LeWeb 2011 – Semaine Numérique

Publié le 12 décembre 2011 et mis à jour le 12 novembre 2014 - Un commentaire -
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Comme chaque année, la semaine de LeWeb était un véritable “trou noir” médiatique qui absorbait toute l’actualité de l’Internet. Et pas seulement en France. Cela fait de Paris une sorte de capitale temporaire de l’Internet mondial. Cela s’explique par le rassemblement assez rare des têtes d’affiches des principaux acteurs du marché américain et par l’ampleur de la conférence qui n’a maintenant plus véritablement d’équivalent dans le monde.

Se sont greffés progressivement autour de LeWeb un tas d’événements de moindre envergure qui profitent de la présence à Paris des participants à LeWeb et du brouhaha médiatique associé. Mais l’association la plus originale a été la création de cette “Semaine Numérique” autour de LeWeb sous les auspices du gouvernement et du Conseil National du Numérique. L’affaire a démarré la semaine précédente avec l’annonce du Plan France Numérique 2020 le 30 novembre.

Pendant la semaine de LeWeb ont eu lieu plusieurs événements dont le lancement de l’Open Data du gouvernement français et l’ouverture du Googleplex de Paris que je vais décrypter. La jointure avec LeWeb eu lieu lors d’une réception donnée à l’Elysée pour les intervenants de la conférence et une partie de l’écosystème français du numérique. Certains voyaient là une sorte de campagne Sarkozienne pour séduire les acteurs du numérique faisant suite au eG8. En fait, cet alignement des planètes a été le résultat d’actions qui pour certaines ont démarré il y a entre un et deux ans. Voyons voir ce qu’il en est…

LUNDI : Lancement de Data.Gouv.fr

La semaine démarrait avec le lancement formel du portail Open Data du gouvernement, en bêta, à l’adresse http://Data.Gouv.fr.

Le portail rassemble 352000 jeux de données de toutes sortes provenant de divers Ministères, administrations et collectivités locales. Ils sont fournis en Creative Commons dans une licence faiblement restrictive, et sont donc exploitables pour toutes sortes d’activités commerciales ou pas. Le site pointe sur les équivalents des autres grands pays ayant une politique d’Open Data. On notera perfidement que la France n’était pas bien en avance, le portail US ayant été ouvert en 2009.

Data Gouv France Comparaison

L’initiative française a démarré avec la création d’ETALAB en février 2011, une petite entité de sept personnes rattachée à Matignon chargée de lancer le projet et de coordonner l’action des différents Ministères. On se rend compte que le déplacement des lignes se fait à la vitesse de l’administration qui est encore plus faible que celle du politique. Les principaux contributeurs sont l’INSEE avec 293000 jeux de données et le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable avec 54000 jeux. La granularité des données peut expliquer ces chiffres mirobolants, l’INSEE fournissant un jeu de données statistique par ville. Ces deux entités couvrent en tout cas 99,25% des données de l’open data français actuel. Le reste sont des miettes fournies par d’autres Ministères et Administrations. NKM pousse d’ailleurs le syndrome “bonne élève” avec la ville de Longjumeau qui alimente le portail, même s’il ne s’agit pour l’instant que de PV de Conseils Municipaux qui devaient être déjà publics. Elle est notamment motivée par le fait qu’elle a occupé le poste de Secrétaire d’Etat au Numérique, et son Cabinet Ministériel a été très actif pour secouer les puces des administrations qui dépendent d’elle.

Il serait intéressant d’inventorier les 10% à 20% de données qui sont nouvellement rendues publiques, ou sous format tabulé, comme par exemple les tableaux de budget des deux dernières Lois de Finances proposés sous forme CSV alors qu’ils n’étaient auparavant disponible que dans les PDF ou fichiers HTML des lois de finances.

Dans l’analyse de Regards Citoyens sur l’usage de formats propriétaires, on constate qu’il s’agit du format Excel dans 80% des cas. Cependant, même s’il s’agit bien d’un format 100% propriétaire avant les versions 2007, les versions récentes d’Excel utilisent des schémas XML plus ouverts et documentés que ne l’étaient les formats binaires des versions précédentes. Et les jeux de données fournis sont souvent simples et sans fioritures et sont à ce titre faciles à exploiter dans des suites bureautiques comme Libre Office. Par ailleurs, si on met de côté les données provenant de l’INSEE, on se rend compte que le format CSV est utilisé dans 96% des cas suivi du format Excel pour 3% des cas. La compilation des sources de données du portail est récupérable ici.

