L’écosystème israélien de l’innovation 2/3

Publié le 4 juin 2010 et mis à jour le 4 avril 2019 - 7 commentaires -
PDF Afficher une version imprimable de cet article
  

 

Deuxième étape de ce petit tour de l’écosystème israélien de l’innovation et des startups, dédiée au financement.

Le financement privé des startups

Au début des années 90, il n’y avait pas de fonds privés en Israël. Le pays était même moins avancé que la France à la même période.

Le gouvernement a alors créé un fond de $100m qui a ensuite incité la création d’autres fonds, privés, avec des mécanismes d’abondement qui rappellent le fonctionnement de France Investissement à la CDC, celui-ci datant de quelques années à peine. Les premiers succès des années 1990 ont permis d’amorcer la pompe. Il y a maintenant 20 fonds très actifs et 70 en tout. Le top 6 des VCs sont : Pitango (anciennement Polaris), Gemini, Giza, Carmel, Evergreen et JVP. Les partners de ces fonds d’investissement ont en commun d’avoir le plus souvent une solide expérience industrielle ou d’entrepreneur. Il y a bien moins de financiers que chez les VCs français.

Israel Venture Capital Firms Logos

Les VCs israéliens essayent de suivre l’ensemble du cycle du financement des startups. En amont, ils réservent 5% de leurs fonds pour de l’amorçage avec des tickets de l’ordre de $300K. Ils ont parfois leur propre incubateur comme nous l’avons déjà vu dans le post précédent. En aval, la tendance actuelle des VCs est de chercher à créer des entreprises plus grosses, avec des sorties industrielles plus tardives, histoire de générer de meilleurs rendements financiers. Ils souhaitent recréer les succès que sont devenus Amdocs (éditeur de logiciels pour les télécoms de $2,8B de CA) ou NDS (leader du middleware pour la TV numérique, 3000 personnes en Israël, mais avec leur siège à Londres). Pour ne pas sortir trop tôt les startups des portefeuilles, ils doivent donc s’allier à ces fonds américains.

Cela tombe bien puisque le financement des startups israéliennes est déjà largement alimenté par les fonds américains. Des liens forts se sont développés avec les VCs de la Silicon Valley dont les plus gros tels que Benchmark ou Sequoia ont une antenne en Israël et sont souvent impliqués dans les séries B et C de financement. Quelques fonds asiatiques, notamment dans les semi-conducteurs, sont également présents.

Les fonds israéliens ont un excellent “track record” avec de nombreuses sorties industrielles de très bon niveau avec par exemple nombre de startups acquises par Intel et Texas Instruments dans les semi-conducteurs, ou par Microsoft ou Google dans l’Internet et le logiciel. Ils ont aussi réalisé leur lot d’introductions en bourse au Nasdaq américain, plaçant Israël au second rang après les USA.

 

Garage Geeks logo

On peut au passage signaler le rôle marquant d’entrepreneurs ayant réussi et rendant la monnaie de la pièce à leur pays en y aidant les startups en tant que business angels, sans compter les entrepreneurs d’origine juive du reste du monde qui investissent aussi significativement en Israël.

Grâce à ses interventions décalées à la conférence Leweb depuis 2006 (ci-dessous en 2007), Yossi Vardi est le business angel israélien le plus connu en France. Dans son long parcours, il a financé Mirabilis – ICQ, cofondé par l’un de ses fils, qui a été revendu à AOL pour $400m. Il est aussi le créateur du “garage geeks”, une sorte d’incubateur installé à Holon dans la banlieue de Tel Aviv, dans un vrai garage délabré et accompagnant des projets un peu déjantés.

Yossi yardi (1)

Le rôle de ces business angels est particulièrement critique en ce moment, la crise financière ayant sérieusement réduit la capacité de levée de fonds des sociétés de capital risque locales, tout comme leurs collègues américaines. Les startups israéliennes font ainsi le dos rond et apprennent un peu à l’européenne à se développer avec des moyens moins importants. Sans oublier que le meilleur investisseur d’un projet, c’est… le client qui paye !

