La société du topinambour

Publié le 22 juin 2016 et mis à jour le 9 juillet 2016 - 29 commentaires -
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Comme à chaque élection présidentielle, on assiste à une inflation de candidats à la candidature, à des candidats exotiques à la recherche de leurs signatures d’élus ainsi qu’au lobbying de nombreuses industries et autres groupes de pression économiques ou sociétaux. Cela en devient presque risible : chacun voit midi à sa porte et pense que son sujet de préoccupation devrait être prioritaire, cherchant alors à capter l’attention des candidats et des médias (exemple).

Tout cela n’est rien à côté de ce nouveau sujet d’envergure qui devrait attirer l’attention de la société française et même mondiale dans les mois qui viennent. C’est un enjeu sociétal, économique et environnemental de taille. Je veux parler du topinambour. Il devrait rapidement devenir central dans la campagne présidentielle qui s’annonce et les candidats devront se prononcer sur le sujet sous peine de perdre une frange significative et influente de l’électorat.

Sample Topinambour

Au passage, quelques lecteurs de ce blog m’ayant remonté le souhait de pouvoir profiter des articles au format audio, je vous en propose ici une version en chti, réalisée par Vincent Pinte-Deregnaucourt, expert en Crédit Impôt Topinambour. Elle est disponible si votre navigateur supporte convenablement HaChtiML 5. Vous pouvez aussi télécharger l’ensemble de ces podcasts en chti ici.

Les atouts insoupçonnés du topinambour

Le topinambour, ou Helianthus tuberosus, est une plante vivace qui s’est notamment fait connaitre avec le rutabaga pendant la seconde guerre mondiale. Parfaitement adaptée aux temps de disette et de crise, elle s’inscrit aussi idéalement dans le cadre de la transition énergétique.

Il s’agit d’un simple tubercule qui, en lieu et place de l’amidon comme dans les patates, stocke l’énergie sous forme d’un glucide très dense, l’inuline, une forme polymérisée du fructose. La plante, dont les fleurs jaunes font penser au tournesol, est facile à cultiver dans toutes les terres. Elle résiste aux maladies, ce qui permet d’éviter les insecticides et le tristement célèbre Roundup de l’américain Monsanto. Le tubercule se plante à la fin de l’hiver et se récolte à partir du début de l’automne et jusqu’en mars, ce qui permet de tenir pendant l’hiver. Le topinambour est très écologique, ne nécessitant pas d’engrais aux nitrates.

Le topinambour existe sous plusieurs formes et est planté dans de nombreuses régions de France, notamment en Bretagne, dans le Limousin et dans le Nord. Il n’y a qu’en Corse que l’on n’en trouve pas, l’Ile lui préférant la châtaigne qui pousse sur les arbres, le sol étant généralement trop rocailleux. Très adaptable du côté des recettes de cuisine, le topinambour se consomme cru et râpé ou débité en tranches aussi bien que cuit. Il peut même être frit ou passé en purée. Comme les crevettes, le topinambour se Forrest-Gumpise très facilement.

Cultivé à l’origine par les indiens d’Amérique, et importé en Europe par l’explorateur français Samuel de Champlain aux débuts du 17ième siècle,  ses propriétés en font un légume d’avenir polyvalent à même de résoudre plusieurs problèmes d’un seul coup :

  • Il est bon pour la santé grâce à sa teneur en vitamines (A, C, B3), en potassium, en magnésium et en fer. Ses antioxydants permettent de rallonger la durée de la vie en ralentissant le vieillissement.

Topinambour Diete

  • Son glucide, l’inuline, n’est pas métabolisé comme les autres glucides et il n’a donc pas d’impact sur la glycémie, ce qui est très utile pour la population diabétique qui correspond à plus de 5% de la population adulte des pays développés ainsi que pour la population en état de pré-diabète qui en représente plus du triple.
  • Il peut être utilisé pour l’alimentation animale avec les bovins, les porcins et les lapins. C’est l’aliment clé de l’agriculture circulaire, bien plus sain que les farines animales et de poisson qui sont encore utilisées en sous-main par les géants de l’industrie agro-alimentaire.
  • L’inuline est métabolisée par certaines bactéries qui provoquent des flatulences pour les homo-sapiens, mais peuvent générer du méthane comme nouvelle source d’énergie renouvelable. C’est donc une source d’énergie stockable et renouvelable parfaitement complémentaire de l’énergie solaire. On peut même fabriquer de l’éthanol à partir du topinambour, utilisable en remplacement de l’essence sans-plomb 95 et 98 dans tous les véhicules !

