Bizspark Event @ Microsoft

Publié le 27 mai 2010 - 10 commentaires -
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Mardi 25 mai, chez Microsoft à Issy les Moulineaux, plus de 250 personnes étaient réunies dans une conférence Bizspark, du nom de ce programme destiné à aider les startups.

La formule était assez classique : quelques intervenants de renom comme Guy Kawasaki ou Bernard Liautaud, des présentations de startups européennes (dans le style “Innovate” avec 5 mn de pitches et 3 mn de questions réponses avec un jury qui choisit deux boites à la fin de la journée) et un keynote d’un haut gradé de Microsoft, ici Jean-Philippe Courtois, patron de l’international (ventes mondiales hors Amérique du Nord) et toujours aussi “corporate”, du haut de ses 26 ans d’ancienneté.

Les participants comprenaient de nombreux intervenants de l’écosystème des startups : des VCs, des business angels, des conseils, leveurs de fonds, les startups elles-mêmes et quelques journalistes. Dans les faits, c’était une sorte de conférence européenne pour l’écosystème des startups avec 40% de participants étrangers.

La conférence était suivie le lendemain de “ReMix”, qui reprenait le contenu du MIX de Las Vegas de début avril 2010, la conférence “développeurs web” de Microsoft.

Qu’est-ce que Bizspark ?

BizSpark, c’est un programme qui rassemble 30000 startups à l’échelle mondiale dont 7000 en Europe et 500 en France. C’est dans le jargon marketing de Microsoft un programme “breadth” à savoir qu’il est destiné à une grande masse de sociétés et qu’il leur fournit des ressources essentiellement via le web : téléchargement de logiciels, support technique communautaire, visibilité dans un annuaire accessible par les acteurs de l’écosystème et notamment les investisseurs.

Bizspark One est l’équivalent “depth” du programme, aussi appelé IDEES en Frence, et destiné aux meilleures des startups – selon les critères de Microsoft – et qui bénéficieront d’une relation directe dite “1/1” avec les équipes de Microsoft, d’une visibilité dans des événements comme celui-ci et dans les outils marketing de la société comme dans certains de ses processus de vente.

Le programme Bizspark a été créé aux USA par Julien Codorniou, lui-même créateur en France du programme IDEES en 2005/2006. Après deux ans passés au siège de Microsoft à Redmond (près de Seattle), il est revenu en France comme Directeur des partenariats de la Division Plateforme et Ecosystème.

En termes d’impact, il n’est pas exagéré de dire que Microsoft est la société informatique qui a bâti les meilleurs outils pour aider les startups. Mais pour l’instant, ça lui sert plus à consolider son écosystème dans le secteur de l’entreprise qu’à accompagner ses business grand public (Internet, mobilité, etc) qui ont, à l’exception de la XBOX, toujours du mal à décoller.

L’ombre d’Apple

L’ironie de cette conférence était que les premiers intervenants, Dan’l Lewin, de Microsoft, et Guy Kawasaki, sont tous deux des anciens d’Apple ! Des “anciens anciens”, puisqu’ils y ont officié dans les années 1980 et ont participé au lancement initial du Macintosh. Dan’l Lewin qui est VP de Microsoft Corp en charge des startups a aussi travaillé avec Steve Jobs chez Next, en charge des ventes éducation et secteur public.

Dan'l Lewin and Guy Kawasaki 2010 (1)

L’autre “ombre” était celle de l’iPad : utilisé par Guy Kawasaki lorsqu’il pilotait le matin le séquencement des présentations de startups, et pour consulter les flux Twitter de la conférence :

Guy Kawasaki (18)

Mais aussi dans l’assistance, les utilisateurs d’iPad étant généralement américains comme ci-dessous.

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L’ombre d’Apple et de Steve Jobs, c’est aussi lorsque Guy Kawasaki demande à Dan’l Lewin comment on travaille avec Steve Ballmer. Réponse : c’est un gars très énergique, précis, qui maitrise les chiffres, qui a une vue 360° des problèmes, qui a un job très compliqué, etc. Beaucoup de qualités, mais en creux, pas celles qui permettent d’innover et que l’on trouve chez cet imbuvable autocrate qu’est Steve Jobs.

J’aurais l’occasion de faire bientôt un post sur ce point et d’expliquer ce paradoxe apparent : comment le meilleur des pratiques de management produit le pire (chez Microsoft) et le pire du management produit le meilleur (chez Apple).

