Dans les trois premiers articles de cette série sur les propagandes de l’innovation, j’avais commencé à poser le sujet en décrivant pourquoi le marketing de l’innovation était rentré dans le champ de la propagande, puis illustré comment les données de marché étaient souvent présentées en trompe l’œil, et enfin passé en revue quelques exemples d’erreurs scientifiques, pratiques ou économiques.
Dans cette quatrième partie, je m’attaque à une technique qui n’est pas nouvelle ni spécifique à la technologie. Elle est couramment pratiquée en politique pour faire dire à un politique ce qu’il n’a pas vraiment dit. Elle est pratiquée aussi bien par les ennemis politiques que par les médias. Il s’agit des citations fabriquées et de la contre-propagande. Je vais prendre l’exemple spécifique des Bitcoins où le phénomène semble assez aigu dans les deux sens.
Dans le marketing, il est clé d’avoir des “références clients” pour vendre ses produits. Mais lorsqu’il s’agit de tendances sectorielles, le besoin se situe à un niveau différent : les régulateurs, les leaders de l’industrie, les grands patrons en vue à l’échelle mondiale (Richard Brandson par exemple) et les gourous sont sollicités pour donner leur avis sur les tendances. Il s’agit de bâtir un environnement inspirant la confiance, ce qui est particulièrement important pour les questions financières et monétaires.
Le cas exemplaire de la citation de Ben Bernanke
On en a pu observer avec consternement un cas extraordinaire de manipulation des propos destinée à générer de la confiance autour des Bitcoins lorsque le patron de la Federal Reserve Bank US, Ben Bernanke, s’est exprimé sur le sujet de la régulation monétaire auprès du congrès. Il l’avait fait par courrier en septembre 2013.
Aux USA comme en France, les titres de la presse faisaient état d’un soutien de Bernanke au Bitcoin. “Bitcoin hoping for the best after Bernanke’s endorsement”, “Feds give thumbs up to bitcoin”, “Bernanke’s bitcoin comments signal growing acceptance” et “Ben Bernanke fait flirter le bitcoin avec les 800 dollars”. Je cite : “Deux jours à peine après avoir atteint 500 dollars, la devise électronique flirtait lundi soir avec les 785 dollars, suite à l’intervention du patron de la Fed, Ben Bernanke qui lui a donné son onction” (en novembre 2011).
On est édifié de lire cette fameuse onction : “For example, in 1995, the U.S. House of Representatives held hearings on “the future of money” at which early versions of virtual currencies and other innovations were discussed. Vice Chairman Alan Blinder’s testimony at that time made the key point that while these types of innovations may pose risks related to law enforcement and supervisory matters, there are also areas in which they may hold long-term promise, particularly if the innovations promote a faster, more secure and more efficient payment system”.
Il ne s’agissait que de la citation d’un ancien Vice-Chairman de la Fed datant de 1995, qui traitait des monnaies électroniques en général et n’évoquait évidemment pas spécifiquement le Bitcoin qui n’existait pas alors ! Au plus pourrait-on en déduire au vu de la description qui suit (“faster, more secure and more efficient payment system”) que c’est une validation… de l’activité de Paypal, mais elle aussi n’existait pas encore en 1995 !
L’objet de la lettre de Bernanke était surtout de faire le point sur les possibilités de régulation des monnaies électroniques, argüant du fait que la Fed n’était pas en position de jouer ce rôle de régulateur au regard du droit américain. En gros, il faisait un appel du pied pour que ce droit soit transformé ! Résultat : un doublement de la valeur du Bitcoin !
Le comble, c’est qu’un malin a lancé un site web de crowdfunding pour financer l’assassinat de Ben Bernanke, entre autres ! Avec du crowdfunding en Bitcoins, évidemment, pour tirer parti d’une de ses caractéristiques : la préservation de l’anonymat.
Autre exemple de communication sur l’adoption du Bitcoins : l’annonce du lancement d’un second fonds indexé en Bitcoins par SecondMarket devenue “Wall Street comes on board” (ci-dessous) du fait d’un raccourci un peu express. SecondMarket n’est qu’une startup créée en 2004 qui aide les entreprises non cotés à accéder aux marchés financiers. Le raccourci ne relève pas des pratiques habituelles de la presse car il s’agit ici d’un site d’information dédié aux Bitcoins. A priori, le biais de ce média est donc pour le moins favorable aux Bitcoins.
Ces deux exemples, en plus de tout ce qui va suivre, ne sont pas du meilleur effet pour inspirer la confiance !
Les avancées de l’adoption du Bitcoin
Les exemples se suivent depuis trois ans de business qui adoptent le Bitcoin comme monnaie de paiement. Ils sont plutôt anecdotiques mais suffisent à alimenter l’actualité et donner une impression d’adoption par la sphère marchande.
9000 endroits où dépenser ses Bitcoins sont ainsi référencés à l’échelle mondiale sur le site SpendBitcoins dont le modèle économique consiste visiblement à vendre des Bitcoins. On y trouve beaucoup de services en ligne. 9000 est évidemment très anecdotique comme nombre à l’échelle mondiale.