Pour mieux comprendre, comparons le topinambour avec ses principaux concurrents : il est moins cher que la patate à densité énergétique équivalente. Il est par ailleurs bien plus efficace énergétiquement que les choux de Bruxelles et les carottes, qui n’ont rien à voir, mais sont quand même intéressants pour pouvoir remplir le quadrant magique du topinambour ci-dessous.

Quadrant magique topinambour

Dans le hype cycle du Gartner, le topinambour a déjà traversé la vallée de la mort mais la sortie est encombrée.

La révolution technologique du topinambour

Jusqu’à il y a quelques décennies, la production de topinambour était presque invisible. Il est revenu au devant de la scène avec l’émergence du marché des légumes rares, propulsés par la grande distribution et les bobos de la génération Z. Ce calme apparent cache une révolution qui va bouleverser complètement l’équilibre agro-énergético-alimentaire des années à venir.

A l’origine, une révolution technologique : le séquençage du gène du topinambour, lancé en 2000 et terminé en 2014, et qui avait couté plus de $420m. Aujourd’hui, le séquençage du topinambour ne coute plus que $42K. Il faut dire que le génome du topinambour est plus compliqué que celui de l’homme. Il comprend 21 milliards de bases d’ADN réparties sur 42 paires de chromosomes quand le génome humain n’en contient qu’environ 3 milliards répartis sur 23 paires de chromosomes. Le gouvernement chinois a décidé de séquencer le génome complet de plusieurs milliers d’espèces de topinambour dans le cadre du projet 10000-Topi.

Ce séquençage a permis d’identifier les gènes de fabrication de l’inuline et de créer un topinambour biosynthétique où ces gènes sont dupliqués plusieurs fois, rendant la production énergétique encore plus efficace qu’avec le topinambour naturel. Jugez-en plutôt : il permet de concentrer 300% d’énergie en plus que ce dernier, consolidant le rôle de tampon énergétique du topinambour. Tout cela vient de l’énergie solaire, avec un rendement de 78%, bien meilleur que celui des meilleurs panneaux photovoltaïques qui plafonnent pratiquement à un rendement de 23%. Et le tout, sans avoir besoin d’insecticides ni de nitrates ! Et le topinambour biosynthétique résiste même aux lapins ! Le célèbre prospectiviste Jean-Michel Billaut a même déclaré péremptoirement que EDF tout comme PG&E seraient rapidement topinambourisés.

Cette révolution technologique est en train de déclencher ce que les spécialistes appellent une exponentielle de progrès. Elle suit d’ailleurs la conjecture de topinamoore, qui voit la production doubler tous les deux ans. Aujourd’hui, ce doublement est invisible, notamment au regard de la production annuelle de patates. Mais l’exponentielle aidant, surtout grâce aux tracteurs robotisés de semis et de récolte du topinambour, cette production pourrait dépasser celle des patates d’ici quelques années seulement. D’ici cinq décennies, cette exponentielle permettra même à la production de topinambour de dépasser la masse de l’univers. C’est dire son importance stratégique, notamment pour la construction de hangars et de frigos de stockage du topinambour.

Conjecture Topinambour

Le topinambour est aussi à la croisée des chemins de toutes les révolutions technologiques du moment :

  • Des chercheurs de l’Université de Tokaido au Japon ont créé un nano-topinambour capable de pousser dans le sable du désert et de capter l’eau de l’humidité ambiante. Les pays du golfe, avec le Qatar en tête, ont investi discrètement dans la production de topinambour en Afrique, en Ukraine et en France dans ses zones de campagne désertifiées.

