Le Mobile World Congress bat son plein à Barcelone cette semaine. Il est rythmé par de nombreuses annonces. Nous avons eu déjà eu droit notamment à celle de nouveaux smartphone Samsung sous le système d’exploitation propriétaire Bada, à de nouveaux smartphones chez Sony Ericsson, à l’annonce de MeeGo, un autre Linux pour mobile issu d’un croisement Nokia et Intel, et à une initiative de création d’application store mobile par 15 opérateurs télécom mobile (dont AT&T, Sprint, Verizon, T-Mobile, Vodafone, Orange, NTT Docomo, Softbank, China Mobile, Telecom Italia et Telefonica) et constructeurs (dont Samsung, LG et Sony Ericsson).
Pas aussi attendue qu’une annonce Apple, la présentation par Microsoft de la prochaine version de Windows Mobile a tout de même fait l’actualité. Microsoft s’était endormi sur ses lauriers du milieu des années 2000 et s’était fait complètement dépasser par l’iPhone et Android dans le marché des smartphones. Le lancement de Windows Mobile 6.5 en octobre 2009 était une grosse déception, son interface utilisateur étant toujours aussi lourde, avec ses petits boutons et son héritage “bureau Windows”. Les parts de marché de Windows Mobile déclinent donc inexorablement depuis l’arrivée de l’iPhone. S’en suit la défection des constructeurs et des développeurs. Un scénario jamais vu dans l’histoire de l’éditeur sur un marché en croissance !
Cette présentation était donc en quelque sorte l’annonce de la dernière chance, celle de la “near death experience”, un peu comme la conférence de presse du 7 décembre 1995 lors de laquelle Microsoft avait présenté sa stratégie Internet, une rupture technologique qui semblait lui avoir complètement échappé. Une stratégie qui lui a certes permis de reprendre la main, mais qui n’en a pas pour autant fait un leader incontesté des logiciels et services de l’Internet 15 ans plus tard.
Alors, Microsoft peut-il redresser la barre et redevenir un acteur sérieux du marché des smartphones ? A-t-il compris les besoins des consommateurs ? Peut-il rattraper un retard énorme, notamment dans la bibliothèque applicative ? Est-ce que son modèle économique évolue ? Est-ce que son processus d’innovation est adapté à ce défi ? C’est ce que nous allons voir ici.
En deux mots, les progrès accomplis par Microsoft sont immenses, mais les défis auxquels il a encore à faire face pour redresser la barre le sont également.
Les intervenants de l’annonce
J’ai regardé la conférence de presse de l’annonce en live video streaming. Elle est disponible ici, et racontée par Engadget, qui a juste oublié de citer les questions posées à la fin par ses concurrents des “grands médias”. Et la transcription est également disponible.
Comme pour une “startup”, il est bon se s’attarder un peu sur l’équipe qui a fait cette annonce. Nous avions cinq intervenants lors de cette conférence de presse :
- Steve Ballmer, qui n’a pas dit grand chose d’autre que pour montrer son excitation habituelle et de réaffirmer le modèle “partenaires” et d’intégration horizontale de Microsoft.
- Joe Belfiore, VP Windows Phone qui a en charge le “program management” du système. C’est une sorte de super-chef de projet qui définit les spécifications. 20 ans de Microsoft et une focalisation sur la conception d’interfaces utilisateurs : celles de Windows 95, de Windows XP, de Windows Media Center et plus récemment de Zune. Il se présente comme l’avocat des utilisateurs, un rôle qui n’a pas du être facile dans sa longue expérience. En effet, il avait face à lui des équipes systèmes pour qui ces notions sont parfois bien étrangères. De tous les produits dans lesquels il a été impliqué, c’est Zune qui est le plus aboutit côté interface utilisateur. Et le plus récent. Mais on n’en sait rien en Europe puisqu’il n’est commercialisé qu’en Amérique du Nord et est arrivé bien trop tard sur le marché pour écorner la dominance de l’iPod. Dans cette vidéo produite avant l’annonce, Belfiore indique que Microsoft s’était jusqu’à présent trop focalisé sur la plateforme et les applications d’entreprise. Maintenant, la priorité va à l’expérience utilisateur. Et l’intendance doit suivre (matériel, partenaires, etc).
- Andrew Lees qui est Senior Vice President et patron “business” de l’ensemble de l’activité mobile. Belfiore doit bosser pour lui. Il a aussi 20 ans de maison derrière lui, les 10 premières chez Microsoft UK. Il a passé ses sept dernières années comme patron du marketing serveur et outils de développement. Une activité bien éloignée du marché grand public, mais pour qui les notions de partenariats et d’écosystème sont stratégiques. Ce qui aide dans le cas présent. Bon, et comme il est anglais, il s’y connait un peu en marketing :).
- Un représentant d’AT&T de niveau “intermédiaire” (patron marketing de la division mobile) et Olaf Swantee, un Directeur Exécutif d’Orange, de meilleur niveau de représentation. Nous y reviendrons plus loin. Pas de constructeur, pas de développeur d’application. La présence de partenaires était donc sobre pour laisser la place au produit.