Dans les annonces marquantes, il y a deux curieux oiseaux : Virgin Galactic, pour payer son futur voyage dans l’espace, Richard Branson s’étant en effet déclaré fan du Bitcoin et Tesla pour la commande de ses voitures électriques à plus de $65K l’unité. Pas très grand public !
Il y a sinon le retailer TigerDirect, les jeux en ligne de Zynga, le service d’hébergement de WordPress (pas pour le logiciel lui-même qui est open source et gratuit), le site The Pirate Bay de référencement de contenus partagés sur BitTorrent qui accepte des donations en Bitcoins (les ayant-droits apprécieront !), le service de rencontres OkCupid ou le système de bookmarking Reddit pour sa version payante. On trouve aussi des sites de vente en ligne dédiés à l’achat en Bitcoins comme BitCoffee.eu pour le café. Le café vient du monde entier mais il n’est pas précisé s’il provient de commerce équitable. La startup est tchèque.
eBay et Paypal seraient “intéressés” et envisageraient l’adoption du Bitcoin comme moyen de paiement, à côté des autres, mais n’ont rien fait pour l’instant, une manière de ne pas hypothéquer le futur. Mais un équivalent Bitcoin de Paypal a été lancé : BitPay, avec déjà 30 000 clients “business”.
Début mai 2014, la commission électorale américaine a annoncé que le financement des campagnes électorales pourra s’effectuer en Bitcoins. On peut espérer que cela sera cadré et ne permettra pas les dépassements des plafonds autorisés par la loi électorale américaine.
En France, Monoprix a décidé d’adopter le paiement en Bitcoins dans ses magasins pour être prêt en 2015 avant tout le monde si ce moyen de paiement décolle. C’est de l’innovation préemptive.
A noter aussi un effet indirect lié à la technique du mining : les Bitcoins accélèrent les progrès dans les méthodes et matériels de calculs !
Un petit tour sur Google Trends montre que l’intérêt pour les Bitcoins est marqué par l’actualité : les déclarations de la Fed en décembre 2013 et la faillite de MtGox en février 2014. Chose curieuse, la première requête concernant les Bitcoins est “bitcoin mining”, qui suit exactement la même courbe que Bitcoin. Il est aussi intéressant de constater qu’à l’échelle mondiale, les Bitcoins intéressent plus les Internautes que le prix de l’or. C’est particulièrement vrai en Inde sans qui la courbe d’intérêt pour l’or est bien plus faible dans le reste du monde.
Sur 2012, 2013 et 2014, la courbe Google Trends suit d’à peu près la masse monétaire en Bitcoins. Après avoir cru de manière exponentielle jusqu’en décembre 2013, celle-ci est à la baisse et avait atteint un peu moins de $6B en mai 2014. On est en plein dans la vallée des larmes du Gartner ! Au mieux. L’un des avantages des Bitcoins, c’est que l’on peut suivre en temps réel l’ensemble des transactions, anonymisées bien entendu. Exemple ici sur Coinmetrics qui fournit par ailleurs une comparaison des transactions réalisées avec les principaux systèmes de paiement dans le monde. En un an, $33B en Bitcoins et $16,5T en Visa. Les BitCoins sont derrière Western Union qui en est à $216B de transferts réalisés sur 12 mois.
Alors, y croire ou pas ? Pour éviter de se planter, nombre d’analystes pensent que le Bitcoin pourrait marcher. Ou une autre crypto-monnaie, histoire de ne pas trop de mouiller.
La contre-propagande du Bitcoin
Le Bitcoin fait aussi l’objet d’une contre-propagande assez dynamique !
Il faut dire qu’il traverse des hauts et des bas et tend régulièrement la verge pour se faire battre ! La volatilité du cours, les usages délictueux encouragés par l’anonymat, le price fixing du taux de change, la faillite de MtGox qui aurait fait s’évaporer 6% de la masse monétaire en Bitcoins en un seul jour à cause d’une forme particulière de piratage informatique et l’interdiction partielle ou totale dans divers pays (Chine, Thaïlande, Vietnam).
D’où les réactions mitigées, surtout outre-Atlantique qui dénoncent un schéma de Ponzi : “The Bitcoin is victim of a Ponzi scheme while regulators sleep” du belgo-américain Georges Ugeux, aussi en français dans les blogs du Monde, “Four reasons why you shouldn’t buy Bitcoins” dans Forbes et aussi “Bitcoin is evil” de Paul Krugman qui soulève à juste titre l’ambigüité du Bitcoin, positionnée selon les cas comme monnaie de flux ou de stock. En mai 2014, la SEC émettait un avertissement : les Bitcoins sont sujets à des fraudes et, rebelote, à la propagation de pyramides de Ponzi.
Un article anodin du Monde rappelait la position générique de Bercy comme quoi toute source de revenu régulière doit être déclarée et se trouve imposable. C’est devenu “La France taxe des Bitcoins” dans la presse internationale, comme pour dénoncer une fois encore ce pays devenu rétif aux innovations d’usages (exemple) !
