pense qu’il ne faut pas uniquement évaluer Ubuntu à lueur de ce que sait faire windows, car c’est déjà biaiser la comparaison.

    Déjà, cela commence par l’installation peu orthodoxe que vous faite d’Ubuntu, sur un disque usb externe qui est par la suite branché sur une autre machine. Difficile dans les conditions d’évaluer la capacité du système d’exploitation à détécter des périphériques changeants. Si l’on avait voulu comparer windows et ubuntu, il aurait fallut les installer et les utiliser dans les mêmes conditions.

    Mais le fond du débat est ailleurs. Linux, Gnu/Linux pour être précis, est un logiciel libre. Cette notion de “libre” tient en un seul mot mais a une signification profonde et importante. C’est une notion de partage, de liberte, de coopération qui ne doit pas être passée sous silence tant elle est importante à l’heure de la loi DADVSI, des brevets logiciels et des DRM.

    Gnu/Linux n’est pas seulement une alternative technique à windows, c’est surtout une alternative idéologique, presque philosophie ou sociétale.

    Au délà de toutes ces considérations, Gnu/Linux a le dont de remettre en question la place de la micro-informatique dans la vie des gens. L’objectif de cet article n’aurait donc pas dû être de voir dans quelle mesure Ubuntu peut (ou non) remplacer windows, mais plutôt de remettre l’utilisateur au centre du débat afin de déterminer quels sont ses besoins et dans quelle mesure tel ou tel système d’exploitation peut y répondre.

    On ne part donc plus de windows afin de vérifier point par point si Ubuntu sait faire la même chose, on part de l’utilisateur afin de connaître ses besoins !

    Mais remettre l’utilisateur au centre du débat n’est pas chose facile. Il ne faut plus dire “j’ai besoin de word et d’internet explorer” mais il faut dire “j’ai besoin d’écrire des documents et de naviguer sur le web”. Dans cette optique là, le système d’exploitation en particulier et la micro-informatique en générale ne sont plus une fin en soi mais un moyen d’arriver à quelque chose.

    En bref, Olivier, si l’installation de votre Ubuntu avait été fait dans des conditions “normales”, votre article aurait été un bon article technique sur les défauts et qualités d’Ubuntu (vous n’en êtes pas loin, rien de vous empêche de refaire un essai dans des conditions correctes). Mais la découverte d’Ubuntu et de Gnu/Linux aurait mérité un article d’une envergure beaucoup plus large, prenant en compte les aspects idéologiques du logiciel libre et en remettant l’utilisateur au centre du système.

    Au plaisir de vous relire dans vos futurs articles.

    Ploc

  • [49] - Olivier Ezratty a écrit le 29 mars 2007 :

    Justement, j’ai tendance à me méfier des idéologies! Surtout teintées du label de la liberté brandie à tout bout de champs. Et quand vous parlez ensuite d’orthodoxie… :).

    Mon approche était pragmatique, pas idéologique. J’ai montré que l’on pouvait tester Ubuntu sans même toucher à un octet de son disque dur sous Windows. Donc, une manière de faire à la fois un test complet (au delà du boot d’un Live CD) et sans risque (bousiller le boot sector de son disque dur et se demander ensuite comment le restaurer).

    Vous n’y couperez pas: si vous voulez séduire les utilisateurs de Windows qui rappelons le représentent plus de 92% du total, il faudra bien en passer par là: penser à eux. Si vous pensez convaincre les utilisateurs de Windows avec de l’idéologie mais sans vous mettre à leur place, vous n’irez pas bien loin. Et ces utilisateurs ne sont pas des gens si bizarres que cela.

    D’ailleurs, les quelques pointeurs sur des essais plus complets d’Ubuntu réalisés par des américains étaient rédigés sur le même registre: le pragmatisme de l’utilisation.

    Et je maintiens ma conclusion sur Ubuntu tant pour le logiciel que pour ce qui l’entoure, notamment les sites communautaires avec leurs tutoriaux: ils sont ce qui se fait de mieux pour l’utilisateur lambda dans la sphère Linux. Que voulez-vous de plus? Que je brûle une tonne de boites Windows devant le siège de la FSF pour vous contenter?

    Et je me sens libre. Ma liberté n’est pas limitée à cause de Windows ou particulièrement améliorée vec Ubuntu. J’ai autant de choix de part et d’autre mais avec un équilibre différent entre prix, facilité d’installation et fonctionnalités.