Nano-topinambour et topinambour géant

  • L’Institut du Topinambour de Vladivostok a de son côté créé un topinambour OGM géant qui capte plus d’énergie solaire qu’il n’en reçoit. Il tire l’énergie complémentaire de son exploitation du rayonnement magnétique du globe terrestre. Comment donc, vous me direz ? Grâce à un gène créé de toutes pièces qui capte ce rayonnement. Il génère une protéine complexe au magnésium qui fonctionne sur le même principe que le cryptochrome qui permet aux oiseaux migrateurs de s’orienter. Qui plus est, ce topinambour géant pousse trois fois plus rapidement que les espèces naturelles, permettant de faire trois récoltes par an. Voilà du véritable growth hacking !
  • Le topinambour s’est aussi mis à l’ère de l’Internet des objets. Grâce au MIT Media Lab et au CEA-LETI de Grenoble, des nano-puces bio-informatiques générées par l’ADN du topinambour biosynthétique captent son degré d’hydratation et son niveau de croissance et renvoient cette information au cloud grâce au protocole radio M2M basse consommation de Sigfox. Ces nano-puces sont alimentées en énergie par la célèbre molécule ATP qui est générée dans les mitochondries des cellules du topinambour (source). Tout cela remplace avantageusement les codes-barres.
  • La place de marché d’échange du topinambour de Minneapolis aux USA est la première qui fonctionne avec des Blockchains, permettant de mettre en œuvre une traçabilité parfaite et inviolable de chaque topinambour, de la récolte à la consommation. Qui plus est, le traitement de ces Blockchains, provenant d’Ethereum, est totalement décentralisé (ci-dessous, le premier datacenter décentralisé de mining du Blockchain du topinambour).

Blockchain du topinambour décentralisé

Le topinambour est aussi bon pour la santé, il permet d’éradiquer 84% des cancers (2×42), d’éliminer le diabète type 2 et dans certains cas, même le type 1, et de traiter les maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Il est même approuvé par Ray Kurzweil, l’uber-directeur de la recherche transhumaniste de Google, qui en consomme 30 kg par an pour ralentir son vieillissement en complément de 250 pilules quotidiennes. C’est l’outil de base du transhumanisme, rebaptisé transtopinambourisme.

Dans la lignée de la réalité virtuelle et des Blockchains, le monde entrepreneurial s’est aussi entiché du topinambour. C’est une véritable lame de fond qui s’est lancée en 2015. Elle a vu la création des premiers accélérateurs du topinambour. Ils encouragent notamment la création de startups dans le recyclage des matières sèches après pressage du jus de topinambour, une nouvelle source d’énergie recyclable utilisable même dans les Airbus, par mélange à 35% avec du kérosène. On parle même de “bilan topinambour” en lieu et place du “bilan carbone” pour déterminer la capacité d’un écosystème à gérer l’économie circulaire du topinambour. Le topinambour peut sauver la planète en luttant efficacement contre le réchauffement climatique.

La première licorne du topinambour a même été créée à Douai : Topinambour Express, un service de livraison à domicile de topinambour pour les particuliers, financé en amorçage par les entrepreneurs Xavier Niel et Jacques-Antoine Granjon. Une startup créant une application mobile de repérage géolocalisé du topinambour créée en Estonie sans argent, ni fondateur, ni produit, bureaux ou clients a même été revendue à un conglomérat biélorusse avec une valorisation supérieure au cumul de celle de Airbnb et Uber. Marie Ekeland, la cofondatrice du VC ayant investi dedans comme business angel, a même décidé de créer son propre fonds d’investissement spécialisé dans le topinambour, Deltopi.

Mais comme d’habitude, les américains voient toujours plus grand et sans se brider les yeux. Ainsi, Elon Musk prévoit de terraformer la planète Mars en y plantant du topinambour à son équateur. Une fois les premières récoles de topinambour réalisées par la sonde Curiosity 13, l’homme pourra enfin coloniser la planète rouge.

