L’écosystème des logiciels photo – 4

Publié le 10 septembre 2008 et mis à jour le 16 septembre 2008 - 3 commentaires -
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Nous allons ici couvrir les logiciels d’édition en ligne.

Il s’agit de sites web qui permettent d’éditer des photos sans télécharger de logiciel sur le poste de travail. Il y a deux types de services de modification en ligne : l’édition et la retouche classique en concurrence directe avec les logiciels clients, et des logiciels de traitement spécialisés comme pour la vectorisation qui n’ont pas forcément de bons concurrents dans les logiciels clients. Ces éditeurs sont généralement écrits soit en Java soit en ActionScript pour le player Flash.

On est probablement dans la fausse bonne idée pour ce qui est de l’édition en ligne. En effet, pourquoi faire simple et rapide quand on peut faire compliqué et lent ? Modifier ses photos avec des services en ligne est lourd, tout du moins pour ceux que j’ai pu tester, et aussi pour les photos d’une certaine taille (>1Mo). Un gestionnaire de photos va devoir charger en mémoire la photo pour la traiter, donc nous allons avoir des allers et retour avec les serveurs Internet qui seront évidemment bien plus lents que sur son propre disque dur. Autant rester avec son bon logiciel de traitement de l’image en “client riche”, payant ou gratuit. Sauf à chercher une solution de dépannage lorsque l’on est en déplacement et que l’on a juste accès à un ordinateur connecté à Internet qui n’est pas le sien. Une situation pas très courante, le bon photographe ayant toujours son laptop avec lui !

Faisons tout de même le tour de cette catégorie malgré tout en effervescence peut être seulement temporaire.

Retouche de photos

On peut les grouper en deux catégories : les logiciels d’édition qui imitent les logiciels desktop, avec fonctions de retouche complètes (pinceaux, calques). Et puis les logiciels qui permettent juste d’appliquer des corrections de base : rotations, cadrages, corrections de contrastes et éclairage.

  • Pixlr est une application en ligne Flash d’édition de photos. Elle est multicouche et son interface est de bonne facture, très ressemblante aux logiciels d’édition de photo “client riche”. Plusieurs photos sont éditables simultanément. Mais le “File open” ne mémorise pas le dernier emplacement…

Pixlr

  • Splashup est un autre éditeur de photos écrit en Flash, un peu plus avancé que le précédent. Il accède à vos photos sur disque dur, sur Splashup.com (qui fournit un espace de stockage et de partage), Facebook, Flickr et Picasa Web Album, et peut également en récupérer de votre webcam. Il gère les calques et un nombre suffisant de filtres standards applicables aux sélections. Il permet la manipulation simultanée de plusieurs photos.

Splashup

  • FotoFlexer est un autre éditeur de photos en ligne doté de fonctionnalités classiques pour corriger les yeux rouges, recadrer, tourner, ajuster les paramètres d’éclairage et de couleur. Il corrige aussi la peau, applique des distorsions, on peut saisir du texte, ajouter des animations, etc. C’est un site gratuit, avec un bandeau publicitaire en haut.

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  • Picnik est un autre outil écrit en Flash, et avec une interface utilisateur très simplifiée et conçue pour le grand public. Les fonctions de modifications des photos sont disponibles dans un menu simple, il n’y a donc pas de retouche à proprement parler. Le service est comme il se doit connecté à Flickr, Yahoo, Facebook et MySpace. Il est gratuit pour l’évaluation et le chargement simultané de cinq photos et payant au delà, à $25 par an. La version “Premium” payante propose notamment avec une fonction de collage. Le service est disponible en huit langues dont le français. Il est dans l’ensemble bien packagé, mais c’est un peu un piège à gogos car les fonctions offertes sont assez limitées. La startup d’une dizaine de personnes a été visiblement créée par des anciens de Microsoft, et est sans surprises basée à Seattle.

Picnik

  • Pixenate de l’irlandais Sxoop Technologies est un autre éditeur de photos grand public, lui aussi créé par un ancien de Microsoft. Les fonctions d’édition sont faciles à sélectionner. Mais il ne s’agit pas de retouches comme avec Pixlr et Splashup. On peut ensuite transférer ses photos modifiées dans Flickr. La société commercialise ce service logiciel aux services de tirage papier en ligne.