The Art of Innovation de Guy Kawasaki

Quand on ne l’a pas déjà vu quelque part, une première présentation de Guy Kawasaki sur l’art de l’innovation est toujours plaisante à écouter. Il y décrit en onze points les éléments clés d’une innovation réussie en exploitant son expérience d’entrepreneur et de VC, et aussi, en s’inspirant clairement des succès d’Apple.

Sa présentation est largement disponible sur le web : sous forme de slides et de webcast. Et puis dans différents bouquins, certains ayant été traduits en français. Autant dire que le monsieur se répète, ce, depuis de nombreuses années. Le lot commun des conférenciers demandés. Au menu : beaucoup de bon sens, des exemples marquants et exagérés, et pas mal d’humour.

Il commence par écharper les patrons de grosses boites qui font de longues présentations ennuyeuses (oops, il y en avait un deux heures plus tard dans la conférence…). Et pour simplifier le propos : nul et long = stupide et arrogant. Mais ses recommandations sont loin d’être appliquées par toutes les startups, on pouvait le voir juste après dans les pitches de la matinée !

Guy Kawasaki (8)

Alors, passons en revue ses 11 points de l’art de l’innovation en les regroupant un peu logiquement :

  • Créer du sens (make meaning) et définir sa mission (make mantra). Avec un conseil spécifique aux startups : si vous vous lancez en voulez faire de l’argent, vous attirerez les mauvaises personnes, … les MBA. Il faut surtout donner du sens à son business en étant capable de le résumer en quelques mots qui décrivent plutôt le service ou son bénéfice plutôt que son contenu. Comme cet exemple de eBay : “le commerce électronique démocratisé”. Pour ce qui est des grands groupes, il raconte avec ironie ces réunions managériales interminables où l’on cherche à définir la mission de l’entreprise. Le résultat étant une phrase tout aussi interminable et ne voulant rien dire, comme ce mission statement de Wendy’s, un réseau de restauration rapide américain :

Slides Guy Kawasaki (4)

