Ce mois de septembre a donné lieu aux habituelles foires aux startups que sont
Les catégories mobilité et publicité sont quant à elles stables. La base n’est évidemment par représentative de l’intégralité des startups mondiales puisqu’elle fonctionne essentiellement sur un mode déclaratif. Mais bon, elle donne quelques indications.
Tendances générales
TechCrunch 50 est comme d’habitude entièrement dédié au web. DemoFall était historiquement “high tech” en général mais est maintenant tout aussi focalisé sur les applications Internet. Sur TechCrunch 50, l’assistance de quelques centaines de personnes semblait moins dense que l’année précédente. Ces événements commenceraient à battre de l’aile, au moins du fait de la crise financière qui a vu les investissements en capital risque diminuer de moitié sur H1 2009 aux USA. Sans compter le taux de
Une petite exception avec le DemoPit de TechCrunch qui voyait la participation de startups américaine décroitre, les étrangères passant de 22% à 37% des participantes. Et avec un pays qui émerge en premier derrière les USA : le Canada, qui a visiblement du poil sous la bête et ne s’est pas contenté d’attirer les sociétés françaises du domaine du jeu.
Pour ce qui est des activités de startups sélectionnées, on constate quelques évolutions vers plus de commerce et de gestion de la publicité, plus de travail collaboratif en entreprise (pour DemoFall) et une part croissance de projets médias/contenus mais moins d’applications dédiées photo ou vidéo. Mais par contre, pas de projets greentech IT sélectionnés.
Copycats et manque de créativité
Les médias US relevaient le pessimisme et le manque de créativité (FastCompany). Ainsi, le gagnant du DemoPit de TechCrunch, YourVersion, est un moteur de recherche qui exploite les recherches passées (un air de déjà vu). Il y avait aussi oDesk (sur TechCrunch) et Answers.com (sur DemoFall), deux startups déjà financées à hauteur respectivement de $29m et $50m et déjà depuis longtemps dans les parages, comme quelques autres intruses déjà également largement financées par des VC (5to1, Clicker, CrowdFusion, Dataxu, MOTA Motors et Thoora rien que pour TechCrunch 50).
Les copycats étaient donc nombreux sur TechCrunch 50 et DemoFall :
- Radiusly, une plateforme de microblogging professionnel ou l’on peut échanger des messages de 140 caractères comme dans Twitter mais aussi publier des contenus sur lesquels discuter (fiches produits, etc) qui rappelle le gagnant de TechCrunch 50 2008, Yammer. Qui se porterait bien avec 40000 clients entreprises et une levée de fonds de $4m. Il y avait aussi Hashwork vu sur DemoFall qui joue le rôle de passerelle entre les entreprises et les réseaux sociaux et de microblogging. Et enfin, ShoutEm, une plateforme de création de réseau de microblogging.
- Un service web “cloud” de partage de fichiers pour entreprises qui s’intègre directement dans le gestionnaire de fichiers de Windows tout en gérant correctement la sécurité d’accès (LeapFILE Folder). Il existe déjà une bonne dizaine de solutions de ce type sur le marché, probablement pas exactement identique, mais rendant le même genre de service.
- Des plateformes de travail collaboratif : une solution temps réel peer to peer (Gogrok) avec partage d’application, édition interactive, intégration avec les principaux outils de chat et de voix sur IP. Et le n+unième outil de coordination entre entreprises et agences de création (ClientShow).
- Thoora, une plateforme d’agrégation de news qui met en avant les news qui génèrent le plus de réactions sur Internet, elle rappelle furieusement Wikio. Et puis un autre agrégateur d’informations sur ce que lisent les gens de votre réseau (Pinyada) qui rappelle furieusement Friendfeed.
- Un outil de suivi et d’analyse de l’opinion sur Internet exprimé dans les sites de news, blogs et autres sites d’évaluation qui permet aux annonceurs de modifier les campagnes de publicité en conséquence (ePulse, une startup de Malaisie !). De nombreux sites existent déjà dans ce domaine. Et quand on teste le biniou avec “Barack Obama”, cela ne renvoie aucun résultat. Ils n’ont pas du crawler beaucoup de pages !
- Cette application iPhone de prise et de partage de photo qui exploite la géolocalisation (Clixtr). Elle permet de visualiser les photos d’événements qui ont lieu dans les parages. Avec un partage automatique des photos de groupe entre les membres du groupe par identification automatique des iPhones du groupe.
- Un gestionnaire de contacts (WhoDoYouKnowAt) qui rappelle furieusement Plaxo, un autre outil pour consolider ce qui se passe dans ses différents réseaux sociaux et outils de communication (Pipio), encore un autre moteur de recherche sémantique (Meaningo), un chat multiuser avec traducteur multilingue, qui n’est pas éloigné de Twitter (Lissn), un chat de plus (TinyChat) et un gestionnaire de rendez-vous, du vraiment jamais vu (Meebe)…
Et puis l’inévitable “feature company” perdue au sortir d’un labo qui aura du mal à trouver son marché : Affective Interfaces avec sa brique logicielle qui mesure les émotions des internautes, via leur webcam, de triste à gai sur une échelle linéaire. Un projet de laboratoire qui cherche son domaine d’application : amélioration de l’efficacité publicitaire, des contenus, du commerce électronique. Il est vendu comme plug-in logiciel.
Maturation du marché oblige, les business plans portent beaucoup sur l’optimisation, la réduction des coûts, voire le passage au troc. Et les modèles économiques fondés uniquement sur de la publicité en ligne semblent s’estomper, la crise est passée par là !
Dans l’ensemble, on est dans un univers d’innovations incrémentales, et pas d’innovations de rupture, tout du moins en apparence. Ces dernières sont de toutes manières plutôt rares, ce n’est pas surprenant. Et les grands succès du web ne sont pas forcément les premiers venus dans leur catégorie. Google et Facebook en sont deux bons exemples. Par contre, très peu de projets constituent des “plateformes” dont on peut sentir le potentiel de création d’un écosystème riche et dense de solutions tierces parties. Ce sont ces plateformes qui font les succès de la high-tech. Le reste, ce sont des “petits poissons”.
Prochain épisode : une revue des startups avec des morceaux d’innovations dedans…
Reçevez par email les alertes de parution de nouveaux articles :
Bonjour Olivier,
Renseignement à titre personnel: ces évènements, tu t’y rends ou bien tu travailles beaucoup par Internet?
Si tu t’y rends, a-t-on besoin d’invitation ou bien est-ce un investissement de ta part au titre de ta société de conseils?
Merci beaucoup. Cordialement. JC
Bonjour Jean-Christophe,
J’utilise deux sources d’information :
– Internet (les sites des organisateurs, les vidéos des présentations, la base CrunchBase, les sites des startups, quelques blogs qui font des compte-rendus des présentations – souvent une par une).
– Quelques copains qui y sont et me transmettent leurs impressions générales. Notamment, pour TechCrunch 50, Marc Devillard, de Credit Agricole Private Equity.
Sinon, je crois que ces événements sont payants.
Merci pour ces tendances …