La conférence LeWeb est une belle occasion de rencontrer des startups, et pas simplement des startups françaises. LeWeb bouillonne d’énergie et cette énergie vient en grande partie des startupers de l’assistance ou dans les stands et présentations. C’est pourquoi je vais commencer par les startups avant de couvrir le contenu des sessions plénières de la conférence.
On en trouvait sous forme d’exposants dans les différents “Docks”, hébergées par certains sponsors de l’événement comme Microsoft, et puis, il y avait 16 startups élues qui participaient au concours de LeWeb, trois finalistes pitchant en séance plénière. Ce nombre se réduit d’année en année car il me semble qu’il y avait plus d’une trentaine de startups dans ce concours de beauté de startups il y a quelques années. Probablement une question de logistique. Ce qui permet aussi d’améliorer la sélectivité. Les vidéos des pitches sont
Ils ont sorti du chapeau les trois startups suivantes qui ont eu donc le privilège de présenter leur société en plénière de LeWeb. Et en présence d’un jury rassemblant une belle brochette de “top guns” entrepreneurs du web français et un anglais (francophone) : Jean-David Blanc, Entrepreneur/Business Angel (fondateur d’AlloCiné et maintenant business angel), Brent Hoberman (de mydeco, qui était intervenu à LeWeb en 2007), Xavier Niel (Iliad/Free, pour sa première apparition sur scène à LeWeb), Jacques-Antoine Granjon (vente-privee) et enfin Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister). Tous faisant du financement d’amorçage comme business angels. Les trublions de l’Internet français étaient à gauche (ci-dessus) et les bons élèves à droite (ci-dessous). C’est une image, qu’ils ne se vexent pas !
Alors, qu’a fait le jury ? Il comportait cinq français sur six. Que croyez-vous qu’il puisse se passer en pareil cas ? Et bien, le jury a changé les règles du jeu ! Ne pouvant pas départager les trois finalistes, il a créé trois prix thématiques pour les décerner aux trois startups. Le prix de la meilleure viralité pour paper.li, celui de la technologie pour Waze et je ne sais plus quoi pour Supermarmitte. Presque une caricature du comportement français dans les sphères internationales ! Mais bon, c’était justifié par un déséquilibre : Waze venait de lever $25m. C’est une entreprise bien plus mature que les deux autres. Le combat était inégal. Au pays de l’égalité, ce n’était pas acceptable !
Mon choix
J’avais analysé sur papier les dossiers de ces startups en visitant leur site et mes trois préférées étaient les suivantes : PraizedMedia, Tagattitude et Work4Labs qui associaient une innovation apparente avec un modèle économique pouvant tenir la route :
- Miyowa, la solution marque blanche d’agrégation de vos réseaux sociaux et communication instantanée pour mobiles hors du monde Apple, autour d’un carnet d’adresses unifié. Ses principaux clients sont des opérateurs télécoms. C’est une belle boite basée à Marseille, avec son siège à San Francisco (avec son CEO Pascal Lorne, ci-dessous avec ses girls qui ne manquaient pas d’attirer l’attention, un marketing à la Las Vegas, plus rare en France – féministes en herbe, sortez vos armes…) et des développeurs en Europe de l’Est. Avec 150 personnes en tout. Mazette !
- Découverte de la sympathique équipe de Tumbup avec son CEO Réda Berrehili (ci-dessous). Son site est un service de recommandations de tout : restaurants, contenus, produits en tout genre. Il s’appuie sur les contenus qu’il grappille dans les réseaux sociaux et sur les informations entrées au fur et à mesure par les utilisateurs. Ont-ils trouvé la potion magique pour réussir dans ce créneau difficile ? Trop long à traiter dans le cadre de ce post ! Et puis, l’équipe comprend ce sympathique jeune couple de tourtereaux (Lucas Ponce de Leon et Adélaïde Durandet, ci-dessous) qui s’est rencontré via Twitter, la geekette étant presque plus geek que le geek. Ca promet !
- Alerti, une startup dans le vent qui suit ce qui se dit sur les marques. La solution est encore en bêta. On définit les sujets à surveiller, les sources d’information. L’outil analyse la tonalité des avis sur produits et sociétés. Cela permet ensuite de réagir aux alertes en planifiant des tâches comme la réponse aux avis des consommateurs et de les répartir dans les équipes de la société pour éviter les redondances.
- Wikipixel, une photothèque collaborative en mode SaaS. Une sorte de Sharepoint de la Photo ?
- Alcatel-Lucent qui inaugurait sa présence avec l’organisation d’un “hackathon” de développement d’applications mobiles (Android ou iPhone) avec comme prix, entre autres, des places gratuites à des startups pour LeWeb. Les applications développées en mode pizza+caféine devaient supporter OpenPlug, une API de la société éponyme acquise par Alcatel en septembre 2010 et qui permet de développer des applications mobiles en mode multiplateforme.
- Microsoft qui hébergeait quatre startups proposant des solutions CMS (content management systems) tournant sous .NET : DotNetNuke (site communautaire du CMS DotNetNuke), Axinom, Umbraco et Kentico. Pourquoi cette focalisation sur les CMS chez Microsoft et les startups ? Je ne sais pas trop.
- Les startups du pavillon de l’Irlande : pinpoints (vue plus haut), worky (un truc pour se faire recruter en publiant son CV, hum hum…), LouderVoice (qui agrège les reviews consommateurs de produits dans le sites de ecommerce, why not), Weedle (un autre site de job search), MXSweep (solution de sécurité en mode SaaS), FeedHenry (hébergeur d’applications en mode SaaS), Miximo (un outil pas encore disponible pour améliorer la communication de groupe, dites-donc !), temetra (c’est sur smart metering qui fonctionne en mode cloud et à distance, vous suivez…?) et teamworkpen (pas googleisable, je passe).
