Le lancement de HbbTV en France

Publié le 30 mai 2011 et mis à jour le 12 novembre 2014 - 13 commentaires -
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Je suis allé à Roland Garros sur l’invitation de France Télévision samedi 28 mai 2011. Non pas pour regarder Novak Djokovic battre Juan Martin Del Potro ou bien Yung-Jan Chan se faire écrabouiller par Maria Sharapova. Bien que cette dernière valle vraiment le détour.

J’y allais voir la première démonstration “live” de HbbTV ainsi que pour faire un tour des infrastructures techniques de France Télévision mises en place pour tourner les matches du tournoi.

HbbTV késako ?

HbbTV est l’acronyme de “Hybrid Broadband Broadcast Television”. C’est un standard européen validé par l’ETSI d’origine franco-allemande qui ambitionne d’ajouter une interactivité aux programmes et à l’expérience télévisuelle. C’est conceptuellement un hybride entre le modèle ancien du télétexte et celui des télévisions connectées à Internet.

Schema HbbTV

Côté utilisateur, il permet avec un simple bouton d’une télécommande de téléviseur compatible HbbTV d’accéder à un “habillage” du programme que l’on est en train de regarder avec des contenus interactifs associés. C’est le bouton rouge, pour la télécommande LG ci-dessous. Sachant qu’un petit logo en pop-up vient s’afficher sur l’image du programme pour indiquer la disponibilité du service HbbTV sur le programme en cours.

Demo HbbTV (20)

Techniquement, HbbTV s’appuie sur la diffusion d’informations numériques dans le canal “broadcast”  (pour la TNT, le câble et le satellite, du moment que le standard de diffusion est une variante du DVB, DVB-T, DVB-C ou DVB-S) et via Internet. La chaine TV choisit la manière dont elle équilibre l’envoi d’informations via le broadcast et via le broadband (haut débit), sachant que dans le premier cas, il n’y aura pas d’interactivité. Dans les deux cas, les informations envoyées sont des URL et des contenus de type web (HTML 4 + JavaScript). HTML 5 n’est pas encore utilisé car n’est pas encore standardisé et un standard ne peut s’appuyer en général sur un standard non finalisé.

Un téléviseur HbbTV pourra afficher un premier niveau de contenus même s’il n’est pas connecté à Internet, ce qui permet de couvrir l’ensemble du territoire. L’expérience utilisateur sera complète dans le cas où la TV est connectée à Internet.

Le lancement en France

HbbTV a été lancé en France en phase de test le mercredi 25 mai, dernier jour du eG8 (coïncidence ?). Cela fait suite aux démonstrations réalisées à l’IFA de Berlin en septembre 2010 qui ne s’appuyaient pas sur les infrastructures de broadcast.

Il s’agit de “tests de qualification technique” des chaines de la TNT et sur toute la France de services sous HbbTV pour valider la transmission et la réception de l’HbbTV et l’interopérabilité avec les TV compatibles HbbTV. Les chaines concernées sont France 2 HD et France 4 et uniquement leur émission en TNT. D’autres suivront probablement à commencer par TF1. Les tests vont durer quelques mois et concerner d’autres manifestations que Roland Garros.

Les tests sont grandeur nature et sont ouverts aux téléspectateurs qui disposent de TV compatibles HbbTV. Il s’agit de TV des principales marques du marché qui sont disponibles dans la grande distribution depuis avril ou mai 2011. On en trouve ainsi chez Sony, Samsung, Philips, LG Electronics, Loewe, Panasonic, Toshiba. Des modèles du chinois Haier vont bientôt arriver tout comme chez Vestel ainsi que chez des fabricants de set-top-box TNT et satellite comme Humax et Technisat.

Ces nouveaux téléviseurs connectés vont créer une base installée compatible HbbTV assez rapidement : il va se vendre environ 9 millions de TV en France en 2011 ! Plus de la moitié seront donc compatibles HbbTV ce qui créé un parc supérieur à toutes les autres technologies de TV interactive ou connectée. Le lancement effectif des services HbbTV devrait avoir lieu après ces expérimentations et en 2012 et probablement sous le label marketing de TNT 2.0.

Nous verrons plus loin comment HbbTV peut être positionné par rapport aux portails applicatifs des constructeurs, par rapport à Google TV et Apple TV, et enfin aux services des FAI ou opérateurs qui disposent de leur propre solution hybride comme Canal+.

