J’ai eu l’occasion de rencontrer en 1/1 François Drouin, le Président d’Oséo le 14 octobre 2009.
C’était une première entrevue à l’initiative de la Direction de la Communication d’Oséo, visiblement suite au post “Alerte – Oséo asphyxie les startups” qui datait de février 2009, et à d’autres écrits de ma part concernant le financement de l’innovation en France. Une occasion pour Oséo d’initialiser des relations avec les bloggeurs, et de corriger certaines erreurs de perception. Il n’est jamais trop tard… même huit mois après !
En une heure et quart de discussion, j’ai donc fait connaissance avec le Président d’Oséo qui avait sous les yeux une note préparée par la communication contenant des extraits de mes écrits, certains lui semblant contestables, et d’autres avec lesquels il était plutôt en phase. Mais un abord assez froid tout de même ! Quelle impression bizarre d’être de ce côté du meeting après avoir sévi moi-même comme Directeur Marketing et Communication il y a une dizaine d’années et été impliqué dans la préparation de ce genre de rendez-vous pour “des execs” comme on disait…
On a en tout cas couvert pas mal de sujets que voici. Il en manque sûrement et j’aurai certainement d’autres occasions de traiter des relations Oséo – startups avec d’autres responsables de cette grande maison.
Banque ou aide à l’innovation ?
J’avais évoqué cette perception d’un glissement de valeur vers l’activité “bancaire” au sein d’Oséo dans mon article de février 2009. Une “vieille image” qui n’est pas ou plus justifiée selon François Drouin.
Oséo regroupe trois métiers complémentaires : les aides à ’innovation, le financement des PME et les garanties. Et “accompagner l’innovation reste le métier numéro un d’Oséo”. Avec au passage une compréhension – partagée – du rôle économique de l’innovation : c’est quelque chose que l’on vend et qui génère des emplois. Sinon, “La perception du rôle de banque d’Oséo a peut-être été récemment amplifiée par le plan de relance, qui met l’accent sur les PME et où Oséo joue un rôle important”.
D’un point de vue opérationnel, les équipes d’Oséo sur le terrain sont issues aux 2/3 de la BDPME et au 1/3 de l’ancien ANVAR. D’un autre côté, Oséo consolide de plus en plus de dispositifs d’accompagnement de l’innovation. Cela s’équilibrerait.
Il y a eu ensuite la digestion de l’Agence de l’Innovation Industrielle (AII) début 2008. Elle s’est transformée en programme d’aide au projet d’Innovation Stratégique Industrielle (ISI). Les aides ISI sont focalisées sur les TPE/PME (de moins de 5000 personnes) et sur des projets collaboratifs regroupant au moins deux entreprises. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de discuter des aspects de stratégie industrielle liés à ces programmes.
Oséo gère aussi maintenant le Fond Unique Interministériel (FUI) qui alloue les aides de l’Etat aux Pôles de Compétitivité, aides complétées par les régions. Cela représente un peu plus de 200 millions d’euros par an. Et les pôles numériques tirent très bien leur épingle du jeu.
Donc, les interventions d’Oséo se sont accrues à la fois dans sa branche financement et garantie qui relève d’un fonctionnement assez bancaire, et dans sa branche innovation qui associe aides et avances remboursables. La ventilation au sein de cette dernière ayant évolué, ce que nous verrons plus loin.
Voici ci-dessous une vue d’ensemble de tous ces montants que j’ai consolidée. En vert, vous avez les budgets liés aux aides à l’innovation gérés de près ou de loin par Oséo. En dessous, vous avez d’autres lignes qui correspondent aux activités de prêts et de garantie d’Oséo, certaines couvrant des FCPI et SIBA. Et puis, en bas du tableau, la grosse masse des aides, prêts, investissements et garanties prévus dans le cadre du plan de relance et dont la gestion incombe à Oséo.
La question des fonds propres
J’avais relayé en février 2009 le cas de plusieurs startups qui s’étaient vu dire par leur contact Oséo que les budgets d’aides et avances remboursables avaient été épuisés pendant l’été 2008. Et lorsque leur dossier avait repris en main début 2009, les conditions pour obtenir ces avances remboursables avaient subitement changé : elles étaient conditionnées par des ratios de fonds propres délirants (de 1 à 6) alors que la norme était 1 pour 1 à 1 pour 2.
Voici à ce sujet quelques éléments d’éclaircissements de la part de François Drouin :
- L’épuisement du budget des aides et avances remboursables était spécifique aux périmètres de l’Ile de France et des TICs. Ce qui explique les retours positifs d’entrepreneurs en région dans les commentaires de l’article.
- Est-ce que le budget était bien géré en 2008 ? François Drouin ne voulait pas couper le robinet des aides en cours de route sur la première partie de 2008 (sur TIC + IDF) . Oséo Innovation aurait aussi manqué de sélectivité dans le choix des projets sur cette période. Comme si il y aurait eu un emballement type “web 2.0”. En tout cas, il n’y a pas de lissage dans l’année des attributions d’aides et avances remboursables chez Oséo.