Certains mettent en avant les pratiques frauduleuses de “price fixing” courantes autour du BitCoin et le fait que les Bitcoins circuleraient beaucoup trop au regard des échanges commerciaux qu’ils supportent. D’autres, le fait que les Bitcoins servent surtout à l’économie sous-terraine, la partie restante étant surtout occupée par les paris en ligne. L’économie marchande traditionnelle semble être très loin dans les usages des Bitcoins. Il est ainsi frappant de mettre en regard la croissance de l’usage des Bitcoins et l’aspect assez marginal des commercants qui l’acceptent comme mode de paiement.
Le bénéfice principal des Bitcoins, au-delà de l’anonymat, serait de réduire les frais de transaction. Les marchands économisent les frais de gestion par rapport aux méthodes de paiement classiques, notamment les cartes bancaires – le pire étant l’Amex – et surtout les systèmes de paiement anonymes de type Western Union.
Ces commissions de paiement payées habituellement par les sites marchands sont en fait cachées ailleurs : une partie se retrouve dans les commissions de change entre Bitcoins et monnaies traditionnelles et sont donc réparties entre vendeurs et acheteurs. Mais elles peuvent être réduites si le fruit de la vente est réutilisé en Bitcoins, ce qui est parfaitement plausible dans l’économie du partage.
Une autre partie est répartie chez les “miners” qui fournissent la puissance de calcul qui permet les transactions en Bitcoins. Cette rémunération représenterait actuellement plus de 3% du montant des transactions, ce qui en fait des commissions plus élevées que celles des cartes bancaires comme la Visa. Et l’élite bancaire qui gère les plus monétaires est remplacée par une élite de geeks et entrepreneurs capables de déployer les infrastructures réseaux les plus efficaces et scalable pour miner les bitcoins en masse, tel Dave Carlson. Quand le nombre maximum de Bitcoins sera atteint vers 2140, les miners seront rémunérés avec une commission traditionnelle et on reviendra à la case départ ! Mais de l’eau aura coulé sous les ponts d’ici là. Le rythme de la création monétaire des Bitcoins est divisé par deux tous les quatre ans. Cette évolution “en escalier” va certainement générer des effets de bords indésirables quand on passera d’une marche à l’autre !
On peut aussi remarquer que les Bitcoins sont trustés et contrôlés par un tout petit nombre de personnes. Fin 2013, 47 personnes possédaient 28,9% des Bitcoints et 880 les 21,5% suivants. Donc, la moitié sont possédés par moins de 1000 personnes, ce qui alimente la théorie du “price prixing”. On retrouve une distribution pyramidale de la richesse comme dans l’économie habituelle ! Ici, moins de 1% des utilisateurs contrôlent la moitié des Bitcoins. Aux USA, les 1% les plus fortunés possèdent 35,4% de la richesse du pays (source). A l’échelle mondiale, 0,6% de la population consolide 39,3% du patrimoine (source). Le Bitcoin reproduit donc les schémas d’accumulation de richesses de l’économie capitaliste traditionnelle, quelles qu’en soient les raisons.
Enfin, le Bitcoin génèrerait une autre forme de migration de valeur : l’empreinte carbone du mining qui pourrait devenir astronomique car son coût augmente avec l’ancienneté de la monnaie et le nombre de fois qu’elle a été échangée depuis sa création ! Qui plus est, la durée du mining augmente avec le temps et peut dépasser plusieurs minutes, ce qui pourrait être gênant pour les achats d’impulsion. Ceci étant, cela suit une certaine logique car c’est le mining qui augmente le nombre de bitcoins en circulation.
Le Bitcoin est une monnaie qui s’accommoderait bien de la mise sur le marché de groupes électrogènes utilisant la fusion froide nickel-hydrogène vue dans le précédent papier ! L’autre méthode consiste à distribuer les traitements sur les ordinateurs d’utilisateurs, avec ou sans leur consentement. Du vol d’électricité en quelque sorte !
Quand sa valeur augmentait, jusqu’à fin 2013, les Bitcoins étaient une valeur spéculative, pas véritablement une simple monnaie d’échange. Le Bitcoin pourra servir de monnaie d’échange pour les transactions commerciales traditionnelles quand sa volatilité se réduira. Ainsi, il ne sera pas trop risqué de ne pas convertir immédiatement tous les Bitcoins en monnaie traditionnelle après chaque vente, limitant ainsi les frais de change.
La ruée vers l’or des startups Bitcoins
Comme toute nouvelle vague d’innovation, les Bitcoins ont généré une palanquée de création de startups associées. J’en avais vu moins d’une dizaine au CES 2014 dans un “side event”, ce qui était sommes toutes très faible. Mais 302 startups autour du Bitcoin sont référencées dans Angel List, certaines étant cartographiées ici (ci-dessous).
La plupart se positionnent dans la frontière entre la monnaie traditionnelle et le bitcoin. Ce sont des “agents de change”. Suivent les sociétés fournissant des technologies ou services de mining, reproduisant le fameux modèle des vendeurs de pelles de la ruée vers l’or. Il y a même des ATM en Bitcoins (distributeurs automatiques) qui prennent des Bitcoins en entrée et génèrent du cash standard en sortie, ou au contraire, acceptent du cash pour alimenter votre compte en Bitcoins. Enfin, on trouve pas mal de sites d’information dédiés aux Bitcoins qui sont de bons relais marketing de cette monnaie.