La démonstration de Roland Garros

La démonstration faite à l’occasion de Roland Garros est fort appropriée au service. On peut ainsi très simplement obtenir des informations sur le match en cours, le flux d’image broadcast étant rétréci pour permettre leur affichage autour de l’image (ci-dessous).

Demo HbbTV (3)

On peut alors naviguer dans la liste des joueurs du tournoi :

Demo HbbTV (8)

En savoir plus sur un joueur ou une joueuse, aussi bien en général que dans le cadre de la compétition de Roland Garros :

Demo HbbTV (5)

Accéder à un fil d’information en continu, sorte de Flux RSS repackagé pour le programme diffusé :

Demo HbbTV (10)

Accéder au tableau des matches du tournoi :

Demo HbbTV (12)

A un diaporama photo des joueurs :

Demo HbbTV (14)

A des extraits de vidéos des matches :

Demo HbbTV (15)

Et y compris en 3D pour certains, alors que France Télévision n’émet pas en 3D pour l’instant. Si le débit de votre connexion Internet le permet !

Demo HbbTV (16)

La chaine TV peut aussi lancer des sondages en direct :

Demo HbbTV (22)

Le choix de Roland Garros pour démarrer les tests de l’HbbTV est tout à fait approprié car c’est le type même de programme TV pour lequel l’accès à des informations complémentaires est pertinent et pendant la durée complète du programme. Ne serait-ce que parce qu’au début du tournoi, il y a jusqu’à sept matches en parallèles dans les éliminatoires.

Dessous le capot

Le test grandeur nature de Roland Garros mettait les bouchées doubles en termes de moyens en plus des moyens colossaux de France Télévision pour retransmettre le tournoi sur les canaux habituels (TNT, satellite, câble, FAI et Internet “classique”).

Salle IBM (2)

Il y avait notamment sur place une équipe entière d’IBM Atlanta (ci-dessus, pas très causante) qui avait mis en place les outils d’extraction de données de la compétition. IBM gérait en quelque sorte le “backoffice data” de la transmission HbbTV. Le tout exploitant la quincaillerie serveur WebSphere bien connue du géant américain. Cette plateforme qui alimente aussi le site de Roland Garros est expliquée dans cet article de ZDNet.

Architecture HbbTV pour Roland Garros

Le travail d’éditorialisation HbbTV pour la chaine a nécessité la création de pages pour les écrans que nous avons vu ci-dessous, de les connecter aux services d’IBM qui gèrent les informations sportives de la compétition, et ensuite, de les injecter sur Internet et dans le signal broadcast. Sachant que dans le cas de ce test, l’essentiel des informations était envoyé via Internet et pas par le canal broadcast.

Le développement de ces “pages web” HbbTV a été réalisé par WizTivi, la société nantaise dont je vous ai déjà parlé dans ces lignes. Elle est notamment à l’origine du développement de l’interface utilisateur du service Toshiba Places lancé à l’automne 2010 ainsi que des versions “TV connectées” de nombreux services tels que DailyMotion. Ils ont aussi travaillé sur certains services de la SFR Neufbox Evolution et de la Freebox Révolution.

Les “pages web HbbTV” développées par WizTivi sont de leur côté hébergées chez Amazon. Une TV connectée HbbTV est donc connectée au “cloud”. Les développements pour Roland Garros ont été réalisés très rapidement, en trois semaines.

Petit détail : la gestion de la vidéo dans les pages HTML est réalisée avec un tag spécifique HbbTV, en attendant d’adopter les tags Canvas d’HTML 5 lorsque ce dernier standard une fois validé sera intégré dans la norme HbbTV de l’ETSI. Et ce tag n’est accessible qu’aux services HbbTV développés par ou pour les chaines TV.

Nicolas Lisle Bernard Fontaine et Arthur Mayrand (France Television) (1)

Ci-dessus : le noyau dur de l’équipe HbbTV de France Télévision avec Nicolas Lisle, Bernard Fontaine et Arthur Mayrand. Entourés des TV connectées de divers constructeurs (LG Electronics, Samsung, Panasonic, Sony) fonctionnant avec HbbTV.