- Pour ce qui est des ratios de fonds propres demandés aux startups, je citais la qualification des startups à qui c’était arrivé : deux passées par Scientipôle Initiative, et une autre, financée par un VC. François Drouin, comme d’autres à qui j’ai pu poser la question, me confirme que les ratios de fonds propres demandés chez Oséo sont au maximum de 1 pour 2 (pour des avances). Donc, ce que j’ai pu relater n’est pas le fait d’une politique, mais d’un “bug”, dont la traçabilité n’est toujours pas claire.
Alors, Oséo abandonne-t-il ou aspyxie-t-elle les startups ? Sans doutes non. Mais la baisse du budget d’Oséo Innovation pour les subventions et avances remboursables est un fait avéré sur 2009. Certes, Oséo gère aussi le FUI et l’ISI, mais les budgets correspondants n’ont pas augmenté pour compenser la baisse des budgets d’Oséo Innovation. Donc, au total, il y a une décrue réelle de l’accompagnement de l’innovation dans les dotations de l’Etat vers Oséo.
Relayant la demande courante d’entrepreneurs de diminuer l’exigence de fonds propres pour l’obtention d’aides et avances remboursables, j’évoque avec François Drouin les problèmes de dilution du capital que cela pose pour les entrepreneurs en phase d’amorçage et la relative faiblesse de l’investissement des business angels en France. Mais la réponse n’est pas une surprise : il n’est pas question de changer la règle actuelle. Le secteur privé doit jouer son rôle dans le financement…
Il existe une exception : l’aide aux fonds propres pour les PME établie dans le cadre du plan de relance. Il s’agit notamment du “contrat de développement participatif”. Ce contrat n’est d’ailleurs pas encore documenté chez Oséo dans les régions car la mesure est toute nouvelle. Oséo a jusqu’à la fin du mois pour la déployer, donc patience. Mais elle ne concerne que les PME qui ont déjà une taille critique, des marchés et des clients. Pas les startups en phase d’amorçage.
Prévisibilité des aides et avances
Comment améliorer la prévisibilité d’Oséo ? C’est une demande fréquente d’entrepreneurs qui aimeraient bien maitriser un peu mieux la dimension temps dans leurs recherches de financement, notamment chez Oséo.
Réponse : “Il faut laisser les projets mûrir. Le temps compte dans les innovations”.
Traduction : certains projets en demande de financement Oséo ne sont pas assez bien préparés et doivent mûrir avant d’être éligibles à des demandes de financement public. Je partage bien ce point de vue sur un grand nombre de startup que je peux croiser au quotidien. On pourra inférer que l’attente est inversement proportionnelle à la qualité perçue des projets dans les équipes d’Oséo. Un indicateur pour l’entrepreneur ! A ceci près que cela doit dépendre des conseillers Oséo auxquels les entrepreneurs ont à faire.
Quid de l’évaluation des projets chez Oséo ? Elle prend en compte les dimensions technologiques, les marchés, les modèles économiques et la notion (un peu floue) de risque. “Des experts externes sont toujours sollicités sur ces différentes dimensions, ni plus ni moins qu’avant. Il faut en tout cas convaincre que le projet permet de gagner de l’argent”. A noter que les spécialistes sectoriels d’Oséo sont situés au siège à Maison Alfort.
Cependant, comme les budgets de base d’Oséo Innovation (pour aides et avances remboursables) sont en baisse, que le nombre de projets demandeurs est plutôt en hausse, et que les montants alloués par projets ont vocation à être stables, la sélectivité est maintenant plus forte sur les projets.
Les décisions chez Oséo Innovation sont prises à l’échelon local et ne remontent au siège que pour les montants supérieurs à 750K€. Au delà de ce seuil, les startups en phase d’amorçage ne sont généralement pas concernées. Il s’agit plutôt des TPE et PME de plus d’une vingtaine de personnes ou bien les startups dans des métiers nécessitant beaucoup de capital comme dans la santé.
Les autres sources de financement pour les startups
Nous avons discuté de l’environnement économique du financement privé des startups. Comme Oséo a développé des partenariats avec la quasi totalité des grands acteurs publics et privés du financement de l’innovation, François Drouin a une bonne vision d’ensemble du secteur.
Il a conscience de la crise actuelle que traversent les FCPI, dont on ne parle d’ailleurs pas encore beaucoup. Elle est selon lui amplifiée par l’évolution légale sur la gestion des risques : dans les assurances avec Solvency 2 qui rend difficile l’investissement dans les actions et dans les banques avec Bâle 2. Les FCPI – donc les VC français – vont être à court de source de financement de projets entre 2010 et 2011. Ils vivent pour l’instant encore sur des fonds levés en 2007-2008.
