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Les logiciels et contenus de la Freebox 6

Post de Olivier Ezratty du 15 décembre 2010 - Tags : Apple,Communication,Haut débit,Innovation,Internet,Logiciels,Logiciels libres,Marketing,Microsoft,Mobilité,Photo numérique,TV et vidéo | 48 Comments

Dans ce second post sur l’annonce de la Freebox V6 “Révolution”, je vais traiter de sujets qui intéressent plus directement les utilisateurs que nous sommes : l’interface utilisateur, surtout de la partie télévision, ainsi que des contenus disponibles aujourd’hui ou plus tard et aussi de l’architecture logicielle interne de la Freebox Player. Cela débouchera sur l’approche développeurs de Free et comment il entend développer son écosystème applicatif.

Les informations ci-dessous sont issues de la présentation de la conférence de presse du mardi 14 décembre 2010 ainsi que de discussions avec les équipes de Free. Je n’ai pas pu encore tester la Freebox V6 dans un usage quotidien.

L’interface utilisateur

Le matériel, c’est bien, mais il faut du logiciel pour lui donner vie !

L’énorme changement visible de la Freebox V6 concerne l’expérience télévisuelle avec la Freebox Player. Avec elle, on change vraiment d’époque. On retrouve un environnement familier pour ceux qui ont pu voir ce qui se faisait de mieux dans le monde des set-top-boxes et autres média centers (Snowflake de NDS, Boxee, MCE de Microsoft, etc). L’expérience télévisuelle est enfin mise en avant et valorisée dans la Freebox alors que la V5 était issue de l’âge de la pierre, limitée notamment par un processus Sigma Design très peu puissant. Elle est très prometteuse, très agréable, mais en même temps pas entièrement terminée. Certains pans du logiciel seront mis en production bien après la sortie de la Freebox V6 début janvier, notamment du fait des partenariats contenus qui les conditionnent.

Démarrons par le menu principal. On passe ainsi du damier à 12 entrée de la V5 :

Menu principal Freebox TV V5

A un menu bien plus riche et visuel à deux dimensions, mais qui reste 2D dans l’esprit pour éviter de compliquer les choses. L’affichage 3D que l’on a vu dans la SFR Neufbox Evolution est jugé superflu par les équipes de Free. Je suis d’accord.

On a une prévisualisation de la TV, une entrée principale par le type de contenu recherché : TV & VOD, photos, musique, Internet, les applications, ses contenus personnels et enfin les réglage. Et puis, l’interface qui s’affiche en 1080p est extrêmement fluide. Elle répond immédiatement à la télécommande.

Freebox V6 Menu principal

A partir de là, que peut-on faire de particulier, comment l’interface évolue-t-elle ?

  • On lance la TV en direct et avec un bouton, on peut naviguer d’une chaine à l’autre (verticalement), ou dans le temps (horizontalement) pour accéder aux futurs programmes de la chaine et programmer ses enregistrements à partir de là. Le tout avec une prévisualisation “picture in picture” des chaines balayées. L’objectif est de limiter l’usage de la grille de programme traditionnelle (chaine + jours / heures) qui subsistera mais n’a pas été démontrée pendant le lancement. Cette approche est voisine de celle qui a été adoptée par SFR dans sa NeufBox Evolution. L’offre de chaines TV accessibles qui est très abondante (400 chaines), en SD ou HD, ne semble pas avoir changé. Elle n’est pas dépendante de la version de la Freebox utilisée. Et puis le passage d’une chaîne à l’autre est très rapide, comme si le multicast avait été optimisé dans le réseau. Reste à voir ce que cela donne avec mon ADSL de banlieusard.

Freebox V6 Infos Overlay Menu Chaines

  • Comme dans la V5, la fonction de PVR (enregistreur TV) est contrôlée à partir de cette interface mais gérée de manière déportée dans la gateway (Freebox Server) qui intègre le disque dur. L’enregistrement d’une émission ne met donc pas en route la Freebox Player. Seule la Freebox Server s’active or elle est généralement allumée en permanence. La fonction PVR est sinon toujours activable comme avant pour les chaines “premium” Canal+ et CanalSat, mais elle revient à 10€ par mois qui sont intégrés dans l’abonnement proposé par Free à Canal+ ou CanalSat et qui sont probablement reversés en quasi-totalité par Free à Canal+.
  • L’offre de VOD reste stable en étant multi-fournisseurs, l’une des plus riches du marché des FAI, si ce n’est la plus riche, tout comme dans la télévision de rattrapage. On peut ainsi accéder aux catalogues de TF1 Vision, de Canal+ et d’autres encore (ci-dessous). Ces offres ne sont pas intégrées en une base unique. On accède à chaque portail séparément. L’objectif de Free est de fédérer à terme ces bases en permettant une navigation dans l’offre consolidée et d’accéder ensuite aux portails une fois le film trouvé. Cela ne dépend pas que de la technique, mais des accords avec ces fournisseurs de VOD. C’est aussi une condition importante pour pouvoir intégrer dans l’offre un système de recommandations personnalisées.

