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3 commentaires ont été soumis sous ce pseudo et avec le même email.
Le premier commentaire date du 8 février 2009 et le dernier est du 30 mai 2009.
Bonjour
Merci Olivier. une seule question que je me pose : pourquoi de tels délais ?? un projet collaboratif, cela en se monte pas en un mois, d’autant que le formulaire de soumission est assez costaud.
Donc, désolée de cette parano, mais il est quand même difficile de ne pas se poser la question : cet appel à projet n’est il pas AUSSI destiné à quelques acteurs bien informés qui s’y sont déjà préparés ?
evidemment, on va me dire que l’entreprise ne doit pas sortir un projet ni un consortium de son chapeau et qu’elle doit avoir déjà des bases solides …. oui, sauf que par exemple, si on parle du web2, c’est essentiellement des acteurs de tailles réduites qui n’ont pas la masse nécessaire pour avoir dans leur carton des projets déjà tout prêt, ou presque.
A part ça, appel très intéressant, ouvert sur l”innovation comemrciale”, ce qui est très bienvenu, mais l’acteur public n’a pas mis ses formulaires de demandes en concordance avec cela, lisez les, tout est orienté techno. ceci est un point qui devra être amélioré.
Merci olivier à nouveau.
Rebonjour
Tout à fait en ligne avec votre réponse Olivier, en particulier sur les auters inconvénients du CIR, dont la trésorerie !
La dimininution des 40% ne concerne qu’oséo innovation.
Pour la réponse d’Hervé, bien entendu, on devrait mettre Start up et gazelles dans le même panier. Mais quand on est banquier, on est plutot tenté de les distinguer ….
Un élèment que je souhaiterais rajouter. Pour moi, ce qui asphyxie en premier lieu les start ups, c’est le manque de capital risque à l’early stage. Car sans cela, Oséo ou non, une entreprise innovante ne tient pas. Oséo, tout comme l’état, ne peut se substituer à cette masse d’argent privée, absolument vitale pour le dynamisme de l’innovation !
Karine.
Bonjour Monsieur Ezratty
Merci de cet article qui met en lumière quelques constats que je confirme, de ma position de conseil spécialisée dans le financement de la R&D depuis 15 ans.
J’aimerais rajouter quelques élèments :
– Le budget Oséo 2009 a fondu de 40% par rapport à 2008.
– Il demeure cette année encore tout à fait insuffisant pour l’Ile de France et en particulier pour Paris.
– Face à la difficulté de servir tout le monde, Oséo a effectivement posé ds critères de sélection orientés vers la PME de croissance ainsi que la “rupture technologique”.
Je souhaite placer cette évolution dans une double perspective : celle de la fusion ANVAR/BDPME il y a 3 ou 4 ans et celle de l’évolution récente du crédit impot recherche.
– L’évolution actuelle d’Oséo innovation a une logique si nous la replaçons dans le cadre de la fusion opérée il y a quelques années entre la BDPME et l’ANVAR, fusion à mon sens contre nature. La BDPME (aujourd’hui Oséo financement) et l’ANVAR (auj. oséo innovation) n’ont ni les mêmes approches, ni les mêmes cibles. Pourtant, on tente depuis le départ de créer des produits communs entre les deux et malheureusement,c’est bien la logique financement qui a déteint sur celle d’Oséo innovation. La logique d’Oséo financement est celle de la PME de croissance, celle du prêt bancaire, uniquement accordé aux entreprises à beaux bilans (donc exit les start ups innovantes). L’évolution que vous décrivez est aussi à replacer dans ce contexte et nous pouvons même poser la question de la nature de l’aide innovation d’ici quelques années : on peut supposer la disparition progressive ou le confinement de l’avanace remboursable à taux zéro en cas de succès commercial pour son remplacement par du prêt avec taux d’intérêt, quelque soit l’issue commerciale du projet.
– Il faut également replacer la chute du budget Oséo dans la perspective de l’augmentation du crédit impot recherche (CIR). L’état semble vouloir soutenir la R&D davantage via le CIR (qui est une véritable subvention pour les entreprises non bénéficiaires) que via Oséo. Seul hic, et il faut bien connaitre le CIR pour cela : la barrière à l’entrée est plus forte. Là où Oséo innovation finance de la R&D très appliquée, voire parfois de service, le CIR lui est beaucoup plus restrictif en matière de nature de R&D et soyons clairs,si les textes du CIR étaient suivis à la lettre, seule une poignée de PME y aurait droit car tout est très orienté R&D amont : verrous technologiques, obstacles scientifiques … Si ceci ne pose aucun problème dans certains secteurs comme la biotech, ce n’est pas le cas dans les technologies de l’information où la généralisation de l’open source et la formidable créativité logicielle ont déplacé les efforts de la R&D technologique à la R&D plus marketing, éditoriale, bref … le service. Donc, même si l’on pourait croire que le CIR vient compenser à terme la baisse Oséo, en pratique, ses conditions d’accès n’ont rien de simple.
Au de là de cette mise en perspective, je souhaite ajouter :
– Oséo, lors de l’éclatement de la première bulle Internet avait joué un rôle de soutien formidable pour les PME : là où nous avions constaté un repli de l’investissement privé capital risque, Oséo a réellement assuré et soutenu énormément de projets. Ceci ne se renouvellera pas aujourd’hui.
– je voudrais enfin tempérer quelques points.
Oséo continue à aider des PME non gazelles, parce que dans les faits, vous avez certains chargés d’affaires qui demeurent sensibles à l’entrepreunariat, à la start up, aux beaux projets et qui de fait, mettent parfois de coté les directives hiérarchiques, et donnent effectivement un coup de pouce à des projets. Vous en avez effectivement d’autres qui vont pretexter de cette nouvelle orientation pour ne pas prendre les projets dont ils n’ont pas envie. Ceci c’est la part de l’humain. Mais il est vrai qu’il faut s’attendre, d’ici quelques années, à ce que les plus volontaires des chargés d’affaires n’aient plus les mêmes marges de manoeuvre.
– Je voudrais également tempérer votre titre “Oseo Asphixie les atart ups”.
Tout d’abord la règle du 1 pour 1 en terme fonds propres / aides. Les gens d’Oséo devrait cesser de l’énoncer car non seulement effectivement c’est au cas par cas, mais en plus, elle n’est pas justfiée. Il est de nombreux cas où Oséo fait bien de prévoir de demander plus de fonds propres au vu de la fragilité de certaines sociétés, sans quoi elle peut tout aussi bien dans certains cas jeter son argent (qui est celui du contribuable) par les fenetres. On ne peut pas demander à Oséo de ne pas mener une analyse financière poussée d’un coté et de l’autre stigmatiser la mauvaise utilisation de l’argent public. Ce n’est pas ce que vous faites dans votre article, mais il faut comprendre également que ces institutions sont regardées par la cour des comptes, par Bruxelles et qu’elles doivent également montrer qu’elles allouent les aides avec une certaines rationalité économique.
Plus que jamais, les entrepreneurs doivent considérer l’aide publique pour ce qu’elle est réellement : une cerise sur le gateau, pas une manne essentielle à leur survie, sans quoi effectivement, ils seront asphyxiés.
Merci encore pour votre article car il est très important que la situation de l’innovation en France soit montrée telle qu’elle est réellement.