Hystérie économique : ça continue…

Publié le 27 mars 2009 - 19 commentaires -
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Natixis verse 70 millions d’euros de bonus à 3000 salariés (sur 23000) et cela fait la une incendiaire de tous les médias ! Sans compter les stock-options qui sont décrites n’importe comment…

Faudrait commencer à se calmer s’il vous plait messieurs les pourfendeurs de l’économie !

Ces 70 millions de Natixis sont certes impressionnants mais ils ne représentent que 23000 euros par employé concerné en moyenne.

Sachant que la distribution doit être telle que seuls certains traders touchent de grosses primes et la majorité touche des primes probablement inférieures à 10000 Euros. Ce qui fait certes un SMIC annuel, mais représente moins de deux à trois mois de salaires pour les personnes concernées. On est loin des millions des parachutes dorés. Autant il faudrait éventuellement dénoncer les plus grandes des primes correspondant à ces 70 millions d’Euro qui doivent concerner quelques dizaines de traders, autant il faudrait peut-être la mettre en veilleuse sur la rémunération variable assez classique qui concerne les autres.

Et doit-on considérer que la crise doit nous amener à supprimer toute rémunération variable ? Tout effet de levier économique ?

A ce compte là, il y a des centaines de milliers de commerciaux dont la compensation calculée à la commission devrait aussi être mise sur la place publique et dénoncée par les médias !

Ah oui, il s’agit d’une entreprise qui a été aidée par l’Etat ! Mais ces entreprises aidées ont des salariés payés au variables avec un fixe proportionnellement plus faible. C’est un peu la loi du genre dans ces métiers.

Mais nous sommes dans un Etat de droit. La seule manière de revenir sur les contrats qui ont été signés entre les salariés concernés et leur entreprise est de changer la loi. Va-t-on interdire les rémunérations variables ? Probablement pas. En limiter le niveau ? Peut-être. Une solution consiste aussi à remonter les taux d’imposition des tranches d’impôt les plus élevées sans pour autant toucher au bouclier fiscal. Quitte comme certains le proposent dans la majorité à en profiter pour supprimer l’ISF, cette épine du pieds certes juste socialement mais économique inefficace. Mais on le sait, Sarkozy s’y oppose car il ne veut pas revenir sur ses promesses électorales. Pourtant, il y en a peu qui lui en voudraient de ne pas respecter celle-là (ne pas augmenter les impôts) !

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Publié le 27 mars 2009 Post de | Actualités | 21487 lectures

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Les 19 commentaires et tweets sur “Hystérie économique : ça continue…” :

  • [1] - PierreMF a écrit le 27 mars 2009 :

    Natixis est une entreprise aidée par l’état ET dont les actions ont été largement placées auprès du grand public par les grands réseaux bancaires il y a 2 ans je crois, et dont le cours est passé de 20 à 1 euros..

    Ce n’est pas parce que c’est légal et que “tout le monde fait ça” que c’est moral, et que cela doit continuer. C’est bien là le fond du problème de la crise actuelle (créances douteuses mais légales, …)

  • [2] - Nico a écrit le 27 mars 2009 :

    Le problème est que ces bonus sont donnés sur les performances positives des salariés. Alors effectivement c’est bien pour les 3000 qui ont bien bossé, mais dans sa globalité, natixis n’a pas fait du bon travail. Le système des primes est mal conçu dans cette situation et finalement tout est faussé. Si je suis actionnaire de cette boite, ça veut dire que je leur fais confiance sur leur capacité à produire du profit. Mais ça ne me parait pas acceptable que d’un côté, les performances ne soient pas au rendez-vous et que de l’autre leurs salariés soient récompensés contrat à rémunération variable ou pas. D’autant plus que finalement, si l’actionnaire ne contribue pas à l’investissement des sociétés en général par manque de confiance, la société n’aura pas la même capacité de financement de son développement, je pense qu’à terme c’est néfaste pour le marché.