    Mettre l’utilisateur au centre des débats, OK. Mais alors, pas en l’obligeant à passer en mode commande à tout bout de champ ou en voulant lui apprendre la vie! Windows n’a pas à rougir de la manière dont il traite l’utilisateur, même si parfois, il comporte des lacunes. Mon propos dans cette évaluation d’Ubuntu était de montrer que Linux avait fait de gros progrès de ce point de vue là. Au point d’être proche de Windows, voire de le dépasser, dans pas mal d’aspect, y compris au niveau de la notion d’écosystème applicatif.

    Bon et puis mon installation d’Ubuntu n’était pas si bizarre que cela. La faire sur un disque externe USB était à la fois un bon point pour ce système, et pas l’origine des divers problèmes que j’ai rencontrés. Le boot en USB est géré par le BIOS de la machine. Après, l’OS n’y voit que du feu! Et ce n’est pas ce disque externe qui génère les problèmes avec la carte réseau ou la pénible installation du driver nVidia. Carte réseau qui était bien détectée. La preuve, en relançant en mode commande à la mano les services réseaux, celui-ci se mettait à fonctionner. Il y avait donc chez moi un problème d’initialisation quelque part au niveau de l’OS.

    J’ai tenté l’installation en LiveCD de Mandriva One sur deux laptops différents, et là, je n’ai pas été bien loin. Avec une palanquée de messages d’erreurs visiblement liés à la gestion du disque (/hdc pas trouvé…). Et pourtant, là, je n’avais pas connecté de disque externe pour booter! Ca n’arrive pas qu’aux autres…

  • [50] - Ploc a écrit le 29 mars 2007 :

    Vous pouvez vous méfier des idéologies, c’est votre droit. Mais vous ne pouvez pas nier qu’il y a une différence de fond entre Gnu/Linux et windows. Dans un cas vous êtes dépendant d’un éditeur, Microsoft. Dans l’autre, vous n’êtes dépendant de personne, ou alors, si vous n’avez pas les compétences techniques nécessaires, vous pouvez faire appel à une société de service de votre choix.

    Vous vous sentez libre avec windows et vous estimez que Microsoft traite correctement ses clients ? Microsoft leur a pourtant imposé à leur insu les DRM via le Service Pack 2, et est en train de déployer HDCP bien caché dans les replis de code non libre de Vista, sous couvert des effets 3D d’Aero ?

    Et quand je lis que certains ont perdu leur musique achetée légalement à cause d’une histoire de license DRM foireuse sur un windows réinstallé ou dont la configuration matérielle a été modifiée, je ne vois pas trop où est la liberté… Comme si on ne pouvait pas déménager en emmenant ses meubles parce que la license du nouvel appartement ne permet pas d’utiliser les meubles de votre ancien appartement… Je suis prêt à parier qu’on rencontrera les mêmes problèmes avec HDCP et les écrans/lecteurs/amplis/windows non compatibles alors que le client souhaite simplement visionner un film…

    Que les utilisateurs windows se sentent libres, c’est une chose. Qu’ils le soient, c’en est une autre.

    Sous prétexte d’un niveau technique insuffisant, Microsoft ne leur explique pas que le Service Pack 2, pourtant censé apporter uniquement des correctifs, ajoute également de nouvelles fonctionnalités. Il ne leur explique pas non plus que HDCP imposera de sérieuses limitations pour le visionnage de vidéos haute définition.

    Sous couvert de simplicité, Microsoft se permet de bafouer régulièrement la confiance que leur accorde la majorité de ses utilisateurs. Et ca n’est pas du tout la définition que je me fais de la liberté…

    Le pragmatisme dont vous vous réclamez vous permet de ne pas aborder ces sujets sensibles et importants. Personnellement, connaissant ces différences fondamentales, je suis prêt à accepter un Gnu/Linux avec quelques problèmes et la liberté plutôt qu’un windows sans problème et sans liberté. Et non, je ne suis pas fan de la cage dorée promise par vista…

    Il aurait donc fallut commencer par se demander “que souhaite-je faire avec Ubuntu” plutôt que se demander “que peut-on faire avec Ubuntu qu’on ne peut pas faire avec windows, et inversement”.

    Vous avez fait le choix de vous limiter à un test pragmatique et technique, c’est votre choix, et je dois dire que je le déplore, mais je le respecte.

    Enfin, point de détail et petite touche technique, on peut tester Ubuntu et des tas d’autres distributions avec les Live CD, qui permette de démarrer sur le cd sans modifier un octet de son système d’exploitation favoris.

