Dans ce dernier épisode de ma couverture de LeWeb 2011, nous allons traiter de quelques uns des moyens techniques mis en œuvre, notamment dans la vidéo.
Production vidéo
La conférence LeWeb s’appuyait cette année sur les moyens techniques des plus grandes productions télévisuelles. Avec un équipement de plateau de télévision de compétition et une diffusion en direct de la conférence sur Internet sur trois streams simultanés (salle plénière, seconde salle et studio d’interviews).
Les caméras vidéos utilisées en plénières comme dans les autres salles étaient de gabarit TV broadcast avec des capteurs Super-35 mm, les plus grands du marché pour la télévision. Elles étaient équipées de zooms ultra-puissants avec des radios d’agrandissement de x100, x96 et x60 permettant de zoomer sur un visage au fond de la salle pour des plans de coupe. La seconde photo illustre bien cela !
Dans la salle plénière, une seule caméra était équipée du zoom Digi Super 100 XS de Canon. Il dispose d’une focale de 9,3 à 930 mm, ce qui en équivalent 24×36 doit représenter approximativement un 14 mm x 1400 mm. Cela va donc du très grand-angle au super-téléobjectif. Sachant que l’on peut y ajouter un doubleur de focale et atteindre donc 2800 mm. Le Digi Super 86 II XS démarre aussi à un équivalent de 14mm et s’arrête à 1200 mm. Tout ceci est à comparer avec les zooms d’appareils photo réflex qui dépassent rarement les 400 mm. Et le plus gros téléobjectif Canon est un 800 mm.
L’équipement de prise de vue en plénière intégrait également une “dolly”, une grue avec caméra téléguidée pour les plans larges de la salle.
Enfin, il y a avait également une nouveauté avec cette caméra dotée d’un objectif grand angle montée sur rail et également téléguidée. L’année précédente, les vues équivalentes étaient prises par un caméraman utilisant un Steadicam (harnais de stabilisation). C’est moins fatigant de téléguider une caméra sur rail ! Par contre, cela génère un incessant chassé croisé avec les photographes qui cherchent à éviter la caméra ainsi que son gros cordon ombilical.
On la voit ci-dessous avec, plus bas, les deux opérateurs qui la pilotaient.
Derrière ces caméras connectées en liaison coaxiale SDI se situaient un car de régie AMP à l’extérieur des Docks. Loic Lemeur l’avait même visité vers la fin de la conférence, pendant une session plénière, suivi par une caméra sans fil. Un second car technique est en général présent. C’est dans celui-là que sont rangés les matériels utilisés pour la prise de vue.
Des caméras avec les mêmes objectifs Canon étaient aussi utilisées dans la seconde salle de conférence où avaient notamment lieu les pitches des startups. Comme depuis une ou deux éditions de LeWeb, ces pitches sont dument enregistrés et disponibles sur YouTube. Il sont ainsi exploitables par les startups pour leur marketing.
La production vidéo était complétée par un studio pour des interviews monté dans un des halls des Docks et sponsorisé par IBM. Avec des caméras de plateau plus légères.
Le bazar installé en régie pour ce studio était lui aussi impressionnant :
Du côté streaming et versions en différé, toutes les vidéos étaient disponibles en 1080p sur une chaine dédiée YouTube. Même si la bande passante allouée à YouTube chez certains FAI comme Free en dégrade souvent l’expérience !
Contrôle d’accès
Le contrôle d’accès à la conférence avait lui aussi visiblement bénéficié d’un upgrade cette année. Ce qui veut dire qu’il devait y avoir une masse jugée critique de resquilleurs les années précédentes.
Ce contrôle s’appuyait sur plusieurs dispositifs :
- Un badge avec la photo du participant.
- Un logo ultra-violet dans ce badge qui était vérifié avec une lampe UV par les gardiens à l’entrée des Docks.
- Un composant RFID intégré dans le badge qui au vu de sa forme avait une portée de plusieurs mètres. L’adhésif et le badget RFID sont de la société UPM Raflatac. Il s’agit d’un DogBone dont la brochure est ici. C’est un composant habituellement utilisé dans les process de Supply Chain pour tracer des colis et qui est utilisée dans la grande distribution. Le circuit RFID fonctionne dans la bande des 860-960 Mhz et a une mémoire de 240 bits. La technologie de laminage de la puce RFID et de son circuit provenait de Nagra ID, une filiale du groupe Suisse Kudelski. Une autre filiale du groupe Kudelski, Nagravision, fournit le système de contrôle d’accès de Canal+.
Le badge avait l’air d’être programmé à distance rapprochée par cet engin :
- Un bracelet plastique mis autour de la main en dernier ressort.
Le composant RFID du badge servait visiblement à compter le nombre de participants entrant et sortant de chaque building. Il n’était cependant pas relié à un service utilisateur tel que Presdo Match pour localiser les participants à la conférence. Modulo un processus adéquat d’opt-in, c’est peut-être un usage que l’on verra débarquer d’ici peu !