Dans la startup Coinsetter, une bourse d’échange de Bitcoins, les salariés sont payés en Bitcoins, forme moderne des stock-options ! La boucle du schéma de Ponzi sera bouclée lorsque les particuliers investiront dans ces startups en Bitcoins ! Un bon moyen d’isoler une bulle financière du reste de l’économie !
On retrouve la culture de l’anonymat aussi bien au niveau de l’origine du Bitcoin que de ses utilisateurs, et même des startups. Ainsi, Blockchain qui gère le porte-monnaie en Bitcoin de plus d’un million d’utilisateurs et publie tout un tas de statistiques très intéressantes sur l’usage du Bitcoin n’indique rien sur son origine et ses créateurs. Il faut googleiser la société trouvée dans le disclaimer, Qkos, pour trouver son créateur, un certain Ben Reeves, basé à New York. Et le fait que son activité d’origine est le développement d’applications mobiles !
On retrouve ce phénomène dans toutes les vagues d’innovations : elles attirent des entrepreneurs aventuriers qui ne sont pas originaires du secteur de l’innovation. Mais il arrive à plein de startups de protéger l’anonymat de leur créateur dans d’autres domaines. Souvent, par volonté de ne pas en montrer l’origine géographique ou autre, de peur de ne pas inspirer confiance aux clients potentiels.
Un sujet politique
Pourquoi relier le sujet du Bitcoin et des propagandes numériques ? Parce que le Bitcoin est un projet avant tout libertaire, qui vise à s’affranchir des Etats et de leur monnaie. C’est un projet politique transnational, le Bitcoin n’étant pas géré de manière centralisée par les banques centrales. Mais c’est un peu une vue de l’esprit car du fait du price fixing et de la concentration de la distribution des Bitcoins que nous avons vus, cette monnaie reproduit différemment les modèles existants. Et même s’il existe des Banques Centrales comme la Fed aux USA ou l’ECB Européenne, la création monétaire provient en grande partie de l’émission de crédits par les banques privées. Malgré la régulation des banques centrales, la monnaie traditionnelle est gérée dans les faits de manière assez décentralisée.
Dans les débats qui ont court sur la monnaie, notamment sur l’Euro, les états irresponsables sont souvent opposés aux citoyens ! Comme si les citoyens n’étaient pas en partie responsables de la démagogie de leurs dirigeants ! Le Bitcoin est ainsi l’un des projets visant à isoler les citoyens, par essence vertueux, des Etats qui ne le seraient pas. Ils s’inscrivent dans un climat de démagogie et de populisme assez prononcé en ce moment, et en particulier dès que l’on parle de l’Euro et de l’Europe.
L’autre caractéristique des Bitcoins est que leur fonctionnement est assez complexe à appréhender, notamment au niveau du mining, de la grande fluctuation de son cours et de la gestion de l’anonymat et de la sécurité. Ces écueils sont évacués côté communication par un effet bien connu dans le numérique : la pression virale de l’adoption, qui voit des gens adopter un système parce que les autres l’ont fait. C’est le summum de la propagande : quand vous avez adopté une innovation, vous ne savez même plus pourquoi !
Une fois que l’on commence à comprendre le fonctionnement des Bitcoins, on peut revenir à la question fondamentale : “ça sert à quoi ?” et en quoi c’est une solution préférable aux modes de paiement classiques ? La réponse n’est pas si évidente que cela pour les besoins courants ! Par exemple, en comparaison du mode de commande One Click chez Amazon et du système de paiement Paypal qui conservent vos informations de cartes de paiement. La principale valeur d’usage de ces deux systèmes est leur simplicité de l’acte d’achat. On ne peut pas en dire autant, actuellement, du Bitcoin.
Début 2014 était annoncée la création d’un espace de coworking dédié à Paris pour populariser la nouvelle monnaie : la “Maison du Bitcoin”. Lancée par deux entrepreneurs, elle est notamment promue par Philippe Herlin, par ailleurs très investi dans le commerce de l’or. L’or a en effet pas mal de parenté avec le Bitcoin au niveau de la gestion de sa rareté et comme valeur refuge (tant que qu’il n’y a pas trop de monde dans le marché).
En termes de communication, vous pourrez visionner les presque deux heures d’explications dans les vidéos produites par Gabriel Rabhi, un informaticien, dans le site Inter-Agir et dans une version plus courte de 3,5 minutes dans cette vidéo d’un designer, Duncan Helms. Dans les deux cas, la tonalité est intéressante avec quelques raccourcis historiques et des boucs-émissaires (les banques, les Etats). Même si ce qui est dit dans ces vidéos n’est pas forcément faux, l’assemblage et la tonalité font vraiment penser à de la propagande. Et il faut se documenter pour comprendre ce que l’on vient de voir. Si on a le temps !