Enfin, signalons le phénomène du crowdsourcing du topinambour avec la mode de sa culture à domicile sur les balcons, même dans les villes polluées. En effet, il recycle parfaitement le dioxyde et le monoxyde de carbone, surtout celui des diesels. Cela a même amené la Mairie de Paris à retarder à 2057 la fin de la circulation des véhicules diesels dans sa ville. Microsoft vient même d’annoncer un partenariat stratégique avec le fournisseur de bacs connectés M2M servant à cultiver les topinambours. Il aura une portée bien plus grande que le partenariat de l’éditeur avec Kind Financial dans l’industrie du cannabis.

L’écosystème du topinambour

L’impact du topinambour sur l’économie mondiale et notamment française est incommensurable. On se demande même avec quelle unité le mesurer. La mode bat son plein : nous sommes en pleine commoditisation et plateformisation du topinambour du fait de sa scalabilité. Maurice Lévy a même parlé de topinambourisation de l’économie. Tous les secteurs d’activité sont concernés et pourraient subir le sort peu envié de la patate comme nous l’avons déjà vu.

L’investissement stratégique dans le topinambour a démarré en 2011. Alors qu’elle était Ministre de l’Environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet avait détourné discrètement des crédits du Grand Emprunt (“Programme d’Investissement d’Avenir”) pour financer des recherches secrètes sur le topinambour, menée de manière collaborative entre le site de Lusignan-Rouillé de l’INRA (Poitou Charente, mais sans se concerter avec Ségolène Royal, alors présidente de la région), l’Université de Picardie et Limagrain. Un grand nombre de startups ont émergé de ces travaux, mais leur liste est aussi secrète que celle des startups passées par l’accélérateur TheFamily, connu pour sa promotion sans limite des barbares. En tout cas, avec ou sans startups, nous avons déjà des Living Labs, des espaces de coworking régionaux et des Fab Labs du Topinambour dans au moins une demi-douzaine de régions de France et d’Outre mer.

Le gouvernement de Manuel Valls, par le truchement d’Emmanuel Macron, Ministre de l’économie et du topinambour, a commandé en 2014 un rapport sur l’économie du topinambour à Stéphane Distinguin (Faber Novel). Rédigé avec l’aide d’Hervé Pillaud, le célèbre auteur de Agronumericus, il préconisa en mars 2016 la création d’une Grande Ecole du Topinambour. Mais comme le gouvernement n’a plus un kopeck, et que par ailleurs Bruxelles interdit le dopage de l’économie du topinambour par des aides publiques (le plafond des minimis), l’astuce de contournement trouvée consiste à labelliser les établissements privés et publics existants allant de BAC-2 à BAC+5. Il faut dire que l’on est en pleine topinambourisation de l’éducation en France. Elle consiste à proposer aux élèves de colorier du texte en trois couleurs : rouge pour le faux, vert pour le vrai et jaune pour l’entre deux. Cet article peut servir de bon exemple pour l’enseignement du fact checking.

Cahier de fact-checking du topinambour

D’ailleurs, la créativité des jeunes aidant, une plateforme de crowfunding du topinambour issue de la Grande Ecole du Topinambour vient d’être créée, qui a levé l’équivalent de 132m€ en Ethers (convertibles en Bitcoins ou en Litecoins) sur TheDAO, juste avant que cette plateforme se fasse hacker. De son côté, Pierre Kosciusko-Morizet qui était à la recherche d’une idée de création d’entreprise depuis 2014 vient d’annoncer qu’il en a enfin trouvé une. Il se lancera dans la revente de topinambour de particulier à particulier. Son équipe est déjà constituée pour lancer le projet, rassemblant 21 personnes de nombreuses spécialités (biologistes, énergéticiens, marketing relationnel, growth hacking, leveur de fonds, avocats, développeurs).

L’écosystème du topinambour ne serait pas complet sans l’innovation ouverte du topinambour lancée par les grandes entreprises et notamment celles du CAC40. On compte par exemple Sanofi, Limagrain et Danone. La recette est simple : créer un accélérateur de startups du topinambour, décider des projets qui mériteront d’être suivis, achetés ou tués, limiter leur marché adressable au seul grand compte l’accompagnant et communiquer sur les résultats. En tout cas, à côté des CDO (Chief Digital Officers) et des CMTO (Chief Marketing and Technology Officers), certains grands comptes des secteurs de l’énergie, de la santé et de l’agro-alimentaire viennent de nommer leur premier CTO (Chief Topinambour Officer). Le rôle est même très disputé.