Mais au fait, il y avait-il un lien entre cette annonce et LeWeb ? Oui ! ETALAB y avait un stand de bonne taille où il présentait son portail ! On y croisait toute l’équipe d’ETALAB et notamment le très dynamique Romain Lacombe.

Etalab (2)

On y trouvait aussi quelques étudiants qui avaient remporté un concours de développement d’application exploitant les données ouvertes du portail, l’Open Data Campus. Le concours avait attiré moins d’une dizaine de répondants. On pouvait notamment voir une application utilisant l’interface Kinect pour piloter une visualisation interactive de données sur l’éducation, réalisée par trois étudiants de l’EPITA : Panos Baroudjian, Joffrey Fuhrer et Jean-Romain Prévost.

ETALAB

L’annonce a été abondamment couverte et notamment dans “Le Monde” dont “Open Data : L’avenir de la réutilisation des données publiques” fournit un bon tour d’horizon après “L’open-data ouvre son portail officiel en France”.

Au passage, je vous signale que ce blog est aussi adepte de l’Open Data. Allez voir ici !

LUNDI : Innovation Day France Israël

Le Ministère de l’Industrie organisait une première “Journée de l’Innovation France Israël”. Eric Besson avait invité son homologue Israélien Shalom Simhon dans cette journée de conférence pour favoriser les échanges entre industriels français et israéliens. La salle de conférence de Bercy était comble avec un mix d’entrepreneurs et intervenants des deux pays.

Eric BessonShalom Simhon

C’était l’occasion de revenir dans les interventions sur les facteurs clés de succès de l’écosystème israélien de l’innovation. Les enjeux ne sont pas les mêmes de part et d’autre. Pour la France, il s’agit d’emprunter tant que possible ces facteurs de succès et aussi d’attirer les entreprises israéliennes en France pour leur tête de pont européenne et aussi pour une part de leur R&D. Il s’agit aussi de favoriser des partenariats croisés entreprises et laboratoires de recherche, l’union pouvant faire la force. C’est une posture voisine de celle que l’on peut adopter vis à vis de la Silicon Valley. Certaines entreprises françaises comme Alstom qui intervenait avec son CEO Patrick Kron, il s’agit aussi de développer son business en Israël, même si c’est un marché de taille très modeste. Du côté Israélien, le pays a besoin de resserrer ses liens avec l’Europe en général, liens qui sont politiquement assez distendus. Il a aussi intérêt à développer le business de ses entreprises (greentech, biotech, numérique, autres) en Europe. La France est une tête de pont potentielle, mais est concurrencée par d’autres pays tels que le Royaume Uni.

Panorama Salle de Conférence Bercy Mendès France

La conférence comprenait un discours des deux Ministres, des tables rondes et des rencontres d’affaires planifiées entre entreprises des deux pays. Etaient présentes sur place les trois organisations publiques françaises liées au développement international : UbiFrance (pour exporter), l’AFII (pour attirer les entreprises étrangères en France) et Oseo (pour cofinancer l’export). J’ai au passage découvert une bonne nouvelle : depuis quelques mois, Oseo a levé le plancher d’ancienneté de trois ans d’éligibilité pour bénéficier des prêts à l’export. Une sage décision qui permettra aux startups d’en profiter plus tôt dans leur cycle de vie.

Le clou du spectacle ? La présence de Yossi Vardi qui ne manque jamais de bons mots rentre dedans. Il constituait le lien entre cet événement et LeWeb puisque c’est cette dernière conférence qui justifie sa venue en France à cette période chaque année. Au final, on repartait avec le livre “Israël, la nation startup”, traduction de “Startup Nation” paru en 2009.