    Ploc

  • [51] - Olivier Ezratty a écrit le 29 mars 2007 :

    Devenir dépendant d’une SSII pour utiliser un PC comme particulier? Non, pas pour moi! Ni pour un tas de gens!

    Toujours cette histoire de DRM. C’est vrai que c’est foireux. C’est vrai que cela pose des problèmes techniques. Mais comme je l’ai déjà écrit, personnellement, je n’y fais pas appel. Je suis libre de ripper mes CD audio achetés légalement, sans faire appel à du DRM. Cela coute un peu plus cher que d’acheter de la musique en ligne avec du DRM, c’est certain. Un inconvénient contre un autre inconvénient. Mais ce sont les ayant droits qui protègent les contenus. Microsoft ne fait que fournir un moyen technique de protection. Un moyen parmi d’autres.

    Le HDCP? Ce n’est pas Microsoft qui l’a imposé. C’est une technologie spécifiée par Intel et commercialisée sous licence par une filiale d’Intel: Digital Content Protection (http://www.digital-cp.com/home). Comme le CSS des DVD du DVD Consortium, et que Micrsoft implémente pour supporter les nouveaux DVD haute définition qui requièrent le HDCP (nb: pour pouvoir afficher les vidéos en haute résolution). Si restriction de liberté il y a avec HDCP, ce n’est pas MS qui en est à l’origine.

    Pour ce qui est du SP2 de Windows XP, je ne savais pas qu’il y avait eu des modifs relatives au DRM dedans. Il me semblait que c’était plutôt dans les évolutions de Windows Media Player que se situait le DRM. Est-ce que le SP2 contient une version à jour de Windows Media Player, possible. Je ne me souviens pas. Mais le jour où les diffuseurs de contenus souhaiteront commercialiser leurs contenus sans DRM, on sera libre de les utiliser sous Windows comme sous Linux, indépendamment de Microsoft. Dans Vista, il y par contre l’intégration des fameux modules TPM liés à du hardware (co-spécifié avec Intel) pour l’encryptage de contenus. Mais on n’est pas utilisé de le mettre en oeuvre. On ne risque pas beaucoup de le faire car ce n’est pas évident.

    Microsoft fournit les informations sur les évolutions de ses Service Packs et autres mises à jour. Parfois, c’est planqué. D’autre fois, c’est très technique car ils segmentent leur information en fonction de l’audience. Pour le SP2, l’info utilisateur est ici: http://www.microsoft.com/windowsxp/sp2/preinstall.mspx. Et l’info pour les techos est là: http://www.microsoft.com/technet/prodtechnol/winxppro/maintain/winxpsp2.mspx . Voulez-vous inonder les utilisateurs avec l’information pour ces derniers? En marketing, on appelle cela une communication segmentée et ciblée.

    Enfin, tester Ubuntu sur un disque externe plutôt qu’un Live CD change énormément de choses: 1) on peut installer ce que l’on veut, modifier la configuration, installer des drivers à demeure et 2) on a un niveau de performances bien meilleur qu’avec un CD. Donc, on peut juger sur pièces de la rapidité de l’OS.

  • [52] - Ploc a écrit le 30 mars 2007 :

    Vous vous sentez libre avec windows, peut-être l’êtes vous. Mais il y a une différence majeure entre vous et un utilisateur lambda : vous avez le bagage technique qui vous permet de juger les outils que vous utilisez, pas l’utilisateur lambda.

    Vous savez que vous pouvez vous passer des DRM, vous savez comment écouter votre musique autrement, pas l’utilisateur lambda.

    Ce que vous appelez “une communication segmentée et ciblée” permet aussi à microsoft de passer sous silence des informations importantes sous prétexte qu’elles sont trop technique. Personnellement, je trouve qu’il est important que les utilisateurs de windows sachent qu’en installant le “correctif” XP SP 2, ils installent les DRM sur leur poste, et qu’en installant Vista, ils deviennent astreints à respecter les contraintes HDCP.

    Peu importe qui impose tel ou tel mécanisme technique, c’est microsoft qui vends windows, c’est micrososft qui se doit d’informer ses clients.

    Pour faire un paralèlle avec l’automobile, si j’achète une voiture donc l’airbag fonctionne d’une manière particulière, est-ce à Peugeot ou à Valeo (le sous-traitant) de m’indiquer les spécificités de cette voiture ?