Les contenus HbbTV sont lus dans la TV connectée par le navigateur web qu’elle intègre. Et ce n’est pas le même d’un constructeur à l’autre. On trouve souvent Opera et parfois un navigateur “sur mesure” à base de WebKit. Les tests de compatibilité sont donc indispensables pour vérifier que les pages HbbTV s’affichent de la même manière d’un téléviseur à l’autre. Un peu comme on doit le faire pour des sites web et tester son contenu sur Internet Explorer, Firefox, Chrome, Safari et les autres. Le tout est de plus conditionné par les performances du processeur intégré dans la télévision (il peut être d’origine M-Star, STMicroelectronics, Samsung, Intel ou autre). Les TV ne sont pas égales de ce point de vue-là et il semblerait que les TV Samsung soient plus performantes que les autres, et que l’interface HbbTV y soit plus fluide. De plus, elles supportent Flash. Les constructeurs ne fournissent jamais d’informations techniques sur les composants et le processeur qui sont intégrés dans leur TV connectée. Ils devront s’y mettre d’ici peu pour ceux, geek ou pas, qui voudront comparer les TV connectées en connaissance de cause ! On le fait bien pour les smartphones et les tablettes qui sont aussi des produits grand public !

Les applications HbbTV d’autres éditeurs ne pourront pas accéder à l’image vidéo de la chaine en cours ou d’une autre chaine broadcastée. C’est une mesure de protection des chaines TV qui veulent avoir l’exclusivité de l’habillage interactif de leur programme. Ce qui se comprend d’autant plus que celles-ci envisagent évidemment des sources de monétisation de ces services. Elles passeront notamment par l’intégration de publicités dans l’affichage. A ceci près que ces publicités seront non seulement visibles plus longtemps que dans les spots de publicité TV habituels, mais seront également interactives.

Le test de Roland Garros est impressionnant mais on se demande comment il va pouvoir être étendu à l’ensemble des programmes d’une chaine. La réponse de France Télévision : l’éditorialisation HbbTV de chaque émission pourra réutiliser tout ou partie des développements web déjà réalisés pour elles.

Mais encore… ?

Notons que sur les TV connectées, l’application HbbTV ne remplace pas le portail applicatif des constructeurs, comme ci-dessous chez Panasonic avec VieraNet. Les deux cohabitent. Avec en gros des applications qui ne sont pas liées aux programmes TV broadcastés et HbbTV qui habille ces derniers. Chacun dans son pré-carré.

Demo HbbTV (18)

Mais on peut se demander si le standard HbbTV et ses évolutions permettront de remplacer ces architectures propres à chaque constructeur. On sait que la fragmentation des portails applicatifs des constructeurs de TV est un gros handicap pour leur popularisation. Et on guette les technologies qui pourraient amener à leur défragmentation. Cela pourrait être Google TV si celui-ci se mettait à bien gérer la TV broadcast, mais ce n’est pas encore le cas.

HbbTV est un autre candidat, pas évident, mais conceptuellement tout à fait possible. D’autant plus qu’il est construit autour des standards du web. Il faut pour cela construire une architecture web standard de portail applicatif, et permettre notamment la vente d’applications ou de contenus. C’est tout l’intérêt d’une initiative HbbTV indépendante des chaines de télévision : le portail de services interactifs MesServicesTV qui est pilotée par l’AFDESI (j’anime pour la petite histoire une table ronde lundi 6 juin 2011 dans les Assises de l’AFDESI). Validée par le CSA le 30 mars 2011, il s’agit aussi d’une approche expérimentale. Ce portail rassemblera des services qui seront si j’ai bien compris non liés aux programmes de TV broadcastés. La liste des partenaires contenus de MeServicesTV en donne une indication puisque l’on y trouve : L’Equipe, le PMU, myskreen, Gong (chaine de l’animation) ou T-Seniority (comme son nom l‘indique, un service interactif pour les personnes âgées). C’est donc un complément de ce que vient de lancer France Télévision et il s’appuie sur le même standard HbbTV.

