Dans cette seconde partie de mon compte-rendu de voyage dans la Silicon Valley, nous allons aborder d’un côté le point de vue des investisseurs, et de l’autre quelques tendances marché et technologiques “humées” sur place.
Les sujets d’intérêt pour les VCs
Les VC de la Silicon Valley sont concentrés sur Sand Hill Road à Palo Alto. C’est le microcosme dans le microcosme. Par chance, Palo Alto est en plein milieu de la Silicon Valley ce qui facilite les déplacements pour les VCs.
Nous en avons vu quelques uns pendant ce voyage:
Les réseaux sociaux n’en sont qu’à leurs débuts. Ils sont observés par les Google, Microsoft, Yahoo et eBay. Le monde de la publicité se cherche un peu. En tout cas, le web 2.0 demande soit énormément de volume soit de toucher des marchés très ciblés à fort pouvoir d’achat. Le ciblage peut être géographique, ce qui laisse la porte ouverte à la création de sites web 2.0 au niveau d’un pays comme la France ou de l’Europe. Notamment lorsque les différences culturelles l’expliquent ce qui est un peu le cas de
Autre opportunité qui nous a été présentée: la navigation Internet de la prochaine génération. Il reste à collecter le savoir provenant de l’usage des navigateurs pour rendre les moteurs de recherche plus pertinents, comme peut le faire la toolbar de
- Le truc à la mode, c’est d’évoquer la génération Y, notamment chez eBay. C’est la génération du zapping née après 1978 et éduquée à la sauce Internet : avec laptop, MySpace et iPod. Avec eux, on est en pleine fusion des genres et des modèles: réseaux sociaux, recherche, divertissement, communication, contenu, achats en ligne. Cela
- La propriété intellectuelle suscite un intérêt différent selon le business. Elle est secondaire et au mieux défensive dans le web 2.0 (d’après Jeff Clavier) mais critique pour les logiciels d’entreprise. La vitesse d’exécution reste la meilleure barrière à l’entrée contre les nouveaux concurrents.
- On peut encore innover dans le marketing. C’est le cas de Seesmic, la boite montée il y a quelques mois dans la Silicon Valley. Son blog avec la couverture vidéo de la création de la boite, sa couverture médiatique incroyable (couverture de Challenge, articles dans The Economist, dans le Financial Times), et sa notoriété dans la Valley sont étonnantes. Bravo! Et Seesmic? C’est une sorte de vidéo micro-blogging dans la vague de Twitter. Le service est en développement. La boite n’a que 44 jours d’existence!
- La transparence n’est pas encore de mise dans les startups du web. Difficile d’obtenir des données de trafic objectives, et encore moins de chiffre d’affaire ou de marge. La bataille sur les statistiques bat son plein, surtout lorsque le doute plane sur une startup. Dans ce registre, NetVibes explique pourquoi ses données ne sont pas bonnes sur Alexa: l’outil mesure l’audience chez les early adopters, qui passent d’une vague à l’autre. Son concurrent à la mode, Compete, mesurerait de son côté des données provenant des fournisseurs d’accès Internet, et seraient plus représentatives du marché. Donc, au lieu d’obtenir ceci sur Alexa:
- La propriété intellectuelle suscite un intérêt différent selon le business. Elle est secondaire et au mieux défensive dans le web 2.0 (d’après Jeff Clavier) mais critique pour les logiciels d’entreprise. La vitesse d’exécution reste la meilleure barrière à l’entrée contre les nouveaux concurrents.
- On peut encore innover dans le marketing. C’est le cas de Seesmic, la boite montée il y a quelques mois dans la Silicon Valley. Son blog avec la couverture vidéo de la création de la boite, sa couverture médiatique incroyable (couverture de Challenge, articles dans The Economist, dans le Financial Times), et sa notoriété dans la Valley sont étonnantes. Bravo! Et Seesmic? C’est une sorte de vidéo micro-blogging dans la vague de Twitter. Le service est en développement. La boite n’a que 44 jours d’existence!