La prise de risque est bien plus grande en Israël pour les investisseurs : les entreprises sont pour la plupart orientées “produits” et souvent dans des couches basses. Elles ne peuvent pas facilement se rabattre sur des stratégies de services comme c’est souvent le cas en France. Il y aurait environ 40% de “casse” dans les startups financées par les VCs. Mais la prise de risque et l’échec n’étant pas pénalisés comme en France, les entrepreneurs peuvent facilement rebondir. Il est d’ailleurs fréquent qu’ils fassent des allers et retours entre startups et grands groupes israéliens ou américains.

Un seul VC français semble représenté en Israël : le Crédit Agricole Private Equity, par le biais de Bernard Nabet qui a quitté la France il y a quelques années. Il a démarré son activité de financement par une activité de “fonds de fonds” en partenariat avec les VC locaux. C’est le moyen d’entrer dans l’écosystème et d’être connecté au “deal flow” des bons projets.

Un mot enfin sur la fiscalité. En Israël, les plus-values mobilières (capital gains) sont taxées à 20% ou 25% selon les cas ce qui est assez classique. Les incitations fiscales les plus fortes concernent les investisseurs étrangers, avec un impact certain comme nous le verrons dans le prochain post. Evidemment, pas d’équivalent de notre loi TEPA puisqu’il n’existe pas d’impôt sur la fortune, sauf sur les terrains non bâtis et sur l’immobilier non loué.

Ce qui est reproductible en France

  • Peut-être imaginer une évolution de la fiscalité des FCPI poussant les VCs à investir une part de leurs fonds dans le véritable amorçage (tickets de moins de 500K€). Mais les FCPI sont déjà bien mis à mal avec les évolutions de la réglementation européenne et de la fiscalité française à venir.
  • S’il était possible d’augmenter la part des anciens entrepreneurs dans les équipes de partners des fonds français, cela pourrait améliorer la situation et la qualité de l’accompagnement. Mais comment faire ? La situation s’améliore cependant avec la création de fonds d’amorçage “professionnels” animés par des entrepreneurs, tels que Kima, ISAI ou Jaina.
  • Tout ce qui permettrait de rééquilibrer en faveur du privé la structure des investissements dans les startups en France serait aussi le bienvenu. La perversité de notre système fiscal qui incite “à moins perdre” plus “qu’à gagner plus” et qui fait fuir les grands patrimoines nous met bien loin du compte. J’avais évoqué quelques pistes dans “Le chamboulement en cours du financement de l’innovation”.
  • Les liens avec les fonds américains existent, mais plutôt au stade de la reprise, de la prise de contrôle en “later stage” et du LBO (souvenez-vous de Gemplus et de TPG). L’attractivité de l’écosystème des startups françaises s’améliorerait si ces fonds remontaient un peu plus en amont du financement. Peut-être serons-nous aidés par les actions de visibilité telles que celles qui sont menées par Microsoft avec ses initiatives IDEES ou Bizspark, tout comme grâce à la dynamique et enthousiaste Roxanne Varza qui promeut nos startups locales dans Techcrunch.

Dans le prochain et dernier épisode : les liens de l’écosystème israélien de l’innovation avec les USA et les grands groupes industriels, puis le retard du marché intérieur en termes d’infrastructures et son incidence étonnamment positive.

RRR

 
S
S
S
S
S
S
S
img
img
img

Publié le 4 juin 2010 et mis à jour le 4 avril 2019 Post de | Entrepreneuriat, Startups, USA | 15880 lectures

PDF Afficher une version imprimable de cet article     

Reçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :


 

RRR

 
S
S
S
S
S
S
S
img
img
img

Les 7 commentaires et tweets sur “L’écosystème israélien de l’innovation 2/3” :

  • [1] - Ribo a écrit le 4 juin 2010 :

    Très intéressant ! Merci pour cet article ! J’ai hâte de lire le volet 3/3 !