Pixenate

  • Fotocrib est un autre éditeur de photo en ligne et cette fois-ci des plus rudimentaires. Une fois que l’on a chargé sa photo en provenance de son PC ou d’Internet, on dispose d’un menu en bas du navigateur permettant de sélectionner un effet à appliquer à la photo (image ci-dessous), et ensuite, on peut la publier sur des sites tels que Flickr ou Facebook. Derrière ce service se cache une boite à outils pour développeurs de sites web pour la gestion de leurs photos : Fototools pour le traitement automatisé des images et leur affichage dans votre site web, Fotoformat pour les conversions de format et de résolution, Fotoacade, pour l’encryptage, Fotopuzzle pour créer un puzzle, Fotopanel, un système de publication de photos, etc. Le tout s’appuie sur des composants écrits en Java. Donc, ici, un train peut en cacher un autre ! Le modèle économique ? Le code diffusé semble ouvert, et le site propose de faire des donations sur Paypal.

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  • Snipshot est un autre éditeur Flash simplifié. Sa version pro gère les fichiers RAW en ligne (quelle idée !) pour $9 par mois avec en cadeau la détection de visages dans la photo pour recadrage automatique. C’est du SaaS à proprement parler car l’éditeur de ce service le propose sous forme d’APIs : un site web peut faire appel aux fonctions de retouche et de conversions d’images avec du code HTML ou à partir de script PHP. Les exemples de code sont fournis dans le site. Mais le positionnement du service mérite d’être creusé. Les utilisateurs de fichiers RAW sont plutôt des experts, équipés d’appareils réflex. Pourquoi utiliseraient-ils un tel service ? Surtout dans la mesure où la manipulation via Internet de fichiers RAW est très lente, en particulier aux USA où les débits ADSL ne sont pas ceux que nous avons en France !

Snipshot

  • FixUpMyPic est un service en ligne original permettant de faire réaliser la retouche de ses photos par des “vrais gens”. Et ensuite, de les publier sur divers réseaux sociaux. Le modèle économique reposant sur la publicité, on imagine des soutiers en Inde ou ailleurs réalisant ce service à bas coût. Mais même dans ce cas là, difficile d’être rentable !

Autres effets

Il s’agit là de services en ligne permettant d’appliquer des effets spéciaux aux photos, mais pas de les éditer comme pour les logiciels précédents. Il ne s’agit que d’un échantillon de tels services car il en existe plein d’autres.

  • Vector Magic est un service en ligne de vectorisation de photos qui fonctionne aussi bien avec des images de dessins (genre BD) ou avec des photos classiques. Pratique pour éventuellement créer une BD à partir de photos réelles car on peu alors retoucher de manière créative les images avec un outil vectoriel. La vectorisation prend environ une minute. Le résultat se récupère en EPS (Encapsulated Postscript) ou en SVG, ou bien en PDF et PNG (bitmaps). Mon essai en SVG a bien été digéré par Inkscape (un logiciel open source de dessin vectoriel). Il pourra être également exploité avec Adobe Illustrator. On peut alors traiter l’image et générer des effets difficiles à réaliser en mode image, tel que celui ci-dessous. Le logiciel est utilisable gratuitement deux fois pour downloader une image traitée, et ensuite, c’est payant : $8 par mois ou environ $3 par photo traitée. On peut aussi acquérir une licence du logiciel pour l’exécuter en mode client riche pour $295. L’algorithme, créé par deux anciens de Stanford, a l’air beaucoup plus efficace que celui des logiciels d’Adobe Illustrator, de Corel, d’Inkscape et autres freeware divers (qui sont bien nombreux).