MesServicesTV

Dans le tuyau des évolutions de HbbTV ou de ses applications, nous avons aussi :

  • Une technologie pour permettre aux chaines TV de pousser des applications utilisables de manière synchrones ou avec les programmes TV broadcastés.
  • La possibilité d’utiliser les applications HbbTV sur des programmes en différé, que ce soit via des services de télévision de rattrapage, ou via un enregistreur (PVR). Mais la TV de rattrapage pose problème : c’est un service “vendu” aux FAI. Et donc, HbbTV ne servira pas à y accéder dans un premier temps pour ne pas faire d’ombre à cette source de revenus.
  • L’intégration de fonctionnalités de réseaux sociaux, à commencer par l’identification de l’utilisateur.
  • L’usage de smartphones et de tablettes pour gérer une partie de l’interface utilisateur des services HbbTV.
  • L’utilisation de HbbTV par Canal+, qui doit gérer en sus le cas particulier des chaines diffusées avec un cryptage des contenus.
  • L’utilisation de HbbTV par les FAI, qui reste encore incertaine. Ceux-ci n’ont pas besoin de HbbTV pour ajouter de l’interactivité dans leur set-top-box TV. Mais ils seront peut-être amenés à le supporter pour que les téléspectateurs utilisant ces set-top-boxes aient tout de même accès aux services éditorialisés pour HbbTV par les chaines TV. Mais cela préfigure une belle bataille en perspective ou tout du moins une nouvelle “concurralliance”.

Les autres pays

Les pays concernés par HbbTV sont ceux où la télévision est émise en broadcast avec les normes européennes du DVB.

L’Allemagne a été la première à déployer HbbTV, en 2010, et surtout pour la diffusion par satellite (en DVB-S) et pour une dizaine de chaines. Elle l’utilise surtout pour la partie “télétexte” du service, envoyant des contenus via le canal numérique DVB pour fournir des guides de programmes enrichis (chez ARD, ci-dessous) et des informations.

HbbTV chez ARD

Des tests sont lancés ou en préparation en Suisse, aux Pays Bas, en Tchéquie et en Espagne. On sort bien du cadre purement franco-allemand.

Le Royaume-Uni a choisi une voie alternative avec le service YouView, piloté par la BBC, et qui est plus élaboré car il intègre toutes les notions de portail applicatif. YouView intègre des spécifications bien plus poussées avec reference design matériel et une architecture complète intégrant le système d’exploitation (Linux) et le middleware associé. YouView sera déployé à partir de 2012.

Net net

On ne peut être qu’intrigué et perplexe devant la foultitude de solutions de “TV connectées” qui sont disponibles ou sur le point de l’être : les solutions des FAI, les set-top-boxes connectées de Canal+, les TV connectées et leurs portails constructeurs, Google TV, Apple TV, et maintenant HbbTV. Sans compter les autres écrans que sont les ordinateurs personnels, les smartphones et les tablettes. C’est un gros bazar qui rappelle le marché du PC avant l’IBM PC (pour les plus de 45 ans) ou la balkanisation actuelle du marché des smartphones. Bien malin celui qui pourrait prédire le devenir de cette industrie !

L’histoire nous a cependant montré que le meilleur d’un point de vue technologique n’était pas forcément le gagnant mais celui qui avait bâti la meilleure stratégie d’accès au marché et aussi la plateforme applicative la mieux à même d’attirer les développeurs. De plus, le marché de la télévision est dominé par des acteurs locaux, conditionné par des régulations tatillonnes, et structuré de manière très différente d’un pays à l’autre. HbbTV est fourni en standard dans tous les téléviseurs vendus depuis un mois. Il va être exploité par les chaines TV locales, tandis que celles-ci ont excommunié les services comme Google TV. Le cout matériel du support de HbbTV est moins élevé que celui de Google TV. Tout ceci dénote un meilleur accès au marché en termes de pénétration et de capillarité. Cela donne ses chances aux services HbbTV de se faire une place au soleil. Mais il faudra que la vision s’enrichisse pour faciliter l’accès à la richesse de contenus et de services provenant d’Internet. Histoire d’éviter de créer un îlot d’informations spécifiques aux chaines TV qui serait délaissé par une bonne part des téléspectateurs, notamment les plus jeunes, et aussi par les développeurs d’applications.

Bref, les jeux sont encore ouverts !

Comme cet article est déjà bien long, je vais en consacrer un second à la visite des infrastructures (traditionnelles) de France Télévision à Roland Garros. Et mes photos de cette visite à Roland Garros sont sur mon site photo.