  • [3] - Olivier Ezratty a écrit le 27 mars 2009 :

    Est-ce que cela veut dire que dans une entreprise donnée, aidée par l’Etat ou pas, des salariés performants ayant une rémunération variable devraient être pénalisés quand l’entreprise va mal globalement ?

    Pourquoi pas. Mais alors, cela devrait se trouver dans le contrat de travail. Et puis, il faudrait comprendre les interactions, business par business, entre les activités et la performance de ces salariés et la non performance de l’entreprise. Si la performance de l’un se fait au dépends de celle des autres, il y a effectivement problème. Si la performance des meilleurs est purement “acrétive”, c’est-à-dire qu’elle s’additionne au reste de la performance de l’entreprise, alors il n’y a pas de raisons qu’elle soit pénalisée.

    L’un des moyens de réduire l’effet néfaste du bonus à la performance est de le limiter dans son effet multiplicateur du salaire de base. Par exemple à trois fois le salaire. Ainsi, les bonus énormes liés à des effets de leviers sur la nature du business géré, comme dans le trading, disparaitraient. Comme ceux du commercial qui travaille sur l’un des plus gros clients de son entreprise.

    Autre moyen, qui relève encore de l’ingénierie de la rémunération variable, consiste à couper en morceaux cette part variable avec un bout sur la performance personnelle et un autre sur la performance de l’entreprise, avec d’éventuels bouts pour les échelons intermédiaires. Cela permet de renforcer le collectif dans la performance.

    Je viens de réaliser que ce tintamarre autour des bonus de Natixis a été généré par la CGT et FO qui mettent de l’huile sur le feu d’une opinion déjà surchauffée. Ils contestent les contrats de travail des traders ce qui est leur droit. Mais ils abusent d’un contexte émotionnel qui ne permet pas un débat serein. Si cela se trouve, ils sont même contre toute rémunération variable par principe. Les mêmes qui la trouvent scandaleuse lorsqu’elle fait son apparition au sein de l’Etat.

    Nous sommes en ce moment en plein délire médiatique. Il serait bon de ne pas y céder et de prendre un peu de recul…

  • [4] - jlc a écrit le 27 mars 2009 :

    Effectivement c’est le délire. Sous prétexte de moral, tout le monde est prêt à asser outre un des fondamentaux :le droit (respect des contrats) et la liberté,(liberte d’entreprendre et liberté de contenu des contrats privés entre une entreprise et un salarié dans le respect du droit du travail.)
    Il aurait quand même été plus choquant encore que Natixis sous prétexte de difficulté, n’honore pas les règles de rémunérations variables définies dans ces contrats. Le fait que l’état aide cette entreprise ne change rien. (cela rappelle d’ailleurs pourquoi la nationalisation même partielle d’une entreprise privée est contre nature et doit être vraiment la dernière solution…)

    Travaillant parfois en conseil sur des modèles de rémunération je pense que les modèles fortement individualisés sont une erreur, ils apportent dans la pratique plus de problème que de solutions.
    Je trouve donc tout à fait sain que ce type de règle de rémunération fasse débat dans l’entreprise, je trouverais même logique personnellement que ces règles soit abolies en interne étant donné la situation de l’entreprise mais cela doit de toute façon rester la responsabilité de l’entreprise (dirigeants, salariés et représentants). C’est son débat pas le débat public. si l’état nouvel actionnaire de natixis veut modifier les règles, il peut le faire dans le cadre de la gouvernance de cette entreprise (décision du CA…) et pas au parlement et devant les médias!
    Les élites (politique, médias, analystes…)ne sont pas dans leur rôle de porter des jugements sur ces affaires privées, ils n’en ont ni le droit ni la responsabilité et encore moins la mission.

