C’était ma première participation à un voyage "officiel" et aussi mon premier voyage en Asie. D’autres bloggeurs comme Loic Lemeur ont eu l’occasion de commenter de tels voyages. Lui avait eu droit à l’avion présidentiel et à un diner à la Maison Blanche (en novembre 2007). Une expérience qui l’a marqué, ce que je comprends mieux maintenant.
Ce post sera la partie la plus “carte postale” de mon compte-rendu…
En avion
Je vous passe les détails sur les voyages en avion. Mais ne résiste pas à vous faire partager quelques moments de ce voyage. A commencer par cette vue du ciel de la Mongolie, sous la neige.
Puis ces manœuvres navales à quelques dizaines de kilomètres de Séoul ci-dessous, dont il ne faut pas oublier qu’elle est à peine à 40 km de la Corée du Nord. Comme le disait le Sénateur Le Grand en visitant le showroom domotique de Samsung : “quand on pense qu’à 40 km, ils ne savent pas que tout cela existe !”.
Un peu plus loin, on tombe sur un chapelet d’iles. Elles font un peu penser à l’ile de Scaramanga de “l’Homme au pistolet d’or”. Les toits sont bleus. En fait, ce sont des iles qui sont toutes occupées par l’armée coréenne. Et les toits sont bleus parce qu’un président de la Corée du temps de la dictature aurait décidé dans les années 1980 de rendre ces bâtiments plus conviviaux.
A Séoul
Sur le chemin après l’aéroport de Séoul, on voyait au loin le bâtiment du parlement Coréen. J’ai appris qu’un autre parlement plus grand avait été construit dans l’anticipation d’une réunification avec la Corée du Nord. Mais qu’il est inutilisé depuis fort longtemps par la force des événements qui n’ont pas eu lieu !
Puis, arrivé dans ma chambre d’hôtel à Séoul, je me suis demandé quelques temps comment allumer la lumière du bureau. La solution : utiliser la télécommande sur la table de chevet (ci-dessous). Pratique pour tout contrôler de son lit. Mais parfois, le mieux est l’ennemi du bien !
L’agglomération de Séoul comprend 20 millions d’habitants sur les 48 du pays. La Corée est presque une ville-pays ! Il est difficile d’y croiser de la verdure. Chaque bâtiment a par contre sa statue car la loi d’exige, un moyen direct d’encourager la création artistique. Quand les bâtiments ne sont pas des statues eux-mêmes (ci-dessous). Les plus anciens bâtiments datent de 1950, date de la destruction quasi-complète de la ville au moment de la guerre de Corée, avant l’arrivée du Général Mac Arthur.
Pour finir, entre deux visites le second jour à Séoul, nous sommes passés en voiture le long d’une file d’attente de près de un kilomètre de personnes qui allaient visiter la dépouille du Cardinal Stephen Kim Sou-hwan qui venait de décéder la veille. Ce Cardinal était très respecté dans ce pays (qui compte environ 10% de catholiques et 20% de protestants) du fait de son rôle dans la défense des droits de l’homme pendant la phase dictatoriale de l’histoire après-guerre du pays.
Tokyo
A Tokyo, ce qui m’a le plus impressionné est la visite du quartier de Akihabara. C’est la rue Montgallet de la ville, le temple des geeks, sauf que… c’est immense et totalement ahurissant ! En y marchant une demi-journée avec les deux Pierre de la délégation (Pierre Bonis et Pierre Joo), je n’en ai pas vu le bout. Une grande avenue pas loin d’une gare de train et de métro, des rues adjacentes, et des allées de 1,5 mètres de large dans les rues forment une sorte de fractale de boutiques, magasins et department stores de produits électroniques ou de mangas. A ceci près que presque tous ces points de vente couvrent tous les étages de leur bâtiment.
