L’innovation c’est la diversité, la confiance, une société ouverte et sans corporatismes, un enseignement qui ne cloisonne pas à vie les individus comme idiot ou à haut potentiel dès l’âge de 18 ans sous prétexte qu’il sont fort en math et ont passé le bac S avec mention (à mon époque s’était le C, mais le changement de lettre n’a pas changé les règles du jeux !), une société où l’on peut apprendre en marchant c’est à dire pouvoir se tromper de chemin et revenir au point de départ pour repartir sur de nouvelles bases sans boulet au pieds, une société où les plafonds de verre ont été brisés pour que l’information et les compétences circulent d’un milieu à un autre, que les fils/filles de contexte familiale peu favorisés puissent avoir une vraie chance d’exprimer leur intelligence (quelle que soit sa forme, car la sélection par les maths ne révèle qu’une forme bien particulière d’intelligence), une société où les patrons ne font pas du sujet financier (course à la subvention, perpétuel rengaine sur le trop plein de charges, etc.) le seul obstacle à leur capacité d’innover ou tout simplement durer, une société où à plus de 50 ans on n’est pas devenu un poids encombrant rapidement mis au chômage pour le restant de ses jours mais au contraire reconnu comme un professionnel bourré d’expériences (bonnes et mauvaises, mais au moins concrètes et opérationnelles).

J’étais hier soir à une conférence d’un de ces nombreux « club » d’innovateurs, résultat : 2 heures de monologue entre ces messieurs de la tribune, pour à peine 10 minutes de débat avec l’auditoire ! Le tout suivi d’un cocktail où bien évidemment chacun reste entre soit et où il serait plus que hardi de vouloir intervenir dans une conversation d’un groupe dont vous ne remplissez pas les codes (cravate, président de tel ou tel comité, fils d’un tel, etc.).

Merci à X.Niel mais que l’on soit logé à la cave, dans le garage des parents, ou à la future Halle Freyssinet ne change rien aux problèmes STRUCTURELS mentionnés ci-dessus.
Bien sûr que ce monsieur ne peut pas tout faire mais il n’empêche qu’utiliser sa renommée pour bousculer les codes, les habitudes, serait de sa part tout fait courageux. Il sait d’ailleurs très bien le faire pour ses propres affaires !

Je suggère donc que vous proposiez à X.Niel que vous connaissez certainement d’organiser un lieu de débat (réel ou virtuel) où, avec les précautions d’usage pour éviter la cacophonie et autre nom d’oiseaux, les vrais problèmes STRUCTURELS soient débattus mais surtout RESOLU. Car il est définitivement clair que les politiciens ne sont pas à la hauteur de ces enjeux. Alors n’organisons pas un printemps révolutionnaire (et sanglant comme dans d’autres pays) mais un printemps de la remise en cause/question des situations figées héritées des trente glorieuses.

Tout cela en n’oubliant pas une chose essentielle : l’économie, innovante ou pas, est au service de la communauté humaine que nous formons tous ensemble PAS l’inverse.

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