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Avec Fanny Bouton, j’ai eu le plaisir d’accueillir Philippe Grangier dans le vingt-et-unième épisode des entretiens Decode Quantum coproduits avec Richard Menneveux de Frenchweb / Decode Media et lancés il y a maintenant un an en mars 2020.
Philippe a été thésard d’Alain Aspect au moment du montage de la fameuse expérience de 1982 qui démontrait l’intrication quantique de photons qui est à la base de la seconde révolution quantique. Il a ensuite mené des recherches dans différents domaines qu’il évoque avec force pédagogie dans la discussion. À commencer par la cryptographie quantique et les télécommunications quantiques, et aussi son implication dans l’aventure entrepreneuriale SequreNet terminée en 2017 sur laquelle il nous livre quelques intéressantes leçons.
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Après plusieurs années de longue gestation, rallongée par la pandémie covid-19 et un bon nombre d’aléas politiques, la stratégie quantique nationale a enfin été lancée le jeudi 21 janvier 2021 par le Président de la République Emmanuel Macron à l’occasion d’une visite du laboratoire C2N du CNRS sur le Plateau de Saclay.
Ce moment était attendu de longue date par les acteurs du domaine qui commençaient à s’impatienter. Si l’État est souvent critiqué pour avoir tendance à vouloir se mêler de tout, il était attendu au tournant dans ce domaine. En effet, les technologies quantiques relèvent d’un investissement à long terme et avec une forte pondération de recherche publique, le tout dans un paysage mondial où tous les États se sont engagés dans cette course. On est en plein dans les attributions de l’état entrepreneurial, un motto popularisé par l’économiste italo-américaine Mariana Mazzucato dans le fameux The Entrepreneurial State: Debunking Public vs. Private Sector Myths (2013).
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Dans mon post précédent portant sur le compte-rendu du CES 2021, je faisais état de l’étonnante présence de trois startups quantiques dont deux issues des Pays-Bas (Qblox et Orange Quantum Systems). Les exposants français comprenaient aussi quelques sociétés des deep techs, notamment celles qui officient dans le champ des composants électroniques telles que STmicroelectronics et Sequans ou celles des batteries.
Elles n’étaient cependant pas bien nombreuses en proportion. Est-ce une faiblesse de la French Tech de ne pas avoir de startups réellement deep techs, à la bordure des “hard techs”, celles qui essayent de repousser très loin les limites de la science et des technologie ? La question reste ouverte et est liée à la capacité à générer des startups à partir des travaux de chercheurs, que ce soit pas les vocations de chercheurs-entrepreneurs ou pas le rapprochement entre chercheurs et entrepreneurs.
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