On peut aussi se calmer en lisant cet édifiant papier “Game over – Bitcoin monnaie virtuelle” qui descend en flèche le Bitcoin pour promouvoir des solutions alternatives et open source originaire de France : Open Universal Dividend Currency. Et on reboucle sur une autre solution à décortiquer, qui en est encore au stade de la geekerie incompréhensible par le commun des mortels.
___________________________
Dans l’épisode suivant de cette série, je traite de la construction de mythes autour du numérique : les foules intelligentes, la fin de la propriété, le consommacteur, la confiance, la génération Y, l’économie à coût marginal nul et la fin du capitalisme entrainée par le numérique. Vous ne pourrez surement pas être d’accord avec tout !
Reçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :
#OpenUDC est cité par @olivez dans “les propagandes de l’innovation/#Bitcoin” (conclusion) http://t.co/puukEX3Bxo #revenudebase @stanjourdan
La propaganda de la innovación con el estudio de caso Bitcoins analizado por @olivez (en francés) http://t.co/XamOpDxWbA Recomandable
Les propagandes de l’innovation – Part 4 de @olivez sur http://t.co/pmwWs5bn54 <la belle saga continue. un épisode spécial #bitcoin
Les propagandes de l’innovation – épisode spécial #bitcoin http://t.co/ZczBccbqnd bien joué @oezratty
Hello Olivier, merci pour ce poste intéressant! La communauté Bitcoin est effectivement pleine de filous. Cela dit, lors de la ruée vers l’or sur les DotComs en 1998 – 2000, c’est largement la même chose, avec des failites fracassantes (ex: pere-noel.fr en France avec de la prison ferme pour les dirigeants). Ce type de phénomène est très typique des marchés qui s’ouvrent rapidement, notamment à cause d’une innovation.
En matière de citations traffiquées, c’est clair que certains media Bitcoin relaient à peu prêt n’importe quoi. Là encore, problème de filous avec des acteurs medias peu scrupuleux. Sur le moyen terme, le marché fera le tri comme partout ailleurs.
Par contre, l’analyse énergétique Bitcoin que tu cites est complètement bidonnée; et précisement à cause de citations floues et un peu traffiquées! Les incitations financières à aller bruler des MegaWatts dans Bitcoin sont très (très) faibles à horizon 10 ans. Quelques dizaines de “mineurs” suffiront largement pour faire tourner des milliers de transactions par seconde. Bref, il faut faire très attention aux extrapolations numériques. Pour avoir bien étudié ce point spécifique, je pense que l’on peut reprocher beaucoup de chose à Bitcoin, en matière énergétique, c’est juste beaucoup mieux que les banques centrales traditionnelles.
Concernant, Blockchain.info les auteurs ne sont pas du tout anonymes. Le CEO est Nic Cary https://twitter.com/niccary et cela n’a rien de secret! Si ses coordonnées ne sont pas sur le site, c’est juste pour éviter de recevoir 1000 emails par jour qu’il ne pourrait juste pas traiter.
En ce qui concerne les “frottements”, si la boucle de paiement doit passer par une monnaie traditionnelle, on ne gagne rien. Pire, on vient même d’introduire un intermédiaire de plus. Les frottements financiers sont réduis massivement par Bitcoin, mais seulement que s’il y a une boucle économique Bitcoin/Bitcoin. Cela qui pose d’ailleurs un problème oeuf/poule très difficile à résoudre.
Bien à toi,
Bonjour Joannes,
Je ne pense pas que l’on puisse faire un parallèle avec pere-noel.fr et la bulle dotcom des années 1995-2000. La proportion de filous y était bien moindre ! Idem pour la désinformation. Il y avait par contre un phénomène d’euphorie ambiante qui conduisait l’écosystème à partir en vrille, notamment côté investissements. A l’époque, le réseau disponible n’était pas encore adapté aux usages de l’Internet. Il a fallu l’ADSL puis la 3G pour que le marché puisse réellement se développer. Et surtout, pour qu’il pénètre les foyers à grande échelle pour en faire un vrai marché de masse.
Côté consommation énergétique, il y a tout de même un rationnel technique à l’augmentation de sa consommation, du fait d’une augmentation de la complexité du mining avec l’ancienneté des bitcoins. J’imagine que les concepteurs ont anticipé que cette augmentation serait couverte par la loi de Moore.
En attendant, on voit des sociétés se créer pour miner en masse. Cela rappelle ce qui s’est passé avec Internet : au départ, conçu comme un système très distribué, sans “centre”. Un peu comme le Bitcoin aujourd’hui. Quinze ans plus tard, l’Internet est contrôlé par des monopoles concentrés bénéficiant d’économies d’échelle et de réseau tels que Google. Le Bitcoin a l’air de prendre le même chemin au niveau du mining au vu de certaines initiatives entrepreneuriales.
Pour ce qui est de Blockchain, leur “about” est quand même un comble de manque de transparence : https://blockchain.info/fr/about. On ne sait pas d’où vient la société, dans quelle pays elle est située, qui sont ses investisseurs, etc. C’est un basique de transparence pour savoir à qui on a à faire ! N’importe quelle boite peut (et doit) fournir un peu plus d’informations sans pour autant publier le mail du dirigeant !