J’ajouterai même d’autres facteurs : la mauvaise performance du capital risque en Europe en général et surtout le glissement des investissements dans les FCPI vers les fonds ISF intervenu en 2009 du fait d’une progressivité inversée de la fiscalité ISF selon le risque (50% d’exonération pour les FCPI dont les entreprises doivent être labellisées par Oséo et 75% pour les fonds ISF dont les startups n’ont ni besoin d’être innovantes ni labellisées). Si François Drouin reconnait bien cette inversion, il remarque qu’il faut éviter de créer une usine à gaz fiscale (je dirais plutôt d’ailleurs… de l’upgrader…).
Aujourd’hui en France, l’ISF draine un gros morceau de l’investissement privé dans l’innovation. Sans la fiscalité et les exonérations associées, le financement privé de l’innovation serait sérieusement tari en France. Nous évoquons le cas de l’amendement Artuis du Sénat sur la vitesse d’investissement dans les startups par les FCPI et les fonds ISF, qui relève d’une mécompréhension du cycle de financement des entreprises innovantes, au moins pour les FCPI. Il reste un danger en seconde lecture à l’Assemblée Nationale que cet amendement passe.
Autre point traité : les liens qu’Oséo développe avec les business angels. Cela a commencé avec la création des bases Capital PME et InvestNet qui permettent à ces derniers d’identifier des projets en attente d’investisseurs. Capital PME est ouvert aux projets de toute nature, InvestNet est plus sélectif et focalisé sur les projets innovants. François Drouin intervenait le matin même dans une conférence organisée par France Angels.
Enfin, une nouveauté concernant les business angels : les garanties Oséo peuvent maintenant s’appliquer aux véhicules d’investissement des clubs de business angels que sont les SIBA. Cette garantie rembourse les moins values des fonds, un peu comme les garanties s’appliquant aux FCPI. Finalement, de part et d’autres, le pays a visiblement un fort besoin de nivellement du risque.
Les aides à l’innovation pour les grandes entreprises
Reprenant une de mes remarques récurrentes sur le trop plein d’aides aux grandes entreprises dans l’innovation, François Drouin remarque que seul le quart des aides du Fond Unique Interministériel (FUI) qui finance les pôles de compétitivité revient aux grandes entreprises, un autre quart aux PME et le reste, la moitié, aux laboratoires de recherche.
La transformation de l’AII en ISI déjà citée aurait déplacé le centre de gravité de subventions vers les PME (de moins de 5000 personnes). “Aurait” car c’est bien théorique puisqu’en pratique, les filiales des grands groupes s’arrangent pour rentrer dans les critères d’éligibilité.
Par contre, il est en phase sur le fait que le Crédit Impôt Recherche penche (en masse) vers les grandes entreprises. Et avec un budget qui n’est plus vraiment contrôlable. Pour donner un ordre de grandeur, le CIR en 2010 pourrait bien représenter plus que le poids du “paquet fiscal” de la loi TEPA votée en 2007 (>5 milliards d’Euros) !
L’aval de l’innovation
Dans la lignée du CIR, François Drouin est plutôt séduit par l’idée d’un “Crédit Impôt Innovation” qui existe déjà en Espagne. Il couvrirait ainsi les phases d’industrialisation des offres voire le marketing, et pas juste la R&D amont et l’approche expérimentale. Ce “CII” pourrait être focalisé sur les startups qui en ont le plus besoin et ne sont pas là pour faire de la R&D, mais créer des produits et des services et les vendre, pas faire de l’expérimentation. Reste à comprendre quels sont les obstacles – autres que simplement financiers – pour faire avancer cette bonne idée !
Mais comment Oséo aide les startups dans les phases aval de l’innovation, après la R&D ? Il existe pas mal d’aides, surtout concernant l’export (prêt pour l’export, contrat de développement international, garantie des apports à une filiale étrangère). A une remarque de ma part sur une faiblesse dans le packaging qui est perçu comme bien complexe par les entrepreneurs, François Drouin répond que c’est le rôle du contact unique chez Oséo de présenter l’éventail des offres en fonction de la situation. Sachant que certaines sont plus adaptées aux entreprises plus matures.
Je crois donc que je vais me farcir un de ces jours un schéma des aides Oséo pour une mise à jour du Guide Entrepreneur. A moins que quelqu’un en ai déjà publié un ?
Conclusion
Je tire trois grandes impressions au sortir de cet entretien et d’une analyse des budgets d’Oséo :
- La confirmation du renforcement du rôle central d’Oséo dans les aides publiques à l’innovation, et la tendance à aller vers le guichet unique, ou tout du moins, vers un point de contact unique multi-usage. Sachant que cette tendance est amplifiée par les très nombreux partenariats public-public ou public-privé déclenchés par Oséo. Le gouvernement se tourne presque toujours vers Oséo lorsqu’il s’agit de financer l’innovation ou d’aider les PME. Et pas pour rien, il n’a pas beaucoup d’organisations adéquates sous la main avec 1800 collaborateurs et un maillage de l’ensemble du territoire. A terme, cela pourrait entrainer une certaine rationalisation des aides publiques.