Le tout avec de nombreuses spécificités au delà de la richesse de l’offre qui permettent au passage de mieux comprendre le rôle des TICs au Japon :
- Des prix élevés, souvent plus chers qu’en France. J’ai du abandonner l’idée de rapporter quelques objectifs photos pour compléter mon arsenal ! C’est parait-il lié à la montée récente du cours du Yen. Il y a deux ans, les prix étaient inférieurs de 30% aux prix en France ! Cela enlève l’attrait “shopping” de l’endroit, mais pas du tout son côté exotique et extrême.
- Une grande part de ces magasins vendent des produits d’occasion. Parait-il parce que les japonais ont le tempérament collectionneur. Peut-être aussi à cause du point précédent. On trouve des PC d’occasion, des appareils photo et optiques d’occasion, et aussi de la mémoire d’occasion (clés USB, cartes SD, etc). Un des rares domaines où on pouvait éventuellement faire quelques affaires.
- Le matériel électronique est le plus souvent de marque japonaise. On trouve bien des iPhone d’Apple que des vendeuses de rues cherchent à pousser. Mais l’absence de clavier semble être un handicap pour le joujou d’Apple. Au contraire, on trouve plein de claviers de toutes sortes, BlueTooth dans les rayons d’accessoires.
- Il y a beaucoup de composants électroniques de tous âges : résistances, condensateurs, transformateurs (en partie issus de surplus de l’armée américaine qui remontent donc aux années 1940) mais aussi des câbles, des LEDs, des instruments de mesure et aussi pas mal de matériel de télésurveillance. Caméras vidéo, stylos-caméras, casquette caméra, sac caméra, etc.
- Dans les magasins de mangas multi-étages, les mangas pour gamins côtoient les mangas pour adultes. Un grand magasin de mangas, c’est huit étages avec des BD de mangas, des accessoires de mangas (comme ces tapis de souris avec repose poignets suggestifs ci-dessous), des CD audio de mangas, des DVD de mangas, des posters de mangas, et aussi des bourses d’échanges de cartes de mangas. Le tout pour un pays de gens passionnés de mangas, enfants comme adultes.
- Des bâtiments curieux comme celui-ci, à cinq étages, mais de trois à quatre mètres de large. Un autre ressemblait à une petite copie du centre Beaubourg avec des escalators sous verre à l’extérieur.
- Des game stores en pagaille avec des jeux d’arcades, tels que celui-ci avec une projection d’images sur une demi-sphère.
- Le “street marketing” avec ses jeunes japonaises sapées comme pas deux, tristounettes à merci, et faisant la promotion de choses pas très claires. Ces demoiselles comme les passants ne parlant pas l’anglais, il était difficile de comprendre de quoi il s’agissait. Tout ceci confirmait le côté replié sur lui-même du Japon. Côté que l’on retrouve dans leur relation aux standards dans les TICs : préférence à la création de standards locaux (remember le MemoryStick de Sony…), protectionnisme social (pas d’immigration) et technologique (prédominance des marques japonaises).
Plus généralement, j’identifie maintenant parfaitement la source d’inspiration de films de SF comme Blade Runner ou de la poursuite sur Coruscant du début de Star Wars 2 – Attack of the Clones. C’est Tokyo !
Bon, et puis, nous n’avons pas eu de tremblement de terre à Tokyo. Les bâtiments sont d’ailleurs bien isolés : il n’y avait aucun bruit et aucune vibration dans l’hôtel alors qu’il n’était pas loin de l’intersection de deux lignes de métro et de deux voies rapides aériennes.
Les meetings
Les personnes rencontrées dans la visite officielle étaient en général de bon niveau : un Senior VP de SK Telecom, le CEO de NC Soft, le patron de Samsung Electronics. Une exception avec Panasonic qui faisait visiter son show room avec comme personne de rang le plus élevé… son Directeur.
Les entreprises visitées ont aussi une division du travail claire entre exécutants et managers. Toutes les visites de showroom étaient commentées par des hôtesses (en général charmantes), et sans un mot des managers présents… ou pas ! Sans compter les hôtesses qui sont juste là pour nous indiquer la direction à prendre, au pas près. Comme dans la séquence de l’arrivée au restaurant dans le film Kill Bill pour ceux qui connaissent.