- La transparence n’est pas encore de mise dans les startups du web. Difficile d’obtenir des données de trafic objectives, et encore moins de chiffre d’affaire ou de marge. La bataille sur les statistiques bat son plein, surtout lorsque le doute plane sur une startup. Dans ce registre, NetVibes explique pourquoi ses données ne sont pas bonnes sur Alexa: l’outil mesure l’audience chez les early adopters, qui passent d’une vague à l’autre. Son concurrent à la mode, Compete, mesurerait de son côté des données provenant des fournisseurs d’accès Internet, et seraient plus représentatives du marché. Donc, au lieu d’obtenir ceci sur Alexa:
Cela rassure NetVibes d’obtenir cela sur Compete:
Nous avons sinon pu voir une démonstration (enregistrée) d’Android, le Linux pour Mobile de Google, par Marissa Meyer, VP R&D en charge de ce produit et de plein d’autres choses chez eux. La démonstration était plutôt déçevante. L’interface graphique pour mobile n’a pas l’air d’être encore le fort de Google. Cela ressemblait à un mélange de Linux et de Windows Mobile. Ce qui compte, c’est plutôt la stratégie de Google qui vise à couper l’herbe sous le pieds de Symbian et de profiter de l’inexorable montée en puissance de Linux sur mobiles face à Windows Mobile. En offrant la possibilité de défragmenter le marché Linux sur mobiles, Google peut devenir un marchand de plate-forme à la fois logicielle (mobile) et de services (tous les services web de Google). Cela rappelle la stratégie software+services de Microsoft.
Ah et puis, au Churchill Club, on a pu entendre que le Zune 2 de Microsoft était “toujours une blague” (it’s still a joke) mais commençait à devenir utilisable.
Le dernier jour, nous avons également visité l’Orange Labs situé près de San Francisco. Cette équipe d’environ 70 personnes s’occupe en gros de veille technologique dans la vallée et du transfert dans les produits et services de France Telecom, en particulier sur les mobiles. Approche difficile car FT à Paris ne les écoute pas toujours parait-il. Ces labs sont à l’origine de quelques lancements de services, comme Pikeo, un site de partage de photo. Et Bubbletop, pour construire sa home page personnalisée en Ajax. Des services “me-too” face aux Flickr et NetVibes de ce monde. ATT aurait une stratégie similaire dans la Silicon Valley. Avec ça, les opérateurs télécoms ne sont pas prêts de reprendre le contrôle de la relation client avec des services innovants et uniques.
Autre impression: ils veillent sur tout, et donc donnent l’impression de n’avoir pas de véritable stratégie. Le mobile est en tout cas stratégique pour FT: ils ont 97 millions d’abonnés au mobile, 48 millions sur du fixe et 12 millions en accès Internet.
Enterprise software
Sujet abordé chez Neocase (logiciels pour centres d’appels), chez Xobni (outil d’exploitation de sa base de messagerie) chez Bizanga (filtrage d’emails), SAP et Microsoft, les logiciels d’entreprise reviennent à la mode. Avec trois transformations en cours: les applications en entreprise du web 2.0 (comme BlueKiwi en France), la vague du “SaaS” (software as a service) et l’open source. L’open source est à la fois une commodité pour les startups web qui y font largement appel et un ensemble de composants pour les logiciels d’entreprises.
Xobni était le clou de notre visite. Ils éditent un
Vous connaissiez Bizanga? Moi non. Nous avons rencontré son étonnant patron français, Jérôme Lecat, qui vient tout juste de déménager à San Mattéo. Leur boite fournit une solution de filtrage de spam très économe en ressources serveurs. Elle est basée sur un moteur de routage très efficace qui présente de nombreux domaines d’application. L’originalité de la boite est d’avoir organisé des séances de brainstorming structurées pour identifier des marchés solvables pour ce moteur. D’où l’antispam, pour commencer. La boite vient de décrocher un contrat de $5m avec un opérateur Internet de Philadelphie. Un miracle au pays de l’oncle Sam pour un petit éditeur français!