  • Créer une rupture (jump to next curve). Il vaut mieux créer une rupture impactante que d’améliorer à la marge une industrie existante. Et de rappeler qu’aucun des acteurs d’une génération n’est devenu l’acteur de la suivante. Là, on est clairement très éloigné de la réalité. La dure réalité est que les ruptures sont bien rares dans les startups. Nous avons ainsi des variantes infinies de sites de voyage, de réseaux sociaux, de mobile shopping, de services géolocalisés, de sites de rencontre ou de recrutement, de petites annonces en tout genre, etc. L’ironie étant que très souvent, celui qui réussit n’est pas forcément celui qui a créé la rupture, mais celui qui a su bien l’exécuter ou manager l’innovation incrémentale. Sans compter les “copycats” où des entrepreneurs malins répliquent dans leur pays des succès d’autres pays. Mais il ne s’agit alors pas d’innovation !
  • Soyez clivants (polarize people). Ou dit autrement, vous avez plus de chances de vous faire remarquer en étant différents qu’en étant identiques à vos concurrents. Il ne faut pas hésiter à choquer, à créer le débat. Il y a ainsi des dizaines de livres électroniques sous technologie noir et blanc e-ink mais un seul iPad. Mais il faut savoir aussi respecter les usages et faire preuve de discernement. Rappelez-vous ce site de notation des enseignants. Aux USA, cela peut marcher, mais pas en France !
  • Créez de la valeur (niche thyself) et ne vous battez pas que sur les prix. Il raconte cette histoire de “Pets.com”, le site de vente de produits animaux qui a entrainé la création de tout un tas de concurrents par suivisme des investisseurs alors que le business model consistant “à vendre des vaches à des chiens dans des boites de conserve” de quelques dollars n’avait pas beaucoup de sens sur Internet.
  • Exécutez (roll the dice). Il insiste notamment sur la profondeur des produits, sur l’élégance et sur l’intelligence mise dans la conception, telle cette lampe de poche Panasonic capable d’ingérer des piles de trois tailles différentes (à ceci près qu’il faut avoir les trois tailles de piles sous la main pour la remplir…). Nombre de startups se lancent avec un logiciel ou un site web mono-fonctionnel créé en quelques hommes mois de développement et sans grande substance. Parfois, cela peut fonctionner quand la simplicité extrême est un véritable bénéfice (comme dans Twitter), mais souvent, cela déçoit.
  • Livrez (don’t worry, be crappy) et améliorez continuellement (churn, baby churn), un conseil à la connotation très américaine, une culture qui admet le risque et l’imperfection contrairement à la culture française (d’ingénieurs) qui cherche la perfection, quel qu’en soit le coût. Si vous êtes vraiment innovants, ne cherchez donc pas la perfection. Livrez rapidement votre produit imparfait et améliorez le ensuite. Il rappelle ainsi qu’il n’y avait pas de disque dur, ni vraiment de logiciels, dans le premier Macintosh. C’est aussi le paradoxe de l’écoute : il faut être sourd aux avis quand on innove par une rupture et bien écouter ses clients quand on perfectionne son produit. Deux attitudes et deux processus diamétralement opposés.
  • Soyez opportunistes (let 100 flowers blossom) et vendez sans hésiter votre produit aux clients insoupçonnés qui se manifestent, même s’ils ne sont pas dans vos plans et votre segmentation de départ. C’est ainsi le logiciel de mise en page Pagemaker qui a permis au Mac de décoller. Il ne provenait pas d’Apple ! Et de souligner qu’il est plus facile de convertir les croyants que les athées.
  • Respectez les règles de l’art (follow the rule) et notamment une règle d’or des présentations : créer une présentation simple (10 slides), qui dure 20 minutes et dont la taille du texte est la plus grosse possible, augmentant avec l’âge maximum de votre audience.
  • N’écoutez pas les neuneux (don’t let the bozo grind you down) qui vont casser votre projet et surtout ceux qui ont déjà réussi dans la vie, sans forcément être eux-mêmes entrepreneurs. Ce sont les plus dangereux, d’autant plus que souvent, la réussite tient beaucoup à la chance et aux circonstances. Dans d’autres éditions de sa conférence, il raconte comment il était aussi devenu un tel neuneu en 1995, ratant l’opportunité de gagner $2B en n’y acceptant pas le poste de de CEO de Yahoo. Il aligne aussi les perles bien connues de ces chefs d’entreprise qui par le passé n’ont pas anticipé le rôle que pourraient un jour avoir le téléphone ou les micro-ordinateurs. Et s’il y a certainement beaucoup de projets foireux, ils le sont rarement en dépit d’être originaux ou innovants.

Bon, une fois qu’on a entendu tout cela, que fait-on ? On retient surtout la règle 10/20/30 des bonnes présentations. Mais le reste a autant de valeur et mérite réflexion.

Bernard Liautaud et l’ambition de la startup

Bernard Liautaud est devenu une icone de la réussite en Europe. C’est en effet l’un des rares entrepreneurs qui a pu créer une entreprise de logiciel de plus de $1B. J’avais eu l’occasion de l’interviewer en 2006 pour ce blog et il est remarquablement persistent dans ses propos.

Bernard Liautaud and Jennifer Schenker 2010 (1)

Son propos tourne autour de l’ambition qu’il faut avoir lorsque l’on créée une startup. Il a prouvé que l’on pouvait créer une grande entreprise européenne de logiciels. Il y a eu aussi Skype, MySQL, Autonomy, etc. L’écosystème a évolué : il y a des compétences et de l’argent. Et la France est un bon endroit pour démarrer, notamment du fait des aides publiques.

L’entrepreneur doit donc avoir une ambition d’impacter le marché global et pas seulement local. Bernard croise trop souvent des startups qui ont un grand potentiel mais n’ambitionnent pas d’attaquer les marchés nord-américain ou asiatiques. Il raconte alors son histoire maintenant bien connue de la création de sa filiale aux USA un an après la création de Business Objects. Business Objects a aussi été la première société européenne de logiciels introduite au Nasdaq. Il n’y a déplacé son siège qu’après, en 1997.

S’en suivent quelques trucs pour discuter avec les VCs :

  • Ne pas commencer à parler de “sortie”. Il vaut mieux montrer que vous souhaitez créer une entreprise de taille critique, aussi grande que possible, ou le ciel est la limite.
  • Ne pas prétendre aborder pour autant un marché gigantesque trop vaguement défini.
  • Ne pas dire que vous n’avez pas de concurrents. D’une manière ou d’une autre, vous en avez toujours qui vont piocher dans le porte-monnaie de vos clients et le temps de vos utilisateurs.