Je concède que la proportion de filous bat un peu tous les records 🙂 Idem, Blockchain.info n’est pas le top en matière de transparence. Je ne recommenderais d’ailleurs pas ce service sauf à des fins du pure consultation.
Hum, je ne suis pas certain de te suivre ici. La complexité du “mining” est strictement proportionnelle aux nombres de mineurs. Si cette complexité augmente, c’est juste parce que la capacité des mineurs augmente. L’ancienneté des bitcoins n’intervient pas de manière mesurable. La loi de Moore ne fait que dynamiser l’aspect Arm Race entre les mineurs, mais sinon c’est un facteur d’importance très secondaire. Si la capacité des mineurs stagne alors la complexité Bitcoin stagne également.
En particulier, le protocol Bitcoin est fonctionnel à toute échelle même avec le hardware d’aujourd’hui et des investissements modestes (inférieurs à 10k€). Il n’y a pas de dépendance sur des performances futures – à part pour rester compétitif sur le minage.
Par contre, tu as complètement raison sur l’hyper-spécialisation du minage. C’est une niche dont la rentabilité est structurellement très décroissante à cause du reward halving tous les 4 ans environ, d’où l’empressement des acteurs sur ce créneau.
.@olivez beau billet sur le #bitcoin http://t.co/6IzfDve8ZG mais Olivier tu loupes que ce n’est pas qu’une monnaie. http://t.co/TGu1Fjvx66
Cf autre commentaire plus bas. Si ce n’est pas une monnaie, c’est quoi ? En termes de valeur d’usage pour le particulier, j’entends. Pas au niveau de la tripaille technique ou d’autres applications de son architecture !!!
Il faut vulgariser pour faire adopter une innovation de rupture. Sinon, les gens s’y perdent !
Tu as raison, sauf que là à mon avis tu confonds 2 choses, le potentiel réel et le marketing.
1) sur le simple “marketing” du Bitcoin auprès du grand public : ok ce n’est pas avec ce genre de considérations techniques qu’on va changer grand choses
2) les occasions avec cettre nouvelle brique techno de créer de nouvelles applications dans des domaines inexplorés : elles sont très nombreuses. Charge à ceux qui ont des idées de se charger de les rendre viables et populaires, suivant domaine d’application,
Je n’ai rien confondu, ce sont les promoteurs du Bitcoin qui sèment le trouble en mélangeant les messages. Et à leur propre détriment.
Le Bitcoin est vendu, promu, présenté, adopté et utilisé massivement comme un système de crypto-currency, une monnaie virtuelle, un moyen de paiement. Basta.
Qu’il s’appuie sur une architecture et un protocole qui puisse servir à autre chose, très bien, mais c’est une autre affaire.
C’est comme les solutions de recommandation : elles peuvent servir à plein de choses. Criteo en a une et la focalise sur le retargetting publicitaire et cela lui réussi. S’il étaient généralistes de la reco, cela ne fonctionnerait pas.
La confusion des genres entre techno, usages et marchés autour du Bitcoin n’est vraiment pas une bonne approche “marketing” en effet.
Un article très intéressant d’Olivier Ezratty qui nourrit le débat sur le Bitcoin http://t.co/40M2sflNy2
“”Les propagandes de l’innovation – 4” de @olivez sur http://t.co/kGBbhuGfX5 #bitcoin A lire et relire!
Bonjour Olivier,
je suis assez d’accord avec Joannes.
De plus j’ajouterai que vous faites une confusion entre le protocole d’échange et la monnaie.
Pour info blockchain sert surtout a suivre les transactions (perso je préfère stocker mon portefeuille sur un ordi privé, un million de compte ne veut pas dire, un million de portefeuille uniques et remplis)
Autre point, google dell, apple, ont commencé comme des startups, s’appuyant sur quelque chose de mal compris et souvent sujet à “propagande” : le couple ordinateur + internet.
a quoi ca sert le bitcoin ? exemple vérifier récemment : temps dune transaction (validée) en bitcoin 10 minutes , durée d’un virement SEPA, 4 jours.
Concernant le bitcoin et les cryptomonnaies en générale les documents sont accessibles sur le net.
La presse spécialisée se focalise sur le moindre événement lié au bitcoin mais comme d’autre le font avec le sport.
Enfin le point important, c’est que la monnaie autant que le protocole dérange.
La monnaie du fait de son coté indépendant ,définie, et qui pourrait devenir un étalon de comparaison des autres monnaies (un peu comme l étalon or ou l indice bigmac).
le protocole dérange car il peut permettre de valider autre chose que des transactions . Ça pourrait être des noms de domaines , des actes de ventes ou même des votes .
Bref de quoi faire trembler les banques (qui voit se développer un flux financier qu’elles ne peuvent parasiter)
Et de quoi faire trembler la classe politique , puisque avec le protocole on pourrait organiser (et sans leur accord), une des choses qui fait peur depuis DeGaulle. Un référendum.
ceci me rappelle autre chose (de très français 😉 ): internet n’a pas d’avenir, nous avons le minitel .
PS : On remarque aussi que le mot bitcoin est de plus en plus utilisé comme piège à click.