    Alors bien sûr, il n’est pas évident de comprendre le sens de ces informations techniques mais cette ignorance ne doit âs être prétexte à ne rien faire. Il faut éduquer les utilisateurs, il faut mettre les informations à leur disposition. Et là où Ubuntu est très fort en communication, partage d’information et vulgarisation, microsoft masque des informations majeurs sur ses produits. C’est une méthode détestable.

  • [53] - Olivier Ezratty a écrit le 31 mars 2007 :

    Supposons que le support de HDCP ne soit pas intégré par Microsoft dans Vista. Celà voudrait dire qu’il serait impossible de lire en HD un DVD HD (Blu-Ray comme HD-DVD) en haute définition sur un PC. Ce serait une autre privation de liberté, même si j’appelle cela plutôt une fonctionnalité de moins qu’une liberté de moins. A moins d’installer un logiciel qui ajoute le support de HDCP sur Vista.

    D’ailleurs, l’entourloupe HDCP s’il y en a n’est pas dans Vista, mais plutôt dans les écrans. Ils doivent aussi supporter le HDCP pour lire des contenus protégés haute définition, sinon, il y a effectivement une “contrainte HDCP” qui redescendra la résolution de l’image en simple définition. Les possesseurs de moniteurs haute résolution (même pas trop) anciens et ne supportent pas le HDCP en sont ainsi pour leurs frais.

    Les déficiences d’information sur Vista, je les ai soulevées en novembre dernier, ayant constaté qu’il était difficile de trouver l’inventaire des nouveautés intégrées dans cette version. Mais cette difficulté n’était pas du tout spécifique au DRM. Elle relevait d’un marketing “de simplification” que l’on n’apprécie effectivement pas beaucoup quand on aime aller dans les détails.

    Mais sur le site de MS France, il y a bien un chapitre sur le DRM destiné aux utilisateurs, dans http://www.microsoft.com/france/windows/products/windowsvista/faq/default.mspx.

    Le product guide de Windows Vista de 300 pages est quant à lui téléchargeable sur leur site (en anglais comme en français). Mais seulement dans deux formats: le DOCX, nouveau format de Word 2007 (qui dispose d’une visionneuse gratuite pour Windows), et le XPS, format Microsoft concurrent du PDF utilisable uniquement sous Vista à ma connaissance. Là, c’est clair, ils font trop la promotion de leurs formats au détriment de la simplicité pour les clients!

  • [54] - Ploc a écrit le 2 avril 2007 :

    Une fonctionnalité de plus pour une liberté de moins, à chacun de décider en son âme et conscience. Encore faut-il que le vendeur assure l’information sur les produits qu’il vend.

    Je pense que nous somme à peu près d’accord sur le fond. Mais ce que vous présentez comme une liberté n’est en réalité parfois que la liberté de consommer. Et ça n’est pas du tout ma conception de la liberté.

    Et pour HDCP, comme pour les DRM, comme pour tous les autres items (techniques ou non), peu m’importe que Microsoft soit à l’origine de cette restriction/fonctionnalité, peu m’importe qui a fait le forcing pour l’intégrer dans windows. Microsoft a accepté, l’a intégré, l’a testé, le vend. Et rien que cela le rend responsable de l’information de ses clients.

    Et justifier que l’information est présente dans un document de 300 pages dans un format propriétaire est abusif. Tout d’abord, pour pouvoir lire le document docx ou xps, il faudrait déjà avoir windows, et la visionneuse (pour quelle version est-elle disponible). De plus, c’est le rôle de Microsoft de mettre en avant les informations importantes de leurs produits (que ce soit des arguments de vente ou des mises en garde).

    Mais c’est vrai qu’avec Vista, leur argument de vente ‘wahou’ se résumait au discours qu’on tient à son chien lorsqu’il n’est pas sage.

    Il clair à travers mes commentaires que je ne suis pas très pro-microsoft, mais je pense que mes critiques sont justes et justifiées.

    microsoft ne remplit pas son rôle d’information, il vend windows comme des croquettes pour chien, dans le seul objectif de remplir ses objectifs financiers.

    La culture de la connaissance des utilisateurs est le cadet de ses soucis. Je pense même qu’il préfère un utilisateur ignorant car plus dépendant.

  • [55] - thewizz a écrit le 27 juillet 2007 :

    Voici mon opinion sur la nouvelle Feisty de Ubuntu
    Je’utilise normalment la distro Slackware et oui je suis un Geek.