- Les budgets sur les aides standard à l’innovation sont en baisse. L’accent est clairement mis sur les des aides aux projets de R&D collaborative (Pôles de compétitivité / FUI et ISI). Accent renforcé par divers appels à projets comme ceux qui sont gérés par la DGCIS, tel celui qui concernait le web 2.0 et le serious gaming. Cette focalisation sur la R&D collaborative, poussée par le gouvernement et les milieux de la recherche, me rend plus que dubitatif. Elle génère beaucoup de pertes en ligne, notamment lorsque l’on se rapproche des marchés et du business. Domaines où il n’est pas question de faire de l’expérimentation, mais de créer des produits et des services puis de les vendre. La R&D en réseau est certes nécessaire pour les grands groupes (c’est le concept de “l’open innovation”) mais elle n’est pas la panacée pour les startups.
- Il existe chez Oséo une volonté de bien accompagner l’ensemble du cycle de l’innovation. Cela ne semble pas encore très bien compris par la tutelle politique, ni bien packagé ou communiqué. Une belle zone de progrès à la fois pour le gouvernement et pour Oséo.
J’avais plein de sujets qui n’ont pas pu être couverts pendant ce court entretien : les aspects de stratégie industrielle pris en charge par Oséo, le fonctionnement de sa relation avec la tutelle gouvernementale et politique, l’excès de focalisation sur les projets collaboratifs, les doublons dans les différentes aides à l’innovation, la couverture d’Oséo Garantie et les risques pris par les entrepreneurs, quels sont les défis d’Oséo dans les années à venir, son organisation humaine, etc. Ce n’est donc que partie remise.
En tout cas, Oséo est devenu LE maillon essentiel des aides publiques à l’innovation et plus généralement aux PME. Son action compense les faiblesses de l’investissement privé et sa disparition voulue par certains n’entrainerait pas forcément un phénomène de vases communiquant augmentant la part des financements privés. Par contre, une grande transparence est nécessaire pour identifier les ajustements nécessaires à son fonctionnement. Ici comme ailleurs, vous – entrepreneurs – avez peut-être une opportunité d’être entendus.
Reçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :
“L’accent est clairement mis sur les des aides aux projets de R&D collaborative”. Pourtant très souvent ces projets collaboratifs sont créés par opportunisme de subvention plus que par opportunités de marché futures.
Oui, c’est l’un des nombreux effets pervers de ce système. L’union en amont (dans la R&D) ne fait malheureusement pas la force en aval (dans le business).
Si on comprend bien : il reconnaît qu’il y a quand même une perte de budget due à la montée incontrôlable du CIR, qu’il souhaite même élargir à la phase de commercialisation avec le crédit d’impôt innovation à l’espagnol(donc, il va finir par faire disparaître vraiment l’aide standard et l’accompagnement qui va avec), ainsi qu’à la focalisation sur les projets collaboratifs des pôles par le FUI (200 millions d’euros par an). Votre tableau de répartition des budgets est éloquent : quelques centaines de millions pour l’aide à l’innovation, face aux milliards de la garantie bancaire. Enfin, pensez vous que la création d’entreprise soit une priorité dans tous ces financements ? Pourquoi le prêt participatif annoncé concerne les grosses PME qui font du chiffre d’affaires comme vous l’indiquez ? On se reporte sur les FCPI pour financer les startups, mais effectivement le risque de dilution est trop fort à ce stade.
La montée du CIR est incontrôlable car cette dépense fiscale a été déplafonnée pour les grandes entreprises, qui sortent pour l’essentiel du cadre d’action d’Oséo. Mais attention, Oséo ne gère pas le CIR ! Cela passe par le Service d’Imposition des Entreprises (le fisc).
Oui, le montant des garanties et de l’activité de prêt aux PME est impressionnant par rapport aux aides à l’innovation. Mais ce sont un peu des choux et des carottes. L’activité de prêt aux PME est même bénéficiaire pour Oséo ! Quand à la garantie, elle ne mobilise pas les mêmes crédits que les subventions. Son coût réel est celui des défaillances qu’elles doivent couvrir, par les montants couverts. Une petite compta serait utile de ce point de vue là, mais je n’ai pas pu l’extraire des rapports d’activité d’Oséo Garantie. En tout cas, en 2008, la dotation de l’Etat aux fonds de garantie d’Oséo était de 280m€, soit le même ordre de grandeur que les aides à l’innovation. Sachant que près de 12 fois plus d’entreprises sont concernées par Oséo Garantie que par Oséo Innovation.