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Publié le 30 mai 2011 et mis à jour le 12 novembre 2014 Post de | Apple, France, Google, Internet, TV et vidéo | 76276 lectures

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Les 13 commentaires et tweets sur “Le lancement de HbbTV en France” :

  • [1] - sebclick a écrit le 30 mai 2011 :

    Je serais très curieux de savoir si Free a prévu d’intégrer ce “protocole” à la Freebox Révolution…

  • [2] - Mathieu a écrit le 30 mai 2011 :

    Pour mois ça sonne comme une technologie de transission entre la TV traditionellle et le diffusion par Internet.
    Le problème c’est que les TV connectées sont déjà sur le marché.
    En attendant que tout le monde est ka FTTH et que les cinnexion Internet soient capable de supporter le streaming 1080p/3D.

  • [3] - Alban a écrit le 30 mai 2011 :

    Merci pour cet article très détaillé, comme d’habitude sur ce blog.

    Ce qui me semble le plus intéressant, voire la seule chose intéressante, c’est l’EPG amélioré (exemple ARD dans le billet), dans le cas où la TV HbbTV possède une fonction PVR avec disque dur intégré.

    Mais pour le reste, je n’arrive toujours pas à saisir l’intérêt du point de vue de l’utilisateur. Lorsque l’on est en train de regarder un match de tennis, a-t-on vraiment envie d’afficher des infos, de voir les classements, des images des autres matches ? Logiquement, la TV étant un objet de passivité, si l’on a envie de voir ces informations, c’est en dehors du direct, donc en dehors de la case Roland-Garros a priori.

    On pourrait se dire que l’on peut regarder en permanence avec le bandeau qui affiche d’autres infos (le classement en temps réel sur une retransmission de Formule1), mais maintenant que l’on est en HD, pourquoi perdre de la surface d’image avec des bandeaux ?

    Je reste convaincu que l’expérience de la TV améliorée/connectée se fera en multi-écrans : la TV sur la TV en plein écran, les datas connexes sur le téléphone, la tablette, le cadre photo, etc.

  • [4] - sebty a écrit le 30 mai 2011 :

    Pour ma part, je trouve qu’il y a un intérêt à pouvoir afficher toute sorte d’infos concernant le programme en cours comme une manifestation sportive ou plus généralement à pouvoir accéder à de l’info sur sa TV par commodité.
    Cela me rappelle le télétexte qui avaient de nombreux adepte.
    Il y a aussi une appli un peu de même genre proposé par l’équipe TV depuis quelques mois permettant d’accéder à toute sorte d’infos. Un peu bricolé mais on en est qu’au début !

  • [5] - jylem a écrit le 30 mai 2011 :

    Olivier

    dans le cas de la BBC, YouView est un projet de box intelligente ofrant beaucoup de services, la techno interactive utilisée à comparer au HBBTV s’appelle DTG, elle reprend certains éléments du HBBTV et va plus loin.
    elle n’est bien sure pas compatible 😉
    amclt

  • [6] - TV Gourou a écrit le 31 mai 2011 :

    HbbTV est un moyen pour les chaines de diffuser du contenu interactif ET de la VoD.
    Ceci avait a l’epoque du lancement de la TNT ete evoque et avorte, on a ainsi evite MHP!
    Ce qu’HbbTV offe est ni plus ni moins ce que les FAI fournissent aujourd’hui donc pas grand chose de nouveau cote experiemce utilisateur, la difference etant que le contenu est cette fois entierement controlle par les diffuseurs, et bien sur ne necessite pas de STB. HbbTV tournera sur les devices connectes : TV , Bluray, stations de jeu, bref tout ce qui est achete par le consomateur et qui est connecte a une TV.
    Une des applications cle est la catch up TV, on pourra aller chercher sur un meme ecran ses emissisons, grande innovation pour les consommateurs.
    HbbTV est aussi un standard qui permettra de contenir les offres des Apple TV , Google TV et autres qui n’offfrent (pour l’instant) que de la VoD. Rien ne leur interdit d’ajouter un tunner TNT et de supporter le standard, on peut s’attendre a une belle bataille en perspective!

    • [6.1] - Olivier Ezratty a répondu le 31 mai 2011 :

      Petites nuances sur votre commentaire :

      HbbTV permet de faire plein de choses, dont de la catch-up mais les chaines n’en feront pas dans un premier temps car elles ont vendu ce service aux FAI. Si elles le font par elles-mêmes via HbbTV, elles vont perdre une source de revenus pas forcément facile à remplacer.