Le matériel et le système d’exploitation
Microsoft n’a pas (encore) annoncé son propre smartphone et s’en tient à une stratégie OEM pour la diffusion de son système d’exploitation. Comme il le fait pour tous ses systèmes d’exploitation, il définit une configuration matérielle minimum pour les smartphones qui seront équipés de WP7. Seul difficulté dans le cas présent : mettre la main sur ces spécifications exactes !
En glanant les informations présentées à Barcelone et fuitées sur le web, on obtient ceci :
- Tout d’abord, seulement trois boutons : “start”, “search” et “back”. Tout le reste de l’interface fonctionne avec l’écran tactile. Il n’y aura donc rien de plus ressemblant à un smartphone WP7 qu’un autre smartphone WP7.
- Un écran WVGA de 3,6 pouces (800×480 pixels), tactile multitouch à quatre points et à matrice capacitive. Comme pour la génération moderne des smartphones : iPhone, iPod Touch, Google Nexus One, etc. Au passage, est-ce que cela signifie que Microsoft abandonne le marché encore significatif des mobiles dotés d’un écran plus petit tout comme ceux qui sont au “form factor” Blackberry avec écran et clavier juste en dessous ?
- Un processeur tournant à 1GHz sachant que Microsoft a mis en évidence un partenariat spécifique avec Qualcomm. On imagine que le processeur Snapdragon de Qualcomm sera donc souvent utilisé, ou une version à venir, mais sans exclusivité. Il l’est déjà dans le HTC HD2, le Google Nexus One (d’origine HTC), dans l’Experia X10 de Sony Ericsson, ainsi que dans de nombreux “mobile internet devices” vus au CES. Ces processeurs sont des “system on chip” intégrant un coeur ARM, le traitement graphique, toute la partie communication du mobile (Wifi, BlueTooth, 3G, etc), la TV mobile et un GPS.
- Au moins 8 Go de mémoire de stockage, une caméra d’au moins 5 mpixels, un capteur de lumière, un GPS (déjà dans le chipset Qualcomm), un compas et un accéléromètre.
- Et une batterie tenant le coup plusieurs jours en usage courant, un sujet d’examen particulier !
C’est une configuration dite “haut de gamme”. Qu’est-ce qui est facultatif finalement ? Un clavier, un écran plus grand, un flash et une seconde caméra. Le prototype présenté par Joe Belfiore était un “no-name” probablement d’origine HTC, pas bien designn, et d’environ un cm d’épaisseur.
Un écran plus grand pourra couvrir d’autres besoins que ceux des smartphones. Windows Mobile 7 pourra sans conteste remplacer Windows 7 pour équiper des tablettes et des ebooks. L’annonce du Slate de HP au CES 2010 sera vite oubliée. Mais il restera à Microsoft du travail pour couvrir ce nouveau marché : proposer un lecteur de livres et de la presse convivial ainsi qu’une place de marché pour les acheter.
Sinon, l’OS est présenté par les médias comme entièrement nouveau. En fait, c’est toujours du Windows CE dessous, en version 6.0.
L’interface utilisateur
Je ne vais pas trop rentrer dans les détails. le sujet est déjà très bien couvert dans des dizaines de blogs. Et notamment par Hugo Lunardelli dans ZDNet.fr, un autre ancien de Microsoft France qui s’est spécialisé dans le suivi de la stratégie de Microsoft !
Mon test de base pour voir si Microsoft avait “compris” était la taille des boutons dans l’interface. Ils sont bien trop petits dans Windows Mobile 6.X. Ici, ils sont grands. Test réussi ! Mais il faut aller plus loin.
Windows Phone 7 s’appuie sur une interface utilisateur empruntée au Zune HD. Elle est très dépouillée sans effets 3D, sauf pour les transitions. On navigue avec les trois boutons et avec le tactile et dans les deux directions : verticale et horizontale. Ainsi, les slides de présentation de la conférence de presse et les images fournies aux médias et reprises dans tous les blogs présentent-elles une interface dans sa largeur, le smartphone en étant une “fenêtre” qui s’y déplace horizontalement. C’est conceptuellement intéressant car cela permet d’envisager facilement la déclinaison “tablette” de l’interface.
L’autre principe de base de Windows Phone consiste à organiser l’interface autour de scénarios d’usages, appelés “hubs” : autour de ses contacts pour communiquer, pour la musique et la vidéo, pour la productivité personnelle, pour les jeux. Cela élève le niveau d’abstraction d’un cran par rapport aux systèmes existants. Et notamment au niveau des applications tierces parties qui pourront s’intégrer dans ces scénarios, mais sans exclusive (on pourra aussi les lancer hors des hubs). La partie communication est ainsi centrée autour du carnet d’adresse et intègre les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) en plus de la messagerie, des alertes, et – oui extraordinaire ! – de la fonction téléphone, toujours utile dans ce genre d’engin. Tout ceci améliore bien les scénarios existants, mais il n’y en avait pas de véritablement nouveau.