J’ai croisé après LeWeb des participants de grandes entreprises qui avaient été bien gênés par le dispositif de sécurité des badges. Ne pouvant pas consacrer deux ou trois jours de leur temps de travail à une telle conférence, il avaient ainsi l’habitude de partager un même badge entre plusieurs personnes, une par jour. Là, ce n’était plus possible. Un tarif à la journée pour une telle conférence répondrait à ce besoin, mais ne serait probablement pas optimum pour en amortir les couts fixes.
WiFi
Alors, marchait ou marchait pas ? En fait, le Wifi fonctionnait plus ou moins bien selon le moment dans la journée. Il semblait fonctionner moins bien que l’année dernière. La raison ? La participation plus importante et le nombre accru d’appareils que chacun utilise maintenant. Il y avait aussi des interférences et la bande passante hertzienne était saturée. LeWeb est un des plus grands rassemblements de geeks en Europe dans un espace aussi confiné !
Le système de Wifi avait été installé par la société britannique Max Wifi. Ce dernier indique qu’il y avait 4500 appareils en ligne qui avaient uploadé 2 Téraoctets pendant la conférence. Certains participants utilisaient jusqu’à cinq appareils connectés en Wifi. La partie qui fonctionnait le mieux était les connections Ethernet installée aux premiers rangs de la salle de plénière. Le dimensionnement de l’installation était impressionnant : 24 km de câble réseau, 85 points d’accès Wifi d’origine Meraki Access Points et 50 switches Gigabit, le tout installé par des équipes compétentes.
Heureusement, en prenant son mal en patience, on arrivait à se reconnecter au bout de quelques minutes ou dizaines de minutes. Pendant l’ensemble de la conférence, j’ai du être bloqué au nez seulement 20% du temps. On peut survivre dans ces conditions, sauf lorsque l’on fait du live tweet ou du live blogging d’un événement. Ce qui n’était pas mon cas comme vous le savez !
Epilogue
Ce cinquième article conclut la série pour LeWeb 2011.
LeWeb reste un événement fascinant par son ampleur, par ses intervenants, ses participants et sa dimension internationale. La barre est mise plus haut chaque année.
LeWeb est cher pour le commun des mortels, même s’il existe des tarifs préférentiels pour certains. Grâce au streaming live, qui était de très bonne qualité, on pouvait heureusement profiter du contenu sans rien débourser ni se farcir les transports pour aller aux Docks d’Aubervilliers. C’est finalement le networking qui est une denrée marchande, pas les contenus. Il a surtout de la valeur pour sa dimension internationale, très rare en France. Si vous voulez networker à l’échelle française voire parisienne, il existe heureusement de nombreux autres événements tout au long de l’année et plus abordables pour ce faire.
Pour mémoire, mes photos de l’événement sont dans ce portfolio dans les galeries de ce blog. Il y en a plein d’autres de photographes divers sur Flickr.
Signalons également le grand nombre de données publiées par l’organisation de LeWeb sur leur site.
Et rendez-vous pour LeWeb 2012…
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L’ensemble des articles sur LeWeb 2011 :
LeWeb 2011 – Vue d’ensemble
LeWeb 2011 – Semaine Numérique
LeWeb 2011 – Startups
LeWeb 2011 – Plénières
LeWeb 2011 – Moyens techniques
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Le web 2012 sera t-il à Paris ou à Londres ? ou seconde hypothèse si Loic/Géraldine développe leweb dans plusieurs villes du monde (voir remarque de Robert Scobble à Loic sur scène) alors l’évènement de Paris pourrait perdre son caractère exclusif ou son intensité internationale …
Eux seuls peuvent répondre à ces questions !
Londres ferait des pieds et des mains pour avoir LeWeb chez eux, de préférence de manière exclusive en Europe. Ils pourraient proposer par exemple que l’événement change de ville en Europe chaque année. Il ne perdrait pas forcément de lustre, mais la France y perdrait quelque peu.
Merci pour ce billet, Olivier – toujours aussi compréhensif
LeWeb 2012 sera bien à Paris, toujours aux Docks où nous avons une belle équipe, de l’espace, etc. – – vous pouvez déjà réserver le 4, 5, & 6 décembre 😉
Bises
Thanks Michelle. Précision pour les non anglophones : tu entendaiss complet ou exhaustif avec ton “compréhensif” (comprehensive) !
Merci Olivier pour cet article très bien “vu” et qui résume bien notre travail…
Ce fut un vrai challenge et un vrai plaisir de déployer de gros moyens télévisuels pour un évènement aussi dense sur 3 jours.
LeWeb Paris méritait bien cela!
Nous serons là pour la captation du LeWeb 2012 avec toute cette belle équipe que j’ai eu le plaisir d’orchestrer…
En attendant le cru 2012, BEST WISHES…et longue vie à “Opinions Libres”
Thierry LAND (Directeur de Zero 7 Productions – (Captation/réalisation video pour LeWeb)
Merci pour le feedback, ce qui permet au passage de donner le crédit à la Zero 7 Productions !