En plus, ne vous vendez pas, attendez d’être achetés, ou faites en sorte d’être désirables. Notamment en développant votre présence sur le marché, par des partenariats et en devenant progressivement importants pour d’autres sociétés de votre milieu.

Les startups

Je ne vais pas les passer en revue une par une. La sélection était assez hétérogène. Que venait par exemple y faire un système de e-learning dédié au marché Turc et le n+unième système de shopping mobile géolocalisé ?

Il y avait toutefois quelques projets intéressants comme Sopima (Finlande) et son système en ligne de gestion de contrats, Siondo (UK), une sorte de AllMyApps pour faire son marché d’applications de gestion de PME en mode SaaS, ou Captain Dash (France) qui propose un tableau de bord interactif pour responsable marketing intégrant données externes et internes à l’entreprise. Mais j’ai loupé un bon tiers des présentations !

J’ai surtout noté deux pratiques opposées dans les présentations :

  • Un travers maintenant classique consistant à sur-présenter le “pain point” et le “bénéfice produit” au détriment de ce que fait le produit lui-même. C’était le cas d’Artesian, un système qui est censé améliorer la productivité de vendeurs, en leur apportant de l’information mais on ne sait pas trop laquelle. Voici le slide qui décrit le produit, sans copie d’écran ni démo associée. Si vous y comprenez quelque chose ! Il pourrait facilement entrer dans le bêtisier de Guy Kawasaki. Mais curieusement, c’était l’une des deux sociétés choisie par le jury de cet événement. L’entrepreneur britannique présentait en effet fort bien.

Artesian pitch (5)

C’était aussi le cas de Sopima et de son système de gestion de contrat. On comprenait que gérer les contrats était difficile et source de pertes pour les entreprises. Mais pas trop pourquoi et quel élément du processus de gestion des contrats était traité par le service en ligne.

  • A contrario, une présentation bien ancrée autour de la démonstration fait souvent mouche comme avec Captain Dash. Là au moins, cela donne envie de creuser.

Quant aux différents jurys, composés essentiellement de VCs, leurs questions étaient trop souvent ultra-formatées et cela frisait parfois le ridicule du conformisme. La bozo-itude n’était pas loin !

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Il est vrai qu’il n’y a rien de plus ressemblant à un événement de startups qu’un autre événement de startups. Celui-ci était de bonne facture, mais se distinguait surtout par l’intervention de Guy Kawasaki, pas venu en France depuis plus de 10 ans, plus que par tout le reste.

PS: mes photos de la conférence sont ici.

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Publié le 27 mai 2010 Post de | Entrepreneuriat, Internet, Logiciels, Microsoft, Startups, USA | 20468 lectures

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Les 10 commentaires et tweets sur “Bizspark Event @ Microsoft” :

  • [1] - JN Chaintreuil a écrit le 27 mai 2010 :

    Merci Olivier pour cet article et la synthèse des propos de Guy. J’adore l’ironie du choix des guest!

    Ayant rencontré ce dernier peu après, il a confirmé qu’il trouvait dommage que les pitcheurs n’aient pas plus suivi ses conseils que ça.

    A bientôt.

    • [1.1] - Olivier Ezratty a répondu le 27 mai 2010 :

      A la décharge des entrepreneurs, ils doivent sans doutes entendre des recommandations contradictoires et ne savent plus où donner de la tête.

      Mais à force de parler de “business value”, on en oublie l’essentiel qui la précède : le produit que l’on vend et ce qu’il fait concrètement.

  • [2] - jequeffelec a écrit le 28 mai 2010 :

    ce qui est étonnant et intelligent dans le programme BizSpark, c’est que Microsoft n’impose aucune contrainte technologique MS exclusive;ils mettent a disposition des start-up la quasi intégralité des techno MS, mais à charge des startups de les intégrer a leur mesure. Ansi bcp de startup présentaient leurs projets sur des briques open source, du php, et autres technos concurrentes.

    • [2.1] - Olivier Ezratty a répondu le 29 mai 2010 :

      On est en effet loin d’autres pratiques, telles que celles d’Apple avec ses développeurs, et qui au demeurant n’a pas de programme dédié aux startups.