Notre fine équipe a fait un passage chez Microsoft qui dispose d’un campus de 1500 personnes à Mountain View, essentiellement pour la R&D de produits périphériques: logiciels pour Macintosh – la proximité avec Apple aide -, la télévision sous IP, la mobilité, etc. Ils y ont également un Technology Center qui accueille les startups du coin qui sont intéressées par l’adoption des plate-formes Microsoft. La présence de Microsoft dans la Silicon Valley est un acte de diplomatie vis à vis d’un écosystème qui ne l’apprécie pas énormément. Des progrès y ont été faits, mais il leur reste du chemin à parcourir. D’ailleurs, les discours qui nous ont été déroulés étaient malheureusement assez convenus et très “bolo bolo”.
Chez SAP, c’était un peu mieux. Nous avons rencontré Ike Nassi, le patron de la
Reste à trouver des modèles “scalable à forte marge”, la force des quatre piliers économiques actuels de la Silicon Valley: l’Internet, le logiciel, les semiconducteurs et les biotechs (quatre premiers secteurs mondiaux en profitabilité). Les modèles économiques du logiciel et de l’Internet n’existent pas encore dans la cleantech car les coûts matériels restent élevés, et les services ne présentent pas les économies d’échelle fondés sur un gros investissement en R&D et de faibles coûts marginaux de production matérielle et de distribution des produits.
Petite réflexion cependant, le temps en Californie augure d’une future autonomie énergétique cet état. En effet, l’état est ensoleillé toute l’année et les températures hivernales sont plutôt clémentes. A l’instar de la hightech, ils seront donc les premiers utilisateurs des nouveautés technologiques cleantech qu’ils produiront.
Tous ces éléments étaient peut-être un peu superficiels. Cela s’explique par le fait que nous avons passé beaucoup de temps dans nos réunions à poser des questions sur la culture et l’entrepreneuriat aux US, et moins sur les offres et tendances technologiques. J’ai couvert ces points non technos dans mon précédent post.
Voilà, c’était long, mais avec les images, ça passe mieux, n’est-il pas?
Prochain épisode: et la France dans tout ça? Quels facteurs de succès de la Silicon Valley pourraient être répliqués en France? Comment réformer notre pays pour aller de l’avant dans l’innovation? Vaste programme…
Reçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :
Olivier, c’est parfait – encore quelques épisodes et le bouquin sera presque près.
L’impatience me guette lorsque tu parles de “et la France dans tout cela”. Mes lecteurs n’ont pas encore tout à fait répondu à la question “où est la Silicon Valley en Europe”.
A suivre dc…
/Olivier N°2
Silicon Valley Trippeur
Elle n’existe pas en un seul lieu.
Mis il y a quelques pôles intéressants:
– Cambridge au Royaume Uni est dans les 10 premiers du classement de Shanghaï, c’est une excellente université et elle est entourée de pas mal de boites de high-tech.
– Grenoble pour les nano-tech et un environnement universitaire scientifique de taille critique.
L’Europe a décidé que sa Silicon Valley serait distribuée et virtuelle avec son “European Institute of Technology”. C’est la réponse du compromis, aucun pays ne pouvant acccepter qu’un autre héberge un tel avantage compétitif. Or l’expérience de la SV montre que la concentration physique des ressources est indispensable.
Bref, il faut déjà commencer à raisonner au niveau du pays et concentrer les ressources. Tu connais ma préférence pour la Vallée de Chevreuse…
Tout ceci est si passionnant, et ton récit est captivant. Comme toujours avec tes billets, qui n’ont d’aileurs de billets que le nom 🙂
Merci Olivier !
Toujours aussi passionnant (et écrit de manière simple et vivante) … merci.
Pour rebondir sur le développement d’une silicon valley en France ou en Europe, ce que je retiens c’est que la SV est avant tout un état d’esprit :
– culture du risque, aussi bien chez les investisseurs que les entrepreneurs.
– culture managérial multi-culturelle, permettant un enrichissement permanant.
Le développement de l’éco système Silicon Valley résultant (à mon avis) de cette alchimie.
En résumé c’est un vrai système libéral, ouvert sur l’extérieur, à l’opposé de la culture française. En France on a certes les cervaux, mais il manque malheureusement tout le reste et il faudra plus d’une génération pour développer cet esprit entreprenarial.
Ceci étant dit, je pense que ce n’est pas catastrophique. Laissons aux américains le loisir de développer les infrastructures de base (Google, eBay, Facebook, …).