      HbbTV permet de créer des services de VoD, et là encore, l’équilibre des relations avec les FAI est en question. HbbTV n’a pas réglé la question des moyens de paiement sur une TV connectée. Il semble qu’aujourd’hui, aucune solution viable de paiement n’existe sur TV connectée, avec ou sans HbbTV (source: une grande chaine TV). La solution des FAI avec leur billing est pour l’instant la moins mauvaise.

      Les FAI ne proposent pas encore d’expérience utilisateur intégrée aux programmes pour la simple raison que les chaines n’en avaient pas encore créé et que celles-ci ont des accords très précis avec les FAI les empêchant “d’habiller” leur signal. Les chaines ne sont pas prêtes de lâcher le morceau là dessus et tiennent à être les seules à habiller le signal de leurs émissions avec du contenu associé. Elles sont de ce point de vue là soutenues par le CSA.

      Oui, HbbTV pourra tourner sur tout device connecté. Mais le fonctionnement en mode dégradé et non connecté utilisant les informations downloadées via le canal broadcast ne sera possible que sur les devices dotés d’un tuner DVB (sat, câble ou TNT). Le reste n’est effectivement qu’une question de logiciel et de liaison Internet.

      Google TV et Apple TV ont plusieurs possibilités pour enrichir leur offre : supporter des tuners TV et aussi ce qui va avec, à savoir un vrai guide de programme, ou bien ajouter à leur offre de contenus des chaines TV streamées via Internet. Le premier cas est difficile à gérer techniquement et il y a beaucoup de variantes de standards selon les pays. Les grands américains n’aiment pas trop gérer ces variantes. De plus, gérer des tuners créé des instabilités logicielles, des problèmes de drivers, de mise en veille, etc. Pour ce qui est de chaines TV streamées, il faudrait que celles-ci soient d’accord ce qui est plutôt mal barré. Apple TV et Google TV streameront s’il le font un jour des chaines TV qui ne sont pas les grandes chaines des pays. Et on retombera dans le problème de Joost…

      L’univers de la TV est complexe car il n’est pas conditionné que par la technique. L’univers de l’Internet ou des PC est bien plus ouvert et ne subit pas toutes ces contraintes. La TV est contrainte par la réglementation, les accords commerciaux, le financement des contenus, la chronologie des médias, etc. Et c’est un business très “local”.

      L’enjeu industriel critique est de glisser progressivement vers une défragmentation du marché des TV connectées sans trop déstabiliser le jeu et le revenu des acteurs en présence. Qui peut provoquer cette défragmentation ? On a d’un côté Google TV, seule plateforme horizontale, Apple ne fournissant pas sa solution logicielle à des constructeurs tiers. Elle commence à être adoptée par les constructeurs de TV, mais les chaines de TV résistent, et Google TV est une solution très partielle aux besoins des consommateurs. HbbTV est une alternative, encore en devenir, qui pourrait servir de barrage à Google TV. Il manque plein de choses pour que cela tienne la route, notamment une standardisation du packaging des applications, de la présentation d’un portail applicatif, et aussi un moyen de paiement. Et les expériences passées de standardisation dans la TV ont été décevantes (MHP, OIPF, etc).

      Bref, aucune solution n’est parfaite à ce jour et pour reprendre la conclusion de mon article : les jeux sont encore ouverts.

      • [6.1.1] - Bertrand a répondu le 31 août 2011 :

        Concernant Google TV, l’objectif est quand même de récupérer le flux TV, non ?

        De ce que j’ai vu, le Logitech Revue qui l’inclut a en entrée un flux HDMI qui provient du décodeur câble ou satellite de l’utilisateur et si Google Tv est installé sur un téléviseur (Sony je crois aux Etats-Unis), il aura automatiquement accès aux données venant du tuner TNT, non ?

        Ou ai-je raté un épisode ?

        • [6.1.1.1] - Olivier Ezratty a répondu le 31 août 2011 :

          C’est effectivement comme ça que cela fonctionne. Mais le logiciel Google TV ne gère pas le flux broadcast. C’est le hardware sur lequel il tourne qui réalise l’overlay entre la sortie graphique de Google TV et le signal TV qui vient de la TV ou de la STB externe via HDMI. C’est une bête superposition d’un signal vidéo sur un autre, avec transparence.

