A la découverte de SoftFluent
Post de Olivier Ezratty du 14 octobre 2006 - Tags : Logiciels,Microsoft,Startups | 2 Comments
Une belle aventure démarre pour SoftFluent qui annonçait le vendredi 13 octobre 2006 le lancement de CodeFluent, son générateur de composants logiciels adapté à la plate-forme .NET.
Flash back… Début 2005, alors qu’il dirigeait l’équipe en charge des relations développeurs et éditeurs de logiciels dans la Division Développeurs dont j’avais la charge chez Microsoft France, Daniel Cohen-Zardi m’annonçait qu’il allait créer son entreprise. Evidemment, perdre un talent est toujours regrettable. Mais je me disais qu’il allait sûrement accomplir de très belles choses en volant de ses propres ailes, beaucoup plus que dans le cadre d’une grande organisation telle que Microsoft avec toutes ses contraintes. Je prenais d’ailleurs le même chemin quelques mois plus tard.
Daniel a donc créé SoftFluent, au départ, une société de conseil stratégique et technologique dédiée au début aux éditeurs de logiciels. Il a ainsi travaillé à ses débuts avec Meta4 et ILOG, deux éditeurs français. Puis, Daniel a commencé à constituer son équipe. Dans un premier temps en récupérant d’excellents collègues de Microsoft qui avaient auparavant travaillé avec lui: Simon Mourier, consultant architecte en développement, l’un des top guns de Microsoft Consulting, et puis Omid Bayani, chef de projet multi-cartes au sens relationnel et pratique incomparables ! Quelques prestations technologiques plus tard avec notamment Bouygues Telecom, AS Groupe, Colibri Solutions, Seatizenpro, Reportive (Artech) et Axoa, l’idée leur est venue de créer un logiciel et de se transformer progressivement en éditeur de logiciel. Bref, de la suite dans les idées puisque Daniel avait passé quatre années chez Microsoft à promouvoir ce métier !
D’où CodeFluent, un outil de génération de composants logiciels pas comme les autres! Au terme d’une phase de bêta test – qu’il faut savoir terminer comme on sait – et encouragé par ses nombreux contacts et prospects, il s’est décidé à “mettre la gomme” et à continuer à recruter pour consolider son équipe. Quatre personnes sont ainsi en train de le rejoindre, dont un franco américain. Sous-entendu : il souhaite devenir un acteur international! Son site est d’ailleurs créé d’abord en anglais et ensuite traduit en français. Monde à l’envers pour nous petits français, mais monde à l’endroit pour les autres!
Le marché des outils de développement et du génie logiciel dans lequel il se situe est difficile. Des consolidation et revirements stratégiques sont en cours ou achevés: fusion de Rational chez IBM, évolutions chez Borland, difficultés pour les pure-players des AGL comme Mega International, acquisitions en cascade chez Sybase ou Powerbuilder, explosion de l’open source. Mais le marché évolue. Et les besoins des clients pour améliorer la productivité du développement ne font qu’augmenter alors que les technologies à mettre en oeuvre sont de plus en plus sophistiquées: mode multi-canal, orientation composants, standards XML et services web, etc. Ces outils poussent à une plus grande abstraction du code des applications développées et à une orientation composants forte. D’où le besoin d’une nouvelle génération d’outils de conception d’application. Pas simplement, des générateurs de code, mais plutôt des générateurs de composants réutilisables par le code de ses applications.
CodeFluent se veut innovant dans sa capacité à contourner ces limitations. La modélisation s’effectue en XML au sein d’un plug-in à Microsoft Visual Studio. Le générateur se concentre alors sur la couche de gestion des objets métiers et des données. Il génère plutôt des composants prêts à l’emploi que du code, même si le code des composants est utilisable par ailleurs. Il évite ainsi les limitations bien connues des générateurs de code: manque de flexibilité, fonctionnement à “sens unique” (on ne peut pas facilement ajouter du code puis refaire une génération à partir du modèle de base), manque d’ouverture, formats propriétaires.
La base de données supportée est Microsoft SQL Server, sachant que SoftFluent supportera Oracle quand les clients se manifesteront, le travail d’adaptation étant très rapide et concernant environ 3000 lignes de code grâce à une bonne couche d’abstraction de la base de données. Le produit suppporte également Office et en particulier Excel, pour la modification dynamique des données exportées dans un tableau. CodeFluent ne couvre pas encore la couche de présentation en mode client riche. C’est prévu dans un outil destiné à Windows Vista et à Windows Presentation Framework qui fait partie de .NET 3.0 que SoftFluent sortira en 2007.
L’adhérence à la plate-forme Microsoft est donc significative. L’interopérabilité applicative avec l’existant client est proposée via les Web Services. C’est un parti pris un peu limitant car peu d’applications s’appuient réellement sur ce mécanisme de communication entre objets, mais il faut faire des choix. Le multiplateforme coute trop cher. Par ailleurs, la plate-forme .NET présente l’avantage, avec le monde J2EE, d’être “clean” au niveau architecture.
Background Microsoft oblige, l’équipe de SoftFluent a appliqué quelques recettes marketing bien efficaces pour son lancement :
Bref (pourrais-je faire bref?), une bonne équipe, un vrai besoin, un bon produit, une bonne stratégie. Il ne reste plus qu’à grandir et faire éclore ce nouveau succès du logiciel !
Lien du blog Opinions Libres : https://www.oezratty.net/wordpress
Lien de l'article : https://www.oezratty.net/wordpress/2006/a-la-dcouverte-de-softfluent/
Cliquez ici pour imprimer
(cc) Olivier Ezratty - http://www.oezratty.net