Ce lundi-là, il y avait aussi un “Start in Paris” qui permettait à cinq startups de se présenter à la communauté tech parisienne, la French Mobile et Ignite Paris Spécial LeWeb (à ne pas confondre avec le Ignite qui avait lieu pendant LeWeb), une conférence sur le financement des startups avec notamment Jérémie Berrebi, venu aussi pour LeWeb, ainsi que les Assises des Médias Sociaux (source: Startup Digest).

MARDI : Inauguration du Googleplex de Paris

Avec LeWeb, c’était un événement clé de la semaine puisqu’il mettait en scène le Président de la République. Je m’étais insurgé avant l’événement sur la séquence malheureuse qui voyait Nicolas Sarkozy inaugurer les locaux d’une boite américaine avant d’avoir mis le pieds dans une entreprise française du numérique. Ce, d’autant plus qu’une entreprise française telle que Criteo va embaucher plus d’ingénieurs en France dans les deux ans que Google (aux alentours de 100 vs 75).

Nicolas Sarkozy s’est prêté sur place à un jeu inhabituel dans le numérique : un débat (certes, bien arrangé) avec les employés de Google, des entrepreneurs sur place tels que Anne-Laure Constanza du site Envies de Fraises et d’autres qui étaient joints en vidéo-conférence, certains étant aux USA ou ailleurs, dans une lointaine province (la Bretagne…). Cf la vidéo de son intervention de 55 minutes. Il a commencé par parler de la valeur de l’échec et du besoin de changer la culture du risque en France. Il a traité plus ou moins adroitement de pas mal de sujets sur lesquels je ne vais pas revenir. Il a notamment reconnu avoir été maladroit au moment du eG8 sur le thème de la régulation (ce qui n’a pas empêché LOPSSI 2…). Il a cherché à dédiaboliser sa présence à cette inauguration en expliquant l’intérêt de bénéficier des investissements en France de sociétés aussi prestigieuses que Google. Il était manifeste que le Président cherchait ses mots, voire donnait dans le hors sujet, en glissant par exemple des universités à l’enseignement primaire et supérieur. Il ne maitrise pas encore tout le vocabulaire du numérique et de l’Internet. Après son intervention, le président a pu visiter le GooglePlex et rencontrer à cette occasion quelques startups de Le Camping, dont OneFeat.

Google Paris

Je vais ici surtout lever un peu le voile sur le processus qui a pu aboutir à cette inauguration. Il se trouve qu’il reproduit celui qui a concerné Microsoft il y a quelques années et que j’ai vécu de l’intérieur. Et les analogies sont frappantes !

Le scénario que j’avais un peu anticipé en 2007 est le suivant :

