Mardi après-midi, je suis allé faire un petit tour sur Linux Expo au CNIT. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de participer aux différents débats, dont celui sur Firefox et XUL avec Tristant Nitot et un autre avec les représentants des principaux candidats de l’élection présidentielle, mais j’ai pu croiser quelques stands intéressants à un titre ou à un autre:
RedHat présentait un des fameux PC à $100, équipés de la distribution Linux Fedora. Le petit engin est sympa. La manivelle pour charger la batterie a été abandonnée! L’écran a l’air de faire environ 12 à 13 pouces. Quand on demandait à l’exposant ce qu’il y avait dans la machine, la réponse était “on ne sait pas, nous on ne fait que présenter Fedora“. Dommage! Manque de curiosité patent!
Bull avait un stand. Et surtout un nouveau logo… qui fait peur! On le dirait sorti des années 1970. Heureusement que leurs matériels, notamment les serveurs Novascale, sont de technologie plus récente. Qui a pu créer un machin pareil?
Mandriva, à contrario avait un stand plutôt sympa. Tout en couleur et ouvert sur les visiteurs avec démonstrations diverses. Du bon marketing.
Une équipe d’élèves de l’Epitech présentait VLVC, VideoLan VideoConference, un add-on du fameux logiciel open source Videolan créé par les élèves de l’Ecole Centrale. Voilà un logiciel open source qui a succité la création d’un bel écosystème.
Sur le stand ubuntu-fr.org, on pouvait récupérer un exemplaire du journal Linux Pratique avec l’Ubuntu Dapper Drake 6.06 que je m’en vais tester un de ces jours. Et au fait, il existe une distribution Ubuntu bootable pour clé USB? Oui, Usbuntu, mais il parait qu’elle ne fonctionne pas très bien d’après l’équipe du stand. Il faut bien entendu avoir un PC dont le BIOS permet le boot à partir d’une clé USB. Je vais tester cela tout de même un de ces quatre. Ubuntu est la distribution Linux en vogue en ce moment. C’est extraordinaire. Dérivée de Debian, elle est positionnée sur le poste de travail et se distingue par sa facilité d’emploi et le non emploi de logiciels commerciaux. L’interface graphique est basée sur Gnome. Le site ubuntu-fr.org indique : “Ubuntu est une distribution Linux qui réunit stabilité et convivialité“. Est-ce à dire que ce n’est pas le cas des autres distributions Linux? Un petit coup de Google Trend montre que cette distribution est sacrément populaire comparativement aux autres grandes distributions.
L’APRIL, située dans la zône du salon traditionnellement réservée aux associations diverses, faisait campagne auprès des politiques et faisait signer une pétition contre les lois sur la propriété intelectuelle (DAVDSI) et les dangers qu’elle fait courir aux logiciels libres.
Une autre association présentait ce tract sur “les logiciels propriétaires” responsables de la peste et de tout le reste (comme la “dictature intellectuelle”). C’est déplacé. Pour une raison simple: le tract qui critique en fait Windows et Microsoft fait un amalgamme en jettant l’opprobre sur toute l’industrie du logiciel commercial. Cet alter-mondialisme extrême du logiciel pourrait être un peu plus nuancé.
Le stand Novell accueillait IBM comme partenaire. Le monde à l’envers? Non, car IBM avait aussi son stand sur le salon.
Il y avait aussi un stand de Microsoft France. Au milieu des stands des journaux informatiques (“L’Informaticien”, “Programmez”, etc). Ils avaient décidé de venir au dernier moment. Ce n’est pas la première fois puisque l’éditeur était présent à ce salon depuis 2002 avec une interruption en 2006 je crois. Mais avec une surface qui va en décroissant. Que font-ils bien là? Pour “dialoguer” avec les communautés de l’open source tout d’abord. Et aussi présenter quelques technos d’interopérabilité avec le monde Linux. Bernard Ourghanlian, Directeur Technique de Microsoft France intervenait également dans une conférence avec Novell pour expliquer le partenariat quelque peu alambiqué autour de Linux entre les deux éditeurs.