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  • Microsoft PhotoSynth est un outil gratuit qui permet de créer une navigation pseudo-3D dans un ensemble de photos pris du même endroit mais avec des orientations et surtout des focales différentes ou bien du même objet en tournant autour. Finalisé le 20 août 2008 par les laboratoires de Microsoft Research, c’est une variante des logiciels de création de panoramiques générés à partir de plusieurs photos adjacentes prises du même endroit, pour remplacer notamment les focales très grand angle dont on ne dispose généralement pas, surtout avec des appareils compacts. L’outil fonctionne en ligne et nécessite un plug-in (écrit en Silverlight) pour la création comme pour la visualisation des “photosynths”. Microsoft offre un quota de 20 Go, ce qui semble pas mal. Photosynth est l’un des nombreux projets originaux de traitement de l’image (fixe ou animée) de Microsoft Research. Ils ne sont pas toujours amenés à devenir des produits ou services à part entière. Considérons qu’il s’agit plus d’expérimentations. Ce fut ainsi le cas de Group Shot, un autre utilitaire de MSR qui permet de créer une photo de groupe à partir de plusieurs photos où l’on sélectionne les visages corrects dans les différentes versions de la même vue. Cet outil créé en 2006 n’est plus téléchargeable, en attendant que Microsoft trouve une solution pour le diffuser ! Pour Photosynth, leurs serveurs doivent être bien chargés, ils se sont même écroulés les jours suivant l’annonce de la version de production de Photosynth. J’ai donc attendu quelques jours avant de mener mon expérimentation, en commençant par tester Photosynth avec une vingtaine de photos prises en haut de la Croix de Toulouse à Briançon. Leur traitement a pris près de 20 mn, pour aboutir à un message d’erreur lié à la complexité de la perspective. Je me suis rabattu sur un test plus simple avec une demi-douzaine de photos et cela a bien fonctionné avec le résultat ci-dessous. C’est sympa, mais bon, cela n’est pas indispensable pour autant et un bon panoramique classique fait tout aussi bien l’affaire. Sauf si l’on prend des panoramiques avec une possibilité de zoom. 

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  • Les panoramiques zoomables sont la spécialité de la solution (en beta) de la startup française Zoomorama. On les créé avec une application de 10 Mo à télécharger et après avoir créé un compte utilisateur, offrant 2 Go de stockage. Un compte premium arrivera à terme qui fera vivre la société. On peut intégrer dans un “album” des photos haute définition, des vidéos et un habillage avec des titres. Les albums zoomables ainsi réalisés peuvent être uploadés chez Zoomorama et intégrés ensuite dans votre propre site web. L’exemple ci-dessous qui est présent sur le site de l’éditeur est un graphique didactique intéressant qui explique où est dépensé l’argent public aux USA. J’ai ensuite fait un test en exportant mon graphique sur le financement des startups à partir d’Inkscape dans un fichier PNG de 8 Mo à 10Kx6K pixels. Et cela donne l’exemple qui suit sur sur le site de Zoomorama  (nécessite Flash Player dans les deux cas).

Zoomorama

  • Picreflect est un petit service en ligne qui ne sert qu’à une chose: ajouter une réflexion avec un effet miroir dans votre photo. Tout ça pour ça ?

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Tous comptes faits, dans le lot de ces services en ligne, VectorMagic semble très intéressant, mais pour une population réduite de graphistes qui utilisent des outils de dessin vectoriels (type Adobe Illustrator ou Inkscape). Et juste derrière, Zoomorama qui servira dans les cas particuliers de grandes illustrations – photos ou pas – au sein desquelles il faut pouvoir naviguer. Pour le reste, l’intérêt pratique de l’édition et de la retouche en ligne reste à démontrer.

Dans le prochain épisode, nous couvrirons les systèmes de partage et de sauvegarde en ligne ou offline.

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Publié le 10 septembre 2008 et mis à jour le 16 septembre 2008 Post de | Google, Internet, Logiciels, Logiciels libres, Photo numérique, Startups | 15503 lectures

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Les 3 commentaires et tweets sur “L’écosystème des logiciels photo – 4” :

  • [1] - Pierre a écrit le 10 septembre 2008 :

    Bonjour,

    L’insertion d’un exemple de Zoomorama dans l’article chamboule complètement la mise en page de oezratty.net dans mon navigateur (FF3).

    Sinon je partage votre scepticisme sur l’intérêt des logiciels de retouche en ligne. Je pense que certains ont simplement vocation à servir de vitrine à un technologie ou à un script particulier (photosynth et picreflect aux deux extrêmes de l’échelle par exemple). A terme leur fonctionnalité devrait être intégré soit à un autre logiciel en ligne soit à un logiciel client.

  • [2] - Olivier Ezratty a écrit le 10 septembre 2008 :

    En effet Pierre. Et sous IE7, la mise en page est correcte. Comme je n’arrive pas à trouver d’où cela provient (rupture de colonne après l’objet Flash dans le code HTML), j’ai supprimé l’insersion de l’objet Zoomorama, en maintenant juste le lien vers leur site.

  • [3] - Jean-Christophe a écrit le 17 septembre 2008 :

    Merci Olivier pour cette mention de Zoomorama.
    Peut-être la rupture de colonne vient-elle d’une taille de l’embed plus large que la colonne?

    A noter : nous venons de sortir ZoomExpress, qui permet de transformer en ligne une image en un widget Flash zoomable.
    Le youtube de la photo zoomable, et toujours gratuitement! 🙂




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