Dernier principe, plus classique : la personnalisation. On pourra placer des icones sur ses applications et contenus préférés dans le menu principal. Mais on n’a pas vu la tête des fonctions de configuration de l’OS, toujours instructives aussi bien sur l’ergonomie que sur la liberté donnée à l’utilisateur.
Evidemment, Windows Phone est connecté à tout l’attirail des services et logiciels Microsoft, mais semble-t-il sans exclusive (le DOJ et la Commission Européenne veillent au grain…) : avec Office, Outlook, OneNote, Sharepoint et Exchange pour le travail collaboratif et la communication, avec Bing pour la recherche, avec Live Maps pour la cartographie, avec Windows via ActiveSync et le client de Zune pour synchroniser sa musique et ses contenus photo/vidéo, avec XBOX Live, et enfin, avec un navigateur web compatible avec IE8. On n’a d’ailleurs pas vraiment vu de jeux XBOX Live, mais plutôt des éléments d’interface de communication (invitations de joueurs… à jouer, etc). Ils réservent sans doutes cela pour la conférence E3 à Los Angeles en juin 2010.
Les scénarios démontrés étaient bien parlants. L’interface est élégante et moderne. Mais c’est à l’usage que l’on pourra en mesurer la praticité. Design et ergonomie ne font pas toujours forcément bon ménage ! Des inconnues subsistent : le mode opératoire de la sélection et de l’installation d’applications tierces-parties, est-ce que la navigation sera pratique lorsqu’on aura installé des dizaines d’applications et copié des milliers de photos ou de morceaux de musique, le hub “people” est-il construit de manière à faire vraiment gagner du temps pour gérer ses réseaux sociaux, il y a-t-il des fonctionnalités multitâche, peut-on écouter de la musique et faire autre chose en même temps (il semble que oui), est-il facile de téléphoner à quelqu’un et de modifier son agenda en même temps ?
On en saura peut-être plus lors du MIX de mars 2010. Ensuite, il faudra attendre la disponibilité des premiers smartphones WP7 prévue pour la fin 2010.
L’écosystème
It’s the ecosystem, stupid ! Tout le monde l’a compris maintenant. Chaque acteur du marché des mobiles “veut” son écosystème, notamment d’applications. La bataille est rude face à l’iPhone et ses 140000 applications, talonnées par le catalogue d’Android dont la taille grandit au point de pouvoir dépasser à ce rythme celui d’Apple d’ici moins de deux ans. Même si au delà d’une vingtaine de milliers d’applications, on tombe dans le médiocre. J’ai même entendu dire que 80% des applications (payantes) iPhone n’étaient jamais achetées.
Mais il y a écosystème et écosystème. Il y a intégration verticale ou horizontale. Dans les OS pour smartphones, Apple, Palm et Nokia sont dans le premier lot. Microsoft et Google dans le second car leur OS est diffusé par le biais de constructeurs.
En plus de la bataille de l’ergonomie et du design du logiciel, dont nous avons déjà parlé, trois batailles d’écosystème se jouent en parallèle :
- La bataille des constructeurs. Et là, Microsoft est face à Google qui s’est récemment attiré leurs faveurs. Android semblait jusqu’à présent être le seul système pour smartphone à même de concurrencer sérieusement l’iPhone.
- La bataille des opérateurs télécoms. Microsoft et Google ont tous les deux un rôle clé à jouer car les telcos veulent réduire l’influence d’Apple. La marque à la pomme est bien connue pour son inflexibilité. Pas de partage de revenu des applications. Pas ou peu de personnalisation des mobiles. Etc.
- La bataille des applications, qui concerne tous ces acteurs, avec des règles du jeu à peu près équivalentes. Tous redistribuent 70% des revenus des applications payantes aux développeurs. Tous ont un processus de validation plus ou moins rapide. Le paradoxe étant que c’est celui d’Apple qui est le plus contraignant. Mais son AppStore est le plus rempli. Grâce aux qualités intrinsèques de l’iPhone.
Reprenons cela point par point :
Les constructeurs
La grande question est de bénéficier de la capillarité de marché apportée par les constructeurs, de la pression que cela met sur les prix, de l’innovation dans le design, mais sans (trop) fragmenter son marché. Cela avait sérieusement gêné Windows Mobile dans ses précédentes versions. Les constructeurs comme HTC y ajoutaient leur propre interface graphique, comblant les lacunes de celle qui était fournie par Microsoft. Du côté d’Android, le risque est le même, d’autant plus que l’OS est open source et modifiable à volonté par les constructeurs.