    Ce tintamarre est symbolique d’une dérive de notre société qui me semble très très inquiétante. Hier soir sur France2 l’émission sur la rémunération des grands partons montrait un consensus : tout le monde était d’accord pour enrayer les excès. c’est une illusion totale, une société n’existe pas sans excès; C’est une erreur philosophique majeure. Il est de la responsabilité de nos élites que de rappeler les principes réellement structurants d’une société pas d’aboyer bêtement avec les loups et les chiens sauvages.
    Que se passera-t-il lorsque une loi de cirsconstance aura été votée et qu’un nouveau scandale arrivera dans 6 mois, 1 an.
    N’est-ce pas cette attitude totalement irresponsable qui crée la défiance et le sentiment d’impunité.

  • [5] - lezardbreton a écrit le 27 mars 2009 :

    Personellement, je suis dans une petite filiale d’un groupe concurrent de Natixis, et je peux vous dire qu’on a bien les boules à lire toutes les conneries dans la presse et autour de nous. 2008 a été la meilleure année de la boite, avec des chiffres hors du commun. Résultat : bonus même inférieurs à ceux de Natixis parce qu’une des maisons-mères a été aidé (tu parles d’une aide en plus) par l’état.

    De quoi bien démotiver : au final, ça sert à quoi de bien bosser ? Il existe toujours une bonne raison pour ne pas en être récompensé…

  • [6] - Bruno L a écrit le 28 mars 2009 :

    Tout à fait d’accord avec cette analyse d’Olivier.

    le plus dangereux dans cet amalgame c’est qu’on va perdre de vue les vrais profiteurs (les bouton, morin, tchuruk, desmaret, mestrallet, zacharias …).
    Surfant sur cette vague, le gouvernement va légiférer rapidement, donnant l’impression d’agir. Mais, d’après les déclarations de Fillon, on voit tout de suite que le décret va prendre bien soir de se limiter aux abus faits dans les entreprises DIRECTEMENT aidées par l’état et ce certainement pour une période limitée. Alors que dans bien d’autres les pratiques pourront continuer comme avant… et ce même si c’est entreprise bénéficient de nombreuses aides indirectes de l’état.

  • [7] - Olivier Ezratty a écrit le 28 mars 2009 :

    En effet, la plupart des entreprises de ce pays bénéficient d’une manière ou d’une autre de l’aide de l’Etat.

    Il y a celles qui en profitent au fil de l’eau (exonérations de charges sociales pour les heures supplémentaires, crédit impôt recherche, TVA à taux réduit, stagiaires sans charges, emplois aidés, etc) et celles qui en profitent en plus de manière exceptionnelle.

    Pour ce qui est des banques, les aides prennent toutes la forme de prises de participation en recapitalisation ou bien de prêts, qui sont tous remboursables. Lorsque l’économie repartira, l’Etat retrouvera normalement sa mise, et même si cela se trouve, avec un bénéfice. Donc, net net, un bénéfice fiscal au lieu d’une dépense fiscale lorsque calculé sur la durée.

    Même dans l’affaire de Thierry Morin de Valéo, je trouve que les médias et les politiques ont été un peu loin. En effet, après 20 ans d’ancienneté, il touche 2 années de salaire (moyenne des trois dernières années) après être viré, et conditionnées par des critères divers. Ce n’est pas loin de ce que n’importe quel cadre obtiendrait s’il était viré dans le cadre d’une transaction et après cette ancienneté. Et dans certains cas, pour les plans sociaux concernant les non-cadres. Avec bien sûr, un salaire de base assez élevé, de 1,6 million d’Euros. Mais sommes toutes, relativement modéré au sein du CAC 40.