A côté de Linux Expo, dans un hall adjacent, il y avait le salon “Business Online” traitant de marketing direct en ligne ou pas en ligne. Le salon était tout bonnement désert. Sauf dans une petite salle de conférence rassemblant une cinquantaine de personnes, probablement l’intégralité des visiteurs de ce salon. Les pros du marketing devraient pourtant savoir que ces salons ne sont pas la meilleure manière de rencontrer des clients!
Que retenir de tout cela? J’ai vraiment survolé ce salon et croisé quelques connaissances (Frédéric Couchet de la FSF, Alexandre Zapolski de Linagora, etc). Mais pas assez pour voir en détail les évolutions de Linux. Il semble que la promotion de Linux sur le poste de travail continue bel et bien. Et qu’il faut que je me mette à jour sur ces évolutions.
Le même jour avait lieu le lancement grand public de Windows Vista mais cela mérite un autre “post”.
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Le logo Bull on dirait qu’il est un peu inspiré de celui de la Xbox, une forme verte, la marque en gris, il y a un air de famille éloigné.
Oui, m’enfin, Bull n’est pas une marque grand public! Donc s’il y a inspiration, elle est à côté de la plaque.
Bonjour Olivier,
C’est vrai qu’Ubuntu est un OS très intéressant: la puissance d’une machine UNIX combinée à une utilisation simplifiée grâce à un très belle interface graphique.
J’utilise ponctuellement et pour ma part Kubuntu qui est un peu moins pour les geeks qu’Ubuntu, et donc encore plus conviviale.
Bonjour Olivier,
Aucune mention de Mono chez MS ou Novell ?
Verra-t-on un jour des applications .Net tourner sur Linux ? (au delà de l’effet démo qu’on connait aujourd’hui)
Soyons réaliste : en 10 ans Linux n’a jamais dépassé les 1% de parts de marché,en particulier sur le poste de travail…pour moi le problème est que les génies du logiciel libre se concentrent plutôt sur les noyaux (un vrai challenge intellectuel) ou sur des logiciels spécifiques (emacs, etc) qui tournent en fait sur toutes les plateformes, alors que les interfaces graphiques et autres bureaux ne sont pas au point. Je pense que Linux trouve naturellement sa place pour les étudiants en informatique, et plus généralement pour les applications où l’utilisateur a besoin d’accéder aux sources des pilotes et du noyau (genre développement d’instruments scientifiques, systèmes embarqués, calculateurs parallèles, etc), et également pour les serveurs, où le TCO est nettement plus faible que Windows ou Unix propriétaires , et dont les utilisateurs sont assez dégourdis. Pour le reste, personnellement, j’emploie des logiciels open-source sur Windows ou MacOsX, ce qui évite les problèmes de pilotes ou de codecs introuvables, et permet de collaborer avec les fanatiques de Office.
WPF == Windows Presentation Framework ?
Ne parle-t-on pas plutôt de Windows Presentation Foundation (Nom de code Avalon) ?
Une rapide recherche sur Google me montre que “Windows Presentation Framework” est également cité. Arghhh…
Je trouve que la dénomination des composants du .Net Framework 3.0 manque vraiment de clarté. Et voilà qu’en plus il y en a d’autres manière de les appeler.
Nicolas, je n’ai pas eu le temps d’enquêter là-dessus.
Le support de .NET sous Linux est une course à l’échalotte permanente vus les changements permanents que Microsoft apporte à .NET!
Il y a un bon article de Wikipedia qui fait le point sur la question: http://fr.wikipedia.org/wiki/Mono_(informatique).
D’après ce que je vois sur le site de Mono, ils supporteront le framework .NET 2.0 complet pendant le courant 2007. Mais pas d’information sur .NET 3.0.
Olivier,
c’était un plaisir de se rencontrer à la sortie du salon. Ubuntu est effectivement une excellente distribution, que j’ai utilisé sur le long terme (un an), dans sa toute première version. A l’époque, c’était déjà super stable et très convivial, et ce que j’ai pu en voir sur les postes de mes collègues, les progrès sont les versions récentes sont très sympathiques. Il en existe plusieurs variantes, dont Kubuntu (avec KDE à la place de GNOME) et Xubuntu (avec XFCE). Cette dernière a l’avantage de tourner sur des toutes petites configurations. Pour l’instant, pas de bureaux en 3D sur ces versions, mais une véritable efficacité du à la simplicité. On apprécie d’avoir une distribution quasiment prête à l’usage sur un CD (y compris navigateur Firefox, Thunderbird, OpenOffice.org, etc.). Il manque par contre des logiciels propriétaires comme Flash ou les drivers spécifiques, qui sont très simples à ajouter.