Pour réduire la fragmentation, nous avons ici deux approches différentes. Google a créé son “reference design” en commercialisant son propre smartphone, le Nexus One. C’est un HTC relativement standard. Il peut devenir une référence dont les autres constructeurs vont éviter de s’éloigner, au moins côté logiciel. Microsoft de son côté améliore son interface utilisateur, augmente le niveau d’abstraction des applications (qui s’intègrent notamment dans les “hubs”), définit avec plus de précision la configuration matérielle minimum des “Windows Phone” et… réduit le champ de manœuvre des constructeurs. Le tout avec un double discour pas encore très substantivé. Lors de la conférence de presse, Steve Ballmer et Andrew Lees évoquaient ainsi à la fois le fait qu’il y aurait moins de variantes de l’OS, et en même temps, plus de liberté de personnalisation pour les constructeurs comme pour les opérateurs. Le logo Orange ou Samsung en page d’accueil ? Pourra-t-on “skinner” l’interface utilisateur ? Modifier les applications installées par défaut ? Pas d’info pour l’instant.
Ballmer a annoncé qu’il souhaitait que les constructeurs innovent surtout dans les “form factors”. On pense aux “Mobile Internet Devices” et surtout aux tablettes. Mais pour cette dernière, il faudra bien que Microsoft y aille de ses spécifications. Et d’ailleurs, il devra produire une version spéciale de son OS, genre “Windows eBook” ou “Windows Tablet”. Sinon, elles auront bien du mal à concurrencer l’iPad d’Apple.
Alors, qui sont les constructeurs partenaires de Microsoft ? Au delà de Qualcomm pour ses chipsets, il y a les usual suspects : LG, Samsung, HTC, Garmin-Asus, HP, Dell, Sony et Toshiba. Pas de Motorola, et bien entendu, pas de Nokia. Samsung et LG sont clés car ils dominent le marché mondial juste derrière Nokia (en volume, toutes catégories de mobiles confondues). HTC l’est aussi car il s’est aventuré dangeusement vers Android au détriment de Windows Mobile dont il est le principal supporteur. Il faudra observer de près les gammes de smartphones annoncées sur la fin 2010 par ces constructeurs pour déterminer leur engagement réel autour de Windows Phone 7.
Les telcos
Là encore, Microsoft annonce le support de grands telcos mondiaux : Verizon, AT&T, Vodaphone, Sprint, T Mobile, Telefonica (qui couvre bien l’Amérique du Sud). En France, nous avons Orange et SFR. Curieusement, pas d’opérateur en Asie. Peut-être parce qu’il s’y vend moins de smartphones qu’en occident.
Deux partenaires télécoms intervenaient rapidement lors de la conférence: AT&T et Orange. Ils affichaient leur satisfaction de supporter un OS mobile qui pourrait redevenir incontournable. Du grand classique. Mais ces deux opérateurs sont aussi les premiers (et toujours unique pour AT&T) à diffuser l’iPhone d’Apple dans leurs pays de base. Au delà du fait qu’il s’agit des opérateurs mobiles les plus gros de leurs pays respectifs (USA et France+UK), ils n’ont donc pas été choisis par hasard.
Ces opérateurs doivent être encore quelque peu attentistes. Ils devront tester la réaction de marché aux WP7 avant de trop s’engager. Peut-être reverra-t-on fleurir des offres destinées aux entreprises, le concurrent numéro un étant alors le Blackberry.
Les développeurs
La conférence de presse a été l’occasion de citer quelques acteurs de l’Internet qui étaient intégrés dans Windows Phone : l’annuaire Yelp, le service de musique en ligne Pandora et l’inévitable Facebook. Microsoft aurait sinon dans sa besace 20000 applications compatibles Windows Mobile. Mais sa Windows Phone Marketplace n’en héberge pour l’instant que 1245 (on trouve d’autres informations sur le lien précédent concernant les évolutions des caractéristiques de cette marketplace). Ces applications seront-elles compatibles avec Windows Phone 7 ? Et comment Microsoft va-t-il s’y prendre pour attirer des développeurs sur sa plateforme ?
On sait cependant à quoi va ressembler la marketplace sur WP7 :
Ce qui était sa force historique dans le monde des entreprises pourrait devenir son talon d’Achille. En effet, pour développer pour Windows Mobile, il faut en passer par Visual Studio et .NET. Une solution très solide pour les développeurs professionnels d’entreprises. Mais quid du développeur d’application mobile ? C’est un peu lourd, et aussi couteux, surtout pour cette armée des développeurs d’applications qui n’ont pas de modèle économique bien solide. De plus, les développeurs apprécient l’aspect “open source” et l’ouverture maximale d’Android, qui par ailleurs s’appuie beaucoup sur Java et les standards du web pour le développement d’applications. Par contre, le support de XBOX Live est un véritable plus face à Apple qui n’a pas d’activités en propre dans le domaine du jeu. On aura certainement un support de Silverlight dans Windows Phone. Cela pourrait même être le passage obligé pour développer ces applications graphiques riches et animées que l’on a vues lors de la conférence de presse.
En fait, on ne sait pas grand chose de tout cela car Microsoft va annoncer sa stratégie développeurs pour Windows Phone 7 lors de la conférence MIX qui a lieu à Las Vegas du 15 au 17 mars 2010. On sera notamment intéressé de savoir comment les applications vont s’intégrer dans les “hubs” (communication, musique, vidéo, jeux) de l’OS. Et quelles interactions seront possibles entre les applications et l’OS, et aussi entre les applications.