  • Une entreprise américaine commence à prendre du poids dans l’industrie numérique, elle devient monopolistique ou presque, Microsoft avec Windows et Office, Google dans le search. Les trois ont à peu près les mêmes parts de marché en France (>95%). Son image se dégrade. Elle génère des craintes chez les élites. Craintes d’un contrôle trop omniprésent du monde des logiciels chez Microsoft et du de l’accès aux contenus chez Google. Avec un impact sur la culture et ses modèles économiques : les acteurs de la presse et du livre se rebellent. Là-dessus s’ajoutent des considérations sur l’évasion fiscale vers l’Irlande, qui au demeurant concerne presque toutes les grandes sociétés américaines (Apple, Microsoft, HP, etc). La situation s’envenime lorsque des procédures antitrust démarrent aux USA et/ou à Bruxelles. C’était le cas à la fin des années 1990 pour Microsoft, c’est maintenant le cas pour Google, même si ce dernier a appris du premier et arrive pour l’instant à limiter les dégâts. La mauvaise image peut dégrader le business dans certains cas. Microsoft a été affecté dans le secteur public. Google ne l’est visiblement pas encore du fait d’une activité très grand public.
  • En Europe, la France se plaint plus haut et fort que les autres pays européens. Les américains de la maison mère réagissent doucement, entrainés par leur filiale locale. Les enquêtes d’opinion montrent généralement que la France est un “lowlight” en Europe, en particulier auprès des “élites”. Les filiales se font d’abord taper sur les doigts. Puis elles arrivent à faire passer le message qu’il faut faire quelque chose, qu’il faut investir plus localement, au delà du rôle de filiale marketing et commerciale. S’y ajoutent des considérations économiques de concurrence intra-européenne pour y attirer les ressources des grands groupes étrangers, surtout américains. Pour Google, il y a notamment un laboratoire de R&D de 700 personnes à Zurich. Chez Microsoft, il y avait une tête de pont de Microsoft Research à Cambridge au Royaume Uni qui faisait des jaloux ailleurs. Quelques décennies auparavant et pour améliorer sa “citoyenneté” en France, IBM y avait installé plusieurs usines (Bordeaux, Montpellier, Corbeil-Essonnes) et un laboratoire de recherche (La Gaude, près de Nice).
  • Les premières rencontres ont lieu entre politiques, la filiale et les pontes de la Corporation comme David Drummond puis Larry Pages et Eric Schmidt. Un “win-win” se dégage : augmentez vos investissements en France, montrez que vous vous impliquez dans l’économie locale, et votre image s’améliorera. Avec argumentaire basé sur le style de vie en France, sa position géographique, ses infrastructures et son Crédit Impôt Recherche. Cela ne veut pas dire qu’on vous lâchera sur l’évasion fiscale ou la régulation, mais au moins on se comprendra mieux.
  • Ceci s’accompagne de l’implication des politiques aussi bien locaux que nationaux au plus haut niveau. C’est la Mairie de Paris qui s’est démenée pour trouver un local à Google. Bertrand Delanoë était d’ailleurs présent à la soirée de mardi du Googleplex, après l’inauguration par le Président de la République qui avait eu lieu le matin. Les rencontres à l’Elysée avaient démarré il y a environ deux ans. Larry Page, puis Eric Schmidt, qui était intervenant au eG8 en mai 2011, ont rencontré plusieurs fois Nicolas Sarkozy. Chez Microsoft, il y avait eu des visites de Bill Gates chez Jacques Chirac (la première en 1997) suivies de Steve Ballmer (qui a rencontré Sarkozy lorsqu’il était président de l’UMP fin 2004, puis plusieurs fois comme Président).
  • Résultat chez Google : un programme pour les PME, un programme pour les startups (Startup Café), un laboratoire de R&D et un Centre Culturel pour dialoguer avec l’univers de la culture, et une consolidation de ressources européennes. Le tout dans un nouveau siège qui va faire passer l’effectif de Google en France de 350 à 500 personnes. C’est le pendant chez Microsoft d’un laboratoire commun avec l’INRIA (les chercheurs en informatique étant à Microsoft ce que les milieux de la culture sont à Google : des empêcheurs de tourner en rond et des dissidents), d’un laboratoire local de R&D (pour MSN), de programmes pour les startups (IDEES, BizSpark) et d’un nouveau siège (à Issy les Moulineaux) qui intègre le siège de Microsoft EMEA (en France depuis 1989). La similitude est frappante ! S’y ajoute la volonté de Google Venture d’investir dans des startups françaises. Elle pourrait mener à quelques acquisitions. Il n’y en a eu aucune en France pour l’instant, mais on peut s’attendre à ce qu’il y en ait d’ici un à deux ans. Microsoft a quant à lui acquis trois startups françaises depuis 2006 (MotionBridge, Screentonic et Musiwave).

Le point d’orgue de tout cela est l’inauguration de nouveaux locaux. C’est la démonstration la plus concrète de l’investissement d’une société dans un pays. Sarkozy s’y est rendu à l’invitation d’Eric Schmidt, difficile à décliner après tout ce qui avait précédé, et notamment son implication personnelle dans le dossier. Ici, nous avons un Googleplex rue de Londres qui reprend l’atmosphère à la Disney de celui de Mountain View. Bref, une entreprise modèle eu égard aux standards français.

Bon, alors, vous êtes une startup française et voudriez que le Président de la République (quel qu’il soit) inaugure vos locaux ? Comment faire ? Il faut commencer par développer son réseau à l’Elysée, avec le Conseil National du Numérique, et puis envoyer une invitation ! Il vaut mieux être en forte croissance, avoir levé des fonds chez des VCs, avoir des dizaines de collaborateurs et une activité qui commence à rayonner à l’international. A noter qu’Eric Besson est aussi candidat pour ce genre d’inauguration.