    La bizarrerie de l’indemnité est toute française et ne concerne pas que les dirigeants : les indemnités de départ pour tous les salariés sont assez élevées chez nous comparativement aux autres pays occidentaux. La raison ? Les prudhommes ! C’est un système qui profite assez aux salariés qui en connaissent maintenant les ressorts. Je connais plein d’exemples où des salariés attendent tranquillement d’être virés avec un pactole car ils savent que leur entreprise va mal. Aux USA, ils seraient partis fissa pour faire autre chose, sans attendre un tel pactole, qui n’existe pas. Ou ils auraient été virés avec une faible indemnité. Au lieu de pourrir dans une boite qui va mal, ils se seraient reconverti et auraient mis un peu plus de passion et d’énergie à travailler dans une autre boite. Je ne dis pas que le système US est merveilleux. Mais en tout cas, il fluidifie le marché du travail et les salariés se remettent plus en cause. En France, tout le monde profite d’un système qui génère des inerties et des chèques de départ bien supérieurs aux indemnités légales de licenciement.

    Pour ce qui est de la performance de Thierry Morin pendant ses 8 années à la tête de Valéo : le groupe a en gros stagné en chiffre d’affaire de 2002 jusqu’en 2007 et le CA a baissé en 2008 comme dans toute l’industrie automobile.

    A titre de comparaison avec les entreprises du secteur :
    – Le CA de Delphi (US) a évolué de $27B (2002) à $18B (2008).
    – Celui de Visteon a évolué de $17,6 (2003) à $11B (2007).
    – Seul le CA de Bosch dont l’activité automobile représente une grosse part du revenu a augmenté jusqu’en 2007, de 36md€ en 2003 à 46md€ en 2007.

    Bref, il est exagéré de dire que Morin a été viré pour incompétence. Il a pas mal transformé sa boite pendant son mandat de dirigeant et y a notamment encouragé l’innovation. Certes, la culture de cette entreprise est assez particulière, mais c’est une autre histoire.

  • [8] - Macha a écrit le 28 mars 2009 :

    Bonjour. Rien à voir avec les aides d’Etat classiques. En fait, ce qu’Obama et Sarko et d’autres mettent en place, c’est un contrôle de l’économie par l’Etat (que les entreprises soient aidées directement ou non par l’Etat), alors que jusqu’à présent c’est l’économie qui gère le politique (un peu trop), c’est le gros moustachu (le pdg de total) qui a le pouvoir… Je trouve cela dangereux pour la démocratie, car quand on vote politiquement pour quelqu’un on espère qu’il aura les moyens de diriger le pays, et ses dirigeants d’entreprises avec. L’économie, les décisions prises par les grands patrons ont trop de conséquences sur nos vies. On ne peut pas laisser faire tout et n’importe quoi.

    C’est à dire que désormais tout entreprise qui licencie (gros volume de personnel), met la société dans l’embarras (paiement de l’impôt, paiement des plans sociaux, etc). Il y a donc une conséquence pour l’Etat, c’est à dire pour toi et moi. Le responsable principal est le patron de l’entreprise, qui doit savoir anticiper, gérer au mieux pour éviter les gachis. Quitte à ce que les patrons entre eux se coordonnent pour gérer au mieux les emplois (transfert, etc). Le monde économique, ce n’est pas le casino. Je crois que traders et certains patrons (pas la majorité) ont un peu confondu. La bonne grosse thune comme disait le resp. syndical de traders de Natixis. C’est à gerber
    http://www.newzy.fr/videos/crise-financiere/trader-et-syndicaliste-chez-natixis.html

  • [9] - Macha a écrit le 28 mars 2009 :

    Je voudrais rajouter, que comme le dit le responsable syndical de Natexis (cliquer sur le lien ci-dessus, précédent message), le monde de la finance a aussi pété les plombs. Il le reconnaît lui même. Le système est parti dans tous les sens. C’est notre relation à l’argent qu’il faut changer désormais. Arrêtons l’orgie. Revenons aux fondamentaux et apprenons à nos jeunes diplômés qu’il faut savoir se contenter d’une somme d’argent normale et non exagérée (par rapport à ce que gagne la grosse majorité des gens). C’est ainsi et pas autrement. La société va contrôler tout ceci, et je trouve cela très bien. Même Strauss-Khan l’autre soir (alors qu’il avait lui même institué le syst. des stocks options pour les startups), l’a reconnu. Il faut savoir redescendre sur Terre, de soi même, et si ce n’est pas possible (addiction à l’argent), alors “papa et maman” vont faire le nécessaire pour sauver leurs enfants… d’une drogue et d’une dérive irresponsable…. qui peut mener le monde à la catastrophe. Je ne veux pas de cela pour les génération futures.