    1- les geek sont a votre disposition et on les appels technicien svp …
    2- je crois que vous navez pas vraiment essaye ubuntu et vous lavouer vousmeme en disant que vous lavez installer sur un disque usb (je vous met au defi dinstaller votre windows sur celui-ci)
    en effet vous aurier du linstaler sur une machine tout seul et lutiliser pour tout vos usage (cest comme la calcul oublier la bequille windows)

    3- Vous faite lerreur capital #1 : vous dite je ne trouve pas tel ou tel programme … ne chercher pas votre programme a 1000$ dans linux gratuit voyon ! chercher le substitut (comme open office est un substitut) et mon openoffice ouvre et sauve les fichier exel plutot bien.

    4- drivers : cest tout a fait normal de ne pas avoir les driver avec du Hardware tout neuf. mais aussi sacher que ce nest pas tout les Hardware qui sont supporter dans votre windows …

    j’ai une carte broadcom dans mon laptop je doit utiliser Driverloader pour utiliser le pilote windows pourquoi : broadcom a decider de boycoter linux et mon fabricant ( AVERATEC) aussi!!
    avec une telle atitude je suis surpris de voir autant de hardware suporter dans linux.

    5- avant gnome et KDE inl y avait Fvwm qui etait tres tres configurable … trop meme ce qui compliquait son fichier de config il n’est plus tres populaire je crois que “lergonomie” est une question de gout et d’habitude selon ce que vous me dites

    meme si une methode X est different de Y ca ne la rend pas moin ergonomique …

    6- linux support les reseau pas mal mieux que winblows et est pas mal plus securitaire.

    7- la ligne de commande est un outil et elle existe tout aussi bien dans windows. En tant que utilisateur vous ne l’utilisez pas souvent mais moi je l’utilise tout les jour …

    8- utilisateur qui se merite linux ? vous connaisser ladage le probleme est a 18″ de l’ecran ? utiliser un marteau n’est pas pour tout le monde il en va ainsi pour les ordinateurs. je croit parcontre que cela se limite a un faible pourcentage. un utilisateur est un utilisateur cest normal d’etre confu lorsqu’il entre dans les fonctions de l’administrateur (installer des drivers etc..) il faut que les gens comprenne quil ne faut pas avoir peur des ordinateurs ce sont des outils a meme titre que le fameux marteau.je croit que le plantage d’un ordis et le formatage font partis de lapprentisage … il ne faut pas avoir peur de risquer! (faites des sauvegardes un point cest tout !)

    En bref : Ubuntu est une distro pour tout le monde mais faite comme dans windows laisser faire votre tech ou votre geek pour le matos compliquer…

  • [56] - Olivier Ezratty a écrit le 27 juillet 2007 :

    Depuis mon premier test qui remonte à mars 2007, je suis aussi passé à Feisty (7.04) et ma configuration est maintenant stabilisée. Je teste beaucoup de logiciels libres divers. Je viens de faire un tout assez complet de GIMP qui est à la fois très bien mais un peu trop compliqué. Je vais maintenant m’attaquer aux logiciels 3D et aux logiciels musicaux (séquenceurs MIDI, etc).

    Par contre, je maintiens une grande partie de mes propos de mon post initial sur Ubuntu. C’est encore trop compliqué dès que l’on rencontre un problème assez banal. Et le mode commande, c’est bien, mais cela déroute beaucoup d’utilisateurs. Et je suis toujours sous Vista pour mon usage courant. Mais il est vrai qu’il ne manque pas grand chose à Ubuntu (et Linux en général) pour dans mon cas perso permettre une substitution totale à Vista. C’est le fait des logiciels applicatifs et de leur philosophie plus que de différences au niveau de l’OS. Et les “file manager” aussi bien KDE que Gnome sont encore un peu lourdingues.

    Je suis orienté “self service” côté technique, mais j’ai conscience que tout le monde ne peut pas en faire autant et que tous les utilisateurs n’ont pas un technicien sous la main lorsqu’ils rencontrent un problème. Même s’il est vrai que cela peut fort bien leur arriver sous Windows.

  • [57] - Mahabtux a écrit le 1 août 2007 :

    Ubuntu est une distribution vraiment très bien dans le sens ou de nombreux utilisateurs MS sont passés par elle pour venir à Linux. Et je crois que celà montre qu´il est possible de faire le pas à condition que l´outil final permette de faire ce que l´utilisateur demande.