Quid du Flash d’Adobe, la grosse lacune de l’iPhone et de l’iPod ? Steve Ballmer a indiqué qu’il ne serait pas intégré dans l’OS, mais qu’il ne s’opposait pas à son support. Traduction : comme pour Windows et Internet Explorer, il n’y aura pas de Flash dedans, mais on pourra l’installer dessus. 98% des utilisateurs d’Internet Explorer ont ainsi Flash Reader sur leur PC, qu’ils ont téléchargé après être tombés sur un site le nécessitant comme YouTube. On sera intéressé de savoir si les constructeurs pourront assurer cette intégration pour éviter le téléchargement du reader aux utilisateurs. En tout état de cause, la position de Microsoft peut-être qualifiée de “neutre” et plus ouverte que celle d’Apple qui ferme son OS mobile à toute brique logicielle qui pourrait concurrencer quoi que ce soit de chez eux.
La publicité
J’ajoute cette quatrième composante de l’écosystème mobile, complètement ignorée lors de l’annonce. Comment va-t-on gérer la publicité dans les Windows Phone 7 ? Est-ce que les applications pourront le faire ? Il y-a-t-il un système d’alerting ouvert aux applications ? Est-ce que Microsoft va essayer d’imposer sa régie ? Quel rôle jouera Bing là-dedans ? Quels outils de mesure seront proposés ? Comme le niveau d’abstraction proposé aux développeurs monte d’un cran avec les “hubs”, qu’en sera-t-il de la publicité ? On peut aussi se poser la question des solutions de paiement pour le mobile commerce.
Réponses… plus tard !
La concurrence et le business model
A une question de Reuters sur le business model de Microsoft, Ballmer a répondu qu’il n’allait pas en changer. Il vend ce qu’il créé. Donc, il y aura toujours une licence à payer pour les constructeurs. Simple à comprendre. Pas comme Google qui utilise Android comme cheval de Troie pour vendre ensuite de la publicité plus ou moins contextualisée (search, géolocalisation).
En fait, cela pose plusieurs questions. Est-ce que cette méthode de vente peut rester efficace face à Android qui abaisse à zéro le cout de l’OS pour les constructeurs ? Et surtout, est-ce que vendre un logiciel à moins de $20 le smartphone est un bon business ? Il n’a jamais dépassé le milliard de $ pour Microsoft, même les meilleures années. Pour que cela soit intéressant à long terme dans une perspective de croissance, il faudrait que la synergie avec les autres business soit maximale (surtout pour Bing et XBOX Live) et que la marketplace de Microsoft fonctionne bien. Car avoir un ARPU annuel de $10 (un smartphone dure environ 2 ans, donc le revenu moyen par utilisateur est la moitié des $20 max de la licence de l’OS) n’est pas bien glorieux. Par comparaison, l’ARPU de Google sur le web est supérieur à $40, même si cette performance est loin d’être atteinte avec les utilisateurs de mobiles.
Sinon, je ne vois pas WP7 bousculer sérieusement Apple, qui a encore de la marge et de l’avance sur le marché. Même si certains bloggeurs ici ou là trouvent que Microsoft l’élève, a dépassé Apple, le maître, en matière d’interface utilisateur. Ce qui ne manquera pas d’agacer Steve Jobs et le poussera sans doutes à se dépasser une fois encore. L’égo est un fort moteur d’innovation dans ce bas monde ! Rappelons nous aussi le lancement du Palm Pre en 2009 qui était une réussite dans l’interface utilisateur mais a eu visiblement tout faux sur le reste. Il y en a un qui par contre a un sacré défi : Nokia. L’interface utilisateur de ses smartphones devra sérieusement évoluer pour se mesurer correctement avec presque tous les autres acteurs de ce marché. La vidéo de démonstration de Symbian 3 au MWC montre que les progrès de Nokia sont pour l’instant marginaux.
La marque et le marketing
Au juste, parle-t-on de “Windows Mobile 7” ou de “Windows Phone 7” ?
Il semble la marque officielle “Windows Phone 7 Series” décrive les smartphones eux-mêmes tandis que “Windows Mobile 7” décrit la version du système d’exploitation qu’elle contient. Au départ, Windows Phone était une marque générique sans numéro de version. Mais le véritable système, c’est Windows CE, et dans sa version 6.0, qui est disponible depuis quelques temps. Pourquoi faire simple…
Autre point à noter, l’existence d’un site “Windows Phone Backstage” où l’on peut accéder à des forums de discussions et à quelques contenus. En échange de la création d’un compte qui curieusement ne peut pas être son compte Windows Live / Hotmail. Une manière de se démarquer du reste de Microsoft car cette intégration en interne chez l’éditeur est peut-être lourde de conséquences en termes de délais de mise en oeuvre. C’est sinon du marketing qui se veut communautaire mais qui reste un peu artificiel.