  • [2] - Pierre a écrit le 5 juin 2010 :

    Bonjour,
    Idem que Ribo. Intéressant d’avoir un autre sujet d’analyse que la Silicon Valley.
    En apparté, je trouverais aussi intéressant d’avoir votre “lecture” des points évoqués dans cette interview http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/06/05/pour-nkm-l-europe-doit-prendre-position-sur-la-gouvernance-d-internet_1367523_651865.html

  • [3] - fabien a écrit le 5 juin 2010 :

    Vous citez que chez nous la fiscalité Tepa/FCPI devrait être revu pour ressembler un peu à ce qui se pratique en Israel avec succès. Quel chamboulement attend les FCPI exactement ? Que se passe t-il avec la réglementation européenne ? Que pensez vous du système de labellisation actuel ? Que pensez vous du label “entreprise innovantes” des pôles qui a été annoncé cette semaine ?
    Pourquoi nos VCs auraient ils eu moins de chance ces dernières années? Il y a eu des fonds d’amorçage abondés par l’Etat depuis longtemps chez nous. Je crois que c’est le cas d’un fonds comme i-source (et ce depuis le début des années 90, grâce à Allègre qui a décliné aussi cela sur les incubateurs). Il y a forcément eu des réussites mais qui ont été déplacées ailleurs (rachat, déplacement vers les USA…)
    Le seul bémol que je trouverais sur le modèle israélien, c’est sa très grande dépendance avec les USA. Israël serait-il une annexe de ce grand pays ? Devons nous nous aussi nous annexer aux Etats-Unis pour réussir ??? Ne pouvons nous pas avoir un modèle européen dans le secteur numérique ?

    • [3.1] - Olivier Ezratty a répondu le 5 juin 2010 :

      Pour les FCPI, explications dans ce post : http://www.oezratty.net/wordpress/2010/siximes-rencontres-xange/.

      Je ne recommande pas d’imiter Israël pour la fiscalité puisque n’ayant pas d’ISF, ils n’ont pas de dispositifs d’incitation à l’investissement permettant d’obtenir des exonérations d’ISF. Je me demande simplement s’il n’y aurait pas moyen d’intéresser les VCs à s’impliquer un peu plus dans l’amorçage.

      Le label “entreprise innovante des pôles de compétitivité” ? Je n’en pense pas du bien. Pousser les startups à faire de la R&D collaborative amont les éloigne plus qu’elle ne les rapproche des clients. Il y a bien entendu des cas où cela peut marcher, on entend des feedbacks positifs anecdotiques sur la mise en réseau des startups. Mais comme les grands industriels du secteur numérique sont plutôt des losers, je suis dubitatif.

      Le travers des VCs ? Ils n’ont pas assez encouragé le développement international de leurs pousses. Et ont peut être cédé à des sorties trop rapides. Quand je vois le nombre de sorties de plusieurs centaines de millions de $ en Israël et dans le numérique, il y a de quoi baver pour un VC français.

      Oui, le modèle israélien dépend fortement des USA, c’est l’objet de mon post suivant. Sans aller jusqu’à cet extrême, il est cependant nécessaire de bien cibler ce marché très structurant du marché mondial du numérique. Notamment dans le btob.