Le lien de cet épisode de la semaine avec LeWeb ? La présence d’Eric Schmidt qui intervenait dans les deux événements.

MARDI : Conférence CapDigital et Personal Democracy France 2011

Ce ne sont que deux événements de cette journée, auxquels j’ai pu participer (n’étant pas au précédent), mais il y en avait sans doutes d’autres qui m’ont échappé.

La conférence de Cap Digital était associée à l’assemblée générale annuelle du pôle de compétitivité. C’était l’occasion de découvrir quelques-unes de ses startups les plus dynamiques. Avec notamment une séquence de présentations de une minute. Le plus dur exercice de synthèse qui soit, et plutôt bien mené par les startups. Pas le temps ni la place de rentrer dans les détails. Le lien avec LeWeb ? Aucun !

Patrick Cocquet et Henri Verdier (CapDigital)

De son côté, la Personal Democracry Conference était l’occasion de voir comment le numérique améliorait les processus démocratiques. Il y avait à la fin plusieurs tables rondes sur les enjeux en France avec les interventions de Fleur Pellerin (ci-dessous, en charge du numérique dans la campagne de François Hollande), Christian Paul (député PS), Laure de la Raudière et Franck Riester (députés UMP) et Bernard Benhamou (délégation aux usages de l’Internet).

Fleur Pellerin (PS)

MERCREDI : Réception LeWeb à L’Elysée

Le soir du premier jour de LeWeb avait lieu une petite réception à l’Elysée rassemblant 300 personnes dont deux tiers étaient des intervenants ou sponsors de la conférence et le reste, divers acteurs de l’écosystème numérique français (associations professionnelles, entrepreneurs, quelques bloggeurs dont votre serviteur, élus comme Laure de la Raudière, membres de cabinets ministériels, etc). Parmi les participants : Eric Besson, Maurice Levy (publicis), Xavier Niel, Marc Simoncini, des lobbyistes d’entreprises diverses, Laure de la Raudière de l’UMP et Eric Schmidt (Google), parti en dernier.

Nicolas Sarkozy

Comment cela se déroule-t-il ? Les invités sont rassemblés dans la grande salle des fêtes de l’Elysée. Ils attendent sagement pendant près d’une heure. Et puis le Président de la République arrive, précédé de son aide de camp qui pose comme d’habitude son discours sur le pupitre. Il lit son discours, d’environ quinze minutes (filmé par Michelle Chmielewski, vous pouvez le retrouver ici, ou dans cette vidéo plus officielle).

C’était un Sarkozy sous valium, très calme, posé, assez inhabituel. Il reprenait une bonne part de son intervention de la veille chez Google, en commençant par un topo sur la culture du risque, sur ses erreurs de compréhension du numérique, etc. C’était genre “je vous ai compris”. Il explique aussi pourquoi il a inauguré les locaux de Google et répond aux critiques sur ce point. Il revient aussi sur le besoin de protéger la création, un discours que l’on connait bien et qui n’évolue pas beaucoup. Il remercie évidemment Loïc et Géraldine d’avoir fait de LeWeb une manifestation d’envergure mondiale.

Puis, il s’en va. Mais son parcours passe par la foule sur place ! Il reste donc plus d’une demi-heure à échanger quelques mots avec des participants autant étrangers que français qui lui sont présentés à tour de rôle par Nicolas Princen, qui est en charge du numérique à l’Elysée. Et notamment Robert Scoble, Julien Codorniou (Facebook, ci-dessous), Jean-Marie Hulot (Fotonauts) et Eric Scherer (en charge de la stratégie et de la prospective chez France Télévisions). Ce dernier lui demande si il s’est mis à l’usage de l’Internet. Réponse : pas vraiment, mais ce n’est pas fondamental, il faut savoir prendre de la hauteur et avoir une vision d’ensemble des problèmes. Il parait cependant qu’il a maintenant un iPad. Bref, c’est toujours un “peut mieux faire” ! Mais il ne va pas non plus passer son temps dans les réseaux sociaux. Il a d’autres chats à fouetter !