  • [10] - Pierrot a écrit le 28 mars 2009 :

    Olivier. Ce sont les salariés maintenant qui en profitent selon vous, car ils attendent les indemnités licenciement au lieu de se barrer fissa ???? Non mais vous rêvez ou quoi ? Si l’employeur n’a pas de bonnes raisons de le licencier, pourquoi un salarié de 45 à 50 ans (les plus emmerdés actuellement) se laisserait faire ? Au profit d’embauches de plus jeunes payés avec 2 cacahuètes ?

    Il est normal que le personnel se défende dans ses droits. Pour ce qui est de M. Morin de Valéo, il a suffisamment gagné d’argent comme cela depuis qu’il est Pdg de Valéo. Son Bonus, il peut s’en passer.
    http://www.francesoir.fr/societe/2009/03/28/pauvres-patrons-qui-grace-a-nous-vivez.html

    Mais soyons plus perspicaces encore… Que cache le départ forcé de Morin à Valéo ? C’était un bon Pdg pourtant !!!! Peut être que le scandale se situe là. Si c’est pour faciliter des rapprochements avec des boîtes anglosaxonnes qui font tout pour foutre le boxon chez nous, pas d’accord non plus.
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=53520

    MAIS VOUS SAVIEZ QUE MORIN EST AUSSI PRESIDENT DE L’INPI ????
    Mon dieu… quel scandal
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Morin

    http://www.inpi.fr/fr/l-inpi/qui-sommes-nous/notre-organisation/le-conseil-d-administration.html

  • [11] - Macha a écrit le 28 mars 2009 :

    Ah bon ? Morin est aussi PDG de l’INPI (Institut national de la propriété intellectuelle) ??? Ah ba on comprend mieux pourquoi Sarko n’est pas content… Ca veut peut être dire que Valeo a déposé beaucoup de brevets aussi… Mais conservera t-il son poste à l’INPI maintenant ???

    Pardus (actionnaire anglais de Valeo à plus de 20%) voulait prendre le pouvoir pour fusionner Valeo avec Visteon (un autre équipementier dont Pardus est actionnaire)… Morin ne voulait pas. car là aussi, cela va signifier des suppressions d’emplois encore plus grosses à l’avenir.
    Finalement cette affaire ressemble au scandale des FCPI que vous nous indiquiez récemment : spoliation, revente, fusion etc…
    http://www.jdf.com/societes-francaises/2008/05/22/02007-20080522ARTJDF00007-armistice-entre-valeoet-pardus.php?ID_NOTATION=195903

    Visteon, la world company du Michigan US… rôde derrière tout ceci…
    http://www.visteon.com/index.html

  • [12] - Olivier Ezratty a écrit le 28 mars 2009 :

    @Pierrot : je ne dis pas que les “salariés en profitent” mais que certains savent bien jouer du système à leur avantage. Je ne rêve pas du tout et j’ai des exemples dans mon entourage pro comme familial sous la main. Cela concerne surtout les cadres qui jouent la montre au lieu de se bouger, de se remettre en cause, de se former, etc. Mon histoire ne correspond pas non plus au cas des anciens remplacés par des jeunes puisque je parlais d’entreprises en déclin !

    Aux US, t’as un boulot, t’es payé. T’as pas de boulot, t’es pas payé. En France, c’est l’inverse extrême : tu touches des indemnités de licenciement élevées (il y en a aux US, mais très faibles même pour les cadres), une transaction éventuelle, en plus d’indemnités de chômage et éventuellement de services d’outplacement. Ca se cumule pas mal et chacun sait que cela réduit la fluidité du marché du travail, y compris hors crise. Ce n’est pas pour rien que l’on dit que les ASSEDIC sont le premier business angel de France !

