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Numérique et analogique au salon de la musique

Post de Olivier Ezratty du 12 septembre 2006 - Tags : Actualités,Son | No Comments

Je suis passé faire un tour hier au Salon de la Musique du Son organisé à la Porte de Versailles. Un salon qui ne décrit pas ce qu’il est et qui devrait plutôt s’appeler Salon des Instruments de Musique puisque c’est ce qui était principalement exposé.

Etant profane en matière de production musicale, j’ai surtout pu observer quelques tendances en matière de convergence numérique et analogique. Le marché des instruments de musique est intéressant car il marrie le traditionnel et le modernisme, parfois de façon surprenante.

Quelques exemples en vrac…

Les accordéons! Il y avait à l’entrée du salon une grosse demi douzaine d’exposants de ce type d’instruments à la connotation surrannée. Et la moitié des accordéons ont des tronches normalles d’accordéon mais sont en fait numériques. Ce ne sont plus des instruments à vent!

Le bon vieil accordéon devient numérique

Les autres instruments à vent, saxo, trombones et compagnie, restent pour l’essentiel classiques. Mais on en voit qui sont numériques, notamment chez Roland. Et leurs méthodes de fabrication restent très traditionnelles. C’est du métal façonné à la main!

Atelier de fabrication d'instrument à vent

Close up d'un saxo

Du côté des guitares, cela fait longtemps qu’elles sont électriques. Mais pas encore vraiment “numériques”. Elles se différentient sur la sonorité et le design. Les prix vont de quelques centaines d’Euros à près de 10000€ pour les plus luxueuses. Et le choix est impressionant. Il n’y a pas qu’avec les appareils photos numériques et les téléphones portables que l’hyperchoix prédomine! Un artisan (photo ci-dessous) présentait même des gabarits en bois pour créer des guitares sur mesure. On pouvait voir côté design des guitares spéciales gente féminine. Que dirait Ségolène! Quoi donc, des guitares sexistes? Enfin, un stand proposait la connexion “révolutionnaire” sans fil Bluetooth pour une guitare électrique. Moi qui croyait que cela existait depuis bien longtemps!

Choix de guitare chez un seul fabricant

Encore de l'hyperchoix!

Choisir son bois pour sa guitare personnalisée

La guitare sexiste

Comment ça révolutionnaire?

Côté batterie, les évolutions sont les plus notables. Après les claviers, c’est l’instrument par excellence auquel on peut s’adonner chez soi sans réveiller les voisins (ou les empêcher de dormir… au choix). Plusieurs stands notamment ceux de Roland et Yamaha, présentaient des batteries “numériques”. La sortie est donc faite sur du MIDI et sur du son classique, notamment pour le casque. On avait donc des stands remplis de batteries et de clients potentiels les testant… en silence. Le tout dans un vacarme assourdissant généré par les autres démonstrations des stands alentours.

Batterie numérique chez Yamaha

Les claviers sont depuis longtemps numériques. Yamaha, toujours lui, propose des pianos numériques (ou synthés) qui reproduisent encore mieux la cinématique des touches de piano. Les touches sont plus “lourdes” du côté des graves que des aigus. Le mouvement de balancier est identique à celui d’un véritable piano. Et le son suit dans le réalisme. Les spécialistes préfèrent tout de même encore les véritables piano à queue. Mais leur prix est très élevé (jusqu’à 70K€) rendant les solutions numériques bien plus abordables. Chez Roland, j’ai assisté à une petite démonstration sympa d’un chef de produit jouant un échantillon de guitare basse et l’introduisant ensuite dans son synthé pour jouer dessus ensuite. Du sampling fort classique somme toute.

Sampling de guitare basse sur un synthé Roland

Enfin, c’est du côté de la table de mixage que j’ai découvert le mélange ancien/nouveau monde le plus marrant, dans la prolongation de ce que j’avais pu observer au Consumer Electronics Show de Las Vegas en janvier dernier : une table de mixage iTrax utilisant deux iPod comme source sonore, en lieu et place d’un PC ou de deux lecteurs de CD. Un truc pour amateur ou pour des DJ pros? A voir…

Table de mixage pour iPod

Et pour terminer sur les analogies, il y avait sur ce salon le “Microsoft” de cette industrie. A savoir Yamaha. De loin le stand le plus grand du salon, avec une palette de produits sans égal chez les autres (pianos, synthés, instruments à vent, batteries, amplification, tables de mixage), et une belle salle de concert sous tente avec un batteur japonais excellent faisant après sa démonstration un speech en français sur les caractéristiques de sa batterie.

L'énorme stand de Yamaha

Sur tous les stands, les chefs de produits sont des musiciens qui savent jouer, maitriser leurs produits et les valoriser. Cela me rappelle humblement mes débuts comme chef de produit outils de développement… après un passé de développeur. Et que pour faire du bon marketing, il faut d’abord connaitre le métier de ses clients et maitriser ses produits, puis savoir communiquer!

Prochain salon, le SIEL? Il va falloir que je fasse une comparaison des salons sur le son et la vidéo car il y a de quoi s’y perdre.

RRR

 
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