Où ai-je fait cette confusion ? Bitcoin est présenté en général comme une monnaie. Le protocole d’échange est un moyen technique, qui peut certes avoir d’autres applications. C’est comme si vous disiez “ceci n’est pas un smartphone” mais “c’est un engin mobile utilisant un system on chip et un modem data s’appuyant sur les radio-fréquences de 2,4 Ghz”. Allez vendre un smartphone au grand public avec un tel discours !!!
Si vous ramenez la discussion sur le Bitcoin à des éléments techniques de ce genre, vous n’êtes pas prêt de le vulgariser ! Cela me rappelle les puristes de l’open source qui considéraient il y a quinze ans que l’on n’était pas un utilisateur de micro-ordinateur digne de ce nom si on ne regardait pas le code source du système d’exploitation !
La comparaison transaction Bitcoin avec un virement SEPA me semble bien abusive. Cela peut concerner les entreprises, mais un particulier fait rarement un virement SEPA pour un achat en ligne et encore moins pour un achat dans le retail. La validation Visa 3D Secure, qui est l’une des plus casse bonbon qui soit, fonctionne en moins de 2 minutes avec l’aller et retour avec son mobile.
Votre point sur Apple et les autres qui ont commencé comme des startups ? C’est justement un point que je réfute dans cette série d’article : le fait que certaines innovations réussissent à pénétrer le marché n’empêche pas de porter un regard critique sur celles qui se présentent à nous aujourd’hui. On n’est pas obligé de tout gober d’un coup. On peut aussi porter un regard sur la valeur d’usage. Une valeur d’usage qui ne m’a jamais échappé quand les micro-ordinateurs sont apparus par vagues successives (Apple II, TRS80, puis IBM PC, Mac, PC sous Windows, serveurs, …).
Par contre, oui, l’aspect protocole est intéressant. Il avait été soulevé par Fred Wilson à Leweb en décembre dernier : Bitcoin ne réussira pas forcément, mais l’architecture associée pourrait très bien disrupter d’autres business. Pas forcément la monnaie. Il pensait à la gestion de l’identité, un autre grand serpent de mer de l’Internet.
Les processus de l’innovation sont ainsi faits : parfois, elle apparaît là où on ne l’attend pas. Ou bien des événements imprévus en accélèrent ou freinent voire stoppent l’adoption. Avec le Bitcoin, tout peut arriver !
A propos du virement SEPA (très/trop peu utilisé en France): c’est un outil de plus en plus utilisé dans d’autres pays. Le delai est maintenant de moins de 24 heures compte à compte pour les particuliers, et sans aucuns frais pour le vendeur et pour l’acheteur pas de frais non plus dans beaucoup de banques (ce dernier point est très variable d’une banque à l’autre et d’un pays à l’autre).
Le graal est bien sur une transaction fiable, et rapide, sans les inconvénients d’usage du 3D secure. Et a moindre coût. La monétique numérique (pléonasme?) est certainement en pleine effervescence et porteuse d’avenir.
“Citations fabriquées et de la contre-propagande” – Les propagandes de l’innovation – 4 de @olivez sur http://t.co/g4nigBzolJ
Bonjour Olivier,
Je viens de me colter la lecture d’affilée de vos 4 articles sur la propagande de l’innovation. Honnêtement, très impressionnant, non seulement par la qualité de texte en elle-même, mais, surtout, par la qualité de la documentation.
Vous ne niez pas les changements sociétaux (qui sont mon fer de lance, ), mais qui ne se produiront en effet pas comme la communauté geek le soutient et encore moins comme les industriels l’affirment, pour lesquels il s’agit surtout d’attirer des fonds dans des tours de table de plus en plus gigantesques. Parfois jusqu’au délirant, pour des objets qui disparaissent volontiers comme ils sont apparus.
Les changements sociétaux consécutifs à la formidable singularité technologique de ce début de XXIème siècle se feront au gré des fumisteries démasquées et des technologies mirobolantes aujourd’hui, désuètes dans quelques années. Ce qui est vrai aujourd’hui n’est qu’un mirage qui s’effacera demain.
D’ordinaire, lorsque je lis des auteurs tels que vous, ils ne font que projeter demain à l’éclairage de ce que nous savons, et non pas de ce que nous saurons quand nous le saurons.
Cela dit, il n’empêche que la société devra bien évoluer, puisque, qu’on le veuille ou non, la génération Alpha ne veut plus de voitures, elle ne se cherchera plus d’emploi, mais à être pleinement acteur de son existence. Ceci cumulé à la disparition quasi totale des emplois subalternes où chaque individu qui pique aujourd’hui la place à un robot finira quand même par être remplacé par plus efficient et moins souffreteux que lui.
La société est exposée pour la première fois dans l’humanité à la nécessité d’inverser un processus productif, la disparition de la production humaine de richesse, la surpopulation au point que la production habituelle d’aliment n’est plus suffisante. Et l’énergie, dont on comprend que la hausse de consommation ne peut être qu’exponentielle puisque aujourd’hui plus de 80% de la population planétaire à un niveau de vie insuffisant. Pour la moitié de cette fraction, même clairement inacceptable. Lorsqu’on sait qu’un accouchement en France représente plus de 13x plus de consommation énergétique qu’au Niger, la marge de progression est pour le moins évidente…et nécessaire!