    Pour Morin, encore un mélange des genres : ce n’est pas un bonus, c’est une indemnité de licenciement dont la proportion est normale au regard du salaire et de l’ancienneté. Rien ne dit que Morin a fauté dans l’histoire. Ni qu’il est coupable des difficultés actuelles de Valéo qui touchent toute l’industrie automobile. L’article d’Agoravox va dans ce sens.

    Morin est président du conseil d’administration de l’INPI ? C’est un rôle non opérationnel, ca ne doit pas être bien payé et il n’y a pas forcément de conflit d’intérêt avec son rôle chez Valéo. Donc, où est le problème ? Oui, le cumul des postes. OK. S’il n’en cumule que deux, c’est un petit joueur dans le cercle des grands patrons français !

    Enfin, c’est tout à son honneur, Morin n’est ni énarque, ni polytechnicien, ni issu des grands corps de l’Etat, mais universitaire (Dauphine).

    Pour terminer sur la suggestion des capotes, oui, les grands patrons français qui empochent de sacrés pactoles ne savent pas le gérer pour le bien de la société. Ils devraient montrer par l’exemple qu’ils recyclent une partie de leur fortune dans l’innovation, dans l’éducation, etc. C’est ce qui manque beaucoup à la morale du capitalisme français au regard duquel le capitalisme américain fait figure de bien bon enfant.

  • [13] - jlc a écrit le 28 mars 2009 :

    Malgré la qualité et la précision de ce blog, certains commentaires continue de tout mélanger et ose affirmer qu’il faut que le politique dirige l’économie. Quel retour en arrière.

    Le plus désastreux est que les propos de nos hommes politiques de droite et de gauche encourage la tenue de ces propos “ce que veut faire Obama et sarko”. La liberté est visiblement un exercice difficile à accepter. Il est tellement plus facile de croire que l’on peut dicter une vérité absolue.

    La crise économique n’est pas la conséquence des excès de rémunération (même si on peut ne pas être d’accord avec ces modèles) mais à un excès fou de crédit et d’endettement des ménages américains. Ceci est la conséquence de la politique de bas taux décidés par les politiques US en 2000.
    L’excès de rémunération dans la finance américaine en est la conséquence (création d’une situation d’argent facile).

    En ce qui concerne, l’attitude de bcp de cadres avec les indemmnités de départ, je partage complètement la position d’OR j’ai aussi bcp d’exemples autour de moi.

  • [14] - Macha a écrit le 28 mars 2009 :

    JLC… la politique des taux bas a été pratiquée pour pousser la population à acheter dans l’immobilier car la spéculation s’était déplacée dans l’immobilier (idem pour les retraités qui ont capitaliser là, faute d’autre solution). Si les personnes avaient pu se loger en louant à des prix normaux (logements sociaux que le privé ne veut pas financer), elles n’auraient pas cherché à acheter (acheter revenait à payer des mensualités plus basses qu’un loyer avec un crédit accessible). Ne mélangez pas tout vous nous plus M. JLC. Les ménages se sont endettés car ils ont acheté des biens vendus très chers, mais rendus accessibles par la politique des taux bas, sur 30 ans !!! Un scandale qui a aussi traversé l’Atlantique. Maintenant la valeur de ces biens a baissé, les personnes se retrouvent au chomage, les taux grimpent à nouveau et les acheteurs ne peuvent plus payer leur crédit… Le piège se referme.
    Non, la crise actuelle est la crise de la folie du “fric”, la folie du système qui place l’argent avant l’homme et ses besoins fondamentaux (logement, nourriture, éducation…) qui ne doivent pas faire l’objet d’aucune spéculation… n’en déplaise à Messieurs les traders et autres dingues du toujours plus.

  • [15] - Macha a écrit le 28 mars 2009 :

    Il aurait fallu que l’Etat régule les prix du marché de l’immobilier. Il ne l’a pas fait non plus. Il n’a rien fait et maintenant il se réveille !!!