  • [3] - Philippe RODRIGUEz a écrit le 28 mai 2010 :

    Merci pour ce résumé précis et complet comme toujours.
    J’ai particulièrement apprécié les interventions des speakers et la rapidité des interventions/questions pour les startups. Finalement un bon équilibre contenu Microsoft, Startup, Keynote.

  • [4] - LVM a écrit le 30 mai 2010 :

    On est en effet loin d’autres pratiques, telles que celles d’Apple avec ses développeurs, et qui au demeurant n’a pas de programme dédié aux startups.

    Avez-vous la possibilité de supprimer vos commentaires ? Car franchement celui-ci était de trop et ne vous grandit pas.

    Expliquons:
    Les pratiques avec les développeurs ? Vous parlez de celles qui consistent à imposer un(des) langage(s) et des outils ? Ah mais attendez, c’est exactement aussi ce que fera Microsoft avec Windows Phone 7…
    Vous pensez à la validation des applications ? Mais là encore WP7 copiera le modèle d’Apple avec son Store, et MS le fait depuis de longues années déjà avec la Xbox. Et curieusement ça ne fait réagir personne…

    Bref, exactement la même chose dans les deux camps, à cause des mêmes contraintes et objectifs. Rien d’anormal donc, et pas de quoi alors critiquer Apple sans passer pour malhonnête si on oublie de dire que dans le camp d’en face c’est strictement la même chose.

    J’allais oublier qu’Apple n’a effectivement pas de fond d’aide aux startup. C’est vrai, mais interrogez-vous sur le pourquoi MS sort son carnet de chèque…
    La vérité va peut-être faire mal: Apple a pas besoin d’arroser quiconque pour s’attirer la sympathie des devs et du public. C’est la popularité des produits qui fait le travail.
    D’ailleurs les développeurs se sont arrachés en quelques heures les milliers de place de la conférence annuelle de Cupertino. On est donc très loin de l’image des devs martyrisés par le démoniaque Steve Jobs et qui veulent tous quitter le navire, tel qu’on peut le lire dans une certaine presse qui se voudrait être le nouveau Voici de l’informatique.
    Là encore complet décalage entre le monde réel et les fantasmes de certains.

    Et vous l’avez vu aussi Apple est omniprésent… Un des commentateurs se réjouissait même que MS n’interdit rien. Là encore soyons réaliste: Apple a pris une telle place que l’exclure des projets ne ferait que pénaliser MS, aussi bien dans le nombre et la qualité des projets présentés que dans son image.
    D’ailleurs pour la petite histoire, MS, comme Adobe, interdit dorénavant la présence de produits Apple dans ses locaux. Bref, l’ouverture n’est qu’une hypocrisie de plus, ayez le courage de le reconnaître.

    Quand aux aides côté Apple, avez vous entendu parlé de l’iFund ?
    C’est un fond d’aide aux devs iPad et iPhone avec 200 millions de $ de budget. Et franchement vu la popularité de ces produits, c’est pas trop difficile de trouver de l’aide pour un projet, Apple est devenu un mot magique.

    Quand aux logiciels offerts par MS avec Bizspark, merci c’est gentil, mais tous les outils de devs d’Apple sont gratuit depuis une décennie.

    Concluons:
    Et bien non Apple n’est pas le méchant dans cette histoire, d’ailleurs il n’y a pas de méchant, juste des entreprises qui veulent réussir et qui ne se font pas de cadeaux.

    Vous jugez bien hâtivement sans regarder les détails… Résultat vous sortez un beau troll bien gras, peut-être même à votre insu, mais qui ne fait décidément pas très sérieux quand on est enseignant sur l’innovation à Centrale.

    Vous voulez un conseil (gratuit en plus) ? Essayez de regarder les choses en profondeur, et pas juste se contenter de lire 5 minutes par semaine les papiers complètement à côté de la plaque de Slate ou Gizmodo.
    Des journalistes, analystes, consultants, spécialistes, et autres “professionnels de la profession” qui critiquent Apple et le voyait déjà mort et enterré on a vu des tas en 30 ans, mais l’entreprise est encore là, et elle vaut aujourd’hui plus que Microsoft(tiens ça, ça vaudrait le coup d’en parler). Bref s’il y avait des gens à écouter pour connaître les tendances futures c’était certainement pas ceux-là.
    Alors pourquoi aujourd’hui continuer à les écouter quand on voit le peu de pertinence qu’ils ont eu ?