  • [4] - fabien a écrit le 11 juin 2010 :

    Et le rachat d’Exalead en France par Dassault Systems ? Vous en pensez quoi ? Les grandes entreprises font leur marché en Israël comme en France ou ailleurs… Les nouveaux “champions” seront plutôt le carburant des anciens… Pas de renouvellement en perspective

    • [4.1] - macha a répondu le 11 juin 2010 :

      C’est pour protéger les résultats du programme collaboratif QUAERO (A2I,Oséo-ISI), une sorte de consortium de recherche. Il vaut mieux que ce soit racheté par un Français, parce que la startup Exalead (le “google français”) était fragile financièrement et ne pouvait pas s’étendre à l’international comme ça. Dassault va pouvoir faire maintenant. Pour 135 millions d’euros, c’est une affaire.
      http://www.lexpansion.com/economie/actualite-high-tech/pourquoi-dassault-systemes-s-offre-le-google-francais_233817.html

      • [4.1.1] - Olivier Ezratty a répondu le 11 juin 2010 :

        Vu de DS, le rachat présente effectivement une logique certaine.

        Mais pour un tas de raisons, le prix payé est un peu cher. Exalead et les intermédiaires du deal ont visiblement bien joué la négociation.

        Par contre, je doute un peu de l’intérêt pour DS des recherches sur l’indexation des médias liée à Quaero. Certes, ils peuvent continuer de récupérer les subsides du programme qui courent encore je crois trois ans.

        Ce qui compte avant tout, c’est de transformer cette acquisition en ventes supplémentaires de logiciels autour de l’offre de PLM Enovia. Comme Exalead ne vendait pas assez hors de France, la forte présence internationale de DS devrait aider.

        Fabien, effectivement les acquisitions se font partout. Et DS nous a déjà pas mal habitué à une croissance externe soutenue. Y compris par l’acquisition d’ISV israéliens comme américains.




Ajouter un commentaire

Vous pouvez utiliser ces tags dans vos commentaires :<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong> , sachant qu'une prévisualisation de votre commentaire est disponible en bas de page après le captcha.

Last posts / derniers articles

Free downloads

Understanding Quantum Technologies 2024, a free 1,542 pages ebook about all quantum technologies (computing, telecommunications, cryptography, sensing):

image

Free downloads

Understanding Quantum Technologies 2024 Short version, a 26 pages with key takeaways from the eponymous book.

image

Voir aussi la liste complète des publications de ce blog.

Derniers commentaires

“Bravo Olivier! Quel boulot tu m’épates totalement et je t’adresse mes plus sincères félicitations! Je ne suis pas sûr de tout lire car je suis maintenant 100% dans l’art et la poésie et mon seul rapport à la...”
“[…] to Olivier Ezratty, author of Understanding quantum technologies 2023, the challenge for Europe is to position itself outside of where the US and China are likely end up...”
“Désolé, je suis passé à l'anglais en 2021 sans revenir au français. Traduire un tel ouvrage (1366) pages d'une langue à l'autre est un travail herculéen, même avec des outils de traduction automatique. Sachant...”
“Je suis un artiste conceptuel, certes je garde la grande majorité de mon travail dans ma tête par défaut d'un grand mécène. Mon travail de base se situe sur le "mimétisme" qui mène aux itérations et de nombreux...”
“Better than a Harry Potter! Thanks Olivier...”

Abonnement email

Pour recevoir par email les alertes de parution de nouveaux articles :


 

RRR

 
S
S
S
S
S
S
S
img
img
img

Derniers albums photos

Depuis juillet 2014, mes photos sont maintenant intégrées dans ce site sous la forme d'albums consultables dans le plugin "Photo-Folders". Voici les derniers albums publiés ou mis à jour. Cliquez sur les vignettes pour accéder aux albums.
albth
QFDN
Expo
791 photos
albth
Remise Légion d'Honneur Philippe Herbert Jul2021
2021
15 photos
albth
Vivatech Jun2021
2021
120 photos
albth
Visite C2N Palaiseau Mar2021
2021
17 photos
albth
Annonce Stratégie Quantique C2N Jan2021
2021
137 photos
albth
Maison Bergès Jul2020
2020
54 photos
albth
Grenoble Jul2020
2020
22 photos

image

Avec Marie-Anne Magnac, j'ai lancé #QFDN, l'initiative de valorisation de femmes du numérique par la photo. Elle circule dans différentes manifestations. J'ai réalisé entre 2011 et mi 2023 plus de 800 portraits photographiques de femmes du numérique avec une représentation de tous les métiers du numérique.