  • [16] - Olivier Ezratty a écrit le 29 mars 2009 :

    La hausse de l’immobilier aux USA est effectivement le résultat d’un déplacement non pas de la “spéculation” mais des placements du fait de l’effondrement de la bourse après l’éclatement de la bulle Internet. Tout ça, finalement, c’est de la faute d’Internet et des startups, encore elles. Voilà les vrais coupables ! Il faut les nationaliser ! 🙂

    Et puis, la folie qui place l’argent avant l’homme est le fait de l’homme. Combien il-y-a-t-il d’ailleurs de gens qui jouent au Loto et au tiercé dans l’espoir d’en avoir plus ou d’en avoir tout court ?

    Bon, et cette explication sur la crise est un peu courte et simplifiée. Il manque d’autres éléments : les hypothèques sur l’immobilier (en hausse) pour financer la consommation desdits ménages qui a accentué l’endettement des ménages, leur faillite par surendettement, la revente des maisons par les prêteurs, la baisse du marché immobilier conséquente qui avec la titrisation des subprimes a entrainé la chute du système financier, le manque de régulation de la finance aux USA pendant les années Bush sachant que l’encouragement à l’emprunt immobilier avait démarré sous Clinton, etc.

    Mal conseillés, les consommateurs ont aussi commis l’erreur d’investir et emprunter en tablant sur un marché en perpétuelle hausse. Ce qui est fortement improbable, surtout sur 30 ans.

    Au passage, pourquoi est-il si facile pour les Etats d’emprunter pour financer leurs plans de reprise ? Parce que l’immobilier étant à la baisse tout comme la bourse, et que les matières premières se calment du fait de la crise maintenant économique, les investisseurs se tournent vers l’investissement le moins risqué (en apparence) : les emprunts d’Etat. Ce n’est plus de la spéculation Madame, c’est juste un moyen d’éviter de perdre plus. Mais où cela peut-il mener ?

    La suite au prochain épisode de la crise… !

  • [17] - macha a écrit le 29 mars 2009 :

    On peut imaginer la suite… la refonte totale du système et l’effondrement du modèle capitaliste actuel qui montre bien ces limites de bulles en bulles… (pas de Champagne malheureusement). Car les emprunts d’Etat aussi à terme ne vaudront plus rien.

    C’est effectivement l’éclatement de cette bulle internet ridicule du début des années 2000 qui est la cause de cette catastrophe. Souvenez vous des valorisations folles espérées par les créateurs et les investisseurs à l’époque. Une économie virtuelle prise en main par les “fils à papa” (les vieux papas conservateurs, eux, faisaient un peu la gueule car leur vieillle économie en prenait un coup avec ces jeunes loups de la nouvelle économie). L’ouvrier de base, lui, il s’est fait bien avoir.

    Il va falloir travailler maintenant, arrêter les business modèle de m….e. Mais au lieu de cela, il y a encore des créateurs de startups du net qui espèrent générer du chiffre d’affaires dans 5 ans si tout va bien… Allez, arrêtez de rêver et pensez surtout à créer de vrais emplois en France.

  • [18] - Olivier Ezratty a écrit le 30 mars 2009 :

    Voici un très bon article de Jean-David Chamboredon sur le “Capitalisme, bouc émissaire” fort à propos. Je crois qu’il vit actuellement aux USA.

    http://jdch.blogspot.com/2009/03/le-capitalisme-bouc-emissaire.html

  • [19] - bonjour a écrit le 30 mars 2009 :

    Je ne suis pas d’accord avec macha sur la bulle internet. L’article de M. Chamboredon précise le rôle majeur de l’impôt pour récupérer le trop perçu par les bonus et autres. Cela serait bien utile effectivement afin de financer d’autres besoins comme chacun le sait…




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Avec Marie-Anne Magnac, j'ai lancé #QFDN, l'initiative de valorisation de femmes du numérique par la photo. Elle circule dans différentes manifestations. J'ai réalisé entre 2011 et mi 2023 plus de 800 portraits photographiques de femmes du numérique avec une représentation de tous les métiers du numérique.