Ecosysteme topinambour

L’écosystème associatif du topinambour s’est récemment structuré. Il est même déjà très fragmenté, opposant le Syntec (Syndicat National du Topinambour Ecologiquement Citoyen, focalisé sur les applications du topinambour dans le secteur de l’énergie) face à TopInFrance (qui regroupe les pure players du topinambour alimentaire). Ils sont chacun organisés en fédérations nationale, régionales, départementales et cantonales.

Flairant une tendance à suivre, l’Elysée a même créé en mai 2016 le Conseil National du Topinanbour et le Conseil Stratégique du Topinambour. La différence ? Aucune ! Mais il y avait du monde à caser. Un Crédit Impôt Topinambour (CIT) a même été lancé, qui sera valable pour l’année fiscale 2017 et déductible à partir de 2018 sous condition de bénéficier du CICE et du CIR et d’avoir un ancien inspecteur des finances dans ses effectifs.

French Top et French Kiss

Bercy et Bpifrance ont même créé un nouveau label, celui de la French Top, symbolique de l’écosystème du topinambour, à la croisée des chemins entre la French Tech (le numérique), la French Fab (le manufacturing) et la French Touch (fashion et food). C’en est la synthèse parfaite car l’écosystème du topinambour rassemble des solutions numériques, des solutions de production ainsi que de l’agro-alimentaire. Tout sera fait pour faciliter l’exportation du savoir-faire français dans le topinambour et notamment en Amérique du Nord et en Asie. Business France va même sélectionner et accompagner 21 startups au Topinambour Summit de Budapest en novembre 2016, qui en rassemblera 4200. L’édifice technologique français sera parfaitement au point avec le lancement en 2027 du French Kiss qui verra mise en place une véritable simplification du code du travail, de la vie des entreprises et de la fiscalité. Kiss voulant dire “Keep It Simple and Stupid”. Une agence de communication travaille déjà sur le logo.

De nombreux événements ont été créés depuis fin 2014 autour du thème fédérateur du topinambour. On ne compte plus les meetups, les apéros entrepreneurs, les demo days, les conférences thématiques et les journées portes ouvertes sur le topinambour. Le summum sera atteint avec la conférence VivaTopinambour, planifiée en décembre 2016, co-organisée par Topinambour TV et l’agence de publicité TipTop, connue pour son implantation internationale et son siège place de l’Etoile.

La campagne présidentielle et le topinambour

Le topinambour est devenu un véritable sujet de société. Le topinambour est stratégique. Il est le reflet de tous les questionnements de la société liés à la mondialisation, au déclin, au renouveau et au futur de l’humanité.

Dans son troisième livre “Homo Topinambour”, le célèbre professeur israélien Yuval Harari explique les progrès de la société humaine basés sur la fiction du futur prometteur du topinambour. Le livre, actuellement en brouillon et en hébreu, pourrait être traduit en 2017. Il y évoque le fait que les religions monothéistes ne vont pas facilement tolérer le topinambour car il pourrait devenir un Dieu parmi d’autres, comme du temps des religions polythéistes. Cela pourrait aussi devenir une nouvelle techno-religion, en complément de la singularité et du transhumanisme. Certains se demandent même si le topinambour ne serait pas l’élément manquant à Albert Einstein dans la création de sa théorie unifiant la relativité générale et la mécanique quantique.

Aux USA, Donald Trump a été financé par le lobby du topinambour américain, particulièrement puissant dans les états agricoles du Montana et du Sud Dakota (le Nord Dakota est un peu trop froid pour la culture du topinambour) et par les fondamentalistes du tea party. Rappelons tout de même que la traduction en américain de topinambour est “Jerusalem artichoke”. Les artichauts de Jérusalem. C’est dire leur valeur biblique ! Mais Hilary Clinton a égalisé en bénéficiant de subsides des startups des TopiTechs de la Silicon Valley, toujours enclines à supporter le parti démocrate depuis 1932.