Les photos et les bios de ces femmes du numérique sont présentées au complet sur le site QFDN ! Vous pouvez aussi visualiser les derniers portraits publiés sur mon propre site photo. Et ci-dessous, les 16 derniers par date de prise de vue, les vignettes étant cliquables.
flow
Gaëlle Rannou
Gaëlle est étudiante à 42 Paris et tutrice de l’équipe pédagogique (en 2021).
flow
Jehanne Dussert
Jehanne est étudiante à l'école 42, membre d'AI For Tomorrow et d'Open Law, le Droit ouvert. Elle est aussi fondatrice de "Comprendre l'endométriose", un chatbot informant sur cette maladie qui touche une personne menstruée sur 10, disponible sur Messenger. #entrepreneuse #juridique #santé
flow
Chloé Hermary
Chloé est fondatrice d'Ada Tech School, une école d'informatique alternative et inclusive dont la mission est de former une nouvelle génération de talents diversifié à avoir un impact sur le monde. #entrepreneuse #formation
flow
Anna Minguzzi
Anna est Directrice de Recherche au CNRS au Laboratoire de Physique et Modélisation des Milieux Condensés (LPMMC) à Grenoble. #quantique
flow
Maeliza Seymour
Maeliza est CEO et co-fondatrice de CodistAI, qui permet de créer une documentation du code informatique par une IA.
flow
Candice Thomas
Candice est ingénieure-chercheuse au CEA-Leti, travaillant sur l’intégration 3D de bits quantiques au sein du projet Quantum Silicon Grenoble. #recherche #quantique
flow
Stéphanie Robinet
Stéphanie dirige un laboratoire de conception intégrée de circuits électroniques du CEA-Leti qui travaille sur des systèmes sur puces intégrés, des interfaces de capteurs, des interfaces de contrôle de qubits et de la gestion intégrée de l'énergie. #recherche #quantique
flow
Sabine Keravel
Sabine est responsable du business development pour l’informatique quantique chez Atos. #quantique #IT
flow
Céline Castadot
Céline est HPC, AI and Quantum strategic project manager chez Atos.
flow
Léa Bresque
Léa est doctorante, en thèse à l'institut Néel du CNRS en thermodynamique quantique, sous la direction d'Alexia Auffèves (en 2021). #quantique #recherche
flow
Emeline Parizel
Emeline est chef de projet web et facilitatrice graphique chez Klee Group, co-fondatrice TEDxMontrouge, gribouilleuse à ses heures perdues, joue dans une troupe de comédie musicale, co-animatrice de meetups et est sensible à l’art et à la culture. #création
flow
Elvira Shishenina
Elvira est Quantum Computing lead chez BMW ainsi que présidente de QuantX, l'association des polytechniciens du quantique. #quantique
flow
Marie-Noëlle Semeria
Marie-Noëlle est Chief Technology Officer pour le Groupe Total après avoir dirigé le CEA-Leti à Grenoble. #recherche
flow
Gwendolyn Garan
Gwendolyn est travailleuse indépendante, Game UX Designer, Game UX Researcher (GUR) et 2D Artist pour le jeu vidéo, étudiante en Master 2 Sciences du Jeu, speaker et Formatrice sur l'autisme et la neurodiversité, l'accessibilité et les systèmes de représentation dans les jeux vidéo. #création #jeuvidéo
flow
Alexandra Ferreol
Alexandra est étudiante d'un bachelor Game Design à L'Institut Supérieur des Arts Appliqués (année scolaire 2019/2020) #création #jeuvidéo
flow
Ann-elfig Turpin
Ann-elfig est étudiante en deuxième année à Lisaa Paris Jeux Vidéos (Technical artist, 3D artiste), année scolaire 2019/2020. #création #jeuvidéo