C’est dommage que tu n’aie pas eu le temps de voir la petite boite Linutop, petit PC basse consommation silencieux, gros comme un livre de poche, et qui tourne sur une Xubuntu. J’en ai rapporté un, je vais le tester. Le matériel et la licence (y compris suite bureautique) coûte… le prix d’une Vista basic (écran/clavier/souris non compris) !
Hello Tristan,
Je vois que Linutop est une sorte de Network Computer. A part pour remplacer le Minitel si FT s’y lançait, cela peut-il devenir un produit grand public? Où est-ce plutôt pour les entreprises ou pour les bornes publiques (comme à l’entrée d’un salon…)?
Je me méfie toujours de ces machines limitées, sans capacité de stockage local. Tout comme de ces baladeurs Internet Wifi (Mylo de Sony, ou N800 chez Nokia) à la fois trop gros pour être des mobiles et trop petits pour offrir un écran correct pour surfer sur Internet.
A bientôt,
Olivier
Florent, il semble qu’aujourd’hui, la part de marché de Linux soit supérieure à 1% sur les postes de travail. Il semble même qu’elle ait atteint voire dépassé – selon les pays – celle du Macintosh (aux alentours de 3%).
Ce qui n’empêche pas que le paradoxe de Linux est que certaines de ses forces tant appréciées de ses fans, comme le choix et la diversité, nuisent à sa diffusion dans le grand public. Le choix d’une interface utilisateur (GNOME, KDE, ou autre) pour commencer. Trop de diversité nuit à la standardisation, notamment pour l’apprentissage de l’utilisation, et aussi pour les éditeurs de logiciels tiers.
Florent,
Mon commentaire rejoint celui de Olivier Ezratty.
C’est inutile de critiquer sans fondements : ma mère utilise Mandriva sans problèmes. Ma copine aussi et elle est meme adminsitratrice de son poste (elle gère toute seule les installations de programmes/ périhpériques). Ni l’une ni l’autre n’ont eu besoin de formation.
voici pour les interfaces graphiques.
Concernant les applications serveurs :
En tant que consultant informatique, je suis amené à travailler avec tout type de logiciels, et la plupart des logiciels propriétaires sont beaucoup plus compliqués à gérer que les logiciels libres/opensource :
* Gérer une base Oracle nécessite un DBA
* Installer un progiciel quelconque requiert des négociations couteuses et interminables avec les commerciaux et un consultant spécialisé pour venir installer le produit.
Concernant les codecs et drivers, je pense ne pas me tromper en disant que n’importe quelle distrib Linux intègre nativement plus de drivers que Vista.
Moi j’aime bien le logo de Bull. Et je trouve que c’est plutôt le stand de Mandriva qui fait vraiment penser au style des années 70 : tout en angle bien rond, couleurs orangés, grosses lampes sphériques orange etc.. C’etait tout à fait les formes de ces années là.
@Florent: prend une imprimante multifonction scanner/imprimante HP courante, et compare l’installation des logiciels sous windows et sous Linux.
Moi je suis désolé, mais sous Mandriva, je branche et ça marche, alors que sous Windows XP, faut encore rebouter 2 fois et installer 100 Mo de logiciels.
Linux compliqué pour les utilisateurs qui doivent comprendre le code source de leurs pilotes, ça tient plus de la légende urbaine que de la réalité. 😉
Bonjour Olivier 🙂
Je decouvre ton blog (mieux vaut tard …)
Tu as quand même manqué un stop sur le stand d’un revenant: INGRES, maintenant dispo en Open Source GPL; c’était quand même la grande surprise du salon! Et puis ca nous aurait donné l’occasion de prendre un verre 🙂
A bientôt
Serge 🙂
Ce n’est que partie remise! Au 25 peut-être…