Nicolas Sarkozy Nicolas Princen and Julien Codorniou (Facebook) (1)

Il y avait aussi un petit cocktail, quelque peu délaissé par une bonne partie des participants qui devaient se retrouver ensuite dans un restaurant pour le diner organisé pour les intervenants de LeWeb (je n’en étais donc pas). On sort de là en passant par un beau salon, le Salon Murat. Et de se rappeler que c’est là qu’ont lieu les Conseils des Ministres !

Aller, profitez bien de mes photos de cette réception ici. C’est comme si vous y étiez !

JEUDI : LeWeb, normal

Ce jour-là, à ma connaissance, LeWeb était le seul événement notable de la semaine. Relâche ailleurs !

VENDREDI : Nicolas Princen à LeWeb

Vous me direz, pourquoi tant d’honneur ? Nicolas Princen était d’abord la cheville ouvrière d’une bonne partie de l’organisation de cette semaine avec l’intervention de Nicolas Sarkozy chez Google et la réception du mercredi à l’Elysée. Il intervenait ensuite le vendredi matin dans une petite table ronde avec Eric Van der Kleij, le CEO de la “Tech City Investment Organisation” qui est une sorte de pôle de compétitivité de Londres dans la hightech. Eric est un entrepreneur en résidence qui pilote cette initiative en liaison avec UKTI, l’organisation homologue d’UbiFrance et de l’AFII françaises. Londres tient à conserver sa place de leader dans l’univers européen des startups et du capital-risque ! On sent une certaine jalousie à la montée en puissance de Paris qui s’affirme. Et pas seulement grâce à LeWeb.

En quelques minutes à peine, Princen a donné une image très dynamique de la France de l’entrepreneuriat et des startups et du rôle de la puissance publique (qui vu de loin fait un assez bon travail comparativement aux autres pays européens, même si de près, il y a fort à redire). Au delà de la rhétorique, il est grandement aidé par son anglais impeccable, ce qui nous manque bien souvent, et qui s’explique par quelques années vécues aux USA dans ses jeunes années. La maitrise de l’anglais rend efficace toute intervention en public ! Il en allait de même pour Fabrice Grinda qui intervenait le même jour à LeWeb : il crèche à New York depuis des années !

Nicolas Princen montrait aussi un “fair play” et un bon esprit de “coopétition” avec une poignée de main symbolique avec son interlocuteur anglais (ci-dessous). La vidéo est disponible ici.

Sinon, dans un curieux renversement de rôle, Eric Besson faisait le même jour un tour d’une heure à LeWeb pour visiter les stands d’ETALAB ainsi que celui de France Télévisions puis déjeuner avec quelques entrepreneurs.

Nicolas Princen and Eric Van der Kleij (1)

Et voilà pour cette “Semaine numérique”. Il me reste trois articles à pondre pour vous raconter LeWeb : les plénières, les startups et les technologies mises en œuvre dans la conférence (vidéo, sécurité, WiFi).

On va passer maintenant à une semaine – presque – normale. Mais le père Noël aussi est devenu numérique dans de nombreux cas. On n’échappe plus au numérique !

_________________________________

L’ensemble des articles sur LeWeb 2011 :

LeWeb 2011 – Vue d’ensemble
LeWeb 2011 – Semaine Numérique
LeWeb 2011 – Startups
LeWeb 2011 – Plénières
LeWeb 2011 – Moyens techniques

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Publié le 12 décembre 2011 et mis à jour le 12 novembre 2014 Post de | Facebook, Internet, LeWeb, Microsoft, Politique, TV et vidéo | 28670 lectures

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Un commentaire sur “LeWeb 2011 – Semaine Numérique” :

  • [1] - Michel Nizon a écrit le 12 décembre 2011 :

    “Ce, d’autant plus qu’une entreprise française telle que Criteo va embaucher plus d’ingénieurs en France dans les deux ans que Google (aux alentours de 100 vs 75)”

    Oui mais il est difficile de demander au Président Sarkozy de mettre au même niveau une entreprise même française dont le chiffre d’affaires déclaré est 6 fois moins que le seul prix du bâtiment acheté par Google pour ses opérations à Paris…




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