          Ce qui aboutit d’ailleurs, dans le cas de Dish TV aux USA, à l’aberration suivante : l’interface de la set-top-box, et notamment de son PVR est différente de celle de Google TV qui s’ajoute en overlay. C’est un bricolage pour l’instant, car ces deux interfaces mériteraient d’être unifiées. Pour cela, il faudrait que Google TV gère aussi des tuners, des contrôles d’accès (CAS, DRM), un guide de programmes convenable pour les chaines TV broacastées, un PVR, en plus de tout le bazar qui permet de récupérer des infos et des contenus sur Internet. Et tout ceci est … coûteux, casse-pieds, compliqué, difficile à stabiliser, etc.

  • [7] - inzeback a écrit le 31 mai 2011 :

    est ce que vous connaissez l’url du serveur HBBTV pour voir à quoi cela ressemble sur un PC? (sans video)

  • [8] - TV Gourou a écrit le 1 juin 2011 :

    Olivier

    Le vrai probleme aujourd’hui est que le marche est fragmente : qui va acheter une connected TV LG pour n’aller que sur le service d’Orange TV ? HbbTV est la pour offrir un standard unique pour relier devices et services.

    Le probleme des starndards est addresse au niveau mondial par OIF, qui lui meme pointe sur MPEG Dash, auquel participent Apple et Microsft, donc bon espoir pour que l’on aboutisse a une bonne solution technique.
    Le DRM sera regle avec le “DRM Simulcrypt” supporte par MPEG Dash, une sorte d’equivalent pour le Live & Vod de ce que DECE a specifie pour la VoD. Si Netflix est capable de faire tourner la machine, pourquoi pas les diffuseurs ?
    Les choses avancent tres vite et la France est tres active autour de la standarisation de la DRM au sein d’HbbTV.

    Cote standardisation des applications, on avance au rythme des connected devices : oui un monde ou Webkit serait le standard serait meilleur mais les CE manufactureurs on prefere la voie de CE HTML, donc on fait avec.

    En resume, il y a une vrai dynamique en Europe (sauf UK) autour d’HbbTV, ceci est remarquable. Apple et Google vont louper ce wagon et partiront sur leur VoD et du long tail Live de contenu a la mode YouTube, beaucoup de traffic pas beaucoup de monetisation directe (plus indirecte par la pub).
    Il est important que tout le monde au moins en France comprenne cette dynamique et je tiens a saluer ton effort d’evangelisation. Ceci est un bon point de depart.

  • [9] - redge a écrit le 6 décembre 2011 :

    le moyen de paiement

    si le mode primaire est “broadcast” (DVB-C/S/T) alors le mode de paiement devrait passer par l’abonnement/prépaiment à ce prestataire primaire DVB
    sachant “broadband” n’est qu’un complément pour fournir l’interactivité.

    A l’opposé,
    si le mode privilégié est le mode “broadband” IPTV,
    alors le moyen de paiement devrait profiter au IPTV.

    Le cable est capable d’emmettre et recevoir (bidirectionnel) par le meme moyen sans passer un fourniseur internet tiers
    exemple numericable en France ne doit pas etre dépendant de leur fournisseur Internet en terme de facturation.
    “broadband” n’est qu’un moyen de transport accessoire.

    Diffuseurs de services et prestataires:

    exemple pour ne pas cité
    Canal+ (DVB/IP))pourrait fournir plus facilement en partenariat (ce qui éviterait de facher leur clients et distributeur de films et opérateurs TV via HbbTV avec une TV compatible sans boitier externe si la TV le permet ou/et avec un boitier externe libre de choix (donc non propriétaire Canal+ ready) qui fache beaucoup de client qui pense que Canal+ est une World Company selon une certaine parodie des guignols cette dernière.

    Free (IPTV) broadband pourrait très bien aussi fournir une partie des services HbbTV en complémentarité sans concurrencer leur propre services.
    pourquoi réinventer l’information existante tel que HbbTV fournirait via les chaines TV ?

    Un fournisseur de TV par Cable/SAT pourrait fournir ces propres service VoD en complémentarité au VoD des chaines TV sans concurrencer et offenser la concurrence et ceci sans boitier propriétaire tout en maitrisant de bout en bout le contenu sans connaitre le contenant vu que tout le monde aurait le bouton rouge donc fonctionnement identique.