Difficile de dire si telle ou telle chose est prioritaire. Le gouvernement, via Oséo, doit à la fois préserver et développer l’emploi des PME et des ETI (les entreprises de taille intermédiaire dont on manque en France) tout en aidant les startups et l’innovation à éclore. Il ne faut pas opposer ces deux actions. Elles sont complémentaires l’une de l’autre. La cohérence du “pipe” allant des startups aux PME/ETI mérite cependant d’être revue, d’où l’intérêt des aides à l’innovation “aval” (création de produits, commercialisation, export) permettant justement de créer un pont plus efficace. Un Crédit Impôt Innovation qui ne s’appliquerait qu’aux startups et TPE innovantes aurait du sens de ce point de vue là.
“On se reporte sur les FCPI…” : oui et non. L’action de garantie sur les SIBA permet d’aider un peu plus le financement des startups en amont, au stade de l’amorçage. Il faut bien comprendre qu’en France, le risque de l’investissement d’amorçage est sacrément réduit :
– Un, d’un facteur 4 à 1, du fait des exonérations d’ISF pour l’investissement dans une startup en direct ou via un véhicule ISF.
– Deux, via la garantie sur les SIBA, qui permet de réduire les pertes.
Si on calcule bien, un investissement de business angel redevable de l’ISF peut rapporter même si la/les startups investies disparaissent, du fait de ces deux mécanismes !
Le dispositif d’aide à l’innovation est complexe à appréhender car il joue sur plein de tableaux à la fois :
– Par la fiscalité des investisseurs (réductions d’ISF sur BA/FCPI).
– Par la fiscalité des entreprises innovantes (réduction d’IS et de charges sociales, etc).
– Par les subventions (Oséo classiques, des pôles de compétitivité, de l’Initiative Stratégique Industrielle).
– Par les avances remboursables Oséo.
– Par les aides régionales.
– Par les baisses de dépenses (CIR, CRITT, etc).
– Par les garanties à l’export (Oséo, Coface, etc).
– Par les avances de trésorerie quand on vend aux grands comptes dont les délais de paiement sont très/trop longs.
– Par les avances diverses de trésorerie liées au plan de reprise.
– Par les interventions du FSI.
– Par France Investissement qui dynamise en amont, via les banques, l’alimentation des FCPI.
On ne peut pas aborder les aides à l’innovation en ne prenant qu’une seule composante. Il faut comprendre l’ensemble de cet équilibre complexe qui est un véritable jeu de dominos. Et parfois, on a bien l’impression qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion, tout du moins au niveau politique. C’est devenu tellement compliqué qu’il semble y avoir une forme de démission intellectuelle devant ce chantier. Et pourtant, les rapports divers ne manquent pas sur ces différents sujets. Mais ils ont toujours eu tendance à se focaliser sur un aspect seulement du problème.
Le compte d’exploitation d’Oséo a baissé de plus de 40% au premier semestre 2009 d’après un article paru dans le Figaro
http://www.lefigaro.fr/entreprise/2009/10/15/05011-20091015ARTFIG00425-oseo-augmente-ses-capacites-.php
Vous verrez la cata en 2010… quand la garantie Oséo va devoir jouer et vous verrez aussi les procès des entreprises… On nous fait croire que ce fonds de garantie est rentable, mais à mon avis on aura des surprises. D’où l’intérêt pour eux de s’interesser aux ETI à forte progression et rentables (pour rattraper le coup).
Quand aux listes de solutions Oséo, elles sont toutes simples : il y a les aides d’Etat à taux 0 (subvention et avance remboursable) qui peuvent concerner tant les startups que les ETI (mais qui sont quand même plus légitimes pour des startups) pour ce que les banques ne financent pas à savoir l’immatériel, la R&D… ; et les crédits bancaires qui ne concernent que des entreprises avec un bilan comptable sain, deux à trois ans de progression de chiffre d’affaires et un résultat net positif. Voilà, c’est on ne peut plus simple.
Pour le Crédit d’impôt recherche, le coût pour la collectivité est trop important et en plus on ne sait même pas quels projets sont financés et s’ils sont utiles pour l’économie du pays.
Un peu de transparence serait profitable à tous.
très interessant. pour une fois qu’on à une explication claire de la part d’Oséo. Mais Olivier les avances à taux 0 pour l’innovation et les avances de trésorerie du plan de relance n’ont rien en commun. D’un côté, vous avez des entreprises qui investissent dans l’avenir, de l’autre, des entreprises qui ont des trous de tréso (cycle d’exploitation classique).
…Entre aide directe et incitation fiscale pour l’innovation, il va falloir choisir. Pourquoi ne pas avoir laissé le crédit d’impôt plafonné aux grandes entreprises, et les aides directes (avec taux d’aide plus élevé) avec des conseils autour pour les créateurs et les PME ? Cela aurait été plus sympa.
