Suite de la visite du Salon de la Photo 2009…

Comme pour tout domaine technologique, les accessoires représentent un gros business dans la photographie numérique. Accessoires n’est peut-être pas le bon terme d’ailleurs.

Il y a bien entendu les sac photos, que je ne couvre pas ici, les fixations (pieds, tripods, etc), mais surtout l’éclairage (flashes, flashes de studio, façonnage de la lumière) et toute la chaine de traitement numérique de la photo.

Pour fixer son appareil

Les trépieds et autres accessoires pour fixer et tenir son appareil photo (ou caméra) sont souvent le second ou le troisième accessoire que l’on achète après s’être équipé, hormis pour le cas des compacts.

Quoi d’intéressant sur le salon ?

• Des pieds en fibres de carbone chez tous les fabricants. Ils sont bien plus légers que les pieds en aluminium : environ 1 kg pour un pieds qui lève un réflex et son télé à hauteur de la tête. Ce n’est pas nouveau mais la catégorie se démocratise progressivement au niveau des prix : 200€ pour le M-Y Carbone 732CY de Manfrotto avec une rotule. Manfrotto qui fait d’ailleurs du cobranding marketing avec National Geographic. Chez Benro, on en trouve à 269€.
• Le Custom Bracket Digital PRO-M pour bien tenir son réflex et le tourner pour prendre des portraits.

• Le système de pilotage à distance de réflex Athena chez Gitzo, le fabricant Suisse qui produit des pieds photo hauts de gamme, dont certains sont au basalte. Introuvable sur leur site web.

• Sony propose un système équivalent, plus simple et pour contrôler un compact à distance (ceci concerne uniquement le Cybershot DSC-WX1) : le Party-shot IPT-DS1.

• Le Indie Kit de Zacuto utilisé d’habitude avec des caméras vidéo broadcast professionnelles, et ici monté avec un Canon 5D Mark II, vu sur le stand Canon. Cet engin permet de contrôler la netteté de l’image avec le gros bouton rouge près de l’objectif et le moniteur associé permet de visualiser l’image. L’engin peut être utilisé sur pieds ou monté sur épaule, surtout avec des caméras vidéo broadcast. Utile car les vidéastes pros font généralement la mise au point manuellement. La bête est à $3700… sans le moniteur de contrôle ni le pieds.

• Et enfin, l’ingénieux Gorillapod découvert sur je ne sais plus quel CES de Las Vegas, et démontré dans une position originale.

Eclairage de studio

On sort un peu du grand public, mais ce domaine a quelque peu tendance à lui aussi se démocratiser. La photo en studio permet de contrôler complètement la lumière qui arrive sur les personnes ou objets à photographier. Elle est utilisée chez les amateurs pour photographier des objets à vendre (sur eBay par exemple) ou pour faire des portraits. Le web regorge d’ailleurs de sites décrivant les méthodes économiques pour photographier ses objets. Comme ces petites boites à lumière faites en carton. A l’autre extrémité se trouvent ces réflecteurs paraboliques de plus de deux mètres de diamètre (ci-dessous).

Beaucoup de stands présentaient leurs appareils photos ou équipement dans le contexte d’un studio avec fond, flashes de studio avec boites à lumière et réflecteurs divers. La plus notable des présentations qui avait lieu sur le stand du magazine “Images” était faite par Pierre-Anthony Allard des studios Harcourt. Elle traitait du “modelage de lumière” avec avec un système d’éclairage en lumière continue voisin de ce qui était utilisé dans les tournages cinéma des années 30. Il présentait le résultat de ses éclairages “de modelé” avec un affichage direct en noir et blanc sur un écran Full HD, visiblement avec la sortie HDMI d’un Canon 5D Mark II. Très instructif pour comprendre comment assembler plusieurs sources de lumières – notamment éclairant les cheveux par l’arrière – et réussir de bons portraits.

Côté matos, j’ai croisé quelques bizarreries ou nouveautés :

• Ces projecteurs en lumière continue à LED dans la gamme Kobold de Broncolor. Avec 32 LED de puissance de 5 watts chacune, il génère un éclairage équivalent à un halogène de 500W, pour 185W. Ils présentaient un modèle équivalent à LED de couleur permettant de régler la couleur à la main. On trouve couramment ce genre de matériel dans l’éclairage de discothèque ou d’événementiel. Son apparition dans les studios photo est la bienvenue. Mais le projo en question coute plusieurs milliers d’Euros. On peut ensuite le compléter de faconneurs de lumière (boite à lumière, snoot, etc).

• J’ai découvert également les MicroPro LightPanel qui fonctionnent aussi à LED, mais sur batterie. Existent depuis au moins 2007. C’est surtout fait pour compléter une caméra vidéo professionnelle.

• Cet adaptateur de flash de studio chez le suisse Broncolor pour prise de vue en ultraviolet. Utilisé par exemple par la police scientifique ou pour photographier des peintures. Il faut l’utiliser avec des objectifs non traités.

• Le stand belge Illustar avec ses éclairages de studio au prix défiant toute concurrence. Avec un belge beau parleur (j’aurais du l’enregistrer, c’était trop drôle…) et son assistante affirmant sans sourcilier que ces flashes de studio sont fabriqués en Belgique. Sur l’un d’entre eux, un “Made in Poland” et rien sur les autres, qui sont manifestement fabriqués en Chine, comme tous les flashes de studio low-cost. Sinon, le prix ne serait pas si bas. Ce n’est pas la première fois que cette marque est présente au salon de la photo. On trouve ce genre de produits d’entrée de gamme chez Walimex, commercialisé aussi chez Mediaresort en Allemagne. On peut quand même créer son premier studio photo pour moins de 500€ !

Enfin, signe des temps, on voit apparaitre dans les librairies des livres sur la photographie en studio en français. Ce sont souvent des traductions d’ouvrages américains, très nombreux sur le sujet. De quoi alimenter ma liste pour le père Noël. A noter la Photo Librairie à Paris, dédiée entièrement à la photographie.

Si ce domaine vous intéresse, vous pouvez aussi vous instruire en consultant les catalogues en ligne de revendeurs comme MMF qui distribue la marque Multiblitz ou de marques comme Broncolor et Bowens.

Cadres photos connectés chez Kodak

Il n’est pas le seul à en faire. Ses cadres fonctionnent avec flickr, supporte les flux RSS de photos et affichent la météo. Kodak présentait aussi un cadre photo OLED, à 900€ tout de même.

Mais contrairement au CES, le Salon de la Photo n’était heureusement pas celui des cadres photo numériques, devenus une banale commodité.

Tablette multitouch chez Wacom

Wacom est le leader incontesté de ce marché. Il présentait ses Bamboo et Bamboo Fun qui associent le support de stylet pour la précision et du multitouch pour la navigation et notamment gérer le zoom. Le support serait meilleur avec Windows 7 qui intègre nativement le multitouch. Ces tablettes sont livrées avec plein de logiciels tels qu’Adobe Photoshop Elements.

Prochaine épisode : les logiciels (cela sera malheureusement bref) et les services.