Il y avait enfin toutes les startups présentes dans la conférence, sans stand ni participation aux divers concours sans compter les “porteurs de projets” qui veulent démarrer une startup et cherchent à peaufiner l’idée et à trouver des partenaires. LeWeb est un bon endroit pour avancer de ce point de vue là !
LeWeb est aussi une sorte de place de marché. De nombreux startupers avaient organisé leur journée avec des rendez-vous en série avec des investisseurs potentiels (business angels, VC) français comme étranger. Ca bouillonnait en permanence. De nombreuses levées de fonds démarrent lors de LeWeb pour se concrétiser plus tard. Et il n’y a probablement aucun autre événement de ce calibre en France pour réunir à une échelle internationale autant de protagonistes de l’écosystème de l’innovation numérique. Qui s’en plaindra ?
Pour mémoire, vous trouverez toutes mes bien belles photos de LeWeb 2010 sur
Le prochain épisode de ce compte-rendu de LeWeb 2010 portera sur les sessions plénières dans le sujet des “plateformes” (logiciel, cerveau, automobile, charity, etc) avec différents niveaux de lecture.
Tous les articles sur LeWeb 2010 :
LeWeb 2010 – Vue d’ensemble
LeWeb 2010 – Les startups
LeWeb 2010 – Les plateformes 1
LeWeb 2010 – Les plateformes 2
LeWeb 2010 – Les plateformes 3
LeWeb 2010 – EpilogueReçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :
Une fois n’est pas coutume, excellent billet Olivier !
Pour info, Super Marmite a gagné le prix dans la “catégorie originalité” & Paper.li est financé par le fond de l’un des membres du jury… Comme je le dis ici http://goo.gl/RrcQq , le ratio clé pour Super Marmite sera le nombre de plats échangés / le nombre de gastro générées 😉
Quelques commentaires concernant le point sur Alcatel-Lucent:
1- les sociétés proposant des solutions de CMS citées sont en fait liées à Microsoft, pas Alcatel-Lucent: elles proposent toutes des solutions basées sur .NET
2- le Hackathlon a vu récompensées 3 applis, dont la notre… Toutes les applis en compétition (20 développeurs étaient présents) utilisent des web API.
La notre, Kizz TV (http://www.kizz.tv) pour Android, fonctionne sur Samsung Galaxy Tab. C’est une plateforme ludo-éducative qui utilise notre web API de profilage et recommandation pour amener à chaque enfant les jeux les plus adaptés à son profil cognitif. Et elle utilise la Web API de paiement mise à disposition par Alcatel-Lucent et ses partenaires.
Toutes ces APIs sont disponibles sur programmableweb.com et permettent aux développeurs de facilement batir des applis (smartphones, tablettes, TV connectées, ordinateurs).
Oops, la boulette ! Je vais donc éditer l’article en conséquence. L’arrangement de ces stands était donc quelque peu ambigu. La zone des startups CMS étant sans signalétique, il semblait qu’elle était attachée au stand Alcatel qui était en face. Je vois d’ici Julien Codorniou qui doit fulminer…
Bonjour ! Super article, je suis un des deux geek tourtereau, @Savatte (Lucas Ponce de Leon), avec sa chérie @AdeDurandet (Adélaïde Durandet), mais le plus geek c’est moi !
Merci pour l’article et pour la photo qui est superbe !
Très bonne analyse de Leweb 2010.
Bravo
Comme toujours super article avec du fonds et de l’analyse.
Je me pose exactement les mêmes questions que toi sur le modèle de super-marmite. Autant le projet est sexy d’où le prix de l’originalité. Autant j’émets de grands doutes quant à sa scalabilité. A voir donc, les startuper trouvent toujours un moyen de relever les défis 😉
Reda
Très bon billet (que je vais relire à tête reposée 😉 ) Bravo !
Super article! Surtout pour nous qui aurions aimé y être 🙂
Merci pour les infos.
Isabelle et Anthony
Julien fulminera de toute façon, quand il apprendra que c’est bien sur le stand de Kentico (CMS .Net) donc Microsoft que j’y ai gagné un …iPad !! 😉
Ceci dit en passant, leur solution de CMS est vraiment top et permet d’économiser en ressources de développement .Net, ce qui est très appréciable dans un marché du recrutement très tendu sur ces ressources.
Bonjour Jacques,
Nous avons testé chez nous la solution de Kentico pour notre future version des sites Web SoftFluent et CodeFluent Entities.
Elle est effectivement très complète fonctionnellement mais l’interface d’administration du contenu est loin d’apporter une simplicité comparable à WordPress. A mon sens, c’est un élément majeur à considérer pour un CMS.
Au final, après avoir évalué plus finement, nous avons préféré la solution de Telerik qui est beaucoup plus facile à appréhender pour l’utilisateur.
Pour répondre à l’interrogation d’Olivier sur les raisons du focus de Microsoft sur les CMS, je pense que Microsoft est bien conscient d’un gros problème marché sur le web face au libre, et que c’est une façon d’essayer d’apporter des réponses… surtout dans une conférence dont le titre est “Le Web” (même si on comprend bien que la conférence ne traite pas du tout des CMS).
Daniel
Comme toujours super article avec du fonds et de l’analyse.