Christian Estrosi, secrétaire d’etat à l’industrie, lance des états généraux de l’industrie. Plusieurs thèmes sont abordés, dont la cohérence des aides pour favoriser l’entrepreneuriat et l’innovation. Il vise aussi le rôle du capital risque et le financement en fonds propres. Il s’interesse comme d’autres au passage de la PME à l’ETI. Je ne sais pas s’il s’interesse aux startups aussi. Mais en février 2010, pour clore les états généraux, Nicolas Sarkozy présentera sa nouvelle politique industrielle pilotée par l’Etat, avec les priorités du grand emprunt. Estrosi est le patron des pôles de compétitivité (sous la houlette de l’Ecole des Mines et des Drire…), au dessus de la DGCIS et d’Oséo. Si toutes les aides se concentrent sur ces pôles à la méthode du collaboratif, il serait opportun de faire passer vos idées sur le fait que ce système n’est pas la panacée et n’est pas du tout adapté. Et si les projets ne sont plus collaboratifs au sein des pôles, et bien il ne fallait pas créer ce nouveau canal de financement puisqu’il y en avait déjà un.
L’article
http://www.usinenouvelle.com/article/etats-generaux-themes-et-methode.N119271
http://www.usinenouvelle.com/article/etats-generaux-de-l-industrie-c-est-parti.N119278
Toujours sur le thème des pôles de compétitivité, je voudrais compléter mon post en indiquant que les pôles de compétitivité visaient surtout l’industrie et non le tertiaire au départ, comme les services numériques. Il s’agissait dans ces pôles de faciliter les liens entre les grands donneurs d’ordre et leurs PME soustraitantes… pour éviter les délocalisations… Or on voit bien que les grands donneurs d’ordre préfèrent désormais les PME soustraitantes moins chères d’Asie… Et les fermetures d’Usines… Estrosi ne peut les arrêter. Les médias nous le rappellent chaque jour.
Notre industrie française a t-elle de l’avenir face à l’Inde et à la Chine ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_postindustrielle
Il faudrait plutôt parler de désindustrialisation dans certains secteurs et de la montée des services à haute valeur ajoutée.
Elie Cohen indique “nous n’avons pas la spécialisation haut de gamme, haute technologie, à quelques exceptions près, qui nous permettrait de nous immuniser contre la concurrence des pays développés. Nous sommes par ailleurs trop chers pour vendre des produits banalisés. Résultat : notre performance se dégrade et vis-à-vis de nos partenaires européennes de la zone euro, et vis-à-vis des pays émergents. En outre, la France ayant une spécialisation moyenne mais fortement dépendante du taux de change, elle subit une concurrence supplémentaire du fait de la dégradation du taux de change euro-dollar….”
http://www.lemonde.fr/economie/chat/2008/02/18/la-france-est-elle-en-train-de-perdre-son-industrie_1012950_3234.html
Ce sont toutes ces questions qui préoccupent le gouvernement actuel et qui détermineront sa politique d’aide vers telle ou telle entreprise…
Intéressant le rôle de l’Ecole des Mines. En apparence, un instrument des régions pour préserver ce système de financement des économies locales.
Par contre, quand on regarde la liste des pôles et notamment les 16 principaux, qui collectent le gros des subventions, ils sont assez focalisés sur de la hightech – numérique ou pas -, et pas sur des industries traditionnelles avec faible différentiation. Notamment:
– 4 pôles dans la santé, où la concurrence ne vient pas (encore) d’Asie
– 5 pôles dans le numérique sur des domaines où on concurrence plus les US que l’Asie (logiciels, jeux, Internet, nanotech, sécurité, high-perf computing)
– Le reste sur la mer, la chimie, les transports, l’agro-alimentaire et les transports où on n’est pas en concurrence frontale avec l’Asie et confronté tant que cela à la délocalisation (sauf peut-être avec les transports, et encore, le grand concurrent est plutôt canadien).
Elie Cohen a raison de dire que la compétitivité de la France se dégrade par le bas (faible valeur ajoutée) et par le haut (technologies à forte valeur ajoutée).
Le problème, c’est que l’on n’a pas encore bien compris pourquoi. On pense trop souvent que c’est du fait d’un manque d’investissement en R&D. D’autres évoquent les charges sociales qui pèsent sur les comptes des entreprises. Les deux sont en partie faux, surtout dans la mesure où notre pays est devenu un paradis fiscal de la R&D. Et la France regorge de secteurs de pointe, mais qui sont sous-exploités. On a par exemple l’un des deux meilleurs labos d’Europe en informatique avec l’INRIA (avec Fraunhoffer Institute en Allemagne) mais on peine à transformer cela en succès mondiaux. Et le leader français du logiciel, Dassault Systèmes, n’en vient pas. Il y a cependant des secteurs moins technos où la France réussit bien, et qui intègrent pourtant du marketing (ou au moins la marque “France”) : l’agro-alimentaire, le luxe et la cosmétique, la grande distribution. Ce n’est donc pas une fatalité. Cela veut dire que l’on manque de compétences business dans certains secteurs qui existent dans d’autres.