Processus d’innovation
Alors, Microsoft a-t-il bien revu sa copie en matière de processus d’innovation ?
On peut dire que oui. Windows Phone semble avoir bénéficié d’une attention particulière du top management de la société. Ils ont changé l’équipe de direction de Windows Mobile. Ils ont intégré ce qu’ils savaient faire de mieux en matière d’interface utilisateur (Zune et la XBOX sont ce qu’il y a de plus réussi chez l’éditeur). Ils ont revisité certains principes de base de leur relation avec l’écosystème pour mieux assumer la cohérence de l’expérience utilisateur. N’ont-ils pas d’ailleurs fait cette annonce longtemps avant une conférence développeurs, et pas pendant, comme d’habitude par le passé ? Est-ce que l’interface utilisateur est vraiment innovante ? Question de point de vue. La notion généralisée de “hubs” pourrait véritablement l’être, mais on manque d’informations pour véritablement l’apprécier à ce stade.
Après, il faudra examiner tous les petits et grands diables qui se cachent dans les détails pour voir si Microsoft peut transformer cette annonce en reconquète d’un marché perdu. Microsoft devra aligner beaucoup de planètes de son écosystème pour rentrer sérieusement dans le jeu. La première – l’interface – est déjà en place. Elle attend les autres. Pour peu qu’il ne soit pas déjà trop tard pour revenir dans le jeu.
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La métaphore de IBM-PC en 1982 (=Android=la plate-forme ouverte que n’importe qui peut fabriquer) puis en 1984 (=> moins bien que le Mac/iPhone, mais plus ouvert à tous les acteurs) fonctionne toujours.
Celui qui gagnera, c’est celui qui fera gagner de l’argent à ses promoteurs.
On ne voit rien chez WinMob7 qui explique comment il pourrait faire gagner plus d’argent:
-1- aux fabricants de plates-formes (Qualcomm, Intel, ST, TI,…): alors qu’Androïd leur permet de livrer un reference design presque prêt à être mis sur les étagères
-2- aux fabricants de handsets : qui n’ont plus les moyens d’investir dans la R&D et vont donc prendre ce qui est le plus proche du produit final et y ajouter juste une touche différenciante
-3- aux telcos : qui ont un besoin impératif de contrôler leurs services générateurs de revenus (voix, data, SMS, applications)
La question n’est donc pas de savoir ce qui est le mieux (simple querelles de chapelles !) mais ce qui a une raison de vivre.
Dès lors ressortira un leader, un ou deux out-sider majeur et quelques fournisseurs de niches.
En regardant le match sous cet angle, le gagnant ne peut être que Android pour 1- et 2-.
Pour 3-, il subsiste un énorme risque que les telcos n’arrivent pas à éviter l’écrasement de leur revenus par l’introduction trop brutale des services Google.
Dans une telle situation, bien malin celui qui saurait prévoir l’évolution de l’écartellement entre les fournisseurs de hardware et les telcos.
C’est la raison pour laquelle il est primordial que les telcos jouent la carte Android en s’empressant de s’asseoir sur les chaises “services” avant que Google s’y installe.
La voie royale pour ce faire est, une fois de plus, le contrôle de l’expérience utilisateur, rôle que les telcos peuvent techniquement prendre sur Android… …et que sur Android.
Avec cette stratégie c’est quitte ou double car se lancer à la poursuite d’Apple avec une vision grand public c’est assurément perdre la clientèle Pro qui aimait la diversité des Windows phone tactiles , BB like …Mais MS n’avait pas le choix et ce genre de situation défensive réussi en général à MS.
Une autre alternative est le rachat de RIM pour assurer la partie entreprises et gagner des PDM.
Au sujet des deux commentaires précédents :
Le parallèle avec 1982 (en fait 1981) et 1984 présente quelques limites. En effet, le marché des mobiles tolère moins d’ouverture que celui des PCs car son écosystème est un peu plus simple et qu’il est plus structuré par les clients grand public que par les entreprises. Sinon, Apple n’aurait pas réussi avec l’iPod et l’iPhone comme il l’a fait alors qu’il est marginal avec le Mac (en termes de parts de marché en unités, <5%). Pour l’iPod, l’écosystème était très simple : au départ, il fallait signer des accords de distribution de la musique avec les 5 majors de la musique. Pour l’iPhone, le succès a démarré AVANT la création de l’appstore. Et au nez et à la barbe des opérateurs télécoms qui ont accepté les conditions draconiennes d’Apple. Du fait de la supériorité du produit et de la forte demande des consommateurs. L’appstore a ensuite consolidé la position d’Apple.
D’ailleurs, le marché du PC ne s’est pas ouvert tout de suite. Il y avait au départ des PC dits « compatibles à 98% ou 99% » avec l’IBM PC à cause du BIOS d’IBM qui n’était pas facile à copier. A partir de 1983, lors de la création de Compaq et de l’émergence des « compatibles PC taïwanais », il n’y avait déjà plus d’alternative à MS-DOS. Digital Research était déjà assez mal en point. Aujourd’hui, nous avons deux principaux OS (plus ou moins) ouverts : Android et Windows Phone. Symbian peut être considéré comme ouvert car open source, même si son adoption par d’autres constructeurs que Nokia est plus que rare.
