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Nous sommes en février 1999. Une rencontre assez informelle est organisée entre des journalistes de la tech et Bill Gates, à l’époque encore CEO de la société. Microsoft est au sommet de sa gloire et de sa puissance réelle ou perçue. Il est redouté, incarnant à lui seul tous les GAFA d’aujourd’hui. Le chercheur Roberto di Cosmo vient de publier un livre-brûlot sur la société Le hold-up planétaire – La face cachée de Microsoft, coécrit sous forme d’interview avec Dominique Nora, journaliste au Nouvel Observateur. La thèse était que Microsoft allait contrôler tout Internet et devenir une menace pour la démocratie, rien que ça.
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Il est de bon ton de déclarer de manière péremptoire que les GAFA et autres BATX dominent le monde de l’IA et ont accès à un tombereau de données qui leur permettent de l’entraîner et que cela leur assure, ipso-facto, un leadership incontestable dans tous les domaines et tous les métiers, au point de menacer tous les grands acteurs des marchés verticaux.
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, je voudrais contrer cela et expliquer pourquoi cette peur est en grande partie infondée. Elle est notamment liée à une méconnaissance des outils et modèles de l’IA et des données qui les alimentent. Elle relève aussi d’une vision simpliste des applications et de la portée de l’IA d’aujourd’hui et de son incarnation la plus courante, le machine learning.
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Dans les trois premiers articles de cette série sur les propagandes de l’innovation, j’avais commencé à poser le sujet en décrivant pourquoi le marketing de l’innovation était rentré dans le champ de la propagande, puis illustré comment les données de marché étaient souvent présentées en trompe l’œil, et enfin passé en revue quelques exemples d’erreurs scientifiques, pratiques ou économiques.
Dans cette quatrième partie, je m’attaque à une technique qui n’est pas nouvelle ni spécifique à la technologie. Elle est couramment pratiquée en politique pour faire dire à un politique ce qu’il n’a pas vraiment dit. Elle est pratiquée aussi bien par les ennemis politiques que par les médias. Il s’agit des citations fabriquées et de la contre-propagande. Je vais prendre l’exemple spécifique des Bitcoins où le phénomène semble assez aigu dans les deux sens.
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