Freebox V6 Offres VOD

  • Dans les offres de VOD, pour ses propres vidéos stockées chez soi (sur la Freebox Server, systèmes de stockage attachés en USB ou en réseau) et plus tard pour le guide de programme de la TV, des liens avec AlloCiné concernant les films et séries TV permettent d’obtenir plus d’informations sur les films, que ce soit ceux qui proviennent des chaines TV ou de la vidéo à la demande. Avec l’accès au casting des films, les films des acteurs et réalisateurs, les avis sur les films, les bandes annonces, des photos et comment récupérer les contenus correspondants (direct, PVR, VOD, etc). C’est un progrès sensible pour le consommateur et une évolution logique de la convergence TV et Internet. On peut s’étonner que cela n’ait pas existé plus tôt. Que ce soit en liaison avec AlloCiné, ou dans le reste du monde, avec la base IMDB. Cette fonctionnalité n’est qu’un début de ce que l’on peut appeler la “Social TV” avec l’intégration de contenus provenant en partie des utilisateurs (l’User Generated Content dans les évaluation qualitatives et quantitatives des films, ceux qui l’ont vu ou l’ont apprécié, via des réseaux sociaux, etc).

Freebox V6 Infos AlloCine

Freebox V6 Infos AlloCine Casting

  • La télévision de rattrapage reste classique avec des pointeurs sur les portails de catch-up des chaines. L’interface est juste un peu plus jolie que dans la Freebox V5. L’horizontalisation de cette fonction, qui serait accessible avec un moteur de recherche ou avec la possibilité de revenir en arrière dans le temps dans le guide des programmes relève encore de la science fiction. Non pas que cela soit difficile à mettre en œuvre techniquement, mais il faut avoir l’autorisation des chaines TV. Et pour l’instant, elles sont réticentes. Il parait que cela existe en Corée du Sud. Par contre, la fonction de catch-up est payante “à la séance” aux heures de pointe pour éviter d’engorger le réseau, pour la V5 comme la V6. Sous la forme d’un passe qui garantit un accès prioritaire aux programmes de toutes les chaines TV de la catch-up (il n’y a pas TF1) entre 19h et 22h, pour 0,99€ par soirée ou 3,99€ par mois.
  • Un navigateur web est intégré dans l’interface est facile d’utilisation avec la télécommande gyroscopique. Les sites web sont bookmarkables avec des signets. Et, of course, le Flash comme Java sont supportés ! En gros, tout ce qui tourne sur architecture Intel x86 et sous Linux est supporté. Xavier Niel indiquait ainsi au lancement que tous les sites web fonctionnaient dans la box. Le diable étant dans les détails, il faudra voir comme cela fonctionne pour l’utilisateur pour ceux des sites qui demandent l’installation de plug-ins divers. A priori, ce qui fonctionne sous Linux et sur le Webkit sera supporté. Mais quid de la gestion des cookies et autres plaisanteries. Cette fonctionnalité qui n’existe pas encore dans les TV connectées diminue au passage l’intérêt d’avoir des widgets ou applications natives. Il y en aura dans la Freebox Player via le FreeStore. On sera un peu comme sur les smartphones à pouvoir accéder à des contenus via le navigateur Web ou dans le store de la plateforme. Sur mobiles, c’est l’ergonomie de l’interface qui fait préférer les applications natives. Il faudra un peu de recul pour voir si cette préférence se réplique sur la Freebox Player.

Freebox V6 Navigateur Internet

  • Un accès direct aux vidéos de YouTube semble prévu mais il sera rendu disponible aux abonnés plus tard. En attendant, il faudra passer par le navigateur.
  • L’accès aux contenus du réseau local et notamment aux photos et la fonction diaporama photos, un classique du genre, au dessus duquel on peut choisir sa musique. Cela reste de la navigation dans des arborescences de répertoires et fichiers. Je n’ai pas pu voir à quoi ressemblaient des fonctions de recherche, si il y en a, sur ses contenus personnels. Là encore, ces fonctions devraient évoluer après la sortie de janvier 2011.

Frebox V6 Diaporama Photo

  • L’accès à la musique, qui est pour l’instant assez rudimentaire avec une navigation dans la hiérarchie des répertoires et fichiers personnels. Cela ne ressemble pas à la fonction musique assez bien mise en oeuvre dans Media Center de Windows 7.
  • L’accès à ses boites de messagerie est permis à partir de la télévision. Pour les réseaux sociaux à la Twitter ou Facebook, il faut passer par le navigateur web de l’interface.