    Vous voulez faire un (bon) papier sur Jobs et Apple ? Apprenez déjà par désapprendre toutes les recettes marketing façon vendeur de lessive, oubliez les donneurs de leçon du monde pécé, les types qui voudrait qu’Apple face tout comme eux ils veulent (sinon c’est de la merde, ex: l’iPad pas fait pour les geeks parce qu’il n’a pas 16 ports USB).
    Quand au management, y’a un chef (qui s’y connaît un peu en technologie, c’est assez rare pour le souligner), et c’est lui qui décide. L’entreprise s’éparpille pas dans 500 projets différents qui se battent entre eux pour avoir l’appui financier du chef Ballmer en lui promettant la Lune.
    Y’a une cohérence entre les projets chez Apple, presque chacun d’eux est une sorte de brique s’imbriquant avec les autres. Y’a l’idée de comprendre qu’on s’adresse pas au grand-public avec des usines à gaz et qu’on doit parfaitement cibler ses besoins.

    • [4.1] - Olivier Ezratty a répondu le 30 mai 2010 :

      Vous dévalorisez votre commentaire d’emblée en me demandant d’autocensurer le mien et en étant désobligeant à mon propos avec des jugements de valeur à l’emporte pièce ! Quelle conception de la liberté d’expression et du débat ! Alors, on se calme et on débat posément.

      Il est ici question de différences de rapports de forces et de mode d’accès au marché. Pas de bons ou de méchants (c’est d’ailleurs vous qui avez introduit ces expressions qui relèvent de l’émotionnel).

      Apple est une consumer company qui profite d’un rapport de force avec les développeurs qui lui est en effet favorable. Il investit de manière avisée comme vous le décrivez pour créer de bons produits demandés par les consommateurs qui font que l’écosystème devient mécaniquement l’obligé d’Apple. Résultat, ce dernier se permet d’imposer ses outils de développement et langages de programmation sur l’iPhone et l’iPad. La fameuse clause 3.3.1 qui vaut son pesant de cacahuètes et n’a pas d’équivalent chez Microsoft que je sache, en tout cas sur Windows. Effectivement, Apple n’a pas besoin de faire des efforts particuliers pour séduire les startups. Elles vont à Apple naturellement. L’iPhone est la première plateforme mobile supportée par la majorité des startups. Android pourrait cependant lui ravir un jour cette première place.

      Notons que l’iFund d’Apple est différent de l’approche de Microsoft avec Bizspark (et ce n’est pas un jugement de valeur). C’est en fait l’abondement d’un fond de VC géré par
      Kleiner Perkins & Caufield à hauteur de $200. Ils ont investi dans des boites comme Shazam, Zynga ou Cooliris (14 boites en tout pour l’instant). C’est du capital risque pur et dur. Une sorte de placement financier de la part d’Apple. Intel et Google font plus où moins la même chose en investissant directement ou indirectement dans des fonds de startups.

      Pour ce qui est du management, oui, Steve Jobs a les qualités de leader “produit” que Steve Ballmer n’a pas (et d’ailleurs Bill Gates n’a pas vraiment eues non plus malgré son côté plus techie). Il n’en reste pas moins que c’est un autocrate brutal. Et que cela perfuse dans le reste de l’organisation d’Apple. Les deux anciens d’Apple qui intervenaient à Bizspark me l’ont confirmé tout comme plein d’anecdotes que l’on peut grapiller sur la vie chez Apple en général. Sachant qu’Apple a une caractéristique qui est certes efficace d’un point de vue marketing mais est très gênante d’un point de vue comportemental : son culte maladif du secret, y compris en interne.