Ceci était accentué par le côté très formel de pas mal d’entretiens. Comme avec Seven&i, une visite sur la monétique à Tokyo. Leur management faisait penser à un groupe de Yakuza, et me rappelait un peu cette autre séquence de Kill Bill où Uma Thurman entre dans la salle de conseil de la mafia avec des mecs avec des tronches pas possibles qui suent. Mais elle n’a pas coupé de tête à la fin du meeting…
Dans tous les cas, les réunions se terminaient par un échange protocolaire de cadeaux entre NKM et les VIP accueillants. Avec des cadeaux français qui ne doivent pas dépasser 35€. Ci-dessous chez JR-East (chemins de fer).
Et ici, dans la branche BTP de Samsung qui présentait son appartement du futur.
Nos hôtes avaient souvent le sens de l’accueil et de la personnalisation. Tel Samsung dont les murs et planchers d’écrans de leur showroom affichaient qui des photos andywharholisées de NKM et son nom. Ou bien Panasonic qui poussait le bouchon plus loin en affichant le nom de NKM et son titre sur un énorme panneau à LED externe au bâtiment.
On avait aussi droit à la photo officielle, parfois remise imprimée à la fin de la visite comme chez SK Telecom à Séoul ou chez Panasonic à Tokyo. Ci-dessous à Séoul, les hommes étaient prêts au garde à vous pour la photo mais pas les femmes !
Chaque entreprise accueillante avait son équipe média avec un ou deux photographes bien équipés (je suis tombé sur un Canon 5D Mark II chez NC Soft… que j’ai testé sur place) et un caméraman broadcast pour enregistrer tout ce qui se passait et le diffuser ensuite aux collaborateurs de l’entreprise. De la communication interne avec des moyens ! J’avais une sacrée concurrence !
Les contenus captés
J’étais bien chargé, avec mon réflex Canon EOS 5D et quelques objectifs, un compact Canon G10 et un enregistreur audio Olympus. J’ai ainsi collecté 50 Go de "matériel" avec ces deux appareils. Ce qui donne au bout du compte :
- Les photos : plusieurs milliers, sachant que j’en ai extrait les meilleures pour les partager avec vous dans les galeries de ce blog Web Album : le premier jour et le second jour en Corée, le premier jour et le second jour au Japon, et enfin, le troisième jour au Japon pour la visite du quartier Akihabara (sans NKM). J’ai réalisé ces prises quasiment toujours sans flash. En basse lumière, j’utilisais un 50 mm à grande ouverture (1.4). Et sinon, un télé 70-200 ouvrant à 2.8. Le style plus intimiste des photos de NKM est un peu différent des photos que vous trouverez d’elle en cherchant sur Google Image.
- Les vidéos. J’ai surtout filmé les démonstrations, comme celles des robots à Tokyo ainsi que divers discours de NKM. Et puis, des morceaux de la visite de Akihabara. Problème : j’en ai pour 8 Go ! J’en posterai le contenu au fil de l’eau pour les posts suivants.
- L’audio avec la quasi-intégralité de la conférence de presse de NKM auprès de la presse française à Tokyo avec son rapport d’étonnement. Elle dure 51 minutes, sachant que le son s’améliore vers la douzième minute.
Ceci est complété par le compte rendu de visite séquentiel de NKM sur Facebook dans quatre notes: Séoul, l’Asie créative, à Séoul, création et diffusion de contenus numériques, première journée à Tokyo, et des puces et des robots.
Prochain épisode : les spécificités culturelles et sociétales de la Corée et du Japon et leur impact sur les innovations numériques dans ces pays.
A lire également au sujet du voyage de Nathalie Kosciusko-Morizet en Corée et au Japon :
Jusqu’où peut aller la Politique 2.0 ?
Avec NKM en Corée et au Japon
La délégation
Culture et innovations
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Tokyo n’a pas seulement été la source d’inspiration mais bien le lieu de tournage de Blade Runner!