Le vrai problème de la France se situe dans l’aval de l’innovation, pas dans l’amont. C’est dans sa relation au marché, dans sa capacité à créer des solutions qui répondent à de vrais besoins, dans son aptitude à les vendre, à exporter, à combiner innovation technologique et marketing, à faire de la “high tech pour les masses” que nous sommes déficients. Dans les technologies, nous avons été trop habitués à créer de la hightech ne nécessitant pas de faire du marketing avec les grands programmes industriels (énergie, transports) et maintenant cela nous retombe dessus car pour réussir, il faut vendre avec du marketing et faire du volume. On n’est pas bon non plus pour s’imposer à l’échelle mondiale au niveau des standards, notamment faute de maitrise de l’anglais.
On raisonne aussi trop “démographie des entreprises”. Il n’y a pas assez de grosses PME (ETI ou gazelles) alors on met le paquet dessus avec ce que l’Etat sait faire : subventionner, prêter, ou améliorer les liens entre recherche publique et entreprises. Mais on ne traite pas le fond du problème.
Il y en a une qui semble avoir compris en partie : Anne-Marie Idrac, qui parcourt le monde pour vendre “l’industrie France”. L’Elysée a commencé à s’en préoccuper également, avec une cellule dédiée, qui s’occupe notamment du nucléaire et de l’aérospatiale (elle avait pris en main le dossier Rafale, qui semble avoir aboutit au Brésil). Mais l’appareil d’Etat a encore une vision colbertiste trop traditionnelle de l’industrie. Estrosi ? Son pédigrée semble bien éloigné des entreprises. Il était plutôt destiné à s’occuper de problématiques de sécurité intérieure.
Il faudrait mettre la surmultipliée au niveau des compétences, qui ne sont pas bien charpentées en France pour être compétitifs. On parle de recréer Stanford dans la Vallée de Chevreuse. Mais on réunit essentiellement des universités scientifiques et des écoles d’ingénieurs. Il y a juste un malheureux HEC qui sera en bordure de cette nouvelle zone stratégique. Et que penser de notre culture managériale ? Est-ce adaptées aux nouveaux défis du moment ?
Sinon, certains comme Michel Rocard souhaitent à juste titre que la France innove aussi dans les “greentech”. Combien de pôles là dessus ? Deux ou trois au maximum. La filière solaire n’est pas bien en point alors que les Allemands sont les meilleurs d’Europe (à Dresde). Les éoliennes ? Pareil.
Alma Consulting Group ferait il du lobby sur le crédit d’impôt innovation (plus large que le crédit d’impôt recherche) ? car ce groupe est conseil en financement de l’innovation et en fiscalité. Il a tout intérêt à ce que ces crédits d’impôt (bien compliqués) se généralisent pour faire fructifier son affaire… et supprimer ainsi l’aide directe à l’innovation qui peut se passer très facilement de ses services, puisque c’est l’Etat qui accompagne les PME dans ce cas, sans leur ponctionner le moindre centime.
Le site du groupe Alma consulting :
http://www.almacg.fr/index.php?id=19&L=0
L’article des Echos faisant état du baromètre très dirigé de ce consultant :
http://www.lesechos.fr/info/metiers/020141546016-elargir-le-credit-d-impot-recherche-a-toute-l-innovation.htm
Dans le graphique du financement de l’innovation présenté sur le site d’Alma Consulting, figurent le CIR, l’aide Oséo, le FUI des pôles, Eureka et Eurostars… Il les présente comme étant des dispositifs séparés, or ils sont tous gérés par Oséo qui propose déjà des expertises dans ce cadre :
http://www.almacg.fr/index.php?id=19&L=0
Merci Olivier pour cet éclairage quant aux outils d’OSEO!
Pourquoi la Suisse fait elle partie des pays européens les mieux classés dans le baromètre de l’innovation ? La France fait partie du peloton de tête aussi, avec l’Allemagne, le RU, la Suède, le Danemark…
L’Italie et l’Espagne ne sont par contre pas bien classées.
Le baromètre européen
http://www.proinno-europe.eu/admin/uploaded_documents/EIS2008_Final_report-pv.pdf
Le portail de l’innovation suisse
http://www.myscience.ch/fr/research_daily/funding/kti
Le Luxembourg aussi semble être bien noté
Voici son portail
http://www.innovation.public.lu/html/
Pourvu que ça dure ! (quand il n’y a plus rien à comprendre)
Je voudrais ici, à travers le rapprochement de 4 extraits du texte d’Olivier et des divers commentaires, revenir ici sur la question de “volonté”, point-clef pour l’innovation en France:
«
François Drouin remarque que seul le quart des aides du urFond Unique Interministériel (FUI) qui finance les pôles de compétitivité revient aux grandes entreprises, un autre quart aux PME et le reste, la moitié, aux laboratoires de recherche.