La valeur se trouve peut être ailleurs, notamment sur les services/produits à développer au dessus de ces briques de base. Ce qui est important ce sont les clients et il y a tellement de choses à développer pour les clients européens.
Je pense qu’un des prochain challenge (pour les sociétés françaises et européennes) est peut être commercial : développers des société européenes capable d’adresser un marché de 450 millions de clients (à fort pouvoir d’achat) encore morcellé culturellement. Avec un dollar en forte baisse, ce challenge commence a avoir un intéret économique évident …
Laurent, tu as tout vu. C’est une question de culture et d’état d’esprit, puis de capacité à déployer une véritable démarche marketing et commerciale. Il y a cependant pas mal de changements à opérer pour redonner du tonus au pays : dans la société, dans la gouvernance du pays, dans l’enseignement supérieur et la recherche, dans la fiscalité. Pour la culture et les valeurs, cela prendra peut-être du temps. Mais l’expérience montre qu’une sensibilisation et une mobilisation médiatique peut facilement changer les choses.
Christophe, merci pour ton petit mot. Cela fait toujours plaisir de voir qu’il y en a qui prennent le temps de lire mes posts-roman. Cela évite l’impression d’être lancé dans de longs monologues… :).
> Pour rebondir sur le développement d’une silicon valley en France ou
> en Europe, ce que je retiens c’est que la SV est avant tout un état d’
> esprit :
Il y a aussi des facteurs geo-economiques important — peut-etre pas
cruciaux mais ils facilitent enormement les choses, comme par exemple
une banlieue concentree qui n’est pratique que si on roule en voiture,
une main d’oeuvre non qualifiee abondante, tres peu payee et souvent
non declaree, le recour systematique a une immigration choisie assez
(tres) restrictive, une population tres consomatrice grace a
l’utilisation systematique du credit. Ces facteurs importants ne sont
pas necessairement replicables en Europe (et certains ne sont
egalement pas forcement durables)
Ceci dis, d’autres endroit aux US presentent les meme caracteristiques
mais n’ont pas necessairement donne les meme resultats.
Ca doit etre un truc dans l’eau du robinet 😉 A non, sa consomation
n’est pas recommandee…
Here comes another bubble… je l’ai trouvé aujourd’hui j’en rigole encore.
And by the way …. Il faut financer les jeunes ! On se chargera du reste dans 3 ou 4 ans … c’est probablementr le meilleur ROI possible (et je ne pense pas à moi)
RISK IS GOOG (oups sorry GOOD)
Apbianco, est-ce que la main d’oeuvre bon marché non qualifiée est vraiment plus abondante dans la vallée? Pas évident! Ou alors, cela ne concerne pas vraiment l’économie de la high-tech. Mais les français qui nous lisent et vivent en Californie pourraient nous renseigner.
Olivier, cela vaut vraiment le coup de :
– différer le traitement des 313 mails restant dans son Inbox;
– remettre au lendemain le téléchargement du bien nommé Xobni;
– suspendre son jugement sur Thinkfree, Myxer, Pcnik, Scribd, Snipshot, Zazzle, et même Zoho;
– renoncer à te demander pourquoi tu ne dis rien sur Swivel;
…pour découvrir tes vues sur les rives (et dérives ?) de la Bay Area !
Dépêche AFP, je cite : “on vient de trouver des traces de panthères dans la Silicon Valley. De la à imaginer qu’une Panthère’s Valley serait en cours de création chez les Gaullois, il n’y a qu’une patte (de Panthère), que nous ne franchirons pas”.
Prochaine trace de Panthères le 25 janvier à Paris – Cooptation obligatoire. Etre sympa et dirigeant(e) web est obligatoire.
/Olivier
G.O. Panthère’s Club
Inscription pantheres@altics.fr
Bonjour,
J’habite depuis 4 ans dans la Vallee et ai eu l’honneur de faire la connaissance d’Olivier (et d’Olivier) et des autres membres du trip “techiteasy” la semaine derniere.
