Opinions Libres - Le Blog d'Olivier Ezratty

Soirée optimiste à l’IE Club

Post de Olivier Ezratty du 28 septembre 2006 - Tags : Actualités,Internet,Logiciels,Médias,Startups | 1 Comment

Faisant suite à sa dernière soirée consacrée aux jeunes pousses du logiciel, l’IE Club récidivait le 26 septembre 2006 avec une conférence de deux heures bien remplies sur “Les stars de demain”. Avec un mélange de stars d’hier, d’aujourd’hui et de demain, nombre d’intervenants étant dans la catégorie des “serial entrepreneurs”. Le message qui en resortait était plein d’optimisme car basé sur de nombreuses réussites éclatantes, notamment des réussites internationales telles que NetVibes.

Réussites qui m’inspirent cette nouvelle définition du Web 2.0 en plus des 512 qui existent déjà :

Cela a commencé avec Pierre Chappaz (CEO Wikio, co-CEO NetVibes, Chairman Photoways, ex-CEO Kelkoo – n’en jettez plus) qui nous a balayé rapidement sa définition du Web 2.0: lame de fond de long terme, solutions permises par le haut débit, contributions des Internautes notamment via les blogs. Puis d’aller dans son sujet favori: la recherche d’informations et la solution apportée par Wikio. Et de nous communiquer cette ferveur quasi-religieuse du Web 2.0, palpable en Californie.

Autour d’une table ronde bien droite et virtuelle, Tariq Krim (de NetVibes) a évoqué l’aventure NetVibes. Pour lui, les RSS ont “déportalisé” l’information. Ce n’est pas facile à faire admettre aux médias! Et monter un projet ne coute pas cher. Au départ tout du moins! L’international est un passage obligé, ce qui sera répété par tous les autres intervenants. Pascal Lorne de Miyowa a quant à lui démarré sa première année à faire du business uniquement avec l’étranger pour des raisons contractuelles avec l’ancienne société qu’il avait revendue. Maintenant, il fait toujours 90% du CA hors de France. Cette contrainte était fort salutaire! Miyowa fournit un logiciel de messagerie instantané pour mobiles et dispose d’une belle brochette de clients telcos! Il répond à un besoin clairement identifié: vivre avec sa “communauté” dans la poche. C’est du viral et de l’addictif, tout pour plaire! Stéphane Bohbot de Modelabs fabrique des téléphones mobiles sur mesure pour de grandes marques btoc. Il ne paye pas de mine. Il n’empêche qu’il fait 150m€ de chiffre d’affaire et sa boite 250 personnes! Créée en 1996, elle est financée entre autres par Axa Private Equity. Im-pres-sionant! Par contre, le site web en Flash, il faudrait éviter! C’est passé de mode! Dominique Agrech de XAnge Private Equity s’est positionné comme un analogue du producteur de cinéma. Excellent: son voisin Stéphane Bohbot se rappelait qu’il avait retoqué son business plan il y a bien longtemps! Pour réussir, il faut être là au bon moment, créer le bon écosystème. OK.

Marc Simoncini de Meetic était une autre guest star de la soirée. Il nous a raconté son parcours personnel, comment il a vécu l’aventure du Minitel où l’on s’extasiait de pouvoir afficher une carte de France avec des pixels “carrés”, comment il faisait du Web 2.0 en 2000 (avec iFrance) et finalement du 1.0 en 2006 (avec Meetic où les gens payent pour utiliser le service!).

Pour lui, la révolution principale, c’est la photo et la vidéo. Le Web 3.0 sera là lorsque l’on fera de la vidéo en direct en wifi n’importe où. A partir de là, tout sera possible. Alors, on n’en est pas loin. Bon, si on ajoute “en haute définition”, cela ajoutera quelques années, mais on en prend la direction même si la tendance actuelle est de tolérer, faute de mieux, la “low def” dans tout le monde de la mobilité. La difficulté principale n’est pas d’avoir le média, mais plutôt de l’organiser. De gérer ses disponibilités, son agenda, ses réunions, son degré “interruptibilité”.

Il évoque également l’évolution de la notion d’entrepreneur. Dans les années 80, c’est le “chef d’entreprise”, tel cet imprimeur de quartier qui fait 0,5% de marge. C’est aussi l’ère Tapie et le “Pouvoir de dire oui” du Crédit Lyonnais qui finançait facilement les projets. Puis la crise du début des années 90, la bonne image des patrons de startups et la bulle Internet qui a vitrifié le marché.

On nage en plein dans le bonheur avec le Web 2.0. Nous vivons la combinaison rare de facteurs de succès qui arrivent en même temps:

  • L’envie
  • Le financement
  • L’acceptation de la richesse (mais sans abuser…)
  • La technologie
  • Le bon filtrage des projets par les VCs
  • Et puis – un peu ironiquement – le gouvernement qui veut créer des “gazelles”!

Et de demander de ne pas casser celà!

Autre leçon transmise: voir grand. Il explique pourquoi il ne vend pas Meetic. Il préfère aller jusqu’au bout d’un développement qui le passionne pour faire quelque chose de grand. On peut devenir un acteur mondial! Et Pierre Chappaz d’enchérir: Netvibes n’a pas regardé les propositions faites par de gros acteurs américains. Ils ont évité les chèques en or pour favoriser un développement industriel ambitieux. Bref, “tout est possible”.

J’ai surtout remarqué et découvert le talent d’orateur de Marc Simoncini, que j’avais déjà entendu à Tremplin Sénat en juillet dernier. La recette? Pas de langue de bois, un franc-parler tant sur le fond que sur l’élocution et du vécu. Ce n’est pas bien compliqué! Mais tout de même rare, et c’est pour cela que c’est apprécié.

La conférence s’est ensuite conclue avec une petite intervention de Maurice Khawan, le Président de l’IE Club, rappelant aux présents non membres de s’inscrire à l’association (de 300€ à 2000€ selon le statut). Et de lister toute son activité : autour de l’Asie et de l’Inde, sur le lien entre recherche et innovation, sur les liens entre startups et les grands groupes. Ils organisent notamment un panel sur ce dernier sujet le 22 novembre 2006. Tout ceci est bien documenté sur le site de l’IE Club.

Vous pourrez consulter deux autres comptes rendus de cette soirée:

  • L’un d’Olivier Rafal dans Le Monde Informatique, sous la forme d’un court résumé.
  • L’autre, sur le blog de Valérie Thompson, journaliste high-tech canadienne basée en Suisse et travaillant avec des canards anglais.

Dernier point, cet événement était pour la seconde fois organisé dans le Centre de Séminaires à Paris de Microsoft France, l’un des sponsors de l’IE Club. Julien Codorniou, responsable des relations avec les VCs et les startups de la filiale, nous a fait une petite introduction sobre. En notant qu’il y avait beaucoup de journalistes dans l’assistance. A part cela, la présence de Microsoft était peu décelable: pas de logos visibles pendant le cocktail. Tout du moins pour les non initiés, car au delà de ma propre personne, j’y ai bien croisé trois ex de Microsoft qui sont des entrepreneurs et un peu plus de représentants de Microsoft dont MSN. Enfin, un peu de sérénité dans ce monde de brutes. MS n’est plus le monstre tant craint et s’humanise sensiblement! Bravo Julien!

RRR

 
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