………..
Ce “CII” pourrait être focalisé sur les startups qui en ont le plus besoin et ne sont pas là pour faire de la R&D, mais créer des produits et des services et les vendre, pas faire de l’expérimentation. Reste à comprendre quels sont les obstacles – autres que simplement financiers – pour faire avancer cette bonne idée ! »
« Il faut comprendre l’ensemble de cet équilibre complexe qui est un véritable jeu de dominos. Et parfois, on a bien l’impression qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion, tout du moins au niveau politique. C’est devenu tellement compliqué qu’il semble y avoir une forme de démission intellectuelle devant ce chantier. »
« Mais en février 2010, pour clore les états généraux, Nicolas Sarkozy présentera sa nouvelle politique industrielle pilotée par l’Etat, avec les priorités du grand emprunt. Estrosi est le patron des pôles de compétitivité (sous la houlette de l’Ecole des Mines et des Drire…), au dessus de la DGCIS et d’Oséo. Si toutes les aides se concentrent sur ces pôles à la méthode du collaboratif, il serait opportun de faire passer vos idées sur le fait que ce système n’est pas la panacée et n’est pas du tout adapté. »
Dés janvier 2005 avec le rapport Beffa qui devait conduire à la création de l’AII, re-dissoute depuis (moins ça change, plus c’est pareil….) j’avais tenté d’expliquer dans un commentaire
http://portail-innovation.typepad.com/innovationtribune/2005/02/rapport_beffa_l.html
cette apparente « démission » qui est une vraie volonté …de ne rien faire: pourquoi voulez-vous qu’il soit créé en France des Google ou des Cisco qui torpilleraient -voir conduiraient au tombeau- la PQR, les investissements des assureurs dans une “Industrie” obsolète ou Alcatel et les telcos historiques ?
De ce point de vue « l’inefficacité » d’OSEO camouflée en usines à gaz des financements, n’est que la bonne organisation de cet immobilisme féodal dont la devise est toujours celle de Laetitia Bonaparte, mère de Napoléon (avec l’accent Corse): « Pourvu qué ça doure ».
Donc attendons février 2010 … puis Pâques ou la Trinité….
@Pierre Albertin. D’accord avec le fait que c’est une caste (X Mines, grandes écoles d’ingénieurs…) qui a fait (jusqu’ici) en sorte de tout verrouiller comme l’avait décelé dans les posts de votre article, AY Portnoff, à propos du Rapport Beffa préfigurant l’AII. Il est nécessaire d’ouvrir le monde de l’innovation à d’autres profils. De même qu’il n’est pas normal de tout concentrer sur les ETI et les grandes entreprises. Il est urgent de laisser les nouveaux entrants faire leur place sans trop déséquilibrer l’ensemble. La parité euro/dollar est de toute façon une plaie pour l’exportation des ETI en ce moment.
En ce qui concerne le crédit d’impôt espagnol, il faudrait comprendre dans ce cas pourquoi l’Espagne est en queue de peloton pour l’innovation en Europe malgré cette mesure. Je ne pense pas que ce Crédit d’impôt Innovation soit si efficace, si ce n’est pour faire du chiffre rapidement (annonce gouvernementale sur le soutien à l’innovation) et pour les cabinets spécialisés qui se sucrent au passage afin de conseiller les entreprises dans leur “défiscalisation”.
Autre chose : Bruxelles imposait jusqu’ici les “sauts technologiques” comme secteur légitime d’intervention de l’Etat (puisque trop risqué pour le financement privé). Mais dans le cas des startups (même peu risquées technologiquement), il y a un manque de financement privé durant les premières années. Il faut donc déroger sur ce type d’entreprise. C’est au niveau des règles européennes que tout se joue. Le crédit d’impôt innovation espagnol ne finance pas la commercialisation des produits. Il permet simplement de financer un peu plus des innovations moins high tech (comme le fait d’ailleurs l’aide à l’innovation, par opposition au crédit d’impôt Recherche, plus axé sur la recherche scientifique proche des laboratoires).
Les aides à l’innovation d’Oséo (avances à taux 0, remboursables en cas de succès) financent aussi le design et des investissements plus large que le CIR. Mais comme les crédits d’impôts, elle s’arrête avant l’industrialisation et la commercialisation. A ce stade, normalement la preuve du concept est faite, il y a le produit, le risque est diminué et le financement privé devrait jouer son rôle (prêt avec taux d’intérêt, contrat de développemetnt Oséo…), avec une garantie. On pourrait imaginer un prêt à taux 0 (ou presque), remboursable en tout état de cause, pour financer cela et destiné aux jeunes entreprises innovantes.
Ce post est très intéressant…merci Olivier. Le financement de l’innovation devient une réalité en France, même si l’exercice est consommateur de temps…