Freebox V6 Mail

On pourra sinon paramétrer un client BitTorrent à partir de son ordinateur, et qui ira alimenter le stockage de la Freebox Server. Ces contenus seront alors accessibles à partir de la Freebox Player. Ce n’est pas nouveau en soi, mais il semblerait que l’objectif soit de faciliter la mise en œuvre de ce scénario. Free continue de jouer le poil à gratter !

Les jeux et les autres applications

La Freebox Player est aussi une plateforme de jeux. Leur réalisme est situé entre la Wii et la PS3. Ils peuvent tourner en HD et à 60 images par seconde. Il ne faut cependant pas pousser : le processeur Atom Sodaville est tout de même bien moins puissant que le Cell combiné au moteur graphique RSX des Sony PS3. Cependant, la télécommande gyroscopique de la Freebox Player permettra de créer des jeux similaires à ceux de la très populaire Wii. En cela, la Freebox Player peut effectivement théoriquement permettre de se débarrasser de tous les appareils du salon qui sont connectés à la télévision. En théorie car le catalogue de jeux de la Wii n’est pas prêt de se retrouver du jour au lendemain disponible sur la Freebox Player.

D’où la nécessité de partenariats de Free avec les grands éditeurs de jeux. L’un des temps forts de cette annonce était la présentation de jeux de Gameloft utilisables sur la Freebox Player, et avec une manette de jeu Free au format classique. Il s’agirait des premiers jeux 3D et HD disponible dans une offre triple-play… au monde. C’est plausible. J’avais bien vu aux USA des jeux dans diverses offres d’opérateurs type DirectTV, mais il s’agissait de jeux en simple définition, pas en 3D, et de plus, issus d’opérateurs de TV hybride (satellite + IP) et pas triple-play.

L’éditeur Gameloft est le premier partenaire applicatif de Free pour ce lancement et d’autres devraient suivre (voir plus loin au sujet des relations développeurs et du SDK de la Freebox). Pour mémoire, cette entreprise française créée sur fonds propres par les frères Guillemot fait environ 140m€ de chiffre d’affaire avec 4500 employés répartis dans le monde entier, avec un siège en France de 100 personnes. L’entreprise fait seulement 5% de son CA en France, un tiers aux USA, un tiers en tout en Europe et le reste dans le reste du monde, notamment en Amérique du Sud. Le business en Asie fonctionne pas mal avec une forte croissance au Japon. Elle a une offre multiplateforme et particulièrement présente dans le monde de la mobilité.

En janvier, cinq jeux de Gameloft seront ainsi disponibles sur la Freebox Player : un jeu de courses automobiles (Asphalt 5, ci-dessous), de golf (Let’s Golf! 2), de cartes (UNO), de football (Real Football 2011) et enfin un “shoot them up” de tir (NOVA Near Orbit Vanguard Alliance HD). Certains de ces jeux seront opérables en mode multi-joueurs avec d’autres utilisateurs de la Freebox Player. Les deux premiers (Asphalt et Golf) seront intégrés dans la Freebox. Les autres seront disponibles pour un tarif allant de 4,99€ à 6,99€, un prix voisin de ceux qui sont pratiqués dans les appstore des smartphones. Sur l’AppStore de l’iPhone, Asphalt 5 et NOVA sont disponibles pour 3,99€. Il y a toutefois une version gratuite, probablement en mode fremium (version limitée et mise à jour payante à la version complète). Ce n’est pas trop ma spécialité !

Gameloft sur la Freebox V6

Ces jeux seront téléchargeables à partir du FreeStore. Ce dernier est pour l’instant assez maigre. Il se développera certainement, mais progressivement. Voir plus loin sur les relations développeurs…

FreeStore Freebox V6

J’ai croisé Eric Bibollet de WizTivi lors du lancement. Il semblerait que cette société développe des applications pour la Freebox. Mais elles n’ont pas encore été annoncées. On sait que cette société a notamment développé par mal d’implémentations de DailyMotion pour les télévisions connectées ainsi que pour le système Toshiba Places qui tourne sur set-top-box Netgem. Il n’est donc pas impossible que le support de DailyMotion sur la Freebox V6 provienne de WizTivi, plus d’autres applications développées pour des tiers (PagesJaunes, L’Equipe, etc).

Architecture logicielle

On passe à la séquence geeks logiciels après l’épisode geek matériel du post précédent. Mais cela sera plus court.

La Freebox Player tourne sous Linux comme la Freebox TV de la V5. Je ne sais plus de quel noyau et distribution il s’agit. En tout cas, elle comprend à la fois des pilotes fournis par Intel et pas mal de briques logicielles développées par les équipes de Free.

L’interface utilisateur de la Freebox V6 a été développée en QML qui s’appuie sur la le framework Qt de Nokia. QML (Qt Meta-Object Language) est un langage déclaratif d’interface utilisateur qui peut faire appel à des scripts écrits en JavaScript ou intégrés avec du C++. Il est très utilisé pour les développements d’applications mobiles.