Les contraintes sociétales ne sont donc pas une vue de l’esprit, mais sur des décennies. L’impression 3D va bel et bien sonner le glas de tout un pan de l’industrie, des tas d’usines obscures n’auront plus lieu d’être (exemple : aujourd’hui une société quelconque produit des boutons de programmateurs de lave-vaisselle/lave-linge/sèche-linge ou de gazinières pour des fabricants d’électroménager, demain le fabricant d’électroménager les produira lui-même, dans une usine entièrement automatisée).
Je pense que le philosophe le plus avancé sur le sujet de l’automation est Bernard Stiegler dont le propos est au moins aussi éloquent que le vôtre.
Pour l’heure, notre société avancée, à nous, occidentaux, au lieu de chercher à maintenir le travail à tout prix en s’accrochant à des boulets économiques comme Alstom aujourd’hui ou Florange il y a peu, ferait bien mieux de se préparer à cette transition sociétale. Parce que là, elle en est bien incapable. A ce propos, suivre Yann Moulier-Boutang, qui signe aussi la fin du capitalisme, même si je pense que lui ou des Rifkin ont tort sur ce point. Bien au contraire, le changement sociétal fondamental est en train de se produire par le peuple lui-même avec le crowdfunding qui n’est pas une disparition du capitalisme, mais une exacerbation d’un nouveau capitalisme, plus démocratique et, surtout, ultra-libéral.
J’apprécie beaucoup votre paragraphe sur la video de Gabriel Rabhi, qui a été immédiatement buzzée sur des milliers de sites, Scoop.it, Twitter, etc… comme étant l’explication ultime de l’arnaque des banquiers. Je me suis directement attaqué à cette video, l’originale, sur le compte Youtube de Gabriel Rabhi, où je me suis littéralement pris de gueule avec lui. Non, en effet, tout n’est pas forcément radicalement faux, mais orienté, de caractère pré-notionnel ou -très- librement interprété. Je catégorise cette video comme la fumeuse théorie de Chouard sur la Loi de 73 pour laquelle il a carrément qualifié VGE de traître à la nation dont la place est en prison pour avoir vendu la France à Rotschild, on croit rêver. Une théorie que j’ai démolie sur mon site à la suite d’Alain Beitone et qu’ensuite Magali Pernin et Lior Chamla ont également décortiquée.
Le problème de ces propagateurs de rumeurs et qu’ils rencontrent un succès populistes, faisant d’eux des démagogues, même s’ils étaient originellement sincères dans leur erreur, qui favorisent largement l’ochlocratie. La démocratie directe est également un pur délire (j’ai vu que vous en survoliez le thème par une phrase lapidaire). La démocratie consiste à avoir la capacité d’influer sur les grandes orientations politiques et économiques dans le sens où il nous semble bon d’aller sur la base d’avis fondés et non pas induits par des rumeurs et de nommer les capables qui suivront les voies souhaitées.
A noter que Douglas Englebart, dans sa théorie sur l’intelligence collective, relève que si chaque individu pris séparément à de fortes chances de ne pas être capable de produire un avis fondé, les masses ensemble, bien qu’incohérentes, parviennent toujours à un accord satisfaisant.
Anecdote : un ami physicien, mon meilleur ami à l’époque, mort dans un incendie, avait pris pour exemple sa femme, africaine et manifestement assez peu intelligente, qui ne comprenait pas pourquoi on enlevait les roues de leur Zodiac pour naviguer (elles traînent dans l’eau), partant du principe qu’elles étaient pratiques sur terre et qui, conséquemment, concevait leur nécessité, puisque sur terre, sans elles, le Zodiac aurait été difficile à déplacer. Sa conclusion était donc que si de retirer les roues dans l’eau n’était pas gênant, elles restaient néanmoins indispensables et donc, voilà des roues installées dûment retirées à partir d’une analyse synallagmatique reposant sur un syllogisme complètement absurde…mais parvenant à une conclusion exacte.
L’intelligence ne se situe donc pas forcément toujours là où on l’attend. Et l’intelligence collective, bien que plus susceptible de relever de la stupidité collective, tel qu’on peut le voir sur Facebook qui semble concentrer toute la connerie du monde, amène bel et bien à l’intelligence sociale. xD
Mille excuses, apparemment j’ai dû commettre quelque impair dans la balise de mon lien que je voulais hypertexte, désolé.
Les propagandes de l’innovation
4 article d’@olivez
http://t.co/UvKXuGjO0B
[Ref] #openday Pour une lecture critique du ‘phénomène #Bitcoin’, lire également ce post de @olivez : http://t.co/SeMyzbfAAM
Et voilà… http://techcrunch.com/2016/01/19/is-bitcoins-promise-going-up-in-smoke/
Saine lecture deux ans après cet article: https://www.technologyreview.com/s/600781/technical-roadblock-might-shatter-bitcoin-dreams/
La découverte du développement de l’innovation dans le monde du projet d’avion