      De son côté, Microsoft vend plus de 80% de son offre aux entreprises et avec une mécanique de vente et de marketing très indirecte. Les développeurs comme d’autres intermédiaires (revendeurs, SSII, constructeurs) sont donc bichonnés par l’éditeur. Cela a des effets globalement bénéfiques aux développeurs et startups. Mais en effet, cela ne fonctionne pas bien dans le business grand public où Microsoft est un acteur dépassé par ses concurrents, les principaux étant Apple et Google. Par ailleurs, Microsoft a une culture informatique à dominante “entreprise”. Ils écoutent mieux les DSI et les développeurs que les utilisateurs. Ca renforce leur position dans les entreprises dans un marketing un peu “à l’ancienne”, mais les fragilise dans l’aspect grand public notamment avec ceux des produits qui couvrent à la fois l’entreprise et le grand public (Windows et Windows Phone notamment). Pour ce qui est des startups, Microsoft a choisi une voie plus marketing et technique dans l’accompagnement aux startups. Elle se situe en amont et en parallèle du financement des startups. Est-ce la bonne voie ? L’expérience montre que le label “IDEES” en France a permis a pas mal de ses bénéficiaires de lever des fonds. Ou tout du moins, que les critères de labellisation des startups IDEES étaient voisins des critères d’investissement des VC français. Histoire d’oeuf et de poule !

      Que Microsoft imite (un peu bêtement) certaines tactiques d’Apple pour s’imposer sur le marché grand public (avec WP7) relève alors d’une certaine logique business. Mais elle ne peut pas bien fonctionner car on n’impose ses règles que si on n’est en mesure de le faire au regard de sa position concurrentielle. On pourra être d’accord là dessus je l’espère.

  • [5] - jequeffelec a écrit le 30 mai 2010 :

    Pour la petite histoire, des fonds d’investissements dédiés au programme BizSpark et à ses startup sont en cours de création (désolé pour l’autopromotion) car comme tu le dis justement les critères de sélections au programme sont assez proches de ceux de VC qui peuvent ainsi disposer d’un dealflow de qualité.
    http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-des-fonds-pour-faire-passer-l-atlantique-aux-start-up-de-bizspark-30743.html

  • [6] - Philippe a écrit le 7 juin 2010 :

    Très intéressant comme d’habitude et je suis impatient de lire le post tiré de la “fulgurance” ci-dessous

    “J’aurais l’occasion de faire bien tôt un post sur ce point et d’expliquer ce paradoxe apparent : comment le meilleur des pratiques de management produit le pire (chez Microsoft) et le pire du management produit le meilleur (chez Apple).”

    A+




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Candice est ingénieure-chercheuse au CEA-Leti, travaillant sur l’intégration 3D de bits quantiques au sein du projet Quantum Silicon Grenoble. #recherche #quantique
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Stéphanie Robinet
Stéphanie dirige un laboratoire de conception intégrée de circuits électroniques du CEA-Leti qui travaille sur des systèmes sur puces intégrés, des interfaces de capteurs, des interfaces de contrôle de qubits et de la gestion intégrée de l'énergie. #recherche #quantique
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Sabine Keravel
Sabine est responsable du business development pour l’informatique quantique chez Atos. #quantique #IT
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Céline Castadot
Céline est HPC, AI and Quantum strategic project manager chez Atos.
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Léa Bresque
Léa est doctorante, en thèse à l'institut Néel du CNRS en thermodynamique quantique, sous la direction d'Alexia Auffèves (en 2021). #quantique #recherche
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Emeline Parizel
Emeline est chef de projet web et facilitatrice graphique chez Klee Group, co-fondatrice TEDxMontrouge, gribouilleuse à ses heures perdues, joue dans une troupe de comédie musicale, co-animatrice de meetups et est sensible à l’art et à la culture. #création
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Elvira Shishenina
Elvira est Quantum Computing lead chez BMW ainsi que présidente de QuantX, l'association des polytechniciens du quantique. #quantique
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Marie-Noëlle Semeria
Marie-Noëlle est Chief Technology Officer pour le Groupe Total après avoir dirigé le CEA-Leti à Grenoble. #recherche
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Gwendolyn Garan
Gwendolyn est travailleuse indépendante, Game UX Designer, Game UX Researcher (GUR) et 2D Artist pour le jeu vidéo, étudiante en Master 2 Sciences du Jeu, speaker et Formatrice sur l'autisme et la neurodiversité, l'accessibilité et les systèmes de représentation dans les jeux vidéo. #création #jeuvidéo
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Alexandra Ferreol
Alexandra est étudiante d'un bachelor Game Design à L'Institut Supérieur des Arts Appliqués (année scolaire 2019/2020) #création #jeuvidéo
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Ann-elfig Turpin
Ann-elfig est étudiante en deuxième année à Lisaa Paris Jeux Vidéos (Technical artist, 3D artiste), année scolaire 2019/2020. #création #jeuvidéo