Les photos et les bios de ces femmes du numérique sont présentées au complet sur le site QFDN ! Vous pouvez aussi visualiser les derniers portraits publiés sur mon propre site photo. Et ci-dessous, les 16 derniers par date de prise de vue, les vignettes étant cliquables.
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Gaëlle Rannou
Gaëlle est étudiante à 42 Paris et tutrice de l’équipe pédagogique (en 2021).
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Jehanne Dussert
Jehanne est étudiante à l'école 42, membre d'AI For Tomorrow et d'Open Law, le Droit ouvert. Elle est aussi fondatrice de "Comprendre l'endométriose", un chatbot informant sur cette maladie qui touche une personne menstruée sur 10, disponible sur Messenger. #entrepreneuse #juridique #santé
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Chloé Hermary
Chloé est fondatrice d'Ada Tech School, une école d'informatique alternative et inclusive dont la mission est de former une nouvelle génération de talents diversifié à avoir un impact sur le monde. #entrepreneuse #formation
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Anna Minguzzi
Anna est Directrice de Recherche au CNRS au Laboratoire de Physique et Modélisation des Milieux Condensés (LPMMC) à Grenoble. #quantique
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Maeliza Seymour
Maeliza est CEO et co-fondatrice de CodistAI, qui permet de créer une documentation du code informatique par une IA.
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Candice Thomas
Candice est ingénieure-chercheuse au CEA-Leti, travaillant sur l’intégration 3D de bits quantiques au sein du projet Quantum Silicon Grenoble. #recherche #quantique
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Stéphanie Robinet
Stéphanie dirige un laboratoire de conception intégrée de circuits électroniques du CEA-Leti qui travaille sur des systèmes sur puces intégrés, des interfaces de capteurs, des interfaces de contrôle de qubits et de la gestion intégrée de l'énergie. #recherche #quantique
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Sabine Keravel
Sabine est responsable du business development pour l’informatique quantique chez Atos. #quantique #IT
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Céline Castadot
Céline est HPC, AI and Quantum strategic project manager chez Atos.
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Léa Bresque
Léa est doctorante, en thèse à l'institut Néel du CNRS en thermodynamique quantique, sous la direction d'Alexia Auffèves (en 2021). #quantique #recherche
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Emeline Parizel
Emeline est chef de projet web et facilitatrice graphique chez Klee Group, co-fondatrice TEDxMontrouge, gribouilleuse à ses heures perdues, joue dans une troupe de comédie musicale, co-animatrice de meetups et est sensible à l’art et à la culture. #création
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Elvira Shishenina
Elvira est Quantum Computing lead chez BMW ainsi que présidente de QuantX, l'association des polytechniciens du quantique. #quantique
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Marie-Noëlle Semeria
Marie-Noëlle est Chief Technology Officer pour le Groupe Total après avoir dirigé le CEA-Leti à Grenoble. #recherche
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Gwendolyn Garan
Gwendolyn est travailleuse indépendante, Game UX Designer, Game UX Researcher (GUR) et 2D Artist pour le jeu vidéo, étudiante en Master 2 Sciences du Jeu, speaker et Formatrice sur l'autisme et la neurodiversité, l'accessibilité et les systèmes de représentation dans les jeux vidéo. #création #jeuvidéo
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Alexandra Ferreol
Alexandra est étudiante d'un bachelor Game Design à L'Institut Supérieur des Arts Appliqués (année scolaire 2019/2020) #création #jeuvidéo
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Ann-elfig Turpin
Ann-elfig est étudiante en deuxième année à Lisaa Paris Jeux Vidéos (Technical artist, 3D artiste), année scolaire 2019/2020. #création #jeuvidéo