Les jeux de Gameloft ont quant à eux été développés en C++ et en accédant directement à la bibliothèque OpenGL qui est fournie par Intel pour Sodaville.

Le navigateur web a été développé par Free, en s’appuyant sur le moteur de rendu Webkit. Il supporte à la fois Flash et Java et si j’ai bien compris tous les formats de streaming audio et vidéo. Tout comme HTML 5. Le support de la dernière version de Flash, la 10, est dans le pipe et demandera un travail de stabilisation (qui n’est pas spécialement du fait de Free mais plutôt du couple Intel/Adobe). Le support de Microsoft Silverlight et de son portage open source Moonlight n’est pas encore dans le pipe. Si la demande apparait, il ne sera pas trop difficile d’y répondre.

Donc, un peu comme sur PC, les développeurs auront plusieurs moyens de développer des applications pour la Freebox : du natif bas niveau en C/C++ avec OpenGL, un peu plus haut niveau avec Qt+C++ et JavaScript, et enfin, au niveau des standards du web. Et il faut ajouter le framework de développement de jeux 2D autour de JavaScript, Elixir , qui est toujours supporté.

Pour l’instant, Free n’a pas encore packagé de SDK pour les développeurs. Il a géré la relation avec Gameloft “à la mano”. Là encore, l’approche est voisine de celle d’Apple qui n’a pas été imité que pour le format de l’annonce du 14 décembre 2010 : on lance le produit qui change la donne de l’interface utilisateur d’abord, et on s’occupe des développeurs ensuite. Rappelez-vous que le SDK de l’iPhone est sorti plus d’un an après son lancement début 2007 ! Je pense qu’il faudra aller plus vite ici car la concurrence ne s’endormira pas autant que les concurrents de l’iPhone. Orange veille au grain en préparant la sortie en 2011 de sa prochaine set-top-box qui tournera aussi sous Atom Sodaville. C’est le concurrent le plus dangereux de Free à court terme.

L’offre multi-écrans

Pour profiter de tout cela sur d’autres écrans TV, une set-top-box TV supplémentaire optionnelle devrait être disponible comme avant.

Pour ce qui est des autres écrans :

  • L’accès à partir d’un micro-ordinateur fonctionne toujours avec VLC pour regarder l’IPTV en direct ou bien avec le site web de Free. On peut toujours récupérer les enregistrements du PVR de la gateway via FTP. L’interface de la Freebox Player n’est pas portée sur PC quel que soit le système d’exploitation (Windows, Macintosh, Linux). Bref, l’expérience utilisateur sur PC reste toujours un peu orientée geeks. J’ai l’impression que Free compte dans un premier temps sur l’écosystème pour l’amélioration des offres sur PC. Comme les divers clients qui existent déjà et s’appuient sur VLC pour créer de viewers de chaines (pour qui M6 et TF1 ne fonctionnent pas).
  • Free a développé une version mobile de l’interface de la Freebox Player, appelée Freebox connect. Pour l’instant, uniquement pour l’iPhone et l’iPad. Elle permet pour l’instant d’accéder aux contenus stockés sur le disque dur de la Freebox Server, de programmer un téléchargement ou un enregistrement TV. Elle devrait permettre de contrôler à distance ce qui est affiché par la Freebox Player, mais je demande à voir. Next step : support d’Android, voire de Windows Phone 7. Pas annoncé. Et peut-être une synchronisation plus complète des interfaces utilisateur entre la Freebox Player et cette interface mobile.

Freebox Player sur iPad

Je pense avoir fait le tour de ce qui concerne les contenus et le logiciel au vu des informations disponibles. Il faudrait avoir une Freebox V6 chez soi pour en savoir un peu plus, et il faudra patienter encore deux semaines pour ce faire. D’autres que moi feront cela car je serais à Las Vegas la première semaine de janvier pour le Consumer Electronics Show. Too bad !

Dans un article suivant, je traiterai du positionnement concurrentiel de la Freebox Revolution et des grands enjeux pour Free après ce lancement (en réponse à certains commentaires). Et puis, j’en ajouterai probablement encore un sur les hommes (et femmes) de Free, et sur l’évolution des pratiques marketing de la société.

Au passage, vous trouverez mes photos du lancement du 14 décembre sur mon site photo. Contactez moi par email si vous avez besoin de version haute résolution en indiquant l’usage prévu.

 

Tous les articles de cette série sur le lancement de la Freebox Révolution (V6)

1 – Les entrailles de la Freebox 6 (46, 13576)
2 – Les logiciels et contenus de la Freebox 6 (30, 11698)
3 – La concurrence de la Freebox 6 et ses enjeux (24, 3873)
4 – Les vrais gens et le marketing de Free (9, 2182)

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