Deux petits points: d’abord concernant l’ecosysteme. Oui je pense comme Laurent Bervas (post 4) qu’un critere fondamental de la reussite de la Vallee est le facteur “culturel”, c’est a dire une attitude ouverte: sur le risque, sur les nouvelles cultures, sur les nouvelles idees etc. J’irai meme un peu plus loin en paraphrasant JL Gassee:
J’ai pu accueillir un autre groupe de Francais aujourd’hui, ils venaient de l’IHEE (http://www.institut-entreprise.fr/index.php?id=340)
et j’encourage d’ailleurs tous les participants du voyage techiteasy a entrer en contact avec ce groupe d’une quarantaine “d’intellos” francais venus notamment reflechir au modele Silicon Valley et a son importation en France. JL Gassee a fait un petit talk interessant ou il comparait la Vallee au Sentier a Paris (du moins, a son image caricaturale), ou tout le monde se connait, travaille ensemble et est en meme temps concurrent, et ou finalement le business se passe car les interactions sont plus faciles et naturelles.
Son message etait qu’il est difficile d’imposer ou juste de creer dans un autre endroit un ecosysteme comme celui de la Vallee, car il n’y existe pas naturellement: c’est plus que la culture locale, c’est vraiment l’habitude et l’infrastructure locale qui font de cet endroit un lieu unique…
Des reactions?
Second point, en reponse a Apbianco: en effet, il y a des immigres clandestins ici (et ils ont un effet a mon avis marginal sur la Hi Tech), et en general beaucoup d’argent et de consommation… mais tellement plus qu’a Chicago ou a New York: si la Silicon Valley est la ou elle est, c’est bien qu’elle represente une “anomalie” locale, et qu’elle n’est pas juste une caracteristique des USA…
il fallait lire bien sur “mais pas tellement plus qu’a Chicago ou a New York” – sorry…
Tout simplement passionant, j’ai hâte d’y être !
Apbianco, est-ce que la main d’oeuvre bon marché non qualifiée est vraiment plus abondante dans la vallée? Pas évident! Ou alors, cela ne concerne pas vraiment l’économie de la high-tech.
Oui — une grande partie de l’infrastructure qui permet au gens de travailler comfortablement dans la vallee depend de cette main d’oeuvre bon marchee, omnipresent en Californie du fait de la proximite du Mexique: du ramassage des fruits et legumes (Nappa/Sonoma/Monterey/Santa-Cruz/Central Valley) au traitement sanitaire et manucurage des gazons et arbustes, garde des enfants, reparation des voitures, reparations des maisons (pointez vous a Home depot le matin a 7:00am — vous pouvez enbaucher une armee d’irreguliers qui vendent leur travail a l’heure, ils vous attendent sur le parking.) Beaucoup de cette main d’oeuvre essentiellement d’origine Mexicaine vit un peu a l’exterieur de la vallee dans des conditions pas toujours tres dignes, passent de longues heures sur la route. En contre partie, leur enfants naissent Americains, sont scolarises et ne sont pas expulsables (droit du sol contre droit du sang chez nous.)
Mais les français qui nous lisent et vivent en Californie pourraient nous renseigner.
Nous en revenons apres un sejour de 10 ans. Il y a une souplesse de l’emplois qui facilite enormement les choses, tout le monde essaye d’y trouver son compte, meme si les derapages sont frequents — la partie progressiste de la population garde un oeil sur la situation, donc certains progres sont accomplis meme s’il reste beaucoup a faire.
N’avons nous pas aussi en France cette main d’oeuvre bon marché? Pour les récoltes dans le sud, il y a plein de personnels mal payés en provenance d’afrique du nord, via l’Espagne. Et pour les travaux de maçonnerie et équivalents, plein de travailleurs d’Europe de l’Est. Tout ça plus ou moins au noir. La garde d’enfants? En France aussi cela se fait souvent au black, même s’il y a les chèques emploi service qui ont réduit le phénomène.
La différence peut-être avec les US, c’est que là bas, on accepte plus facilement de payer pour des “petits services” alors qu’en France, on paye le service quand on n’a pas d’autre choix. Je suis toujours étonné de voir par exemple le nombre de personnes dans les aéroports qui gèrent l’accueil aux USA: contrôle des passeport, douanes, plein de gars redondants les uns avec les autres dont le métier est de récupérer un petit bout de papier blanc.