Mais venons-en à l’élection présidentielle française de 2017. Elle est l’occasion de discuter sérieusement de nombreux enjeux de société et économiques comme le chômage, l’emploi dans le secteur public, le sous-emploi des jeunes, l’évolution du droit du travail, l’immigration des sans-papiers, l’émigration des jeunes diplômés, le terrorisme islamique et intellectuel, l’Europe, l’Euro, le Brexit, le réchauffement planétaire, la pluie et le numérique. Malgré l’enjeu stratégique qu’il représente, le topinambour est encore curieusement délaissé par les candidats supposés, supputés ou déclarés.

Quelques inconnues sont bien connues sur cette présidentielle : qui sera le candidat de droite traditionnelle, celui de la gauche de gouvernement et celui des verts. Le plus grand suspens concerne Nicolas Hulot. Il serait sur les rangs mais aurait retardé l’annonce de sa candidature, étant pris par l’examen approfondi du dossier du topinambour.

D’où la judicieuse idée du Syntec (pour mémoire, le Syndicat National du Topinambour Ecologiquement Citoyen) de créer un collectif de soutien du topinambour et d’envoyer un questionnaire sur la politique du topinambour aux candidats potentiels à la présidentielle. Un débat télévisé est même prévu avant le premier tour. Il sera retransmis sur BFM TV et sur Topinambour TV sur le canal 785 dans les box IPTV. L’objectif est de passer à la 4K. Pas la résolution des chaines TV, mais le poids des topinambours consommés par français et par an.

La révolution du topinambour fait évidemment face à son lot de résistances. A commencer par les industries de la patate et de la canne à sucre qui voient d’un mauvais œil ce légume sorti de nulle part marcher sur leurs plate-bandes. Elles sont allées jusqu’à bloquer le périphérique à Paris et le port du Havre pour protester contre la distorsion de concurrence induite par le topinambour, surtout dans sa version OGM dont les effets potentiellement indésirables n’ont pas été évalués sur une période probatoire de 50 ans. Des récoltes ont même été brûlées à la préfecture de Rennes par des agriculteurs en colère. De leur côté, les éleveurs de porcs voient le topinambour d’un bon œil car il leur permet d’être maintenant plus concurrentiel face aux éleveurs d’Allemagne. Tout cela devrait rapidement mener à la création d’une Loi Topinambour pour réguler ce secteur émergent.

Voici en tout cas les réponses des candidats en avant-première. Se sont manifestés : François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, François Hollande, Nicolas Sarkozy et Jean-Michel Billaut. Les petits candidats manquant de temps, de moyens et de financements occultes, ils ne sont pas en mesure de faire appel à un stagiaire d’école de commerce pour répondre aux enquêtes à la noix envoyées par tous les groupes de pression.

François Bayrou est probablement le candidat le plus enthousiaste sur le topinambour. Il souhaite en faire une priorité nationale.

Reponses Francois Bayrou

Chez Jean-Luc Mélenchon, tout est bon pour parler d’autre chose. C’est la révolte permanente. Il s’interroge sur les raisons de cet engouement soudain pour le topinambour. Serait-ce un nouveau dictat de Bruxelles ?

Réponses Jean-Luc Mélenchon

Pour Marine Le Pen, le topinambour est important mais orienté de manière privilégiée sur les français de souche profonde, comme les tubercules du topinambour.

Réponses Marine Le Pen

François Hollande défend de son côté son bilan correspondant à un programme improvisé en 2013 et pour lequel il n’avait pas été élu en 2012. Il propose aussi la création d’un Secrétariat d’Etat du Topinambour qui serait rattaché, après sa réélection, au Premier Ministre, au vu de son caractère éminemment transversal. Il promet que, lui Président réélu, son dirigeant ne serait pas issu de la promotion Voltaire de l’ENA. Jack Lang lui aurait déjà soufflé l’idée de créer une fête du topinambour le 21 décembre. Reste à mettre l’idée en musique !