    Laissez moi vous raconter une petite histoire.
    J´étais chez une amie à ma femme qui venait d´acquérir un ordinateur portable.
    Sachant que j´allais venir elle en a profité pour me demander de l´aider à installer quelques programmes et lui configurer deux trois choses.D´accord…

    C´était la première fois que je bootais un pc avec un MS d´usine.
    Surprise il faut s´enregistrer…Franchement pour quelqu´un qui n´a jamais utiliser d´ordinateur ca peut etre déroutant, imaginez le message “Si dans un délai de 30 jours Windows n´est pas activé il deviendra inaccessible…”. Ce qui encore plus surprenant c´est qu´il faut demander à MS l´autorisation pour changer de matériel…
    (“Si la configuration de votre ordinateur a changé de manière trop importante, vous serez obligé de réactiver Windows par téléphone”.). Un avertissement comme ca donne réellement un grand sentiment de liberté. Et pour la simplicité d´utilisation je ne suis pas sûr que le client soit rassuré.

    Concernant l´utilisation à proprement dit des OUTILS que nous offre Windows. Et oui avec mon ordinateur je veux graver des cd/dvd, ecouter de la musique regarder des films ecrire des textes ou faire des tableaux, retoucher des photos…

    1.Graver des données sur supports. Windows le permet en déposant les fichiers dans un emplacement spéciale de Win Explorer. A part celà aucune autre possibilité. Aucun logiciel dédié à celà…Sur Ubuntu par défaut
    sur Gnome vous avez Gnomebaker et sur KDE K3b…Premier achat un logiciel de gravure,par exemple Nero:70€

    2.Ecouter de la musique, Windows Media player…Permet aussi d´encoder vos cds…Sur Ubuntu pas de problème non plus à ce niveau la. Sauf que vous utiliserez un logiciel pour l´une ou l´autre tâche.

    3.Regarder des films…Avec Windows ce n´est pas possible sans installer des packs de codecs (avi…), sur Ubuntu avec Feisty aucun problème…dvd,avi…

    4.Ecrire un texte, c´est la que je reviens à mon recit, je double clic sur l´icone d´office et surprise, “vous avez une licence de 60jrs”…Et en plus la version installée est bridée. Donc il va falloir économiser 300€ pour s´acheter le pack office! Sur Ubuntu OOo ou Abiword…Bien mieu que Works qui est tout de meme gracieusement offert avec l´ordinateur.

    5.Pour le graphisme sur MS Paint et Imaging…Sur Ubuntu Gimp. L´équivalent de PSP ou Photoshop en libre. Donc pour l´achat d´un des deux logiciels: 90€

    Cette amie voulait écrire un mémoire et éventuellement visionner des films.Finalement je lui est installé OOo et VLC…:-)

    Je vous avoue que j´etais vraiment dégouté par MS.
    Pas parce-que ce n´est pas libre ou qu´il existe un monopole mais simplement parce ce n´est pas normale de faire croire aux gens que sans eux ils n´y aurait pas d´informatique.

    Premièrement vous achetez un ordinateur, inclus dans sont prix, 150€ pour un system d´exploitation qui vous est imposé et surtout tout est fait comme si c´etait normale (“Mais oui, un ordinateur ca marche avec windows…”) qu´il vous soit vendu par défaut.
    Avec lequel vous ne ferez casiment rien sans y ajouter d´autre logiciels payants.

    Si ont laissait le choix entre Windows et Linux (Ubuntu) avec comme argument le prix…Imaginez l´affiche “Économisez 150€ en utilisent Ubuntu sur votre ordinateur neuf”, croyez moi beaucoup de monde le feraient…Et je suis certain que pour l´utilisateur qui veut aller sur le net lire ses mails écouter de la musique, visionner des vidéos, graver, …c´est vraiment très bien. De surcroit s´il est pré-installé.

    C´est la meilleur manière de comparer deux systems, les installers et observer ce qu´ils proposent par défaut au utilisateurs. Et de ce point de vue il n´y a pas photo Ubuntu est bien plus complet que Windows.

  • [58] - Olivier Ezratty a écrit le 2 août 2007 :

    Certes certes.

    Mais la comparaison que vous faites entre Windows et Ubuntu est un peu tirée par les cheveux car les solutions que vous évoquez existent bel et bien sous Windows et tout aussi gratuitement:

    – Graver ses disques: DeepBurner (pour Vista) ou CDBurnerXPPro (pour Windows XP). On peut facilement éviter Nero.
    – Le choix des bons packs de codecs pour lire des DVDs n’est pas évident pour Windows comme pour Ubuntu. En tout cas, pour lire des DVD avec codage CSS. Il me semble de plus que Vista Premium contient un codec MPEG2 et sait lire “out of the box” les DVD.
    – Pour le texte, certains OEMs proposent effectivement ou bien un Works complet ou bien un MS Office en version d’évaluation. Si des OEM font prendre une version d’évaluation pour une version complète, il y a entourloupe. Mais je n’ai pas encore vu cela. Et on peut très bien installer un OpenOffice sur Windows.
    – Pareil pour GIMP qui fonctionne aussi bien sous Windows que sous Linux. Et que j’ai dépiauté dans un récent post.