En quoi Android est-il vraiment favorisé dans les points 1 et 2 ? Microsoft aussi permet de livrer un reference design et supporte les architectures ARM du marché, et pas seulement celle de Qualcomm. Les constructeurs de handsets vont être moins tentés de personnaliser l’OS au niveau de sa couche graphique avec WP7. Pas plus qu’avec celle d’Android qui est aussi de bonne facture. Ils pourront faire la différence avec des packagings d‘applications et de contenus et un peu de « skinning ». La différence fondamentale est le prix de l’OS, qui favorise nettement Google. Quand au point 3 (les telcos), il faut prendre en compte les variations très grandes de leur rôle et de leur influence selon les pays. Très élevés en France, moins ailleurs, où les forfaits « pre-paid » y sont plus populaires. Globalement, ils définissent de moins en moins les tendances du marché et cela les gêne bien d’ailleurs.
Le succès de l’iPhone montre en effet qu’il ne faut pas négliger les utilisateurs et le marketing du fournisseur de l’OS dans l’équation. Si Android se fragmente trop, la valeur de la marque Google va en pâtir sur les mobiles. Le Nexus est un moyen de limiter la fragmentation. Microsoft a fait le choix d’éviter radicalement cette fragmentation, d’autant plus qu’elle pénalise aussi les développeurs d’applications. Les développeurs sont sinon pragmatiques : ils supportent les plateformes qui se vendent, c’est tout. Si WP7 se vend, ils le supporteront. Android est déjà bien supporté car sa croissance est très forte et que depuis deux ans, il n’y avait pas de sérieuse alternative dans les OS ouverts / indépendants des constructeurs.
Quand au nombre d’acteurs que peut tolérer le marché, je ne serais pas aussi radical. Le marché des smartphones est en forte croissance. Il tolère la coexistence d’écosystèmes concurrents, ce qui est plus difficile avec le PC. La raison est simple : le besoin de standardisation des entreprises qui pousse à l’émergence d’un standard unique (le PC et Windows) est très atténué dans le grand public. On a bien trois grands fabricants de consoles de jeux, avec une remise en cause des positions acquises tous les cinq ans ! Dans les mobiles, il faut environ 10K à 20K applications pour bien couvrir les besoins du marché et c’est accessible à au moins 4/5 acteurs car les coûts de développement sur mobiles sont assez faibles car les applications y sont généralement plus simples que sur PC. Et puis, il se vend plus de Blackberry que d’iPhone dans le monde alors que sa logithèque applicative est pourtant assez maigre. En fait, les trois premières plateformes de smartphones (Apple, RIM, Nokia) sont propriétaires (par abus de langage pour ce dernier). Les OS ouverts prennent certes du galon mais ils sont loin d’avoir détrôné les trois premières plateformes !
La dualité entreprises / grand public est un autre thème intéressant. La force de MS dans le marché de l’entreprise ne l’a pas empêché de perdre des parts de marché. Cela lui donne certes un plancher qu’il a atteint (environ 7% à 10% des smartphones), mais c’est devenu plus un handicap qu’un atout dans la mesure où le marché des smartphones croit avant tout du fait du grand public. WP7 ne va pas éloigner les clients de l’entreprise de Microsoft. Il y a toujours l’infrastructure .NET en dessous et les liens avec l’offre de travail collaborative Office, Exchange et Sharepoint. Ce n’est pas parce que l’interface est plus ergonomique et design que les entreprises vont fuir tout de même ! De même qu’elles n’ont pas fui le PC quand Windows est arrivé, même si de nombreux DSI considéraient à l’époque que l’interface graphique ne servait pas à grand chose et était un simple gadget, à fortiori entrainant une couteuse mise à jour des parcs de machines.
Une grande inconnue reste à traiter : le marché asiatique. Il s’y vend moins de smartphones que dans le reste du monde. Les feature phones haut de gamme sont très populaires au Japon et en Corée, malgré une couverture en haut débit mobile de très bon niveau. L’iPhone commence à bien se vendre au Japon après des débuts laborieux. Le marché des smartphones en Corée est inférieur à 2% pour une moyenne mondiale d’environ 18% en 2009 (source : Gartner) et 29% de prévus en 2014 (selon Ovum). Il serait intéressant de creuser ce qui pourrait faire décoller les smartphones dans ces pays asiatiques, et notamment en Chine.
Net net, pour résumé, je pense que le marché des smartphones reste encore relativement ouvert, qu’il ne répond pas aux mêmes logiques que celle du PC et que le grand public joue un rôle clé dans les évolutions du marché.