Reponses Francois Hollande

Nicolas Sarkozy aimerait bien remettre la valeur travail à l’ordre du jour à l’occasion du renouveau du topinambour. Il juge que le programme Topinambour d’Alain Juppé et François Fillon sont trop timides et qu’il n’en fera qu’une bouchée. En privé, il jure qu’il placera les paires de topinambour de tous ses concurrents à la primaire des RL sur un croc de boucher.

Réponses Nicolas Sarkozy

Enfin, Jean-Michel Billaut, canditat à la Primaire.org, anticipe que le topinambour 2.0 va révolutionner le paysage et que les 1.0 et les énarques vont devoir s’adapter ou disparaitre. Notons au passage la création d’un collectif du topinambour qui a reçu plus de 87000 signatures pour sa pétition, plus que le nombre d’inscrits sur LaPrimaire.org.

Réponses Jean-Michel Billaut

Dans une seconde vague de questions, nous demanderons aux candidats déclarés comment ils positionnent la politique étrangère de la France au regard du topinambour. Peut-on intégrer le topinambour dans les accords TAFTA ? Est-ce que les chinois et les russes vont accepter une régulation de la culture des topinambours ? Comment éviter la baisse trop brutale des prix du topinambour avec la démocratisation de sa culture ?

La suite des événements

Voilà, vous savez tout du topinambour. Vous pouvez en suivre l’actualité en suivant le hashtag #topinambour.

Tout ou presque car l’histoire du topinambour ne fait que commencer à s’écrire. Vous en serez des acteurs involontaires ou pas dans les années à venir. Votre sort en dépend. Je vous tiendrai informé au fur et à mesure de l’avancement de la cause topinambourine. Si ça vous chante, vous pouvez aussi copier cet article dans votre traitement de texte préféré et faire un rechercher/remplacer de topinambour par le sujet de votre choix (schmillblick, shadoks, patate douce, numérique, objets connectés). On n’est jamais mieux servi que par soi-même !

Un grand merci au comité de soutien du topinambour et à ses premiers membres, Axel, Caroline et Guillaume – qui se reconnaîtront – et à Vincent Pinte-Deregnaucourt pour la version audio en chti de cet article.

 

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Publié le 22 juin 2016 et mis à jour le 9 juillet 2016 Post de | Actualités | 36746 lectures

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Céline est HPC, AI and Quantum strategic project manager chez Atos.
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Léa Bresque
Léa est doctorante, en thèse à l'institut Néel du CNRS en thermodynamique quantique, sous la direction d'Alexia Auffèves (en 2021). #quantique #recherche
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Emeline Parizel
Emeline est chef de projet web et facilitatrice graphique chez Klee Group, co-fondatrice TEDxMontrouge, gribouilleuse à ses heures perdues, joue dans une troupe de comédie musicale, co-animatrice de meetups et est sensible à l’art et à la culture. #création
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Elvira Shishenina
Elvira est Quantum Computing lead chez BMW ainsi que présidente de QuantX, l'association des polytechniciens du quantique. #quantique
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Marie-Noëlle Semeria
Marie-Noëlle est Chief Technology Officer pour le Groupe Total après avoir dirigé le CEA-Leti à Grenoble. #recherche
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Gwendolyn Garan
Gwendolyn est travailleuse indépendante, Game UX Designer, Game UX Researcher (GUR) et 2D Artist pour le jeu vidéo, étudiante en Master 2 Sciences du Jeu, speaker et Formatrice sur l'autisme et la neurodiversité, l'accessibilité et les systèmes de représentation dans les jeux vidéo. #création #jeuvidéo
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Alexandra Ferreol
Alexandra est étudiante d'un bachelor Game Design à L'Institut Supérieur des Arts Appliqués (année scolaire 2019/2020) #création #jeuvidéo
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Ann-elfig Turpin
Ann-elfig est étudiante en deuxième année à Lisaa Paris Jeux Vidéos (Technical artist, 3D artiste), année scolaire 2019/2020. #création #jeuvidéo