    Evitons de refaire les meme erreurs que dans le passé.
    Fusionner YouView avec HbbTV pour que toute l’europe adopte une norme sans faire comme la France à son époque avec le Secam (isolé) contre Pal (tout le reste de l’Europe)




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Avec Marie-Anne Magnac, j'ai lancé #QFDN, l'initiative de valorisation de femmes du numérique par la photo. Elle circule dans différentes manifestations. L'initiative rassemble près de 800 femmes du numérique (en janvier 2022) et elle s'enrichit en continu. Tous les métiers du numérique y sont représentés.

Les photos et les bios de ces femmes du numérique sont présentées au complet sur le site QFDN ! Vous pouvez aussi visualiser les derniers portraits publiés sur mon propre site photo. Et ci-dessous, les 16 derniers par date de prise de vue, les vignettes étant cliquables.
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Gaëlle Rannou
Gaëlle est étudiante à 42 Paris et tutrice de l’équipe pédagogique (en 2021).
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Jehanne Dussert
Jehanne est étudiante à l'école 42, membre d'AI For Tomorrow et d'Open Law, le Droit ouvert. Elle est aussi fondatrice de "Comprendre l'endométriose", un chatbot informant sur cette maladie qui touche une personne menstruée sur 10, disponible sur Messenger. #entrepreneuse #juridique #santé
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Chloé Hermary
Chloé est fondatrice d'Ada Tech School, une école d'informatique alternative et inclusive dont la mission est de former une nouvelle génération de talents diversifié à avoir un impact sur le monde. #entrepreneuse #formation
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Anna Minguzzi
Anna est Directrice de Recherche au CNRS au Laboratoire de Physique et Modélisation des Milieux Condensés (LPMMC) à Grenoble. #quantique
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Maeliza Seymour
Maeliza est CEO et co-fondatrice de CodistAI, qui permet de créer une documentation du code informatique par une IA.
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Candice Thomas
Candice est ingénieure-chercheuse au CEA-Leti, travaillant sur l’intégration 3D de bits quantiques au sein du projet Quantum Silicon Grenoble. #recherche #quantique
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Stéphanie Robinet
Stéphanie dirige un laboratoire de conception intégrée de circuits électroniques du CEA-Leti qui travaille sur des systèmes sur puces intégrés, des interfaces de capteurs, des interfaces de contrôle de qubits et de la gestion intégrée de l'énergie. #recherche #quantique
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Sabine Keravel
Sabine est responsable du business development pour l’informatique quantique chez Atos. #quantique #IT
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Céline Castadot
Céline est HPC, AI and Quantum strategic project manager chez Atos.
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Léa Bresque
Léa est doctorante, en thèse à l'institut Néel du CNRS en thermodynamique quantique, sous la direction d'Alexia Auffèves (en 2021). #quantique #recherche
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Emeline Parizel
Emeline est chef de projet web et facilitatrice graphique chez Klee Group, co-fondatrice TEDxMontrouge, gribouilleuse à ses heures perdues, joue dans une troupe de comédie musicale, co-animatrice de meetups et est sensible à l’art et à la culture. #création
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Elvira Shishenina
Elvira est Quantum Computing lead chez BMW ainsi que présidente de QuantX, l'association des polytechniciens du quantique. #quantique
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Marie-Noëlle Semeria
Marie-Noëlle est Chief Technology Officer pour le Groupe Total après avoir dirigé le CEA-Leti à Grenoble. #recherche
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Gwendolyn Garan
Gwendolyn est travailleuse indépendante, Game UX Designer, Game UX Researcher (GUR) et 2D Artist pour le jeu vidéo, étudiante en Master 2 Sciences du Jeu, speaker et Formatrice sur l'autisme et la neurodiversité, l'accessibilité et les systèmes de représentation dans les jeux vidéo. #création #jeuvidéo
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Alexandra Ferreol
Alexandra est étudiante d'un bachelor Game Design à L'Institut Supérieur des Arts Appliqués (année scolaire 2019/2020) #création #jeuvidéo
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Ann-elfig Turpin
Ann-elfig est étudiante en deuxième année à Lisaa Paris Jeux Vidéos (Technical artist, 3D artiste), année scolaire 2019/2020. #création #jeuvidéo

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