    Pour ce qui est de l’enregistrement de Windows, il ne faut pas le confondre avec l’activation. Autant le dernière est indispensable et automatique dès qu’on est connecté à Internet, autant la première est facultative.

    On peut être dérangé par certains des dispositifs anti-piratage de Microsoft. Mais de là à être dégouté… c’est une affaire de goût. Et il ne faut pas tout mettre dans le même sac. On trouve sous Windows plein de freeware et logiciels open source qui font l’affaire et n’obligent pas à passer sous Linux.

    On verra en tout cas ce que donneront ces offres sous Ubuntu chez Dell et ailleurs.

  • [59] - Mahabtux a écrit le 2 août 2007 :

    Oui, c´est une possibilité d´aller télécharger des logiciels gratuit. Mais je pense qu´il faut ce mettre à la place de l´utilisateurs qui vient de ce lancer dans l´informatique. Franchement je ne vois pas ma grand-mère aller sur télécharger.com pour trouver CDBurnerXPPro ou tout autre freeware.En tout cas pas lors de ces premières heures au contact de l´ordinateur.
    Par contre elle sera super heureuse d´ouvrir Gnomebaker (déjà installer) pour ce graver les photos de sont petit fils sur un cd.(Bien qu´il faudra tout de même lui expliquer comment ca marche…).

    Mais je ne veux pas lancer un débat sans fin sur pour ou contre Windows. Il ne faut pas perdre de vue que l´informatique reste un outil et il faut avouer que à plusieurs reprises je me suis retrouver à tenter d´améliorer le fonctionnement du tournevis…

    Ce que je tente d´expliquer c´est que il faudrait laisser le choix aux utilisateurs de pouvoirs choisirs leur OS lors de l´achat d´un pc.

    Pouvoir dire que oui aujourd´hui l´informatique c´est possible sans sortir un cents de ca poche pour toute la partie software sans pour autant être en fraude.

    Je connais des gens qui sont passés à Linux parce qu´il n´avait pas les moyens d´acheter un pack Office, l´utilisais cracker mais ne supportaient pas l´idée d´être hors la loi.

    Oui, les Dells livrés avec Ubuntu sont un premier pas vers le libre dans la distribution d´ordinateur. Et cette expérience amènera j´en suis sûr à d´autre améliorations d´Ubuntu dans le sens des utilisateurs pour finalement comme vous le remarqué ce substituer toujours plus efficacement à un Vista par exemple.

    http://www.dell.com/content/topics/segtopic.aspx/linux_3x?c=us&cs=19&l=en&s=dhs

  • [60] - Misere a écrit le 21 août 2007 :

    Je trouve que vous avez trouvé de vraies raisons de la crainte qu’inspire Linux : pluralité de l’offre, pas d’installateurs communs à toutes les distributions, … Un article à revoir donc.

    Je crois, néanmoins, que cet article est tout de même un peu dur et suppose l’admission des standards fermés de Microsoft comme norme. Ceci est un peu délicat et ne sert vraiment qu’en entreprise.

    Les solutions graphiques existent mais les geeks préfèrent la ligne de commande. Il est plus facile de mettre “sudo apt-get install MyProgram” que d’expliquer en image comment utiliser synaptic Manager : moins d’image à mettre sur le site…

    Pour moi, essayer de distinguer OOo et MSO est réservé à l’élite du troll car les fonctions ne se superposent pas et il y a des argument pour les uns et les autres. Pensez au navigateur de document, à la palette de style, aux styles de numérotations, au langage python,…

  • [61] - Dadoo a écrit le 28 octobre 2007 :

    Je viens de lire le commentaire de Virtuo et c’est le type même de mec qui faisait, fait et fera échouer la notion de libre en l’associant toujours à contraignant, intitié concours de bite.

    Comme si libre = gratuit c’était normal. Normal que le travail ne soit pas rémunéré. Qui cracherait encore sur Windows si il était vendu 25 euros –> Virtuo.

    Un exemple de cette haine sans objet, avec un dogmatisme inquiétant qui fait fuir le public vers un OS aussi paternaliste que Windows.