Laurent, le rachat de RIM par MS ? Tu plaisantes ! Microsoft n’achète jamais d’OS concurrents de sa plateforme Windows, sacro-sainte chez l’éditeur ! Ce serait ingérable. La boite vaut $39B, une OPA couterait au moins $50B, ce qui obligerait MS à s’endetter. Même si avec un PER de 17,8, cela ne serait pas trop dilutif par rapport à celui de MS qui est de 15,7…
Quelques éléments pour le plaisir de poursuivre cet intéressant débat:
– Le but de la métaphore MS-DOS / Android, c’est de montrer comment l’émergence d’une base commune stoppe la “balkanisation” de l’offre. Ceci dit, toute prise de position sur le sujet est encore à ce jour soi du domaine de la rhétorique, soit du domaine du jeu. On se fait un petit pari ? 😉
– avant la disponibilité d’Android, très peu de plates-formes téléphoniques étaient livrées avec une stack dépassant le pack OS/stack telecom/middleware. A ma connaissance, seul Qualcomm propose un refdesign WinMOb depuis longtemps. Depuis l’arrivée d’Android, c’est l’inverse. Il y a même des “nouveaux acteurs” (Renesas par exemple, avec la bénédiction de NTT/ Docomo, mais aussi NXP et d’autres) qui considèrent la disponibilité d’Android (comme refdesign de base de leur plate-forme) comme une raison d’entrer sur un marché dont la situation précédente (= barrière à l’entrée trop haute car absence de refdesign) les tenait à l’écart.
– On voit actuellement arriver un Chine des Androïd low-cost. On peut penser que ces plates-formes vont remplacer à très court terme le segment “feature phones” juste au dessus des ULC.
– MS n’achète jamais d’OS concurrents ? Mmmm…. ..et que dire de son rachat de Danger en Février 2008. Danger avait été créée quelques années plus tôt par Andy RUBIN (qui l’avait déjà quitté 2008) qui est le père d’Android ! Notons d’ailleurs que la plate-forme Danger (tant côté infra-structure que coté handset) ressemblait déjà pas mal à Android…
Ah oui, Danger (acquis en février 2008 pour environ $500m) ! Deux après, on ne sait toujours pas vraiment à quoi cette acquisition a servi, d’autant plus que tout le soft de Danger est sous Java, pas la tasse de thé de Microsoft. Les mobiles Sidekick de Danger vendus par T-mobile aux USA ont généré ces fameuses pertes de données en octobre 2009 ! La synergie avec le reste de l’offre MS semble difficile à trouver en tout cas.
Petit détail intéressant : Danger a été acquis le 11 février 2008. Et le patron de Windows Mobile de l’époque, Pieter Knook, a quitté Microsoft le 14 février de cette même année. Coincidence intéressante…
Bien vu sur la possibilité d’Android de prendre des parts de marché sur/dans les feature phones. Là, effectivement, Microsoft n’y pourra rien !
Microsoft gagnerait à adopter une stratégie plus “oraclienne” plutôt que de toujours réinventer le fil à couper le beurre càd je rachète, j’intègre et je tue tout en faisant migrer la clientèle existante. S’il avait adopter cette stratégie à temps de nombreux défis auraient été relevés (moteur de recherche, cartographie, … ) mais MS est trop sur de lui et de son cash et ça c’est vraiment dommage.
Le marché du smartphone d’ici 3 ans sera >80% de la téléphonie mobile et l’on voit déjà en chine que le dit très justement Rachel des assembliers qui proposent des smartphone qui ne sont plus qu’à habiller et à personnaliser ce qui permettra sans doute aux opérateurs d’avoir leur propre gamme avec leur personnalisation vers leur propre store et leur service … C’est à mon avis le grand défi pour Apple, MS, Nokia et les autres.
En ce qui concerne Nokia ils n’ont à mon avis pas d’autres choix que de racheter Palm pour avoir une vraie offre de smartphone et ce n’est pas leur alliance avec Intel qui va la leur apporter.
Le cas d’Oracle est-il comparable ?
– Ils ont acquis un porte-feuille applicatif complétant le leur : CRM (Siebel), HR (Peoplesoft), retail (Retek). Tous ces applicatifs fonctionnaient déjà sur base Oracle. Il n’y avait pas d’incohérence technologique. Et ces acteurs étaient leaders sur leur marché, pas des #4 ou #5.
– Oui, il y a eu un peu de cannibalisation des offres Oracle Applications.
– Le rachat de Sun répond à une logique d’offre verticalisée globale, et adaptée au SaaS. Mais il n’y a pas d’incohérence technologique, Oracle étant un grand supporteur et utilisateur de Java.
– Il y a un laissé pour compte dans l’affaire: MySQL…
– Oracle s’en est pour l’instant pas trop mal tiré dans la digestion de ces différentes acquisitions.
De son côté, Microsoft a un mauvais “track record” dans ses acquisitions. Rares sont celles, surtout de taille, qui ont donné quelque chose de positif. WebTV, Visio, Navision, Great Plains, Danger, … tout cela a donné lieu à des opérations bien laborieuses. Danger / Sidekick est un bon exemple de cheveu sur la soupe dans la stratégie de MS. Sans queue ni tête…