    Mais comprendre cela demande de la maturité.

    A part cela je salue cet article remarquable reflet intégral de ma propre expérience. Linux s’imposera s’il devient facile, fexible et intuitif. Encore du boulot mais ça vient !

  • [62] - Anj a écrit le 3 novembre 2007 :

    Un point fondamental, à mon sens, c’est que le temps passé à résoudre les problèmes sous Linux est CAPITALISE, alors que sous Windows il était simplement gâché. Ca fait 4-5 ans que j’ai basculé sous Linux et je maîtrise bien ma machine. Quand j’ai un ennui, ça ne dure pas longtemps. C’est satisfaisant. Je suis passé sous Linux le jour, où après 3 réinstallations de XP, j’ai dû demander la permission chez Crimosoft pour pouvoir continuer à utiliser ce soft que j’avais payé. Ca va pas, non ? Ils m’ont donné le code tout de suite quand j’ai menacé d’aller chez les flics (…) mais ça m’a tellement énervé que le lendemain je franchissais le pas vers Mandrake. Maintenant je ne tolère plus les Crimosofteries car la liberté c’est quelque chose de formidable.

    Les discussions sur Ubuntu vs Mandriva vs PCLinuxOS ou autre me font bien rire. “Mandriva est pour les débutants” etc. Sornettes. Gentoo n’est pas pour les débutants, certes, mais toutes les autres distributions binaires c’est du pareil au même puisque c’est l’assemblage des mêmes morceaux. Il peut y avoir des différences de versions de softs, mais c’est très mineur, toutes essayant d’être à jour à part peut-être Debian pour les serveurs. Du jour au lendemain je peux décider de changer de distribution et remonter ma partition /home dessus et ne voir aucun changement au final.

    L’autre point qui me fait toujours rire, c’est le grand débat Gnome vs KDE. Gnome a été lancé en réaction contre les librairies Qt de Trolltech, non ouvertes, qui sont passées sous GPL ensuite, rendant inutile Gnome. Je fais l’effort d’essayer Gnome régulièrement, mais quelle nullité ! Alors les zélotes vous expliquent que KDE est un monstre qui pompe des ressources énormes, etc etc. Du pipeau. Mon Intel dual core est peut-être chargé à 1% par l’interface graphique.

    GNU/Linux sur le desktop, ça marche très bien, c’est un plaisir à utiliser. Ce qui n’est pas fait pour le péquin moyen, c’est le PC en général, et il sera remplacé sans doute par des clients légers contrôlés par un opérateur, style Easy9. Le péquin moyen a juste besoin de Google Apps et d’un browser.

  • [63] - Zed a écrit le 17 avril 2008 :

    bonjour,

    j’utilise à titre personnel linux en dualboot avec windoze, qui me reste hélas indispensable.
    En effet après 3 années de bidouillage sous fedora puis xubuntu, pas moyen de faire fonctionner le wifi, le lecteur de cartes et l’apn Nikon et la webcam. Et je ne pense pas être spécialement incompétent.
    Pour tout le reste, linux me convient mieux que win.

  • [64] - Olivier Ezratty a écrit le 17 avril 2008 :

    Pour ma part, pas de problèmes pour le wifi, les cartes et mon réflex Canon sous Ubuntu. Mais pour ce dernier, ce fut à force de recherches et de manipulations pas très “grand public”. Inconvénient majeur de Linux/Ubuntu pour moi, l’absence de bon logiciel de gestion de photos (avec vue linéaire des photos des sous-folders). Picasa est pas mal, tourne sous Ubuntu, mais plante très rapidement, donc à exclure pour l’instant. Autres manques pour ce qui me concerne: pas d’outil sympa d’authoring pour blog (j’utilise Windows Live Writer sous Vista qui est vraiment bien). Par contre, à l’envers, j’utilise Ubuntu (sur laptop en disque USB externe) comme serveur LAMP de développement et test.

    Je mettrais à jour mon article sur Ubuntu par un “update” après la sortie très prochaine de la 8.04.

  • [65] - pak1ange a écrit le 4 avril 2009 :

    lorsq’un nigaud comme toi aura compris que le confomisme tue la créativité alors la créativité sera le propre de l’humanité. Pour l’instant elle reste la propriété de quelques elites qui la prostituent à d’autres ignorants. Si tu ne sais pas faire évouer quelque chose, c’est que cette chose te convient mieux dans son état ;o) proverbe débile d’un soir plus vieux de quelques … heu… ben vi, de quelques secondes déja ;o)




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